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Chroniques du Rocher - Le Rocher de Palmer

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A partir <strong>de</strong> janvier et <strong>du</strong>rant une année, <strong>de</strong> curieuses boîtes numériques serontinstallées au <strong>Rocher</strong>. il suffira <strong>de</strong> les toucher pour déclencher un chant et uneimage enregistrés, pour écouter la voix <strong>de</strong> chanteurs et chanteuses amateursvenus d’ailleurs.« Voilàààà… ouais… c’est bon hein ? » Fanta Sangané est face au micro, un casque surles oreilles, dans le studio <strong>du</strong> <strong>Rocher</strong>, sûre <strong>de</strong> son fait malgré sa timidité initiale. Ellevient d’interpréter une vieille chanson <strong>de</strong> Guinée, son pays d’origine. Pour cette occasion,elle a revêtu un magnifique boubou d’un vert profond. Alexandre, musicien, etGuillaume, <strong>de</strong> « Rock et Chanson », la félicitent pour ce qui n’est pas encore unenregistrement final. Sa chanson raconte une histoire d’amour, un chant <strong>de</strong> fête auvillage ou d’accompagnement pendant les travaux aux champs : « Il n’y en a pas uncomme son fiancé Sékou / Sékou est le meilleur, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z à toutes les mamans <strong>du</strong>mon<strong>de</strong> / Elles vous diront que c’est Sékou qui est le meilleur / Parole <strong>de</strong> Djena<strong>de</strong>n Tadi /Ma tante, ma mère, mon père, si vous partez en Guinée / Allez y saluer Sékou car c’estSékou qui est le meilleur » Fanta a chanté seule, avec un léger tremblement dans lavoix, mais d’autres voix <strong>du</strong> passé l’accompagnent sans doute : « Je l’ai enten<strong>du</strong>e pourla <strong>de</strong>rnière fois en 1962, pendant la fête <strong>de</strong> la tabaski, en Guinée. <strong>Le</strong>s jeunes filleschantaient, tout le mon<strong>de</strong> était heureux. Ca me ramène au pays. C’est la première foisque je la chante. Je ne chante jamais d’habitu<strong>de</strong>, même chez moi, je ne sais paspourquoi… »<strong>Le</strong> projet <strong>de</strong>s Voix <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> consiste en l’enregistrement<strong>Le</strong>s voix en boîte<strong>de</strong> chansons traditionnelles <strong>de</strong> leurs pays par <strong>de</strong>samateurs qui vivent en France <strong>de</strong>puis plus ou moinslongtemps et qui suivent <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> français au centresocial la Colline, à Cenon. Un projet mené avecl’association Rock et Chanson qui a conçu un dispositif <strong>de</strong> boîtes électroniques pour initier lesenfants aux sons <strong>de</strong>s instruments. Après <strong>de</strong>ux auditions rassemblant une quarantaine <strong>de</strong> personnesvenues <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> entier : Sierra Léone, Ukraine, Maroc, Guyane, Turquie, Laos, Ethiopie, Pakistan…, six chanteurs et chanteuses ont été retenues (Ivan et Victor d’Ukraine, Fanta <strong>de</strong> Guinée, Thilai<strong>du</strong> Vietnam, Farid d’Algérie, Muriel <strong>de</strong> Guyane et Christian <strong>de</strong> la République démocratique <strong>du</strong>Congo). Elles ont ensuite travaillé leurs chants avec le musicien Alexandre Pascau chargé <strong>de</strong>proposer une mise en musique : « Ils sont amateurs, il faut trouver les rythmes, les thèmesmusicaux et voir avec eux le son <strong>de</strong>s instruments d’origine ». Des arrangements que <strong>de</strong>s musiciens(notamment Doudou Cissoko originaire <strong>du</strong> Sénégal, Mostapha El Harfi <strong>du</strong> Maroc et Mieko Miyaazaki<strong>du</strong> Japon) interprèteront ensuite pour l’enregistrement. Guillaume Martial, responsablepédagogique à Rock et Chansons, cherche lui dans cette expérience « <strong>de</strong> l’authenticité et <strong>de</strong>l’émotion. Ce n’est pas une histoire <strong>de</strong> puriste ou <strong>de</strong> justesse absolue. Je voudrais qu’ils soientconfortables, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la timidité et qu’ils nous fassent partager un bout <strong>de</strong> chez eux. » SusanBarets, formatrice au centre social la Colline s’avoue « fière d’eux. Avec les professionnels quiviennent, ils s’expriment autrement, ça les valorise. Il y a toute la nostalgie <strong>de</strong> leur pays dans leurschants, c’est émouvant. » Concrètement, ces boîtes qui contiendront les enregistrements - voix etimages - seront fabriquées par l’atelier participatif cenonnais <strong>de</strong> la Ressourcerie (récupération etrelookage <strong>de</strong> mobilier délaissé) et seront dispersées dans le <strong>Rocher</strong>. Il faudra simplement lestoucher pour les déclencher.3

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