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Chambre Pâle #4

Et l'on retrouva le corps du géographe pendu à un hêtre, rouge de son eczéma, ballottant tranquillement dans la brise filtrée par les haies ; les ongles salis par ses dernières démangeaisons au téton et dans le pli de la région glutéale, son regard mort contemplait calmement, pour quelques heures encore, le relief mollement festonné, humide, du bocage qui l'avait amené là.

Et l'on retrouva le corps du géographe pendu à un hêtre, rouge de son eczéma, ballottant tranquillement dans la brise filtrée par les haies ; les ongles salis par ses dernières démangeaisons au téton et dans le pli de la région glutéale, son regard mort contemplait calmement, pour quelques heures encore, le relief mollement festonné, humide, du bocage qui l'avait amené là.

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Plis, croutes et zones humides.<br />

Plis, croutes, tu grattes.<br />

Plis, croutes, tu grattes, zone humide, ça saigne.<br />

Zone humide, ça saigne, t’étale, t’en as plein les doigts. Tu lèches.<br />

J’aime bien le goût du sang.<br />

T’étale, ça sèche. C’est moche.<br />

Tu frottes, tu caresses. Non, non.<br />

Tu crèmes, tu crèmes, tu crèmes,<br />

Tu crèves. Tu pourris de l’extérieur.<br />

T’as rien à dire. Tu sais rien dire.<br />

Plis, oui. Mais bosses, creux, plat, ça croûte. Tu te croûtes toute seule.<br />

T’arraches, tu grattes. C’est bon, ça fait moins mal. C’est chaud d’un coup, partout.<br />

Orgasme de la peau qui suinte.<br />

Putain de plis. Plus tu bouges, plus ça craque.<br />

Tes formes, ta douceur se délitent. Tu durcis, tu deviens cassante.<br />

Pourtant, c’est tout mou à l’intérieur.<br />

Ta peau se disloque, se refait, se bat pour te surprotéger. Te bat.<br />

Putain d’armure immonde.<br />

Rame, rame dans la marée de ton propre sang.<br />

Tu rêves d’une virginité qui n’a jamais existé.<br />

Sous le corps enduit de sang, tu rêves d’une blancheur lisse éclatante.<br />

Renaissance invisible sous la croûte.<br />

Rage brûlante qui m’étouffe.<br />

Marécages fumants.<br />

Cris ! Crève ! Meurs !<br />

Et vois s’extraire de tes chairs la lame suintante de tes faux remords !

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