La pharmacie de la ville de Wiesloch - Stadt-Apotheke Wiesloch
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Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>pharmacie</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Wiesloch</strong><br />
<strong>La</strong> <strong>pharmacie</strong> fut fondée en 1735 par un privilège du prince<br />
électeur pa<strong>la</strong>tin. Ce document atteste que <strong>la</strong> <strong>pharmacie</strong> est<br />
<strong>la</strong> propriété privée – et donc transmissible - <strong>de</strong> l’apothicaire<br />
Thol<strong>la</strong>eus. (Pourtant, à cette époque, les privilèges octroyés ne<br />
l’étaient que pour une durée limitée).<br />
Une première officine existait déjà avant cette époque à <strong>Wiesloch</strong>,<br />
mais elle fut vite abandonnée par son propriétaire, un certain<br />
Hofmann, qui poursuivait d’autres intérêts économiques.<br />
Au cours <strong>de</strong> son passé long <strong>de</strong> 250 ans, <strong>la</strong> <strong>pharmacie</strong> a changé<br />
plusieurs fois d’emp<strong>la</strong>cement dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, mais toujours aux<br />
alentours <strong>de</strong> l’église.<br />
L‘actuelle <strong>pharmacie</strong> historique a été construite et aménagée<br />
en 1858, lorsque Johann Philipp Bronner transmit l‘affaire à son<br />
fils Georg. Elle servit pendant 107 ans jusqu’en 1965, date à<br />
<strong>la</strong>quelle elle fut transférée dans un bâtiment annexe qui offrit<br />
l’avantage d’un accès <strong>de</strong> plein pied.<br />
En effet, le bel escalier qui orne <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> extérieure était<br />
<strong>de</strong>venu, vers 1960, un obstacle <strong>de</strong> plus en plus insurmontable<br />
qui menaçait <strong>la</strong> bonne marche <strong>de</strong>s affaires. Aujourd’hui, nous<br />
pouvons nous féliciter du sort qui a été réservé à ce bâtiment<br />
longtemps dé<strong>la</strong>issé, car l’agencement original a pu être ainsi<br />
conservé intact.<br />
Les archives donnent <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> tous les propriétaires <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>pharmacie</strong> ainsi que les dates durant lesquelles ils ont exercé<br />
en tant que <strong>pharmacie</strong>ns. Néanmoins, il est surprenant <strong>de</strong><br />
constater que, à quelques exceptions près, <strong>la</strong> <strong>pharmacie</strong> n’ait<br />
pas été transmise par voie successorale, ainsi que l’autorisait le<br />
privilège octroyé.<br />
De nos jours encore, cette ancienne <strong>pharmacie</strong> pourrait servir.<br />
Son accès incommo<strong>de</strong> mais aussi le souci <strong>de</strong> conserver les matériaux<br />
originaux <strong>de</strong> son aménagement (dal<strong>la</strong>ge et escalier extérieur<br />
en ardoise calcaire) nous<br />
ont conduits à y renoncer.<br />
Toutefois, chaque année au<br />
moment du marché <strong>de</strong> Noël,<br />
l’ancienne <strong>pharmacie</strong> ouvre<br />
ses portes aux visiteurs désireux<br />
d’y acheter les cartes<br />
<strong>de</strong> vœux <strong>de</strong> l’UNICEF.<br />
Toutes les modifications<br />
qui avaient été apportées<br />
à l’agencement dans les<br />
années 30 au moment <strong>de</strong><br />
l’introduction <strong>de</strong>s médicaments<br />
industriels ont été<br />
supprimées lors du 250ème<br />
anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>pharmacie</strong>, en 1985. En<br />
effet, les médicaments <strong>de</strong>vant<br />
être mis hors atteinte <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> clientèle et les pots étant<br />
<strong>de</strong>venus désuets, il avait fallu<br />
doter les étagères <strong>de</strong> vitrines<br />
qui ne s’accomodaient guère<br />
au décor.<br />
Johann<br />
Philipp Bronner<br />
et <strong>la</strong> viticulture<br />
C’est en 1816 qu’un jeune apothicaire fougueux - Johann<br />
Philipp Bronner- vint s’installer à <strong>Wiesloch</strong>. Il épousa <strong>la</strong> fille d’un<br />
certain Monsieur Märklin, alors <strong>pharmacie</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>.<br />
Il était né en 1792 à Neckargemünd où son père exerçait en<br />
tant que <strong>pharmacie</strong>n.<br />
Son intérêt prononcé pour <strong>la</strong> nature et l’environnement ainsi<br />
que ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>pharmacie</strong> le rendirent très vite l’interlocuteur<br />
recherché <strong>de</strong>s vignerons <strong>de</strong> <strong>Wiesloch</strong>, à qui il prodiguait avis et<br />
conseils. Par les voyages et étu<strong>de</strong>s qu’il entreprit, il <strong>de</strong>vint très<br />
vite célèbre non seulement dans <strong>la</strong> <strong>ville</strong> mais aussi au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />
sa patrie.<br />
Il s’intéressa non seulement au travail <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigne mais aussi<br />
aux conditions géologiques, minéralogiques, climatiques et<br />
techniques ainsi qu’à leur influence sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s cépages<br />
cultivés. Il se pencha aussi sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vinification<br />
et d’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s vins mousseux (“ce qui est possible en<br />
Champagne, disait-il, doit l’être aussi ici,<br />
car le climat et le sol sont semb<strong>la</strong>bles”).<br />
Il fit diverses expériences, les adapta à<br />
ses propres idées et favorisa ainsi <strong>la</strong> réussite<br />
<strong>de</strong> sociétés agricoles sous le regard<br />
intéressé <strong>de</strong>s propriétaires terriens.<br />
Nous ne savons que peu <strong>de</strong> choses<br />
sur sa vie privée, si ce n’est qu’il a eu respectivement<br />
4 enfants <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mariages<br />
différents, sa première épouse étant<br />
vraisemb<strong>la</strong>blement morte en couches.<br />
Son esprit ouvert et sa personnalité <strong>de</strong><br />
grand voyageur le rallièrent vite aux idées<br />
du mouvement libéral. Il n’est donc guère étonnant que son<br />
fils ainé Edouard ait dû fuir, pour avoir participé au mouvement<br />
étudiant lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> révolution <strong>de</strong> 1848. Il <strong>de</strong>vint plus tard un<br />
ophtamologue <strong>de</strong> renom en Angleterre.<br />
On sait néanmoins que Johann Philipp Bronner fût également<br />
arrêté en tant que notable suspect, mais que sa fille<br />
réussit, grâce à son intervention auprès du Grand Duc <strong>de</strong><br />
Ba<strong>de</strong>, à le faire libérer. Celui-ci, alors qu’il était margrave, avait<br />
été à 2 reprises l’hôte <strong>de</strong> J.Ph. Bronner à <strong>Wiesloch</strong>. Et lors <strong>de</strong><br />
l’invasion <strong>de</strong>s troupes prussiennes à <strong>Wiesloch</strong>, venues pour<br />
réprimer <strong>la</strong> révolution, Georg Philipp Bronner défendit <strong>la</strong> cave<br />
à vins paternelle par ces mots: „Vous pouvez boire autant que<br />
vous le voulez, mais je vous défends l’accès à <strong>la</strong> cave!”<br />
Lorsque J.Ph. Bronner se retira <strong>de</strong>s affaires en 1858, il<br />
aménagea pour son fils Georg Philipp l’actuelle <strong>pharmacie</strong><br />
historique. L’officine se trouvait auparavant dans <strong>la</strong> maison <strong>de</strong>s<br />
Bronner située en face <strong>de</strong> l’actuelle <strong>pharmacie</strong> (aujourd’hui<br />
<strong>la</strong> librairie Dörner).<br />
Mais on ignore encore tout <strong>de</strong>s raisons qui ont poussé cet<br />
autre fils, Georg Philipp, a dirigé pendant seulement 10 ans<br />
(<strong>de</strong> 1858 à 1868) <strong>la</strong> <strong>pharmacie</strong> familiale.<br />
J.Ph. Bronner reste l’un <strong>de</strong>s principaux précurseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> viticulture<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> première moitié du 19ème siècle. Une époque où<br />
les bases scientifiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> fermentation alcoolique, l’emploi<br />
d’engrais et <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s étaient encore pratiquement inconnus.<br />
J.Ph. Bronner mourut en 1864. Son fils Carl poursuivit<br />
l’œuvre <strong>de</strong> son père à <strong>la</strong> pépinière. C’est <strong>de</strong> 1877 que date le<br />
répertoire <strong>de</strong>s variétés <strong>de</strong> raisins qu’il avait établi à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission Internationale d’Ampélographie.