Dakar la ville double - Infoscience - EPFL
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LA SITUATION GÉOGRAPHIE UNIQUE DE LA<br />
VILLE Elle gagnera rapidement le rôle de carrefour,<br />
grâce notamment à son port et à son aéroport, les<br />
plus proches de l’Amérique du Sud, participant au<br />
développement de l’aéropostale.<br />
GÉOGRAPHIE DE LA VILLE<br />
<strong>Dakar</strong> est située à l’extrême Ouest du Sénégal et<br />
du continent africain. La région de <strong>Dakar</strong> est une<br />
presqu’île de 550 kilomètres carrés 2 , à trois faces,<br />
faite de roches basaltiques et accompagnée, au Nord,<br />
d’une étroite bande de sable. Son site est généralement<br />
p<strong>la</strong>t, mais perturbé à l’Ouest par quelques<br />
hauteurs dont les plus significatives sont les Mamelles.<br />
À l’Est, elle est contiguë avec <strong>la</strong> région de Thiès alors<br />
qu’elle est entourée par l’océan At<strong>la</strong>ntique à l’Ouest,<br />
au Nord et au Sud. <strong>Dakar</strong> est comprise entre les méridiens<br />
17°10’ et 17°32’ et les parallèles 14°53’ et 14°35’.<br />
Le climat du Sénégal, de type sahélien, est caractérisé<br />
par une saison des pluies d’une durée variable du<br />
Nord au Sud (trois à quatre mois) selon <strong>la</strong> <strong>la</strong>titude<br />
et une saison sèche le reste de l’année (novembre<br />
à juin). L’alizé souffle sept mois sur douze sur cette<br />
région.<br />
DÉVELOP-<br />
PEMENT DE<br />
LA VILLE<br />
DAKAR FACE À UNE ÉVOLUTION<br />
DÉMOGRAPHIQUE SOUTENUE<br />
À l’indépendance, <strong>Dakar</strong> est l’agglomération <strong>la</strong> plus<br />
importante d’Afrique de l’Ouest et le Sénégal figure<br />
parmi les pays les plus fortement urbanisés avec 23%<br />
de sa popu<strong>la</strong>tion vivant dans les zones urbaines.<br />
Tout au long de son histoire, <strong>Dakar</strong> a aspiré les<br />
popu<strong>la</strong>tions de l’arrière-pays. Il fal<strong>la</strong>it bien, d’abord,<br />
que <strong>Dakar</strong> se peuple pour se développer, qu’une maind’œuvre<br />
importante vienne travailler sur les immenses<br />
chantiers du port et de l’aéroport, construise des<br />
bâtiments et des rues, peuple les bureaux et les<br />
boutiques des maisons de commerce, transporte<br />
l’arachide à bord des bateaux ; que des services<br />
publics et privés s’installent pour nourrir cette popu<strong>la</strong>tion,<br />
<strong>la</strong> soigner, l’instruire (Mersadier, 1968).<br />
C’est un secteur tertiaire précocement gonflé qui a<br />
provoqué un afflux de popu<strong>la</strong>tions rurales vers <strong>la</strong> <strong>ville</strong>,<br />
alors que le secondaire n’existait encore qu’en raison<br />
de grands travaux qui devaient un jour ou l’autre<br />
se terminer. L’industrialisation qui suivit ne pouvait<br />
pas absorber ces excédents de main-d’œuvre, non<br />
spécialisée. Pourtant <strong>Dakar</strong> continue à croître de 6 à<br />
7% par an, moitié par accroissement naturel, moitié<br />
par migration (Mersadier, 1968).<br />
Cette situation va encore s’accentuer vers <strong>la</strong> fin<br />
des années 1960 et jusqu’en 1974 avec une période<br />
de grandes sécheresses dans le Sahel – le même<br />
phénomène est visible à Nouakchott – qui aura des<br />
répercussions sur les revenus agricoles, avec comme<br />
conséquence un exode massif des popu<strong>la</strong>tions<br />
rurales vers les <strong>ville</strong>s, et principalement vers <strong>Dakar</strong>.<br />
Entre 1988 et 2006, <strong>la</strong> tendance est à <strong>la</strong> baisse<br />
et <strong>Dakar</strong> s’éloigne de plus en plus des forts taux<br />
d’accroissement que l’on a l’habitude d’attribuer aux<br />
<strong>ville</strong>s d’Afrique de l’Ouest. Les grandes <strong>ville</strong>s augmentent<br />
ainsi moins rapidement que l’imaginaient<br />
les projections des années 1980. De plus, durant des<br />
décennies, <strong>la</strong> <strong>ville</strong> qui s’est agrandie prioritairement<br />
par l’exode rural a vu cette tendance s’inverser depuis<br />
le début des années 2000 et aujourd’hui, l’accroissement<br />
naturel semble constituer le principal mode de<br />
développement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>.<br />
Aujourd’hui, <strong>Dakar</strong> est une <strong>ville</strong> de 2,6 millions<br />
d’habitants. Ce chiffre ne prend pas en compte que<br />
<strong>la</strong> Commune, il s’agit de <strong>la</strong> région de <strong>Dakar</strong>,<br />
qui comprend les quatre départements de <strong>Dakar</strong>,<br />
Guédiawaye, Pikine et Rufisque.<br />
2 Elle représente le 0.28% du territoire national<br />
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