transfert du rayonnement électromagnétique
Cours du transfert du rayonnement électromagnétique pour les classes prépas; les étudiants de licences et les élèves ingénieurs.
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Ahmed Chouket<br />
cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
Chapitre 3 : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
I) Généralités<br />
Le <strong>rayonnement</strong> est un mode de <strong>transfert</strong> particulièrement important dans de nombreuses situations<br />
in<strong>du</strong>strielles à hautes températures (fours par exemple) mais aussi géophysiques (refroidissement<br />
nocturne de la Terre). Le <strong>rayonnement</strong> est à la base de nombreuses m´méthodes de mesures de<br />
température (caméra infra-rouge, pyromètre à filament) qui sont non-intrusives et permettent d’opérer<br />
à distance, d’où l’importance d’étudier soigneusement le <strong>rayonnement</strong>.<br />
Le <strong>rayonnement</strong> thermique est de nature <strong>électromagnétique</strong> en raison de l’agitation de la matière sous<br />
l’effet de la température. Une onde <strong>électromagnétique</strong> consiste en un champ électrique E⃗ , un champ<br />
magnétique B⃗ et un vecteur d’onde k⃗ , tous trois perpendiculaires. L’onde se propage dans la direction<br />
<strong>du</strong> vecteur d’onde avec une vitesse c qui varie selon le milieu qu’elle traverse. Cette vitesse vaut<br />
v = c⁄ n où c est la vitesse de la lumière dans le vide et n l’indice <strong>du</strong> milieu. La fréquence f d’une<br />
onde <strong>électromagnétique</strong> ne varie pas avec le milieu qu’elle traverse. Elle est liée à v par la relation :<br />
λ = vT = v f = c<br />
nf<br />
où λ est la longueur d’onde <strong>électromagnétique</strong>. On voit donc que la longueur d’onde sera fonction <strong>du</strong><br />
milieu traversé.<br />
Seules les longueurs d’onde comprises entre 0.4μm et 0.8μm sont visibles par l’œil. La figure illustre<br />
la variété de <strong>rayonnement</strong>s existants.<br />
Figure: Divers <strong>rayonnement</strong>s <strong>électromagnétique</strong>s classés selon leur longueur d’onde.<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
II) Structure <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong><br />
1) Transfert énergétique par ondes <strong>électromagnétique</strong>s<br />
On a vu dans Équations de Maxwell qu'il existe une énergie <strong>électromagnétique</strong> et que cette énergie<br />
peut se déplacer. Ce déplacement d'énergie est caractérisé par le vecteur de Poynting π⃗ .<br />
Par exemple, les ondes planes permettent un <strong>transfert</strong> de l'énergie et un dipôle oscillant rayonne de<br />
l'énergie par le biais d'un champ <strong>électromagnétique</strong>.<br />
Le <strong>rayonnement</strong> est un mode d'échange d'énergie par émission et absorption de radiations<br />
<strong>électromagnétique</strong>s. L'échange thermique par <strong>rayonnement</strong> se fait suivant le processus :<br />
‣ Emission. Il y a conversion de l'énergie fournie à la source en énergie <strong>électromagnétique</strong><br />
‣ Transmission. La transmission de cette énergie <strong>électromagnétique</strong> se fait par propagation des<br />
ondes avec éventuellement absorption par le milieu traversé.<br />
‣ Réception. A la réception, il y a conversion <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong> incident en<br />
énergie thermique (absorption).<br />
2) Origine <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> : Modèle corpusculaire et la transition électronique<br />
Il existe une <strong>du</strong>alité onde-corpuscule pour les ondes <strong>électromagnétique</strong>s : celles-ci peuvent être<br />
modélisées par le déplacement de photons.<br />
Le photon est une particule sans masse mais contenant une énergie (c'est en quelque sorte un « grain<br />
d'énergie »). À une onde <strong>électromagnétique</strong> de fréquence ν et de longueur d'onde λ = c⁄ υ est associé<br />
un déplacement de photons d'énergie.<br />
3) Loi de Planck de la transition électronique<br />
Le passage <strong>du</strong> niveau d'énergie E à un niveau d'énergie ε = E − ∆E = hν = hc⁄ λ s'accompagne de<br />
l'émission d'un <strong>rayonnement</strong> de fréquence ν et d'énergie hν où h = 6,626176 × 10 −34 J s est la<br />
constante de Planck.<br />
Le <strong>rayonnement</strong> trouve son origine lors d'une transition électronique entre deux états d'énergie d'une<br />
molécule ou d'un atome.<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
III) Interaction entre systèmes et champs<br />
Les systèmes matériels peuvent interagir avec les champs <strong>électromagnétique</strong>s par le biais de deux<br />
phénomènes :<br />
– l'émission thermique : l'agitation thermique des particules chargées d'un système peut émettre un<br />
<strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong>. Tout système rayonne donc un champ <strong>électromagnétique</strong>, il y a alors<br />
conversion d'énergie interne en énergie <strong>électromagnétique</strong> ;<br />
– l'absorption : un système matériel peut absorber une partie <strong>du</strong> champ <strong>électromagnétique</strong> qu'il reçoit,<br />
il y a ici conversion d'énergie <strong>électromagnétique</strong> en énergie interne.<br />
1) Réception d'un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
Quand un système matériel reçoit un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong>, trois phénomènes entrent en jeu<br />
:<br />
– la réflexion : une partie <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> est renvoyée sans pénétrer dans le système,<br />
– la transmission : une partie <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> traverse le système sans être affectée,<br />
– l'absorption : une partie <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> est absorbée par le système.<br />
Pour un flux incident Φ i , on définit les quantités suivantes (cf. tableau) :<br />
• Flux incident : Φ i<br />
• Flux réfléchi : Φ r<br />
• Flux absorbé : Φ a<br />
• Flux transmis : Φ t<br />
• réflectivité: c’est la fraction d’énergie<br />
réfléchie par rapport à l’énergie incidente<br />
r = Φ r<br />
Φ i<br />
• absorptivité : c’est la fraction d’énergie<br />
absorbée par rapport à l’énergie incidente<br />
a = Φ a<br />
Φ i<br />
• transmittivité : c’est la fraction d’énergie<br />
transmise par rapport à l’énergie incidente<br />
t = Φ t<br />
Φ i<br />
Figure 3.3: Définition des flux<br />
réfléchis, absorbés, transmis.<br />
Considérons un matériau recevant un flux d’énergie <strong>électromagnétique</strong> i . Ce flux peut être réfléchi<br />
en partie r , transmis en partie t ou absorbé en partie a .<br />
La conservation de l’énergie impose que : i = r + t + a<br />
r<br />
t<br />
a<br />
Cette relation peut encore s’écrire : 1 r t a<br />
<br />
i i i<br />
La conservation de l’énergie impose : r + a + t = 1<br />
Ces paramètres caractérisent le comportement d'un corps vis à vis <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> reçu. Le coefficient<br />
a est important en thermique : il mesure la proportion de conversion <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong><br />
<strong>électromagnétique</strong> incident en énergie thermique.<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
Ces grandeurs varient selon la valeur de λ. Ainsi le verre laisse passer les UV et il est opaque aux<br />
Infra-rouges. On doit donc définir r λ , a λ , t λ qui sont les réflectivité, absorptivité et transitivité<br />
monochromatiques. Elles dépendent aussi de la direction d’émission.<br />
2) Classification des corps soumis à un <strong>rayonnement</strong><br />
Selon la nature <strong>du</strong> corps, et selon la longueur d'onde <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> incident l'un de trois<br />
phénomènes : réflexion, transmission et absorption, peut être prépondérant.<br />
Le Comportement <strong>du</strong> milieu lors de l'arrivée d'un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong> dépend en grande<br />
partie de la nature de ce milieu. On distingue ainsi :<br />
Corps transparents : un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong> arrivant sur un milieu transparent est<br />
transmis ou réfléchi, un milieu transparent n'absorbant pas d'énergie <strong>électromagnétique</strong>.<br />
Lorsqu'un <strong>rayonnement</strong> ne subit aucune atténuation lors de la traversée d'un milieu, on dit que<br />
le milieu est transparent pour ce <strong>rayonnement</strong>. C'est le cas <strong>du</strong> vide pour toutes les radiations,<br />
de certains gaz (N 2 , 0 2 notamment) dans le visible et l'infrarouge.<br />
Corps opaques : un <strong>rayonnement</strong> arrivant sur un milieu opaque est absorbé ou réfléchi, un<br />
milieu opaque ne transmettant pas d'énergie <strong>électromagnétique</strong>. La grande majorité des solides<br />
et des liquides sont dits « opaques », car ils arrêtent la propagation de tout <strong>rayonnement</strong> dès<br />
qu’il arrive à leur surface : ces corps se réchauffent par absorption <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong>.<br />
Corps semi-transparents : Par contre certains corps sont partiellement transparents car l'onde<br />
<strong>électromagnétique</strong> peut se propager dans le milieu considéré. La propagation s'accompagne<br />
d'une absorption <strong>électromagnétique</strong> qui accroit l'énergie <strong>du</strong> milieu traversé.<br />
Ces milieux sont des cas limites idéaux, ils servent à modéliser les milieux réels.<br />
Les rayons lumineux interagissent avec la matière de sorte que si certains corps la laissent passer<br />
(corps transparents) certains autres l’absorbent en partie ou en totalité (corps opaques).<br />
1er cas : Corps opaque :t = 0 → r + a = 1. La majorite des liquides et des solides sont des<br />
corps opaques.<br />
‣ Si r = 0 → a = 1 ce corps opaque s’appelle un corps noir<br />
‣ Si a = 0 → r = 1 c’est le cas d’un corps blanc<br />
2ème cas : Corps totalement transparent : a = r = 0 → t = 1 : ce corps n’émet pas et n’absorbe pas<br />
aussi. Exemple : les gaz simples (0 2 , N 2 , H 2 , etc.), le vide, l’air, etc.<br />
3ème cas : Corps partiellement transparent : il y a diminution de l'énergie transportée pendant la<br />
traversée <strong>du</strong> corps. C'est le cas de certains gaz (CO 2 , H 2 O, CO...) et de certains solides (plastiques,<br />
verres).<br />
Remarque :<br />
Le coefficient a est faible pour les surfaces métalliques polies et non oxydées. Il augmente pour les<br />
corps qui apparaissent noirs mais reste toujours inferieur à l'unité.<br />
III) Notion <strong>du</strong> Corps noir<br />
1) Définition<br />
C’est un corps idéal qui absorberait, s’il existait, tout <strong>rayonnement</strong> qu’il recevrait, quelle que soit sa<br />
longueur d’onde. Pour qu’un corps noir reste en équilibre thermique (sa température reste constante) il<br />
doit émettre également de l’énergie par <strong>rayonnement</strong>. Son absorptivité est donc égale à 1. L’intérêt <strong>du</strong><br />
corps noir réside dans le fait qu’il sert de référence pour définir les propriétés radiatives d’un corps<br />
réel. Il est important de noter qu’un corps noir n’est pas forcement de couleur noire. Un corps de<br />
couleur noire est donc noir dans le visible mais peut ne pas l’être pour d’autres longueurs d’onde. On<br />
peut réaliser expérimentalement un corps noir en réalisant le montage de la figure 3.4 où une cavité est<br />
percée d’un petit trou qui piège les rayons entrants. Elle est équipée de résistances électriques pour<br />
réguler sa température.<br />
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Le corps noir sert de référence à l’étude <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> thermique des corps. Le corps noir<br />
correspond à un corps susceptible d’absorber tout le <strong>rayonnement</strong> qu’il reçoit, mais aussi capable de le<br />
réémettre intégralement. On parle de radiateur intégral et d’émetteur intégral.<br />
Si =1 le matériau absorbe tout le <strong>rayonnement</strong> qu’il reçoit, on parle alors de corps noir<br />
2) Corps noir<br />
C’est un corps qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit indépendamment de son épaisseur, de sa<br />
température, de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> incident, il est défini par<br />
: a T = 1.<br />
Une surface en<strong>du</strong>ite de noir de fumée est approximativement un corps noir.<br />
Propriétés <strong>du</strong> corps noir :<br />
- Tous les corps noirs rayonnent de la même manière.<br />
- Le corps noir rayonne plus que le corps non noir à la même température.<br />
3) Corps gris<br />
Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant a T est indépendant de la longueur d’onde <strong>du</strong><br />
<strong>rayonnement</strong> qu’il reçoit. Il est défini par : a T = a T .<br />
En général, on considère les corps solides comme des corps gris par intervalle et on utilise un pouvoir<br />
absorbant moyen vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> émis pour l < 3 m (<strong>rayonnement</strong> émis par des corps à<br />
haute température comme le Soleil) et un pouvoir absorbant moyen vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> émis<br />
pour l > 3 m (<strong>rayonnement</strong> émis par les corps à faible température : atmosphère, absorbeur<br />
solaire,...).<br />
On doit donc retenir qu’un corps noir absorbe tout <strong>rayonnement</strong> incident mais émet suivant une loi<br />
particulière: la loi de Stefan-Boltzman.<br />
II) Rayonnement d'équilibre thermique d’un corps noir<br />
1) Définition<br />
Le <strong>rayonnement</strong> d'équilibre thermique est défini pour une température T, c'est le <strong>rayonnement</strong> <strong>du</strong><br />
champ <strong>électromagnétique</strong> dans une enceinte fermée, vide, dont la paroi est opaque et maintenue à la<br />
température T. La paroi absorbe, réfléchi et émet un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong>, et il y a équilibre<br />
entre le champ <strong>électromagnétique</strong> et la paroi.<br />
L'expérience montre que le <strong>rayonnement</strong> thermique ne dépend pas de la nature de la paroi ou de la<br />
forme ou <strong>du</strong> volume de l'enceinte, il ne dépend que de la température.<br />
2) Modélisation par un gaz de photons<br />
D'après le modèle corpusculaire <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong>, le <strong>rayonnement</strong> d'équilibre<br />
thermique peut être modélisé par un gaz de photons. On attribue au gaz de photons les propriétés d'un<br />
gaz de particules matérielles :<br />
– les photons sont répartis uniformément dans l'enceinte,<br />
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– les photons se déplacent dans toutes les directions (la répartition des vitesses suivant les différentes<br />
directions est homogène) à la vitesse de la lumière dans le vide c.<br />
3) Condition de <strong>rayonnement</strong> d'un corps<br />
A la température <strong>du</strong> zéro absolu, les électrons ne peuvent se déplacer : ils sont prisonniers des atomes.<br />
Par contre, tous les corps matériels, dont la température est supérieure à 0=K, sont capables d'émettre<br />
de l'énergie sous forme de <strong>rayonnement</strong> et d'en échanger entre eux.<br />
Un corps à la température T émet des ondes de plusieurs fréquences différentes, et la répartition de<br />
cette énergie dépend de la température <strong>du</strong> corps. La quantité d'énergie émise est liée à la température.<br />
4) Densité d'énergie et flux énergétique<br />
On note u(T) la densité d'énergie définie en électromagnétisme : elle ne dépend que de la température<br />
d'après ce qui a été dit plus haut. Pour le modèle <strong>du</strong> gaz de photons, u représente la densité d'énergie<br />
portée par les photons. Si tous les photons portent la même énergie ε, la densité particulaire de photons<br />
n∗ est reliée à la densité d'énergie u par u = ε n∗. Comme les photons sont répartis uniformément (il y<br />
a en tout point la même densité de photons de même énergie), la densité d'énergie est uniforme à<br />
l'intérieur de l'enceinte.<br />
Un corps placé dans l'enceinte reçoit de l'énergie <strong>électromagnétique</strong>. On note ϕ le flux d'énergie<br />
<strong>électromagnétique</strong> reçu par ce corps, il correspond à l'énergie des photons reçus.<br />
5) Densités spectrales<br />
Une onde transporte avec elle de l’énergie. Lorsqu’elle est émise par un corps radiant, celui-ci perd<br />
donc un certain flux d’énergie Φ (Watt). De même, un corps frappé par une onde <strong>électromagnétique</strong><br />
reçoit de l’énergie donc un flux d’énergie Φ.<br />
On définit ainsi le flux monochromatique Φ λ (W.m −1 ) qui caractérise la contribution de chaque<br />
longueur d’onde. On a, bien sûr :<br />
λ<br />
Φ = ∫ Φ λ dλ<br />
0<br />
Il est possible de décomposer la densité d'énergie selon la contribution apportée par les photons de<br />
différentes longueurs d'onde. Les photons dont l'énergie correspond à une longueur d'onde comprise<br />
entre λ et λ + dλ apportent la contribution u(λ,T)dλ à la densité d'énergie totale u(T). u(λ,T) est alors la<br />
densité spectrale en longueur d'onde de densité d'énergie. Le flux énergétique se décompose de la<br />
même manière et on a logiquement, pour tout λ, il y a φ(λ, T). On a alors :<br />
∞<br />
u(T) = ∫ u(λ, T)dλ<br />
0<br />
∞<br />
Φ(T) = ∫ φ(λ, T)dλ<br />
0<br />
Il est aussi possible d'utiliser les densités spectrales en fréquence de densité d'énergie et de flux<br />
énergétique.<br />
La distribution énergétique d’un <strong>rayonnement</strong> polychromatique (large gamme de λ) varie avec λ<br />
(figure ).<br />
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Figure 3.1: Spectre d’un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong>.<br />
5) Loi de Planck<br />
La loi de Planck, admise ici (sa démonstration fait appel à des notions de physique statistique<br />
largement hors programme), donne la densité spectrale de flux énergétique (et donc aussi la densité<br />
spectrale de densité d'énergie) :<br />
u λ (λ, T) = 8πhc<br />
λ 5 ( 1<br />
exp ( hc<br />
λk B T ) − 1 )<br />
où k B est la constante de Boltzmann (k B = 1,38066 × 10 −23 J K −1 ).<br />
Du point de vue historique, cette loi est postérieure aux deux lois suivantes et permet de les retrouver.<br />
6) Loi de Stefan-Boltzmann<br />
En sommant les contributions des différentes longueurs d'ondes et en utilisant la loi de Planck avec le<br />
changement de variables x = hc/λk B T , on obtient la loi de Stefan-Boltzmann :<br />
∞<br />
u(T) = ∫ u λ (λ, T)dλ = ∫ 8πhc<br />
λ 5 ( 1<br />
0<br />
exp ( hc ) dλ = σT 4<br />
0<br />
λk B T ) − 1<br />
où, d'après le calcul effectué :<br />
σ = 8πk B 4 ∞<br />
∫ ( x3 dx<br />
c 3 h 3 0⏟<br />
exp(x)−1 )<br />
π 4 ⁄ 15<br />
= 8π5 k B<br />
4<br />
15c 3 h 3<br />
Avec : σ B = 7,5⋅10 −16 J⋅m -3 K -4 Constante de Stefan- Boltzmann<br />
Avec la relation<br />
φ λ (λ, T) = u λ(λ, T)c<br />
4<br />
∞<br />
c'est la constante de Stefan-Boltzmann.<br />
→ φ(λ, T) = 2πhc2 1<br />
λ 5 (<br />
exp ( hc )<br />
λk B T ) − 1<br />
En sommant les contributions des différentes longueurs d'ondes et en utilisant la loi de Planck avec le<br />
changement de variables x = hc/λk B T , on obtient la loi de Stefan-Boltzmann :<br />
∞<br />
Φ(T) = ∫ φ(λ, T)dλ = ∫ 2πhc2 1<br />
λ 5 (<br />
0<br />
exp ( hc ) dλ = σT 4<br />
0<br />
λk B T ) − 1<br />
où, d'après le calcul effectué :<br />
σ = 2πk B 4 ∞<br />
∫ ( x3 dx<br />
c 2 h 3 0⏟<br />
exp(x)−1 )<br />
π 4 ⁄ 15<br />
= 2π5 k B<br />
4<br />
15c 2 h 3<br />
Avec : σ = 5,67⋅10 −8 W⋅m -2 K -4 Constante de Stefan<br />
∞<br />
c'est la constante de Stefan-Boltzmann.<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
On retrouve la loi de Stefan<br />
Φ(T) = u(T)c = cσ B<br />
4 4 T4 = 2π5 4<br />
k B<br />
15c 2 h 3 T4 = σT 4<br />
La loi de Stephan-Boltzmann (1879) énonce que le <strong>rayonnement</strong> thermique d’une surface S noire à la<br />
4<br />
température T S , s’exprime par ST S<br />
Elle exprime que le flux d’énergie radiante émis par une surface idéale appelée « noire » est<br />
proportionnel à l’aire de cette surface et à la puissance quatrième de la température absolue T S de la<br />
surface.<br />
Emittance monochromatique <strong>du</strong> corps noir<br />
Spectre utile<br />
Dans certains calculs il s'avère difficile de prendre en compte la totalité <strong>du</strong> spectre : 0 < λ < +∞.<br />
On constate que pour λ < 0.5 λ max , il n'y a pratiquement plus d'_énergie rayonnée (env. 1%) alors<br />
qu'il faut atteindre 4.5 λ max pour obtenir le même résultat vers les grandes longueurs d'onde.<br />
L'intervalle situé entre λ= 0.5 λ max et λ = 4.5 λ max se nomme le spectre utile.<br />
Spectre utile <strong>du</strong> corps noir<br />
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7) Loi <strong>du</strong> déplacement de Wien<br />
Cette loi donne la longueur d'onde λ m pour laquelle la densité spectrale est maximale.<br />
En effectuant le même changement de variables que précédemment, cela revient à déterminer la<br />
position <strong>du</strong> maximum de la fonction f(x) ∶ x →<br />
En calculant la dérivée de f, on obtient l'équation<br />
x 5<br />
exp(x)−1 .<br />
5exp(x) − xexp(x) − 5 = 0<br />
qui se résout numériquement et donne x ≅ 4,965. On obtient donc la loi de Wien :<br />
λ m T = 1 hc<br />
= 2,898 × 10 −3 mK.<br />
4,965 k B<br />
où λ max est la longueur d’onde correspondant au maximum d’énergie émise à la température T. Le<br />
déplacement de λ max vers les courtes longueurs d’onde quand T augmente explique que, lorsqu’un<br />
corps chauffe, il commence d’abord par émettre dans l’infra-rouge et n’est donc pas visible, puis son<br />
spectre vient empiéter sur la zone rouge <strong>du</strong> spectre visible, puis couvre tout le visible et devient alors<br />
blanc. D’où l’expression ” chauffer au rouge ” ou ”chauffer à blanc ”.<br />
Il n’y a quasiment aucune zone commune entre le spectre <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> solaire (T ≈ 5700K) et celui<br />
d’un corps à température ambiante (300K). Le soleil émet principalement dans le visible et dans l’UV<br />
tandis qu’un corps à l’ambiante n’émet que dans l’infra-rouge. Cette propriété est exploitée dans les<br />
serres ou les capteurs solaires.<br />
Exprime le fait que l’abscisse λ m <strong>du</strong> maximum de se déplace vers les courtes longueurs d’onde lorsque<br />
la température T croît.<br />
Emittance <strong>du</strong> corps noir<br />
Application :<br />
Un corps incandescent émet un <strong>rayonnement</strong> dont la longueur d'onde correspondant au maximum<br />
d'émission est λmax=460 nm. Déterminer sa température de surface.<br />
Solution :<br />
D'après la loi de Wien, la température de surface d'un corps incandescent est liée à la longueur d'onde<br />
λmax correspondant à son maximum d'émission par la relation :<br />
T(K)=2,897×10 −3 /λmax(m)<br />
On a : λmax=460 nm, soit : λmax=460×10 −9 m<br />
On a donc :<br />
T=2,897×10 −3 /460×10 −9 = 6,30×10 3 K<br />
La température de surface de ce corps est de 6,30×10 3 K.<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
Remarques :<br />
‣ A chaque température T correspond une courbe ayant un maximum pour une valeur max de la<br />
longueur d'onde.<br />
‣ Ces courbes sont dissymétriques.<br />
‣ La courbe d'émittance (ou de luminance) relative à une température T 1 est toujours située audessus<br />
de celle correspondant à une température T 2 inferieure à T 1 .<br />
‣ Partant de max , la décroissance est beaucoup plus rapide vers les courtes longueurs d'onde que<br />
vers les grandes.<br />
II) Transfert thermiques et bilan radiatif<br />
1) Rayonnement thermique et définitions<br />
• Flux d’émission : Corps porté à une certaine température ⇒ émission de <strong>rayonnement</strong><br />
<strong>électromagnétique</strong> car il y a mouvement accéléré des porteurs de charges de la matière<br />
⇒ Φ e = flux surfacique d’émission = puissance émise par unité de surface.⇒ énergie interne U<br />
est convertie en énergie radiative.<br />
• Flux d’absorption La matière absorbe un <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong> EM ⇒ mise en mvt des<br />
porteurs de charge (conversion inverse de l’émission : l’énergie <strong>électromagnétique</strong> EM est transformée<br />
en énergie cinétique Ec ou énergie potentielle Ep microscopique, i.e. en U) ⇒ flux surfacique<br />
absorbé = Φ a .<br />
• flux réfléchi et diffusé Surface d’un corps ⇒ flux réfléchi si la direction renvoyée obéit aux lois de<br />
Descartes, et flux diffusé si le renvoi se fait dans toutes les directions (NB : dans les 2 cas, sans<br />
changement de longueur d’onde) ⇒ flux surfacique réfléchi ou diffusé Φ r = flux repartant vers le<br />
milieu incident.<br />
• Milieux transparents ou opaques<br />
Transparent = transmet intégralement le <strong>rayonnement</strong> reçu ⇒ ni absorption, ni réflexion-diffusion<br />
⇒ Φ a = Φ r = 0.<br />
Opaque = ne transmet pas le <strong>rayonnement</strong> reçu qui est donc absorbé et/ou réfléchi-diffusé ⇒ Φ t = 0<br />
et Φ r ≠ 0 ; Φ a ≠ 0.<br />
• Flux incident Hypothèses : on considère un corps opaque et on compte tous les flux positivement,<br />
i.e. on oriente la normale de dS ⃗⃗⃗⃗ dans le sens <strong>du</strong> flux considéré. On note φ = dΦ<br />
les flux surfaciques.<br />
On considère des flux surfaciques en un point : φ(M).<br />
• Flux surfacique incident φ i = puissance surfacique <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> incident : φ i = φ a + φ r .<br />
• Flux surfacique partant Mêmes hypothèses que flux incident ⇒ φ p = puissance surfacique <strong>du</strong><br />
<strong>rayonnement</strong> quittant le corps opaque : φ p = φ e + φ r .<br />
• Flux radiatif φ R = flux partant - flux incident : φ R = φ p + φ i = (φ e + φ r ) − (φ a + φ r ).<br />
φ R = φ e − φ a<br />
Quantité qui mesure le flux global au point considéré de la frontière ⇒ c’est lui qui intervient dans les<br />
bilans d’énergie. ⇒ φ R > 0 si émission > absorption.<br />
• Equilibre radiatif Equilibre radiatif avec le <strong>rayonnement</strong> environnant si ⇒ φ R = 0 ⇒ φ p = φ i et<br />
φ e = φ a .<br />
Equilibre radiatif ⇏ équilibre thermique.<br />
• Equilibre radiatif et thermique ERT Système étudié (corps opaques) placé dans un milieu<br />
transparent (≈ vide) ⇒ vitesse des ondes EM = c indépendante de la fréquence.<br />
Système + <strong>rayonnement</strong> environnement = système thermodynamique à la température T + système en<br />
équilibre radiatif (par hypothèse).<br />
dS<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
• Corps noir C’est un “absorbeur” intégral, i.e. un corps qui absorbe tout <strong>rayonnement</strong> thermique<br />
incident ∀ λ et ∀ direction d’incidence. ⇒ φ i = φ a et dφ i = dφ a pour tout intervalle spectral dλ,<br />
D’où : φ r = dφ r = 0 : le flux réfléchi-diffusé par un corps noir est nul, et φ p = φ e et<br />
dφ p = dφ e le flux partant d’un corps noir est d’origine purement émissive : il n’y a pas de<br />
contribution <strong>du</strong> flux réfléchi ou diffusé.<br />
NB : concept de corps noir = concept idéal. Un corps opaque est considéré comme un corps noir sir le<br />
<strong>rayonnement</strong> ERT pour une fenêtre spectrale si elle contient le domaine 0, 5 < x < 8 (dans lequel 98%<br />
<strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> ERT est concentré). Ex : le verre est absorbant pour le <strong>rayonnement</strong> ERT terrestre<br />
alors qu’il est transparent au <strong>rayonnement</strong> solaire : cf. serres.<br />
2) Transfert énergétique entre deux systèmes<br />
Les phénomènes d'émission et d'absorption permettent le <strong>transfert</strong> d'énergie interne d'un système à<br />
l'autre. Du point de vue des milieux concernés, des corps opaques se transmettent de l'énergie par<br />
l'intermédiaire d'un milieu transparent.<br />
3) Bilan radiatif à la surface d'un corps noir<br />
Considérons un corps noir porté à la température T (P) au voisinage <strong>du</strong> point P et recevant en P un<br />
<strong>rayonnement</strong> de flux énergétique φ r (P). Un bilan énergétique à la surface <strong>du</strong> corps noir donne par<br />
définition le flux énergétique radiatif cédé par le corps noir au voisinage <strong>du</strong> point P :<br />
φ rad (P) = σ T 4 (P) − φ r (P) .<br />
Lorsque le flux surfacique radiatif est nul, il y a équilibre radiatif : les <strong>rayonnement</strong>s émis et reçu se<br />
compensent.<br />
Equilibre radiatif de la Terre<br />
La Terre est en moyenne à une température d'équilibre T 0 . Le flux rayonné par la Terre est égal à :<br />
σ T 0 4 (W/m 2 )<br />
1380 W/m 2 incidents alors que le flux absorbé est de soit 400 W/m 2 environ (le reste étant absorbé par<br />
l'atmosphère ou réfléchi par les océans)<br />
4<br />
Le flux rayonné par la Terre est égal à : σ T 0 (W/m 2 ). Ce qui exige l'égalité entre les flux radiatifs<br />
reçus et émis. T0<br />
4 = σ T 4 0 = 400 → T 4 400<br />
0 = → T 5,67 .10−8<br />
0 = 290K = 17 °C<br />
4) Application à la réception d'un flux d'équilibre<br />
Si le corps noir reçoit un flux d'équilibre thermique correspondant à la température T 0 , le flux radiatif à<br />
la surface <strong>du</strong> corps noir devient<br />
φ rad = σ (T 4 − T 0 4 )<br />
Si la température T est proche de la température T 0 <strong>du</strong> milieu ambiant, on peut écrire :<br />
φ rad = 4σT 0 3 (T − T 0 )<br />
Le flux radiatif a alors la forme d'un flux de <strong>transfert</strong> thermique con<strong>du</strong>cto-convectif de coefficient<br />
h rad = 4σT 0 3 .<br />
Conclusion :<br />
Si le flux émis par la surface (1) est totalement absorbé par la surface (2) (influence totale) :<br />
Influence totale → Φ 1→2 = Φ 10<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
Echanges radiatifs entre corps noirs<br />
Si le flux <strong>du</strong> corps (1) est totalement absorbé par le corps (2) on aura :<br />
Φ 1→2 = σT 1 4 S 1 et Φ 2→1 = σT 2 4 S 1<br />
Le bilan <strong>du</strong> flux radiatif aura pour expression :<br />
∆Φ = Φ 1→2 − Φ 2→1 = σT 4 1 S 1 − σT 4 2 S 1<br />
5) Corps noir convexe<br />
La surface d'un corps peut être considérée comme localement plane. Le <strong>rayonnement</strong> thermique émis<br />
est alors émis dans toutes les directions <strong>du</strong> demi-espace vide. On en dé<strong>du</strong>it une propriété importante<br />
des corps convexes : ils ne recoivent pas le <strong>rayonnement</strong> qu'ils émettent.<br />
Comme conséquence, un corps noir convexe de petite taille modifie peu l'équilibre <strong>du</strong> milieu ambiant<br />
et reçoit ainsi un <strong>rayonnement</strong> d'équilibre thermique correspondant à la température T 0 <strong>du</strong> milieu<br />
ambiant.<br />
6) Rayonnement Thermique d’un corps gris<br />
Si on définit le cœfficient d’émission d’une surface réelle comme étant le rapport <strong>du</strong> flux émis par<br />
cette surface à celui émis par la même surface si elle était noire, on a évidemment pour le corps noir :<br />
==1<br />
Le flux d’énergie rayonné émis par une surface réelle quelconque (appelée corps gris) devient alors :<br />
4<br />
4<br />
ST<br />
ST<br />
S<br />
S<br />
où est le facteur d’absorption de la surface grise et le facteur d’émission de la surface considérée.<br />
Dans le cas de la surface grise on = 1 (et bien sûr 0 1)<br />
Lorsqu’il y a échange entre la surface rayonnante et le milieu extérieur (température T ) , l’équation<br />
4 4<br />
d’échange s’écrit : ST S<br />
T <br />
[10]<br />
<br />
Exemple : corps gris à la température T S enfermé dans une enceinte à T <br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
7) Cas <strong>du</strong> convection-<strong>rayonnement</strong><br />
Rappelons que le flux échangé par convection le long d’une surface S, à la température de surface T s,<br />
et plongé dans un milieu ambiant à T , s’exprime par la relation, dite de Newton :<br />
hS T s<br />
T<br />
[11]<br />
avec<br />
h : coefficient de convection. h s’exprime en W.m -2 .K -1<br />
S : l’aire perpendiculaire au flux de chaleur<br />
T S : La température de la surface « léchée » par le phénomène de convection<br />
T : la température <strong>du</strong> fluide au large ( : loin de la surface)<br />
Reprenons la loi sur le <strong>rayonnement</strong> :<br />
4 4<br />
S T S<br />
T ST 3 T T<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
soit 4 S <br />
<br />
Ainsi pour le <strong>rayonnement</strong> thermique, on montre que le flux échangé avec une surface T S est, en<br />
première approximation, proportionnel à la quantité S T<br />
S<br />
T <br />
.<br />
Dans le cas de la convection, la relation de Newton exprime également que le flux échangé est<br />
proportionnel à S T<br />
S<br />
T <br />
.<br />
On peut donc exprimer de manière global que le flux échangé par convection-<strong>rayonnement</strong> s’exprime<br />
par<br />
KS T s<br />
T [12]<br />
<br />
<br />
où K est appelé coefficient global, ou encore coefficient de convection-<strong>rayonnement</strong>, ou encore<br />
coefficient de transmission thermique (CTT), ou encore coefficient de <strong>transfert</strong>.<br />
<br />
<br />
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cours : Le <strong>rayonnement</strong> <strong>électromagnétique</strong><br />
3<br />
K h 4T<br />
<br />
Nous exprimons ici la loi de Newton de la convection en remplaçant h par K. Le CTT englobe la<br />
convection et le Rayonnement, il s’exprime en W.m -2 .K -1 .<br />
Remarquons enfin que la loi de newton nous permet d’aborder le cas d’une condition aux limites très<br />
fréquente en con<strong>du</strong>ction : celui où un solide est « léché » par un fluide à la température T , le<br />
coefficient de convection <strong>rayonnement</strong> étant K.<br />
On applique alors la loi de conservation <strong>du</strong> flux :<br />
dT <br />
S K S TS<br />
T<br />
dx S<br />
<br />
(Cas d’un problème unidimensionnel)<br />
dT<br />
S dx<br />
<br />
: tra<strong>du</strong>it la con<strong>du</strong>ction dans le solide et K S T<br />
: Convection entre le solide et le<br />
<br />
fluide.<br />
S<br />
S<br />
T <br />
8) Généralité<br />
Tout corps chauffé émet spontanément des ondes <strong>électromagnétique</strong>s, ce qui contribue aux échanges<br />
de chaleur sans support matériel. La puissance rayonnée varie comme la puissance de la température.<br />
δQ<br />
dt = εSσT4<br />
Avec : σ = 5,67⋅10 −8 W⋅m -2 K -4 Constante de Stefan<br />
S = surface<br />
ε = facteur d’émission, dépendant de la nature de la surface<br />
La chaleur absorbée suit la même loi.<br />
Entre deux surfaces planes de surface S ayant des températures T 1 et T 2 , des facteurs d’émission ε 1 et<br />
ε 2 , on peut montrer que chaleur échangée est donnée par :<br />
δQ<br />
dt = Sσ (T4 − T 4 )<br />
1<br />
+ 1 − 1<br />
ε 1 ε 2<br />
9) Applications<br />
Intro<strong>du</strong>isons dans un four, dont les parois sont maintenues à la température uniforme de 1000°C, un<br />
bloc de matériau initialement à 20°C. On suppose que le four et le matériau sont en influence totale.<br />
Trois cas sont à envisager :<br />
Le four et le matériau sont des corps noirs.<br />
Le four est un corps noir, le matériau est un corps gris.<br />
Le four est un corps gris, le matériau est un corps gris.<br />
On ne s’intéresse qu’au deux premiers cas.<br />
a) Le four et le matériau sont des corps noirs<br />
Le <strong>rayonnement</strong> émis par le four est totalement absorbé par le matériau. Le <strong>rayonnement</strong> émis par le<br />
matériau est totalement absorbé par le four. Le système est constitué <strong>du</strong> matériau.<br />
Nous nous intéressons aux « entrées-sorties » pour le système.<br />
4<br />
Energie émise par le matériau : Φ émise mat = σT mat S mat<br />
Energie reçue par le matériau : Le four se comporte comme un corps noir à 1000°C, il émet donc par<br />
une énergie est totalement absorbée par le matériau.<br />
4<br />
Φ abs mat = σT four S mat<br />
4<br />
Bilan thermique <strong>du</strong> matériau : ∆Φ = Φ abs mat − Φ émise mat = σS mat (T four<br />
Conclusion :<br />
4<br />
− T mat )<br />
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Comme T four > T mat , le corps s'échauffera jusqu'à atteindre une température d'équilibre (celle des parois<br />
<strong>du</strong> four soit 1000°C).<br />
Echanges radiatifs entre corps noirs<br />
b) Le four est un corps noir, le matériau est un corps gris<br />
Echanges radiatifs entre corps noirs et gris<br />
Le matériau étant un corps gris il réfléchit une partie <strong>du</strong> <strong>rayonnement</strong> reçu.<br />
Energie reçue par le matériau : Le four se comporte comme un corps noir à 1000°C, il émet une<br />
énergie partiellement absorbée par le matériau.<br />
4<br />
Φ entr mat = σT four<br />
4<br />
Φ abs mat = ασT four<br />
S mat<br />
4<br />
S mat = εσT four S mat<br />
4<br />
Energie émise par le matériau : Φ émise mat = εσT mat S mat + (1 − α)σT four<br />
Bilan thermique <strong>du</strong> matériau :<br />
4<br />
∆Φ = Φ abs mat − Φ émise mat = σS mat (αT four<br />
4<br />
∆Φ = σS mat (αT four<br />
4<br />
∆Φ = σS mat (αT four<br />
4<br />
S mat<br />
4<br />
− εT mat ) − (1 − α)σT four S mat<br />
4 4<br />
4<br />
− εT mat − T four ) − (1 − α)σT four S mat<br />
4 4<br />
− εT mat ) = σαS mat (T four − T mat<br />
Comparons avec le bilan thermique lorsque le four et le matériau sont des corps noirs. Le nouveau<br />
bilan est égal au bilan précédent affecté <strong>du</strong> coefficient d'émission ".<br />
4<br />
4<br />
)<br />
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