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Le Guide du bon écotouriste<br />
L’écotourisme encore appelé tourisme vert<br />
ou tourisme durable est une forme<br />
de tourisme plus centrée sur la découverte<br />
de la nature. L’écotourisme est une manière<br />
responsable de voyager, dans les espaces<br />
naturels, en contribuant à leur protection<br />
et au bien-être des populations locales.<br />
Les Parc Nationaux du Gabon<br />
288
A ne pas faire !<br />
- Entrer avec une arme<br />
- Introduire un animal domestique<br />
- Couper, écorcer, mutiler, ramasser les arbres, arbustes,<br />
fleurs et tout autre végétal, qu’il soit mort ou vivant<br />
- Polluer les lacs et rivières<br />
- Abandonner les ordures dans le parc<br />
- Détruire ou enlever des œufs ou des nids<br />
- Blesser, tuer ou enlever un animal<br />
- Circuler dans le parc en dehors des heures d’ouverture<br />
- Allumer ou entretenir un feu de brousse<br />
- Nourrir les animaux<br />
Une autorisation est nécessaire pour :<br />
- L’accès au parc<br />
- La pêche<br />
- Les randonnées<br />
pédestres ou équestres<br />
- Le survol du parc en ULM<br />
- Le camping<br />
- Les activités de recherches<br />
- L’observation de la faune<br />
et de la flore<br />
Une richesse…<br />
de la faune<br />
Des espèces animales menacées ou peu<br />
représentées à l’échelle de l’Afrique Centrale<br />
ou du continent comptent toujours au Gabon<br />
des populations importantes.<br />
culturelle<br />
L’immense intérêt éprouvé pour<br />
les différentes cultures du Gabon,<br />
par exemple dans l’appréciation<br />
de leurs masques et reliquaires,<br />
exerce une fascination particulière.<br />
des paysages<br />
Des étranges mangroves des côtes<br />
du Gabon aux savanes spectaculaires<br />
des plateaux Batéké, s’étend<br />
une grande variété de paysages<br />
naturels d’un attrait considérable.<br />
végétale<br />
Les forêts du Gabon<br />
sont réputées être, en nombre<br />
d’espèces de plantes,<br />
les plus riches d’Afrique.<br />
289
LIBREVILLE ET<br />
SES QUARTIERS<br />
Par Imunga Ivanga<br />
Libreville mon amie<br />
Je te veux<br />
Ne me dis jamais un jour<br />
Au revoir ! 1<br />
Ces quelques mots sont extraits de la chanson au<br />
titre éponyme d’Hilarion Nguéma célébrant la ville<br />
de Libreville.<br />
Ce Libreville là, est contemporain.<br />
Autrefois, la rive droite de l’Estuaire Arongo mbéni<br />
yi Ndiwa « la mer large et profonde des Ndiwa 2 » sur laquelle est située<br />
Libreville, était constituée de villages : des groupes d’habitations assez<br />
importants pour former une unité clanique et spirituelle, avec des lieux<br />
privilégiés et garant des valeurs traditionnelles les plus authentiques. C’était<br />
le pays Mpongwé dont les aga 3 après avoir résisté avec leurs moyens à la pression<br />
du Commandant Bouët-Willaumez capitulèrent en « cédant » la souveraineté de leurs<br />
terres à la France par des traités n’ayant aucune valeur juridique.<br />
La création de Libreville apparaît comme une des conséquences de la fin de la<br />
traite négrière. En effet, les français s’inspirèrent des anglais, lesquels lorsque ils<br />
arraisonnaient un navire négrier, emprisonnaient l’équipage et libéraient les esclaves<br />
en les envoyant à Freetown (ville libre), en Sierra Leone.<br />
Ils créèrent ainsi en 1849 un petit espace pour une cinquantaine d’esclaves<br />
affranchis en provenance de Dakar. Ces derniers furent amenés et installés dans<br />
un lieu-dit le Plateau. Trente huit cases furent construites par le lieutenant Parant.<br />
Village de Louis et le Fort d’Aumale vers 1844<br />
290
© Yoan Zorzutti<br />
Monseigneur Bessieux maria ces africains et<br />
l’un d’entre eux nommé Moutier en fut le<br />
1 er maire. D’autres populations s’installèrent<br />
progressivement sur la rive droite jusqu’à la fin<br />
du 19 ième siècle, principalement les Bengas, les<br />
Sékyanis, les Akèlès et les Fangs. Au fil des siècles,<br />
Libreville affiche un nouveau visage et devient un<br />
« village » urbain et résolument cosmopolite.<br />
Pour mieux appréhender la physionomie de Libreville<br />
l’on va s’inspirer des récits oraux ainsi que de l’ouvrage<br />
d’André Raponda-Walker Toponymies gabonaises : les<br />
noms de lieux dans l’Estuaire et le Fernand Vaz (Étimboué 4 )<br />
qui organise les quartiers par groupe. L’objectif visé n’est pas<br />
d’être exhaustif, mais de rendre compte de la dénomination<br />
de l’essentiel des principaux quartiers.<br />
Le groupe de Quaben<br />
Dans l’ouvrage de Raponda-Walker, il est dénommé le<br />
Groupe de Louis. Kaka Rapono dit Quaben est le chef<br />
Aguékaza qui fonda son village bien avant 1815. Il<br />
était le patriarche de cette agglomération.<br />
Celle-ci part de la rivière Anwondo à la descente<br />
de la Fondation Jeanne Ébori où le pont Deemin<br />
sépare la vallée Sainte Marie du groupe<br />
Quaben qui s’étendait jusqu’à l’aéroport.<br />
© J. A. Aufrere<br />
Dowé dit Louis, fonda le village<br />
Anwondo, actuel quartier Louis (nom<br />
générique pour désigner cet ensemble où<br />
l’on trouve des loisirs de toutes sortes).<br />
Plaine Orèti, ou la Plaine de la vérité, dont<br />
l’entrée fait face au buste de Raponda-Walker,<br />
jusqu’à la route qui conduit derrière l’Assemblée<br />
Nationale.<br />
Batterie située résidence de<br />
l’Ambassade de France<br />
Joueur de tambour, rond point de<br />
la sablière<br />
Batterie IV fait référence à des pièces d’artillerie destinées à tirer sur l’ennemi : cette<br />
appellation date de la seconde guerre mondiale.<br />
Gros-bouquet, d’après les nombreux manguiers qui poussaient aux environs du<br />
camp de la gendarmerie et de la poste.<br />
Derrière la prison parce que situé à côté de la prison centrale surnommée Sans Famille.<br />
Guéguè nom du génie protecteur de la rivière éponyme. Le haut de Guéguè qui constitue<br />
l’amont où l’on trouve les lycées Montaigne, Blaise Pascal, Calasanz, Ba Oumar… Et le bas<br />
de Guéguè, l’aval, où il y a la mairie du 1 er arrondissement, le lycée Léon Mba...<br />
291<br />
© S. Soungani<br />
© A. Radermaker
Tahiti, parce que selon les anciens colons cette<br />
plage ressemblait à celle de Bora Bora.<br />
Au-delà de l’aéroport, il y a une nouvelle<br />
commune dénommée Akanda qui englobe<br />
la Sablière aujourd’hui quartier huppé,<br />
mais qui était une zone exploitée en<br />
carrières, Okala, Angondjè et s’étend<br />
jusqu’au Cap Estérias.<br />
Le groupe de Mont-Bouët<br />
C’est une zone très populaire avec<br />
une grande activité commerciale.<br />
Le bar les « cinq palmiers » (car établi près de 5 palmiers), aujourd’hui disparu,<br />
a laissé son nom au quartier. Une clinique s’y installa qui fut ensuite déménagée<br />
à Akébé.. Dans le prolongement de cette descente, il y a Aké-mi-ndjogoni (les œufs de<br />
poules), car Bengue Nkondo un des premiers agriculteurs y avait sa ferme.<br />
Article sur<br />
Petit-Paris habité à l’origine par des travailleurs Massango et Nzébi, Atong-abe (les<br />
Mont-Bouët en souvenir du Commandant Bouët-Willaumez fondateur du comptoir du<br />
Gabon, c’est aussi le plus grand marché de la capitale.<br />
deux ruisseaux), Nkèmbo (la beauté) on y trouve notamment l’hôpital et la fameuse<br />
église aux piliers sculptés par l’artiste Zéphyrin Léndonyo qui y consacra sa vie.<br />
La Peyrie qui a été un jardin d’essai puis un centre de loisirs avant d’être détruit dans<br />
le cadre d’un projet de marché plus moderne.<br />
Le groupe du Centre<br />
Le Commandant Bouët-Willaumez<br />
Eglise St Michel<br />
de Nkembo<br />
Il s’étend de la rivière Anwondo à la rivière Mbatavéa située à l’ancien village Mpira<br />
près du siège de la CNSS. On y trouve la mission Sainte Marie fondée en 1844<br />
sur laquelle s’élève l’église Sainte Marie (deuxième église chrétienne construite au<br />
Gabon), l’ancienne résidence à l’architecture coloniale de l’archevêque de Libreville et<br />
la résidence construite pour accueillir le Pape Jean Paul II.<br />
Autour de la vallée Sainte Marie : le Port-Môle, le Boulevard Triomphal avec des<br />
bâtiments administratifs, galeries commerciales et ambassades.<br />
© C. Moukarim<br />
Boulevard Triomphal<br />
292
© J. Trolez<br />
On trouve également des écoles et lycées, notamment le collège Bessieux et le<br />
séminaire Saint Jean ; le quartier Cocotiers, village Fang établi près de la cocoteraie<br />
des missionnaires.<br />
Le centre se prolonge avec le Boulevard de la Nation (Ex Bd de l’Indépendance)<br />
puis Montagne Sainte, plus exactement Montagne Saint Etienne, du nom d’Etienne<br />
Vané, Chef Benga du Cap Esterias. En 1855, suite à sa conversion au catholicisme<br />
et à sa renonciation à la polygamie, il fut exfiltré avec sa famille vers ce lieu élevé<br />
pour échapper à la mort. Le centre-ville où siègent des banques, des compagnies<br />
d’assurances et des sociétés diverses.<br />
Mbatavéa « Que personne ne soit appelé au trône, que le prétendant le prenne de<br />
lui-même » (sans doute en rapport avec une question de succession) nom de la rivière<br />
séparant le groupe du centre du quartier de Glass.<br />
Le groupe de Glass Lalala<br />
Ancienne maison Anglaise :<br />
Hatton & Cookson<br />
Libreville<br />
© Village Olamba<br />
Il partirait de la rivière Mbatavéa à la rivière Lowé.<br />
C’est en fait le vieux Glass de l’époque ou Olamba qui<br />
signifie tour d’adresse, supercherie : les habitants de<br />
Glass avaient la réputation d’être facétieux.<br />
Toulon, nom qui aurait été donné par un gabonais ayant<br />
Mission Baraka<br />
vécu à Toulon en France.<br />
London, donné par d’anciens employés de maisons de commerce anglaises (John<br />
Holt, Hatton & Cookson etc.).<br />
Baraka, mot portugais, est un ancien baraquement d’esclaves. La première mission<br />
chrétienne y a été bâtie en 1842, ainsi que la première école, par des protestants.<br />
Baraka désigne également le camp militaire de Glass.<br />
Plaine Niger, qui était une plaine où fut érigée la chapelle Notre Dame des<br />
Victoires, le cimetière mpongwé, la mairie du 4 ème arrondissement.<br />
Mais la dominante de ce secteur c’est son activité commerciale avec notamment<br />
la zone industrielle d’Oloumi (grand arbre fétiche à l’écorce rouge brique ou<br />
orange) et le marché mitoyen à la rivière Ogombyè (bonne chance, main heureuse<br />
à la chasse).<br />
Lalala, qui signifie en fang « long long long » ou « loin loin loin », situé au carrefour des<br />
routes menant vers le quartier de la Nomba vers Owèndo et son fameux Couloir de la<br />
mort où se dressent en enfilade des bars qui invitent à la beuverie.<br />
© S. Soungani<br />
293
T ourisme et Voyages<br />
Le groupe de Nombakèlè-Akébé<br />
Belle-vue<br />
Nombakèlè ou la colline des<br />
Akèlès, groupe ethnique disséminé<br />
à travers le Gabon, dont quelques<br />
individus vinrent s’installer au lieu-dit.<br />
Likouala-Mossaka nom donné<br />
en référence aux rivières du Congo<br />
Brazzaville par des Mbètès venus comme<br />
travailleurs.<br />
Akébé l’origine et la signification de ce mot sont inconnus. Il y a plusieurs Akébés<br />
et c’est spécifique à ce quartier : Pont d’Akébé, Akébé frontière, Akébé Plaine, Akébé<br />
poteaux où le maire Lassy fit ériger des poteaux pour un projet de marché dans les<br />
années 60. Dans ce groupe on peut y adjoindre Kingélé, Rio, Awèndjè (le bonheur),<br />
Belle-vue, Venez voir.<br />
Le groupe<br />
Article<br />
de la voie express<br />
sur<br />
Il part de l’échangeur du lycée d’État Paul-Marie Indjendjet Gondjout à l’échangeur de<br />
Lalala.<br />
On y trouve pêle-mêle le Camp de Gaulle qui abrite les éléments français du Gabon du<br />
6 ième BIMA, Alibandeng (lieu où on faisait des plantations), Ambowè du nom d’un affluent<br />
qui se jette dans la rivière Tsini, Les Charbonnages<br />
d’après la compagnie des Charbonnages de France<br />
Libreville<br />
qui fit un don de maisons préfabriquées au Gabon,<br />
Nzeng Ayong « qui cherche ceux de sa tribu, de<br />
son clan ».<br />
Cité de la Caisse, Belles Peintures du nom d’un<br />
artisan peintre fabricant d’enseignes, Plein ciel,<br />
Cité Damas du nom du créateur de l’hymne<br />
national du Gabon Georges Damas Alèka, Fopi<br />
(Forces de Police d’Intervention) camp de<br />
policiers, Beau séjour, Osèngè (cour de village),<br />
IAI du nom de l’Institut Africain d’Informatique,<br />
Mindoubé, Ozangué (la lumière) nom inspiré<br />
par un prêtre bwitiste, le bwiti apportant<br />
la lumière, Ozungué le seigneur, là où se<br />
trouvent les ACAE (du nom des Ateliers et<br />
Chantiers de l’Afrique Equatoriale).<br />
Libreville cache encore bien des mystères liés aux divinités des eaux de son large<br />
estuaire. D’où l’importance des noms issus de nombreux cours d’eau ou de rivières et<br />
leurs génies ; ils sont liés à une histoire peu connue parfois anecdotique. Typiques ou<br />
inventifs, ils sont également associés à une immigration toujours inachevée ■<br />
1. Libreville d’Hilarion Nguéma auteur compositeur interprète accompagné par l’orchestre Afro-succès.<br />
2. Nom d’origine de Libreville donné par le premier clan mpongwé ayant occupé l’Estuaire<br />
3. Aga pluriel de oga traduit abusivement dans les documents historiques par roi, correspond plutôt à chef de lignage.<br />
4.Toponymies gabonaises, André Raponda-Walker, éditions Raponda-Walker, Libreville, 2008<br />
© S. Ebeza<br />
294<br />
Ambowè<br />
Belles Peintures<br />
© I. Ivanga<br />
© J.A. Aufrere