Parapluie de l'aube ( Un recueil de poèmes en duo , Audrey Chambon & Khalid EL Morabethi )
Pourquoi ? << C'est en m'intéressant à toutes les possibilités créatives de la poésie que je suis tombée par hasard sur un poème de Khalid. Ce fut un réel coup de coeur, tellement que je l'ai contacté pour lui dire à quel point son écriture me parlait. Rapidement c'est lui qui m'a proposé qu'on écrive ensemble, et tout a commencé... Khalid a la capacité de faire sortir mon écriture de son carcan et de libérer mon imagination. Quand j'écris avec lui je le fais généralement d'un jet, en me plongeant dans l'univers qu'il m'offre. Ce défi artistique m'emporte totalement et ça fonctionne du tonnerre!>> *** << Le jour où j'avais décidé pour la millième fois d'arrêter d'écrire, j'ai cherché par désespoir mon nom sur internet et par hasard j'ai trouvé de belles phrases écrites sur moi, puis de la joie, ensuite des remerciements. Finalement j'ai eu le courage de la contacter, parler avec elle et écrire avec elle. Quand j'écris avec elle aujourd'hui, je remercie le désespoir et le hasard aussi. Merci Audrey>>
Pourquoi ?
<< C'est en m'intéressant à toutes les possibilités créatives de la poésie que je suis tombée par hasard sur un poème de Khalid. Ce fut un réel coup de coeur, tellement que je l'ai contacté pour lui dire à quel point son écriture me parlait. Rapidement c'est lui qui m'a proposé qu'on écrive ensemble, et tout a commencé...
Khalid a la capacité de faire sortir mon écriture de son carcan et de libérer mon imagination. Quand j'écris avec lui je le fais généralement d'un jet, en me plongeant dans l'univers qu'il m'offre. Ce défi artistique m'emporte totalement et ça fonctionne du tonnerre!>>
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<< Le jour où j'avais décidé pour la millième fois d'arrêter d'écrire, j'ai cherché par désespoir mon nom sur internet et par hasard j'ai trouvé de belles phrases écrites sur moi, puis de la joie, ensuite des remerciements. Finalement j'ai eu le courage de la contacter, parler avec elle et écrire avec elle. Quand j'écris avec elle aujourd'hui, je remercie le désespoir et le hasard aussi. Merci Audrey>>
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Aucune magie<br />
Aucune magie<br />
Aucune magie<br />
Aucune magie<br />
Il existe quelque chose d'angoissant dans ces fêtes, quelque chose d'irréel.<br />
Aucune magie, beaucoup <strong>de</strong> couleurs, quelques bi<strong>en</strong>séances, <strong>de</strong>s sourires<br />
crispés, <strong>de</strong>s poignées <strong>de</strong> mains moites, <strong>de</strong>s cousins criards et mal élevés, <strong>de</strong>s<br />
décorations <strong>de</strong> mauvais goût...<br />
Les repas <strong>de</strong> famille ne font pas <strong>en</strong>vie, surtout lorsque personne n'<strong>en</strong> a ri<strong>en</strong> à<br />
foutre. Voilà longtemps que les discussions s'éternis<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s sujets<br />
inintéressants, longtemps que les <strong>en</strong>fants baill<strong>en</strong>t, que le maquillage <strong>de</strong>s femmes<br />
s'est barré, longtemps aussi que personne n'apprécie plus le diner, longtemps que<br />
les photos ne sont plus regardées...<br />
Et plus personne ne se donnera <strong>de</strong> nouvelles jusqu'aux prochaines fêtes, ou<br />
avant, si il y a un <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t.<br />
Aucune magie...<br />
Et moi comme chaque année je me réfugie dans la bouffe.<br />
Après tout, c'est l'idée, se regrouper autour <strong>de</strong> cette bonne grosse bouffe, hein ?<br />
Les ca<strong>de</strong>aux ? C'était drôle quand il y avait <strong>de</strong>s gosses.<br />
Mais il n'y a plus <strong>de</strong> gosses, ni <strong>de</strong> vieux d'ailleurs.<br />
Les innoc<strong>en</strong>ts ont bi<strong>en</strong> grandi et les vieux loups croupiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terre.<br />
Et moi, j'<strong>en</strong> ai ri<strong>en</strong> à foutre <strong>de</strong> ce théâtre pathétique,<br />
Alors je bouffe.<br />
Le nez dans mon assiette,<br />
Je me cale dans le gosier les escargots beurrés à l'aïl,<br />
Gobe sans scrupules les huitres remuantes et suppliantes,<br />
Dévore les crevettes roses avec les pattes et la tête,<br />
Avale les marrons et la din<strong>de</strong>, et la din<strong>de</strong>,<br />
Coule toute cette boue à gran<strong>de</strong>s gorgées <strong>de</strong> champ'<br />
Mon estomac se t<strong>en</strong>d et gonfle, dix fois sust<strong>en</strong>té<br />
Pas bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>té d'<strong>en</strong> accueillir plus,<br />
Mais il faut bi<strong>en</strong> anesthésier la misère, le dégoût et la colère,<br />
La rage,<br />
De <strong>de</strong>voir grimer ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts,<br />
Désaxés dans cette absur<strong>de</strong> « cohésion sociale »,<br />
En racontant <strong>de</strong>s blagues, et <strong>en</strong> se tapant dans le dos,<br />
Comme <strong>de</strong> bons vieux amis<br />
Qui aurai<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> cadavre sous le tapis,<br />
Mais là c'est pas un corps qu'on piétine avec nos souv<strong>en</strong>irs photoshopés,<br />
On danse sur un putain <strong>de</strong> charnier !<br />
De rancunes, mesquineries, coups <strong>de</strong> pute, sans oublier les secrets immon<strong>de</strong>s,<br />
Bombes à fragm<strong>en</strong>tations dormantes<br />
Tels les obus <strong>en</strong>fouis <strong>de</strong> la première guerre mondiale<br />
...<br />
Alors pourquoi ? Pourquoi tout ça ?<br />
Ca sert à qui, ça sert à quoi ?!<br />
Ca me sert à quoi, à moi ? Je sers à qui, moi, là?<br />
Ca fait du bi<strong>en</strong> à QUI cette gran<strong>de</strong> m<strong>en</strong>terie ?<br />
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