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PREMIER ÉCHELON<br />
Sa croissance annuelle est d’ailleurs plus importante que la croissance<br />
moyenne de l’ensemble des dépenses de santé 2 . Selon le<br />
KCE 3 , en 2004, 6% de la population belge recevait la visite d’une<br />
infirmière à domicile. Ce pourcentage augmente significativement<br />
avec l’âge de telle sorte que parmi les personnes âgées de plus<br />
de 75 ans, 28% ont fait appel aux soins infirmiers à domicile.<br />
Face à un tel constat, les soins infirmiers à domicile ne sont pas<br />
épargnés par les mesures d’économie et ce, de manière structurelle.<br />
On peut pointer, pour exemple, les économies d’un peu plus de<br />
19 millions d’euros à mettre en œuvre en 2016.<br />
L’instrument de répartition du budget fédéral entre les prestataires<br />
de soins n’est autre que la nomenclature bien connue des infir miers<br />
à domicile. Depuis 1963 et la ratification de la loi Leburton, le<br />
système de santé belge est un système où les pouvoirs publics<br />
formulent les objectifs généraux de la politique de santé et fixent<br />
chaque année le budget nécessaire pour les atteindre, mais où sa<br />
mise en œuvre est en principe laissée aux partenaires sociaux, les<br />
organismes assureurs et les prestataires de soins. La conclusion<br />
d’accords et de conventions a lieu tous les deux ans entre les<br />
mutualités et les prestataires de soins. C’est à ce niveau que le<br />
montant des honoraires et le niveau de remboursement des prestations<br />
de santé ainsi que leurs règles d’application sont fixés.<br />
Les économies imposées aux soins infirmiers à domicile se manifestent<br />
donc au niveau des modifications au sein de la nomenclature.<br />
On peut penser à la non indexation de la lettre W 4 ou encore<br />
la suppression des forfaits dans les dispensaires,… Si ces mesures<br />
ont fait leurs preuves et ont été validées par la commission de<br />
conventions, elles ne suffisent pas à rencontrer les économies qui<br />
sont imposées au secteur par le gouvernement.<br />
En conclusion, il est nécessaire, tel que nous l’avons vu, d’accompagner<br />
l’évolution des dépenses au sein des soins de santé afin<br />
d’assurer la viabilité du secteur au long court. Cependant, ces<br />
économies ne doivent pas mettre à mal le financement de nouvelles<br />
initiatives indispensables pour faire face à l’évolution des besoins<br />
en santé de la population. C’est sans doute par une analyse en<br />
profondeur de la dynamique actuelle de financement bien trop<br />
ancrée dans une médecine de soins aigus et hospitalière, qui est<br />
en décalage avec les besoins complexes des bénéficiaires souffrant<br />
de maladies chroniques ou vieillissant, que se trouvent des pistes<br />
de solution. Soutenir le développement et la pérennité des soins<br />
à domicile et plus largement les soins de premières lignes est sans<br />
nul doute un objectif majeur qui, espérons-le, ne sera pas oublié<br />
dans les nouvelles économies imposées au secteur.<br />
Les soins infirmiers<br />
à domicile ne sont pas<br />
épargnés par les<br />
mesures d’économie<br />
et ce, de manière<br />
structurelle<br />
C’est pour cette raison qu’une taskforce “économie” soit un groupe<br />
temporaire opérationnel a été constitué pour développer un certain<br />
nombre de mesures structurelles permettant le respect de la<br />
trajectoire de croissance des dépenses prévues. Les différentes<br />
propositions de cette taskforce ont été présentées à la Ministre<br />
de la santé Mme De Block et certaines ont été retenues. Malgré<br />
ce travail concluant et sans impact négatif pour le budget 2017 du<br />
secteur soins infirmiers à domicile, la commission de conventions<br />
a été informée en juillet 2016 (soit plusieurs mois avant le conclave<br />
budgétaire) de nouvelles mesures d’économies structurelles pour<br />
les soins de santé tous secteurs confondus. Le travail devra donc<br />
se poursuivre et demandent une agilité importante entre économies<br />
et rencontrent des besoins du secteur.<br />
1 Pauline Van Cutsem, “Budget fédéral 2016 des Soins de santé” in MC-informations<br />
263 – mars 2016 - Bruxelles<br />
2 KCE, “Le financement des soins infirmiers à domicile en Belgique” - 2010 -<br />
Bruxelles<br />
3 Centre fédéral d’expertise des soins de santé<br />
4 Lettre clé qui possède une valeur en euro et est multipliée à un nombre coefficient<br />
pour déterminer l’honoraire d’une prestation<br />
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5 • CONTACT <strong>147</strong> • MAI JUIN JUILLET AOÛT SEPTEMBRE 2016