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© Benjamin Teissèdre - Com des images<br />
Femme chercheur,<br />
femme avant tout<br />
Ce sont certainement ses origines indiennes qui lui confèrent cette beauté élégante<br />
et cette féminité fulgurante. Indira Mouttapa Thouvenin, enseignante-chercheuse<br />
à l’Université de technologie de Compiègne, balaye d’un trait les préjugés sur les chercheurs<br />
de laboratoires. Lumineuse et posée, elle déploie son énergie de femme dans un domaine<br />
hautement masculin, la réalité virtuelle… Rencontre.<br />
Agir en Picardie n u m é r o 1 4 0 2 1
Dossier<br />
Agir en Picardie : Indira Thouvenin,<br />
tout simplement, pourquoi avez-vous choisi<br />
de faire de la recherche ?<br />
Indira Thouvenin : Un jour, un professeur<br />
passionnant nommé Claude Gary Bobo m’a<br />
dit quelque chose d’extraordinaire : «si vous<br />
voulez comprendre pourquoi l’herbe est verte,<br />
pourquoi le ciel est bleu, il faut faire de la<br />
recherche en biophysique, vous allez tout comprendre<br />
!» Mais déjà, à l’âge de 3 ans, je voulais<br />
absolument me battre contre le cancer. Cette<br />
maladie me révoltait, probablement parce<br />
que la maman d’une petite fille que je connaissais<br />
avait été touchée. En grandissant, j’étais<br />
partagée entre soigner et comprendre, entre<br />
la médecine et la recherche en biophysique.<br />
Finalement, j’ai choisi de comprendre !<br />
Comment imaginiez-vous la recherche ?<br />
En blouse blanche avec des tubes partout, des<br />
sondes, des poudres, quelques petites explosions<br />
(rires) ! J’imaginais tout un monde de<br />
questions, de foisonnement d’idées mais aussi<br />
quelque chose de très réel. J’étais bien loin<br />
d’imaginer que je ferais de la réalité virtuelle !<br />
La recherche, c’était pour vous drôle et fascinant ?<br />
Oui et ça l’est toujours ! Si ce n’est pas drôle ça<br />
ne m’intéresse pas ! Il faut que ce soit attirant,<br />
amusant. Nous chercheurs, nous avons besoin<br />
de rêver !<br />
Expliquez-vous en partie votre statut<br />
de chercheuse par vos origines indiennes ?<br />
Oui en partie. Le goût d’apprendre, l’envie<br />
d’aller plus loin. Jamais je n’ai entendu mes<br />
parents me dire «il faut que tu gagnes beaucoup<br />
d’argent, que tu aies du pouvoir ou que<br />
tu sois très connue»… En Inde, la connaissance<br />
c’est foncièrement vital ! Les castes les plus<br />
respectées sont les castes intellectuelles :<br />
prêtres, professeurs, chercheurs, artistes…<br />
Malheureusement, l’Inde s’américanise et les<br />
choses sont en train de changer.<br />
Quel parcours scolaire vous a amené là ?<br />
Tout d’abord, je suis née en Inde et j’ai grandi<br />
en Afrique occidentale dans une famille à<br />
l’éducation très stricte et très cadrée. Mes<br />
parents m’encourageaient beaucoup dans les<br />
études. Je suis arrivée en France à 18 ans. Je<br />
suis rentrée à l’école polytechnique féminine.<br />
J’ai ensuite fait un stage au centre d’études<br />
sur la cancérologie, à Villejuif, sur un trieur<br />
de cellules de lymphocytes. Là, je me suis<br />
rendu compte de l’importance de la physique<br />
pour les applications biologiques, du coup j’ai<br />
cherché à faire un DEA en biophysique moléculaire<br />
et membranaire à l’Université Paris VI.<br />
Je travaillais dans un laboratoire de neurobiologie*<br />
et je trouvais très intéressant de<br />
comprendre ce qui se passait dans le cerveau.<br />
C’était en 1985, à l’époque de l’explosion de<br />
l’imagerie médicale 2D. Ce n’était pas encore<br />
la 3D mais j’étais vraiment mordue, alors<br />
j’ai fait un doctorat !<br />
En tant que doctorante, vous avez pris du galon ?<br />
Etre doctorant, c’est apporter sa petite brique<br />
à un gros programme de recherche. J’ai<br />
travaillé avec le laboratoire des signaux et<br />
systèmes de l’école Supélec et à l’hôpital<br />
Broussais à Paris. Le professeur Carpentier y<br />
opérait à cœur ouvert des patients du monde<br />
entier. C’étaient les premières opérations, on<br />
était à la pointe. Là-bas, j’ai conçu et mis au<br />
point un échographe doppler qui sert à mesurer<br />
la vitesse des globules rouges dans le sang. A la<br />
fin de mon doctorat, j’ai déposé avec l’Institut<br />
national de la santé et de la recherche médicale<br />
(Inserm) un brevet sur ce nouvel échographe.<br />
Et quelques années plus tard,<br />
à 27 ans, vous étiez…<br />
Une maman aux Etats-Unis ! J’ai suivi le père<br />
de mes enfants, chercheur-géologue à<br />
Birmingham dans l’Alabama. J’étais maman<br />
à temps plein pour mes deux filles. Pour<br />
diverses raisons, je n’ai pas pu travailler làbas.<br />
Mais j’organisais quand même des petites<br />
conférences, je participais localement à<br />
toutes sortes d’associations.<br />
Sur le plan professionnel,<br />
comment avez-vous vécu cette période ?<br />
J’ai eu mes deux filles à 24 et 27 ans, ça paraît<br />
tôt, surtout quand on fait de la recherche.<br />
J’ai choisi de me consacrer à l’éducation de<br />
mes enfants et j’ai dû laisser tomber la<br />
recherche à ce moment-là. Je l’ai ressenti<br />
comme un désert intellectuel, j’étais assez<br />
découragée au niveau professionnel…<br />
Photos : Benjamin Teissèdre - Com des images<br />
2 2 Agir en Picardie n u m é r o 1 4 0
Après 2 ans passés aux Etats-Unis,<br />
vous êtes revenue en France pour enseigner.<br />
Cela a été un tremplin ?<br />
Je voulais avoir une activité professionnelle<br />
pour sortir des couches et des biberons ! Et<br />
puis l’enseignement ça m’amusait énormément.<br />
J’ai enseigné 7 ans à Compiègne et à<br />
Chalon-sur-Saône (71) dans le secondaire :<br />
des remplacements en maths et en physique.<br />
Ayant fait un doctorat, j’en profitais pour<br />
rajouter plein de choses intéressantes dans les<br />
cours ! Des idées tirées de mon expérience<br />
dans les laboratoires de recherche !<br />
Mais alors, comment êtes-vous arrivée<br />
à la recherche en réalité virtuelle ?<br />
Ce sont des opportunités… Alors que<br />
tout le monde se lançait dans la<br />
génétique à l’époque, je suis arrivée<br />
un peu par hasard dans le laboratoire<br />
d’images de synthèse de l’Ecole<br />
nationale supérieure des arts et<br />
métiers (Ensam) à Cluny (71). Je suis<br />
tombée dans la marmite de la réalité<br />
virtuelle et ça m’a plu ! Là-bas, il y<br />
avait un projet de laboratoire<br />
de recherche sur l’image de synthèse<br />
et la réalité virtuelle, tout était à<br />
construire, imaginer… Nous avons<br />
créé le programme de recherche et<br />
monté une plateforme de simulateur<br />
pour tester toutes sortes d’idées et travailler<br />
sur les aspects sensoriels. Je n’avais jamais fait<br />
de synthèse d’images… il a fallu que j’apprenne !<br />
Quelque part, je me suis recyclée !<br />
Ensuite, vous êtes arrivée en 2001 à l’UTC avec<br />
une double casquette d’enseignante-chercheuse ?<br />
Oui, j’ai suivi le père de mes enfants et j’ai eu<br />
l’opportunité de travailler comme enseignantechercheuse<br />
à l’UTC. La réalité virtuelle étant une<br />
discipline nouvelle, il fallait tout créer de A<br />
à Z, c’était et c’est toujours très intéressant.<br />
J’enseigne la réalité virtuelle à des élèves ingénieurs<br />
et à des étudiants en Master recherche.<br />
En fait, qu’est-ce que la réalité virtuelle<br />
et pourquoi ça vous plaît ?<br />
C’est la mise en forme de simulations informatiques<br />
interactives dans des environnements<br />
imaginaires ou reflétant une partie de la réalité.<br />
C’est très créatif ! Je travaille aussi bien avec<br />
des chercheurs en intelligence artificielle, en<br />
sciences cognitives ou en conception mécanique<br />
qu’avec des musiciens ou des chorégraphes.<br />
Avez-vous l’impression que vous pouvez aller<br />
beaucoup plus loin dans le domaine de la réalité<br />
virtuelle ?<br />
L’envie est là en tout cas ! Ce que je trouve<br />
extraordinaire dans ce métier, c'est qu'il n’y a<br />
pas de lassitude, mes journées ne sont jamais<br />
les mêmes, on voit des personnes très<br />
différentes et on voyage beaucoup pour les<br />
conférences internationales. C’est une grande<br />
famille la recherche !<br />
"<br />
La Région n’est pas obligée<br />
de financer la recherche et pourtant<br />
elle le fait ! Par rapport à d’autres régions,<br />
ici c’est exceptionnel ! Il y a un vrai souci<br />
de faire évoluer les choses, une bonne<br />
structuration et de nombreux liens<br />
entre les universités.<br />
"<br />
Quand on y a goûté, c’est difficile<br />
de s’en passer ?<br />
Oui c’est vraiment passionnant ! Et c’est ce<br />
qui fait que l’on résiste à tout le reste… C’est<br />
un métier qui est dur au niveau du stress, de<br />
la pression, de l’exigence de travail.<br />
Vous avez des objectifs à remplir ?<br />
Tout le temps ! Tous les quatre ans, le laboratoire<br />
est évalué avec des critères extrêmement<br />
pointus. Il faut également publier dans des<br />
revues de très haut niveau. Il faut produire,<br />
animer, encadrer des équipes et renouveler<br />
ses équipes régulièrement car ce domaine<br />
évolue vite. C’est très compétitif !<br />
Vous jonglez entre plusieurs casquettes :<br />
chercheuse, enseignante, membre<br />
d’association…<br />
Et puis j’ai aussi une activité contractuelle,<br />
puisque je travaille avec des<br />
industriels. Donc il faut fabriquer,<br />
produire et faire du résultat !<br />
Vous travaillez avec quel genre<br />
d’industriels et sur quels types<br />
de projets ?<br />
Je travaille avec Saint-Gobain sur la<br />
navigation virtuelle dans des bâtiments<br />
virtuels pour améliorer les<br />
conditions thermiques ou encore avec<br />
Orange Labs sur des recherches sur les<br />
réunions virtuelles.<br />
Comment se place votre équipe de réalité<br />
virtuelle par rapport aux autres universités<br />
françaises ?<br />
En France, l’UTC est connue pour son originalité<br />
et nous visons une reconnaissance internationale<br />
sur le thème «interaction et connaissance».<br />
Nous sommes une équipe féminine persévérante<br />
et travailleuse !<br />
Que pensez-vous de la recherche<br />
en Picardie ?<br />
On est bien soutenus ! La Région n’est pas obligée<br />
de financer la recherche et pourtant elle<br />
le fait ! Par rapport à d’autres régions, ici<br />
c’est exceptionnel ! Il y a un vrai souci de faire<br />
évoluer les choses, une bonne structuration<br />
et de nombreux liens entre les universités.<br />
Agir en Picardie n u m é r o 1 4 0 2 3
Dossier<br />
Nous avons des moyens qui sont importants<br />
mais pas extraordinaires, pourtant ça marche<br />
bien ! Pourvu que ça dure !<br />
Et la recherche en France ?<br />
Elle est en danger, en grave danger.<br />
Les jeunes chercheurs partent.<br />
Ils sont happés par les centres de<br />
recherche à l’étranger. De plus, le<br />
manque de motivation des jeunes<br />
étudiants pour faire de la recherche<br />
scientifique est inquiétant.<br />
Pourquoi ce manque d’intérêt des<br />
jeunes envers la recherche ?<br />
Les conditions de travail difficiles…<br />
Et vous, avez-vous été sollicitée<br />
et tentée de travailler dans le privé ?<br />
C’est toujours quelque chose qui peut se produire…<br />
qu’un chercheur ait envie d’aller<br />
travailler dans le privé. Dans ma situation<br />
actuelle, c’est très bien de travailler dans le<br />
public avec des collaborations industrielles.<br />
Mais je trouve regrettable qu’il n’y ait pas<br />
de passerelles entre les deux : une fois que<br />
l’on a quitté le système universitaire classique<br />
"<br />
L’université, c’est vraiment ce qui<br />
m’intéresse ! Travailler avec des étudiants<br />
est très enrichissant et motivant.<br />
Quand on est enseignant-chercheur, on crée<br />
une activité qui évolue et qui a des retombées.<br />
Voir des jeunes se lancer dans une direction<br />
scientifique, devenir à leur tour chercheurs<br />
ou chefs d’entreprise, c’est gratifiant.<br />
"<br />
c’est difficile d’y revenir. Or si l’on veut qu’il<br />
y ait vraiment de l’innovation dans ce pays,<br />
il faut que les universités et les industriels<br />
travaillent davantage ensemble.<br />
Vous faites le choix de rester à l’université.<br />
Cela fait 10 ans que vous travaillez à l’UTC, c’est<br />
votre plus longue expérience professionnelle…<br />
Oui et je vois les résultats ! Etant donné que j’ai<br />
eu mes enfants jeune, je suis très<br />
contente maintenant d’être disponible<br />
pour ce métier exigeant. L’université,<br />
c’est vraiment ce qui m’intéresse !<br />
Travailler avec des étudiants est très<br />
enrichissant et motivant. Quand on est<br />
enseignant-chercheur, on crée une activité<br />
qui évolue et qui a des retombées.<br />
Voir des jeunes se lancer dans une<br />
direction scientifique, devenir à leur<br />
tour chercheurs ou chefs d’entreprise,<br />
c’est gratifiant.<br />
Il en faut de la volonté pour être maman<br />
et chercheuse à la fois ?<br />
C’est vrai ! Je vois des jeunes femmes qui hésitent<br />
à avoir des enfants, mais les hommes<br />
participent aujourd’hui davantage aux tâches<br />
familiales ! Il faut avoir ses enfants tôt, ne pas<br />
2 4 Agir en Picardie n u m é r o 1 4 0
attendre, et puis oser ! Il y aura peut être des<br />
périodes où il faudra se recycler, se remettre<br />
en question, se former à nouveau et travailler<br />
dix fois plus… C’est surtout dans la société<br />
en général que ce n’est pas évident d’être<br />
une maman chercheuse. On ne réfléchit pas<br />
à une meilleure souplesse dans les carrières.<br />
Vous avez imposé votre maternité à votre vie<br />
professionnelle et vous avez réussi à rebondir…<br />
J’ai eu aussi des circonstances favorables. Mais<br />
il ne faut surtout pas se laisser dicter sa vie<br />
professionnelle ou familiale par l’extérieur.<br />
C’est possible d’avoir les deux : vie familiale<br />
et professionnelle. Et c’est possible aussi<br />
d’aller dans des domaines qui sont risqués,<br />
exigeants…<br />
Vous pensez à la réalité virtuelle ?<br />
Oui et plus généralement aux domaines de<br />
l’informatique et des sciences pour les femmes.<br />
Ce sont des milieux encore très masculins<br />
aujourd’hui, où il faut se faire sa place.<br />
Noël, je joue avec mes petits neveux aux<br />
derniers jeux vidéos ! Je suis la tante «techno» !<br />
Bio express<br />
Photos : Benjamin Teissèdre - Com des images<br />
Vous êtes pourtant très féminine !<br />
Merci ! La féminité, j’y tiens beaucoup. Probablement<br />
parce que je viens d’une culture où<br />
elle est encouragée. La femme indienne met des<br />
bijoux, des saris, de la soie, c’est très important<br />
de rester féminine. Et puis profondément, je vis<br />
très bien le fait d’être une femme scientifique,<br />
d’avoir à la fois la famille et les enfants d’un<br />
côté, et le côté très «techno» de l’autre. Cela<br />
crée des choses amusantes ! Par exemple, à<br />
Vous donnez l’impression de garder<br />
une certaine indépendance ?<br />
C’est important ! Surtout dans ce métier<br />
qui est très difficile. On nous demande de<br />
garder une indépendance pour proposer des<br />
modèles nouveaux, créer des activités. Ce n’est<br />
pas toujours simple car il y a des moments<br />
où on est découragé. Il faut avoir cette envie<br />
de ne pas se conformer, être un peu rebelle ! C’est<br />
défendre son travail, ses idées et se battre tout<br />
en restant ouvert, en supportant les critiques.<br />
Si on n’est pas résistant dans ce métier, c’est dur.<br />
Vous êtes fière de vous aujourd’hui ?<br />
Je ne sais pas si je suis fière de moi… J’ai beaucoup<br />
de chance de pouvoir faire ce métier,<br />
je suis reconnaissante envers l’université, les<br />
professeurs qui m’ont entourée, et notamment<br />
ce fameux professeur Claude Gary Bobo. Par<br />
contre, je suis fière de mes deux filles, Shalini<br />
et Sunita, qui sont devenues aujourd’hui des<br />
femmes pleinement conscientes de la richesse<br />
que peut apporter une vie de choix et de<br />
responsabilités en restant femmes. ■■■■<br />
Indira Mouttapa Thouvenin est née en Inde, à Bangalore.<br />
1973-1980<br />
Lycée de Yaoundé au Cameroun<br />
1980-1984<br />
Ecole d'ingénieurs EPF : ingénieur, option énergie<br />
1984-1985<br />
DEA de biophysique à l’Université Pierre-et-Marie-Curie<br />
Laboratoire de neurobiologie de l’Ecole normale supérieure<br />
1985-1989<br />
Doctorat en biophysique à l’Université Pierre et Marie<br />
Curie (Paris VI)<br />
1989-1991<br />
Séjour aux Etats-Unis<br />
1992-1998<br />
Enseigne les mathématiques et les sciences physiques<br />
dans le secondaire<br />
1999-2001<br />
Chercheur à l’Ensam de Cluny (en Saône et Loire), dans<br />
le domaine de la synthèse d'images et de la réalité virtuelle<br />
pour des applications industrielles ou culturelles<br />
Depuis 2001<br />
Chercheur et professeur à l’Université de technologie de<br />
Compiègne sur la réalité virtuelle.<br />
* étude de la biologie liée aux neurones<br />
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