Au bout de la route, la soie; Unesco sources ... - unesdoc - Unesco

PLEIN CADRE
Les projets «associés» à l'Étude des routes de la soie
Une opération multinationale
Séminaires, recherches, publications, expositions, ie tout portant sur une
multitude de sujets allant des costumes à ia cartographie, de ia
géomorphologie aux jeux et aux sports : en tout 73 projets «associés» à
l'Étude des routes de ia soie réuniront des communautés scientifiques et
culturelles du monde entier. Trois d'entre eux sont présentés ici.
Voir à travers le sable : l'archéologie par satellite
À 750 km au-dessus de la terre, un
oeil nouveau et puissant scrutera les
anciennes «Routes du dialogue» en
décembre prochain, lorsqu'Ariane 4
lancera le satellite de télédétection
européen (ERS-1 ) du Centre spatial
de Kourou en Guyane française.
Ouvrant de vastes possibilités pour
le Projet des routes de la soie, ce tout
nouvel exemple de technologie de
pointe au service de la culture s'inscrit
dans le cadre d'un accord de coopéra¬
tion conclu par l'Unesco et l'Agence
spatiale européenne (ASE).
Déjà, les images fournies par les
ancêtres Spot et Landsat affineront
considérablement l'identification des
routes terrestres ou maritimes et leur
évolution, en particulier les change¬
ments écologiques survenus en Asie
centrale. Mais ERS-1 apportera une
dimension nouvelle à l'observation de
la terre : grâce à des techniques so¬
phistiquées - micro-ondes ou radars -
le nouveau satellite peut, par exemple,
capter des images à travers des
nuages et des tempêtes de sables, ce
que ne peut faire le matériel optique
d'autres modèles.
i Mieux : «Avec ERS-1, nous serons
Il en mesure de voir à travers le sable,
Il parfois jusqu'à trois mètres de profon-
II deur,ȟ\\. le Directeur du projet, Pierre
Il Gentelle, du Centre national français
|:| de la recherche scientifique (CNRS), le
Il troisième partenaire du projet. Géo-
If graphe, il collabore depuis 1979 avec
Il l'Académie chinoise des sciences à
Il l'étude de l'environnement et des sites
ili historiques qui jalonnent les routes de
Il la soie dans le désert de Takiamakan.
Il Pour ce satellite, qui se déplacera
Il à une vitesse de 7 kilomètres par
Il seconde et, en une observation.
Il balisera une bande de 100 km de
Il large sur 4.000 km de long, l'ASE
Il prévoit un réseau de 25 stations ter-
II restres. La construction de sept
Il d'entre elles est déjà conclue avec le
Il Japon, la Chine, la Thaïlande, l'Inde et
^ le Pakistan, afin d'observer les routes
¡1 de la soie dans leur intégralité.
«ERS-1 permettra de détecter à
Il distance des vestiges inconnus et
Il d'élucider les mystères qui entourent
Il la création, la configuration et les
Il réseaux hydrauliques des sites tels
Il que Dandan Oilik dans l'ouest du
Le satellite ERS/1 de l'Agence spatiale
européenne (Photo © ASE).
Takiamakan, ou les parties anciennes
de la grande ville caravanière de Merv
(Vie - IVe siècles av. J.C.) enfouies
sous les sables du Turkménistan. De
plus, il éclairera d'un jour nouveau les
ports engloutis tels que Mental au Sri
Lanka, le long de la route maritime»,
poursuit Pierre Gentelle.
Une équipe internationale de
scientifiques analysera les images pro¬
duites par le satellite qui seront ensuite
présentées lors d'une exposition à la
Cité des sciences et de l'industrie de
La Villette, à Paris, au cours du
Festival des routes de la soie.
A la découverte d'un fabuleux musée: La Calypso sur la Route maritime
Certains des vestiges les plus
extraordinaires de la saga des Routes
de la soie dorment au fond des mers,
le long de la Route maritime : vais¬
seaux coulés avec leur cargaison
d'objets anciens, sites sous-marins qui
SOURCES UNESCO N' 18 - SEPTEMBRE 1990
attendent d'être explorés pour nous
livrer de nouveaux secrets de cette
grande période d'échanges culturels et
commerciaux.
Il était donc bien naturel que pour
compléter la télédétection aérienne
des routes de la
soie, l'Unesco
veuille s'assurer
ie concours d'un
partenaire
prestigieux pour
sonder les pro¬
fondeurs des
océans. Son
choix ne pouvait
se porter que sur
Jacques-Yves
Cousteau, père de la science de l'ar¬
chéologie sous-marine qui,en 1954,
utilisant le scaphandre autonome que
l'ingénieur Emile Gagnan et lui-même
avaient inventé en 1943, dégagea
avec son équipe une épave romaine
qui avait somtiré au Ile siècle av. J.-C.
au large de Marseille.
En vertu d'un accord de coopéra¬
tion conclu entre les deux organisa¬
tions, l'Unesco s'associera à ia série
d'expéditions «Redécouverte du
monde» mises sur pied par la Fonda¬
tion Cousteau, et notamment aux
fouilles archéologiques sous-marines
auxquelles sa légendaire Calypso
procède actuellement dans les eaux
du Pacifique occidental et de l'océan
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