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Co_incidences
IF galerie, Paris
Du 27 mai au 10 juillet 2010
L’ouverture d’une galerie est toujours importante lorsqu’il s’agit
de définir l’ouverture des orientations esthétiques d’une capitale
artistique comme Paris. L’inauguration d’un nouveau lieu tel
qu’IF galerie témoigne de la validité des échanges entre Paris et
le monde africain, maghrébin et moyen-oriental. Cette première
exposition, proposée par Imane Farès, directrice d’IF galerie,
est de l’ordre du manifeste contemporain. Quatre artistes issus
du Maghreb et du Machrek y exposent : la palestinienne Laila
Shawa, la syrienne Laila Muraywid, le libanais Ali Cherri et le
marocain Fouad Bellamine. Assurément transculturelles, leurs
œuvres déplacent le curseur de leur héritage culturel sans pour
autant s’y opposer frontalement. Dans l’hybridation entre la
culture pop et les motifs orientaux que les séries de Laila Shawa
mettent en exergue, un syncrétisme est à l’œuvre, qui se fait
critique dès lors qu’il s’attaque à l’imaginaire, tant occidental
qu’islamique. Laila Muraywid, plutôt connue pour les habits,
les bijoux et les masques qu’elle confectionne, met en scène
des pièces à la frontière de la photographie, de la peinture et
de la sculpture, souvent réalisées sous forme de polyptiques.
La réalité est au cœur des fictions poétiques et intimes d’Ali
Cherri, puisqu’elle constitue sa palette, à travers les matériaux
que sont pour lui paysages, villes, foules ou visages, au
sein desquels il puise à volonté pour créer vidéos et œuvres
interactives. Tableaux multiples aussi pour Fouad Bellamine,
où celui-ci propose une nouvelle perception temporelle, en
intégrant le numérique à sa peinture, pour mieux l’imprégner
d’effets “déréalisants”. L’initiative d’Imane Farès trouve son
sens dans la pluralité de ces propositions, dont certaines sont
inédites en France. Une galerie à suivre…
Tom Laurent
Fouad Bellamine Lalia Shawa
Laila Muraywid