La Voix au théâtre, vecteur d'émotion. Réflexion et analyse ... - HETSR

personnages. De prime abord, ce ne sont que des jeux d’enfants relativement anodins et
courants, mais qui pour moi auront été formateurs.
Dans un monde où la communication joue un rôle décisif, je me suis donnée mes
propres règles de communication. Parfois les mots, leurs sens sont trop compliqués pour
que je puisse en saisir leurs significations propres. La parole savante, souvent véhiculée
par des mots complexes, m’apparaissait plus inaudible que les modulations de la voix
elles-mêmes. Les vibrations émotives de la voix interprétées par les vibrations sonores
telles que les intonations et le rythme, me permettaient d’écouter mes interlocuteurs
d’une autre manière, d’une autre oreille. Cette écoute vocale me faisait, et me fait
encore, entendre et comprendre de manière subtile la parole de l’interlocuteur.
Consciente que la maîtrise de la parole est un pouvoir énorme, je cherchais les moyens
de m’approprier ce pouvoir par la sonorité ou l’émotion qu’ils expriment.
A ce jour, j’ai la possibilité de m’en servir, du moins j’apprends à le faire. Le jeu
continue, les règles se transforment et se complexifient. Je saisis l’occasion et profite de
cet exercice de mémoire pour questionner et comprendre la relation qu’il y a entre la
voix et l’émotion. De cette relation ressort un mot : celui de vecteur. En ce sens où, la
voix est la transformation d’une émotion ressentie en expression extérieure. Avant tout,
la fonction primaire que nous donnons à notre voix est la communication. La voix porte
la parole et lui donne un corps, elle unit le son et le sens à l’affectivité. Dans ce sens, la
voix est considérée comme un vecteur de communication. Il n’est pas question ici de
remettre cette évidence en doute, mais plutôt de montrer qu’elle donne au langage toute
sa puissance expressive et émotive. Avant que les mots ne sortent de notre bouche, c’est
l’affect humain qui se met en branle, provoquant une émotion quasi instantanée au
moment de la réception de l’information. Ce n’est qu’après le traitement de cette
information d’émotion pure, que la parole permet de faire entendre la voix intérieure.
Cependant, l’émotion pure traitée en premier lieu par le cerveau peut être détourné par
les mots. Le langage n’est pas toujours le reflet de ce que l’on ressent ou pense
réellement, et pourtant c’est par lui que nous interprétons ce qu’un interlocuteur
exprime. Ce mémoire tente d’ouvrir une porte en ce que la voix peut donner comme
indice relatifs à l’émotion.
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