Lanouvellevieduvieuxcoron - Pierrefitte Socialiste

II SEINE-SAINT-DENISMERCREDI 5 JANVIER 201124heures sport transportsClichy,villelamieuxgéréeFINANCESLOCALES. L’agence indépendante de notation Public Evaluation System a étudié les budgetsde 36 villes du département. Clichy-sous-Bois, ville pauvre, décroche la meilleure note.«Vo u s m e l ’ a p -prenez ! » s’exclamejoyeusementClaude Dilain.Le maire PSde Clichy-sous-Bois ne connaissaitpas l’existence du palmarès établipar l’agence Public EvaluationSystem… mais il est ravi du résultat.Selon ce classement,publié avec lemagazine « Challenges», Clichy sehisse en tête desvilles du 93 en matièrede gestionbudgétaire. « C’estune preuve de plusque la ville n’est paspauvre parce qu’elleserait mal gérée »,souligne ClaudeDilain.Voilà plusieurs annéesque l’élucombat cette idée.L e c l a s s e m e n tétabli par Public Evaluation Systemlui donne raison. « La bonne gestionn’est pas liée à la richesse », affirmele directeur général de la société,Stanislas Boutmy.L’agence indépendante, fondée en2004, s’est intéressée aux budgets2009 de quelque 869 villesfrançaises, parmi lesquelles 36 deSeine-Saint-Denis. Pour établir cepalmarès, elle s’est appuyée sur cinqcritères (lire ci-contre).La ville de Clichy — la seule quiobtient trois étoiles — est trèsL’AUTREBONÉLÈVE«Çanedoitpasdicternotrepolitique»GILLESPOUX maire(PC)deLaCourneuvegestion est sérieuse et compétente,se réjouit Gilles «CesatisfecitmontrequenotrePoux. Nous sommes raisonnables,tout en faisant vivre les services publics.Cette bonne gestion est toujoursintéressante vis-à-vis des banques.Pour autant, je suis toujours très prudentpar rapport à ces classements,forcément partiels. Une ville dont lataxeprofessionnellechutesubitementvaseretrouvermalclassée,alorsqu’ellen’en est pas responsable. Et puis cetype de notation, dont les critères sontbasés sur la réduction, bien dans l’airdu temps, des dépenses publiques,pousse tout de même à réduire l’actionpublique. Pour toutes ces raisons,ce classement ne doit pas dicter notrepolitique. » PROPOSRECUEILLISPARE.B.ClaudeDilain,mairedeClichy. (LP/G.B.)(LP/FRÉDÉRICDUGIT.)bonne élève dans deux domaines :sa capacité à contenir ses dépenses,et son réalisme en matière de prévisionsbudgétaires.Une « stratégie de rigueur »Claude Dilain revendique luimêmeune « stratégie de rigueur », laseule réaliste selon lui : « Il y a deuxfaçons de gérer uneville : s’occuper duchapitre des dépensesavant celuides recettes. Ouchoisir l’option inverse: quelles sontnos recettes, et quep e u t - o n f a i r eavec ? » C’est cettes o l u t i o n q u ’ achoisie la municipalité.En 1995, ellerisquait la misesous tutelle. De2004 à 2009, ladette de la ville estpassée de 115 %des recettes à 71 %, ce qui lui a déjàvalu une bonne notation del’agence américaine Moody’s. « Ense désendettant, on paie moinsd’intérêts aux banques, on se redonnedes marges de fonctionnement.Pour enclencher ce cerclevertueux, il faut avoir le courage dedire non à la population et auxautres élus », indique encore ClaudeDilain. Pour l’élu, ces efforts budgétairessont indissociables ducombat contre les inégalités territoriales: « Je me bats depuis desannées pour la progression de laDSU* et pour une réforme de lafiscalité locale — un point désormaisinscrit dans le programme duPS. »A l’autre bout du classement, certainesvilles ont été mal notées pourleurs dépenses trop importantes.« Certaines, comme Drancy, ont faitdes efforts pour réduire leur dette.LEMILIEUDELACLASSEDominique Voynet, sénatricemaireverte de Montreuil, estplutôtcontentedelanotationdesa ville. Pas tant sur la moyenne maisplutôt sur le détail. « Deux voire trois(sur cinq) des appréciations négativessont liées à la dette. C’est logiquepuisque, lorsque j’ai été élue en 2008,nousavonsrécupéréunedettedeprèsde 200 M€ contractée par la municipalitéprécédente, ce qui représente ledouble des villes de même strate. Parailleurs, 60 % de nos dépenses sontdédiés au salaire des employés de lamairie. Résultat : notre marge demanœuvre est très faible. » La maireapprécie d’autant plus les bonnesnotes concernant la fiscalité et les réalisations.« Même si nos taux ne sontpas les plus bas du département,l’agencedenotationnousadécernélanote maximale sur la fiscalité, ce quiprouve que nos choix ont été lesbons. » En revanche, elle ne pense pasque ce genre d’évaluation puisse influencerles banques sur leur capacitéà prêter de l’argent à la ville. « Au plusfort de la crise, elles ne m’ont rienrefusé car nous leur avons donné desgagessuffisammentfortspourqu’ellesCLICHY-SOUS-BOIS.Laville reçoittroisétoilesgrâceàdeuxcritèresretenusparl’agencedenotation:sacapacitéàcontenirsesdépensesetsonréalismeenmatièredeprévisionsbudgétaires.Mais elles ont un héritage lourdavec des dépenses rigides : beaucoupde services assurés en interne,beaucoup de personnel… » argumenteStanislas Boutmy.«Debonschoixsurlafiscalité»DOMINIQUEVOYNET maire(Verts)deMontreuilpuissent nous faire confiance. En fait,ce genre de classement est plus intéressantau niveau politique puisqu’ilpermet de comparer les villes entreelles. Mais cette analyse ne vaut que sicette étude est menée sur la durée carjuger une commune uniquement surune année risque de donner une visiondéformée. Il suffit qu’un importantinvestissement intervienne cetteannée-làouqu’unimportantempruntsoit contracté pour faire baisser lanotation. » PROPOSRECUEILLISPARS.T.(LP/J.B.QUENTIN.)LESCANCRES«Ce classement n’a aucunsens. Quand je vois que laville de Nantes est malgérée, je m’étrangle ! L’agence estelleallée voir sur place commentcette ville a évolué en dix ans ?s’énerve Jean-Christophe Lagarde.D’abord, si Drancy doit être comparéà d’autres villes, c’est à Sevran,l’autre commune de plus de50 000 habitants la plus pauvre dudépartement. Nous sommes pauvres,car nous avons très peu d’entreprises,mais nous nous désendettonsquand nous voulons. J’ai100 millions d’euros de dettes et j’aiau moins 50 millions de patrimoinevendable. D’ailleurs, si nous avionsdes problèmes d’endettement, nousn’aurions pas autant de banquespour nous prêter de l’argent avecdes taux très intéressants, soulignele maire de Drancy, qui poursuit :On me tacle sur la fiscalité, alorsque je l’ai augmentée de seulement6 % en dix ans. On se moque demoi ! Non, les critères de bonnegestion d’une collectivité ne peuventpas être jugés de façon mécanique.D’ailleurs, cette étude ne tient pas(LP/C.S.)Un classement étudiépar les banquesCette évaluation tient-elle comptedes attentes de la population enmatière de services publics : crèches,maisons de retraite, etc. ? Ladonnée semble curieusement absentedes critères d’évaluation.« Parfois, le recours au privé peutêtre plus efficace, et le moyen defaire des économies », répond ledirecteur de Public EvaluationSystem. Le classement établi, accueilliavec beaucoup de réservespar certains élus du département,devrait attirer l’attention des banques: « Elles regardent toujours cesétudes pour s’adapter en fonctiondes risques plus ou moins élevés »,explique un responsable à la Caissedes dépôts et consignations.GWENAEL BOURDON* Dotation de solidarité urbainecensée compenser les disparités derecettes entre les villes. En 2011,Clichy touchera 10 M€ au titre de laDSU, contre 1 M€ seulement en 1995…«Ceclassementn’aaucunsens»JEAN-CHRISTOPHELAGARDE député-maire(NC)deDrancy(LP/MATTHIEUDEMARTIGNAC.)compte des intercommunalités, cequi est une énorme erreur (NDLR :Drancy, Le Bourget et Dugny sontregroupés dans une communautéd’agglomération). J’invite cetteagence à venir me poser des questionspendant une demi-heure et jelui expliquerai ce que nous faisons,nos choix et nos obligations. »PROPOS RECUEILLIS PAR E.B.