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Une métropole à trois vitesses? - Cities Centre - University of Toronto

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iv<strong>Une</strong> <strong>métropole</strong> <strong>à</strong> <strong>trois</strong> <strong>vitesses</strong>?Près d’un SR sur cinq dans la RMR de Montréal s’est enrichi pendant la période d’étude. Cette« ville n o 1 » inclut certaines zones occupées de longue date par les élites et la classemoyenne supérieure (Westmount et la majeure partie d’Outremont), ainsi que des secteursayant été touchés par des processus de gentrification (Plateau Mont-Royal, Vieux-Montréal etsecteurs adjacents). La plupart des autres secteurs dont les revenus ont augmenté sont localisés<strong>à</strong> l’extérieur de l’île. C’est le cas des banlieues de Varennes, Sainte-Julie, Boucherville(Rive-Sud) et Blainville (Rive-Nord), qui comptent aujourd’hui parmi les municipalités les plusriches du Grand Montréal.La « ville n o 3 » regroupait pour sa part 30% des SR de la RMR en 2005. La plupart de cessecteurs sont localisés sur l’île, dans des banlieues proches datant de l’après-Seconde Guerremondiale où l’on retrouve un grand nombre d’immeubles d’appartements de basse densité,souvent de faible qualité. L’usage d’une langue non-<strong>of</strong>ficielle <strong>à</strong> la maison est plus fréquent dansla « ville n o 3 », certaines zones abritant une importante population d’immigrants récents (Parc-Extension, Côte-des-Neiges, certains secteurs de Montréal-Nord, de Cartierville et de Saint-Laurent, le secteur sud de Notre-Dame-de-Grâce). On y retrouve également plusieurs quartiersouvriers en déclin (Mercier et certaines parties de Rosemont dans l’est, Saint-Pierre et certainssecteurs de Verdun et de Côte-Saint-Paul dans le sud-ouest). Ces zones abritent une importantepopulation vulnérable au chômage chronique, souvent confinée aux marges du marchédu travail et généralement incapable d’accéder aux emplois de l’ « économie du savoir ».Les parties situées <strong>à</strong> l’est de la banlieue périphérique du « 450 », sur les rives Sud et Nord,forment un bloc contigu de zones <strong>à</strong> revenu moyen ou élevé qui se sont enrichies au cours de lapériode d’étude. Les revenus ont également augmenté de façon importante dans une couronneautour du mont Royal. Cette augmentation n’est cependant pas suffisante pour qu’un nombresignificatif de SR ne s’élèvent au-del<strong>à</strong> de la catégorie des revenus moyens, <strong>à</strong> l’exception desquartiers occupés de longue date par l’élite. Dans la plupart des cas, le processus de gentrificationy demeure inachevé. Plusieurs SR des banlieues d’après-Guerre se sont pour leur partappauvris, notamment <strong>à</strong> Longueuil et Laval. Le nord-est de Montréal constitue aujourd’hui uneimportante concentration de pauvreté, alors qu’au début de la période d’étude la plupart desSR y étaient <strong>à</strong> moyen revenu.Nous avons par ailleurs examiné l’évolution de la distribution des revenus au sein de chacunedes « <strong>trois</strong> villes » pour les <strong>trois</strong> décennies de la période d’étude. Dans la « ville n o 1 », nousconstatons les effets du phénomène de gentrification dans le déclin rapide du nombre de SR <strong>à</strong>faible revenu au cours des années 1990, de même qu’un glissement marqué de plusieurs SRvers la catégorie de « revenu très élevé ». La « ville n o 2 » présente pour sa part une distributiondes revenus relativement stable au fil du temps, <strong>à</strong> l’exception notable du déplacement decertaines zones de la catégorie « moyen revenu » vers celle de « faible revenu » au cours desannées 1970. Dans la « ville n o 3 », on compte peu de secteurs <strong>à</strong> revenu élevé, tandis que lacroissance de la catégorie « faible revenu » reflète le déclin du groupe <strong>à</strong> moyen revenu. Dansles deux cas, cet appauvrissement relatif apparait lié <strong>à</strong> la croissance de la population immigrante<strong>à</strong> faible revenu.En 2006, la séparation spatiale entre les « villes » qui s’enrichissent et celles quis’appauvrissent apparaît somme toute nettement moins contrastée qu’<strong>à</strong> <strong>Toronto</strong> ou Vancouver.En effet, les quartiers stables en termes de revenus et où une majorité de résidents dispose de<strong>Cities</strong> <strong>Centre</strong> • Université de <strong>Toronto</strong>

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