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ZAPAUTO<br />
UNE EXPÉRIMENTATION QUI FAIT POLÉMIQUE<br />
les contrôles radars<br />
bientôt privatisés ?<br />
Aujourd’hui au stade d’expérimentation, des contrôles radars d’un nouveau<br />
type font déjà polémique. <strong>Le</strong> principe fait penser à une privatisation, même<br />
si le gouvernement parle lui d’externalisation.<br />
L<br />
es autorités veulent enrayer la hausse de la<br />
mortalité routière et souhaitent maximiser l’utilisation<br />
des radars mobiles nouvelle génération<br />
(RMNG), qui aujourd’hui ne fonctionnent en<br />
moyenne qu’une heure par jour. <strong>Le</strong> ministre de<br />
l’Intérieur Bruno <strong>Le</strong> Roux, parle d’une incitation à respecter<br />
des limitations de vitesse, de façon continue. Il souhaite<br />
aussi libérer du temps à tous les gendarmes et policiers, actuellement<br />
assignés au contrôle radar.<br />
le principe<br />
Aujourd’hui, ces radars équipent déjà<br />
383 voitures banalisées (des Citröen<br />
Berlingo, des Peugeot 208 et 308 ou<br />
encore des Renault Mégane) qui sont<br />
conduites par des policiers ou des gendarmes.<br />
<strong>Le</strong>ur seul signe distinctif est<br />
une grosse boite noire visible sur la<br />
plage arrière. Elles sont très difficiles à<br />
détecter, car il n’y a pas de flash et sont<br />
capables de capter les excès de vitesse<br />
dans les deux sens. Ces systèmes sont toutefois plus tolérants<br />
avec une marge technique de 10%. C’est-à-dire<br />
qu’une voiture qui roule à 150 km/h aura une vitesse retenue<br />
de 140 km/h. Ces dispositifs visent donc les excès de<br />
vitesse importants plus que les petits dépassements. À<br />
terme, c’est 450 voitures de ce type qui sillonneront les<br />
routes de France, en privilégiant les zones accidentogènes,<br />
et notamment les axes où sont déjà implantés les radars<br />
fixes. Mais le gouvernement reste volontairement vague sur<br />
le champ d’application de ce dispositif.<br />
<strong>Le</strong> dispositif pourrait rapporter plus<br />
de 2,2 milliards d’euros à l’État.<br />
Privatisation ou externalisation ?<br />
ce type de contrôle est une compétence régalienne et la<br />
confier à un prestataire privé serait anticonstitutionnel.<br />
L’astuce consiste donc à ne faire appel à une société externe<br />
uniquement pour fournir des chauffeurs. C’est à ce titre<br />
qu’un appel d’offres à été lancé. La partie contrôle, qui est<br />
automatisée par les appareils et centralisée à Rennes, reste<br />
donc dans les mains de l’État. Il n’est<br />
donc pas question de fixer des objectifs<br />
de nombres d’infractions collectées<br />
à ces prestataires, qui n’auront<br />
aucune information sur la quantité<br />
d’infractions relevées.<br />
un dispositif polémique<br />
Ce nouveau système devrait permettre<br />
de verbaliser dix fois plus d’automobilistes<br />
qu’actuellement et<br />
d’atteindre 12 millions de PV par an.<br />
Toutefois l’Etat se défend d’une opération<br />
financière et explique que les 2,2 milliards d’euros<br />
que cela représente, ne compensent pas les 3,3 milliards<br />
d’euros prévus au budget de la sécurité routière. <strong>Le</strong> lobby<br />
routier, 40 millions d’automobilistes, ne le voit pas de cet<br />
oeil et a engagé une véritable bataille contre ce projet. Son<br />
président, Pierre Chasseray, qui regrette que la sécurité routière<br />
soit devenue un prétexte pour installer des “pompes à<br />
fric”, considère que ce nouveau dispositif est vain : “À aucun<br />
moment ces véhicules n’auront la possibilité d’intercepter<br />
un automobiliste qui a décidé de rouler à fond”.n