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Idem_64_PP.qxd 10/01/13 15:28 Page 4 INTERVIEW ODEZENNE La différence par l'union Avec leur Edition Louis XIV d'OVNI, Odezenne a signé l'un des meilleurs albums de 2012. Avec son univers, une écriture et des compositions dignes d'un orfèvre, le groupe bordelais s'installe durablement dans le paysage musical français. Avec la sagesse des anciens, l'énergie de la jeunesse et la sympathie d'un groupe que l'on aime adorer. On vous colle l'étiquette rap, est-ce bien votre place ? Al : On ne se place pas. On fait notre son. Quand tu sors un disque on te demande où tu veux être. Tu as le choix entre quatre cases donc quitte à choisir je préfère les caricatures des rappeurs à celles de la variété française. Mais comme dit si bien Mattia... Mattia : On n'essaye pas de sauver le rap, on essaye de se sauver du rap. On vient d'univers tellement différents que cela ne peut pas donner quelque chose de classable. Cela plait à tellement de gens qui n'écoutent pas de rap, dont moi. Dire que je fais de la musique rap ça sonne faux. Comment avez-vous fait évoluer votre musique ? Mattia : Ils m'ont fait découvrir le rap qu'il fallait pour pouvoir prétendre faire quelque chose qui sonne comme ça. Au début il était question de faire du rap. Eux ils écrivaient et moi je faisais les beat. On s'en est éloigné parce que je sentais qu'ils le voulaient et moi je voulais grossir le panel de notre musique. Maintenant cela commence à sonner comme des chansons parlées. Plus que rap ou pas rap, on essaye que tout soit cohérent. On est plusieurs personnes qui essayons de faire un tout. C'est un peu plus long mais c'est vachement intéressant. Si vous deviez choisir chacun un album pour illustrer la culture d'où vous venez ? Mattia : Hail to the Thief de Radiohead. Al : Strange Days de Doors et du Chant à la Une de Serge Gainsbourg. Jaco : Il n'y a plus rien de Léo Ferré. Lodjeez : Illmatic de Nas © iwelcome le temps des morceaux pour rester dans l'actu. Alors que potentiellement avec nos brouillons on pourrait te sortir un album demain. OVNI est un disque qui met du temps à se transmettre, à s'apprécier. Mattia : Il faut dire qu'on est allé très loin. On a fait 2-3 mois de compo et un an de studio. Aujourd'hui presque plus personne ne fait ça. On a poussé loin nos compositions de base. En un an on a tout pété, tout remis en question. Jaco : On fait tout tout seul. On a 30 ans, on est entre deux générations. On a une main sur internet mais on fait aussi beaucoup de choses à l'ancienne. Avant il fallait un an pour faire connaître un album. Maintenant il faut aller très vite. La première semaine on a vendu 30 disques d'OVNI. Aujourd'hui si on sort quelque chose on en vendra beaucoup plus mais c'est un cheminement à l'ancienne. Propos recueillis par Cédric Nithard Comment vous expliquez la durée de vie d'OVNI ? Al : On n'est pas dans la logique actuelle de sortir tout 4
Idem_64_PP.qxd 10/01/13 15:28 Page 5 INTERVIEW RENAUD HANTSON Sexe, drogue et Show biz Révélé dans “Starmania” et la “Légende de Jimmy”, Renaud Hantson est un artiste atypique. Non seulement le chanteur écume les scènes de l’hexagone avec son groupe de hard rock Satan Jokers, mais il vient de sortir une autobiographie trash et un album concept, fruits de sa rencontre avec Laurent Karélia, addictologue. Dans un but thérapeutique et préventif, il y témoigne de sa descente aux enfers qui a duré 17 ans. et mon livre Poudre aux yeux me permettent de vivre est que, lorsque l’on sert de guide aux autres, on ne peut pas être en porte à faux avec le message que l’on communique. C’est plus un garde-fou et un guide spirituel qu’une échappatoire complète de mon attirance pour la drogue car un ancien addict reste toute sa vie un addict et est constamment à risques. Ce qui me fait avancer, ce sont les autres, c’est l’écriture, bien que parfois je me dis que je le fais davantage pour des personnes souffrant d’addictions qui pourraient être attirées par cette merde que pour moi-même. C’est un très long chemin avant de revoir complètement la lumière… Comment s’est déroulé le processus créatif de l’album par rapport à la biographie ? En fait, j’ai signé avec Laurent Dealer (Docteur Vice), Appétit pour L’autodestruction, Lune de miel et Substance récompense. Lorsqu’il m’a contacté sur Facebook, il m’a conseillé d’écrire un conceptalbum à la manière de Nikki Sixx dans The Heroin Diaries. Nous avons donc poussé plus loin la rédemption par l’écriture d’une autobiographie très rock en remplacement d’un journal de mes consommations de cocaïne. Cela a donné mon premier livre Poudre aux yeux (Sexe & Drogues & Show Business). AddictionS n’est pas une exhibition mais un acte thérapeutique, tout comme mon livre en est un autre. Chez moi, la prise de cocaïne était totalement compulsive. Ce que l’album AddictionS Une mise à nu par provocation ou souci d’authenticité ? L’écriture est un exutoire mais n’est pas un acte exhibitionniste ou provocateur. J’en dis beaucoup plus dans mon prochain livre Homme à failles qui doit sortir fin mars. L’accueil a été unanime et à ma grande surprise même les fans les plus fidèles n’ont en rien été choqués par ces confessions qui sont avant tout un acte préventif. Bientôt la suite trash de la bio et l’album en hommage à Balavoine ? Pour brouiller les pistes ? Certainement un peu des deux et, comme le dit un des titres de La Fissure du Temps: “Je suis tous les hommes à la fois”. Fabienne Durand La suite de l’interview : www.idem-mag.com www.hantson.com www.facebook.com/satanjokersfanpage 5
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