16.11.2017 Views

SanteRepro_01_2016_online_dp

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

SANTE<br />

Journal<br />

de la Santé de la Reproduction<br />

Cameroun, Mai 2<strong>01</strong>6<br />

Let‘s talk about it!<br />

Lydie<br />

Surprise fois trois<br />

Lafe<br />

Lueur d‘espoir<br />

Ngusi<br />

Maman à l‘école


Contenu<br />

Lydie 4-5<br />

Une fois essayé et trois<br />

fois réussi. Les suites d‘une<br />

action irréfléchie<br />

Planning Familial 6-8<br />

Pourquoi se méfier? Rumeurs<br />

qui détruisent la vie<br />

www.plmi.cm<br />

Le Programme National de Lutte Contre la Mortalité Maternelle et Infanto-Juvénile, le<br />

PLMI voudrait bien encourager toute personne qui aimerait s‘engager bénévolement<br />

pour notre but commun de se présenter avec ses capacités et possibilités.<br />

Dr. Martina BAYE, PLMI<br />

Coordinatrice du Programme National de Lutte<br />

Contre la Mortalité Maternelle et Infanto-Juvénile<br />

Editorial<br />

La santé de la reproduction est au cœur des préoccupations au plan international et<br />

davantage en Afrique Subsaharienne. Au Cameroun les pouvoirs publics ont pris ce<br />

problème à bras le corps, compte tenu des taux élévés de mortalité maternelle, néonatale<br />

et infanto-juvénile. Cette situation est en partie due à l‘utilisation insuffisante de la<br />

planification familiale.<br />

C‘est pourquoi le gouvernement et ses partenaires au développement se sont résolument<br />

engagés à repositionner le planning familial dans le but de permettre aux<br />

familles d‘atteindre le nombre souhaité d‘enfants tout en maitrisant l‘espacement<br />

des différentes naissances.<br />

De plus en plus, les méthodes modernes de plannig familial sont disponibles dans les<br />

formations sanitaires mais l‘implication de tout un chacun est indispensable pour avoir<br />

le résultat escompté. Cette implication collective passera aussi par l‘appropriation par<br />

les familles et les encadreurs des jeunes filles et des jeunes garçons, de la question de<br />

la santé de la reproduction.<br />

En effet, la bonne utilisation de la planification familiale contribue à la réduction des<br />

grossesses précoces et indésirées, des avortements clandestins et des multiples<br />

accouchements qui favorisent les nombreux décès des femmes.<br />

Pour qu‘il n‘y ait plus de cas comme Lydie NGONO, qui non seulement devient mère des<br />

triplets à 16 ans, mais voit sa vie compromise alors que si toutes les conditions étaient<br />

réunies, elle aurait eu la chance de devenir médecin comme elle a toujours souhaité,<br />

nous encourageons vivement la prise en compte de la planification familiale par toutes<br />

celles et ceux qui sont concernés.<br />

Santé Repro veut contribuer à la sensibilisation de la population en mettant à disposition<br />

la bonne information et à travers des cas réels, elle vise aussi à stimuler la communication<br />

responsable autour des questions liées à la santé de la reproduction.<br />

Med Club 9<br />

Une communauté de 7000<br />

élèves à definitivement<br />

besoin d‘un club de santé<br />

Les CMPJ 10 - 11<br />

Peuvent-ils donner une<br />

chance pour nos enfants?<br />

Lafe 12 - 13<br />

Une histoire d‘espoir pour<br />

notre système de santé<br />

publique<br />

Ngusi 14<br />

Une initiative privée, preuve<br />

de créativité et engagement<br />

parmi nos sœurs camerounaises<br />

Genre 15<br />

Comment la femme peut<br />

décider du nombre d‘enfants<br />

à accoucher?<br />

C‘est arrivé ... 16 - 17<br />

... près de chez nous, pour<br />

nous faire réfléchir<br />

Diabète 18<br />

Les chiffres sont renversants<br />

La sonnette d‘alarme est tirée<br />

Que manges-tu? 19<br />

Le choix au bout de la<br />

fourchette. Bien manger c‘est<br />

le début de la santé<br />

Directeur de Publication:<br />

Projet d‘Appui à la Santé de la Reproduction II<br />

Dr. Dieter Koecher, CTP<br />

Conseil éditorial:<br />

Alexandra Rinaldi, Communication & PR, PASaR II<br />

BEKANG Angui Frédéric, PF Communication, PASaR II<br />

Ute Koecher, Assistante Technique, PLMI<br />

Journaliste principale:<br />

Edith Mireille MANINGOUE<br />

Yaoundé, Cameroun<br />

Auteurs/Contributeurs:<br />

Agar MBIANDA, Alice TATAH, Angela SARPONG,<br />

Annie ATCHOUMI, Etienne WADO,<br />

Ghislain NDONGO, Joseph KAPO, Marthe Odette<br />

ABESSOLO, Martina BAYE, Victoria NOAH<br />

Avec le partenariat institutionnel du Programme<br />

National de la Lutte Contre la Mortalité Maternelle<br />

et Infanto-Juvénile (PLMI).<br />

Graphisme: Ute Koecher<br />

Imprimerie: SOPECAM, Yaoundé<br />

Une publication semestrielle<br />

du Projet d‘Appui à la Santé de la Reproduction<br />

(PASaR II)<br />

Quartier Bastos, Rue 1.820<br />

Yaoundé, Cameroun<br />

B. P.: 7814<br />

Elle constitue par ailleurs une plateforme de partage d‘information entre, d‘une part, le<br />

gouvernement et ses partenaires au développement et la communauté d‘autre part.<br />

Bonne lecture<br />

Challenge national 20<br />

La lutte contre la mortalité<br />

maternelle. La partie cachée<br />

de l‘iceberg<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

3<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


Au Cameroun la fréquence<br />

des grossesses précoces<br />

donne le tournis. Les<br />

conséquences sur la santé<br />

de la mère et celle de<br />

l‘enfant n‘ont pas freiné la<br />

croissance des chiffres.<br />

Les jeunes de 15 à 19<br />

ans contribuent à 12,4%<br />

à l‘indice synthétique<br />

de fécondité, selon<br />

EDS-MICS en 2<strong>01</strong>1.<br />

De sexualité on ne parle pas ouvertement,<br />

la maman nous dira qu‘elle avait<br />

interdit à sa fille de „jouer“ avec les<br />

garçons.<br />

La société a pesé de son poids et a éduqué<br />

Lydie en lieu et place de la famille.<br />

Cette innocence précocement perdue du<br />

fait de l‘ignorance devient alors le problème<br />

de tous. Tous ceux qui ont failli. Les<br />

ordonnances médicales sont interminables,<br />

les examens prénataux coûtent, la<br />

bonne nutrition et la préparation du trousseau<br />

sont des réalités à affronter. Interpellée,<br />

la famille du futur papa dit ne pas<br />

être prête à assumer cette responsabilité.<br />

La famille Nanganga doit alors se mobiliser.<br />

Les frères aînés se livrent à la pratique<br />

des petits boulots après le campus,<br />

le père hypothèque ses pieds de cacao, la<br />

mère suspend ses activités champêtres<br />

et assiste sa fille au quotidien.<br />

La cohésion de la grande famille n‘est pas en danger, mais les chances de réussite des cadets sont désormais limitées<br />

Lydie, l‘histoire d‘une<br />

innocence ignorance<br />

C‘est au Cameroun, dans le département<br />

de la Lékié, arrondissement d‘Elig<br />

Nfomo, dans le petit village Bodo que<br />

nous sommes allés à la rencontre de la<br />

famille Nanganga où vit une adolescente,<br />

Lydie, brave et déterminée.<br />

Lydie Ngono est la 3 eme née d‘une<br />

famille de cinq enfants. A l‘allure timide,<br />

plutôt frêle, elle nous accueille avec le<br />

sourire. Il est rare que des visiteurs viennent<br />

par là. Très vite, la grande famille<br />

est regroupée et les présentations sont<br />

faites.<br />

Joseph Nanganga, le père de Lydie et son<br />

épouse nous installent sur les tabourets de<br />

fortune dans cette modeste demeure faite<br />

de terre battue et de bambous. Les sourires<br />

bienveillants nous rassurent, même<br />

si les regards dubitatifs nous scrutent.<br />

Après les formalités d‘usage, comme il est<br />

de coutume dans la région du Centre au<br />

Cameroun, le chef de famille nous invite<br />

à faire notre travail. Lydie peut alors nous<br />

raconter l‘histoire de sa vie, son histoire.<br />

Le regard des autres, la pression sociale,<br />

les idées préconçues...<br />

La liste aurait pu être plus longue pour<br />

justifier le choix qu‘a fait Lydie il y a pratiquement<br />

deux ans, lorsque, huée par<br />

les coépouses de sa mère, elle décide<br />

de tomber enceinte. La pression sociale<br />

la considérait comme une incapable,<br />

simplement parce qu‘à 15 ans elle était<br />

en classe de 3 eme , vierge, et donc sans enfants.<br />

Ici, une jeune fille qui se respecte<br />

prouve de quoi elle est capable.<br />

Il faut dire que dans cette région du<br />

Cameroun, et dans les zones reculées,<br />

une adolescente non active sexuellement<br />

pourrait être un sujet de raillerie. Lydie en<br />

a fait les frais. Dans un sursaut d‘orgueil,<br />

l‘adolescente envisage de corriger son<br />

image et d‘intégrer la longue liste des fillesmères<br />

de son village. Elle accepte les<br />

avances de son camarade de classe et<br />

d‘âge, elle entretient son premier rapport<br />

sexuel à l‘âge de 15 ans, sans protection,<br />

sans sensibilisation.<br />

Malaises, faim, angoisse, transformation<br />

du corps s‘en suivent rapidement. Cette<br />

grossesse dissimulée aux parents commence<br />

à se faire voir, l‘entourage jase et<br />

les frères aînés sont stupéfaits. Comment<br />

est-ce que leur sœur cadette a pu tomber<br />

dans ce piège? Ils l‘avaient crue à l‘abri.<br />

C‘était surestimer l‘implication de la mère<br />

dans l‘éducation sexuelle de sa fille.<br />

C‘était aussi transposer leurs connaissances<br />

vers la cadette, car ces universitaires<br />

sont bien placés pour savoir qu‘une<br />

femme qui veut „aller loin“ doit s‘éloigner<br />

des grossesses précoces.<br />

Née le 12 Octobre 1999, c‘est à 16 ans,<br />

le 22 Janvier 2<strong>01</strong>5 que Lydie met au<br />

monde ses trois enfants. Joseph Alvine,<br />

Marie Noëlle Kevin et Marie Aline viennent<br />

au monde. Deux filles et un garçon.<br />

Moins de 2,500 kg à la naissance. De ce<br />

premier et unique rapport sexuel, trois<br />

bébés sont nés. Les neuf mois qu‘a duré<br />

la grossesse ont été interminables. La<br />

jeune fille peut alors réaliser les conséquences<br />

de son acte.<br />

Le grand-père est fièr de ses petits enfants<br />

Plus question d‘aller à l‘école, toute la<br />

famille doit se réorganiser pour attendre<br />

cet accouchement. L‘imprévisible survient<br />

alors. C‘est a sept mois de grossesse que<br />

l‘échographie révèle une grossesse gémellaire.<br />

Plutôt qu‘un enfant, trois bébés<br />

vont faire leur arrivée dans cette famille<br />

plutôt sans histoire par le passé.<br />

Abasourdis par la nouvelle, les oncles et<br />

tantes, cousines et cousins se mobilisent.<br />

Comment pourra-t-on nourrir trois enfants<br />

à la fois lorsque pour un déjà, les choses<br />

ne sont pas faciles. Comment retourner<br />

à l‘école lorsqu‘on va être mère de trois<br />

bébés à 16 ans, comment solliciter une<br />

aide-ménagère quand on n‘a pas la ressource<br />

financière pour payer?<br />

Tous ces questionnements se bousculent<br />

désormais dans l‘esprit de Lydie et<br />

les siens. Des tentatives de demande<br />

de soutien se font alors nombreuses et<br />

infructueuses, puis ce qui devait arriver<br />

arriva. Les enfants sont nés. Alvine,<br />

Kevin et Aline arrivent par césarienne.<br />

L‘étroitesse du bassin de l‘adolescente<br />

n‘a pas favorisé leur naissance par voie<br />

basse. Passé le traumatisme de l‘enfantement,<br />

la jeune fille frêle, le regard<br />

Franc, le grand frère de Lydie, étudiant à Yaoundé,<br />

se retrouve avec une grande responsabilité: encadrer<br />

toute la famille<br />

hagard se demande ce que lui réserve<br />

l‘avenir. L‘avenir, elle ne le peint plus en<br />

rose, s‘imaginant se pavanant avec un<br />

enfant à son bras.<br />

Désormais ce sont des nuits sans sommeil,<br />

des difficultés à nourrir les enfants<br />

et le rêve brisé de poursuivre les études.<br />

Si les parents affirment n‘avoir aucun<br />

regret, fiers de voir leurs petits-enfants effectuer<br />

des pas encores hésitants, malgré<br />

Lydie, une fille gentile et intelligente a quitté l‘école<br />

à 16 ans, elle n‘a qu‘une très petite lueur d‘espoir d‘y<br />

retourner un jour<br />

la précarité de la vie, Ngono Lydie aime<br />

ses enfants, n‘évoque pas beaucoup leur<br />

géniteur mais éprouve quelques fois des<br />

regrets. Elle affirme s‘en vouloir lorsqu‘ils<br />

sont malades ou affamés. Elle regrette<br />

aussi de ne plus pouvoir aller à l‘école.<br />

Elle caresse le rêve de devenir docteur en<br />

médecine un jour, si la vie lui offre l‘opportunité.<br />

Pour ce qui est de l‘avenir de<br />

ses enfants, elle n‘y songe pas encore,<br />

trop occupée à penser au sien.<br />

Les frères aînés et les parents ont entrepris<br />

des démarches dans le sens de<br />

soutenir la jeune fille. Ils comptent sur la<br />

compassion de plusieurs pour les aider à<br />

encadrer cette nombreuse progéniture et<br />

le dernier né de la famille qui est un handicapé<br />

moteur.<br />

Chaque jour qui passe met chaque<br />

acteur face à ses responsabilités et Lydie<br />

davantage. Son conseil aux filles de son<br />

âge est celui de ne pas suivre son exemple.<br />

“Il n‘est pas question d‘aller vite en besogne“<br />

conclut-elle en faisant la moue.<br />

Joseph Alvine au milieu de ses deux sœurs<br />

Marie Noëlle Kevin et Marie Aline<br />

E.M.M.<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

4 5<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


La Planification Familiale<br />

Pourquoi certains Camerounais<br />

se méfient de la Planification Familiale?<br />

Un tour dans les régions du Centre, de<br />

l‘ouest et du Sud a permis d‘échanger<br />

avec quelques personnes sur le sujet de<br />

la Planification Familiale (PF). Voici ce<br />

qu‘il en ressort.<br />

Des idées préconçues telles que:<br />

MOMO Rosine, 26 ans, mère de deux<br />

enfants, approchée au Centre Médical<br />

d‘Arrondissement de Lafe Baleng : «Mon<br />

fiancé et moi avons opté pour le coït interrompu<br />

parce que c‘est la méthode sans<br />

effets secondaires. On dit que les autres<br />

méthodes font grossir et donnent les jumeaux<br />

et les triplés».<br />

Bernadette KAPO, chrétienne de la congrégation<br />

baptiste de Mbankomo : «Dieu<br />

est un Dieu de planification, car il dit dans<br />

la bible qu‘il n‘est pas un Dieu de désordre,<br />

mais un Dieu d‘ordre».<br />

AYISSI Anselme, père de cinq enfants,<br />

travailleur à Yaoundé «le premier but du<br />

mariage en Afrique ce sont les enfants.<br />

Les contraceptifs viennent détruire les<br />

couples».<br />

Sylvie MAKAMDOUM, commerçante à<br />

Yaoundé : «beaucoup disent que ce sont<br />

des méthodes des Européens pour rendre<br />

les Africaines stériles».<br />

Les raisons de la non utilisation des méthodes<br />

de PF sont légions dans notre<br />

pays, chacun y allant de ses idées préconçues.<br />

QU‘EST-CE QUE c‘est, LA PF ?<br />

La planification familiale est un ensemble<br />

de mesures qui concourent à la programmation<br />

des naissances, dans le but de<br />

permettre aux familles de choisir d‘avoir<br />

des enfants, de planifier leurs naissances,<br />

de préserver la santé de la mère, de l‘enfant<br />

et celle de toute la famille par ricochet.<br />

Rien à voir avec la déstabilisation<br />

ou même la perte de la lignée. Même si<br />

d‘aucuns estiment qu‘il faut des méthodes<br />

culturellement acceptables, il est démontré<br />

que les bonnes vieilles pratiques<br />

traditionnelles ont montrées leurs limites.<br />

LES CHIFFRES PARLENT D‘EUX MEME<br />

Selon l‘EDS-MICS 2<strong>01</strong>1, le ratio de la mortalité<br />

maternelle est estimé à 782 décès<br />

maternels pour 100 000 naissances vivantes,<br />

près d‘un enfant sur dix meurt<br />

avant son cinquième anniversaire, ¼ des<br />

adolescentes de 15 à 19 ans ont déjà eu<br />

une naissance ou sont enceintes pour la<br />

1 ère fois et près d‘une femme sur quatre<br />

utilise une méthode de contraception. Le<br />

MINSANTE a donc décidé le repositionnement<br />

de la PF dans la politique générale<br />

de la santé en vue d‘accélérer la réduction<br />

de la mortalité maternelle et infantile.<br />

Il a donc été question de recentrer, systématiser<br />

et intensifier l‘approche et les activités,<br />

afin d‘obtenir un meilleur résultat<br />

et une durabilité augmentée. Les raisons :<br />

une forte croissance démographique qui<br />

exerce une pression considérable sur les<br />

ressources – l‘augmentation de la mortalité<br />

maternelle, néonatale et infantile – la<br />

sexualité précoce et le nombre élevé des<br />

grossesses non désirées et des avortements<br />

à risque – les violences basées sur<br />

le genre – la faible prévalence contraceptive<br />

etc.<br />

LES POUVOIRS PUBLICS N‘ONT PAS<br />

CROISE LES BRAS<br />

Les partenaires techniques tels que la<br />

GIZ appuient le MINSANTE dans la mise<br />

en œuvre des activités visant la réduction<br />

de la mortalité maternelle, néonatale et<br />

infantile. La GIZ à travers les délégations<br />

régionales de la santé publique renforce<br />

de façon continue les capacités organisationnelles<br />

et individuelles des prestataires<br />

de santé, veille à l‘harmonisation<br />

des coûts des contraceptifs, et la supervision.<br />

Elle veille aussi à une amélioration<br />

continue de la qualité de la formation<br />

théorique, pratique et clinique des sages-femmes<br />

et appuie la prise en compte<br />

au niveau stratégique.<br />

La mise sur pied d‘un plan stratégique<br />

de santé de la reproduction maternelle,<br />

néo-natale et infantile 2<strong>01</strong>4 - 2020, le<br />

plan stratégique 2<strong>01</strong>4 - 2020 de lutte<br />

contre la mortalité maternelle, néonatale<br />

et infanto-juvénile, le plan opérationnel<br />

de planification familiale 2<strong>01</strong>5 - 2020, le<br />

plan stratégique de la sécurisation des<br />

produits et la création l‘an dernier de huit<br />

nouveaux centres spécifiques à la santé<br />

de la reproduction de l‘adolescent, grâce<br />

à l‘appui de UNFPA sont d‘autres initiatives<br />

concourrant à l‘amélioration de la santé<br />

de la reproduction.<br />

UN PARTENARIAT FRUCTUEUX<br />

AVEC LA GIZ<br />

Avec le repositionnement de la PF, le projet<br />

d‘appui à la santé de la reproduction à<br />

travers le soutien qu‘il donne au MINSAN-<br />

TE a considérablement contribué à l‘augmentation<br />

de la prévalence contraceptive<br />

dans les régions cibles que sont : l‘Ouest,<br />

le Sud-Ouest, l‘Extrême Nord, et l‘Adamaoua.<br />

De 9% en 2<strong>01</strong>2, le taux de couverture<br />

contraceptive dans ces régions est<br />

passé à près de 14% en 2<strong>01</strong>6.<br />

Joseph KAPO, Agar MBIANDA<br />

Les contraceptifs oraux : pilules<br />

Les implants “Jadelle“<br />

Dispositif intra-utérin (DIU)<br />

Les injectables<br />

La planification familiale permet aux familles<br />

d‘atteindre le nombre souhaité<br />

d‘enfants et de déterminer quel sera<br />

l‘espacement des naissances. Elle consiste<br />

à utiliser des méthodes contraceptives<br />

et à traiter l‘infécondité.<br />

La promotion de la planification familiale<br />

et la garantie de l‘accès aux méthodes de<br />

contraception de leur choix pour les femmes<br />

et pour les couples sont essentielles<br />

si l‘on veut assurer le bien-être et l‘autonomie<br />

des femmes tout en soutenant la<br />

santé et le développement des communautés.<br />

En réduisant les taux de grossesses non<br />

désirées, la planification familiale permet<br />

de limiter le besoin de recourir aux avortements<br />

pratiqués dans de mauvaises conditions<br />

de sécurité.<br />

Diminuer les grossesses chez<br />

les adolescentes<br />

Les adolescentes qui sont enceintes sont<br />

davantage susceptibles non seulement<br />

de donner naissance à des bébés prématurés<br />

ou d‘un faible poids à la naissance<br />

mais aussi de développer des complications<br />

liées à l‘accouchement dont la plus<br />

grave est la fistule obstétricale.<br />

Les taux de mortalité néonatale sont plus<br />

élevés chez les bébés dont les mères sont<br />

des adolescentes. Nombreuses sont les<br />

adolescentes qui sont obligées d‘abandonner<br />

leur scolarité lorsqu‘elles tombent<br />

enceintes. Cela a des conséquences à<br />

long terme sur leur vie en tant qu‘individus,<br />

mais aussi sur leurs familles, leurs<br />

communautés et sur le développement de<br />

la nation toute entière.<br />

E.M.M.<br />

Les préservatifs masculins<br />

Le préservatif féminin, femidom<br />

Foto: By Ceridwen - Own work, CC BY-SA 2.0 fr<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6 6<br />

7<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


Halte aux rumeurs!<br />

Ce qu‘ils disent<br />

Ce qui est vrai<br />

Ce qu‘il faut connaître<br />

sur les droits sexuels<br />

et reproductifs ...<br />

Les pilules causent le cancer<br />

et rendent stérile<br />

Les pilules sont la cause de<br />

bébés anormaux et déformés...<br />

La prise des pilules est la cause<br />

de naissances multiples (jumeaux,<br />

triplets, quadrupléts, etc.)...<br />

Elles peuvent plus tôt protéger<br />

contre certains cancers génitaux<br />

comme les cancers de l‘ovaire, de<br />

l‘endomètre et du col utérin<br />

Aucun contraceptif n‘est la cause<br />

d‘enfants malformés.<br />

Les pilules n‘ont aucun effet sur<br />

la tendance vers les naissances<br />

multiples.<br />

Tous les êtres humains naissent<br />

libres et égaux en dignité et en<br />

droits, et doivent bénéficier d‘une<br />

égale protection devant la loi contre<br />

toute discrimination fondée sur leur<br />

sexe, leur sexualité ou leur genre.<br />

Toute personne a le droit à un<br />

environnement qui favorise l‘accomplissement<br />

des droits humains et<br />

des libertés fondamentales.<br />

Le DIU peut bouger et migrer<br />

dans le reste du corps.<br />

Les fils du DIU peuvent accrocher<br />

le sexe de l‘homme durant la<br />

relation sexuelle...<br />

Le DIU pourrit dans l‘utérus après<br />

une utilisation prolongée...<br />

Les contraceptifs (pilule,<br />

injectable) entrainent une<br />

prise de poids...<br />

Prendre la Pilule du lendemain<br />

équivaut à avoir un avortement...<br />

La contraception d‘urgence (CU)<br />

est efficace et permet d‘éviter<br />

une grossesse tout le temps...<br />

La contraception d‘urgence (CU)<br />

protège contre la grossesse et<br />

les infections sexuellement<br />

transmissibles…<br />

Le DIU ne se déplace pas dans<br />

le corps. Il reste en place jusqu‘à<br />

ce qu‘il soit enlevé par un<br />

personnel de santé bien formé<br />

Les fils du DIU ne peuvent pas<br />

accrocher le pénis, ni le blesser<br />

car ils sont souples et flexibles.<br />

Ils sont rarement sentis pendant<br />

la relation sexuelle.<br />

Le DIU est fait d‘un matériel qui<br />

ne peut pas se détériorer ou<br />

“pourrir”. Il perd simplement son<br />

efficacité comme contraceptif<br />

après 10 ans.<br />

Certaines femmes peuvent<br />

prendre du poids pendant<br />

l‘utilisation, elles doivent<br />

consulter un professionnel de<br />

la santé pour des conseils.<br />

La contraception d‘urgence (CU)<br />

empêche la rencontre entre<br />

le spermatozoïde et l‘ovule ou<br />

bien son implantation dans<br />

l‘uterus.<br />

La CU est une pilule d‘urgence.<br />

Elle doit être prise le plus tôt<br />

possible (72 h au plus tard après<br />

le rapport sexuel non ou mal<br />

protégé) pour qu‘elle soit efficace.<br />

Seuls les préservatifs, masculin<br />

ou féminin, offrent une double<br />

protection qui protège qussi<br />

contre les IST.<br />

Toute personne a le droit à la vie, la<br />

liberté et la sécurité de sa personne<br />

et de son intégrité corporelle.<br />

Toute personne a droit au respect de<br />

sa vie privée, ce qui est essentiel à<br />

l‘exercice de son autonomie sexuelle.<br />

Toute personne a la liberté et<br />

l‘autonomie personnelles à l‘égard<br />

de son corps, de sa sexualité et<br />

de sa reproduction.<br />

Toute personne a le droit d‘exercer<br />

sa liberté de pensée, d‘opinion et<br />

d‘expression en matière de sexualité.<br />

Toute personne a le droit à<br />

l‘information et à des services de<br />

santé conviviaux.<br />

Toute personne a le droit de jouir<br />

du meilleur état de santé physique<br />

et mentale.<br />

Toute personne a le droit de choisir<br />

de se marier ou non, de fonder une<br />

famille et de décider d‘avoir ou non<br />

des enfants, quand et comment.<br />

Toute personne a le droit d‘avoir<br />

accès aux mesures qui lui permettent<br />

d‘être capable de surveiller<br />

la mise en œuvre de ses droits et<br />

l‘accès à une réparation pleine<br />

et entière.<br />

Les études montrent que les pilules<br />

ne causent pas l‘infertilité ou ne<br />

diminuent les chances d‘une femme<br />

d‘être enceinte quand elle a cessé<br />

de les utiliser.<br />

Le LBY barre la voie aux maladies et<br />

grossesses précoces<br />

Le lycée bilingue de<br />

Yaoundé est l‘un des<br />

plus grands de la ville.<br />

Plus de 7000 élèves s‘y<br />

côtoient au quotidien et<br />

plusieurs activités les<br />

regroupent au sein des<br />

différents clubs.<br />

Le club santé est une initiative de l‘administration<br />

du lycée. Il s‘agit d‘outiller les<br />

élèves en matière de santé et faire d‘eux<br />

des pairs éducateurs pour leurs semblables.<br />

Ici 27 membres réguliers ont pour<br />

mission de définir une feuille de route et<br />

de veiller à sa réalisation. Pour l‘année<br />

scolaire qui s‘achève, le plan d‘action<br />

prévoyait de mener des campagnes de<br />

sensibilisation sur le VIH, le paludisme, la<br />

drépanocytose, le lavage des mains et les<br />

grossesses précoces.<br />

Deux fois par semaine, les membres se<br />

réunissent au courant de l‘année pour<br />

peaufiner les stratégies.<br />

Marches sportives, matchs de football,<br />

distributions gratuites de préservatifs<br />

et recensement des filles enceintes<br />

étaient à l‘ordre du jour cette année.<br />

Toutes ces actions ont été menées,<br />

avec l‘accompagnement du service<br />

des affaires sociales du lycée, les ser-<br />

vices des activités post et péri scolaires,<br />

et les infirmières affectées au lycée.<br />

Elles ont connu un grand succès.<br />

2000 préservatifs masculins ont été distribués<br />

aux élèves des classes de première<br />

et terminale. Dix cas de grossesses<br />

dont les auteurs sont parfois des chauffeurs<br />

de moto, des camionneurs, des<br />

hommes en tenu et des élèves des autres<br />

établissements, ont pu être enregistrés et<br />

suivis d‘après Bisse Céline, chef service<br />

des affaires sociales. La méthode de contraception<br />

préconisée ici est l‘abstinence,<br />

mais au cas où ce n‘était pas respecté,<br />

MOHAMADOU HOUSSENI, conseiller du<br />

Club Santé/Croix Rouge/K.O Palu, conseille<br />

justement le port du préservatif pendant<br />

le rapport sexuel. Pour cette année<br />

qui s‘achève, le club a bénéficié du soutien<br />

des “Synergies Africaines“ et espère<br />

voir le nombre d‘adhérents augmenter<br />

l‘année prochaine.<br />

E.M.M.<br />

Agar MBIANDA<br />

Vous connaissez peut-être une rumeur qui n‘est pas encore sur notre liste,<br />

écrivez-la à notre rédaction et nous nous ferons un plaisir de vous repondre.<br />

www.facebook.com/santerepro<br />

Quelques élèves pendant leur examen de sport. L‘élite en devenir du pays se trouve au sein des écoles.<br />

MOHAMADOU HOUSSENI, conseiller du Club Santé/ Croix Rouge/ K.O Palu<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

8 9<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


Les CMPJ, SOLUTION IDOiNE A L , INSERTION DES JEUNES<br />

Les centres multifonctionnels pour la promotion des jeunes „CMPJ“,<br />

naissent du décret du 4 mai 2005, portant organisation du Ministère de<br />

la Jeunesse et de l‘Education Civique. Les CMPJ viennent en réponse aux<br />

questions de l‘encadrement et de l‘insertion des jeunes dans le tissu<br />

socio professionnel du Cameroun.<br />

LES APPORTS DES ONG<br />

ET DE LA GIZ A TRAVERS<br />

LE PROJET PASAR<br />

La mobilisation pour l‘évènement a attiré beaucoup de jeunes. Les animateurs de JAPSSO ont chauffé l‘ambiance<br />

avec des questions quizz, des chansons et des informations éducatives sur les avantages de la planification familiale.<br />

L‘annonce que ce service sera bientôt accessible au sein des CMPJ a été appréciée<br />

Une campagne qui a pour but de changer l‘attitude et le comportement envers la sexualité doit être bien préparée.<br />

C‘est l‘une des grandes capacités de Gérald Mely, fondateur de JAPSSO, pétrie d‘expériences dans le domaine.<br />

LES MISSIONS<br />

Ces centres ont, entre autres missions, la<br />

responsabilité d‘offrir des dispositifs adéquats<br />

d‘activités socio-éducatives, socio<br />

culturelles, socio professionnels, socioéconomiques<br />

et sportives en faveur des<br />

jeunes.<br />

Les centres sont fonctionnels en même<br />

temps que les établissements scolaires,<br />

mais offrent un encadrement extra-scolaire.<br />

Ils sont utiles et ouverts à tout<br />

jeune ayant le souci d‘une meilleure insertion<br />

sociale, et la pratique des divertissements<br />

sains.<br />

DOMAINES D , INTERVENTIONS<br />

Si les domaines d‘interventions sont<br />

nombreux, la prévention et la lutte contre<br />

les endémies et les fléaux sociaux préoccupent<br />

les autorités à plus d‘un titre. Les<br />

IST et le SIDA, les grossesses précoces<br />

ont fait de la population jeune leur foyer<br />

d‘existence et de propagation. Les grands<br />

maux appelant les grands remèdes, des<br />

stratégies se sont mises en place, avec<br />

l‘implication du groupe cible.<br />

L‘équipe prépare la caravane pour mobiliser la communauté: affichage des posters et banderoles, installation des<br />

haut-parleurs et micros dans la voiture etc.<br />

Le gars, la Go,<br />

ASSURE TON AVENIR !<br />

Evite les grossesses précoces<br />

et indésirées !!<br />

Evite les IST, VIH et Sida car ça peut<br />

ruiner ta vie !<br />

Pour cela, rends-toi vite au Centre<br />

Multifonctionnel de Promotion de la<br />

Jeunesse de ta localité.<br />

Tu y trouveras :<br />

Des personnes ouvertes et<br />

acceuillantes ;<br />

Des moyens et méthodes<br />

d’éviter<br />

les grossesses indésirées,<br />

les IST, le VIH<br />

et le Sida.<br />

Cette publication a bénéficié<br />

de l’appui financier de la<br />

Deutsche Gesellschaft für<br />

Internationale<br />

Zusammenarbeit (GIZ)<br />

Gmbh.<br />

MINJEC<br />

Et tout ceci<br />

Exécuté par<br />

GRATUITEMENT<br />

ONG JAPSSO, agréée suivant l’Arrêté N°4<strong>01</strong>/A/MINATD/SG/DAP/SDLP/S du 12 décembre 2<strong>01</strong>4<br />

BP. 25048 Yaoundé - Cameroun ; Téléphone 242 67 51 39 / 6 99 23 84 78 / 6 79 50 80 19 Email japsso@yahoo.fr<br />

Site Web www.ong-japsso.org Facebook https://www.facebook.com/Japsso-Jeunesse-Active-867105809972637<br />

424 CMPJ existent sur le territoire national.<br />

Dans la région de l‘Ouest par exemple,<br />

on en dénombre 41, et cinq d‘entre<br />

eux ont été choisis pour implémenter des<br />

activités sur la PF. Mise en œuvre par<br />

l‘ONG JAPSSO, durant la période Novembre<br />

2<strong>01</strong>5 à Janvier 2<strong>01</strong>6, cette opération<br />

bénéficiait de l‘appui technique et financier<br />

du PASaR.<br />

Dans les villes de Bafoussam, Foumban,<br />

Bafang, Dschang et Mbouda, dont le total<br />

des jeunes adhérents dans les centres<br />

fait 339, les évènements sociaux et la<br />

communication de proximité ont permis<br />

de toucher en plus 2<strong>01</strong>88 jeunes de ces<br />

localités.<br />

Les dépliants, causeries éducatives, sonomobile,<br />

projections de films, etc. ont permis<br />

de se rapprocher des jeunes et de<br />

mieux renforcer leur connaissances en<br />

matière de santé de la reproduction. Des<br />

données de base sont en cours de finalisation,<br />

pour apprécier et évaluer l‘impact<br />

de ces actions menées.<br />

E.M.M.<br />

La musique de la sono-mobile attire les jeunes, curieux de connaitre l‘heure et l‘endroit de l‘évènement<br />

A l‘entrée de la salle les jeunes reçoivent un soda pour<br />

se rafraîchir pendant la causerie<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

10 11<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


Lafe, Lueur d‘Espoir<br />

Action de suivi et vaccination des nouveaux nés. Ce bâtiment est en construction, il manque encore des vitres et une<br />

cabine pour protéger les enfants contre le froid et le vent pendant les pèses<br />

A gauche:<br />

Les patients sont encouragés à s‘exprimer ouvertement et ils font régulièrement usage de cette boîte<br />

En bas:<br />

Le Médecin-chef avec son équipe concernée fait le tour de l‘hôpital chaque lundi, mercredi et vendredi matin<br />

pour assurer que les malades hospitalisés soient bien surveillés<br />

Lafe est un quartier du grand village<br />

Baleng que couvre l‘arrondissement de<br />

Bafoussam II, département de la Mifi<br />

dans la Région de l‘Ouest. Lafe Baleng<br />

est le nom de ce centre de santé qui fait<br />

le bonheur des populations riveraines et<br />

la fierté des personnels. Voici l‘histoire de<br />

Lafe, qui signifie en langue locale «le nouveau<br />

pays».<br />

Créé en 1935, le centre de santé de Lafe<br />

a acquis sa notoriété par sa particularité;<br />

c‘était, du temps où la lèpre a fait des ravages,<br />

une léproserie. Avec les avancées<br />

considérables du traitement de cette maladie<br />

dans notre pays, les pensionnaires<br />

se sont faits rares et en l‘an 2000, Lafe<br />

a évolué en Centre Médical d‘Arrondissement<br />

(CMA).<br />

Aujourd‘hui, Lafe reçoit tout type de<br />

malade et passe pour être l‘un des bons<br />

élèves de la promotion de la santé de la<br />

reproduction et de l‘amélioration de la<br />

qualité des services et des personnels.<br />

L‘apport des Fonds Régionaux et des autres<br />

composantes du PASaR, axé sur le<br />

soutien logistique, financier et le soutien<br />

dans la formation des prestataires y ont<br />

grandement concourrus.<br />

Des chefs de centre se sont succédés à<br />

Lafe, mais la rénovation se fait avec l‘arrivée<br />

en 2<strong>01</strong>1 du Dr. Michel NOUBOM,<br />

médecin biologiste, qui vient impulser un<br />

nouveau souffle, donner un nouvel élan<br />

et défaire la stigmatisation dont était<br />

victime le centre, du fait de l‘ancienne<br />

léproserie. Pour ce faire, le médecin a<br />

commencé par mettre le personnel en<br />

confiance en développant les champs<br />

communautaires de l‘hôpital. Etendu sur<br />

près de sept hectares de terrain, il a fallu<br />

pour des raisons d‘entretien, encourager<br />

la culture du maïs. Les champs de maïs<br />

s‘étendent à perte de vue et chaque nouveau<br />

personnel a droit à deux sillons.<br />

Après les collaborateurs, quelques-uns<br />

des bâtiments construits il y a 85 ans aujourd‘hui,<br />

ont été améliorés et une salle<br />

pour accueillir uniquement les femmes<br />

enceintes et les bébés à vacciner a été<br />

construite. Il y a eu une véritable révolution<br />

avec le licenciement des personnels<br />

non compétents, la création du poste de<br />

Surveillant Général Adjoint, une élaboration<br />

d‘un règlement intérieur.<br />

A Lafe, les boîtes à suggestions, le numéro<br />

de téléphone du chef de centre, les coûts<br />

de prestation, le circuit du patient, sont<br />

des informations affichées, accessibles à<br />

tous. La propreté de l‘enceinte, la gentil-<br />

La consultation de la planification familiale, à coté du<br />

champ de maïs, est située très proche de l‘entrée de<br />

l‘hôpital et permet une visite dans la discrétion<br />

A gauche:<br />

Dr. NOUBOM Michel, Médecin-chef depuis Juin 2<strong>01</strong>1<br />

En bas: M. WADO Etienne, qui a fait de ce centre le site<br />

de santé de la reproduction et Mme. FOKOU Yvonne,<br />

Surveillante Générale<br />

lesse des infirmières, la “tendresse“ de<br />

Mme. Guimo Cécile, la Major du service accueil,<br />

déjà quatre fois primée, la diligence<br />

et l‘efficacité dans la prise en charge, le<br />

sentiment de confiance en son docteur<br />

sont les qualités mises en avant à Lafe<br />

et appréciées par les malades et les familles.<br />

Certaines ont laissé leurs malades<br />

- guéris depuis longtemps - à la charge de<br />

l‘hôpital, comme il en est de ces six vieillards<br />

anciens malades de la lèpre.<br />

En dehors de ceux-là 96 patients de la<br />

tuberculose internés pour deux mois<br />

reçoivent leurs soins, ainsi que ceux du<br />

diabète grave et de plaies incurables.<br />

Tout ceci, et même la grande proximité<br />

d‘une école publique, construite en pleine<br />

enceinte, entre le pavillon des tuberculeux<br />

et les salles d‘hospitalisation, n‘a pas<br />

freiné l‘enthousiasme du Médecin-chef.<br />

Avec une équipe dynamique il a commencé<br />

à accueillir une trentaine d‘hommes et<br />

femmes par jour pour les consultations<br />

prénatales et environ sept pour la PF. Les<br />

visites suivies des insertions sont très souvent<br />

respectées, auquel cas, Mme. Massu<br />

Béatrice relance les patients irréguliers.<br />

L‘adhésion des partenaires se fait plus<br />

facilement avec la complicité de Béatrice<br />

qui établit un climat de sérénité avec<br />

ses patientes, de sorte que les rapports<br />

à l‘endroit des conjoints favorisent leur<br />

venue au centre.<br />

De janvier à mars 2<strong>01</strong>6, 38 Jadelles ont<br />

été insérées, 2 DIU, 14 femmes sous<br />

pilules, 35 injectables, 1230 préservatifs<br />

masculins et féminins distribués.<br />

Le personnel médical rassure que les<br />

résultats auraient pu être plus intéressant<br />

si des dotations en fauteuils roulants, en<br />

brancards, en lits et en bâtiments arrivaient.<br />

Lafe ne serait pas seulement une<br />

lueur d‘espoir.<br />

E.M.M.<br />

Chef Service PF, Mme. MASSU Béatrice.<br />

Une ambiance presque familiale facilite la<br />

communication sur les sujets intimes<br />

Les patients de la tuberculose partagent solidairement la nourriture distribuée<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

12 13<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


LA QUESTION DU GENRE<br />

Le Cameroun a signé plusieurs chartes et conventions liées à l‘approche genre.<br />

Les pouvoirs publics, en partenariat avecdes<br />

ONG et associations de défense des<br />

droits de l‘homme ont aménagé dans la<br />

législation et les entreprises publiques<br />

et privées des espaces favorables à une<br />

meilleure prise en compte et un meilleur<br />

encadrement de la gent féminine.<br />

Des actions pour sensibiliser la communauté<br />

sur le genre et sur la nécessité de<br />

son implication dans la gestion de la chose<br />

publique et à son arrimage aux nouvelles<br />

données se sont multipliées. La<br />

femme, jadis considérée comme le sexe<br />

faible, a désormais plus d‘une raison de<br />

se sentir comme l‘égale de l‘homme à<br />

part entière.<br />

Elle prend ses responsabilités parce que<br />

mieux outillée que par le passé, à accompagner<br />

l‘homme et son mari au développement<br />

de la famille et de la nation toute<br />

entière. Ce n‘est plus une curiosité de<br />

compter les femmes aux hauts et sensibles<br />

postes de responsabilité de notre pays.<br />

Qu‘à cela ne tienne, les barrières sont<br />

profondément implantées et le matériel<br />

de leur destruction à la garde de<br />

l‘homme. Il est alors question de négocier<br />

la récupération de ces engins de combat<br />

et non de guerre pour que les injustices,<br />

les discriminations et humiliations liées<br />

au sexe disparaissent totalement.<br />

La femme, porteuse d‘enfants parce<br />

que physiologiquement créée pour, n‘aurait-elle<br />

pas le droit de choisir quand,<br />

comment et combien d‘enfants est-ce<br />

qu‘elle pourrait mettre au monde ?<br />

Le législateur camerounais a prévu que<br />

oui. Les us et coutumes disent que non.<br />

“Le corps de la femme et tout ce qui s‘y<br />

trouve appartiennent à l‘homme qui l‘a<br />

épousée.“<br />

La planification familiale vient donner à<br />

la femme un outil en plus de ceux qui lui<br />

ont été cédés. Elle vient la rendre apte et<br />

utile à sa famille, tant il est vrai qu‘une<br />

femme qui décède en couche, qui perd<br />

les enfants en accouchant ou devient<br />

inapte du fait d‘une sexualité non maîtrisée,<br />

c‘est un destin tragique pour elle<br />

même, une perte pour toute la famille et<br />

une véritable perte pour la nation. Une<br />

femme qui n‘est pas en bonne santé ne<br />

fait pas briller le soleil dans la maison.<br />

Le consensus est toujours recherché<br />

parce qu‘évidemment, il faut préserver<br />

d‘abord la santé de la mère et par cela<br />

l‘intérêt supérieur de la famille.<br />

La femme peut se mettre sous une<br />

méthode de PF sans que cela soit un<br />

manquement juridique à ses engagements<br />

conjugaux. C‘est un droit auquel<br />

toutes les femmes devraient avoir accès,<br />

autant que la femme camerounaise. Le<br />

choix du nombre d‘enfants dans un couple<br />

est un consensus et non pas une décision<br />

que seul doit prendre l‘homme.<br />

E.M.M.<br />

These nine girls of GHS Ngusi are still children and already<br />

mothers. After having a discussion with the young mothers<br />

on how to regain self-confidence and be ambassadors for<br />

NGUSI : BEST PRACTICES<br />

Over 800 students of the government<br />

high school Ngusi have been sensitized<br />

on the benefits of abstinence and safe<br />

sex practices. This was during a one day<br />

sensitization campaign on teen pregnancy<br />

prevention, organized and funded<br />

by the Center for Media and Strategic<br />

Communication - CMSC. The campaign<br />

took place in the GHS school campus on<br />

march the 7th 2<strong>01</strong>6.<br />

Ngusi is one of the villages in the south<br />

west region of Cameroon with a heavy<br />

burden of teen pregnancy and early childbearing.<br />

change in their school environment, they decided to create<br />

a Moms‘ Club. The girls will be empowered to educate their<br />

peers on sexual and reproductive health issues, and will<br />

Found in Tombel sub division, the village<br />

is cosmopolitan and has a population<br />

of about 6 000 people whose principal<br />

activity is farming. Most of the teenage<br />

girls in the village come from poor and uneducated<br />

families. There is no sex dialogue<br />

with parents and elder siblings at<br />

home, neither with teachers and counselors<br />

in school because sex is considered<br />

a taboo subject in the community. So<br />

the teenagers get sexual and reproductive<br />

health information from unqualified<br />

sources, especially from their friends.<br />

In the government high school Ngusi, five<br />

pregnancy cases have been recorded<br />

this academic year (two in form one, one<br />

in form two, and two in form five) three<br />

of them have dropped out of school. Two<br />

have stayed because they are in the examination<br />

class.<br />

It is within this context that CMSC organized<br />

the awareness campaign. The objective<br />

of the campaign was to increase<br />

knowledge about safe sex practices and<br />

the benefit of delaying the onset of sexual<br />

activity, and how that relates to health and<br />

wellbeing. It also aimed to motivate the<br />

girls to feel that safe sex and abstinence<br />

are social norms and behaviors they can<br />

perform. CMSC wants to enable the young<br />

girls of Ngusi to begin to practice abstinence<br />

or safe sex.<br />

also be trained in skills that would give them financial autonomy.<br />

By doing so, they will be able to provide basic needs<br />

for themselves and their babies.<br />

The sensitization campaign began with a<br />

parade through the village by motorbike<br />

riders who are said to be largely responsible<br />

for getting the girls pregnant. The<br />

caravan‘s first stop was at the Ndibenjock<br />

health center, two kilometers away from<br />

Ngusi, where six teenagers have delivered<br />

since January last year. The campaign<br />

Team made a stop-over at the market<br />

square and distributed some male and<br />

female condoms to buyers and sellers.<br />

Most of them were seeing the female condom<br />

for the first time.<br />

After watching a video tool designed for<br />

the campaign, the students identified peer<br />

pressure, ignorance, poverty and lack of<br />

parental guidance as reasons why young<br />

people engage in early dating and unsafe<br />

sex. They also identified pregnancy,<br />

school dropout, STDs and HIV as the consequences<br />

of unsafe sex.<br />

The lives of these young mothers may not<br />

be the same again. But they are moving<br />

on with courage and determination never<br />

to repeat the same mistakes. They definitely<br />

need policy and community support.<br />

Alice TATAH, CMSC, Yaoundé<br />

Journée internationale pour<br />

l‘élimination de la fistule obstétricale:<br />

Dans sa résolution du 5 mars 2<strong>01</strong>3, l‘Assemblée<br />

Générale des Nations Unies a décidé de proclamer<br />

le 23 mai Journée internationale pour l‘élimination de<br />

la fistule obstétricale, afin d‘intensifier considérablement<br />

les mesures pour éradiquer ce problème.<br />

Qu‘est-ce que la fistule obstétricale ?<br />

La fistule obstétricale est une lésion liée à l‘accouchement.<br />

Durant un accouchement prolongé sans assistance, la pression<br />

constante de la tête du bébé sur l‘os pelvien de la mère endom-<br />

© UN Photo/Tim McKulka<br />

23.5.2<strong>01</strong>6<br />

mage les tissus mous, créant un trou — ou fistule — entre le vagin<br />

et la vessie et/ou le rectum. La pression arrête l‘afflux du sang<br />

dans le tissu qui se nécrose. En fin de compte, l‘élimination du<br />

tissu nécrosé laisse une fistule qui provoque une fuite constante<br />

d‘urine et/ou de matières fécales par le vagin.<br />

Les femmes ressentent de la honte et sont victimes d‘une<br />

discrimination sociale. Elles ont aussi des problèmes de santé.<br />

La fistule obstétricale est l‘un des exemples les plus révélateurs<br />

de l‘inégalité d‘accès aux soins de santé maternelle et, jusqu‘à<br />

récemment, l‘un des plus cachés.<br />

Que faut-il faire ?<br />

Le meilleur moyen d‘éliminer la fistule obstétricale est de la prévenir.<br />

Les interventions de nature à protéger la santé des femmes<br />

sont bien connues, fortes efficaces et accessibles pour un<br />

coût raisonnable. Il serait possible de réduire très sensiblement la<br />

mortalité maternelle si chaque femme avait accès à des services<br />

de santé sexuelle et procréative de bonne qualité notamment à la<br />

planification familiale, à des soins prénataux, à un personnel qualifié<br />

à l‘accouchement dont des sages-femmes formées, des interventions<br />

obstétriques d‘urgence de bonne qualité et aux soins<br />

aux nouveau-nés.<br />

À long terme, la prévention exige aussi d‘affronter les inégalités<br />

sociales et économiques sous-jacentes au moyen d‘initiatives<br />

visant à éduquer et autonomiser femmes et filles, à enrichir leurs<br />

perspectives de vie et à retarder l‘âge du mariage et de la première<br />

grossesse.<br />

Pour savoir plus: www.fistules.org<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

14 15<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


C‘est arrivé ...<br />

Parler de sexualité entre jeunes est très<br />

courant aussi au Cameroun. On évoque<br />

les règles, les garçons, le sexe sans ambages.<br />

À l‘aise dans les échanges d‘expériences,<br />

lesquelles forgent en bien ou<br />

en mal notre éducation sexuelle. Une<br />

éducation à laquelle les parents sont très<br />

souvent réfractaires.<br />

Silvie nous raconte.<br />

J‘ai osé parler de sexualité<br />

avec mes parents.<br />

Avec mes premières règles à l‘âge de<br />

quinze ans, j‘ai dû me débrouiller toute<br />

seule, tellement j‘avais honte d‘en parler<br />

à maman. Elle non plus ne m‘a jamais<br />

demandé comment s‘est arrivé.<br />

Un jour, j‘ai décidé de parler de sexe avec<br />

mes parents. Je ne l‘avais jamais fait<br />

avant. Donc j‘avais la trouille et je me suis<br />

réveillée stressée. J‘avais vraiment peur<br />

de les mettre mal à l‘aise ou qu‘ils se<br />

fassent une mauvaise opinion de moi.<br />

ça fait 20 minutes que je suis dans le<br />

salon avec maman et je n‘arrive pas à<br />

aborder le sujet. Elle est en train de suivre<br />

son émission préférée à la télé et comme<br />

je n‘en peux plus, je me lance avec mes<br />

questions.<br />

„Dis maman, pourquoi tu ne nous parles<br />

jamais de sexe ?“<br />

Oh là là ! Ma petite maman est très<br />

gênée, la télé tourne il se passe quelques<br />

secondes qui me semble une<br />

éternité. Et puis elle finit par répondre :<br />

“Parce que je ne pense pas que ce soit<br />

nécessaire.“<br />

„Mais pourtant quand j‘ai eu mes règles<br />

tu ne m‘en a pas parlé.“<br />

„Ah ! Je pensais que comme tu es instruite,<br />

tu étais déjà au courant, tu avais<br />

15 ans, donc je pensais que tu savais, ta<br />

grande sœur les a eues plus tôt, je lui en<br />

avais parlé.“<br />

„Et toi, tu en parlais avec grand-mère ?“<br />

„Oui de façon indirecte. Elle me disait de<br />

faire attention avec les garçons pour ne<br />

pas gâcher mon avenir.“<br />

„Tu ne penses pas que tu aurais pu me<br />

prévenir des risques avec les garçons ?“<br />

L‘ambiance était à couper au couteau,<br />

maman élude le sujet, pourtant j‘ai 25<br />

ans et un petit ami qu‘elle connait bien<br />

depuis quatre ans. Le fait pour elle et<br />

papa de nous avoir donnés une famille<br />

exemplaire doit suffire à nous montrer la<br />

voie. Papa fait son entrée dans le salon,<br />

peut-être devrais-je saisir l‘occasion de lui<br />

dire ce dont maman et moi nous parlions.<br />

Il a affirmé préférer en parler à mes frères.<br />

Je ne crois pas qu‘il l‘ait souvent fait.<br />

Finalement, plus de peur que de mal, mes<br />

parents ne l‘ont pas dit, mais j‘ai bien vu<br />

qu‘ils étaient très mal à l‘aise. Moi aussi<br />

d‘ailleurs, mais ça m‘a fait beaucoup de<br />

bien d‘oser briser la glace. Je remercie<br />

mes parents de m‘avoir écoutée et ce<br />

n‘est que partie remise.<br />

E.M.M.<br />

Ma deuxième chance<br />

Je remercie la bonté divine pour cette<br />

seconde chance que la vie me donne.<br />

Diane est mon prénom, je vais vous raconter<br />

ce qui m‘est arrivée à mes 16 ans:<br />

Ainée d‘une fratrie de six enfants, je suis<br />

née dans la précarité la plus insoupçonnée.<br />

Dans le souci de me donner la<br />

chance d‘un meilleur encadrement scolaire,<br />

ma tante m‘a prise du village pour<br />

Yaoundé. J‘ai été inscrite en classe de<br />

3 eme comme redoublante. J‘ai vite fait la<br />

connaissance d‘Hervé, 27 ans, chauffeur<br />

de profession. Une passionnante histoire<br />

d‘amour est née suivie des rapports<br />

sexuels non-protégés et il n‘a pas fallu<br />

longtemps pour que je tombe enceinte.<br />

Je m‘apprêtais à avoir deux diplômes<br />

Une fois au courant de mon état, la famille<br />

et ma tante particulièrement, est<br />

entrée dans une colère noire. Même<br />

l‘obtention du BEPC n‘y a rien changé.<br />

Elle a décidé de me renvoyer au village<br />

pour l‘accouchement et je me suis enfuie<br />

pour m‘installer chez mon gars. La<br />

vie y était difficile entre les moqueries<br />

du quartier et le regard foudroyant de la<br />

tante. J‘ai finalement accouché d‘une fille<br />

et mon bébé était tout le temps malade.<br />

Mon gars avait du mal à gérer la situation,<br />

le résultat a été sans appel. Ma fillette<br />

finalement n‘a pas survécu.<br />

Un malheur ne vient jamais seul<br />

Après la mort du bébé, Hervé est tombé<br />

gravement malade: Infection pulmonaire.<br />

Des examens ont établi sa séropositivité.<br />

Il a été interné à l‘hôpital Jamot de<br />

Yaoundé et mis sous traitement. J‘étais<br />

désemparée. Moi aussi j‘ai fait le test toutes<br />

fois, il a toujours été négatif. Ma relation<br />

avec Hervé n‘a pas survécu à tous<br />

ces événements et nous nous sommes<br />

séparés. Aujourd‘hui ma famille me donne<br />

une seconde chance. Elle m‘offre une formation<br />

en informatique. Sortie de cette<br />

malheureuse expérience, je suis plus<br />

que jamais déterminée à être plus responsable<br />

à faire les bons choix et à bien<br />

gérer ma sexualité.<br />

Ghislain NDONGO<br />

• Je veux utiliser une méthode pour ne pas tomber enceinte, mais toutes mes<br />

camarades disent que c‘est une affaire de vielles femmes. Elles me découragent.<br />

Utilise une méthode de contraception si tu es sexuellement active pour éviter les<br />

grossesses non désirées aboutissant aux avortements à risque. Il faut savoir ceci:<br />

l‘acte sexuel peut avoir pour conséquence la grossesse, ce n‘est pas seulement<br />

un acte de plaisir. Si tu n‘es pas prête à assumer une lourde responsabilité qu‘est<br />

d‘avoir un enfant, tu utilises un contraceptif. Une méthode de planification est la<br />

meilleure solution surtout conseillée par un personnel formé.<br />

• Le préservatif féminin n‘est pas agréable à la vue pourtant, mon partenaire<br />

refuse d‘utiliser le masculin. Que faire ?<br />

Il faut d‘abord chercher à comprendre pourquoi refuse-t–il. Peut-être qu‘il n‘arrive<br />

pas à maintenir l‘érection longtemps. S‘il n‘y a rien qui empêche dis-lui qu‘il n‘a<br />

pas besoin de regarder le condom, tu iras le porter au toilette quand vous serez<br />

couchés, il sera déjà en place. C‘est un condom qui protégé le plus contre les IST<br />

et la grossesse quand il est bien utilisé.<br />

• J‘aime mon petit ami. Il me demande de le lui prouver en tombant enceinte. J‘ai<br />

peur pour mon avenir. Et s‘il me quittait ?<br />

Rassure le, et demande-lui de commencer par t‘épouser si vous vous sentez prêts.<br />

Pas de charrues avant les bœufs.<br />

• J‘ai 32 ans et je ne suis jamais tombée enceinte. Suis-je stérile ?<br />

Il faut consulter un gynécologue qui investiguera et explorera certains éléments.<br />

Par exemple: As-tu eu des rapports pendant tes moments féconds, comment se<br />

comporte ton cycle ou ovules-tu régulièrement ... ?<br />

• J‘ai envie de faire mes quatre enfants en sept ans et arrêter l‘accouchement. Je<br />

pourrais ainsi mieux m‘occuper de moi et de ma carrière. Mon mari est d‘accord.<br />

Mais non, il faut respecter le repos inter génésique. Il faut au moins deux ans entre<br />

deux naissances. Il y a plusieurs avantages pour un espacement plus grand des<br />

naissances. La santé de la mère peut se stabiliser et plusieurs enfants en âge<br />

rapproché sera plus de charge de travail.<br />

Le 25 Septembre 2<strong>01</strong>5, les États membres de l‘ONU ont adopté un nouveau programme<br />

de développement durable, qui comprend un ensemble de 17 objectifs mondiaux pour<br />

mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l‘injustice et faire face au changement<br />

climatique d‘ici à 2030. Le Cameroun est membre de l‘ONU depuis 20 septembre 1960.<br />

Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé<br />

et promouvoir le bien-être de tous à tout âge<br />

Donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous<br />

les âges est essentiel pour le développement durable. Des progrès sensibles ont été<br />

accomplis dans l‘accroissement de l‘espérance de vie et la réduction de certaines<br />

causes majeures de la mortalité maternelle et infantile.<br />

SANTERepro, vraiment, j‘ai un problème ...<br />

• J‘ai 40 ans, je suis mère de cinq enfants et je voudrais pratiquer la PF.<br />

J‘opte pour le norplant parce que je ne veux plus accoucher, mais mes amis<br />

me le déconseillent.<br />

Le norplant est une méthode de longue durée très efficace au cout abordable,<br />

mais il a été remplacé par d‘autres implants, tel que Jadelle pour cinq ans et<br />

implanon pour trois ans. Cette méthode est efficace trois jours après l‘insertion,<br />

Vous ne pouvez pas utiliser l‘implant si vous avez des antécédents d‘hépatite<br />

ou de maladie du foie, une hypertension supérieure à 160-80, trombo phlébite,<br />

si vous prenez les médicaments contre l‘épilepsie, la tuberculose et certains<br />

ARV (Anti Rétro Viraux). Avec des contre-indications pareilles il vaut mieux<br />

considérer un DIU et faire une consultation PF dans un centre de santé.<br />

• Mon bébé a huit mois et depuis sa naissance je n‘ai pas mes règles.<br />

Est-ce normal?<br />

Il faut que tu t‘assures en faisant le test de grossesse que tu n‘es pas enceinte.<br />

A part ça ton corps peut avoir besoin d‘un peu de temps pour retrouver son<br />

rythme normal.<br />

• A partir du 2 eme trimestre de mes grossesses j‘ai de violentes brûlures<br />

d‘estomac. On me dit que ce sont les cheveux de l‘enfant qui poussent, mais<br />

çà finit seulement à l‘accouchement. J‘ai peur d‘être encore enceinte.<br />

L‘enfant est dans l‘utérus qui est comme une poire dont le fond est renversé<br />

vers le haut. Il n‘y a aucune communication avec l‘estomac. C‘est la compression<br />

de l‘utérus qui gagne l‘espace, refoule et déplace tout ce qui fait remonter<br />

l‘acide chlorhydrique et autres secrétions. Ceci donne une sensation de brûlure.<br />

• Mon amie est sous pilule depuis un an. J‘ai vu que çà lui allait bien et moi aussi<br />

j‘en ai acheté à la pharmacie. Je prends beaucoup de poids. Dois-je arrêter?<br />

Pour le choix d‘une méthode il faut se faire consulter par un prestataire<br />

formé qui, selon le choix de la méthode et tes préoccupations personnelles<br />

vérifiera l‘éligibilité; par exemple si tu ne souhaites pas gagner ou perdre le<br />

poids, il ne sera pas souhaitable de prendre des pilules dosées fortement en<br />

progestatifs. Il te sera conseillé une méthode non hormonale comme le<br />

Dispositif Intra Utérin, en bref DIU.<br />

Marthe Odette ABESSOLO, Infirmière<br />

Les Tantines ne<br />

sont pas loin ...<br />

Nous sommes un réseau essentiellement<br />

constitué de victimes-acteurs. Cela signifie<br />

qu‘il s‘agit des actrices qui mènent un<br />

combat dont elles ont la maitrise parce<br />

qu‘elles ont été des victimes. Elles maitrisent<br />

les questions dont elles parlent par<br />

expérience de vie et décident de lutter<br />

pour que ce qui leur est arrivé n‘arrive<br />

pas aux autres. C‘est la particularité du<br />

RENATA, car contrairement à d‘autres associations,<br />

nos acteurs sont d‘abord des<br />

survivants (personnes ayant surmonté<br />

leurs problèmes) qui peuvent mieux<br />

défendre une cause.<br />

Dans la continuité du jubilé de ses<br />

10 ans d‘existence, le RENATA continue<br />

son combat contre :<br />

• Les violences basées sur le genre<br />

• Les grossesses précoces,<br />

• Les IST/VIH/SIDA,<br />

• La mortalité maternelle et infantile<br />

Contacts du Réseau :<br />

E-mail : renatantines@yahoo.com<br />

FB : www.facebook.com/RENATANTINE<br />

Tel. : (+237) 242 <strong>01</strong> 34 73<br />

675 25 28 85<br />

699 48 71 54<br />

Vous aussi,<br />

vous avez<br />

des questions ?<br />

Réjoignez-nous<br />

à l‘adresse<br />

ci-dessous.<br />

www.facebook.com/santerepro<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

16 17<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


LE DIABETE, UN TUEUR SILENCIEUX<br />

L‘OMS a pour la dernière journée mondiale<br />

de la santé, fait un focus sur le diabète.<br />

Le thème retenu était « soyons plus forts<br />

que le diabète ». L‘intérêt porté par la<br />

communauté est à dessein. Les chiffres<br />

sont alarmants. Ils ont quadruplés en 34<br />

ans. Allant de 108 millions à 422 millions<br />

en 2<strong>01</strong>4.<br />

Comprendre le diabète<br />

Le diabète est une maladie chronique<br />

qui survient lorsque le pancréas ne produit<br />

pas assez d‘insuline, ou lorsque<br />

l‘organisme n‘est pas capable d‘utiliser<br />

efficacement l‘insuline qu‘il produit. Là on<br />

parle d‘hyperglycémie, parce que le taux<br />

de sucre est élevé dans le sang. C‘est un<br />

trouble de l‘assimilation de l‘utilisation et<br />

du stockage des sucres.<br />

L‘insuline est la substance qui permet au<br />

glucose de pénétrer dans les cellules de<br />

l‘organisme : muscles, tissus adipeux et<br />

le foie, oû il va être transformé et stocké.<br />

Lorsque ce système ne fonctionne pas,<br />

vous êtes diabétique.<br />

Comment le savoir<br />

Le diabète se détecte par une prise de<br />

sang, pour apprécier le dosage de la glycémie<br />

à jeun. Par ailleurs, une soif intense,<br />

des urines abondantes, un amaigrissement<br />

rapide en sont les symptômes.<br />

Si après examen, la glycémie est égale<br />

ou supérieure à 1,2 g/L à deux reprises<br />

ou égale ou supérieur à 2 g/l à n‘importe<br />

quel moment de la journée, vous êtes<br />

diabétique.<br />

Il existe deux grands types de diabète<br />

On distingue plusieurs types de diabète et<br />

principalement deux. Le diabète de type 1<br />

et le diabète de type 2.<br />

Le diabète de type 1<br />

Il est habituellement découvert chez les<br />

personnes jeunes : enfants, adolescents,<br />

jeunes adultes. Ici, à cause des dysfonctionnements<br />

du pancréas, les sucres<br />

ne pouvant plus entrer dans les cellules<br />

retournent dans le sang et élèvent le<br />

taux de glucose.<br />

Les causes<br />

En dehors de la prédisposition génétique,<br />

les autres causes sont mal connues et les<br />

facteurs environnementaux seraient également<br />

à prendre en considération.<br />

Le traitement<br />

Pour y remédier, la seule solution est<br />

d‘apporter à l‘organisme ce qui lui manque<br />

pour son fonctionnement : l‘insuline.<br />

Il peut-être administré soit par injection,<br />

soit par un appareil portable, implantable<br />

qui administre l‘insuline en continu.<br />

Diabète de type de type 2<br />

Si pour le type 1 le facteur héréditaire<br />

est moins prépondérant, pour le type 2,<br />

les taux liés à l‘hérédité sont plus importants.<br />

Il est donc utile de connaitre son<br />

arbre généalogique et par conséquent<br />

son patrimoine génétique. Ce type apparait<br />

la plupart des fois chez les personnes<br />

de plus de 40 ans. Sournois et indolore,<br />

il peut se dissimuler pendant plusieurs<br />

années dans l‘organisme cinq à dix ans<br />

parfois s‘écoulent entre l‘apparition des<br />

premières hyperglycémies et le diagnostic.<br />

Les causes<br />

La principale cause est d‘origine génétique.<br />

Le surpoids, l‘obésité, le manque<br />

d‘activité physique également. Ici, deux<br />

hypothèses peuvent venir en explication.<br />

Soit le pancréas fabrique toujours l‘insuline,<br />

mais pas assez par rapport à la glycémie.<br />

Soit cette insuline agit mal.<br />

Le traitement<br />

Il est conseillé de réorganiser son alimentation,<br />

puis de pratiquer des exercices<br />

physiques. On peut évoluer jusqu‘au traitements<br />

anti-diabétique oraux ou injectables.<br />

Et si on parlait des complications ?<br />

Le but des traitements est de normaliser<br />

la glycémie. Les hyperglycémies répétées<br />

et prolongées entrainent à long terme<br />

une altération des nerfs et des vaisseaux<br />

sanguins présents dans le corps. Le patient<br />

peut aller jusqu‘à la cécité, les infarctus,<br />

les accidents cardio-vasculaires, des<br />

troubles de l‘érection, insuffisance rénale,<br />

ulcères des pieds pouvant aller à des<br />

amputations. Le diabète est une maladie<br />

qui se soigne très bien mais ne guérit pas.<br />

Qu‘est-ce qu‘on peut faire<br />

pour éviter le diabète?<br />

Il est conseillé de limiter la consommation<br />

de produits sucrés, car ils provoquent<br />

une forte augmentation de la glycémie. Il<br />

faudrait également limiter la consommation<br />

du sel de table et du «sel caché» présent<br />

dans les aliments. Il faudrait boire<br />

suffisamment d‘eau par jour et de façon<br />

régulière car notre corps est composé à<br />

plus de 70% d‘eau, l‘eau étant la seule<br />

boisson indispensable.<br />

Le plus efficace à cet égard est de faire<br />

au moins une fois par jour 30 minutes au<br />

minimum une activité physique (marche<br />

rapide, monter les escaliers, utiliser toute<br />

occasion de la vie courante pour faire<br />

de l‘exercice physique…) ou trois fois par<br />

semaine au moins une heure de sport<br />

(footing, cyclisme, fitness, sports collectifs<br />

…) pour aider à réguler la glycémie et<br />

éviter le diabète.<br />

E.M.M.<br />

Medical care – it is important to<br />

attend all four prenatal visits!<br />

Proper prenatal medical care is essential<br />

to avoid risks and it should start as<br />

soon as you know you are pregnant. There<br />

are monthly visits* from week one to<br />

week 28, fortnightly visits from the 28 th<br />

till the 36 th week and weekly visits until<br />

delivery, but if you feel something strange<br />

happening don‘t hesitate to call your<br />

health care provider right away. But even<br />

if everything seems to be quite normal,<br />

four visits during pregnancy are strongly<br />

advised.<br />

Exercising is also important<br />

during pregnancy.<br />

Because it is good for the baby, it prevents<br />

too much weight gain which could<br />

otherwise lead to a miscarriage. At least<br />

30 minutes of exercise a day at home or<br />

if possible in a dedicated centre is good.<br />

For example lift some light dumbbells<br />

while sitting on the floor in order to improve<br />

your posture. This is important<br />

because when the baby starts growing you<br />

will start slouching because of the weight,<br />

so in order to prevent back-pain and<br />

sciatic problems exercise regularly. Other<br />

common activities include swimming if<br />

Si le système de santé<br />

connait des défaillances au niveau<br />

des pratiques médicales, il faut reconnaitre<br />

que la responsabilité dans le problème de mortalité<br />

maternelle est une responsabilité partagée. Il est essentiel<br />

ChaCun a sa responsabilité<br />

de dire que les femmes ont un rôle à jouer dans le cadre de la<br />

prévention. Commençons! La qualité de l‘hygiène de vie est une<br />

des causes prioritaires, notamment au niveau de l‘assiette.<br />

Que mangeons-nous ?<br />

La malnutrition il faut le dire est un problème national. Durant la grossesse,<br />

c‘est un facteur favorisant l‘implantation des dysfonctionnements tels que<br />

les maladies hypertensives, le diabète de grossesse et bien d‘autres causes de<br />

mortalité maternelle. Les habitudes en cuisine et à table sont donc appelées<br />

à évoluer. La diminution de la consommation du sel, la diminution de la<br />

consommation des sodas, une préférence pour la consommation de<br />

l‘eau avant et après les repas, la consommation régulière des fruits<br />

et des légumes et la pratique de la marche à pied, sont quelques<br />

résolutions qui peuvent inverser la donne.<br />

S‘engager en agissant !<br />

Chaque jeune fille doit devenir une ambassadrice de ces<br />

valeurs dans la famille, car c‘est à elle que revient<br />

très tôt la charge de faire à manger pour le reste de<br />

la famille. Bien manger est une action durable<br />

qui peut influencer favorablement la<br />

tendance.<br />

Victoria NOAH<br />

possible, since you won‘t feel the weight of<br />

the baby in the water.<br />

Eating right is very important<br />

during pregnancy.<br />

You should go over a proper diet with your<br />

doctor or your obstetrician, who will give you<br />

the kind of diet that suits you best. Indeed,<br />

not all pregnant women should eat the<br />

same way, it depends on their peculiarities.<br />

Of course there are certain types of food<br />

you should always avoid, including seafood<br />

high in mercury like swordfish, shark, king<br />

mackerel or tilefish; other types of foods to<br />

avoid are raw or undercooked foods (meat,<br />

poultry, fish and eggs) and unpasteurized<br />

foods. There are other types of foods that<br />

you should eat in very small quantities, so<br />

remember to keep yourself informed. Also,<br />

drink plenty of water, which is very important<br />

for both you and your fetus.<br />

Absolutely no smoking or<br />

alcohol drinking !<br />

Smoke is lethal for the fetus and can<br />

cause you very serious problems, so stay<br />

away from people who smoke and from<br />

smoking rooms. Various syndromes are<br />

associated to mothers who drink alcohol<br />

during pregnancy causing miscarriage or<br />

mental retardation in your baby, so not a<br />

single drop! Gain weight sensibly and<br />

gradually, otherwise your fetus and you<br />

can suffer from it.<br />

Don‘t starve yourself and don‘t eat too<br />

much: find the right balance. The best<br />

thing is to gain weight eating breads and<br />

grains, fresh fruits, cooked vegetables<br />

and meat high in protein. Remember<br />

to boost your calcium intake because if<br />

not your body will absorb calcium from<br />

your bones in order to form the baby. For<br />

example: eat at least six small meals a<br />

day mixing and matching foods.<br />

Stay away from anything that can contain<br />

toxic or chemical stuff, as this will alter<br />

your organism and the fetus too. Choose<br />

cleaning products made with natural components<br />

like lemon or vinegar instead of<br />

chemicals.<br />

Angela SARPONG, MHC Ghana<br />

* For ‚normal‘ pregnancies in Cameroon<br />

there are four prenatal care visits strongly<br />

recommended:<br />

1. Week 12 - 16<br />

2. Week 20 - 24<br />

3. Week 28 - 32<br />

4. Week 36 - 37<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6<br />

18<br />

19<br />

SANTE Repro | No 1 | Mai 2<strong>01</strong>6


Mortalité Maternelle Maternelle<br />

Mortalité<br />

Partir pour Mourir<br />

Sabine, 25 ans, est décédée en 2<strong>01</strong>5 de suite d‘un accouchement<br />

difficile. Laurraine, 26 ans, est décédée de suite de complication durant<br />

l‘accouchement. Son bassin trop étroit pour un bébé de quatre kilos ne<br />

lui permettait pas d‘accoucher par voie basse. Sa famille, trop démunie,<br />

n‘a pas eu les moyens de payer à temps pour une césarienne.<br />

Germaine, 34 ans, a quant à elle perdu la vie de retour chez elle après<br />

une forte hémorragie durant l‘accouchement. Faute de moyens pour<br />

payer les frais supplémentaires, elle est sortie de l‘hôpital aussitôt après<br />

la délivrance.<br />

Tellement de familles endeuillées peuvent s‘identifier à ces récits<br />

douloureux qui ont eu lieu dans la métropole de Yaoundé. Que dire<br />

alors des décès en zone rurale ? C‘est l‘effroi total. Des statistiques<br />

supérieures à ceux des accidents de la route. En fait d‘après les<br />

statistiques du DHS en 2<strong>01</strong>1, 7000 femmes auraient perdu la vie<br />

dans des conditions semblables à travers le Cameroun.<br />

C‘est le double mystère de la vie et de la mort. Les témoignages des<br />

proches de ces femmes sont unanimes : elles ont en général eu une<br />

grossesse sans problème et se sont rendues à la maternité par leurs<br />

propres moyens. D‘où vient-il que, parties pour donner la vie, elles<br />

perdent la leur ? Trop de femmes meurent chaque jour au Cameroun<br />

sur les tables d‘accouchement plongeant les familles dans la désolation.<br />

Les chiffres sont trop importants pour que ce problème de santé<br />

publique ne soit pas considéré comme un fléau social et mis au<br />

premier rang des préoccupations de chacun.<br />

Les familles ont besoin d‘explications pour faire leur deuil. Les hémorragies,<br />

l‘hypertension, le diabète sont juste la face visible de l‘iceberg.<br />

Victoria NOAH

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!