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L'Itinérant n°1139

Journal L'Itinérant numéro 1139 du jeudi 22 septembre 2016, 22 ans de rue

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fiques intègres ont réagi vivement,<br />

expliquant que les études examinées<br />

par des pairs et publiées sont<br />

souvent non concluantes, et recommandent<br />

de nouvelles études.<br />

Pour le cas où vous penseriez que<br />

l’on tire trop vite sur Goodman,<br />

à la même époque, une étude brésilienne<br />

prouvait que les gènes de<br />

départ du maïs Bt avec insecticide,<br />

ne se désintègrent pas dans l’estomac<br />

des mammifères comme le<br />

prétend Monsanto, mais survivent<br />

intacts et nuisent aux cellules sanguines<br />

des mammifères. Cette étude<br />

a également été retirée de la revue<br />

Food and Chemical Toxicology …<br />

mais republiée dans une autre revue.<br />

D’ailleurs, l’étude de Séralini<br />

a été également vite republiée en<br />

2014 par une autre revue éloignée<br />

des envahisseurs de Monsanto :<br />

Environmental Sciences Europe. A<br />

la suite des réactions indignées de<br />

scientifiques internationaux contre<br />

la revue Food and Chemical Toxicology,<br />

voici une mise à jour du 26<br />

février 2015 de Scientists for Global<br />

Responsibility : « Des changements<br />

importants sont intervenus<br />

cette année à la revue Food and<br />

Chemical Toxicology, dont le rédacteur<br />

en chef, A. Wallace Hayes,<br />

avait retiré l’étude capitale de<br />

l’équipe de Séralini. Le comité de<br />

rédaction de la revue a maintenant<br />

un nouveau rédacteur en chef, José<br />

L. Domingo, qui a publié des documents<br />

montrant que l’innocuité des<br />

cultures génétiquement modifiées<br />

n’est pas un fait établi, et le comité<br />

de rédaction a exclu Richard Goodman,<br />

l’ex-employé de Monsanto,<br />

qui était devenu rédacteur en chef<br />

adjoint de la biotechnologie peu de<br />

temps avant que l’étude de Séralini<br />

soit retirée. »<br />

Séralini et son équipe de recherche<br />

ne se sont pas contentés de voir leur<br />

étude republiée dans une revue qui<br />

intéresse peu et n’est pas soutenue<br />

par les médias grand public. Ils ont<br />

Les effets sur un mammifère<br />

de l'ingestion du Roundup<br />

de la firme Monsanto.<br />

alors formé un groupe appelé le<br />

CRIIGEN, acronyme de Comité de<br />

Recherche et d’Information Indépendantes<br />

sur le Génie Génétique,<br />

et ont riposté. Il faut garder à l’esprit<br />

que les attaques sur Séralini ont<br />

porté sur les tumeurs, qui ont eu un<br />

fort impact visuel dans les médias.<br />

Mais Séralini et son équipe ne recherchaient<br />

a priori pas les effets<br />

cancéreux. Leur analyse de toxicité<br />

était axée sur les effets à long terme<br />

sur la santé du foie et des reins, où<br />

ils ont trouvé des preuves irréfutables<br />

de dommages graves. L’étude<br />

du professeur Séralini concernait la<br />

toxicité chronique, et non une étude<br />

de carcinogénicité à grande échelle.<br />

Par conséquent, il n’a pas mené une<br />

analyse statistique des tumeurs et<br />

des résultats de mortalité. Au lieu de<br />

cela, il les a simplement rapportés,<br />

sans en tirer de conclusions définitives.<br />

C’était d’ailleurs conforme<br />

au protocole de toxicité chronique<br />

de l’OCDE (Organisation de coopération<br />

et de développement économique),<br />

qui exige que toutes les<br />

lésions, y compris les tumeurs, observées<br />

soient enregistrées.<br />

Séralini et le CRIIGEN ont donc<br />

décidé d’attaquer plutôt que de simplement<br />

se défendre. Ce qu’ils ont<br />

fait avec le soutien de nombreux<br />

scientifiques internationaux. Ils ont<br />

contesté avec succès le magazine<br />

Marianne, et son journaliste responsable,<br />

Jean-Claude Jaillet, qui avait<br />

57<br />

Libre opi-gnon<br />

prétendu publiquement en 2012 que<br />

Séralini et son équipe étaient coupables<br />

de « fraude scientifique dans<br />

laquelle la méthodologie avait servi<br />

à renforcer des résultats prédéterminés<br />

». Ce même article indiquait<br />

également que « des chercheurs du<br />

monde entier » avaient émis des<br />

« paroles sévères » au sujet de la<br />

longue recherche (deux ans) de Séralini<br />

sur la toxicité du maïs OGM<br />

résistant au Roundup sur les rats.<br />

Séralini et le CRIIGEN, avec l’aide<br />

de leurs avocats Bernard Dartevelle<br />

et Cindy Gay, avait gagné leur procès<br />

contre le magazine Marianne.<br />

Cette victoire vient d’être confirmée,<br />

le 7 septembre, par la Cour<br />

d’appel.<br />

Ajoutons qu’après une enquête de<br />

trois ans, la Haute Cour de Paris a<br />

inculpé Marc Fellous, l’un des accusés<br />

dans le procès en diffamation.<br />

Il se trouvait qu’il était le président<br />

de la Commission du génie biomoléculaire<br />

qui avait approuvé sans<br />

discuter de nombreux produits génétiquement<br />

modifiés à la consommation.<br />

Aucun détail n’a été révélé<br />

publiquement, mais apparemment<br />

Fellous a été accusé de faux et<br />

usage de faux, utilisant la signature<br />

d’un scientifique pour tenter de<br />

prouver que Séralini et son équipe<br />

s’étaient trompés dans leur étude<br />

qui a conclu que le maïs Roundup<br />

Ready de Monsanto était impropre<br />

à la consommation, jusqu’à ce que<br />

d’autres études soient entreprises.<br />

L’enquête de la Cour a découvert<br />

que le journaliste américain Henry<br />

Miller, via le magazine Forbes<br />

notoirement pro-OGM, avait commencé<br />

les attaques diffamatoires.<br />

Ce Miller est l’un de ces mercenaires<br />

professionnels employés par<br />

les industries dangereuses pour la<br />

santé et le bien-être de l’humanité et<br />

de la planète, y compris l’industrie<br />

du tabac.<br />

Gilles GESSON

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