Discours du Sénateur-maire, Jean-Jacques Filleul - Montlouis-sur ...

Inauguration de la Médiathèque Stéphane HESSELSamedi 25 mai 2013 - Montlouis-sur-LoireDiscours de Jean-Jacques FilleulMaire de Montlouis-sur-Loire - Sénateur d’Indre-et-LoireMonsieur le Préfet, M. le Président du Conseil Régional, M. le Président du Conseil Général,Mesdames et Messieurs les Elus Régionaux, et Généraux, mesdames et messieurs les adjointset conseillers municipaux, Mesdames et Messieurs les Maires et conseillers communautaires,Monsieur Bertrand NEYRET, directeur général de la Société d’Equipement de la Touraine,Monsieur l’architecte, Messieurs les représentants des entreprises,Mesdames et Messieurs,Notre ville toute entière est honorée de votre présence pour l’inauguration de la Médiathèque,à laquelle nous avons associé le nom de Stéphane HESSEL.Cette inauguration restera dans les annales de notre ville comme un moment différent,privilégié au cours duquel la culture impulse tout le reste. Je souhaite ardemment que danscette vaste maison toutes les cultures aient le droit d’être citées, lues, entendues, vues,reconnues.Je cite Stéphane Hessel, en 2010 : « Nous avions donc conscience que les hommes ont droit àla culture et qu’ils en ont besoin. Si on les en prive, ou si l’on diminue la participation quechacun de nous peut avoir à l’art et à la culture, on prive les hommes d’une chose essentielle.Une culture qui ne serait que celle de l’élite, serait sans aucun intérêt. »Peut-être même inconsciemment, avons-nous choisi le cadre contemporain du nouveauquartier Cœur de Ville, ce Montlouis du 21e siècle, pour abriter ce lieu de culture.C’est certain, elle jouera, dans la commune toute entière et sans doute bien au-delà, un rôlemajeur pour toutes les générations qui la fréquenteront. S’ouvrir plus encore à la lecture, laréflexion, la compréhension du monde dans lequel nous vivons, les complexités auxquellesnous sommes confrontés afin de mieux se définir soi-même et apporter sa contribution àl’édifice commun. C’est avec cette volonté et dans cet esprit que nous avons défini le projet :un pôle attractif ouvert aux territoires et à l’intelligence.Permettez-moi de citer François Mitterrand, en janvier 1993 « l’intolérance, on le sait, est fillede l’ignorance. C’est donc par les armes de l’esprit et du savoir qu’il faut lutter ».Ces mots nous les faisons nôtres, une ligne de vie. Chacun sait ici combien nous sommesattachés à ce que la culture accompagne les évolutions de notre ville. La culture au cœur de laville n’est-ce pas le plus beau symbole que l’on puisse réaliser !Alors que Montlouis poursuit son développement urbain, en harmonie avec ses racines devillage tourangeau et ligérien, nous ambitionnons qu’ici, nos concitoyens puissent s’accomplirdans tous les domaines du possible. Disant cela, je pense naturellement aux enfants. Je suispersuadé qu’ils vivront ce lieu avec bonheur, à la découverte de nouveaux horizons.La Médiathèque, par ses fonctions premières confirmera ainsi qu’elle est bien l’outild’universalité conçue au service de la connaissance et de l’innovation culturelle.Si ce lieu est le carrefour de toutes les rencontres, il est aussi le lien avec notre histoire locale.Par la rénovation de cette belle maison de la fin du 19e siècle qui jouxte la médiathèque, etqui semble y trouver la force de sa propre existence et ce fleuve d’éternité d’où naquitMontlouis sur Loire.

Patrick BOURDY nous a expliqué, avec le talent que nous lui connaissons, commentL’Hoplia, cet insecte bien connu par les naturalistes de la Maison de Loire, relie cette maisonde culture au patrimoine ligérien. L’Hoplia symbolisé par cette belle œuvre contemporaine del’artiste, lui aussi montlouisien, Lionel Tonda, caractérise nos regards identitaires.Au sein de l’univers urbain qui reconstruit le centre-ville et lui donne une densité issue ellemêmedu bourg ancien, ces aménagements font grandir notre ville. Le jardin public agrémentele quartier et permet d’introduire plus qu’un souffle de verdure là où la minéralité desbâtiments et des infrastructures s’imposent.La ville dans sa multiplicité usuelle, Mesdames et Messieurs, Montlouis sur Loire, assumeson slogan de ville à la campagne, et revendique d’être reconnue comme ville culturelle. Il estvrai, nous avons beaucoup exploré, au long de toutes ces années dans les domaines de laconnaissance, de l’ouverture aux autres et des pratiques culturelles.Il me revient de remercier et féliciter, tant la Région que le Département.Vous ne nous avez jamais manqués: le Festival de Jazz, Jazz en Touraine,mais aussi depuis 4 ans Everysing que nous co-réalisons avec le CEPRAVOI, le FestivalManga, Manga sur Loire. J’insiste sur les saisons culturelles qui se succèdent depuis ¼ desiècle et mettent à la disposition de tous les publics, le théâtre dans ses multiples répertoires,les concerts ouverts à tous les vents musicaux, sans oublier les anciennes RencontresMusicales de l’Est Tourangeau, identifiant de notre territoire, qui ont largement contribué à ladiffusion des musiques classiques.Depuis toujours, les enfants de Montlouis bénéficient d’une éducation musicale et noussommes fiers que l’Ecole de Musique, aujourd’hui compétence de la Communauté deCommunes de l’Est Tourangeau, forme tant d’excellents musiciens et surtout permette à desjeunes et des moins jeunes d’accéder au plaisir de l’expression musicale.Bien entendu, le livre n’a jamais été absent de nos préoccupations, l’ancienne bibliothèquemunicipale remplissait sa mission de service public, avec 2 bibliothécaires sur 250 m2.Aujourd’hui, dans la Médiathèque, cette équipe sera renforcée par 4 autres collègues, sur unesurface quatre fois plus importante, puisque la médiathèque occupe 1013 m2.Il fallait bouger.Construire une médiathèque n’est pas une décision prise à la légère. Elle a mûri pourtant au fildes ans, mais il fallait créer d’autres équipements pour structurer la ville, d’autres nécessitésaussi. Par ailleurs, nous posions plusieurs conditions : un lieu accessible, ouvert et qui ne soitpas anodin, afin que ce nouvel équipement joue pleinement son rôle. Cela fut acté dans lemandat précédent.Les premières évaluations s’engagèrent dans une commission extra-municipale. Le projet futinscrit au programme municipal en 2007.Après mars 2008, nous nous engagions avec nos partenaires, la DRAC livres et le service adhocdu Conseil Général. Une fois, les premières ébauches traduites, les volontés exprimées,les choix éclairés, nous sommes passés naturellement à la consultation des architectes, aprèsavoir vérifié l’incidence de ce projet sur les finances de la ville.Ce fut là un point décisif. Je sais qu’il fit enrager certains, mais il fallait optimiser au mieuxnotre futur investissement, avant de nous lancer. Il y a des certitudes qui rendent le décideurplus serein.Puis vint la dernière réunion du jury, celle qui devait arbitrer entre trois projets originaux.Nous nous étions donnés comme objectif de veiller à une parfaite intégration dans ladéfinition du quartier à venir.Presque à l’unanimité le choix s’est arrêté sur le programme BBC proposé par le cabinetCarré d’Arche, représenté par Monsieur Olivier AUDEBERT, architecte. La maîtrised’ouvrage déléguée a été confiée à la Société d’Equipement de la Touraine, notre prestatairepour l’aménagement du quartier.Le chantier s’est déroulé dans les meilleures conditions qui soient, merci aux entreprises, àl’architecte et à celui qui a exercé le suivi constant du projet, Pascal Gomes de la SET. (absentpour raisons familiales)

Toutes ses étapes essentielles aboutissent cet après-midi à nous réunir Monsieur le Préfet,Messieurs les Présidents. La visite est faite et chacun peut avoir ses appréciations, c’est biennormal. Sans retenue, j’exprime ma satisfaction, celle de l’équipe municipale, et j’espère cellede nos concitoyens.Nos agents semblent heureux et je suis satisfait de les voir s’approprier le lieu, pour mieux lerestituer.J’ai expliqué, précédemment, combien nous nous sommes mobilisés sur les financements et lanécessité des subventions croisées. Celles-ci, vous le savez, ne seront pas supprimées par le1er volet de la loi de décentralisation, puisque les compétences générales seront rétablies.Patrick Bourdy, Martine Salmon, Pierre Dourthe, Laurent Sallet, l’ancien DGS, Claire Levy,actuelle DGS, les services financiers de la ville, tous se sont engagés dans ce combat. Je veuxles remercier, comme je remercie l’Etat par la DRAC centre, le Conseil régional et son outilde proximité le Pays Loire Touraine, le Conseil général d’avoir contribué avec nous à cetteconstruction. Il fallait donner du sens à notre volonté, nous y sommes parvenus avec vous.Le ProjetMontant total travaux/aménagements/livres 2 725 000 €SubventionsEtat 755 000 €Conseil Régional 510 000 €Conseil Général 240 000 €CCET 200 000 €Restant à charge de la ville : 1 020 000 €Cette Médiathèque est un outil évolutif ancré dans notre terroir, dans ce que nous sommes.S’iI nous a semblé naturel de la lier symboliquement et artistiquement à la Loire, nous luiavons donné une connotation locale plus affirmée encore avec le vin (AOC Montlouis surLoire) et le Jazz.Le vin, outre sa participation à notre identité, il est un bien culturel national que l’on doitvaloriser. Eduquer pour ne pas abuser, et ne plus l’assimiler aux dérèglements si souventdénoncés à juste titre. Il doit participer à l’éducation et je souhaite voir le Syndicat des vinss’impliquer dans cette maison sous les formes qui lui paraîtront utiles.Le Jazz, personne ici ne s’en étonnera, tant il joue un rôle identitaire dans l’évolutionculturelle de la ville. L’idée de faire de notre médiathèque un pôle riche de toutes lesexpressions de cette musique nous a traversé l’esprit. Je me réjouis de l’attention touteparticulière de Monsieur le Directeur de la DRAC (M. Jean-Claude VAN DAM). Celle-cipourrait se traduire par un conventionnement avec l’Etat, une reconnaissance formidable,alors que nous abordons la 27ème édition du festival, en septembre prochain.La Loire, le Jazz et le Vin. La Médiathèque Stéphane Hessel s’enrichira de ces thématiquespar le livre, les ressources numériques, les divers médias, les expositions et de bien d’autresapports et supports culturels, des plus classiques aux plus expérimentaux.Ultime étape, le conseil municipal a adopté unanimement le nom de celui qui " inspira lajeunesse d'Europe et même au-delà, quand il lança à la face des fatalistes, des résignés ou desfrileux, son slogan, 'Indignez-vous !'", comme l’a si justement rappelé le Président de la

République lors de l’hommage rendu à Stéphane Hessel aux Invalides ; le 7 mars dernier.C’était un "Homme engagé", un "citoyen sans frontière, européen sans condition, militantsans parti, optimiste sans limite". François Hollande a aussi souligné la "démarcheuniversaliste" de l'ancien diplomate pour le droit des "humbles, anonymes, sans-grades, dessans-papiers". "Du courage, il en fallait pour prendre, à certaines époques, la défense desdroits des étrangers et toujours des droits de l’homme".Je veux remercier madame Christiane Hessel, vous trouverez sa lettre encadrée dans lamédiathèque, pour les mots sensibles qu’elle nous a transmis « …concernant l’octroi du nomde Stéphane Hessel, mon mari, à la Médiathèque de Montlouis-sur-Loire, je vous donne avecplaisir, mon accord. Ce lieu de culture, principalement destiné aux jeunes, aurait certainementplu à Stéphane. Je vous remercie de l’hommage que vous lui rendez »Dans cette maison se formeront les hommes de demain, peut-être un peu d’aujourd’hui, tant lebesoin de culture doit nous inspirer. Des femmes et des hommes libres, libres de décider deleur vie, de conduire leur propre destin, d’arpenter le monde comme bon leur semble, d’avoirdes convictions et les défendre, des femmes et des hommes debouts, c’est ainsi Mesdames etMessieurs, qu’un projet prend forme et qu’il s’ouvre au plus grand nombre.Sous la conduite de François Bureau, Directeur des Services Culturels de la Ville et chef deprojet qui fut aidé par Marianne Dupont, en présence de Patrick Le Febvre, chargé de mission,et de la future directrice Marion Ribis, vous venez M. le Préfet, M. le Président du ConseilRégional, M. le Président du Conseil Général, Mesdames et Messieurs d’ouvrir avec nous unenouvelle page de notre propre histoire.Jean-Jacques Filleul