Notre air est pur, la preuve par les lichens - Terra Modana

preuve par les lichens
entre un champignon et une algue. Ils colonisent tous les
, écorces, sol... Ils se nourrissent de lumière et d’apports
ons découvert les plus sensibles, parce qu’ici l’air est pur...
Ochrolechia
tartarea
Dossier Bruno Cilio, avec l’aide
précieuse de Roger de La Grandière.
Toutes les photos de lichens ont été
réalisées dans le canton de Modane
secteur de Villarodin-Bourget.
Anaptychia ciliaris,
bryoria fuscescens,
usnea lapponica...
S’ils sont là,
c’est que l’air
est pur !
La pureté qualifiant une atmosphère
est un critère subjectif et
variable. Par définition, l’air
véhicule toutes sortes de poussières
naturelles suivant la
période de l’année (terre, pollens,
spores...), mais aussi des
polluants issus de l’activité
humaine et industrielle, principalement
concentrés dans les
zones très habités. Les principaux
polluants de l’atmosphère
sont : poussières fines (issus
des moteurs diesel), ozone
(l'ozone proche du sol est
formé par réaction chimique
d’autres polluants sous l’effet
du rayonnement solaire),
oxydes d’azote (issus de la
combustion de carburants et de
combustibles), composés
organiques volatils (issus de
l’évaporation de solvants et de
carburants), benzène (évaporation
des carburants et des
combustibles), dioxyde de
soufre (issu de la combustion
de carburants et de combustibles
soufré).
Certaines régions sont moins
exposées aux pollutions. C’est
le cas de Terra Modana Haute
Maurienne-Vanoise, où l’air est
particulièrement pur.
Ceci n’est pas une affirmation
gratuite. Nous en avons la
preuve par la présence de
lichens bio-indicateurs. Il faut
savoir que les lichens absorbent
les minéraux et l’eau contenus
dans l'air. A ce titre, ils sont les
organismes les plus sensibles
aux polluants atmosphériques,
ce qui en fait de précieux indi-
Roger de La
Grandière :
“Nous devons
protéger
les lichens !”
cateurs naturels de la qualité
de l'air. Les polluants absorbés
peuvent fausser suffisamment
l'équilibre délicat de la relation
symbiotique du lichen pour le
détruire. Les régions
polluées ne comptent pas
autant de sortes de lichens, car
les plus sensibles meurent. La
présence ou l'absence d'usnées
-une variété particulièrement
sensible- dans des endroits où
on devrait normalement en
trouver constitue un indicateur
très valable des niveaux de pollution.
Étant donné que les
usnées accumulent efficacement
certains polluants, elles
peuvent servir de système
d'avertissement rapide pour
mesurer la qualité de l'air.
Pour chaque polluant atmosphérique,
des chercheurs ont
établi en laboratoire la liste des
lichens les plus sensibles et
pour chaque espèce, la sensibilité
est annoncée qualitativement
et quantitativement.
La sensibilité qualitative est
donnée par une note de 1 à 10.
Le 1 correspond à une sensibilité
extrême et le 10 à une tolérance
totale. La sensibilité quantitative
est annoncée par la concentration
du polluant à laquelle le
lichen disparaît.
Par exemple, le lichen anaptychia
ciliaris est très sensible au
SO 2 (dioxyde de soufre) puisqu’il
a une note de toxicotolérance
de 2, ce qui signifie que si
l’on découvre un anaptychia
ciliaris en bonne santé (photo
en haut, à droite, prise sur le
Replat, à Modane), c’est que
l’atmosphère ne contient pas
plus de 20 millième de milligramme
de SO 2 par m 3 d’air.
Pour information, l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS)
fixe à 50 millième de milligramme
par m3 de SO2 l’objectif de
qualité de l’air, moyenne
annuelle !
Les lichens ne sont pas encore
protégés en France, alors qu’ils
le sont dans la majorité des
pays d’Europe. Il n’existe même pas aujourd’hui de
liste rouge dans notre pays, préalable à une procédure
de classement. Roger de La Grandière s’en émeut : “Il
faut protéger les lichens parce qu’ils sont les premiers
maillons de la grande chaîne de la vie, avant les
plantes et les animaux. La chaîne a la force du maillon
le plus faible et si les lichens disparaissaient, c’est la
vie même sur terre qui serait menacée. Ils sont utiles
à notre santé et à notre bien-être puisqu’ils nous renseignent
gratuitement sur la pollution de l’air, mieux
que ne le feraient des machines. Les lichens subissent
les transformations chimiques qui s’opèrent dans
l’atmosphère. C’est à ce titre qu’on les dit bio-indicateurs...
Les protéger, c’est protéger l’homme. Mais la
protection ne peut se faire que lorsque les populations
se sentent concernées parce qu’elles ont été informées.”
Qui est Roger de La Grandière ?
Il a commandé un navire de recherche océanographique le
“Maria-Geesje” durant 12 ans. A collaboré avec la Société
d’Etudes et d’Application de Brevet, dans la recherche sur les
emballages écologiques. Grand voyageur et connaisseur de la
nature, il réalise depuis plusieurs année le recensement des
lichens du canton de Modane et milite pour leur protection.
Bryoria
fuscescens
Usnea
lapponica
Anaptychia
ciliaris
Trois lichens témoins
de l’air pur du canton de Modane
L’utilisation des lichens est une méthode éprouvée de
bioindication (cf université de Pau). Ci-dessus,
trois lichens bioindicateurs trouvés dans le canton
de Modane, dont la présence indique une très
bonne qualité de l’air. Le lichen anaptychia ciliaris,
notamment (en haut) est très sensible au SO 2
(dioxyde de soufre) puisqu’il a une note de toxicotolérance
de 2, ce qui signifie très très sensible et
qu’il disparaît lorsque la concentration de SO 2 dans
l’air atteint 50 millièmes de milligramme par m 3 d’air.
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Ecofeu - Roger de La Grandière Ecofeu - Roger de La Grandière
Ecofeu - Roger de La Grandière