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La rhétorique sémitique dans le Coran. La - Retorica Biblica e ...

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« <strong>La</strong> rhétorique sémitique <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>Coran</strong> » 7Correspondances entre <strong>le</strong>s morceaux Ab et A’b’ :– Au centre des deux membres est chaque fois répété un même terme : « Loi » (2a et b) / « la voie »(6a et b). Pour <strong>le</strong>s juifs et pour la Bib<strong>le</strong>, « la voie » est un synonyme de « la Loi ».– Dans <strong>le</strong>s premiers membres figure <strong>le</strong> terme Yhwh, et là seu<strong>le</strong>ment (2a / 5a).Correspondance des morceaux B et B’ :Ce sont deux comparaisons antithétiques, du juste et des méchants : « comme un arbre » / « commela ba<strong>le</strong> » ; « planté » / « chasse » ; « eaux » / « vent ».On constate donc que la Fātiha est construite sur la base des mêmes principes rhétoriques que <strong>le</strong>Psaume 1 : mêmes jeux de symétries, parallélismes, synonymies, antithèses… On peut ajouter : mêmesoin particulier du segment central, jusque <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s symétries phonétiques. A. Wénin remarque que<strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong>s phrases 3b [= 3e <strong>dans</strong> notre tab<strong>le</strong>au] et 4a [du Ps 1] est rendu clair par des allitérations : troispaires de consonnes du v. 3b [= 3e] sont reprises en inversion au v. 4a : k-l (kol) devient l-k (lo’-ken), tandisque sh-r et y-‘ (‘ a sher-ya‘ a seh) deviennent r-sh et ‘-y (r e sha‘ym). C’est beaucoup pour sept mots 8 .De même, <strong>dans</strong> la Fātiha, quatre syllabes sont identiques, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s deux membres, qui ont en outre un‘ayn en commun : IYYĀKA NA‘budu / wa IYYĀKA NAsta‘īn.Mais ce n’est pas seu<strong>le</strong>ment la rhétorique qui rapproche la Fātiha du Ps 1 : <strong>le</strong>s deux textes ont aussien commun la thématique des deux voies et une fina<strong>le</strong> presque identique, avec des termes de mêmesens : « se perd » (Ps 1) et « égarés » (Fātiha). Le Ps 1 et Fātiha 6-7 sont tous deux construits surl’antithèse de deux humanités qui adoptent des positions mora<strong>le</strong>s inverses : « <strong>le</strong>s justes » opposés aus« méchants » (Ps 1) et ceux qui suivent « la voie droite » opposés aux « égarés » (Fātiha). Cetteantinomie devra un jour faire face au jugement de Dieu, <strong>le</strong>quel est rappelé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s deux textes :« C’est ainsi que ne se dresseront <strong>le</strong>s méchants <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Jugement… » (Ps 1,5a) / « Maître/Roi du Jourdu Jugement » (Fātiha 4) 9 .3. LA SOURATE 96, AL ‘ALAQ (« L’ADHÉRENCE »)Les cinq premiers versets de cette sourate sont considérés par la Tradition (et en général par lacritique occidenta<strong>le</strong>) comme la toute première révélation faite à Muhammad. Les v. 6 à 19 sont plustardifs, puisqu’ils supposent une persécution du Prophète de la part des Mekkois païens. Rāzī avaitdéjà repéré l’anachronisme 10 . Blachère situe cet ensemb<strong>le</strong> de versets au n° 32 de sa chronologie.Il convient donc d’analyser d’abord ces deux unités successivement, pour nous interroger ensuitesur <strong>le</strong>ur lien rhétorique éventuel, qui <strong>le</strong>s structurerait en un ensemb<strong>le</strong> cohérent. Du point de vue de larhétorique, on <strong>le</strong>s considérera comme <strong>le</strong>s deux parties du passage formé par la sourate.———8 A. WÉNIN, <strong>le</strong> Livre des Louanges, 69, note 2.9 Les similitudes thématiques et structurel<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong> Ps 1 et la Fātiha ont aussi été remarquées et analysées par L.-J.BORD, « Semblances, ressemblances et dissemblances. Le psaume premier et la Fâtiha », Cedrus libani 53 (1995) 27-33.Voir éga<strong>le</strong>ment M. SFAR, Le <strong>Coran</strong> est-il authentique ? Paris 2000, 107-109. Nous n’avons eu connaissance de l’étude deL.-J. Bord qu’après avoir achevé la nôtre : la convergence globa<strong>le</strong> de nos analyses peut être tenue pour un confirmatur.10 Rāzī, Al-Tafsīr al-kabīr, Beyrouth, XXXII, 18.

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