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Etre seul.pdf - PAN KE SHON Jean-Louis

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essentent la solitude n’en souffrent pas toutes avec la même intensité (figure 8). La présence d’un conjoint etaussi d’enfant(s) au sein du foyer crée des liens plus puissants et protège plus fortement du sentiment desolitude que les autres types de relations : parents, amis, collègues, etc. Moins structurées socialement parles contraintes matérielles induites par la vie à deux, moins soutenues par la présence d’un conjoint ou mêmed’un enfant, les personnes vivant <strong>seul</strong>es montrent alors non <strong>seul</strong>ement une plus grande perméabilité ausentiment de solitude, mais ce sont celles aussi qui se suicident le plus fréquemment et qui consomment leplus de psychotropes et d’alcool. La sensibilité à la solitude des chefs de famille monoparentale les apparenteplus aux monohabitants qu’aux personnes vivant en couple. Les avantages affectifs et les contraintes induitespar la prise en charge des enfants ne suffisent donc pas à combler l’absence de conjoint. De leur côté, lesenfants (ne sont interrogés que les enfants de 15 ans et plus) de famille monoparentale indiquent aussi unesensibilité particulière au sentiment de solitude contrairement aux enfants vivant avec deux parents (figure 8).Il est tentant de relier ce fait avec le manque perturbant du second parent. Cependant, il est plus probable quele sentiment de solitude signale un déséquilibre familial aux facettes multiples : manque du parent bien sûr,mais aussi moindre disponibilité du parent en charge de l’enfant car l‘ensemble des responsabilités ne pèsentplus que sur une <strong>seul</strong>e tête, moindre aisance financière à cause de revenus amputés, conflit potentiel del’enfant avec les éventuels « candidats » à la recomposition familiale, etc.Le sentiment de solitude n’est donc pas qu’un sentiment personnel lié à la psychologie intime de lapersonne, c’est également, hors de la volonté individuelle, un phénomène social. Ainsi, par exemple, leschômeurs se montrent plus sensibles à la solitude que les actifs occupés, et parmi ces derniers les cadresse montrent moins perméables à ce sentiment que les employés ou les ouvriers. Habiter la régionparisienne, vivre en cité, avoir des revenus très faibles prédisposent également au sentiment de solitude. Endehors des caractéristiques précédemment citées, le sentiment de solitude indique la particulière sensibilitédes personnes les plus en difficultés : celles ayant une mobilité réduite, les victimes d’un accident ou d’ungrave problème de santé qu’il ait touché la personne elle-même ou un membre de sa famille (figure 8).Isolement et solitude : une union troubleIntuitivement, on aurait pu penser que les personnes isolées relationnellement sont toutes également sujettesau sentiment de solitude et qu’un lien logique et naturel lie isolement et solitude, mais le sentiment de solitude

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