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L ' E X T R Ê M E D R O I T E E N E U R O P E N° 8 7 - Pouvoirs

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J E A N - Y V E S C A M U S26Les anciennes dictatures d’Europe du Sud :la modernisation impossibleLes pays qui connurent des régimes autoritaires corporatistes, à savoirl’Espagne, le Portugal et la Grèce, sont ceux dans lesquels l’extrêmedroite recueille les scores les plus faibles. En Espagne, depuis la disparitiondes paléofranquistes de Fuerza Nueva, les partis qui se réclamentde la Phalange, les néofranquistes de l’Alliance pour l’unité nationaleet les « modernisateurs » de Democracia Nacional n’atteignent tousensemble que 30 000 voix environ. Malgré les efforts du courant national-révolutionnaire,à la fois républicain, partisan des autonomies régionales,voire soutien de la lutte armée de l’ETA pour faire imploserl’État espagnol, et qui se manifeste dans Alternativa Europea ou lesrevues Tribuna de Europa et Resistencia, José Luis Rodriguez Jimenezsouligne avec raison que l’extrême droite espagnole ne perce pas car ellereste figée sur des positions catholiques intégristes, réactionnaires etpasséistes qui l’empêchent de récupérer les déçus du Partido Popular,lequel a capté l’électorat du « franquisme sociologique 8 ».Au Portugal, l’isolement est plus profond encore : bien que se multiplientles attaques racistes contre les Portugais d’origine africaine etque des milices populaires pratiquent un racisme anti-gitan exacerbé, lespartis comme l’Accao Fundacional Nacionalista ou le Frente da DireitaNacional n’arrivent même pas à participer aux élections. Le PartidoPopular de Paulo Portas a en effet récupéré l’électorat de droite, notammentcelui hostile à l’intégration européenne 9 .En Grèce, le nationalisme est porté à la fois par la droite conservatriceet par le PASOK socialiste. En conséquence, les sectateurs du régimePapadopoulos sont réduits à l’impuissance : l’EPEN, qui eut un députéeuropéen jusqu’en 1989, a recueilli aux législatives de 1996 0,24 % desvoix, et les néonazis de l’Aube dorée (Chrissi Avghi), 0,07 %. L’EPENa connu en 1997 une scission, dont est issu le Front hellénique (EllinikoMetopo), qui s’est rapproché du FN français.8. Voir l’ouvrage très complet de José Luis Rodriguez Jimenez, La Extrema Derechaespañola en el siglo XX, Madrid, Alianza editorial, 1997. On lira aussi l’ouvrage, à paraître ennovembre 1998, de Xavier Casals, La Tentación neofascista en España y sus espejos europeos(1975-1982).9. Sur le Portugal, on lira avec les précautions d’usage, s’agissant d’un opuscule militant,SOS-Racismo. A extrema-direita em Portugal, Lisbonne, 1998.

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