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Freud.Et.L.Inconscient

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Hypnose, suggestion<br />

et catharsis<br />

« // s'agissait<br />

d'apprendre<br />

du malade quelque<br />

chose qu'on ne savait<br />

pas et que lui-même<br />

ignorait. [...]<br />

Je n'aimais pas<br />

l'hypnose ; c'est<br />

un procédé incertain<br />

et mystique. »<br />

Cinq leçons sur la<br />

psychanalyse, 1924.<br />

« Mais je me rappelle<br />

que déjà à cette<br />

époque [en 1889,<br />

chez Bernheim]<br />

j'éprouvais une sorte<br />

de sourde révolte<br />

contre cette tyrannie<br />

de la suggestion. »<br />

Psychologie<br />

des foules et analyse<br />

du moi*, 1921.<br />

La mise en place<br />

du procédé<br />

freudien est liée<br />

au désir de savoir<br />

qui pousse <strong>Freud</strong> à se laisser enseigner<br />

par ses patients. Ce désir l'amène à explorer<br />

les thérapies : hypnose, suggestion<br />

hypnotique, méthode cathartique.<br />

Electrothérapie et<br />

suggestion sous transfert<br />

En neurologie, <strong>Freud</strong> étudie<br />

les traitements électriques par<br />

galvanisation* ou faradisation*<br />

et leurs incidences (voir encadré)<br />

: influence de la fièvre sur<br />

la conduction électrique dans<br />

le système neuromusculaire ;<br />

réaction du nerf optique à<br />

l'électricité. Il y associe bains<br />

<strong>Freud</strong> traite<br />

son premier patient<br />

par l'électricité<br />

en 1883 et poursuit<br />

ses recherches sans<br />

doute jusqu'en 1885.<br />

Mais il doit conclure :<br />

« Si le jugement<br />

de Mœbius, d'après<br />

lequel les succès<br />

du traitement<br />

électrique seraient<br />

dus à la suggestion,<br />

ne s'est pas alors et massages, et constate que<br />

présenté à mon esprit, la personnalité du médecin<br />

ce fut pour une cause<br />

simple :je n'ai pas eu produit autant d'effets sur<br />

un seul succès le patient que le traitement.<br />

à enregistrer. » Il attribue cette efficacité (faible)<br />

Contribution à l'histoireà la présence et aux paroles du<br />

du mouvement<br />

psychanalytique, 1914. clinicien : il parle de « suggestion<br />

sous transfert* ».<br />

Une hystérie expérimentale<br />

Sa clientèle privée le contraint à s'intéresser à la question<br />

psychothérapeutique. Il se tourne vers l'hypnotisme*.<br />

Cette méthode, qu'il a vu pratiquer par Hansen,<br />

Charcot, Liébault, Bernheim, Mœbius et Heidenain,<br />

lui permet d'explorer la genèse des symptômes*<br />

hystériques, inaccessible à l'état de veille, et d'observer<br />

qu'il est possible de les provoquer sous hypnose*.<br />

Un sujet* suggestionné de façon à souffrir de chaleur<br />

en plein hiver, continuera, éveillé, à obéir à la suggestion<br />

jusqu'à sortir et fournir une explication rationnelle<br />

de son comportement. Selon ce modèle d'hystérie*<br />

expérimentale, des mots créent des maux par<br />

une action inconsciente*. D'où la thérapeutique :<br />

se remémorer l'ordre inconscient qui agit en<br />

sourdine, première version de l'existence d'un savoir<br />

inconscient déterminant la vie du sujet. Les symptômes<br />

hystériques, sensibles à la parole - qui les cause<br />

ou qui les résout -, sont traitables par un moyen<br />

psychologique.<br />

<strong>Freud</strong> enregistre la protestation du sujet<br />

Les limites de l'hypnotisme ne tardent pas à se faire<br />

jour : des patients ne sont pas hypnotisables alors que<br />

d'autres, hypnotisés, s'opposent aux ordres du médecin<br />

ou, réveillés, à la remémoration. Des praticiens<br />

(tel Theodor Meynert, 1833-1892) voient dans ce procédé<br />

une aliénation privant le patient de volonté et de raison.<br />

Enfin, l'amélioration par le traitement hypnotique<br />

est provisoire, les symptômes réapparaissant une fois<br />

rompue la relation avec le médecin. <strong>Freud</strong> prend acte<br />

des limites de cette méthode et l'abandonne<br />

définitivement en 1896 : la résistance à l'hypnose<br />

et à la suggestion hypnotique, le caractère rebelle<br />

du symptôme constituent une protestation du sujet.<br />

À entendre...<br />

La résistance à la catharsis<br />

<strong>Freud</strong> adopte une « technique de concentration »<br />

alliée à un « petit artifice technique » inspiré<br />

de la méthode cathartique de Breuer (voir ci-dessus).<br />

Il informe le patient - d'une pression sur son front -<br />

que va surgir à la conscience une pensée qu'il devra<br />

communiquer sans retenue et sans critique.<br />

Aucun mot préalable n'est donné au patient, libre<br />

de ses représentations* (voir pp. 14-15). <strong>Freud</strong> répète<br />

cette pression plusieurs fois si nécessaire, jusqu'à<br />

ce que soient retrouvées les scènes pathogènes<br />

oubliées par le patient mis en position de détenteur<br />

d'un savoir à révéler. <strong>Freud</strong> découvre alors qu'il existe<br />

des résistances* entravant la chaîne associative<br />

(voir association libre*) et ce malgré son insistance.<br />

La catharsis, purifier<br />

le psychisme<br />

Le psychiatre<br />

autrichien Josef<br />

Breuer (1842-1925)<br />

estime que<br />

les symptômes<br />

hystériques sont<br />

liés au fait que<br />

le sujet n'a pas réagi<br />

émotionnellement<br />

à tel événement<br />

traumatique.<br />

II cherche donc<br />

à obtenir<br />

une « abréaction »<br />

(réaction après coup)<br />

par les moyens<br />

de la suggestion<br />

hypnotique.<br />

Cette abréaction<br />

est susceptible<br />

de procurer un effet<br />

de purification<br />

- catharsis - de ce<br />

qui encombrerait<br />

le psychisme.<br />

Des thérapies,<br />

<strong>Freud</strong> retient<br />

le savoir<br />

inconscient,<br />

l'action des mots,<br />

une théorie<br />

de l'hystérie et<br />

de son traitement,<br />

convaincu que,<br />

dans la résistance<br />

à se remémorer et<br />

dans l'insistance<br />

du symptôme,<br />

réside le plus<br />

particulier du sujet.

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