LA REVUE MUSICALE FRANCOPHONE - Sympaphonie
LA REVUE MUSICALE FRANCOPHONE - Sympaphonie
LA REVUE MUSICALE FRANCOPHONE - Sympaphonie
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
LE LE LE DOSSIER<br />
DOSSIER<br />
Trois monuments de la chanson québécoise, (Garou, Natasha St Pier, et Roch Voisine) aux côtés de Chloé Sainte-Marie et<br />
Catherine Durand (3 et 4 e depuis la g.), qui n’ont pas encore trouvé le chemin qui mène à l’Europe francophone...<br />
Alors que la ferveur patriotique s’affirme ici comme<br />
de l’autre côté de l’océan, nombreux sont les artistes<br />
québécois qui s’inscrivent dans cette tendance folk.<br />
C’est le cas de Catherine Durand, mais aussi de Chloé<br />
Sainte-Marie, qui, dans son dernier album, interprète<br />
des textes en langue «innue» (l’une des onze nations<br />
amérindiennes du Québec) du poète Philippe McKenzie.<br />
«Cet album relate l’histoire réelle des Indiens par<br />
rapport à l’arrivée des Blancs il y a 400 ans environ»,<br />
explique la chanteuse. Ces influences folk - bien que<br />
contemporaines - sont parfois moins populaires ce<br />
côté-ci de la grande gouille: Isabelle Boulay et Roch<br />
Voisine en ont fait les frais avec leurs derniers albums.<br />
Mais, souvent aidée par un soupçon d’accent,<br />
la magie des mots opère. Avec ses 400 petites années<br />
d’histoire, le Québec a besoin d’affirmer ses racines,<br />
son identification à la langue française (rempart<br />
contre l’assimilation anglophone) et à sa culture. La<br />
chanson à texte québécoise - qui est par essence engagée<br />
- séduit le public français, habitué (ces dernières<br />
années du moins) à ingérer des textes par trop<br />
édulcorés. «L’aspect politique très engagé de certains<br />
groupes musicaux (comme les Cowboys Fringants,<br />
ndlr.) va plaire au Québec, alors qu’il dérangera peutêtre<br />
en Europe, où la musique sera davantage mise en<br />
avant», nuance toutefois Alain Perron, organisateur<br />
d’événements et d’échanges entre la France et le<br />
Québec depuis plus de vingt ans.<br />
Pour Rico Perriard, qui a créé le Festival Pully-<br />
Québec en 1996, et qui en assure aujourd’hui encore<br />
la programmation, difficile de savoir ce qui fera le<br />
déclic chez le public romand: «Il y a certains chanteurs<br />
qui sont des monuments là-bas - comme par exemple<br />
Pierre Flynn - qui se produisent chez nous devant cinquante<br />
personnes! Pour nous, organisateurs, c’est la<br />
honte; mais on continue à essayer de proposer des<br />
découvertes aux gens.»<br />
Attachés à leur province<br />
Certains artistes québécois, attachés à leur pays, n’aspirent<br />
tout simplement pas à une carrière hors des<br />
frontières de la Belle Province. Ce fut par exemple le<br />
cas de Claude Gauthier, chanteur, auteur et compositeur<br />
québécois à succès: «Pour ma part, je n’étais pas<br />
SYMPAfolio · mars 2010<br />
13