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Présentation
Le pressentiment circulant à la fin du régime autocratique, que symbolisait le Tsar de toutes les Russies,
additionné au déclenchement de la Première Guerre mondiale a exacerbé les esprits et trouvé dans
ce pays le terrain idéal et fertile à l’explosion des idées et de la créativité. La nécessité de trouver son
salut vers un nouveau monde, de briser les dernières barrières du visible pour plonger dans l’invisible
a abouti vers une toute nouvelle expression. Les futuristes italiens et les cubistes montrèrent la voie
à suivre, mais ce sont bel et bien les Russes, avec Kazimir MALEVITCH (1878-1935), qui ont franchi
l’ultime obstacle avant de donner à leurs suiveurs immédiats la formidable opportunité d’exploiter un
monde dorénavant ouvert à l’infini : l’abstraction.
Parmi les leaders du mouvement suprématiste, nous trouvons Ivan KLIOUNE, Jean POUGNY, Olga
ROZANOVA, El LISSITZKY, Lioubov POPOVA, Alexandre RODTCHENKO, ou encore Ilia TCHACHNIK.
Ils s’intègrent parfaitement à l’avant-garde, comprenant les mouvements partant du symbolisme
au constructivisme, et se distinguent par l’apposition des couleurs primaires chère au fauvisme
tout en répondant à la bidimensionnalité du médium. Pour cela, le suprématisme fait appel aux trois
formes de base que sont le carré, le cercle et la croix. Le carré est le prétexte au redimensionnement
de la géométrie tendant à monter vers l’espace tout en imprimant l’idée du mouvement. Il s’agit donc
bien d’une révolution picturale au sens d’une évolution foudroyante tendant à atteindre l’infini.
Conclusion
Comme tous les mouvements innovants, l’avant-garde russe possède une valeur ajoutée extraordinaire.
Les prix vont prendre l’ascenseur car les œuvres appartenant à cette période commencent à peine
à circuler sur le marché et nous sommes encore au stade de leur découverte. C’est la raison pour
laquelle l’exposition présentée par la galerie Art XXI est la meilleure opportunité que puisse espérer
un amateur d’art éclairé. Non seulement il peut participer au plaisir de la révélation et compter parmi
les premiers acquéreurs, mais son investissement lui permettra aussi de réaliser une plus-value
indécente. Les collectionneurs américains, anglais, italiens et suisses se positionnent peu à peu en
concurrents sérieux face aux acheteurs russes qui découvrent que leurs peintres, s’ils sont les derniers
artistes modernes à avoir innové, sont surtout les premiers à avoir annoncé le XXIe siècle…
Michel Reymondin, Expert en œuvres d’art