Rapport annuel 2011 - Les Tireurs Vaudois

COMPTES 2011
Le rédacteur responsable de cet important rapport doit m’en vouloir quelque peu du retard que j’ai mis cette année à rédiger ces
quelques mots. Les circonstances m’ont imposé toutefois de modifier le message que je voulais transmettre.
Nous avions en effet cru demeurer tranquilles quelque temps avec l’affaire des armes à déposer à l’arsenal, ainsi qu’avec les multiples
conséquences que cette décision aurait entraînées pour les tireurs ainsi que pour leurs sociétés. Mais un drame récent, dans lequel se
trouve à nouveau impliquée une arme d’ordonnance nous rappelle que dans ce domaine, nous demeurons sur la corde raide.
Pour l’instant, les organes responsables, aussi bien politiques que policiers, vont temporiser en exerçant une surveillance accrue sur les
personnes qui pourraient, par leur comportement ou leurs actions, présenter un danger pour autrui ou pour la société. A l’évidence,
les initiateurs ne se contenteront pas de cette mesure, qui n’élimine qu’une partie de la crainte ressentie par un grand nombre de
personnes vis-à-vis de la possession d’armes à feu.
Je répète depuis plusieurs années, à chaque fois que j’en ai l’occasion, que le problème ne réside pas tant dans le fait d’avoir une arme
(qui plus est, militaire) sous la main, mais de détenir, ou de pouvoir détenir de la munition. Certes, la question de la munition militaire
a été réglée par son retrait. Mais je trouve quelque hypocrisie à considérer ce retrait comme une solution définitive, puisqu’il est
presqu’aussi facile d’acheter des cartouches que des cigarettes, dans les commerces spécialisés, et plus encore dans la plupart de nos
stands de tir.
Si on veut être crédible dans le débat sur le maintien de l’arme entre les mains du militaire suisse, ce n’est pas avec des arguments
politiques ou d’organisation militaire qu’on emportera le morceau, mais bien en imposant un contrôle drastique, obligatoire et sans
concession de l’utilisation, de l’achat, du transport et de la détention des munitions quelles qu’elles soient (et qu’elles soient civiles ou
militaires).
Et, dans ce domaine où les nerfs sont à fleur de peau, que dire en outre de l’inventaire et du contrôle de la détention des armes ellesmêmes
dans l’ensemble du pays... Sinon qu’ils sont totalement inexistants. Une tentative a été faite il y a quelques années, et, me
voulant conséquent avec mes idées, j’ai établi une fiche des cinq armes à feu que je possède, et je l’ai déposée à la gendarmerie la plus
proche. On a commencé par la refuser, ne sachant pas ce dont je parlais. Puis on l’a finalement prise tout de même. Personne ne m’en
a jamais adressé un accusé de réception.
Les tireurs et les chasseurs vont me traiter de tous les noms et pourtant... les risques et les dangers induits par la possession d’armes à
feu, quelles qu’elles soient, existent bel et bien, qu’on le veuille ou non.
Ceux qui pratiquent régulièrement le tir, de quelque manière que ce soit, se croient peut-être à l’abri de toutes ces tracasseries. Leurs
armes sont à eux, et si l’on impose des contrôles stricts pour la munition, ils s’y plieront comme tout le monde... Je suis néanmoins
persuadé que si un effort devait se faire pour mettre en place des contrôles dignes de ce nom et qui soient susceptibles de répondre
aux attentes de la part de la population qui se «fait du souci», le mouvement ne pourrait pas prendre un meilleur départ que s’il est
lancé par eux...
J.-M. Nicod, abbé-président FAV
Granges, 24 novembre 2011
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SOCIÉTÉ VAUDOISE DES CARABINIERS | RAPPORT ANNUEL 2011
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