IdéeEau 36

A C T U A L I T É S
Un génie végétal
pour de meilleures rivières
Quel est ce bon génie qui transforme des rivières sensibles à l’érosion et pauvres
d’un point de vue écologique en solides cours d’eau propices à accueillir une
biodiversité abondante et durable ? Il ne sort pas d’une lampe magique mais du
croisement entre plusieurs sciences et savoir-faire : il s’agit du génie végétal qui
permet, si l’on peut dire, de soigner les rivières avec des plantes.
Le Croult et le Petit Rosne sont deux
rivières de taille modeste. Peu
profondes, on y trouve qu’un très
faible écosystème, essentiellement composé
de la flore locale, et quelques insectes et
invertébrés. Le poisson est plus que rare,
voire inexistant. On l’a dit en introduction,
les pollutions y sont pour beaucoup. Mais
elles ne sont pas les seules en cause.
$Au bout de l’avenue du Stade à Sarcelles, le Petit Rosne
présentait plusieurs désordres liés à l’érosion des berges.
L’image ci-dessus montre l’état des berges avant
intervention. Les blocs de béton visibles sont en fait un
mur qui s’est écroulé à cause de la détérioration des
berges érodées par l’eau. On le distingue à peine sur cette
photo mais la renouée du Japon occupe une bonne part
de la berge (voir notre article central).
La façon dont les berges sont aménagées est
cruciale pour la présence d’une biodiversité.
En effet, il est indispensable que les berges
acquièrent une certaine stabilité. Cela
signifie que les berges doivent pouvoir
résister à l’érosion naturelle due à l’eau.
Actuellement, une grande partie des berges
a été conçue pour favoriser l’écoulement
hydraulique (pour réduire les risques d’inondations),
au détriment de la stabilité et donc
d’une implantation durable de la flore.
Mais aujourd’hui, grâce au génie végétal, le
SIAH est à même de transformer les berges
des cours d’eau en les remodelant pour tenir
compte de l’érosion puis, une fois ce travail
fait, d’y planter des végétaux adaptés pour
stabiliser les berges. De la sorte, sont créés
de véritables zones végétalisées et suffisamment
solide pour accueillir durablement
flore et faune de la région. La nature se
réapproprie ainsi, sous le contrôle des
équipes d’entretien, des rivières qui ont
beaucoup souffert de l’urbanisation.
Une réalisation de ce type a été expérimentée
à Sarcelles courant avril 2011. Nous
vous ferons part de ces résultats dans le
prochain numéro d’Idée Eau. Explication en
images. l
Ce cliché est pris à l’autre bout du tronçon
de rivière. La berge a été nettoyée et fauchée.
Sur la droite, on distingue des pousses de
renouée du Japon qui émergent déjà du sol.
La berge de gauche a été nettoyée et taillée en
biseau pour les aménagements ultérieurs
$
6 IDÉE EAU n˚36 - Mai 2011