Actes du séminaire "Loup-élevage : s'ouvrir à la complexité"

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66 PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE VERDON La zone d’étude couvre tout l’est du territoire du parc du PRNV, elle comprend 23 communes, avec 65 élevages ovins recensés, dont 32 qualifiés d’élevages professionnels. Une quinzaine d’exploitations ont été sélectionnées avec l’objectif de couvrir une diversité de situations, en terme de localisation, de dimension de troupeau, de combinaison de productions et de trajectoires d’exploitation. Sur la base d’un entretien avec le chef d’exploitation puis d’une visite systématique des quartiers de pâturage identifiés lors de l’entretien, chaque exploitation a fait l’objet d’une enquête visant à décrire, sa structure et le fonctionnement du système d’élevage, l’organisation spatiale du pâturage et les facteurs de vulnérabilité liés au milieu. Pour chaque exploitation et pour chaque quartier de pâturage, les pratiques d’élevage sont analysées en terme de vulnérabilité quelles induisent en regard des spécificité des milieux sur lesquelles elles sont mises en oeuvre. . Le nombre d’enquêtes réalisées et le mode d’échantillonnage permettent aussi d’obtenir une analyse générale de la vulnérabilité des troupeaux à l’échelle du territoire de la zone d’étude. La connaissance acquise sur le fonctionnement des systèmes d’élevage et l’organisation spatiale du pâturage sur la zone d’étude permet de tester des scénarios de modifications de pratiques d’élevages, y compris celles induites par la mise en oeuvre des mesures classiques de protection, afin de diminuer la vulnérabilité des troupeaux. L’objectif était d’identifier les marges de manoeuvre possibles et les répercussions au niveau des systèmes d’élevage et des territoires. Cela a permis de dégager les pistes d’adaptations possibles à présenter aux éleveurs concernés, et de nourrir la réflexion des gestionnaires territoriaux sur les mesures d’accompagnement des exploitations ou les actions à entreprendre à l’échelle territoriale. LES POINTS CLÉS DE LA MÉTHODE L’analyse des systèmes d’élevage a été réalisée sur trois niveaux : • Les systèmes d’élevage sur le territoire étudié avec une étude préalable et une typologie des exploitations de la zone prenant en compte la diversité des systèmes d’élevage et des pratiques pastorales sur ce territoire. • Le fonctionnement des systèmes d’élevage avec des enquêtes réalisées auprès des éleveurs. Les observations ont été centrées sur la description du fonctionnement des éléments du système d’élevage qui semblent très directement concernés par la question de la vulnérabilité et de sa réduction, à savoir : le système d’alimentation et l’organisation générale du pâturage, les modes de conduites des troupeaux au pâturage, le travail et son organisation. • Les pratiques pastorales et les milieux pâturés avec une visite et un descriptif systématique de chaque quartier de pâturage utilisé par les éleveurs enquêtés pour apprécier les facteurs de vulnérabilité propre au milieu, à chaque quartier de pâturage (localisation, couvert végétaux, topographie…) et ceux liés aux pratiques d’élevages. (2) Un bloc est un ensemble homogène de prés et/ou parcours représentant une unité de surface et de gestion pour un même lot ; le bloc équivaut le plus souvent au quartier. Différentes typologies croisant descriptifs des milieux, pratiques d’élevage et niveaux de d’intensité de prédation ou niveaux d’exposition au risque ont été réalisées : - Une typologie des blocs de pâturages 2 - Une typologie des séquences de pâturage. - Une typologie des modes de conduite des pratiques pastorales. Séminaire Loup - Elevage. “S’ouvrir à la complexité”
67 ANALYSE DE LA VULNÉRABILITÉ ET DE L’INTENSITÉ DE L’EXPOSITION AU RISQUE DE PRÉDATION Cette approche s’appuie sur l’analyse du positionnement des élevages enquêtés sur cinq critères et sur la vulnérabilité ou l’intensité de l’exposition au risque de prédation qui en résulte. Ces cinq critères sont : - Le temps passé au pâturage. - Le nombre de lots menés simultanément au pâturage. - Les pratiques pastorales. - Les séquences de pâturage. - Les caractéristiques des blocs de pâturages. Le temps passé au pâturage Les systèmes d’élevages les plus pâturant sont les plus exposés au risque de prédation parce que les plus longtemps exposés à la présence du loup. Les élevages enquêtés sont très pâturant : la durée de stabulation permanente est généralement courte (fig. 2). Neuf élevages sur douze ont au moins un lot dehors toute l’année au pâturage, quelle que soit la saison. Les pratiques de pâturage hivernal sont donc très fréquentes, et, pour les lots qui restent en bergerie, la durée de stabulation permanente est généralement courte. La moyenne sur l’échantillon du temps de présence avec au moins un lot dehors au pâturage atteint 11,4 mois et la consommation moyenne d’aliments conservés distribués au troupeau est faible, 200 kg de fourrage et 40 kg de céréales. Ces données confirment la forte composante pastorale de ces systèmes d’alimentation. Ces types de systèmes, très pâturant, sont potentiellement très exposés au risque de prédation. Figure 2 : Durée de stabulation des troupeaux en bergerie (au moins un lot) Nombre de mois
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