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ÉDITORIAL<br />

Femmes et souveraineté alimentaire<br />

4<br />

Dans les pays du Nord comme du<br />

Sud, les femmes participent activement<br />

à toutes les étapes de<br />

la production agricole et alimentaire. En<br />

plus des charges ménagères, elles cultivent,<br />

transforment et vendent les produits<br />

des récoltes pour répondre aux besoins<br />

de leurs familles dans les domaines<br />

de l’éducation, de la santé et du bien-être<br />

en général. Leur apport considérable et<br />

constant ainsi que leur connaissance et<br />

savoir-faire ont permis de maintenir et de<br />

diversifier de nombreux systèmes agricoles,<br />

surtout dans les pays en développement.<br />

Cependant, la contribution des<br />

femmes dans l’agriculture reste sous-évaluée.<br />

Dans ce secteur, à l’instar des domaines<br />

tels que l’économie ou la science,<br />

les femmes sont marginalisées.<br />

En effet, la crise alimentaire mondiale a<br />

montré les effets pervers d’une agriculture<br />

mondiale orientée davantage vers la<br />

satisfaction des besoins d’un marché global<br />

au détriment des marchés locaux. La<br />

conséquence en est une pauvreté accrue<br />

dans les pays du sud qui touche davantage<br />

les femmes et les enfants. La tendance<br />

est aujourd’hui à la valorisation des<br />

produits locaux et au soutien à l’agriculture<br />

familiale. Et le rôle prépondérant des<br />

femmes dans ces domaines n’est plus à<br />

démontrer.<br />

Photo: Franck Boyer<br />

Les femmes dans la production<br />

agricole<br />

En plus de s’investir dans l'agriculture de<br />

subsistance en tirant profit des produits<br />

de la forêt, des arbres sauvages etc., les<br />

femmes s’investissent également dans<br />

le secteur agricole de rente et dans la<br />

transformation des produits alimentaires<br />

destinés à la vente. Souvent, hommes et<br />

femmes se complètent en se partageant<br />

les activités liées à la production vivrière,<br />

à l’élevage, à la pêche, à l’entretien et<br />

à l’exploitation des forêts. Les femmes<br />

produisent, transforment et conservent<br />

jusqu’à 80% de la nourriture selon<br />

l’UNIFEM.<br />

En Afrique, elles assurent l’essentiel des<br />

travaux de semis, de sarclage et de récolte.<br />

Elles se chargent de la culture à<br />

petite échelle à l’aide de technologies<br />

rudimentaires. En effet, comme l’ont<br />

démontré certaines études, les femmes<br />

ont difficilement accès à la technologie<br />

pour plusieurs raisons et, notamment, les<br />

coûts. Les attelages, unités mécaniques<br />

simples ou équipements lourds (tracteurs)<br />

sont rarement envisagés en raison<br />

de leur coût élevé. Les femmes travaillent<br />

pratiquement à mains nues. Les seules<br />

innovations auxquelles elles ont recours<br />

sont de type artisanal ou semi-industriel:<br />

houe, machette, moulin à mil ou presse à<br />

huile pour la transformation des produits<br />

agricoles (Fatou Sow, Femmes rurales<br />

chefs de famille en Afrique Subsaharienne,<br />

FAO, Nov. 95).<br />

Elles jouent également un rôle important<br />

dans l’élevage et sont les principales responsables<br />

de l’entretien du petit bétail et<br />

des petits ruminants tout en s’occupant<br />

aussi de la garde du gros bétail. Elles fournissent<br />

l’eau et le fourrage, nettoient les<br />

stalles et s’occupent du traitement des<br />

maladies (Shen Shicai et Qian Jie page 6).<br />

Elles jouent aussi un rôle prépondérant<br />

dans la transformation, notamment des<br />

produits laitiers, et sont très souvent responsables<br />

de leur commercialisation.<br />

Cependant, le rôle des femmes dans la<br />

sécurité alimentaire est encore méconnu<br />

ou peu pris en considération. Les données<br />

quantifiées sont insuffisantes pour évaluer<br />

avec précision leurs contributions à la<br />

production agricole. Celles qui existent<br />

sous-estiment, d’une manière générale,<br />

leur apport dans l’agriculture, la foresterie<br />

et la pêche car la plupart des enquêtes et<br />

des recensements ne comptabilisent que<br />

le travail rémunéré.<br />

De plus, elles ne sont pas impliquées dans<br />

la prise des décisions et ne sont pas non<br />

plus accompagnées par les services de<br />

vulgarisation agricole (Francisco Dueñas<br />

et cie page 28).<br />

Des inégalités dans l’accès<br />

aux ressources<br />

Les femmes ont moins facilement accès<br />

que les hommes aux ressources alors<br />

que la souveraineté alimentaire est<br />

indissociable de l’accès à ces ressources

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