DURABLE 2015

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REGARDS CROISÉS Regards croisés de Michel Clair et Antoine Pinel sur la question du logement intermédiaire, la place de l’OGIF dans cet écosystème et ses enjeux de RSE. ANTOINE PINEL, Directeur Général de l’OGIF Quels sont les principaux défis du logement intermédiaire en Ile-de-France ? MICHEL CLAIR : Le logement intermédiaire est à la fois une nécessité absolue en Ile-de-France compte tenu des niveaux de loyers et, paradoxalement, le produit qui existe le moins. Quand on sait que les loyers des logements sociaux gravitent entre 5€/m 2 et 7€/m 2 et que le marché propose des loyers à 20€/m 2 , on réalise qu’il y a un espace important qui n’est comblé que par une offre infime. Le besoin est là. Mais suite au désengagement des anciens acteurs du logement intermédiaire (compagnies d’assurance et institutionnels cotés), ce segment manque aujourd’hui de représentation. Ainsi, nous devons contribuer à sensibiliser nos interlocuteurs sur l’intérêt social qu’incarne le logement intermédiaire. Il manque de notoriété auprès des entreprises, des élus et aussi des locataires eux-mêmes. D’autre part nous devons garantir une offre de logement de haute qualité et un accompagnement adapté pour nos clients locataires. Quelles sont les principales forces de l’OGIF pour relever ces défis ? MICHEL CLAIR, Président de l’OGIF et du Groupe Astria Action Logement ANTOINE PINEL : Notre principale force réside dans notre connaissance du marché intermédiaire, bâtie sur une expérience de plus de 50 ans. Étant filiale d’Action Logement, nous ne sommes pas dans une logique exclusivement économique de maximisation des résultats. Ainsi, nous parvenons à offrir des logements à des loyers maîtrisés alors que nous pourrions aller bien au-delà ; car plus de 80% de nos logements ne sont plus conventionnés. Nous plaçons le locataire au cœur de notre démarche. Et aujourd’hui, notre force, c’est aussi 32 000 logements en Ile-de-France. Grâce à ces fondations solides, nous avons les moyens de promouvoir ces solutions à haute valeur sociale et économique au sein de notre écosystème. RAPPORT DÉVELOPPEMENT DURABLE 2015 2 Photo immeuble couverture : 43/45 rue de l’Ourcq Paris 19 ème . 23 logements PLI.
REGARDS CROISÉS En quoi la RSE est-elle un levier de réussite et de transformation pour l’OGIF ? M.C. : La RSE est une démarche relativement naturelle pour l’OGIF. Notre particularité est que nous sommes une foncière de droit privé mais qui remplit une mission sociale très affirmée. Les collaborateurs au sein de notre organisation ont une conscience très forte de ce positionnement. Notre organisation, notre gouvernance et notre relation avec les locataires permettent à l’ensemble de nos équipes de se sentir investies d’une mission qui n’est pas celle d’un simple bailleur privé. A.P. : La RSE est, pour moi, une démarche qui rassemble et structure des actions que nous menons depuis des années. Elle est un levier de progrès car elle renforce l’appartenance des collaborateurs à l’organisation et inscrit nos actions dans un cadre propice à l’amélioration et à la mesure. La RSE est aussi une source de fierté car elle est menée de manière volontaire. Grâce à ce cadre structuré, nous pouvons également mieux communiquer auprès de nos parties prenantes. M.C. : La démarche RSE se traduit dans notre réalité par l’optimisation foncière et la recherche de la maîtrise des charges, et ce dès la conception des immeubles ou des remises en état. C’est aussi l’association de nos parties prenantes au dialogue : collectivités locales, associations de locataires, entreprises, etc. Que peut-on souhaiter à l’OGIF pour l’avenir ? M.C. : Notre fierté à l’OGIF est de répondre à un besoin de logement de qualité à loyers très maîtrisés, peu exprimé mais bel et bien réel. L’OGIF va naturellement rester un acteur très important dans ce segment. Depuis plusieurs années, notre rythme de développement s’accélère. A.P. : La sensibilisation du public, des entreprises et des collectivités territoriales aux enjeux du logement intermédiaire est un enjeu d’avenir fondamental. M.C. : Aujourd’hui, nous sommes pratiquement les seuls à nous soucier de ce « trou noir » qui existe entre le logement social et les loyers de marché. Le problème du logement en Ile-de-France est global, tous segments confondus. D’ailleurs, si le problème du logement francilien n’est pas résolu dans les 20 ou 30 prochaines années, il est impossible d’imaginer un Grand Paris digne d’être une des capitales mondiales du tertiaire. A.P. : Nous avons comme ambition de créer un millier de logements par an dans les années qui viennent : cela ne résoudra pas tous les problèmes du logement dans le Grand Paris, mais cela y contribuera beaucoup, surtout sur un segment si peu occupé. Que retiendrez-vous de l’année 2015 en matière de RSE ? A.P. : En matière de gouvernance, nous avons mis en place une démarche forte en matière de risques permettant le développement d’actions efficaces et pertinentes. Notre comité d’audit mis en place en 2014 prend aujourd’hui tout son sens. Nous avons négocié un accord avec les représentants des amicales de locataires sur l’installation des compteurs d’eau. C’est une bonne chose car cela permet de sensibiliser chacun de nos locataires sur sa consommation. Notre projet d’immeuble en bois rue des Ardennes à Paris est une source de fierté. Nous sommes également en concertation avec nos équipes sur la question du télétravail. Je dirais que l’OGIF est engagé à la hauteur de son ambition. 3 RAPPORT DÉVELOPPEMENT DURABLE 2015
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