N° 21 - 28 novembre 2011 - Diocèse d'Evreux

échos du diocèse
2010-2011
Année de la famille
M gr Descubes :
« La famille n’existe pas.
Les familles, oui »
Le président du Conseil Famille et Société,
M gr Jean-Charles Descubes, archevêque de
Rouen, a présenté aux évêques le bilan de
« Familles 2011 ». Il avait lancé cette démarche
un an plus tôt à Lourdes, avec Monique
Baujard, directrice du Service national Famille
et Société.
Rassemblements, spectacles, fêtes ... Chaque
Monique Baujard et M gr Descubes.
diocèse a célébré son « année de la famille ».
De novembre 2010 à octobre 2011, 4 colloques ont ainsi jalonné « Familles 2011 » : « La
mission (impossible) du couple ? » à Bordeaux, « Familles, un art de vivre les solidarités » à
Lille, sur le rôle éducatif de la famille à Strasbourg et « Quels choix pour demain ? » à Paris.
La Fête des familles dans une centaine de villes à travers la France (portée notamment par
les AFC) puis le grand rassemblement intergénérationnel à Lourdes, auquel ont participé
3 000 familles, ont clôt la démarche.
Le Service national Famille et Société peut s’enorgueillir d’avoir animé un blog, publié
« Familles : miroir de la société » (documents Episcopat n° 5 de 2011), synthèse de la
cinquantaine d’heures d’auditions d’experts. Les délégués diocésains à la pastorale des
familles recevront prochainement les « perspectives et propositions » recensées au terme
de cette année de mobilisation pour la famille.
Pour le cardinal Ennio Antonelli du Conseil pontifical pour la Famille, « Familles 2011 »
est une contribution directe à la préparation de la VII ème rencontre internationale qui aura
lieu en juin 2012 à Milan.
Après ce bilan ultra positif, M gr Descubes a dégagé quatre points d’attention, autour du
temps (en renvoyant à l’intervention d’Enzo Bianchi à Paris), de la sexualité (pour donner
des repères qui donnent sens), de la famille comme « grand mystère » selon les mots de
Jean-Paul II (la famille chrétienne comme communion de personnes) et de la pensée sociale
de l’Eglise sur la famille (Sollicitudo Rei Socialis, 1987).
Puis Monique Baujard a alerté les évêques sur deux sondages récents (La Croix du 27
septembre 2011, Pèlerin du 4 octobre 2011). Elle a notamment souligné que très peu de
catholiques estiment que l’Eglise peut les aider dans leur relation conjugale.
« Ce n’est pas le dernier mot de l’Eglise sur la famille » a promis M gr Descubes. Il soutient
aujourd’hui l’idée que « pour être entendu, il faudra trouver des alliés ».
Colloque : « Famille et Société :
quel choix pour demain ? »
Les 1 er et 2 octobre 2011 a eu lieu, à la cite universitaire à Paris, un colloque
organisé par la conférence des évêques de France dont le thème était : « Famille et
Société : quels choix pour demain ? ».Quatre membres de l’équipe de la pastorale
familiale du diocèse y étaient présents.
Dans un premier temps, un démographe
nous a livré quelques chiffres :
l La fécondité augmente, essentiellement
grâce aux femmes de plus de 30 ans.
l Le taux de fécondité est de 2,01 enfants par
femme en France.
l En France la moitié des bébés naissent hors
mariage.
l En France, il y a eu, en 2009, trois mariages
pour deux PACS.
l Dans les familles monoparentales, moins
d’une femme sur 10 a un emploi.
l Le nombre de divorces correspond à 45%
du nombre de mariages, c’est au bout de 5
années de mariage que ce taux est le plus
élevé.
Dans un deuxième temps, les ateliers ont
permis d’appréhender la famille sur des thèmes
plus spécifiques :
l Apprivoiser la durée en couple et en famille.
l Faire face a la fragilité de l’existence de la
vie.
l Éduquer au temps de la perte d’autorité.
l Concilier la vie familiale et la vie professionnelle.
l Affronter la précarité en famille,
Dans un troisième temps, les intervenants
ont décrit la famille sous divers angles : théologique,
sociétal, philosophique, juridique et
politique. Nous vous livrons quelques idées
fortes relevées au cours de leurs exposés.
Vous pouvez retrouver leurs interventions
sur le site de la conférence des évêques de
France .
l La réussite d’une vie de famille demande
un travail, travail sur soi, sur notre manière
d’être et sur nos relations.
l Faire famille plutôt qu’être famille.
l Dans cette époque de chronophagie, la famille
peut-elle être un ilôt de décélération ?
l La liberté est au cœur de la relation de couple
qui repose sur un choix mutuel.
l La famille est le lieu privilégié où se traduit
aujourd’hui l’humanité de Jésus de Nazareth.
Cette présence de Dieu dans l’humain
trouve son fondement théologique dans
l’incarnation.
l Etre chrétien, ce n’est pas taire des « choses
» ecclésiastiques.
l La famille est « l’image » de la Sainte Trinité
en ce que les trois personnes divines sont
plus distinctes entre elle et vivent l’une avec
l’autre, l’une pour l’autre et l’une en l’autre,
ainsi les personnes humaines, créées à
l’image de Dieu se distinguent-elles aussi
les unes des autres mais en ne pouvant vivre
et se réaliser que par la communion et
dans une relation réciproque continuelle.
l Le renouvellement quotidien de l’amour
entre époux, le labeur de l’éducation des
enfants, en somme tout ce qui constitue le
propre de la vie familiale, est le lieu où les
époux chrétiens vivent leur marche quotidienne
à la suite du Christ.
l Vivre la vie spirituelle chrétienne en humanisant
son quotidien signifie ainsi apprendre
à promettre et promettre c’est faire espérer,
c’est donner une forme devenir au temps .
l La famille est plus que la somme des membres
qui la composent. La communion qui
les unit fait émerger du neuf, une synergie
qui les enrichit tous dans le « nous » commun.
l La famille donne un visage concret à la
conception chrétienne du lien social.
Vincent GLEYE.
14 — Église d’Évreux n° 21 - 28 novembre 2011 — Église d’Évreux n° 21 - 28 novembre – 15