Le P'tit Zappeur - Bretagnesud #463

Crédit photo : Gaëtan Lecire
ZAPINFOS
interview
la bataille des vénètes en cinéma 4d
Un vannetais primé
à Los Angeles et Séoul !
Hervé Paquet dirige la startup Vannetaise Diorren Project. Passionné
d’histoire et d’innovation, son film 4D sur la bataille des Vénètes a été primé
à Los Angeles et à Séoul. Il s’est confié au P’tit Zappeur.
D
iorren Project, qu’est-ce que ça signifie ?
H.P : Diorren, en breton, veut dire développement.
La philosophie derrière ce mot, c’est de
partir du local pour aller à l’international. L’idée
m’est venue lorsque Arcelor a été racheté par
Mittal, je travaillais pour eux et j’ai participé à délocaliser
leur chiffre au Luxembourg. Je me suis dit, il est temps que
je travaille pour mon territoire. C’est comme ça qu’est né le
concept du Ker.
Pouvez-vous nous expliquer en détail ce
concept ?
H.P : C’est un parc d’attractions dédié à
l’histoire locale avec notamment le film
en 4D sur la bataille des Vénètes. Mais
c’est aussi un lieu où l’on organise des
ateliers avec les jeunes, pour leur présenter
les métiers du cinéma, un lieu où
l’on organise des soirées et des événements.
Tout est possible en fait. Notre
volonté était également de faire du bâtiment
une vitrine des circuits courts. Dans
sa conception, sa construction et son
contenu, on a fait appel à des acteurs locaux.
Hervé Paquet (à droite)
récompensé en Californie.
Le film que vous diffusez est donc une réalisation 100%
bretonne ?
H.P : À quelques exceptions près, oui. La stéréographe vient
de Paris par exemple, mais il faut savoir qu’il n’y en a que 4
ou 5 en France. On a également Daniel Chanalet Quercy qui
à travaillé avec Peter Jackson en Nouvelle-Zélande, c’est un
vrai spécialiste de la 3D, c’est lui qui a conçu la célèbre pub
3D Haribo au cinéma. Sur le tournage, on a eu jusqu’à 70
personnes, et l’essentiel des personnes venait de la région.
Les scènes tournées en intérieur ont été réalisées dans un
entrepôt au Poulfanc, avec un fond vert de 3 mètres de haut.
La musique originale a d’ailleurs été composée par Étienne
Chouzier, le compositeur du Bagad de Vannes.
Comment le film s’est retrouvé récompensé à Los Angeles
et Séoul ?
H.P : On a été repéré par un jury, comme ça se fait pour les
Oscars. À Séoul, on a été récompensé pour
l’utilisation de la meilleure technologie, Los
Angeles, on a eu le prix du meilleur courtmétrage
en 3D. C’est une belle aventure,
parce qu’on était le seul projet européen de
notre catégorie et c’était l’occasion de mettre
en avant notre patrimoine et de lui donner
une dimension internationale. Les plages
d’Erdeven, où le tournage à eu lieu ont été
particulièrement remarqué par exemple.
C’est une grande satisfaction de montrer aujourd’hui
que la filière image en Bretagne
peut rayonner à l’international.
Aujourd’hui vous avez des projets à l’international,
vous pouvez nous en dire plus ?
H.P : En Asie, ce type de concept qui allie culture, histoire
et technologie est très prisé. Ils sont également très sensibles
à tout ce qui touche aux circuits courts et à l’écologie.
Notre récompense en Corée nous a donné de la visibilité sur
place, c’est une belle opportunité. Notre objectif, c’est de
faire travailler les entreprises d’ici et d’apporter leurs compétences
là-bas. Au-delà d’être une vitrine du savoir-faire
breton, notre rôle c’est d’offrir des débouchés internationaux
aux acteurs locaux. ■