Les carrés magiques dans la Talismanie d'Agrippa
Les carrés magiques dans la Talismanie d'Agrippa
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d'un carré magique» le nombre de chiffres compris <strong>dans</strong> une colonne. Ainsi, le carrémagique sera du quatrième ordre, lorsque chacune de ses colonnes comprend quatrechiffres;ducinquièmeordre,quandilencomprendcinq;etainsidesuite.Ilyadoncdeuxsortes de carrés <strong>magiques</strong>: ceux d'ordre pair et ceux d'ordre impair. Un carré magiqued’ordre3(n)seradonccomposéde3²=9cellules.Lasommedechaqueligneetcolonneestobtenuepar<strong>la</strong>formule(n*(n²+1))/2=(3*(3²+1))/2=15.Leplusanciencarrémagiqueconnusembleêtrele«LuoShu»,datantdu1ersiècleavantnotre ère, dont le nom signifie «livre de Luo» ou «Neuf Diagrammes». C’est un carrémagique d'ordre 3, dont <strong>la</strong> somme des nombres de toutes les lignes, qu'elles soienthorizontales,verticalesoudiagonalesestsystématiquement15,unnombrecorrespondantautotaldesvaleurssymboliquesduyin(8+7)etduyang(9+6).4 9 23 5 78 1 6<strong>Les</strong>ystèmedescarrés<strong>magiques</strong>futtransmisau8esiècleàl’OccidentparlesArabesquilesconnaissaienteux‐mêmesdesIndiensetdesChinois.ThabitibnQurradiscourtàleursujetau9esiècleetunelistedescarrésd’ordre3à9estdonnée<strong>dans</strong>l’Encyclopédie(Rasa’il)compilée vers 990 par un groupe d’érudits arabes connus sous le nom de «frères de <strong>la</strong>pureté»(ikhwanal‐safa).En1225,Ahmedal‐Bunî,<strong>dans</strong>sonTartibal‐daawâtetsonShamsal‐maarif al‐kubra wa‐<strong>la</strong>taif al‐awarif, fit <strong>la</strong> démonstration de <strong>la</strong> construction de carrés<strong>magiques</strong> 7 par l’utilisation de certaines techniques dont celles que l’on a appelées «àenceintes» 8 . Al‐Bunî associe ensuite les lettres aux différentes sphères célestes, ainsi, lecarré magique d’ordre trois s’appelle, <strong>dans</strong> le Shams al‐ma`ārif, «le ouifk ternairenumérique», et celui qui est de quatre « le ouifk quaternaire numérique » : «Saturnecorrespond <strong>dans</strong> le monde des entités spirituelles à <strong>la</strong> lettre jîm 9 . Celleci, numériquement,vaut3enellemêmeet53aprèsdécompositionisopséphique(hisâbaljumal),lemîm 10 va<strong>la</strong>nt» nombres « wafq » en arabe ou encore « wafq al-a'dad » pour « disposition harmonieuse des قفو 78 Voir l’article « Une solution arabe du problème des carrés <strong>magiques</strong> », Carra de Vaux.9 La lettre jîm (ج) correspond au « guimel » hébraïque, troisième lettre de l’alphabet arabe et ayantune valeur numérique de 3.10 Le mîm (م) équivaut au « mem » hébraïque ou à notre lettre « m » et possède une valeur numériquede 40.4