Phénomènes de Diffusion Particulaire
Cours du Phénomènes de Diffusion Particulaire pour les classes prépas; les étudiants de licences et les élèves ingénieurs.
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
<strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
Introduction<br />
L’équilibre thermodynamique d’un système isolé suppose l’uniformité <strong>de</strong> tous ses paramètres intensifs<br />
dans l’espace et le temps. Quand les paramètres intensifs varient dans le milieu d’un point à un autre<br />
et/ou au cours du temps, le système est hors équilibre thermodynamique. Il apparaît alors <strong>de</strong>s<br />
phénomènes <strong>de</strong> transport, qui ten<strong>de</strong>nt à rétablir l’équilibre. Il s’agit là d’un phénomène important <strong>de</strong> la<br />
thermodynamique car c’est une source importante d’irréversibilité. La diffusion <strong>de</strong>s particules est un<br />
exemple <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> transport.<br />
Dans ce chapitre nous allons nous intéresser à la diffusion..<br />
La diffusion se caractérise par :<br />
➜ la nécessité d’un support matériel (contrairement à la propagation ou à l’effusion) ;<br />
➜ l’irréversibilité du phénomène ;<br />
➜ la lenteur du phénomène (nous définirons plus loin en quoi ce phénomène est « lent »).<br />
Exemples <strong>de</strong> diffusion :<br />
➜ taches d’encre sur un buvard (diffusion <strong>de</strong> particules) ;<br />
➜ conduction thermique (diffusion d’énergie cinétique) ;<br />
➜ conduction électrique (diffusion d’électrons) ;<br />
➜ viscosité <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s (diffusion <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement).<br />
1) Le phénomène <strong>de</strong> diffusion<br />
Un exemple classique <strong>de</strong> diffusion est l’ouverture d’une bouteille <strong>de</strong> parfum : même dans une pièce<br />
sans aucun courant d’air on perçoit assez rapi<strong>de</strong>ment une o<strong>de</strong>ur agréable dans toute la pièce.<br />
Un phénomène <strong>de</strong> diffusion apparaît donc comme un phénomène <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> particules sans<br />
mouvement macroscopique du support. Ce transport se produit dans un système initialement hors<br />
équilibre, <strong>de</strong>s régions riches en particules vers les régions pauvres en particules ; il tend donc à<br />
uniformiser la répartition <strong>de</strong>s particules qui diffusent : Le phénomène <strong>de</strong> diffusion est irréversible.<br />
Dans la suite du cours on négligera les phénomènes <strong>de</strong> convection (hypothèse justifiée dans les soli<strong>de</strong>s<br />
mais plus discutable dans les liqui<strong>de</strong>s et les gaz).<br />
2) Exemples <strong>de</strong> phénomènes<br />
Les particules peuvent diffuser dans un gaz, un liqui<strong>de</strong> ou un soli<strong>de</strong> (agitation thermique existe<br />
toujours).<br />
Exemples <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> particules :<br />
- diffusion d’encre dans l’eau ou sur un buvard<br />
- parfum dans une pièce<br />
- ions dans les piles et électrolyseurs<br />
- impuretés dans les semi-conducteurs<br />
Dans le quotidien, il y a la tâche d’encre sur un tissu ou un buvard: les molécules colorées,<br />
entraînées par le liqui<strong>de</strong>, diffusent à travers les fibres du tissu.<br />
Dans l’industrie, le phénomène <strong>de</strong> diffusion est utilisé:<br />
➜ dans le dopage du silicium, dopage nécessaire à la fabrication <strong>de</strong> composants électroniques<br />
➜ dans les réacteurs nucléaires.<br />
Au niveau physiologique l’influx nerveux est régi par <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> diffusion qui, à<br />
l’échelle microscopique peuvent donc <strong>de</strong>venir « rapi<strong>de</strong>s ».<br />
Une détente <strong>de</strong> Joule-Gay-Lussac peut s’expliquer également en termes <strong>de</strong> diffusion. Le<br />
phénomène <strong>de</strong> diffusion et les lois énoncées plus loin sont une traduction macroscopique <strong>de</strong><br />
l’agitation thermique <strong>de</strong>s particules : les collisions entre les molécules du gaz vont<br />
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progressivement uniformiser sa concentration. Une particule, après un choc, a la même<br />
probabilité <strong>de</strong> se retrouver à gauche ou à droite ; comme il y a plus <strong>de</strong> particules à gauche (au<br />
départ par exemple) il y aura plus <strong>de</strong> particules se déplaçant vers la droite d’où l’évolution<br />
vers une répartition équitable <strong>de</strong>s particules.<br />
Conclusion<br />
Il existe <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transfert (ou échange) <strong>de</strong> matière à travers une surface :<br />
• la convection attribuée à un déplacement global <strong>de</strong> matière,<br />
• la diffusion en l’absence d’un tel déplacement d’ensemble.<br />
L’o<strong>de</strong>ur d’une bouteille <strong>de</strong> parfum ouverte peut se diffuser dans une pièce sans l’ai<strong>de</strong> d’aucun<br />
mouvement macroscopique <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>. C’est une manifestation courante du phénomène <strong>de</strong> diffusion<br />
particulaire. Le ‘moteur’ <strong>de</strong> ce processus est l’agitation thermique, et le transport <strong>de</strong>s particules<br />
s’opère à l’échelle microscopique.<br />
3) Mise en évi<strong>de</strong>nce expérimentale<br />
• transport diffusif<br />
La diffusion est un phénomène <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> particules sans mouvement macroscopique.<br />
Ce transport se produit dans un système initialement hors d’équilibre, <strong>de</strong>s régions riches en particules<br />
vers les régions pauvres en particules : la diffusion tend à rendre homogène les concentrations <strong>de</strong>s<br />
particules.<br />
1 secon<strong>de</strong> 24 secon<strong>de</strong>s 46 secon<strong>de</strong>s 84 secon<strong>de</strong>s<br />
On verse une goutte <strong>de</strong> colorant dans <strong>de</strong>ux flacons remplis d’eau chau<strong>de</strong> et d’eau froi<strong>de</strong> :<br />
1secon<strong>de</strong> 9 secon<strong>de</strong>s 18 secon<strong>de</strong>s<br />
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cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
On remarque par ailleurs que les processus <strong>de</strong> diffusion sont plus rapi<strong>de</strong>s quand la température est plus<br />
élevée. Le moteur <strong>de</strong> cette diffusion est d’origine microscopique et lié à l’agitation thermique.<br />
• transport convectif<br />
La convection correspond à un mouvement en bloc <strong>de</strong> particules flui<strong>de</strong>s qui ont une vitesse<br />
d’ensemble, macroscopique. Elle est due à <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité dans les flui<strong>de</strong>s et fait donc<br />
intervenir la poussée d’Archimè<strong>de</strong>. La convection est plus efficace (rapi<strong>de</strong>) que diffusion et implique<br />
<strong>de</strong>s déplacements à gran<strong>de</strong> échelle (par comparaison à la diffusion).<br />
Les phénomènes <strong>de</strong> convection sont très courant dans la nature et sont observables à différentes<br />
échelles : casserole, atmosphère, océans, manteau terrestre (tectonique <strong>de</strong>s plaques)….<br />
Un flacon <strong>de</strong><br />
liqui<strong>de</strong> coloré est<br />
introduit dans un<br />
grand récipient<br />
d’eau froi<strong>de</strong><br />
Le liqui<strong>de</strong><br />
chaud, moins<br />
<strong>de</strong>nse monte à<br />
la surface.<br />
Un glaçon est<br />
posé à la surface<br />
en haut à gauche<br />
du flui<strong>de</strong> refroidi<br />
commence à<br />
re<strong>de</strong>scendre<br />
Le processus<br />
<strong>de</strong> convection<br />
est dominant<br />
L’équilibre est<br />
atteint, la<br />
convection<br />
s’arrête, on<br />
retrouve le<br />
phénomène <strong>de</strong><br />
diffusion<br />
Conclusion<br />
Il y a <strong>de</strong>ux façons <strong>de</strong> transporter <strong>de</strong>s particules d’un point à un autre :<br />
- le transport par déplacement macroscopique <strong>de</strong> matière : c’est la convection<br />
- le transport à l’échelle microscopique, sans déplacement macro <strong>de</strong> matière : c’est la diffusion.<br />
Les particules peuvent diffuser dans un gaz, un liqui<strong>de</strong> ou un soli<strong>de</strong> (agitation thermique existe<br />
toujours).<br />
Exemples <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> particules :<br />
- diffusion d’encre dans l’eau ou sur un buvard<br />
- parfum dans une pièce<br />
- ions dans les piles et électrolyseurs<br />
- impuretés dans les semi-conducteurs<br />
La cause <strong>de</strong> la diffusion est la non-uniformité <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité volumique (concentration) <strong>de</strong> particules.<br />
La diffusion tend à homogénéiser la concentration en particules.<br />
Remarque : Lorsque l’on souhaite homogénéiser l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la fumée dans une pièce, on a tendance à<br />
agiter l’air pour que ça aille plus vite, car on sait intuitivement que le phénomène <strong>de</strong> diffusion est un<br />
phénomène plutôt lent.<br />
Lien avec l’échelle microscopique :<br />
A l’échelle microscopique, on peut définir une « vitesse <strong>de</strong> dérive » <strong>de</strong>s particules qui diffusent : ce<br />
n’est rien d’autre que la vitesse moyenne <strong>de</strong>s particules en mouvement.<br />
‣Rappeler les expressions <strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant suivants en fonction <strong>de</strong> cette vitesse<br />
d’ensemble :<br />
•courant <strong>de</strong> masse (mécanique <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>)<br />
•courant électrique (électrocinétique)<br />
•courant <strong>de</strong> volume (mécanique <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>)<br />
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II) Bilan moléculaire<br />
1) Modélisation<br />
Considérons un milieu matériel globalement immobile dans lequel se trouvent <strong>de</strong>s particules<br />
intéressantes. Les particules intéressantes sont celles dont nous suivrons la diffusion.<br />
Densité particulaire : Pour suivre les particules diffusantes, nous allons utiliser la <strong>de</strong>nsité particulaire.<br />
La <strong>de</strong>nsité particulaire n* est définie par dN = n* dτ où dN est le nombre <strong>de</strong> particules intéressantes<br />
dans le volume dτ . n* est en m −3 .<br />
D’autres fois nous utiliserons la concentration en mol.L −1 ou en mol.m −3 pour suivre le mouvement <strong>de</strong>s<br />
particules intéressantes.<br />
Parfois, mais pas toujours, nous rencontrerons la notation n pour la <strong>de</strong>nsité particulaire mais cela<br />
risque d’occasion une collusion <strong>de</strong> notation entre<br />
➜ la <strong>de</strong>nsité particulaire n en m −3 ;<br />
➜ la quantité <strong>de</strong> matière n en mol ;<br />
➜ la concentration <strong>de</strong> matière n en mol.m −3 .<br />
Dans la mesure du possible, nous utiliserons la notation n* pour éviter autant que possible les<br />
ambiguïtés.<br />
2) Description microscopique <strong>de</strong> la diffusion<br />
On considère un volume fermé contenant N particules on suppose, pour simplifier, que les particules<br />
(atomes, molécules, ions) ont toutes leur vitesse dirigée parallèlement à un axe Ox.<br />
a) Flux et <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> particules<br />
On considère l’axe <strong>de</strong>s x séparé en <strong>de</strong>ux régions 1 et 2 et on va supposer que la région 1 est plus<br />
concentrée en particules que la région 2 : N 1 (t = 0) > N 2 (t = 0).<br />
À chaque instant, on a conservation du nombre total <strong>de</strong> particules : N 1 (t) + N 2 (t) = N<br />
b) Que va-t-on observer ?<br />
La diffusion va entraîner une migration <strong>de</strong>s particules diffusantes <strong>de</strong> la région (1) vers la région (2) à<br />
travers la surface médiane d’aire S.<br />
Soit N 2 (t) le nombre <strong>de</strong> particules dans la région (2) à l’instant t. Entre les instants t et t + dt, il y a<br />
diffusion <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> la région (1) vers la région (2) :<br />
N 2 (t + dt) = N 2 (t) + dN 2<br />
dN 2 représente le nombre <strong>de</strong> particules échangées pendant l’intervalle <strong>de</strong> temps dt. Il est aisé<br />
d’admettre que dN 2 sera d’autant plus grand que l’aire <strong>de</strong> la surface d’échange S est grand et que dt est<br />
grand. On peut écrire :<br />
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dN 2 = J S dt > 0<br />
J est appelé <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> particules. En général, J dépend <strong>de</strong> la position et du temps :<br />
dN 2 = J(x,t) S dt [J] = L –2 T –1 en m –2 s –1<br />
Avec la conservation du nombre total <strong>de</strong> particules :<br />
dN 1 = – dN 2 = – J(x,t) S dt<br />
Remarque : les signes + et – sont purement conventionnels et dépen<strong>de</strong>nt du choix du sens positif du<br />
déplacement.<br />
On peut généraliser ces résultats en introduisant :<br />
c) Vecteur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> particules<br />
Soit un milieu (gaz, soli<strong>de</strong> ou liqui<strong>de</strong>), <strong>de</strong> volume V délimité par une surface fermée S, dans lequel<br />
peuvent diffuser <strong>de</strong>s particules<br />
Soit n*(M,t) la <strong>de</strong>nsité particulaire <strong>de</strong> particules diffusantes.<br />
Soit d 2 N(M,t) le nombre <strong>de</strong> particules traversant l’élément <strong>de</strong> surface dS ⃗⃗⃗⃗ (centré sur M) entre et t + dt.<br />
On admet que l’on peut considérer que ces particules sont animées d’une vitesse moyenne v (M, t).<br />
Les particules ayant traversé dS ⃗⃗⃗⃗ se retrouvent dans un cylindre <strong>de</strong> section dS ⃗⃗⃗⃗ et <strong>de</strong> génératrice<br />
v (M, t)dt <strong>de</strong> volume dV :<br />
d 2 N(M, t) = n ∗ (M, t). dV = n⏟<br />
∗ (M, t) . v(M, t)dS ⃗⃗⃗⃗ dt = dΦdt<br />
dΦ<br />
d’où un flux élémentaire <strong>de</strong> particules (nb <strong>de</strong> particules par unité <strong>de</strong> temps) :<br />
Avec J = n ∗ (M, t) . v(M, t)<br />
- la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant (vectorielle) J(M, t)<br />
dΦ = n ∗ (M, t) . v(M, t)<br />
⏟<br />
J<br />
dS ⃗⃗⃗⃗ = JdS ⃗⃗⃗⃗<br />
- la notion <strong>de</strong> surface orientée S = Sn⃗ ext<br />
On définit alors le flux <strong>de</strong> particules Φ diffusées à travers la surface S par unité <strong>de</strong> temps :<br />
Le flux <strong>de</strong> particules Φ diffusées à travers une surface S est égal au flux du vecteur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
particules J diffusées à travers cette surface S.<br />
Φ = J(M, t)S Φ : gran<strong>de</strong>ur scalaire<br />
sous une forme plus générale :<br />
Φ = ∬ J(M, t)dS<br />
S<br />
d) prévisible au niveau mésoscopique – vitesse d’ensemble<br />
S’il n’est pas possible <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r précisément comment chaque particule bouge lors <strong>de</strong> la diffusion,<br />
nous pouvons néanmoins associer à l’ensemble <strong>de</strong> ces particules une vitesse globale (ou vitesse<br />
d’ensemble) <strong>de</strong> diffusion.<br />
Lors d’un phénomène <strong>de</strong> diffusion, les particules diffusantes ont une vitesse moyenne v diff = v(M, t)<br />
telle que J = n ∗ (M, t) . v(M, t)<br />
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3) Bilan particulaire 1D<br />
a) Situation : Imaginons la situation suivante : dans un tube transparent scellé (pour éviter les<br />
phénomènes <strong>de</strong> convection) un peu <strong>de</strong> gaz particulier est introduit à une extrémité.<br />
Nous savons qu’au cours du temps sa concentration sera homogène mais comment décrire l’évolution<br />
<strong>de</strong> la concentration ?<br />
b) Approche mésoscopique<br />
Étant donné que le rayon du tuyau est bien plus faible que sa longueur, nous pouvons supposer<br />
l’homogénéité sur une section et donc décrire le nombre <strong>de</strong> particules uniquement en fonction <strong>de</strong><br />
l’abscisse. Comme le nombre <strong>de</strong> particules varie en espace et en temps, pour faire un bilan <strong>de</strong><br />
particules nous allons utiliser une approche mésoscopique.<br />
On considère le système ouvert <strong>de</strong> volume dV constitué d’un parallélépipè<strong>de</strong> compris entre <strong>de</strong>ux<br />
surfaces parallèles d’aire S et situées aux abscisses x et x + dx :<br />
Soit N(t) le nombre <strong>de</strong> particules contenues dans dV à l’instant t.<br />
La <strong>de</strong>nsité particulaire n(x,t) ou nombre <strong>de</strong> particules par unité <strong>de</strong> volume est définie par :<br />
n ∗ (x, t) = N(t)<br />
dV<br />
= N(t)<br />
Sdx<br />
Nous allons faire un bilan <strong>de</strong> particules sur la tranche ; située entre x et x + δx ; entre t et t + dt.<br />
Remarque. Le système choisi n’est pas fermé. C’est pourquoi il y a diffusion <strong>de</strong> particules.<br />
Le bilan <strong>de</strong> particules sur S peut se résumer sous la forme<br />
VARIATION dans le temps = ÉCHANGE à travers la surface + CRÉATION en volume<br />
c) Variation dans le temps<br />
Soit une région <strong>de</strong> l’espace dans laquelle <strong>de</strong>s particules sont en mouvement. Il s’agit là <strong>de</strong> la variation<br />
du nombre <strong>de</strong> particules intéressantes contenues dans .<br />
Le système contient :<br />
• N(t) = n*(x,t) Sdx particules à l’instant t<br />
• N(t + dt) = n*(x,t + dt) Sdx particules à l’instant t + dt.<br />
Entre ces <strong>de</strong>ux instants, le nombre <strong>de</strong> particules a varié <strong>de</strong> la quantité :<br />
dN = N(t + dt) – N(t) = [n*(x,t + dt) – n*(x,t)]・ Sdx<br />
En effectuant un développement limité à l’ordre 1, on peut écrire :<br />
d’où :<br />
n ∗ (x, t + dt) = n ∗ (x, t) + ∂n∗ (x, t)<br />
dt<br />
∂t<br />
VARIATION dans le temps = dN(x, t) = ∂n∗ (x, t)<br />
dtSdx<br />
∂t<br />
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cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
d) Échange à travers la surface<br />
Dans l’exemple choisi les particules ne peuvent évoluer (diffuser) que le long du tube donc les<br />
échanges ne se font qu’à <strong>de</strong>ux endroits : A travers la surface S située en x et à travers la surface S<br />
située en x+dx. Le terme d’échange se réduit donc à la somme <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux termes<br />
Cette variation du nombre <strong>de</strong> particules dans le volume dV est égale à la différence entre le nombre <strong>de</strong><br />
particules entrées (E) et le nombre <strong>de</strong> particules sorties (S) :<br />
dN éch = dN éch en x + dN ech en x + δx<br />
dN éch en x = J(x, t)Sdt et δN ech en x + δx =– J(x + dx, t)Sdt<br />
Au total, en ajoutant les <strong>de</strong>ux contributions :<br />
∂J(x, t)<br />
dN = J(x, t)Sdt – J(x + dx, t)Sdt = − dtSdx<br />
∂x<br />
En effet en effectuant un développement limité à l’ordre 1, on peut écrire :<br />
∂J(x, t)<br />
J(x + dx, t) = J(x, t) + dx<br />
∂x<br />
∂J(x, t)<br />
dN éch = − dtSdx = ÉCHANGE à travers la surface<br />
∂x<br />
donc, en comparant les <strong>de</strong>ux expressions <strong>de</strong> dN :<br />
∂J(x, t)<br />
dN = − dtSdx = ∂n∗ (x, t)<br />
dtSdx → ∂n∗ (x, t) ∂J(x, t)<br />
+ = 0<br />
∂x<br />
∂t<br />
∂t ∂x<br />
∂n ∗ (x,t)<br />
∂t<br />
+ ∂J(x,t)<br />
∂x<br />
= 0 Equation <strong>de</strong> Conservation<br />
Cette équation <strong>de</strong> conservation, également appelée équation bilan locale, relie la variation spatiale <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> particules à la variation temporelle <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité particulaire.<br />
e) Production en volume<br />
Comme nous le savons, il n’est pas possible <strong>de</strong> « créer » <strong>de</strong>s particules, quoique cela puisse encore<br />
être discutable à l’échelle nucléaire.<br />
En revanche il est très facile avec la chimie <strong>de</strong> transformer une particule inintéressante du substrat en<br />
une particule intéressante qui diffuse ou inversement. Ainsi, les phénomènes à l’origine <strong>de</strong> la «<br />
création / disparition» <strong>de</strong> particules diffusantes sont les réactions chimiques et nucléaires.<br />
S’il y a <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> production et / ou <strong>de</strong> disparition alors il faut ajouter le taux <strong>de</strong> production τ p<br />
et/ou <strong>de</strong> disparition τ d<br />
∂n ∗ (x, t) ∂J(x, t)<br />
+ = τ<br />
∂t ∂x d + τ p<br />
τ : nombre <strong>de</strong> particule par unité <strong>de</strong> volume par unité <strong>de</strong> temps<br />
4) Bilan particulaire 3D<br />
Approche globale : Nous allons cette fois établir l’équation <strong>de</strong> continuité mais dans un cas plus<br />
général.<br />
La loi <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s particules, appelée aussi équation <strong>de</strong> continuité s’écrit, dans le cas général<br />
∂n ∗ (M, t)<br />
+ divJ(M, t) = τ<br />
∂t<br />
d + τ p<br />
Faisons un bilan <strong>de</strong> particules pour ce volume V entre les instants t et t + dt.<br />
VARIATION dans le temps = ÉCHANGE à travers la surface + CRÉATION en volume<br />
5) Loi <strong>de</strong> Fick, coefficient <strong>de</strong> diffusion<br />
• Le phénomène <strong>de</strong> diffusion cesse aux échelles mésoscopique et macroscopique quand la<br />
concentration est homogène.<br />
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cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
L’agitation brownienne <strong>de</strong>s particules persiste : on a un équilibre dynamique. Aux échelles<br />
d’observation méso- et macroscopique, les fluctuations <strong>de</strong> concentration sont négligeables.<br />
• la diffusion se fait toujours <strong>de</strong>s régions les plus riches en particules vers les régions les moins riches.<br />
• plus le gradient <strong>de</strong> concentration est élevé, plus le phénomène <strong>de</strong> diffusion sera important.<br />
• La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> particules est opposée au gradient <strong>de</strong> concentration.<br />
Adolphe FICK proposa vers 1856 la forme la plus simple rendant compte <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux observations en<br />
reliant linéairement J(x, t) et ∂n∗ (x,t)<br />
∂x<br />
La 1ère loi <strong>de</strong> Fick s’exprime donc ainsi :<br />
J(x, t) = −D ∂n∗ (x, t)<br />
→ J(M, t) = −D grad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ n ∗ (M, t)<br />
∂x<br />
Le coefficient D est appelé coefficient <strong>de</strong> diffusion ; par définition, il est positif.<br />
[D] = L 2 T –1 en m 2 s –1<br />
D > 0 est le coefficient <strong>de</strong> diffusion (en m 2 s -1 ) ou diffusivité. Il dépend du matériau support et du type <strong>de</strong><br />
particules. Donc D dépend <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s particules qui diffusent et du milieu dans lequel a lieu la diffusion.<br />
Dans les soli<strong>de</strong>s, l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur est D = 10 -30 à 10 -15<br />
phase gaz gaz gaz gaz gaz liqui<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> soli<strong>de</strong><br />
support air air air air H 2 eau eau eau eau cuivre<br />
particule H 2 O 2 CO 2 CH 4 D 2 H 2 O 2 NaCl sucre or<br />
diffusante<br />
D (10 -5 ) 7,2 2 1.4 1.96 12.4 5,13.10 -4 1,8.10 -4 1,9.10 -4 5.2.10 -5 1.3.10 -25<br />
Si le gradient <strong>de</strong> concentration est trop important, ou si le milieu est anisotrope, ou encore si le gradient varie<br />
trop rapi<strong>de</strong>ment dans le temps, alors la loi <strong>de</strong> Fick peut ne pas être valable.<br />
a) Remarques<br />
Dans le cas <strong>de</strong> la diffusion thermique nous distinguons la conductivité λ <strong>de</strong> la diffusivité a alors que ce<br />
n’est pas le cas pour la diffusion particulaire. En effet dans le cas <strong>de</strong> la diffusion particulaire il n’y a<br />
pas « d’inertie » particulaire alors qu’il existe une inertie thermique caractérisée par ρ c.<br />
C’est là la « gran<strong>de</strong> » différence entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> diffusion : dans le cas <strong>de</strong> la diffusion<br />
particulaire, D sera toujours une gran<strong>de</strong>ur pertinente.<br />
➜ il s’agit d’une loi linéaire ;<br />
➜ il s’agit d’une loi associée à un processus irréversible (à cause <strong>de</strong> la dérivée première en temps) ;<br />
➜ il s’agit d’une loi associée à un processus lent.<br />
b) Autres phénomènes diffusifs.<br />
Il y a diffusion dès que l’inhomogénéité d’une gran<strong>de</strong>ur physique provoque un flux <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong>ur<br />
proportionnel à son gradient. Citons, en rappelant les <strong>de</strong>ux exemples déjà traités :<br />
une inhomogénéité <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité particulaire provoque un flux <strong>de</strong> particules vérifiant la loi <strong>de</strong><br />
Fick :<br />
J p (M, t) = −Dgrad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ n ∗ (M, t)<br />
une inhomogénéité <strong>de</strong> température provoque un flux <strong>de</strong> chaleur vérifiant la loi <strong>de</strong> Fourier :<br />
J th (M, t) = −λgrad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ T(M, t)<br />
<br />
une inhomogénéité <strong>de</strong> potentiel électrique provoque un flux <strong>de</strong> charges vérifiant la loi<br />
d’Ohm :<br />
J elec (M, t) = −σgrad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ V(M, t)<br />
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cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
une inhomogénéité <strong>de</strong> vitesse, dans la présentation la plus simple d’un champ <strong>de</strong> vitessev =<br />
v(z)e⃗⃗⃗⃗ x , provoque sur une surface dS ⃗⃗⃗⃗ = dSe⃗⃗⃗ z , un flux <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement vérifiant la<br />
loi <strong>de</strong> viscosité :<br />
δp x = dF x dt = j dS dt avec j = −η ∂v x<br />
∂z<br />
soit, dans ce contexte, la version unidirectionnelle du gradient.<br />
6) Équation <strong>de</strong> la diffusion<br />
• En combinant la loi <strong>de</strong> Fick et l’équation bilan locale, on obtient :<br />
∂n ∗ (x, t) ∂J(x, t)<br />
+<br />
∂t ∂x<br />
= 0 → ∂n∗ (x, t)<br />
∂t<br />
+ ∂ ∂x [−D ∂n∗ (x, t)<br />
∂x<br />
] = 0 → ∂n∗ (x, t)<br />
∂t<br />
− D ∂2<br />
∂x 2 [n∗ (x, t)] = 0<br />
Cette équation est appelée équation pilote <strong>de</strong> la diffusion.<br />
sous une forme plus générale :<br />
∂n ∗ (M, t)<br />
− D∆[n ∗ (M, t)] = 0<br />
∂t<br />
S’il y a <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> production et / ou <strong>de</strong> disparition alors il faut ajouter le taux <strong>de</strong> production τ p<br />
et/ou <strong>de</strong> disparition τ d<br />
∂n ∗ (M, t)<br />
− D∆[n ∗ (M, t)] = τ<br />
∂t<br />
d + τ p<br />
En régime permanent, cette équation s’appelle équation <strong>de</strong> Poisson et lorsque τ est nul on retrouve<br />
l’équation <strong>de</strong> Laplace. La résolution <strong>de</strong> cette équation est un problème mathématique classique dont la<br />
solution dépend <strong>de</strong>s symétries du problème et <strong>de</strong>s conditions aux limites.<br />
Remarque :<br />
Les phénomènes diffusifs sont intrinsèquement irréversibles.<br />
7) Equation <strong>de</strong> diffusion en régime stationnaire<br />
En régime stationnaire (indépendant du temps) l’équation <strong>de</strong> diffusion se simplifie :<br />
∂n ∗ (M, t)<br />
− D∆[n ∗ (M, t)] = τ<br />
∂t<br />
d + τ p → −D∆[n ∗ (M, t)] = τ d + τ p<br />
Equation <strong>de</strong> la diffusion thermique en régime stationnaire. C’est une équation <strong>de</strong> Poisson pour la<br />
diffusion particulaire<br />
Dans le où nous supposons qu’il n’y a pas <strong>de</strong> sources l’équation <strong>de</strong>vient :<br />
∆[n ∗ (M, t)] = 0 (Equation <strong>de</strong> la diffusion thermique en régime stationnaire en absence <strong>de</strong> source)<br />
C’est une équation <strong>de</strong> Laplace pour la diffusion thermique<br />
III) Applications<br />
1) Régime Stationnaire<br />
On considère une situation stationnaire – pour laquelle n et J sont indépendantes du temps – décrite<br />
par la figure ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
• Les concentrations respectives dans les régions #1 et #3 sont maintenues constantes <strong>de</strong> telle sorte que<br />
:<br />
n*(x ≤ 0, t) = n 1 ; n*(x ≥ L, t) = n 3<br />
• La condition <strong>de</strong> situation stationnaire dans les 3 régions s’exprime sous la forme :<br />
∂ni<br />
∂t<br />
= 0 avec i = 1, 2, 3<br />
• On suppose que dans la région #2, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> particules est constante et uniforme.<br />
J 2 uniforme → ∂J 2<br />
∂x = 0 → J 2 constant<br />
D’après l’équation <strong>de</strong> conservation, on en déduit que :<br />
J 2 constant → ∂n 2<br />
∂x = cte →n 2(x, t) est une fonction affine <strong>de</strong> x.<br />
D’après les conditions aux limites en x = 0 et x = L, on en déduit :<br />
• n 2 (x, t) = n 1 + (n 3 – n 1 )<br />
x pour 0 ≤ x ≤ L<br />
L<br />
La concentration varie linéairement avec la longueur.<br />
• J 2 = – D (n 3 – n 1 )<br />
L<br />
2) équation <strong>de</strong> diffusion directement en symétrie cylindrique<br />
Nous allons voir dans cette partie comment trouver l’équation <strong>de</strong> diffusion dans le cas particulier <strong>de</strong> la<br />
symétrie cylindrique (diffusion radiale) sans passer par les opérateurs vectoriels.<br />
a) situation et analyse<br />
Imaginons une situation <strong>de</strong> diffusion radiale en symétrie cylindrique.<br />
Des particules ont été introduites dans un barreau <strong>de</strong> manière à diffuser lentement vers l’extérieur. Ce<br />
genre <strong>de</strong> procédé peut être utilisé pour la délivrance <strong>de</strong> produits médicamenteux sur <strong>de</strong> longues durées.<br />
Le dispositif est suffisamment grand pour pouvoir négliger les effets <strong>de</strong> bord.<br />
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
b) Analyse physique :<br />
➜ IL s’agit d’un phénomène <strong>de</strong> diffusion radiale donc le courant <strong>de</strong> particule est porté uniquement par<br />
u⃗⃗⃗⃗ r .<br />
➜ L’invariance par rotation et l’invariance par translation (ou plutôt la non prise en compte <strong>de</strong>s effets<br />
<strong>de</strong> bord) permettent d’écrire que les gran<strong>de</strong>urs ne dépen<strong>de</strong>nt pas ni <strong>de</strong> z ni <strong>de</strong> θ.<br />
c) Analyse technique :<br />
➜ ne sachant pas si le terme <strong>de</strong> création est uniforme ou non, nous allons procé<strong>de</strong>r à une approche<br />
mésoscopique ;<br />
➜ nous allons choisir un volume <strong>de</strong> contrôle respectant au mieux les symétries du problème.<br />
Choisissons comme système S le volume V {cylindre creux <strong>de</strong> rayon r, d’épaisseur dr et <strong>de</strong> hauteur<br />
h}.<br />
Sur le schéma ci-<strong>de</strong>ssus nous avons représenté qualitativement le courant <strong>de</strong> particules. Nous pouvons<br />
faire un bilan <strong>de</strong> particules pour S entre t et t + dt.<br />
VARIATION dans le temps = ÉCHANGE à travers la surface + CRÉATION en volume<br />
d) variation dans le temps<br />
Comme le volume V est suffisamment bien choisi pour être tel que la <strong>de</strong>nsité particulaire y soit<br />
uniforme, nous pouvons dire qu’à l’instant t le nombre <strong>de</strong> particules qui y sont contenues s’écrit<br />
De même à t + dt<br />
N(t) = n ∗ (r, t)V → N(t) = n ∗ (r, t)2πrdrh<br />
N(t + dt) = n ∗ (r, t + dt)V → N(t + dt) = n ∗ (r, t + dt)2πrdrh<br />
La variation s’écrit donc :<br />
dN variat = N(t + dt) − N(t) = 2πrdrh(n ∗ (r, t + dt) − n ∗ (r, t))<br />
e) échange à travers la surface<br />
Nous avons affaire ici à 4 surfaces :<br />
VARIATION dans le temps = dN variat = 2πrdrh ( ∂n∗ (r, t)<br />
) dt<br />
∂t<br />
➜ une couronne au-<strong>de</strong>ssus et en <strong>de</strong>ssous ;<br />
➜ la surface en r ;<br />
➜ la surface en r + dr.<br />
Étant donné que la diffusion est radiale, il n’y a pas <strong>de</strong> particules qui passent à travers les couronnes<br />
du <strong>de</strong>ssus et du <strong>de</strong>ssous donc il reste<br />
dN ech = dN ech en r + dN ech en r+dr<br />
Comme il y a uniformité sur chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux surfaces du courant <strong>de</strong> particules, nous avons :<br />
11/21
Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
dN ech en r = +J(r, t)S(r)dt et dN ech en r+dr = −J(r + dr, t)S(r + dr)dt<br />
dN ech = +J(r, t)S(r)dt − J(r + dr, t)S(r + dr)dt<br />
Attention ! Ici et contrairement au cas unidimensionnel l’aire <strong>de</strong> la surface d’échange dépend <strong>de</strong> la<br />
position ! Cela n’empêche pas <strong>de</strong> faire un développement limité mais pas directement en J(r, t)<br />
∂(J(r, t)S(r))<br />
dN ech = − drdt<br />
∂r<br />
Et comme la surface S(r) s’écrit S(r) = 2πrh nous obtenons :<br />
Et ainsi<br />
dN ech = −<br />
∂(J(r, t)2πrh)<br />
∂r<br />
drdt = −<br />
∂(J(r, t)r)<br />
∂r<br />
2πhdrdt<br />
ÉCHANGE à travers la surface = dN ech = − ∂(J(r,t)r)<br />
2πhdrdt<br />
∂r<br />
f) production en volume ou /et disparition<br />
Encore une fois, comme le volume V est uniforme puisqu’à r = Cte, nous avons tout <strong>de</strong> suite<br />
dN crée = +σ crée (r, t)2πhrdrdt<br />
Ce qui donne<br />
dN disp = −σ disp (r, t)2πhrdrdt<br />
CRÉATION en volume = σ(r, t) × 2πrdrhdt<br />
Rassemblement<br />
Le bilan <strong>de</strong> particules s’écrit donc :<br />
dN variat = dN ech + dN crée + dN disp → r ( ∂n∗ (r, t) ∂(J(r, t)r)<br />
) = − + σ<br />
∂t<br />
∂r<br />
crée (r, t)r − σ disp (r, t)r<br />
∂n ∗ (r, t)<br />
= − 1 ∂(J(r, t)r)<br />
+ σ<br />
∂t r ∂r<br />
crée (r, t) − σ disp (r, t) → ∂n∗ (r, t)<br />
+ 1 ∂(J(r, t)r)<br />
∂t r ∂r<br />
= σ crée (r, t) − σ disp (r, t)<br />
En faisant intervenir la loi <strong>de</strong> Fick nous avons ainsi<br />
J(r, t) = −D ∂n∗ (r, t)<br />
→ ∂n∗ (r, t)<br />
− D ∂<br />
∂r ∂t r ∂r (r ∂n∗ (r, t)<br />
) = σ<br />
∂r<br />
crée (r, t) − σ disp (r, t)<br />
3) équation <strong>de</strong> diffusion directement en symétrie sphérique<br />
Nous allons considérer une situation similaire à la précé<strong>de</strong>nte mais différente dans la géométrie. Au<br />
lieu d’avoir un barreau diffusant, nous allons prendre une sphère diffusante avec une diffusion radiale.<br />
➜ le courant <strong>de</strong> particule est porté uniquement par u⃗⃗⃗⃗<br />
r<br />
➜ les <strong>de</strong>ux invariances par rotation permettent d’écrire que les gran<strong>de</strong>urs ne dépen<strong>de</strong>nt pas ni <strong>de</strong> θ ni<br />
<strong>de</strong> ϕ.<br />
➜ ne sachant pas si le terme <strong>de</strong> création est uniforme ou non, nous allons procé<strong>de</strong>r à une approche<br />
mésoscopique ;<br />
➜ nous allons choisir un volume <strong>de</strong> contrôle respectant au mieux les symétries du problème.<br />
12/21
Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
a) variation dans le temps<br />
Comme le volume V est suffisamment bien choisi pour être tel que la <strong>de</strong>nsité particulaire y soit<br />
uniforme, nous pouvons dire qu’à l’instant t le nombre <strong>de</strong> particules qui y sont contenues s’écrit<br />
De même à t + dt<br />
N(t) = n ∗ (r, t)V → N(t) = n ∗ (r, t)4πr 2 dr<br />
N(t + dt) = n ∗ (r, t + dt)V → N(t + dt) = n ∗ (r, t + dt)4πr 2 dr<br />
La variation s’écrit donc :<br />
dN variat = N(t + dt) − N(t) = 4πr 2 dr(n ∗ (r, t + dt) − n ∗ (r, t))<br />
VARIATION dans le temps = dN variat = 4πr 2 dr ( ∂n∗ (r, t)<br />
) dt<br />
∂t<br />
b) échange à travers la surface<br />
Ici, la situation est plus simple que pour le barreau puisque le volume considéré n’est constitué que <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux surfaces en r et en r + dr.<br />
dN ech = dN ech en r + dN ech en r+dr<br />
Comme il y a uniformité sur chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux surfaces du courant <strong>de</strong> particules, nous avons :<br />
dN ech en r = +J(r, t)S(r)dt et dN ech en r+dr = −J(r + dr, t)S(r + dr)dt<br />
dN ech = +J(r, t)S(r)dt − J(r + dr, t)S(r + dr)dt<br />
Attention ! Ici et contrairement au cas unidimensionnel l’aire <strong>de</strong> la surface d’échange dépend <strong>de</strong> la<br />
position ! Cela n’empêche pas <strong>de</strong> faire un développement limité mais pas directement en J(r, t)<br />
∂(J(r, t)S(r))<br />
dN ech = − drdt<br />
∂r<br />
Et comme la surface S(r) s’écrit S(r) = 2πrh nous obtenons :<br />
Et ainsi<br />
dN ech = − ∂(J(r, t)4πr2 )<br />
∂r<br />
drdt = − ∂(J(r, t)r2 )<br />
∂r<br />
4πdrdt<br />
ÉCHANGE à travers la surface = dN ech = − ∂(J(r,t)r2 )<br />
4πdrdt<br />
∂r<br />
c) production en volume ou /et disparition<br />
Encore une fois, comme le volume V est uniforme puisqu’à r = Cte, nous avons tout <strong>de</strong> suite<br />
dN crée = +σ crée (r, t)4πr 2 drdt<br />
Ce qui donne<br />
CRÉATION en volume = σ(r, t) × 4πr 2 drdt<br />
Rassemblement<br />
Le bilan <strong>de</strong> particules s’écrit donc :<br />
dN variat = dN ech + dN crée + dN disp<br />
dN disp = −σ disp (r, t)4πr 2 drdt<br />
→ 4πr 2 dr ( ∂n∗ (r, t)<br />
) dt = − ∂(J(r, t)r2 )<br />
4πdrdt + σ<br />
∂t<br />
∂r<br />
crée (r, t)4πr 2 drdt − σ disp (r, t)4πr 2 drdt<br />
∂n ∗ (r, t)<br />
= − 1 ∂(J(r, t)r 2 )<br />
∂t r 2 ∂r<br />
→ ∂n∗ (r, t)<br />
+ 1 ∂(J(r, t)r 2 )<br />
∂t r 2 ∂r<br />
En faisant intervenir la loi <strong>de</strong> Fick nous avons ainsi<br />
J(r, t) = −D ∂n∗ (r, t)<br />
∂r<br />
+ σ crée (r, t) − σ disp (r, t)<br />
= σ crée (r, t) − σ disp (r, t)<br />
→ ∂n∗ (r, t)<br />
− D ∂ ∂n∗ (r, t)<br />
∂t r 2 ∂r (r2 ) = σ<br />
∂r<br />
crée (r, t) − σ disp (r, t)<br />
13/21
Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
4) Exemple <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> diffusion : tache d’encre – régime transitoire en 1D<br />
L’équation <strong>de</strong> diffusion contient une dérivée du 1er ordre en temps et du 2e ordre en position. Pour<br />
déterminer la solution, il faut se doter <strong>de</strong> :<br />
- 1 condition initiale (temps)<br />
- 2 conditions aux limites (espace)<br />
La solution générale dépendante du temps est généralement très difficile à établir.<br />
Imaginons qu’à l’instant t = 0 toutes les particules soient en x = 0 et qu’après elles sont « libres » <strong>de</strong><br />
diffuser.<br />
➜ il s’agit là d’un phénomène <strong>de</strong> diffusion sans source ;<br />
➜ le régime est non stationnaire, non permanent ;<br />
➜ étant donné que la diffusion se fait en 1D, n⋆ sera une <strong>de</strong>nsité particulaire linéique en m −1 ;<br />
➜ les gran<strong>de</strong>urs pertinente sont N 0 le nombre total <strong>de</strong> particule diffusantes et D la diffusivité du<br />
matériau.<br />
Les contraintes auxquelles <strong>de</strong>vra obéir la solution sont :<br />
➜Condition Initiale: toutes les particules sont localisées en x = 0 à t = 0: n ∗ (x, 0) = 0 si x ≠ 0<br />
➜ le nombre total <strong>de</strong> particules ne change pas : ∫<br />
+∞<br />
−∞<br />
➜ Condition aux Limites: n ∗ (+∞, t) = n ∗ (−∞, t) = 0<br />
n ∗ (x, 0)dx = N(t) = N 0<br />
La solution générale est une gaussienne <strong>de</strong> la position, <strong>de</strong> largeur croissante du temps :<br />
n ∗ (x, t) =<br />
A exp (−x2<br />
√Dt 4Dt )<br />
Nous constatons qu’il s’agit là d’une gaussienne (fonction rencontrée en optique) :<br />
➜ dont la valeur maximale est en x = 0 et décroît avec le temps ;<br />
➜ dont l’écart-type en √2Dt augmente avec le temps.<br />
Voici la représentation <strong>de</strong> la solution pour différents instants régulièrement espacés<br />
La distance caractéristique qui est ici l’écart-type, est proportionnelle à √Dt illustrant une fois <strong>de</strong> plus<br />
la lenteur du phénomène <strong>de</strong> diffusion.<br />
5) Étalement du zone <strong>de</strong> forte concentration au cours du temps<br />
On suppose qu’à l’instant t = 0, toutes les particules sont concentrées en un point x0 donné.<br />
14/21
Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
Sous l’effet <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> diffusion, cette région <strong>de</strong> forte concentration va s’étaler. À l’instant t,<br />
les particules sont localisées dans une région <strong>de</strong> largeur δ(t) :<br />
L’élargissement δ(t) dépend a priori :<br />
- du temps (T)<br />
- du coefficient <strong>de</strong> diffusion (L 2 T –1 )<br />
Par analyse dimensionnelle, on peut montrer que :<br />
δ(t) = f(D, t) = √Dt<br />
Cette expression permet d’évaluer l’évolution <strong>de</strong> la dispersion d’une substance dans une autre en<br />
fonction du temps.<br />
Un tel étalement pour <strong>de</strong>s instants différents est schématiquement représenté sur la figure suivante :<br />
Un bel exemple <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> diffusion est visible à l’adresse suivante :<br />
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d5/<strong>Diffusion</strong>_v2_20101120.ogv<br />
6) Applications <strong>de</strong> la diffusion : <strong>Diffusion</strong> à travers une membrane<br />
Ce qui a été expliqué au paragraphe précé<strong>de</strong>nt s’applique aussi bien à un mélange <strong>de</strong> gaz qu’à un<br />
mélange <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>s (soluté-solvant). Dans tous ces cas, on suppose que les interactions <strong>de</strong> type solutésoluté,<br />
soluté-solvant ou solvant-solvant sont du même ordre ; cette hypothèse est correcte dans le cas<br />
<strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s lorsque la dilution du soluté est très gran<strong>de</strong> (infinie !). Ceci revient à considérer la<br />
diffusion d’un gaz pur dans lui-même, ce qui existe évi<strong>de</strong>mment en raison <strong>de</strong> l’agitation moléculaire.<br />
Dans un cas réel, la communication entre <strong>de</strong>ux compartiments contenant <strong>de</strong>s solutions “idéales” à<br />
concentrations C 1 et C 2 sera assurée par une membrane poreuse traversée par un flux net Φ <strong>de</strong> 1 vers<br />
2, si on a C 1 > C 2 . On aura :<br />
Φ = dn<br />
dt = K (C 1 − C 2 )<br />
où K représente le coefficient <strong>de</strong> perméabilité, dépendant <strong>de</strong> la membrane et du soluté. Dans le cas<br />
d’une solution biologique, il faudra considérer les K i selon le type <strong>de</strong> chaque molécule. Il contient le<br />
paramètre D, donc plus la molécule sera grosse, moins elle diffusera. Dès que sa taille atteint celle <strong>de</strong>s<br />
pores (supposons les cylindriques), la molécule ne traverse plus la membrane. Cet effet <strong>de</strong> diffusion<br />
trans-membrane différentielle s’appelle la dialyse. Elle peut permettre d’isoler <strong>de</strong>s macromolécules à<br />
<strong>de</strong>s fins d’analyse, <strong>de</strong> purification ou <strong>de</strong> préparation. Ce principe sera appliqué au rein artificiel.<br />
7) Analogie électrique<br />
Lorsqu’un conducteur, <strong>de</strong> conductivité électrique , est soumis à une différence <strong>de</strong> potentiel, il est le<br />
siège d’un courant électrique dont le vecteur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courants électrique j élec est relié au champ<br />
électrique E⃗ = −grad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ V selon la loi d’Ohm locale :<br />
j élec = σ E⃗ = −σgrad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ V<br />
15/21
Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
L’intensité I qui traverse le conducteur est égale au flux du vecteur j élec à travers la section du<br />
conducteur et représente le flux <strong>de</strong>s charges électriques.<br />
Tout comme la loi d’Ohm, la loi <strong>de</strong> Fick est une loi ”phénoménologique”. Cela signifie que ce n’est<br />
pas une loi fondamentale (comme la loi <strong>de</strong> gravitation), mais une relation généralement bien vérifiée<br />
entre <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs. Ces <strong>de</strong>ux lois traduisent que, dans un certain domaine d’approximation, l’effet<br />
(<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courants ou <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> particules) est proportionnel à la cause (gradient <strong>de</strong> potentiel<br />
ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité particulaire).<br />
Conductivité électrique et équation <strong>de</strong> diffusion électrique.<br />
Dans l’hypothèse <strong>de</strong>s régimes quasi-permanents et dans le cas où on peut négliger le courant<br />
<strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>vant le courant <strong>de</strong> conduction :<br />
ε 0 | ∂E ⃗<br />
∂t | = ε 0ω|E⃗ | ≪ γ|E⃗ | → ω ≪ γ⁄ ε 0 ≈ 10 19<br />
l’équation <strong>de</strong> Maxwell-Ampère dans un conducteur <strong>de</strong> conductivité électrique s’écrit :<br />
rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ B⃗ = μ 0 J = μ 0 γE⃗<br />
Si l’on en prend le rotationnel et en utilisant une classique formule d’analyse vectorielle,<br />
la première équation <strong>de</strong> Maxwell (divB⃗ = 0) et celle <strong>de</strong> Maxwell-Faraday (c’est-à-dire<br />
rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ E⃗ = − ∂B ⃗<br />
), on en déduit successivement :<br />
∂t<br />
D’autre part on a :<br />
Donc<br />
Avec<br />
rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ B⃗ ) = grad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ div(B⃗<br />
⏟ )<br />
0<br />
− ∆B⃗ = −∆B⃗<br />
rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ B⃗ ) = rot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (μ 0 γE⃗ ) = μ 0 γrot ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ E⃗ = −μ 0 γ ∂B ⃗<br />
∂t<br />
μ 0 γ ∂B ⃗<br />
∂t − ∆B ⃗ = 0 → ∂B ⃗<br />
∂t − 1<br />
μ 0 γ ∆B ⃗ = 0 → ∂B ⃗<br />
∂t − D élec∆B⃗ = 0<br />
D élec = 1<br />
μ 0 γ<br />
qui est elle aussi une équation <strong>de</strong> diffusion. Dans ce contexte, on évoque généralement l’effet<br />
<strong>de</strong> peau.<br />
Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous résume les analogies entre les lois <strong>de</strong> Fick et d’Ohm, qui traduisent toutes les<br />
<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> particules ou <strong>de</strong> charge. Elles correspon<strong>de</strong>nt à une évolution<br />
spontanée du milieu qui tend à estomper son inhomogénéité, conformément au second principe <strong>de</strong> la<br />
thermodynamique.<br />
Loi <strong>de</strong> Fick<br />
vecteur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> particules :<br />
<strong>de</strong>nsité particulaire n<br />
j part = −Dgrad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ n<br />
coefficient <strong>de</strong> diffusion D<br />
flux <strong>de</strong> particule <br />
transport <strong>de</strong> particules<br />
Loi d’Ohm<br />
vecteur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant électrique<br />
potentiel V<br />
conductivité électrique σ<br />
Intensité <strong>de</strong> courant I<br />
transport <strong>de</strong> charge<br />
j élec − σgrad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ V<br />
16/21
Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
Applications <strong>de</strong> la diffusion<br />
3.1 <strong>Diffusion</strong> à travers une membrane<br />
Ce qui a été expliqué au paragraphe précé<strong>de</strong>nt s’applique aussi bien à un mélange <strong>de</strong> gaz qu’à un<br />
mélange <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>s (soluté-solvant). Dans tous ces cas, on suppose que les interactions <strong>de</strong> type solutésoluté,<br />
soluté-solvant ou solvant-solvant sont du même ordre ; cette hypothèse est correcte dans le cas<br />
<strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s lorsque la dilution du soluté est très gran<strong>de</strong> (infinie !). Ceci revient à considérer la<br />
diffusion d’un gaz pur dans lui-même, ce qui existe évi<strong>de</strong>mment en raison <strong>de</strong> l’agitation moléculaire.<br />
Dans un cas réel, la communication entre <strong>de</strong>ux compartiments contenant <strong>de</strong>s solutions “idéales” à<br />
concentrations C 1 et C 2 sera assurée par une membrane poreuse traversée par un flux net Φ <strong>de</strong> 1 vers<br />
2, si on a C 1 > C 2 . On aura :<br />
Φ = dn<br />
dt = K (C 1 − C 2 )<br />
où K représente le coefficient <strong>de</strong> perméabilité, dépendant <strong>de</strong> la membrane et du soluté. Dans le cas<br />
d’une solution biologique, il faudra considérer les K i selon le type <strong>de</strong> chaque molécule. Il contient le<br />
paramètre D, donc plus la molécule sera grosse, moins elle diffusera. Dès que sa taille atteint celle <strong>de</strong>s<br />
pores (supposons les cylindriques), la molécule ne traverse plus la membrane. Cet effet <strong>de</strong> diffusion<br />
trans-membrane différentielle s’appelle la dialyse. Elle peut permettre d’isoler <strong>de</strong>s macromolécules à<br />
<strong>de</strong>s fins d’analyse, <strong>de</strong> purification ou <strong>de</strong> préparation. Ce principe sera appliqué au rein artificiel.<br />
IV) Interprétation microscopique<br />
1) Molécules en mouvement : Mouvement brownien<br />
Nous savons que les molécules s’agitent dans tous les sens à cause <strong>de</strong> l’agitation thermique.<br />
Une molécule particulière ou même un objet <strong>de</strong> taille mésoscopique peut ainsi être influencé par les<br />
chocs incessants <strong>de</strong> ces particules.<br />
Il en résulte un mouvement saccadé, assez aléatoire, qualifié <strong>de</strong> « marche au hasard » comme si<br />
chaque « pas » n’avait aucun lien avec le précé<strong>de</strong>nt.<br />
Le mouvement brownien est une marche aléatoire d’une particule ou d’un objet suffisamment petit<br />
pour être sensible aux chocs avec les particules du milieu en mouvement à cause <strong>de</strong> l’agitation<br />
thermique. Notons que le mouvement brownien existe aussi dans les soli<strong>de</strong>s même si, évi<strong>de</strong>mment,<br />
c’est beaucoup plus lent.<br />
C’est cette marche aléatoire qui va être à l’origine <strong>de</strong> la diffusion particulaire.<br />
Voici ci-<strong>de</strong>ssous une image tirée <strong>de</strong> Wikipédia illustrant cette marche aléatoire<br />
[http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/59/BrownianMotion.png].<br />
2) interprétation en terme <strong>de</strong> mouvement : imprévisible au niveau moléculaire – marche au<br />
hasard<br />
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
Comme nous l’avons expliqué au début <strong>de</strong> cette partie, la diffusion particulaire est liée au mouvement<br />
brownien. En fait, il est tout à fait possible <strong>de</strong> retrouver l’équation <strong>de</strong> diffusion en modélisant le<br />
comportement d’une particule par une marche au hasard. Le fait même que cette marche aléatoire<br />
modélise un phénomène <strong>de</strong> diffusion explique pourquoi ce <strong>de</strong>rnier est irréversible. En effet le caractère<br />
« aléatoire » <strong>de</strong> la marche d’une molécule implique qu’il n’est pas possible <strong>de</strong> prévoir le pas « juste<br />
suivant » <strong>de</strong> la molécule : elle <strong>de</strong>vient imprévisible. Sauf que si le mouvement <strong>de</strong>vient imprévisible «<br />
vers le futur » c’est qu’il est imprévisible « vers le passé » et donc qu’il est impossible d’aller<br />
spécifiquement et naturellement vers le passé. Quand un phénomène ne peut pas naturellement revenir<br />
sur ses pas, c’est qu’il est intrinsèquement irréversible !<br />
Le détail « amusant » c’est qu’il est irréversible parce qu’aléatoire (et donc imprévisible) au niveau<br />
microscopique mais il est parfaitement prédictible au niveau méso et macroscopique ! Il s’agit là d’un<br />
effet <strong>de</strong>s grands nombres : plus il y a <strong>de</strong> phénomènes aléatoires, plus leurs comportement d’ensemble<br />
est prévisible.<br />
3) Section e1cace <strong>de</strong> collision<br />
a) Définition<br />
On considère l’expérience représentée ci-<strong>de</strong>ssus, dans laquelle un faisceau <strong>de</strong> particules<br />
monocinétiques 1 vient bombar<strong>de</strong>r une particule cible 2, et ces particules subissent, sur la cible, <strong>de</strong>s<br />
collisions élastiques. Pour la commodité du raisonnement, on peut supposer que la particule 2 a une<br />
masse infinie et qu’elle est donc immobile (en fait cela revient, dans le cas général où m 2 est finie, à<br />
décrire le mouvement relatif en considérant <strong>de</strong>s mobiles fictifs <strong>de</strong> masse μ).<br />
On suppose que les particules sont réparties au hasard dans la section droite du faisceau.<br />
Il y a une diffusion <strong>de</strong>s particules dans toutes les directions et on peut mesurer le nombre <strong>de</strong> particules<br />
dN d /dt diffusées par unité <strong>de</strong> temps dans un petit angle soli<strong>de</strong> d centré sur une direction repérée par<br />
les <strong>de</strong>ux angles et on pose alors par définition :<br />
dN d<br />
= Φσ(χ, φ)dΩ = Φσ(χ, φ)sinχdχdφ<br />
dt<br />
où Φ est le flux (nombre <strong>de</strong> particules, par unité <strong>de</strong> temps et par unité <strong>de</strong> surface) transporté par le<br />
faisceau inci<strong>de</strong>nt. La quantité σ(χ, φ) a les dimensions d’une surface ; on l’appelle section efficace<br />
différentielle <strong>de</strong> collision élastique.<br />
À partir <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong>ur, on peut définir la section efficace totale :<br />
σ T = ∫ σ(χ, φ)sinχdχ ∫ dφ<br />
χ<br />
φ<br />
= N d<br />
Φ<br />
Section efficace<br />
On appelle section efficace (totale) <strong>de</strong> collision σ T le rapport entre le nombre N d <strong>de</strong> particules<br />
diffusées par unité <strong>de</strong> temps (qui ont donc heurté la particule fixe) et le flux Φ<br />
Unités : σ est une surface et s’exprime en m 2 et souvent en barn : 1barn = 10 -28 m 2 .<br />
Remarques :<br />
Si la cible comporte Nc centres diffuseurs on aura : Nd = Nc σ Φ<br />
Dans le cas d’une cible <strong>de</strong> longueur L et <strong>de</strong> section utile S comportant nc centres diffuseurs<br />
par unité <strong>de</strong> volume<br />
N d = N c σ Φ = n c S L σ Φ → n c = N c<br />
S L<br />
Dans le cas précé<strong>de</strong>nt, la probabilité p pour qu’une particule inci<strong>de</strong>nte ait une collision avec<br />
une particule cible est :<br />
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
p = N d<br />
ΦS = n cLσ<br />
4) Modèle <strong>de</strong>s sphères dures<br />
La section efficace dépend <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l’interaction entre les particules diffusantes et les particules<br />
cibles.<br />
Il faut donc connaître la loi d’interaction φ(r) ; on représente souvent les interactions entre <strong>de</strong>ux<br />
atomes neutres, ou entre une particule chargée et un atome, en adoptant le modèle simplifié dit <strong>de</strong>s<br />
boules <strong>de</strong> billard (ou <strong>de</strong>s sphères dures). Dans ce modèle, on néglige complètement les interactions à<br />
gran<strong>de</strong> distance et on suppose qu’une force répulsive infinie apparaît pour une certaine distance<br />
critique r = D = r cible + r diffusée .<br />
Avec les mêmes notations qu’au paragraphe précé<strong>de</strong>nt, une particule mobile heurte la cible si son<br />
centre se trouve dans le cercle <strong>de</strong> rayon D : Nd = ΦπD 2 = Φπ (r cible + r diffusée ) 2<br />
Soit σ T = πD 2<br />
5) Libre parcours moyen<br />
On appelle libre parcours moyen la distance + que parcourt en moyenne une particule mobile entre<br />
<strong>de</strong>ux collisions successives.<br />
Soit v la vitesse <strong>de</strong>s particules mobiles.<br />
La probabilité p pour qu’une particule inci<strong>de</strong>nte ait une collision avec une particule cible entre t et<br />
(t + L/v) est :<br />
p = N d<br />
ΦS = n cLσ<br />
Par unité <strong>de</strong> temps, il y aura donc, en moyenne p =<br />
p<br />
t<br />
(L v<br />
⁄ ) = n cvσ chocs par unité <strong>de</strong> temps donc une<br />
durée τ = (1⁄ n c vσ) entre <strong>de</strong>ux chocs successifs.<br />
Le libre parcours moyen est donc : l = τ v = 1⁄ n c σ (Libre parcours moyen avec cible fixe)<br />
Dans le cas <strong>de</strong> l’autodiffusion il faut prendre la vitesse relative entre cible et particule diffusée ; on<br />
admet que :<br />
l = τ v = 1<br />
n c σ√2<br />
(Libre parcours moyen dans l’autodiffusion)<br />
6) Coefficient <strong>de</strong> diffusion d’un gaz<br />
a) Hypothèses simplificatrice<br />
Nous étudions la diffusion unidirectionnelle dans un cylindre d’axe Ox et <strong>de</strong> section dS.<br />
On recherche le vecteur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> particules j diffusées pour obtenir le coefficient D ; pour cela on<br />
calcule le nombre δN <strong>de</strong> particules traversant la section d’abscisse x entre les instants t et t + dt ; dt est<br />
une durée mésoscopique : elle est donc très gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant la durée microscopique τ qui sépare en<br />
moyenne <strong>de</strong>ux collisions successives d’une molécule (pour obtenir <strong>de</strong>s comportements moyens) et elle<br />
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
est très inférieure à la durée caractéristique <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs macroscopiques telles que la<br />
<strong>de</strong>nsité particulaire n*(x, t).<br />
Pour simplifier nous adoptons le modèle suivant :<br />
• les vecteurs vitesses v <strong>de</strong>s molécules du gaz diffusé ont tous la même norme v ∗ , égale à la vitesse<br />
quadratique moyenne.<br />
• dans tout échantillon du système, les vecteurs-vitesses v <strong>de</strong>s molécules du gaz diffusé se répartissent<br />
pour un sixième <strong>de</strong>s molécules dans chacun <strong>de</strong>s sens <strong>de</strong>s trois directions. Cette hypothèse traduit <strong>de</strong><br />
manière simplifiée l’isotropie <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s vitesses.<br />
• les molécules du gaz diffusé ne subissent pas d’autres interactions que les chocs sur les molécules du<br />
gaz-support ; ainsi, entre <strong>de</strong>ux chocs, ces molécules ont un mouvement rectiligne uniforme ; ce<br />
mouvement a lieu dans l’une <strong>de</strong>s directions avec <strong>de</strong>ux sens possibles +u⃗⃗⃗⃗ x , −u⃗⃗⃗⃗ x , +u⃗⃗⃗⃗ y , − u⃗⃗⃗⃗ y , +u⃗⃗⃗⃗ z , −u⃗⃗⃗⃗<br />
z<br />
d’après la <strong>de</strong>uxième hypothèse ;<br />
• les chocs ont lieu aux mêmes instants pour toutes les molécules ; si l désigne le libre parcours<br />
moyen, la durée τ entre <strong>de</strong>ux chocs est égale à τ = (l⁄ v ∗ ) (dans l’air, dans les conditions usuelles,<br />
l = 0, 15 μm ; v ∗ = 500m. s −1 et τ = 3.10 -10 s.<br />
b) Calcul du coefficient <strong>de</strong> diffusion<br />
Soit t l’instant où toutes les molécules ont eu un choc ; elles ne subiront donc aucun choc entre les<br />
instants t et t + τ .<br />
Seules les molécules qui ont un vecteur-vitesse selon +u⃗⃗⃗⃗ x ou −u⃗⃗⃗⃗ x peuvent franchir dS et participer à<br />
la diffusion.<br />
Pendant la durée, elles ont une vitesse v ∗ et parcourent une distance v ∗ τ égale au libre parcours moyen<br />
l, soit dans le sens <strong>de</strong> +u⃗⃗⃗⃗ x , soit dans le sens <strong>de</strong> −u⃗⃗⃗⃗ x .<br />
Les molécules qui peuvent franchir dS dans le sens <strong>de</strong> +u⃗⃗⃗⃗ x pendant la durée τ sont donc celles qui<br />
sont situées dans le cylindre <strong>de</strong> section dS et <strong>de</strong> hauteur l =v ∗ τ compris entre les abscisses x − l et x<br />
et qui ont un vecteur-vitesse parallèle à u⃗⃗⃗⃗ x .<br />
En assimilant la <strong>de</strong>nsité moléculaire moyenne dans ce cylindre à n*(x − l), le nombre <strong>de</strong> molécules<br />
qu’il contient vaut n*(x − l ) v ∗ τ dS.<br />
Parmi ces molécules, seule une sur six possè<strong>de</strong> un vecteur vitesse parallèle à u⃗⃗⃗⃗ x . Le nombre <strong>de</strong><br />
molécules traversant dS dans le sens <strong>de</strong> u⃗⃗⃗⃗ x pendant la durée τ vaut donc<br />
δN ux ⃗⃗⃗⃗⃗ ,τ = 1 6 n∗ (x − l ) v ∗ τ dS<br />
De même les molécules qui peuvent franchir dS dans le sens <strong>de</strong> −u⃗⃗⃗⃗ x . pendant la durée τ sont celles<br />
qui sont situées dans le cylindre <strong>de</strong> section dS et <strong>de</strong> hauteur l =v ∗ τ compris entre les abscisses x et<br />
x + l et qui ont un vecteur-vitesse parallèle à −u⃗⃗⃗⃗ x . En assimilant la <strong>de</strong>nsité moyenne dans ce cylindre<br />
à n*(x + l), il y en a :<br />
δN −ux ⃗⃗⃗⃗⃗ ,τ = 1 6 n∗ (x + l ) v ∗ τ dS<br />
En définitive, le nombre algébrique δN <strong>de</strong> molécules franchissant dS pendant la durée τ vaut :<br />
δN = δN ux ⃗⃗⃗⃗⃗ ,τ − δN −ux ⃗⃗⃗⃗⃗ ,τ = 1 6 n∗ (x − l )v ∗ τ dS − 1 6 n∗ (x + l ) v ∗ τ dS<br />
δN = − 1 6 v∗ τ dS[n ∗ (x + l ) − n ∗ (x − l )]<br />
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Ahmed Chouket<br />
cours <strong>de</strong> <strong>Phénomènes</strong> <strong>de</strong> <strong>Diffusion</strong> <strong>Particulaire</strong><br />
En limitant les calculs à l’ordre un en l, nous pouvons écrire<br />
Pendant la durée dt on aura<br />
n ∗ (x + l ) − n ∗ (x − l ) = (n ∗ (x) + l ∂n∗<br />
∂x ) − (n∗ (x) − l ∂n∗ ∂n∗<br />
) = 2l<br />
∂x ∂x<br />
Par i<strong>de</strong>ntification avec la loi <strong>de</strong> Fick :<br />
δN = − 1 3 v∗ τ dSl ∂n∗<br />
∂x<br />
dN = δNdt = − 1 3 v∗ dSl ∂n∗<br />
∂x dt = jdSdt → j = − 1 3 v∗ l ∂n∗<br />
∂x<br />
j = − 1 3 v∗ l ∂n∗<br />
∂x<br />
= −D<br />
∂n∗<br />
∂x → D = 1 3 v∗ l<br />
Conclusion<br />
Modèle collisionnel : Le coefficient <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s particules du gaz dans lui-même est :<br />
D = 1 < l >< v ><br />
3<br />
où le libre parcours moyen < l > est un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la distance parcourue entre <strong>de</strong>ux chocs.<br />
Modèle brownien : Equation d’Einstein du mouvement brownien.<br />
On considère à présent un équilibre statistique dans une colonne d’air pour <strong>de</strong>s particules subissant<br />
une force <strong>de</strong> frottement −μv (μ étant le coefficient <strong>de</strong> frottement) opposée à leur poids mg. A<br />
l’équilibre, on a donc : v = mg<br />
μ<br />
La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> particules est une distribution <strong>de</strong> Boltzmann <strong>de</strong> la forme :n(z) = n(0)exp (−mgz⁄<br />
k B T)<br />
puisque seule la hauteur est prise en compte à l’équilibre pour le calcul <strong>de</strong> l’énergie. k B est la constante<br />
<strong>de</strong> Boltzmann et T la température à l’équilibre.<br />
Le courant <strong>de</strong> diffusion est alors : J(z) = −D dn mg<br />
= D n(0)exp (−mgz ⁄ k dz k B T<br />
BT) = D mg<br />
k B T<br />
courant <strong>de</strong> chute vaut, par analogie avec un courant électrique : J(z) = n(z)v = mg<br />
n(z)<br />
Par i<strong>de</strong>ntification on aura : mg<br />
μ<br />
mg<br />
n(z) = D n(z) → D = k BT<br />
k B T μ<br />
μ<br />
n(z) et le<br />
L’équation <strong>de</strong> diffusion nous donne alors le coefficient <strong>de</strong> diffusion sous la forme = k BT<br />
. μ<br />
Dans le cas <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s, on utilise la relation <strong>de</strong> Stokes liant la vitesse d’une particule sphérique <strong>de</strong><br />
diamètre a à la viscosité η du flui<strong>de</strong> : f = −6πηav, à l’équilibre on aura v = mg<br />
et on trouve<br />
6πηa<br />
D = k BT<br />
6πηa<br />
Cette équation s’appelle la relation d’Einstein du mouvement brownien, et explique le mouvement<br />
aléatoire <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> pollen à la surface d’un liqui<strong>de</strong> observé par le botaniste Brown.<br />
Loi <strong>de</strong> Graham : On admet la loi <strong>de</strong> Graham :<br />
D = 2R3/2<br />
3σ√π P√M<br />
Expérimentalement, la dépendance <strong>de</strong> D en P -1 est bien vérifiée. Cependant on observe une variation<br />
expérimentale <strong>de</strong> D avec T α , où 1.6 ≤ α ≤ 2, plutôt que α = 1.5 comme prévu par le modèle.<br />
T 3/2<br />
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