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SAMEDI 20 JUIN 2015 CAHIER PUBLICITAIRE
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La Fête nationale des Québécois, une lointaine tradition
Cette année marque la 181 e édition de la Fête nationale du Québec. Or, la tradition de célébrer le 24 juin remonte à plusieurs
siècles avant son officialisation en 1834 par Ludger Duvernay. Voyageons dans le temps à la découverte des racines de cette
fête qui, au fil des ans, s’est ancrée dans la culture québécoise.
Des origines païennes
Le 24 juin coïncide à quelques jours près avec le
solstice d’été, qui marque le début de la saison des
récoltes. Dans l’Empire romain, la population avait
donc l’habitude de se réunir autour d’un grand bûcher
pour célébrer cet événement. Le feu de joie devait
ainsi assurer la purification des paysans et du bétail,
en plus de garantir de bonnes récoltes.
Cette fête païenne a par la suite été reprise par
l’Église catholique. C’est ainsi que la fête du solstice
devint la fête de Saint Jean-Baptiste. Ce sont
vraisemblablement les Français qui ont amené avec
eux cette tradition religieuse en Nouvelle-France. La
première évocation de telles festivités remonte donc
à 1636. À l’époque, chaque 23 juin se célébrait par
un feu de joie, suivi de coups de canon et de fusil. Or,
même si cette tradition était implantée depuis belle
lurette en Nouvelle-France, ce ne fut qu’en 1694 que
l’Église fit de la Saint-Jean-Baptiste une fête officielle.
La Saint-Jean-Baptiste sous le régime britannique
Puis, sous le régime britannique, la Saint-Jean-
Baptiste devint, pour les colons français, le symbole
de leur mère-patrie. D’ailleurs, le nom Jean-Baptiste
fut rapidement popularisé et de nombreux nouveaunés
francophones furent baptisés en l’honneur du
saint. Ainsi, lorsque Ludger Duvernay lui attribua le
titre de « Fête nationale des Canadiens » en 1834,
cela faisait déjà longtemps que la Saint-Jean-Baptiste
était ancrée dans les traditions du peuple québécois.
La première célébration de la Saint-Jean-Baptiste en
tant que Fête nationale eut donc lieu à l’aube de la
Rébellion des Patriotes, prenant la forme d’un grand
banquet. Cette tradition se poursuivit jusqu’au début
du XX e siècle, époque où les fêtes champêtres la
remplacèrent. Toutefois, l’idée des grands banquets
ressurgit dans les années 1980, prenant désormais
la forme de grands repas communautaires en pleinair.
On attribua alors le nom de « Grandes tablées » à
ces festins rassembleurs où chaque participant était
invité à faire découvrir aux autres convives un mets
de son cru.
Les bains de la Saint-Jean
Avec les célébrations officielles de la Fête nationale,
on vit aussi apparaître la tradition des bains de la
Saint-Jean. En ce 24 juin, les paysans se plongeaient
dans les eaux du fleuve Saint-Laurent pour s’y purifier
et y trouver la santé. Ainsi, malades, enfants, vieillards
et animaux se précipitaient dans les cours d’eau le
24 juin afin de profiter des propriétés particulières y
étant attribuées en ce jour saint. Cette pratique devint
coutume et s’ajouta aux autres activités entourant
déjà la Fête nationale.
Les organisateurs de la Fête nationale
Dans la foulée de l’initiative menée par Ludger
Duvernay, le docteur Pierre-Martial Bardy, ancien
député du Bas-Canada, fonda la Société Saint-Jean-
Baptiste de Québec. Cette organisation visait à
solidifier les liens entre les Canadiens français. C’est
également elle qui prit en charge l’organisation de
la Fête nationale ainsi que tous les événements s’y
rapportant. On y intégra alors une grande messe,
ainsi qu’un défilé dans les rues de Montréal. Puis, à
partir des années 1840, d’autres Sociétés Saint-Jean-
Baptiste virent le jour aux
quatre coins du territoire,
permettant ainsi à
l’ensemble des Canadiens
français de célébrer la
Fête nationale dans leur
région respective. Feux de
joie, parades et messes
devinrent alors des
éléments incontournables
de la Fête nationale et ce,
partout au Québec. En
outre, jusqu’au début du
XX e siècle, les célébrations
s’ouvraient sur un
discours patriotique.
Honoré Mercier, Louis-
Joseph Papineau, Louis-
Hippolyte Lafontaine,
ainsi que Joseph-Adolphe
Chapleau prirent part à
ces allocutions.
En 1947, réunies en
congrès à Sherbrooke,
neuf Sociétés Saint-
Jean-Baptiste – celles
de Québec, Sherbrooke,
Trois-Rivières, Rimouski,
Saint-Hyacinthe, Nicolet,
Hull, Saint-Jean et
Chicoutimi – décidèrent
alors de fonder leur
propre fédération. Un an
plus tard, cette nouvelle
organisation mit sur pied une vaste campagne qui
mena à l’adoption du fleurdelisé comme drapeau
officiel du Québec. L’année 1948 marqua ainsi le
début des célébrations de la Saint-Jean-Baptiste
aux couleurs du drapeau québécois tel que nous le
connaissons aujourd’hui. La Fédération des Sociétés
Saint-Jean-Baptiste devint plus tard le Mouvement
national des Québécois (1972), puis finalement le
Mouvement national des Québécoises et Québécois
(1991).
Le 24 juin, jour férié
C’est finalement en 1977 que le gouvernement,
avec à sa tête René Lévesque, fit du 24 juin le jour
de la Fête nationale du Québec. Cette journée devint
désormais fériée et revêtit officiellement un caractère
laïque et inclusif, visant ainsi à célébrer les Québécois
de toutes les origines et de tous les milieux. Encore
aujourd’hui, bien que certaines traditions aient
quelque peu changé avec le temps, nous célébrons
toujours avec le même enthousiasme et la même
vigueur notre fierté d’être Québécois. Les 23 et 24
juin, célébrons notre histoire et place aux festivités!