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La critique de la critique
La critique est facile
mais la critique de la critique l’est encore plus*
Tel le pendule du professeur Tournesol, la critique s’est particulièrement affolée
ces derniers temps. Devant les multiples tentations, il nous a été difficile de
saisir à temps l’objet de ses délires et délices. A la prochaine fois !
En attendant, (re)lisez
B. Traven : Dans l’Etat le plus libre du monde (Editions L’Insomniaque)
Serge Halimi : Les nouveaux chiens de garde (Liber)
30 francs chaque
* à voir
DRUMS UNLIMITED
Cher Pablo,
Très touché par la critique de ma critique – Stop –
J’aurais certes pu aller plus loin mais enfin tout de
même nous n’allions pas consacrer plus d’une
page à ce ridic... – Stop – Ah, au fait, loin de moi
l’idée d’installer une quelconque hiérarchie entre
tel ou tel batteur (dans ma critique, cette classification
temporaire me permettait simplement d’installer
une manière de suspense tragicomique) –
Go – Alors, vraiment, de Tony Williams à John
Bonham en passant par Clyde Stubblefield, Max
Roach, Stewart Copeland, Steve Jordan, Shelly
Manne, Terry Bozzio, Greg Errico, Keith Leblanc,
Prince, Keith Moon, Paul Thompson, Gene Lake,
Ronald Shannon Jackson, Paul Motian, Amir
Thompson, Simon Phillips, Philly Joe Jones,
Michael Bland, Louie Bellson, Bill Bruford, Joseph
Zigaboo Modeliste, Al Jackson, Ian Paice, Eric
Echampard, Billy Ficca, Ed Blackwell, Steve
Gadd, Han Bennink, Baby Dodds, Stevie Wonder,
Bernard Pretty Purdie, Jacques Thollot, Sheila
Escovedo, Elvin Jones, Narada Michael Walden,
Joey Baron, Mitch Mitchell, Mark Nauseef, Dannie
Richmond, James Diamond Williams, Bernard
Lubat... — Stop ! (Je les aime tous très fort, et j’en
oublie c’est sûr.)
Frédéric Goaty
(voir Critique de la Critique ADJ n°4)
Eric Echampard et Bernard Lubat - Uzeste Musical 1997
G Le Querrec Magnum
philosophie de comptoir : les élections de p à c
En ce moment, on parle beaucoup est plus intéressante mais pose le problème
de la confidentialité du vote.
d’élections, de sondages, d’abstentions
etc. C’est l’occasion de L’intéressement semble donc malheureusement
faire quelques propositions pour améliorer
limité au plaisir de voir
le processus démocratique dont gagner le camp que l’on a choisi, ce qui
on peut voir qu’il a de plus en plus de est peu efficace vu la difficulté à s’identifier
difficultés à remplir son rôle. En effet le
aux candidats. Une bonne dose
taux d’abstentions est tel, y compris de proportionnelle permettrait sans
dans les élections importantes, que les doute de mieux choisir en évitant le
mandats électifs perdent de leur valeur phénomène culpabilisant et démobilisant
représentative. Le premier problème
du vote utile, mais ce n’est pas
tient sans doute à ce que le système suffisant. En effet, nous sommes individuellement
est basé sur des bons sentiments, en
complexes et nos choix
général prélude à toutes les catastrophes,
sont multiples.
et sur des valeurs géné-
reuses, souvent prétextes à trahison. Il Il serait plus stimulant de pouvoir voter
faudrait donc instiller une dose d’intéressement
pour plusieurs candidats et d’affiner
au vote. Le renvoi d’ascen-
ainsi l’affirmation de nos positions. On
seur pour les soutiens financiers ou aurait droit, par exemple, à un point de
moraux n’est pas une solution suffisante
vote par candidat que l’on pourrait
: il ne touche pas suffisament d’élec-
répartir à son choix : pour dix candi-
teurs car il faut pour en bénéficier être dats, on pourrait choisir de donner les
ou riche ou célébre. Il est d’autre part dix points à un seul ou bien de les
assez peu démocratique. répartir sur deux ou trois candidats, ou
L’organisation d’une tombola par le encore d’attribuer un point par candidat,
biais de bulletins de vote numérotés
etc. Cela donnerait une image plus
Les Allumés du Jazz No 5 - 1er trimestre 2001 Page 17
précise des désirs des électeurs. Cette
idée prometteuse gagnerait en efficacité
en y instillant une dose de vote
négatif. On pourrait voter pour un candidat
ou voter contre un autre. Par
exemple cinq points pour le candidat A,
deux points pour le candidat B et le
reste contre le candidat C. On obtiendrait
là une expression beaucoup plus
fine de la volonté populaire.
L’introduction de l’expression de la
sanction, voire de la pure méchanceté,
par le refus d’un candidat, alliée à la
possibilité d’exprimer la volonté de barrage
à certaines proposition (tous les
votes contre un candidat) permettraient
de résorber progressivement l’abstention.
Cela compliquerait également le
travail des sondeurs et ajouterait un
peu de piment aux soirées électorales.
Si on ajoutait à ce dispositif original
(dont je suis assez fier, il faut bien le
dire) l’organisation d’un loto politique
prenant modèle sur le loto sportif et
dont les bénéfices seraient consacrés
au financement des partis, les
membres de notre classe politique,
digne et démocratique, pourraient enfin
devenir les stars qu’ils méritent d’être.
Pablo Cueco