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138∑<strong>Forum</strong> <strong>des</strong> <strong>100</strong> <strong>Forum</strong> <strong>des</strong> <strong>100</strong> ∑ 139<br />
Directeur général<br />
adjoint<br />
de Richemont<br />
International SA,<br />
60 ans.<br />
Les leaders<br />
veroniquebotteron.com<br />
Pouvoir et discrétion<br />
Richard Lepeu<br />
Qui dit Richemont, deuxième groupe mondial du luxe, pense immédiatement<br />
à ses marques horlogères de renom ou à son président et actionnaire principal<br />
Johann Rupert. Mais un tel groupe ne saurait exister et se développer sans ses<br />
hommes de l’ombre, fidèles parmi les fidèles, peu médiatiques mais essentiels.<br />
Richard Lepeu en fait partie, lui dont on dit qu’il est «droit, discret et efficace;<br />
avare de déclarations, certes, mais toujours pertinent lorsqu’il s’exprime», lui surtout<br />
qui cumule désormais les postes à la fois au sein du «Board of Directors of Compagnie<br />
Financière Richemont SA» (ils sont 19 à veiller à la stratégie globale du groupe)<br />
et du «Group Management Committee», en charge de l’opérationnel.<br />
Diplômé de l’Institut d’étu<strong>des</strong> politiques de Paris et de l’Université de sciences<br />
économiques de Paris X, Richard Lepeu s’est d’abord frotté à la finance internationale<br />
(banque Rothschild) avant d’intégrer Cartier. Pendant 22 ans, il en a accompagné<br />
la fulgurante ascension, passant du poste d’assistant à la Présidence (1979-1981)<br />
à ceux de secrétaire général (1981-1985), directeur <strong>des</strong> finances et de l’administration<br />
(1985-1995) et enfin directeur exécutif (1995-2001). Il accède alors aux «étages<br />
supérieurs» du groupe. Il y sera directeur <strong>des</strong> opérations (2001-2004),<br />
puis <strong>des</strong> finances (2004-2010) avant d’en devenir le N o 2 ou, dit autrement,<br />
le bras droit de Johann Rupert.√Didier Pradervand<br />
dr<br />
Des rentes sûres<br />
Pierre<br />
Zumwald<br />
C’était une administration,<br />
c’est devenu une entreprise.<br />
En sept ans, le Vaudois Pierre<br />
Zumwald, 59 ans, a transformé<br />
les Rentes Genevoises, spécialisées<br />
dans la réassurance<br />
du 2 e pilier et les avoirs<br />
du 3 e pilier, en un acteur respecté<br />
du marché de l’épargne retraite<br />
sur la place de Genève, avec un<br />
bilan de 1,36 milliard de francs<br />
regroupant les avoirs de plus<br />
de 12 200 personnes. Son taux<br />
de couverture atteint 108,7%<br />
alors que la plupart <strong>des</strong> caisses<br />
de prévoyance publiques sont<br />
en sous-couverture. A son arrivée<br />
en 2004, après une<br />
carrière passée<br />
pour l’essentiel<br />
dans l’industrie,<br />
Pierre Zumwald prend<br />
la tête d’une institution<br />
de droit public<br />
fondée par James Fazy<br />
en 1849, au fonctionnement<br />
largement<br />
calqué sur le modèle<br />
de l’Etat, son autorité<br />
de tutelle. Elle fonctionnait<br />
d’abord comme agent payeur<br />
de rentes déjà constituées.<br />
Ces pratiques ont fait place<br />
aux outils de management<br />
modernes avec intensification<br />
<strong>des</strong> efforts de marketing,<br />
assignation d’objectifs individuels<br />
et rémunération reconnaissant<br />
l’effort. Même les locaux<br />
de la place du Molard ont fait<br />
peau neuve. Les bureaux<br />
individuels au mobilier administratif<br />
ont cédé la place à <strong>des</strong><br />
espaces ouverts et conviviaux<br />
à la décoration contemporaine.<br />
Résultat: le bilan a bondi de 38%<br />
et le nombre de clients de 22%,<br />
alors que l’effectif est resté stable<br />
à 30 personnes.√Yves Genier<br />
Directeur général<br />
<strong>des</strong> Rentes<br />
Genevoises,<br />
59 ans.<br />
dr<br />
Aussi brillante que réservée<br />
Isabelle Romy<br />
Avocate<br />
et membre<br />
du conseil<br />
d’administration<br />
d’UBS, 47 ans.<br />
Professeure de droit à l’Université de Fribourg et à l’EPFL, nouvellement associée<br />
au grand cabinet d’avocats suisse et international Froriep Renggli, Isabelle Romy a fait<br />
son entrée au sein du conseil d’administration d’UBS le 3 mai dernier. Très discrète,<br />
la Romande de 47 ans préfère pour l’heure rester en dehors de la lumière, ne pas trop parler<br />
encore de la grande banque au sein de laquelle elle joue désormais un rôle décisif. Même si<br />
elle connaît l’établissement de longue date: en 2009, dans le cadre du contentieux entre<br />
UBS et les Etats-Unis, elle avait été mandatée comme experte indépendante à Miami.<br />
Il faut dire que la juriste née à Lausanne est une spécialiste <strong>des</strong> procédures internationales.<br />
Un domaine «aussi intéressant qu’exigeant», explique Isabelle Romy. Celle-ci n’en<br />
reste pas moins fidèle à ses premières amours, puisqu’elle continue de travailler sur <strong>des</strong><br />
questions de droit environnemental. C’est d’ailleurs en planchant sur le cas de la pollution<br />
du Rhin après l’accident du site chimique de Schweizerhalle dans le cadre de sa thèse<br />
qu’elle a développé son intérêt pour le droit international privé. «Les questions environnementales<br />
me passionnent depuis toute petite», retrace la spécialiste. Une passion qu’elle<br />
partage notamment avec les étudiants de l’EPFL. Elle apprécie notamment d’être confrontée<br />
aux questions <strong>des</strong> non-juristes de l’Ecole polytechnique qui osent remettre en cause<br />
les règles du droit. «Ils m’obligent ainsi à chercher plus loin et à reconsidérer <strong>des</strong> principes<br />
qu’on aurait sinon tendance à considérer comme acquis.»√Linda Bourget<br />
yvan genevay le matin<br />
Canaliser la croissance<br />
Maurice<br />
Ropraz<br />
Le bruit <strong>des</strong> automobiles<br />
gronde sous les fenêtres du bureau<br />
de Maurice Ropraz, en vieille ville<br />
de Fribourg. «Vingt-cinq mille<br />
véhicules passent chaque jour<br />
sur cette route», observe<br />
le conseiller d’Etat en charge<br />
de l’Aménagement, de l’environnement<br />
et <strong>des</strong> constructions.<br />
Fraîchement élu, le Gruérien<br />
ne risque ainsi pas d’oublier<br />
le principal défi qu’il doit relever:<br />
canaliser le boom démographique<br />
de son canton. Un boom qui génère<br />
d’importants besoins en infrastructures<br />
– en particulier au niveau<br />
de la mobilité. «Investir dans les<br />
transports, tant privés<br />
que publics, est une<br />
priorité claire<br />
du Conseil d’Etat»,<br />
pose le libéral-radical.<br />
Un principe simple qui se<br />
matérialise à travers une<br />
Conseiller d’Etat, foule de gros dossiers<br />
PLR/FR, 47 ans. dont il a hérité, tels que<br />
les contournements<br />
d’agglomérations, le<br />
développement du RER<br />
ou les travaux du pont de la Poya.<br />
L’édifice doit précisément, désengorger<br />
la vieille ville. Mais le gonflement<br />
constant <strong>des</strong> coûts de l’ouvrage<br />
s’avèrent désagréables tant pour le<br />
contribuable que pour le magistrat.<br />
«En décembre, les surcoûts<br />
étaient de 8,24%. Nous suivons<br />
de très près l’avancée <strong>des</strong> travaux<br />
et j’ai bon espoir que le dossier soit<br />
bien maîtrisé», précise l’avocat<br />
de formation. Les surcoûts n’étant<br />
que la partie visible de l’iceberg:<br />
alors que les travaux étaient devisés<br />
à 120 millions lors du vote populaire,<br />
ils devraient atteindre près<br />
de 190 millions – largement<br />
en raison d’adaptations du projet.<br />
Quoi qu’il advienne, l’homme<br />
de stature imposante a l’habitude<br />
<strong>des</strong> situations délicates: avant<br />
d’atteindre le Conseil d’Etat, il s’est<br />
fait les dents durant dix ans à la tête<br />
de la préfecture du très dynamique<br />
district de la Gruyère.√Linda Bourget<br />
Les leaders<br />
L’Hebdo 24 mai 2012<br />
24 mai 2012 L’Hebdo