Ebauche pour une généalogie GRENIER - Charles GRENIER
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<strong>Ebauche</strong> <strong>pour</strong> <strong>une</strong> généalogie <strong>GRENIER</strong><br />
Notes sur les Grenier de Tournai.<br />
Pasquier Grenier, commerçant de tapisseries à Tournai<br />
Autour de 1460, la production de tapisseries dans la ville de Tournai était en plein essor. Un<br />
des acteurs responsables du succès de cet art précieux fut le marchand de tapisseries Pasquier<br />
Grenier. Ce commerçant, enrichi par le négoce en vins locaux, possédait la fort<strong>une</strong> nécessaire<br />
<strong>pour</strong> entreprendre le dispendieux commerce de tapisseries.<br />
Conquis par la grande qualité des œuvres produites sous la supervision de Pasquier Grenier,<br />
Philippe le Bon commandait régulièrement ses tapisseries chez ce dernier. La première<br />
commande du duc de Bourgogne, passée en 1454, consista en 50 tapisseries portant les<br />
emblèmes bourguignons. En 1459, Philippe le Bon paya à Pasquier Grenier la somme élevée<br />
de 5 000 écus d’or <strong>pour</strong> <strong>une</strong> chambre ayant <strong>pour</strong> thème l’Histoire d’Alexandre, composée de<br />
six tapisseries et d’<strong>une</strong> garniture de lit rehaussés de soie, de fils d’or et d’argent.<br />
Détail d’<strong>une</strong> des tapisseries « L’histoire d’Alexandre le grand », de la collection des Princes Doria Pamphilj à<br />
Gènes<br />
Les sources historiques mentionnent les six tapisseries jusqu’au XVIIIe siècle. En 1750, on<br />
les releva <strong>une</strong> dernière fois à Bruxelles dans l’ancien palais Coudenberg des ducs de<br />
Bourgogne, lors d’un inventaire. Ensuite, on en a perdu la trace. Grâce à l’inventaire cité, on<br />
sait que l’iconographie de cette série se bornait aux campagnes d’Alexandre le Grand contre<br />
le roi de Perse Darius et le souverain des Indes Porus, et à sa joyeuse entrée dans la ville de<br />
Babylone. La tenture bourguignonne aujourd’hui perdue glorifiait les victoires historiques<br />
d’Alexandre en Orient, tandis que les tapisseries de Gènes soulignent – par la domination de<br />
Bucéphale, l’exploration du ciel et de la mer et la lutte contre les monstres aux confins de la<br />
terre – les aspects légendaires et surnaturels du héros grec. Ainsi les tapisseries de Gènes ne<br />
sont assurément pas identiques à celles de la commande de Philippe le Bon de 1459.<br />
Au moment de l’achèvement de la précieuse série commandée par Philippe le Bon, deux<br />
envoyés de la maison Grenier se rendirent à Milan en janvier 1459 <strong>pour</strong> satisfaire la curiosité<br />
de Francesco Sforza et de son épouse, à qui ils présentèrent, outre des tentures, un dessin<br />
représentant l'Histoire du roi Alexandre. Il s’agissait certainement d’ébauches, dites « petits<br />
patrons », destinés à la réalisation de tapisseries sur ce thème. Neuf ans plus tard, en 1468, les<br />
Greniers vendirent à Edward IV, roi d’Angleterre, <strong>une</strong> chambre sur l’Histoire d’Alexandre<br />
composée de 12 pièces. On peut en conclure que Grenier, connaissant la prédilection de sa<br />
clientèle <strong>pour</strong> le personnage d’Alexandre le Grand, disposait entre 1460 et 1470 à Tournai de<br />
quelques ateliers spécialisés dans la fabrication de tapisseries sur ce thème. Il est dès lors<br />
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<strong>GRENIER</strong> <strong>Charles</strong><br />
11/08/2013