Amicitia n°106 page à page

LA COVID 19, LA SOUFFRANCE, LA MORT :
QUE FAIT DIEU ? NOUS A-T-IL LAISSÉ TOMBER ?
(Source : Cardinal Marty, François Varillon [Fêtes et Saisons - juillet 1989])
Que de questions me suis-je posées ? Que de questions ai-je posées à
Dieu ? Sans réponse à ce jour, mais je crois toujours.
Pourquoi je crois en Dieu ?
Cette question m’a souvent été posée ? L’apôtre Pierre a répondu pour
moi : “Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui
vous en demandent compte, mais que ce soit toujours avec douceur et
respect”. En affirmant ma foi au Créateur, j’offre une réponse aux questions
que le genre humain porte gravées au cœur de sa conscience. Sur
terre, je ne suis pas seul, je ne suis pas tombé là par hasard ni par erreur,
je ne suis pas de trop. Pour quelle destinée suis-je embarqué ? Il est pour
moi absurde de penser que l’univers se soit fait par un pur hasard, je ne
puis l’admettre. Mais si le Créateur existe, je ne puis que lui reprocher
d’avoir fait le monde en basant le progrès des êtres sur la souffrance et
la mort. La révolte de la conscience devant le mal serait une absurdité si
elle ne s’enracinait pas dans une certitude. À moins de se résigner à
l’absurdité de nos aspirations les plus fondamentales vers la justice, le
bien, l’amour, la fraternité, à moins d’accepter de dire que tout cela n’est
qu’illusion, il faut bien admettre, derrière le refus ou le scandale du mal,
une aspiration qui, d’une certaine manière, nous assure déjà que le mal
est surmonté. N’est-ce pas que nous sommes faits pour la joie, parce que
notre vocation est le bonheur, que nous protestons contre le mal et la
souffrance. J’affirme que si notre vocation n’était pas une vocation à la
joie, notre indignation contre le mal et la souffrance ne serait pas ce
qu’elle est pour moi, Dieu n’est pas un concept, il a un visage, un nom.
Il ne se dévoile jamais comme une évidence.
Ma vie, je la passe seul aujourd’hui, à réfléchir sur Dieu (autrefois avec
Marie-Chantal). J’ai toujours faim de Dieu. Je vous fais une
confidence… je ne crois pas à l’enfer au ciel, l’enfer est sur terre !
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Roger Martineau