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Potentiels Thermodynamiques

Cours du Potentiels Thermodynamiques pour les classes prépas; les étudiants de licences et les élèves ingénieurs.

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BG2 Cours : <strong>Potentiels</strong> <strong>Thermodynamiques</strong> Chouket Ahmed<br />

<strong>Potentiels</strong> <strong>Thermodynamiques</strong><br />

I) Rappel sur la notion de potentiel :<br />

1) En mécanique :<br />

La position d’équilibre d’un système mécanique par rapport au variable x est donnée par :<br />

Ep est extrémale à l’équilibre<br />

L’équilibre sera stable si :<br />

(minimum de Ep)<br />

Dans le cas où Ep est maximale, l’équilibre est instable.<br />

Voici donc le sens d’un potentiel en physique : il donne en quelque sorte le chemin suivi par<br />

un système lors d’une évolution spontanée et permet de connaître la position d’équilibre<br />

stable comme minimum de ce potentiel.<br />

Nous allons généraliser cette notion dans le cadre plus général de la thermodynamique.<br />

2) Introduction.<br />

Nous étudierons dans ce chapitre les systèmes thermodynamique hors d’équilibre et leur<br />

évolution vers un état d’équilibre. La recherche d’une position d’équilibre est un problème<br />

classique en mécanique : quand un système mécanique est soumis à des forces dérivant d’une<br />

énergie potentielle, la recherche d’un minimum de cette énergie nous conduit aux états<br />

d’équilibre stable. Existerait-il alors en thermodynamique des fonctions jouant le même rôle<br />

et qu’on pourrait alors appeler potentiels thermodynamiques ?<br />

L’évolution d’un système thermodynamique est étudiée par le second principe. Celui-ci, on<br />

l’a vu, permet de distinguer les transformations idéales réversibles et les transformations<br />

réelles irréversibles.<br />

Notons bien que si un système est hors d’équilibre, il subit une transformation «<br />

spontanée », nécessairement irréversible.<br />

A cette irréversibilité est associée une création d’entropie, mais le terme de transfert est, lui,<br />

de signe quelconque.<br />

En mécanique un minimum d’énergie potentielle correspond à une situation d’équilibre<br />

stable. De la même façon, pour avoir une analogie parfaite avec la mécanique, en<br />

thermodynamique, On cherche une fonction qui joue le rôle de l’énergie potentielle appelée<br />

potentiel thermodynamique pour l’évolution du système thermodynamique. Une telle fonction<br />

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BG2 Cours : <strong>Potentiels</strong> <strong>Thermodynamiques</strong> Chouket Ahmed<br />

ne peut que diminuer au cours de l’évolution du système. Ainsi, le minimum de cette fonction<br />

pour un système thermodynamique correspond à une situation d’équilibre stable.<br />

II°) Définition et notation du Potentiel thermodynamique :<br />

On appelle potentiel thermodynamique d’un système soumis à un certain nombre de contraintes,<br />

une fonction , dépendant des paramètres d’état du système et éventuellement des contraintes<br />

extérieures, telle que lors d’une évolution du système, tende à diminuer, l’équilibre<br />

thermodynamique stable correspondant à un minimum de <br />

Remarque(s) :<br />

– Un potentiel thermodynamique est associé à des conditions expérimentales données et est en<br />

général fonction des paramètres du système ET de ceux du milieu extérieur (n’est pas une<br />

fonction d’état)<br />

– Comme seul le second principe renseigne sur l’évolution du système, ces potentiels<br />

s’expriment obligatoirement à l’aide de l’entropie S.<br />

Exemple(s) :<br />

– Système mécanique : énergie potentielle<br />

– système fermé thermodynamiquement isolé : néguentropie -S<br />

– Evolution monotherme et isochore : potentiel F*<br />

– Evolution monotherme et monobare : potentiel G*<br />

<br />

III) Fonctions caractéristiques.<br />

1°) Le cas d’un système isolé.<br />

Un système est dit isolé s’il ne peut échanger ni matière, ni énergie (travail ou transfert<br />

thermique) avec le milieu extérieur.<br />

Le premier principe énonce que l’énergie d’un système isolé, macroscopiquement au repos<br />

reste constante au cours du temps. Il en est de même pour son volume (sinon, il existerait<br />

un travail non nul dû à des forces pressantes non compensées). Donc :<br />

dU = 0 avec W = 0 et Q = 0<br />

Le second principe énonce que l’entropie d’un système isolé est maximale à l’équilibre. En<br />

effet, un système isolé ne peut évoluer que dans le sens de l’augmentation de son entropie.<br />

dS Q /Te + S créée or Q = 0 et S créée > 0. Donc dS > 0.<br />

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Pour présenter ce résultat sous le formalisme d’un potentiel décroissant, on introduit le<br />

concept de néguentropie −S et alors d(−S) < 0. En intégrant entre un état 1 et un état 2,<br />

(−S 2 ) − (−S 1 ) < 0 ou (−S 2 ) < (−S 1 ). Et il faut en conclure clairement que si (-S) est minimum,<br />

plus aucune évolution n’est possible.<br />

Pour une évolution adiabatique, la néguentropie (−S) est un potentiel thermodynamique.<br />

(−S) ne peut que diminuer.<br />

Un minimum de (−S) est un état d’équilibre stable.<br />

3) Système en évolution adiabatique.<br />

Un système évolue de façon adiabatique s’il ne reçoit de l’extérieur aucune chaleur. Le<br />

second principe donne alors pour une transformation élémentaire dS > 0.<br />

dS Q /Te + S créée or Q = 0 et S créée > 0. Donc dS > 0.<br />

Pour présenter ce résultat sous le formalisme d’un potentiel décroissant, on introduit le<br />

concept de néguentropie −S et alors d(−S) < 0. En intégrant entre un état 1 et un état 2,<br />

(−S 2 ) − (−S 1 ) < 0 ou (−S 2 ) < (−S 1 ). Et il faut en conclure clairement que si (-S) est minimum,<br />

plus aucune évolution n’est possible.<br />

Pour une évolution adiabatique, la néguentropie (−S) est un potentiel thermodynamique.<br />

(−S) ne peut que diminuer.<br />

Un minimum de (−S) est un état d’équilibre stable.<br />

4) Système en évolution monotherme.<br />

L’évolution est monotherme si la température extérieure est uniforme et stationnaire, ce qui<br />

ne préjuge en rien de la température du système<br />

Notons W le travail élémentaire et Q la chaleur reçue.<br />

Le premier principe donne dU = W + Q<br />

et le second principe, en notant Te la température extérieure, dS Q /Te.<br />

On en tire Q<br />

Te dS qu’on reporte dans l’expression du premier principe d’où<br />

dU W + Te dS soit dU − Te dS W et d(U − Te S) W car Te est constante.<br />

Notons F* = U −Te S qui n’est pas une fonction d’état car elle ne dépend pas que des<br />

paramètres d’état, elle dépend aussi de Te. On a alors dF*<br />

W et en, intégrant entre deux<br />

états 1 et 2, F* 2 – F* 1 .<br />

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4.a) Travail maximum récupérable.<br />

est le travail reçu par le système de l’extérieur ; le travail reçu par l’extérieur et qui<br />

pourrait être utilisé par l’activité humaine est donc .<br />

De ce qui précède, on voit que ce travail est borné supérieurement par la diminution de F* :<br />

s’appelle donc travail maximum récupérable et F* s’appelle parfois énergie<br />

utilisable ou récupérable.<br />

4.b) L’énergie utilisable comme potentiel thermodynamique.<br />

Envisageons maintenant le cas où l’évolution est isochore (c’est-à-dire à volume constant), sans autre<br />

échange mécanique que celui des forces de pression alors et F* 2 – F* 1 0 soit donc<br />

F* 2 F* 1 d’où F* se comporte en potentiel thermodynamique.<br />

Pour une évolution isochore monotherme sans autre travail que celui de la pression, l’énergie<br />

récupérable F* est un potentiel thermodynamique. F* ne peut que diminuer au cours de<br />

l’évolution. Un minimum de F* est un état d’équilibre stable.<br />

4.c) Remarque : Entropie créée dans une transformation monotherme isochore.<br />

Réécrivons la démonstration, toujours sans autre échange mécanique que celui des forces de<br />

pression :<br />

D’où<br />

Ainsi<br />

donc<br />

F* peut jouer le rôle d’un potentiel thermodynamique pour une telle transformation.<br />

5) Système en évolution isotherme isochore.<br />

Supposons que le système soit en équilibre thermique interne (température uniforme) et<br />

externe (la température du système et de l’extérieur sont égales (T = Te). Les conclusions du<br />

paragraphe précédentes restent valables, mais puisque T = Te = Cte, il y a identification entre<br />

F* = U−Te S et la fonction F = U−T S, appelée énergie libre, qui est potentiel<br />

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thermodynamique dans ces conditions mais aussi fonction d’état, au contraire de F*, car Te<br />

est remplacée par T, paramètre d’état.<br />

Dans ces conditions, on voit que ce travail est borné supérieurement par la diminution de F :<br />

s’appelle donc travail maximum récupérable et F s’appelle énergie libre.<br />

Et pour une transformation isochore sans autre travaux,<br />

Pour une évolution isochore, isotherme et sans autre travail que celui de la pression, l’énergie<br />

libre F est un potentiel thermodynamique.<br />

F ne peut que diminuer.<br />

Un minimum de F est un état d’équilibre stable.<br />

6) Système en évolution monotherme et monobare.<br />

L’évolution est monobare si la pression extérieure, notée pe, est uniforme et stationnaire, ce<br />

qui ne préjuge en rien de la pression du système (on veillera bien à ne pas confondre avec<br />

isobare qui signifie que la pression du système est uniforme et stationnaire).<br />

Le travail des forces de pression est alors −Pe dV ; notons l’éventuel travail élémentaire<br />

d’autres types d’interaction et<br />

la chaleur reçue.<br />

Le premier principe donne :<br />

et le second principe donne :<br />

On en tire<br />

qu’on reporte dans l’expression du premier principe d’où :<br />

soit :<br />

d’où puisque sont constantes.<br />

Notons G* = U + Pe V − Te S qui n’est pas une fonction d’état car elle ne dépend pas que des<br />

paramètres d’état, elle dépend aussi de Te et Pe. On a alors<br />

et en, intégrant entre deux états 1 et 2, .<br />

6.a) Travail maximum récupérable.<br />

est le travail (autre que celui des forces de pression) reçu par le système de l’extérieur<br />

; le travail reçu par l’extérieur et qui pourrait être utilisé par l’activité humaine est donc<br />

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. De ce qui pr´ec`ede, on voit que ce travail est borné supérieurement par la<br />

diminution de G* :<br />

.<br />

s’appelle donc travail maximum récupérable et G* s’appelle parfois enthalpie<br />

utilisable ou récupérable.<br />

On fera bien la distinction entre le cas où l’on cherche à récupérer du travail sous forme<br />

mécanique via les forces de pression où l’on utilisera F* et celui où l’on cherche à récupérer<br />

du travail sous une autre forme, par exemple électrique, et où l’on utilisera G*.<br />

6.b) L’enthalpie utilisable comme potentiel thermodynamique.<br />

Envisageons maintenant le cas où l’évolution se fait sans autre échange mécanique que celui<br />

des forces de pression, alors et . Soit G* 2 G* 1 donc G* se comporte<br />

en potentiel thermodynamique.<br />

Pour une évolution monotherme et monobare sans autre travail que celui de la pression,<br />

l’enthalpie récupérable G* est un potentiel thermodynamique. G* ne peut que diminuer.<br />

Un minimum de G* est un état d’équilibre stable.<br />

6.c) Remarque : Entropie créée dans une transformation monotherme monobare.<br />

Réécrivons la démonstration, toujours sans autre échange mécanique que celui des forces de<br />

pression :<br />

D’où<br />

Ainsi<br />

donc<br />

G* peut jouer le rôle d’un potentiel thermodynamique pour une telle transformation.<br />

7) Système en évolution isotherme et isobare.<br />

Supposons en outre que le système soit en équilibre mécanique interne (pression uniforme) et<br />

externe (la pression du système et de l’extérieur sont égales (P = Pe). Les conclusions du<br />

paragraphe précédent restent valables, mais puisque P = Pe = Cte, il y a identification entre<br />

G* = U + Pe V − Te S et la fonction G = U + p V − T S, enthalpie libre, qui est potentiel<br />

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BG2 Cours : <strong>Potentiels</strong> <strong>Thermodynamiques</strong> Chouket Ahmed<br />

thermodynamique dans ces conditions mais aussi fonction d’état, au contraire de G*, car Pe<br />

est remplacée par P et Te est remplacée par T qui sont des paramètres d’état.<br />

Dans ces conditions, on voit que ce travail est borné supérieurement par la diminution de G :<br />

s’appelle donc travail maximum récupérable et G s’appelle enthalpie libre.<br />

Pour une évolution isobare, isotherme et sans autre travail que celui de la pression, l’enthalpie<br />

libre G est un potentiel thermodynamique.<br />

G ne peut que diminuer.<br />

Un minimum de G est un état d’équilibre stable.<br />

Remarque : n’oublions pas que G = U + p V − T S = H − T S = F + p V<br />

8) Application : Equilibre chimique. Condition de l’équilibre chimique<br />

La différentielle de G pour un système homogène à plusieurs constituants s’écrit :<br />

A pression et température fixées par l’extérieur la variation de la fonction de Gibbs se limite<br />

donc au "travail chimique" et on peut écrire :<br />

équation ( * )<br />

On considère un système Σ composé de deux sous-systèmes Σ(1) etΣ(2) en équilibre de pression<br />

et de température avec l’extérieur (P0, T0) et entre eux. Le nombre de moles de<br />

l’espèce i est n, réparti entre n 1 dans le sous système Σ(1) et n 2 dans le sous système Σ(2) :<br />

n = n 1 + n 2 = c o n s t a n t e<br />

Les deux sous-systèmes sont séparés par une paroi mobile et diatherme. Il y a donc toujours<br />

équilibre de pression (P0) et de température (T0) entre les deux sous-systèmes.<br />

On lève une contrainte en rendant la paroi perméable au passage des particules de l’espèce i.<br />

On aura alors des variations dn 1 + dn 2 reliées entre elles par : dn 1 = −dn 2 et l’équation ( * ) se<br />

réécrit :<br />

L’évolution qui doit se produire doit être dans le sens qui provoque une diminution de G donc<br />

telque si ou telque si<br />

Les particules migrent toujours de la région de haut potentiel chimique vers la région de bas<br />

potentiel chimique.<br />

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Si l’on a atteint l’équilibre final on doit avoir dG = 0 ; quel que soit le signe de<br />

on doit<br />

avoir .<br />

On retrouve que, à l’équilibre chimique, on doit avoir égalité des potentiels chimiques.<br />

9) L’énergie interne comme un potentiel thermodynamique<br />

Si l’évolution est à volume et entropie constantes en absence de tout travail autre que celui<br />

des forces de pression alors :<br />

d U = Q , or donc Q =<br />

d’où Q = ainsi<br />

donc U ne peut que diminuer au cours de cette évolution. U est le potentiel thermodynamique.<br />

Le minimum de U correspond à l’état d’équilibre stable.<br />

10) L’enthalpie comme un potentiel thermodynamique<br />

Si l’évolution est à pression et entropie constantes en absence de tout travail autre que celui<br />

des forces de pression alors :<br />

Q donc Q =<br />

d’où Q = ainsi<br />

donc H ne peut que diminuer au cours de cette évolution. H est le potentiel thermodynamique.<br />

Le minimum de H correspond à l’état d’équilibre stable.<br />

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