MARINA ABRAMOVIĆNée en 1946 à Belgra<strong>de</strong> (ex-YU), travaille à New York (US)Stromboli, 2002Film transféré sur DVD, N&B, sonore, 19’33’’Collection Serge Le Borgne, ParisLe corps <strong>de</strong> Marina Abramović a toujours été le support privilégié <strong>de</strong>ses recherches artistiques. Néanmoins, en 2002, elle met en suspensles expériences sur sa résistance proprement corporelle pour se tournervers son endurance mentale. Allongée dans l’eau, au bord <strong>de</strong> la mer,sur l’île sicilienne <strong>de</strong> Stromboli où se trouve l’un <strong>de</strong>s plus anciensvolcans encore en activité, Marina Abramović se plonge durablement enune immersion perceptive lui permettant <strong>de</strong> vivre mentalement ledéchirement <strong>de</strong>s entrailles terrestres. Les rythmes et les énergies <strong>de</strong>la nature semblent pénétrer son corps et son esprit, entre lafraîcheur <strong>de</strong> l’eau, la chaleur <strong>de</strong>s rayons du soleil, le vent <strong>de</strong>s îlesÉoliennes et la terre qui vibre.1 ER ÉTAGEYAZID OULABNé en 1958 à Constantine (AL), travaille à Marseille (FR)Résonance, 2006Encre sur papier Canson, 40 x 29,6 cm chaquePrêt du Centre national <strong>de</strong>s arts plastiques, ParisÀ la recherche <strong>de</strong> « résonances » du passé dans le présent, Yazid Oulabcompose <strong>de</strong>s figures d’ermites contemporains disséminés dans l’espaceurbain. Au sommet <strong>de</strong> structures d’architecture éphémère, <strong>de</strong>s petitspersonnages en méditation évoquent ces ascètes moyen-orientaux,appelés Stylites, qui autrefois s’exilaient en haut d’une colonne pourmieux contempler l’œuvre <strong>de</strong> Dieu. En lien avec ses originesalgériennes, l’œuvre <strong>de</strong> Yazid Oulab s’inspire <strong>de</strong> la mystique soufiepour en révéler la dimension poétique. Il interroge la survivance <strong>de</strong>cette quête spirituelle dans un mon<strong>de</strong> très matérialiste.
CRAIGIE HORSFIELDNé en 1949 à Cambridge (UK), travaille à Londres (UK) et en Belgique (BE)The Score for the Second York Soundwork [Partition pourla secon<strong>de</strong> oeuvre sonore <strong>de</strong> York], 1970/197110 <strong>de</strong>ssins sur papier millimétré, 76 x 54 cm chaqueGraphite, crayon et encre <strong>de</strong> chineCollection Frac <strong>Lorraine</strong>À la fin <strong>de</strong>s années 1960, les artistes recherchent la suppression<strong>de</strong>s frontières entre les arts. Dans cette mouvance, CraigieHorsfield réalise ces partitions graphiques aux différents traitscolorés afin <strong>de</strong> les performer en musique avec <strong>de</strong>s instruments lesplus variés (orgue, percussions, cassettes, etc.). Cette associationdu son et du visuel n’est pas sans rappeler le phénomène neurologique<strong>de</strong> la synesthésie, du grec « union <strong>de</strong>s sensations ». Ces <strong>de</strong>ssinsréveilleraient en nous la potentialité innée <strong>de</strong> notre esprit à voirle son ou à entendre les couleurs.TANIA MOURAUDNée en 1942 en France (FR), travaille à Paris (FR)Initiation rooms [Chambres <strong>de</strong> méditation], 1969-73 (2010)13 <strong>de</strong>ssins, 7 maquettes et 3 photographiesPrêt <strong>de</strong> l’artistePassionnée par les mystères <strong>de</strong> la perception, Tania Mouraud crée autournant <strong>de</strong>s années 1970 une série d’environnements, les Initiationrooms, présentées ici sous forme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins originaux, <strong>de</strong> nouveauxtirages et <strong>de</strong> maquettes. Ces espaces épurés à l’extrême, blancs etlumineux, sont conçus en lien avec <strong>de</strong>s sons aux effets « planants »et apaisants. En concevant ces espaces sans repères, Tania Mouraudsouhaitait accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong> nouvelles expériences audioperceptives ettrouver les conditions idéales pour méditer. Les effets <strong>de</strong> cesexpériences, pensées à l’époque <strong>de</strong> manière totalement intuitive, setrouvent aujourd’hui en partie confirmés par les recherches enneurosciences : les on<strong>de</strong>s sonores et visuelles ont un effet réel surnos on<strong>de</strong>s cérébrales et influent ainsi sur notre état d’être.