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2-livret-securite

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Tout ne peut pas, et ne doit pas être réglé au millimètre par le niveau central.<br />

L’évaluation de l’action policière doit d’abord se faire par les citoyens, les élus<br />

et les acteurs du territoire lors de rencontres annuelles, et non pas à l’aune de<br />

statistiques ne servant qu’à calculer des primes pour la hiérarchie. Ce sont bien<br />

les citoyens et les fonctionnaires des services de sûreté qui sont à même de participer<br />

à l’amélioration qualitative de l’action policière.<br />

Par ailleurs, l’idée d’un policier attaché à aucun territoire et sans lien avec les concitoyens<br />

est un mythe dangereux. Un autre principe directeur de notre politique<br />

sera donc de relocaliser et de stabiliser les hommes et les femmes en charge des<br />

missions de sûreté et du renseignement. La connaissance du terrain sur lequel on<br />

agit est déterminante. C’est d’ailleurs ce qui a fait la renommée et l’efficacité des<br />

gendarmes en milieu rural : connaître son territoire d’intervention et les gens qui<br />

y vivent. Notre objectif est de remettre sur pied une réelle police de proximité,<br />

à l'image du peuple. Et gardienne de l'application de la loi, sans distinction de<br />

classe, de religion, d’opinion, de quartier, etc. Construire le lien entre la population<br />

et les missions de sûreté de la Nation commence également par la mise en<br />

place d’un service citoyen obligatoire dont une partie des effectifs sera affectée<br />

à la sécurité publique permettant ainsi à la jeunesse de se mettre au service de<br />

l’intérêt général.<br />

En matière de lutte antiterroriste enfin, l’État doit d'abord retrouver son sang-froid.<br />

Il doit sortir des stratégies d’« exception » érigées au rang de norme par l’inflation<br />

sécuritaire des lois « renseignement » et « antiterroristes ». Non, nous ne sommes<br />

pas « en guerre » contre des concepts, s’agissant de réalités aussi nocives que<br />

l’« islamisme » ou bien encore le « djihadisme ». C’est une fable qui traduit autant<br />

le désarroi que l’impuissance du gouvernement. Pour donner à l'État le recul<br />

nécessaire dans la lutte contre le terrorisme nous devons élargir l’intervention<br />

du Parlement et de l’Université. Il est nécessaire d’augmenter les pouvoirs de la<br />

délégation parlementaire au renseignement afin qu’elle puisse juger d’elle-même<br />

de l’état réel de la menace et des axes de travail des services concernés. Replacer<br />

l’intelligence et la raison au cœur de la lutte antiterroriste passe par la création<br />

d’un véritable établissement public, indépendant, pluridisciplinaire, capable de<br />

repenser l’ensemble de la doctrine, d’évaluer la menace sans être juge et partie.<br />

Et donc d'éclairer les politiques de sécurité de manière rationnelle plutôt<br />

que sensationnelle.<br />

Pour nous, le principe du droit à la sûreté exige que soient rendus inséparables<br />

en matière antiterroriste la lutte policière et le respect des libertés fondamentales.<br />

C'est aussi la condition de l'implication positive de la population dans cette lutte.<br />

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