Autour de Claudio Pazienza - Le Mois du Film Documentaire

Mois du Film Documentaire 2007Bibliothèque Boris Vian de Tremblay-en-France"Autour de Claudio Pazienza "La bibliothèque, en partenariat avec le cinéma Jacques Tati de Tremblay-en- France, achoisi de croiser deux disciplines : la littérature et le cinéma documentaire autourd’Emmanuelle Pireyre, écrivaine et Claudio Pazienza, documentariste.Associée à la bibliothèque dans le cadre du programme « Ecrivains en Seine Saint Denis »,Emmanuelle Pireyre intervient au travers d’ateliers d’écriture, de lectures, d’expositions et derencontres avec différents artistes dont le travail rejoint son projet d’écriture personnel.Elle a souhaité inviter Claudio Pazienza le dimanche 2 décembre, autour de son documentaire defiction, Tableau avec chutes, car des relations de connivences évidentes dans leur observation duréel se tissent.En écho à la projection du film de Claudio Pazienza, Emmanuelle Pireyre propose une sélectionde court-métrages avec : L’usine s’engage de Jacques Mitsch (2002), L’Ile aux fleurs de JorgeFurtado (1989) et Lettre à Freddy Buache de Jean-Luc Godard (1981). Ces court-métragesétablissent des parallèles entre son travail et celui de Claudio Pazienza, à savoir « des films quimontrent notre réalité contemporaine, et ce faisant s’y engagent, la transforment, lui ajoutent unebonne dose de vivacité ».Un débat avec le public est prévu à l’issue de la projection.Infos pratiques :Dimanche 2 décembre 2007Cinéma Jacques Tati29 bis av. du Général de Gaulle93290 Tremblay-en-France01 48 61 94 26Entrée libre

Programme :14h30Tableau avec chutes (1997) de Claudio Pazienza16h30Débat avec le documentariste Claudio Pazienza et Emmanuelle Pireyre17hSélection de court-métrages :- L’usine s’engage de Jacques Mitsch (2002)- L’Ile aux Fleurs de Jorge Furtado (1989)- Lettre à Freddy Buache de Jean-Luc Godard (1981)Emmanuelle Pireyre, en résidence à la bibliothèque Boris Vian de Tremblay-en-France nous parle de sa rencontre avec l’oeuvre de Claudio Pazienza :« J’ai découvert les films de Claudio Pazienza alors qu’Arte lui consacrait une soirée. Jecommençais à écrire sérieusement à cette période, et dans mon canapé, je fus émerveillée par cesfilms qui apportaient des réponses drôles, intelligentes et poétiques au monde qui nous entoure.(…) Dans Tableau avec chutes, on voit Claudio Pazienza rencontrer et interviewer des gens trèsdivers : des chômeurs qui ne veulent pas lui parler, le Premier Ministre belge, des jeunes dans unfoyer, un philosophe, un psychanalyste, son médecin parce qu’à un moment du film, il estmalade… Et puis, il va au musée à Bruxelles, il fait parler ses parents, immigrés italiens, de leurvie en Belgique ; leur fait tourner des scènes sur une plage de la mer du nord ; il visse la camérasur un casque pour l’avoir au-dessus de sa tête. Le lien entre tous ses éléments, c’est un tableaude Brueghel dont Pazienza montre à chacun la reproduction. Dans un coin minuscule du tableau,Icare - voulant réaliser son rêve et braver l’impossible - s’est fabriqué des ailes, s’est élancé puisest retombé tête la première dans l’eau dans laquelle il se noie, tandis qu’ailleurs tout le mondepoursuit ses activités quotidiennes sans se préoccuper de lui le moins du monde. (…) Je repensesouvent à ce moment magique où Claudio Pazienza demande à sa mère de cuisiner un coq enpâte pour remercier le Premier Ministre belge de l’avoir reçu. Nous assistons alors à larencontre entre le comique belge si spécifique et la tradition italienne. (…) Pazienza filme lesgens, la Belgique, un peu comme dans un documentaire. Il s’intéresse à la réalité sociale, mais iln’en reste pas au constat. Il parle des choses en les transformant ; il met en scène les rencontres.Comme Icare, il invente des machines utiles à fabriquer son rêve. (…) »D’origine italienne, Claudio Pazienza vit et travaille en Belgique. Réalisateur et photographe autodidacte,il a également créée sa propre maison de production, Komplot Films etc…, en 1998. Alternantdocumentaires de création et de fiction, l’oeuvre de Claudio Pazienza mélange habilement les formes etles références artistiques diverses, visant à déconstruire le réel. Ses films les plus connus - Sottovoce,(1993), Tableau avec chutes (1997), Esprit de bière (2000) et L’argent raconté aux enfants et à leursparents (2002) - sont réalisés la plupart du temps en partenariat avec la télévision (Arte, RTBF).Le Centre Georges Pompidou lui a consacré une rétrospective en novembre 2003.