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GastonBussière - Musées de Bourgogne

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L’EXPOSITION<br />

La Coupe, Iseult, 1911<br />

Par-<strong>de</strong>là le beau et l’idéal<br />

L’exposition et la monographie que nous consacrons à Gaston<br />

Bussière (1862 – 1928) se situent dans un courant international<br />

<strong>de</strong> recherches portant un nouveau regard sur les formes du<br />

symbolisme qui se sont exprimées en Europe pendant tout le 19e<br />

siècle et jusque vers 1920.<br />

En 1972, <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> Gaston Bussière figuraient dans les expositions anglaises, mais les conditions<br />

n’étaient pas encore réunies pour qu’un travail <strong>de</strong> recherche approfondi et qu’une exposition monographique<br />

voient le jour dans un musée français. Il revient à Mâcon et au musée <strong>de</strong>s Ursulines <strong>de</strong> présenter<br />

aujourd’hui les conclusions <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s menées <strong>de</strong>puis plusieurs années (les recherches <strong>de</strong> Françoise Rouge<br />

ont partiellement été formulées dans le catalogue 100 peintures <strong>de</strong>s collections, 1999 tandis que les travaux<br />

<strong>de</strong> Benoît Mahuet trouvaient leur place dans le catalogue Les Bussière, peintres décorateurs, 2008).<br />

D’autre part, la récente politique d’acquisition a permis <strong>de</strong> constituer un corpus représentatif <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Gaston Bussière. De même la restauration du film Narcisse <strong>de</strong> Paul-Louis Martin, se<br />

déroulant dans la maison-atelier <strong>de</strong> la rue Lacretelle, en 1961, a donné un éclairage complémentaire qui<br />

rapproche cet artiste <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s figures du symbolisme.<br />

Dès sa participation au Salon, Gaston Bussière affirme la dimension symboliste <strong>de</strong> ses peintures : Jeanne<br />

d’Arc, représentée en jeune guerrière, s’offre en sacrifice au nom <strong>de</strong> la patrie et <strong>de</strong> la foi ; à l’issue <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Guerre, le peintre tente d’en raviver le symbole mythique, en vain ! Ophélie, Brunehil<strong>de</strong> et autres<br />

apparitions ailées qui participent du renouveau pour l’histoire <strong>de</strong> France ou l’épopée celtique, auxquelles<br />

Roland ou Tristan offrent leur sacrifice, disent la mélancolie <strong>de</strong> toute une génération.<br />

Mais la maturité <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Gaston Bussière va s’exprimer au travers <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s figures féminines<br />

représentant <strong>de</strong>s tragédies : Iseult, Hélène et Cassandre. Sa peinture est alors profondément chargée <strong>de</strong> la<br />

dramaturgie <strong>de</strong> l’opéra – surtout wagnérien – qui inon<strong>de</strong> les salles lyriques européennes au tournant du<br />

siècle.<br />

Au fil <strong>de</strong>s années, son univers va se préciser en intégrant une dimension orientaliste chargée d’érotisme<br />

et nourrie <strong>de</strong>s écrivains Schulze et Flaubert ainsi que <strong>de</strong>s découvertes archéologiques contemporaines.<br />

L’ensemble se fond dans une iconographie originale et ésotérique qui trouvera son public aussi bien aux<br />

Etats-Unis qu’en Angleterre : Charmed.<br />

Comme chez beaucoup d’artistes qui se sont octroyés la liberté <strong>de</strong> ne pas s’enfermer dans un genre, il<br />

semble qu’il y ait eu une évolution dans les sujets représentés par le peintre, avec l’exposition au Salon <strong>de</strong>s<br />

Iris en 1898. Dès lors, il multipliera <strong>de</strong>s variations autour du thème <strong>de</strong>s jeunes filles ou <strong>de</strong>s adolescentes<br />

s’inscrivant dans <strong>de</strong>s paysages à dominante aquatique, inspirés <strong>de</strong> Grez-sur-Loing. Une sensualité, quasi<br />

naïve, émane <strong>de</strong> ce corpus auquel se mêlent nymphes et ondines. Elles trouveront leur plus belle expression<br />

dans <strong>de</strong>s peintures maintes fois reprises en raison <strong>de</strong> leur succès comme Les papillons bleus ou Juventa.<br />

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