La Gazette médicale du Centre
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LA GAZETTE MEDICALE D(J CENTRE<br />
vent venir troubler les suites opératùires. C'est d'abord<br />
l'ascension de la température. Celle-ci est à peu près`constante.<br />
Le thermomètre monte le lendemain ou le surlendemain<br />
à 39°, 400 et l'on serait tout disposé à drainer. Il ne<br />
faut pas se presser ; en général, dès le troisième jour, la<br />
température baisse et tout rentre peu à peu dans l'ordre.<br />
Un autre incident est la- désunion partielle. Quelques<br />
fils cutanés coupent la peau, mais cet accident est sans<br />
grande importance et ne fait que retarder un peu la cicatrisation.<br />
Pendant les jours qui suivent l'opération, la vaCcination<br />
doit être régulièrement continuée à raison d'une<br />
piqûre tous les quatre jours.<br />
Il est nécessaire de conserver le membre dans l'immobilisation<br />
pendant trois semaines au moins pour éviter le<br />
décollement de la greffe sous l'influence des contractions<br />
<strong>du</strong> muscle qui Fa fournie.<br />
Ainsi compris, le traitement de l'osléomyélite chronique<br />
constitue un véritable progrès. Il supprime les suites si<br />
longues <strong>du</strong> tamponnement à ciel ouvert et permet la guérison<br />
en un temps inconnu jusqu'ici.<br />
Strasbourg et le Congrès Français de Chirurgie<br />
Par le Docteur LAPEUE<br />
Abandonner Paris par une exception unique et célébrer<br />
le Congrès Français de Chirurgie dans Strasbourg reconquise<br />
était une heureuse et délicate inspiration. <strong>La</strong> présidence<br />
<strong>du</strong> docteur E. Bceckel digne continuateur comme<br />
chirurgien <strong>du</strong> docteur E. Bceckel, son oncle, <strong>du</strong> grand<br />
Kceberbé, en doublait le prix. Nul Alsacien plus que ceuxlà<br />
n'a en effet mieux servi la cause française sous la domination<br />
étrangère, n'a affirmé pins obstinément sa foi en la<br />
destinée vengeresse. En 70, il suit jusqu'au bout l'armée<br />
de la Loire, canalie à Angers, ainsi qu'il le raconta jadis à<br />
1VIonprofit, assiste aux derniers combats . S'il rentre à<br />
Strasbourg c'est pour s'affirmer chirurgien français dans<br />
le service dépendant de la ville, en face <strong>du</strong> chirurgien allemand<br />
professeur de clinique à l'université.<br />
Tous les ans il vient assister à la réunion des chirurgiens<br />
de France dont il est toujours. A lui viennent toirs les<br />
Alsaciens, vainement les offres les plus flatteuses lui sont<br />
faites par le vainqueur, il attend Bien des années passent,<br />
mais l'heure sonne enfin, d'abord celle de l'entrée de nos<br />
soldats le 22 novembre, puis celle d'hier où il lui est donné<br />
de voir groupés autour de lui dans le grand amphithéâtre<br />
de la somptueuse univeraité construite « par les boches,<br />
non pour eux » tous ses. collègues dont quelques-uns<br />
Richelot, Kirmisson, Schwartz, etc., sont de vieux camarades.<br />
Ce Mt donc un Congrès exceptionnel que celui-ci, ainsi<br />
que l'a si justement dit notre collègue Temin élu à une prochaine<br />
présidence :les esprits n'étaient pas tout entiers aux<br />
séances, ou <strong>du</strong> moins ils apportaient la joie d'être là dans<br />
cette ville magnifique et vibrante où Germania ne subsiste<br />
plus, que sous les espèces d'une stattie décapitée.<br />
Le banquet fut la brillante expression de cette allégresse<br />
générale gaieté, cordialité en furent les notes dominantes,<br />
tout fut trouvé exquis : la table, l'assistance ferninine aussi<br />
brillante que nombreuse, les toasts officiels, les autres...<br />
Par une heureuse' initiative, le Service de santé avait<br />
profité <strong>du</strong> ou plutôt des Congrès pour convoquer à des<br />
conférences, à la visite <strong>du</strong> Musée <strong>du</strong> Val de Grâce les médecins<br />
de réserve Alsaciens et Lorrains.<br />
Tous s'empressèrent de répondre à l'appel : c'était l'occasion<br />
de revêtir pour la première fois le costume bleu<br />
horizon.<br />
Quelques-uns plus heureux encore, ceux qui avaient<br />
pu passer à temps la frontière, arboraient fièrement « glorieux<br />
agents de liaison » leur vieil Uniforme de guerre.<br />
Et tout cela était charmant et Français d'Alsace, Français<br />
de l'intérieur, enfin réunis, ne se quittèrent qu'avec un<br />
profond regret après d'ausskmagnifiques journées embellies<br />
par tin soleil printanier.<br />
<strong>La</strong> vaccinothérapie dans les infections osseuses<br />
et articulaires.<br />
De trois questions traitées au Congrès, l'une, l'épilepsie<br />
traumatique en raison des incertitudes de ses causes et de<br />
son traitement n'offre que peu d'intérêt pour le praticien.<br />
Il en est tout autrement des deux autres.<br />
Certaines communications de Delbet, de Grégoire par<br />
exemple, ont fait espérer de la vaccinothérapie, une révolution<br />
dans le traitement d'une affection grave par ses dangers,<br />
sa longueur, l'ostéomyélite de l'adolescence.<br />
D'aucuns ont pu croire que l'opération devenait inutile<br />
ou nuisible.<br />
Où en est exactement la question ?<br />
Premier point : dans toutes les affections suppuratives<br />
<strong>du</strong>es au staphylo, strepto, gono, la sérothérapie est ineffi-<br />
cace.<br />
Seuls les vaccins se sont montrés agissants, encore fautil<br />
ne leur attribuer qu'une valeur médiocre contre les streptoccoques<br />
et même le gonocoque : arthrite blennorhagique<br />
par exemple.<br />
Auto-vaccins, stock.vaccins enregistrent au contraire des<br />
succès indiscutables dans les affections à staphyloccoque.<br />
Il y a des succès, il y a des échecs : dans quelles proportions<br />
; c'est ce qu'il est encore impossible de dire.<br />
Les faits les plus intéressants sont ceux qui ont trait à<br />
l'ostéomyélite de l'enfant : guérison de foyers suppurés par