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Les Chiffres III 1 470 pages

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FRANCK LOZAC’H

Les chiffres

Tome III

1


EXERCICES 84-88

2


84 22 24

La faiblesse de l'analyse humaine consiste à prétendre que ce qui est existe par la preuve de sa conscience.

84 23 10

À du Bellay

Tu m'as donné ton or, j'en ai fait de la boue.

84 23 32

Heureux qui souvent glisse en sa douce demeure,

Sur la couche enivré bien lentement se meurt.

84 27 1

Lecture linéaire

Sens ? ---) Composer à l'alexandrin

Raisonnement - idée exprimée

Couplage - quatrain

Signifiant -

Travail au mot -

84 27 6

Lecture en couplage

av ez vo us ob te nu lo ub li

1 1 0 / 1 1 0 / 0 0 1/ 0 0 1/ 1 1 0

Avez-vous obtenu l'oubli, l'oubli humain ?

Évidemment cet exemple n'est pas très intéressant - mais il permet de bien comprendre le travail de lissage des lettres

associées deux à deux dans un souci de propreté et de netteté.

84 27 7

FF MF FF MF FF MM

FF FF MM FF MM MM ----) 17 AB

MF FM MF MF MM MF

CD

MF FM MF MF MM MF -----

3


AB

CD'

FF MF FM MF MF MF

MF MF FF MM MF MF ----) 15

MM MM MM MF FM MF

MF MM FM MF FM MF

18 22 40 10 8 14 8

16 21 37 6 10 11 10

22 16 38 7 15 5 11

17 19 36 11 7 7 12

123 42

33 42

24 24

42 24

84 27 11

Il faut obtenir un placement satisfaisant au 2/3;

He ur eu xq ui sa

1 0 2 3 0 1

Je te de ma nd ee

en co re je te su pp li ed en te nd

Encore je te supplie d'entendre mes prières

FF FF MF FF FF MF

242 224 433 335

AFCh FSF FFF MFA

8 8 10 11

84 27 25

Les soupirs du Bellay

Lequel sans être fol peut être bon poète

84 28 3

4


Remarque grammaticale

La règle impose à la subordonnée le conjonctif quand la principale est à la forme négative. Pourtant dans cette figure

:

On ne peut pas dire que je vais faire des miracles est plus précisément employée que la phrase :

on ne peut pas dire que j'aille faire des miracles, qui semble une drôlerie d'expression orale.

84 28 4

Alexandre prétend refuser mes conseils,

SCS SCS SCC CSC

D'écouter tous les maux

V/C - Ondulation

Fréquences signes

Equilibre à l'hémistiche

Emplacements

Taux de tolérance - Emplacement syllabes

84 28 10

Observer à l'hémistiche la fréquence de 24

Considérer ou ne pas considérer le blanc comme étant un signe invisible

84 28 14

Tu crois que Pyrrhus craint, et que craint-il encor ?

Fc Fls Fs Fc Lcs Flc C Fs Fll Fcl S Fsl

Système équilibré à la base

Emplacement

Musique

Ondulation

Equilibre

Marge d'erreur ?

84 28 24

5


Exercice en lecture de couplage

Me sera-t-il aisé d'obtenir une fois

111 / 110 /

Me se ra ti la is ed ob te ni ru ne fo is

1 1 1 / 1 1 0 / 0 0 1 / 1 1 1 / 1 0

Ce rêve si souvent espéré dans l'émoi !

111 / 110/ 020

84 28 28

Tenteras-tu toujours d'imposer ton audace ?

19 20

te nt er / as tu to / uj ou rs / di mp os /

1 2 3 3 1 1 3 0 2 1 2 3

FF MM MM MM FM MF

323 335 423 325

FFL FFCh FFS FMF

A éviter cc vv ?

84 28 46

Système accentuel complexe

222 123

2112 42

1221 222

1113 24

MF MM FM MF FM FF 2

FM MM FM FM MF 3

MM FM FF FM MM FM 5

MF MM MM FM FF FM 2

19 22 41

21 23 44

25 16 41

22 18 40

85 18 6

6


Cela n'est pas agir avec une raison,

111 311 111 111 01

225 313 131 233

9 10 6 9

85 18 26

Ce n'est donc point le fait de toujours retourner

2 5 4 5 2 4 2 3 5 2 4 3

s'en instruire

4 3 7

11 11 10 9

85 18 56

FFF MMMM

MM MM

MMMMMM

MM MM

Grammaire - Chiffres - Raisonnement - Équilibres - Combinaisons - Emplacement -

85 18 62

J'en rends grâce au Seigneur de nous aimer encore

1 1 2 3 4 5 6 7 4 8 1 4

3(1) + 2(2) +2(2)

AFF ChLF

FMM SVF

4F +2A +2F

MVF MVF AMV SMV

4F +4M +2F

85 24 31

7


Ô combien de souffrances, ô combien de tortures

N'aurais-je pas subi en ce lieu si maudit !

Combien de violence et combien de morsures

M'aura-t-on infligé par haine ou par dépit !

Je sais ce Dieu haïr la plus pure des âmes,

La soumettre à la mort, lui infligeant l'horreur,

Et donner à l'Enfer dans l'orgueil de ses flammes

La gloire du maléfice unie à la terreur.

Et combien d'innocents connaîtront du futur

Une chair lapidée pleurant son paradis

Implorant, gémissant la délivrance pure !

Mais il est que ce saint sera toujours maudit !

86 2 24

Dieu ordonne mais ne donne pas toujours les moyens d'obéir à l'ordre.

86 2 47

Me serait-il permis de pouvoir l'obtenir ?

225 233 234 441

FF MM FM FM MM FM

SSS CCC SSS SSC

MSL FFM FFV LFM

86 2 48

Toi qui sur le Néant en sais plus que les morts

SCC SCS SCC SCS

FFS LMF ASF FLM

333 223 244 335

86 2 56

Libère le rêve de ses images, de ce mirage

re to ur / ne do ut / ut en vi / en s

1 1 0 1 1 0 0 0 1 0

264 246 do ré mi fa sol fa si ut

li be re le re ve de se si ma ge se de mi ra ge

8


1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

86 2 76

Racine

Princesse, mon bonheur ne dépend que de vous.

Votre père à l'autel vous destine un époux.

4 e ; 2 ou ; 1 in ; 1 an ; 1 eur ; 1 é ; 2 on ; 8 types de sons

2 o ; 1e ; 3 ai ;1 a ; 2 ou ; 1 i ; 1 in ; 7 types de sons

Valéry

Va ! je n'ai plus besoin de ta race naïve,

6 types de sons

Cher serpent...Je m'enlace, être vertigineux.

6 types de sons

86 2 84

Pourquoi donc lui céder une victoire entière ?

Vous me verriez plus prompt à affronter cent morts.

86 2 88

Je vo us ch er ch ai ss ei gn eu r

1 1 0/ 2 0 2/ 3 2 3/ 2 2

Ma fa it de vo ra so ns co ba tt re la vi ol en ce

1 1 0/ 1 1 1/ 1 2 1/ 1 2 1/ 1 1 0/ 0 2

Rapport Voyelle-consonne pour mieux lisser l'alexandrin

MM FM MM MM FM MF

86 2 91

Trois alexandrins

9


Ce pendant que je suis si seul en ma demeure

Ne possédant ami pour écouter mes maux,

Je veux par cet écrit

Je tente par l'oubli d'obtenir des travaux

Je veux pour oublier

86 2 93

Jamais je ne voudrais obtenir un écrit,

86 2 94

De la codification numérique

Ja ma is / je ne po / ur ra is / ob te ni /

1 1 0 1 1 1 0 1 0 0 1 0

rd el ec / ri t 24 33

242 / 234 / 223 / 235 /

MM FF MM MF MF MF FM

86 2 95

Madame, je me dois de poser sur ce sein

Ma da me je me do is de po se rs ur ce se in

1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 2 0 1 1 0

MM FF FM FM FM FF

223 224 223 324

SSS SSS SCC CSC

86 3 25

Il doit apprendre à chasser son génie afin d'en tirer du talent.

87 1 1

Par quel prix, quel encens, ô ciel puis-je jamais

3 5 5 1

10


De quelle main

De quelle vie, et quelle loi, vrai ciel puis-je

2 6

De quelle vie, et quelle loi, le ciel puis-je te construire,

[Ce serait évidemment plus facile de produire des 12 incontrôlés !...Mais je ne sais comment parvenir à cet

impossible.]

87 1 3

Hauteur, intensité, durée - exercice par Grammont.

87 1 4

2 3 4 / 3 4 7 / 2 3 2 / 3 1 7 /

4 2 2 / 4 2 3 / 4 3 2 / 4 2 4 /

Ceci correspond au nombre de signes sur un alexandrin sur chaque pied. L'idéal est d'obtenir un bon recouvrement à

la tierce.

Dans le premier exemple 6 cas sont favorables contre 8 dans le second.

87 1 10

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

F S F V F F F V F S F F

Nous sommes donc face à un alexandrin - la lecture se fait en couple - Il s'agit ici d'étudier le travail des consonnes

sur chaque syllabe.

F est une frappante - BDG ou TCP et S une sifflante.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

F S F AFV F S F A F V

A représentant une voyelle.

87 1 23

Rapport Animés/Inanimés dans le poème Les chats de Charles Baudelaire.

11


Premier quatrain

A ------) I + I'

I ------) A

Second quatrain

I -------) A

A ------) I + I

I -------) A

Premier tercet

A ------) A

I -------) I

A ------) A

Second tercet

I ------) I

A -----) A

I ------) I

Et le rapport Sujet/Objet, n'est-ce pas à étudier pour apprécier l'équilibre ?

Le genre également, le rapport Masculin/Féminin.

Et le rapport Sujet/Complément d'attribution ?

87 1 34

Petite étude sur deux alexandrins.

Et tris te ment cor rompre une é ter nel le loi

C C S S S S C C C C S S

A F FM F L A M F M L L soit 8/12 avec lecture en ondulation

Tous les fruits que t'offrait ma tendresse certaine

S C C S C C S S C S C C

Ces deux alexandrins n'appartiennent-ils pas à Paul Valéry

87 1 46

Par d'habiles stratagèmes, vous nous faites un faux roi !

3 4 5 4 2 6 4 4 6 2 4 4

12


S S C S S C S S C S C S

Compte de signes et harmonie musicale à la tierce, la volonté étant de proposer 24 signes à l'hémistiche.

87 1 47

Trois tentatives

Contre elle-même, je dois l'éloigner de l'obstacle

Et il faut contre elle-même, la convaincre d'aimer

Contre elle-même, je dois rappeler sa naissance

87 1 54

Les parfums de la myrrhe

De Heredia - avec légères variantes lozachiennes

Les parfums de la myrrhe ont imprégné leurs membres.

Elles rêvent nonchalantes alanguies sur le lit.

La flamme du brasier par leur forme éblouie,

Éclaire l’ombre obscure qui vacille et qui tremble.

Dans de profonds coussins, leurs chairs évanouies

S’enivrent des tiédeurs et des douceurs de l’ambre,

Tandis qu’un corps d’ébène se redresse et se cambre

Proposant aux esclaves son charme épanoui.

Sentant monter en elle le désir de l’effluve,

Sa beauté presque nue aux chaleurs de l’étuve

Se caresse et soupire en offrant ses deux seins.

Les filles d’Ausonie admirant l’harmonie,

De ce sauvage orgasme sur sa jambe polie,

Supplient dans leurs fantasmes de sublimes desseins.

Le Tepidarium De Heredia

La myrrhe a parfumé leurs membres assouplis ;

13


Elles rêvent, goûtant la tiédeur de décembre,

Et le brasier de bronze illuminant la chambre

Jette la flamme et l'ombre à leurs beaux fronts pâlis.

Aux coussins de byssus, dans la pourpre des lits,

Sans bruit, parfois un corps de marbre rose ou d'ambre

Ou se soulève à peine ou s'allonge ou se cambre

Le lin voluptueux dessine de longs plis.

Sentant à sa chair nue errer l'ardent effluve,

Une femme d'Asie, au milieu de l'étuve,

Tord ses bras énervés en un ennui serein ;

Et le pâle troupeau des filles d'Ausonie

S'enivre de la riche et sauvage harmonie

Des noirs cheveux roulant sur un torse d'airain.

87 1 52

Tombez ô perles immortelles

pour Théophile Gautier

Tombez, ô perles immortelles,

Dans l’océan mystérieux !

O l’Orient fait d’étincelles

Vos gouttes d’or sont dans les cieux.

L’Onde a brodé ses vifs éclairs,

Ses flammes en fer sont dans les airs.

Tombez, ô perles immortelles,

Dans l’Océan mystérieux !

Plongez dans l’âme de la mer

Au plus profond du ténébreux !

L’aurore s’éveille dans la nuit claire,

14


Chasse les ombres et les affreux.

Dormez mes rêves irréels,

Mon horizon est toujours bleu !

87 1 87

Tentative de composition sans se soucier de la rime.

Espérez-vous encore accomplir des méfaits ?

Oserez-vous, Madame, agir de cette sorte ?

Pourtant tout vous dispose d'en cesser déjà là,

De vous tenir bien loin de ces jeux puérils.

87 1 90

Nouvelle tentative de composition

Je vous avais promis la mort et la torture,

La terrible souffrance qui frappe les humains.

Vous vous n'avez pas cru que je pouvais frapper

Et imposer l'horreur selon ma volonté.

selon l'immense loi.

La composition littéraire consiste à équilibre les différentes catégories syntaxiques qui participe à l'élaboration de la

phrase.

87 1 98

15


Hippolyte

Cependant vous sortez. Et je pars. Et j'ignore

Si je n'offense point les charmes que j'adore.

J'ignore si ce coeur que je laisse en vos mains...

Aricie

Partez, Prince, et suivez vos généreux desseins.

Le travail d'équilibre est essentiellement visible dans ce quatrain de Racine en étudiant ces alexandrins en couplage.

87 1 107

Mais c'en est trop. Il faut qu'il voie mon triste sort.

C'en est trop. Il faudra qu'il voie mon triste sort.

Comporte 13 éléments

Comporte 12 éléments

Faut-il proposer 6 éléments sur chaque hexamètre ?

Moule fini : Verbe - Préposition - Préposition - Pronom - Pronom - Verbe -

Retourne d' où tu t'en viens

87 1 113

Une sorte de nymphe

l'amour

Tu méprises la chair qui se propose à toi.

Quelle raison te dispose en ne pas en jouir ?

16


87 1 108

Retourne d'où tu t'en viens.

2 verbes - 2 pronoms personnels - 2 prépositions - acoompagnés d'un t euphonique.

87 1 109

Pertes/Gains Jean Racine

H :

CCC SSS CSS SSC

FF MM MM MF MF MF 2

ANM FSL FFF LSF

ChMF MLF F ChM A Ch F

322 444 234 226

Lois : 13/20 - Composition: 18/20 - Littérature 17/20 -

Choix, qualité remarquable, grammaire.

Les lois sont des moyens mais ne ce sont pas des fins.

87 1 111

Paul Valéry

Tu méprises le don que je te fais de moi.

Tu méprises l'amour

Tu méprises la chair qui se propose à toi.

MF MF MM MF MF MM

CCC SSC CSS SSS

17


FMF SLF FChF VFM

223 325 323 414

FMF SLCh FSF FSF

87 1 115

Coup d'alexandrins

J'apprécie sa beauté, sa grâce tant vantées

(Il me semble trop court. Je suis obligé d'imposer l'insistance)

Et l'orgueil de sa face ???

J'apprécie sa beauté, sa grâce tant vantées

Présents dont la nature a voulu l'honorer.

J'apprécie sa beauté, sa grâce enchanteresse

87 1 129

Tentative de composition en prose

Il nous faut obtenir dans les plus brefs délais des résultats très encourageants, nous permettant d'espérer de nombreux

changements. Nous devons connaître avec une exactitude parfaite [---]

5 Pro pers 5 Verbes 3 Art 4 Subs 4 Pré 2 Adv

669 4343 672

21 14 15

87 2 9

18


Elle attend trop de vous. Bel espoir qui la flatte !

Mais elle semble ignorer que ma colère éclate.

5 Pro p 5 Verb 1 Adj 2 Adj 2 Sub 2 Conj 1 Prépo

FM FM FF FF MM MF 2

MF FM MF FM MF FF 5

CSS SSS CCS CSS 6

CCS CSC SSS CCS 4

33 312

123 42

ALF FFV FLF FLV 8

MSS AML FMF LFF

424 425 324 327 ---) 6 21 21

446 133 322 416 ---) 0 21 21

12111 12111

1113 1122

87 2 11

Il vous faudrait, Madame, accomplir ces desseins.

Ou laissez-les agir ces nombreux assassins.

*

Qu'entends-je ?

19


Son trépas n'a point calmer la reine.

Le trouble semble croître en son âme incertaine.

1 conj 4 verbes 1 propo 3 adje 4 subs 1 pro pers 2 art 1 ?

*

Quelques fois pour flatter ses secrètes douleurs,

Elle prend ses enfants quelle baigne de pleurs.

Variante : Parfois pour soulager

1 adv 2 p 3 v 3 ad 3 sub 2 po 1 co

CSS SSC CSC SSS

CSS CSS CCC SSS

FF MM MF FF MF FF 2

FF FF FM FF MF FF 3

FFV FVF SSF FFL

ALF SChV FLF VDF

22 20

19 22

87 2 12

Tout baignée de lumière et d'astres bleuités

20


Une fleur s'abandonne, se courbe dans les nuités.

3 adj 3 prépo 4 sub 2 coor 2 pro 2 vers

Bercée et baignée de lumière et d'astres bleuités

Une fleur s'abandonne, se plie dans les nuités.

3 adj 2 coor 3 pré 4 subs 2 art 2 vers

87 2 15

J'ignore si je le peux mais je m'y essayerai.

Mais je ne prétends pas que je réussirai

CSC SSS CSC CCC 6

CSS CSS SSC CCC 2

MF MF FF MF MF FM 4

MF FF FM FF MM 4

ChMS ChLF MChM ASL

MChM FFF FchL ASL

7 pro 4 conj 2 adv

87 2 16

J'ignore le projet que la Reine médite,

Seigneur. Mais je crains tout du transport qui l'agite.

4 verbes 3 subs 3 art 2 conj

87 2 30

Recherches de 48 signes par alexandrin

S'il vous dit : je vous crois, courrez dans son mensonge !

21


4 4 4 2 4 6 4 3 4 3 3 6 ---) 47

4 4 4 2 4 6 4 3 4 2 3 7 ---) 47

prouvez-lui le contraire.

SVF Ch V F FLF SMS

SVF ChVF FVL LFF

MM MF MM MF MM FF

CSC SSS SCS SSS

87 2 42

Mais j'en sais de très belles qui se défient d'éclore

87 2 14

Un mortel désespoir sur son visage est peint;

La pâleur de la mort est déjà sur son teint.

3 art 3 adj 5 subs 3 pré 2 v 1 pp 1 adv

*

Déjà, de sa présence avec honte chassée,

Dans la profonde mer OEnone s'est lancée.

1 adv 3 pré 3 adj 3 subs 1 pro pers 1v

*

On ne sait point d'où part ce dessein furieux ;

Et les flots à jamais l'ont ravie à nos yeux.

2 pro 4 adv 2 v 3 pré 4 subs 3 adj 1c 1 art 1pro pers

22


87 2 18

Quelle est donc sa pensée ? et que cache son discours

Commencé tant de fois, interrompu toujours ?

Veulent-ils m'éblouir par une feinte vaine ?

Sont-ils d'accord tous deux pour me mettre à la gène ?

2 part passés 2 conj 2 verbes conj

1 art 3 sub 1 pro inter 1 propo 2 adv

87 2 37

Ce n'est pas que je croie

Ce n'est pas que prétendre 243 336

Ce n'est point prédire

FF MM FF

Il est que tout prédire ----) 5

Tout hémistiche doit comporter 6 mots

87 2 50

SS CS CC CC SS SC

SS SS CS SS CC SS

CS CS SC CC CS SC

FLF LLS FLS FFM

LFF FLF SFS MFV

Les moyens, les méthodes pour tirer toute chose de l'inconnu

23


87 2 75

Paul Valéry

...Ce vin bu, l'homme baille, et brisé le flacon

Aux merveilles du vide il garde une rancune ;

Mais le charme du soir fume sur le balcon

Une confusion de femme et de flocon...

ou variante lozachienne :

Que mêle un pur mélange de femme et de flocon...

FF MM FF FF FF MM 4

Mais ce qui est ne serait être mêlé, alors...

- Ô conseil !...Station solennelle !...Balance

87 2 79

Comment Victor Hugo a-t-il pu faire Victor Hugo ?

87 4 7

Comment parvenir à faire GP ?

- Atteindre 90 000 - 120 000 vers

- Inventer un instrument nouveau tel le loze

- Développer une théorie poétique

- Accéder à une qualité sonore

- Proposer des hexamètres - 5 000 - 7 000 - comportant 24 signes travaillés

24


87 2 66

Exercices basiques dans un alexandrin

FM MF MF FF MM 2

CSC SSC SCS CSC 12

19 20

233 245 224 325

87 2 96

De la prose. Par la querelle des imaginaires. Racine.

Le nombre de syllabes à la phrase est le plus souvent supérieur à 12. Disons entre 14 et 19.

4 5 3 4 3

5 5

5 3 6

8 6 5

La prose par la poésie était de 2 à 24 syllabes.

T42

FF MM FM MF MF FM

De cette fin terrible où je suis descendu,

232 335 224 333

De ce malheur ingrat que les Dieux m'ont soumis

25


Et me fait espérer ce qui m'était promis.

T 42 10

[J'ignore de quel alexandrin il s’agit.]

MM FM MM FM MF MM

332 423 342 244 18/19

1122 24

1113 24

1112 111111

11112 2112

*

Toi qui peux te prétendre parmi tous mes amis

6 MM FF FF MM FM MM 2

17 voyelles - 20 consonnes

334 236 324 314

FFF FFF FMF MSM

T 43 162

Mallarmé Composition - Compte des signes -

Tout orgueil fume-t-il du soir,

Torche dans son branle étouffée

Sans que l'immortelle bouffée

26


Ne puisse à l'abandon surseoir !

6 subs - 3 Verb - 4 ar - adj - 2 adj

23 27 23 26

24 27 20 - 71

29 23 23 - 75

27


JOURNAL 87

EXTRAITS

28


Barbarisme

Discourailler. Ca discouraille !

Que je suis las d’entendre mon âme discourailler.

FF MM FF MF MM MF 4

Un vers, analyse

L’intelligence prudente vient des temps plus lointains.

MF MF MF FF FM MM 2

21 27

SCC SCS CCS CSS

LFL chFF VFF FLF

Maîtrise du dosage et des quantités

Si l’on suppose qu’un alexandrin donne 12 syllabes, impose 12 mots, on peut en tirer que x

syllabes dans une phrase impose x mots.

Ce qui pose toutefois le problème des 3, 4 syllabes au mot.

prose.

Comme il existe un multiplicateur à 4 pour les vers *, je ne sais si cela s’applique pour la

En vérité, ce qu’il me faut savoir c’est :

1) combien de syllabes dans une phrase ?

29


2) combien de mots dans une phrase ?

3) combien de signes dans une phrase ?

De là, je tire le roman, comme j’ai pu en tirer la tragédie.

prosaïque.

Je ne pense pas qu’il y ait un multiplicateur ou un principe basé d’hémistiche sur la phrase

Racine, Flaubert, etc...

Toutefois, il serait utile d’aller voir ce qui se passe dans les auteurs, Bossuet, Valéry,

Comment un poète qui écrit en prose conçoit-il ses quantités ?

Donc prendre Valéry avec ses poèmes en prose. Cela sera toutefois difficile.

* 4 signes pour 1 pied en moyenne.

Réflexions sur la durée du pied

Si tourne = 1

Si viens = 1

On peut trouver toutes les familles de 1.

Mais tout serait en 1 à la condition que cela ne provoquât pas la confusion.

(Sion est un exemple).

Le dosage. La quantité

4 simples, 2 complexes.

Il ne faut donc pas se soucier de la durée ?

Et bien non ! Curieux toutefois...

30


Le compte des blancs

Retourne d’où tu t’en viens

1 2 3 4 5 6

6 blancs

+ Tirets Problèmes d’imprimerie.

noms propres

Équilibre visuel ________________________

_________________________

24 signes + 6 blancs par H

Essai

Ma pensée doit changer pour agir de la sorte

Il faut qu’elle évolue pour accomplir ces mots

Mon esprit évolue et respire, monte haut

Va là-bas dans l’éther, il faut que tu t’élèves.

6

6

1

3

4 adj je te dis

4 sub

4 pré tu me tais tant de choses.

Alex

31


Si puissant par toi-même, assume ta présence.

CCS SSC SCS SCS

SF SF FM AS MF FS

244 336 222 236

10 12 8 11

Alexs - Racine - Andro

Ah ! Je n’en doute point : c’est votre époux, Madame.

C’est Hector qui produit ce miracle en votre âme.

ah int int 1

je en c c qui pro pers 5

doute est est produit verbes 4

Nom pro

Hector - Mad n. pro 2

époux miracle âme n. co 3

ce votre votre adj 3

n point adb 2

pré 1

Racine (suite)

Il veut que Troie encor se puisse relever

Avec cet heureux fils qu’il vous fait conserver.

4 Pro per il se il vous

5 ver 3 2 3

2 compl 4 2 3

2 conj

32


1 N P 3 p p 5 v 2 n c 2

1 C N 4 p 5 v 2 n c 2

1 adv

2 adj

Analyse d’alexandrins

Sachons mener à bout, sans égoïsme vain,

Notre travail humain sous le travail divin.

Si l’orgueil vient, broyons du pied cette couleuvre.

222 51 3 adj 1 adj

222 42

L’homme est l’outil, Dieu seul est l’ouvrier de l’œuvre.

1 2 3 4 5

1 21 2 2 4 7515 4

1 3 11 5 subs

SS SC SS SC SC SC

3

8

MM FF MM MF MM FM 3

MF MM MM MF MM MM 4

MM FF MM MF FF MF 4

252 315 412 225

233 424 423 424

Appariement

Action : je te croyais faire tes grandes manœuvres.

S P P V V A A S

33


On peut garder le moule.

Déesse, je te croyais danser

Beauté, je te croyais aimer

Déesse, je te voyais aimer ton immense chevelure ! ...

C’est comme ça que l’on doit construire.

Substantif (déesse), pronom (je) pronom (te) verbe (voyais)

aimer (verbe) ton (adj) immense (adj) chevelure (substantif).

et le moule est fini

SPPVVAAS

Trouver d’autres types de phrases.

Appariement (suite)

25 11 88

ABBCCDDA

Tx de tolérance

AB/BC/CA

CABBAC

Moule fini

CA AB BC

BC CA AB

A

A

B

C

34


C

B

(Je n’ai jamais vu un article achever ma phrase).

Je me croyais faire mes grandes manœuvres, actions

P P V V A A S S

Analyse

Emplacement

Construction

Conjugaison

Éléments grammaticaux

mélange déséquilibre

Toutes les autres lois sont soumises à la rigueur.

Alors pourquoi parler de la littérature ?

Ca doit bien être juste !

Principe numérique basé )

et un laisser aller total !

) incompatible

Lecture numérique

Je fais ce que je peux.

Je fa is ce qu ej / ep eu x.

1 1 0 1 1 0 0 0 1

12 : ( j, e, f, a, i, s, c, q, u, p, x, )

CV CV VC / CV CV VC / VC VC C /

Écrire nécessite la précision au caractère.

Tolérez mes faiblesses.

35


Qina

42 6

4 ; 4

2 4 6 Qina

4 3 7

*

2 3 2 3 2

SC CSC SC CSC SC

As-tu dépensé en l’air, insensé, ce vers ?

AF FFS AL ASS SV

2 3 2 3 2

Dépensons nos efforts en de plus belles choses ! ...

Hexamètre

De tant de terres lointaines 24

De ta nt / de te rr / es lo in / ta in es /

1 1 2 1 1 2 0 1 0 1 0 0

242 646

FM FF MF

DD FF LM

+ 5 mots

SS SC SC

36


Fréquence binaire V/C

Il faut

Je dois faire

Je dois croire

2 4 6

Je do is cr oi re

1 1 0 2 3 1

*

Retourne

Re to ur/ne

1 1 0 0

Re fais le t

re fais preuve de toutes lois

2 4 6 2 6 4

Re fa is/pr eu ve/de to ut/es lo is

1 1 0 2 3 1 1 1 O 0 1 0

FM F/F MF

13 éléments

Phonétique personnelle

correspondances.

Essaie d’écrire avec ta phonétique pour passer les syllabes à douze afin de voir les

é dan la pl ni tud ou pla ne mon plai sir

quai je donc fai a qui / pour quoi fra pé nar cis

Si sa bo té le vou / a quel que sa cri fis

que lon dres sa du moins lin quou pa rab le

tel

37


Sur quoi se quor par fai sol fri d1 quou mor tel

FchF VAF FFV VNS

SSF FFV AFF SFV

FLF SSM LFF LFF

SFS FFV SVA FMF

SC SC SC SS SC SC

CS SC SS SC SS CC

SS CS CS SS SS SC

CS SS SC SC SS SC

4 pieds, 16 signes - Fréquences de lettres

par 4 comment ?

4 4 4

16s + 16s + 16s

Penser à tous les autres rythmes.

En tirer la formule générale (facile !)

Notes pour rechercher.

Nombre de pieds par mot

On lui a dit une fois pour toutes une = 1

Il était une fois pour des gens une = 1

2 par exemple

Afin de démontrer que ce n’est que le changement de structure.

38


Tu me fais

liaison

Une couche 2 en débutant

Une femme 2 en débutant

Rapports F/M - Harmonie voyelles

FF FM MM FF MM FM 4

CSC CSS CSS CCC

Fréquences numériques

JE VAIS VOIR LA

Je va is / vo ir la /

1 1 0 1 0 1

Dans la gloire

Da ns la / gl oi re

re to ur / ne do ut / ut en vi / en s

1 1 0 1 1 0 0 0 1 0

Retourne d’où tu t’en viens

264 246

Interjection

Ciel vert, rouge agis ! Meurt ! Ombre !

S A A V V S

Toi, ciel, air fais les mourir

39


S A A V S V

Vouloir

Te les offrir

Vouloir encore te les offrir

Décomposition

L’arbre des champs donnera son fruit 45

et la terre donnera ses produits 9

et ils seront en sécurité 0

3 art

3 v

2 art

2 co

1 pré / 1 Prop per

6 n c

arbre, champs, fruit,

terre, produits, sécurité

4 masc

2 fém

4 Pré équilibrer dans le mélange

4 verb

Etude

1 3 2 2 1

3

Re tourne d’où tu t’en

viens

re, t’en

tourne viens

40


1 3 2 2 1

3

Re tourne d’où tu t’en

viens

F F F F F

V

3

2

1

SSS

CSS

Code

Tâche de proposer ces lignes. Que comprends-tu ?

Peux-tu imposer la ponctuation ? Serais-tu capable d’aligner ces phrases ? Eh bien ! Fais-le.

N’oublie pas l’équilibre visuel.

De plus, MF FM MF FM MF FM 6

1 2 5 9 13

ab+ cd

+ .........+ bizarre

36 a + 24 b 1 3 5 7

2 4 6 7

4 3 2 5

13 2 x 3 y

FL

difficile, mais faisable

41


Emplacement des lettres

Quand j’écris Les champs

je dois penser

C 4ème et h 5ème

RE TO UR / NE DO UT /

ce n’est pas suffisant

Équilibre grammatical

Et le peuple, élevant vos vertus jusqu’aux nues,

Va partout de lauriers couronner vos statues.

P, V, N, l, S 5 n

V V

2 ad

L A

Élevant

1 P. Pré

V C

2 V

et

1 conj

jusqu’

1 pré

Partout

1 adv

aux, de

1 art

(2 x 8) (2 x 6) + (3x2)

Recherche par un exemple farfelu d’un équilibre

Et le peuple admirant ces vertus précieuses

Apprécie plus encore ces beautés vicieuses

Mais ce peuple admirait

42


Mais ce peuple, Madame, admirait plus encore

Les charmes et les beautés que formait votre corps.

2 v

2 p

2 ad

4 Mots

2 art

2 adv

2 conj de coor

1 pré

Ordre des valeurs grammaticales

Les blondes sensuelles aiment regarder les hommes virils.

ABC DD ABC

Art subst adj // verb verb // Art subst adj

A B C D D A B C

A

A

B

C

B

C

ABBCCA

------------

43


Du moins rendre plus clairs, plus compréhensibles avec la ponctuation des fragments

indépendants même si l’hexamètre est incohérent.

44


JOURNAL 88

EXTRAITS

45


Étude minuscule

consonnes et voyelles

Que me ser vent mes vers

Les sons de ma lire

FMS VMV ALS FML

FM SV MV AL SF ML

3° 5° 3° 5°

FM Fch chch AFM AFF

SSC SCC SCS SSC

Mais je ne voudrais pas vous devoir chaque jour

Le plaisir de vous voir et d’en pleurer d’amour

Mch M V FF VF V Ch F Ch

LF S F VV AF F L FM

Nombre de blancs - Proportion - 1 pour 6

Retourne d’où tu t’en viens. 24 par 4

4 blancs

1 blanc

Toi Quand 1 pour 6

0 blanc 1 de blanc

Il m’eut dit 6

Mais,

1 blanc

je pense

46


1 blanc 1 blanc

Je regardais :

je

Étude

1 2 3 4 5 6 / 1 2 3 4 5 6

Retourne d’où tu t’en viens.

Re to ur

Ne do ut

ut en vi

en s

Encore deux, trois cent mille petits alexandrins ...

Recherche méthode pour le couplage

Cinéma

ci ne ma

Anicet

an ic et

Animer ci ne ma )

Laminé la mi né )

Calciné ca lc in )

ca lc ic

ci ne ma

RE TO UR

do us

ca ne va s

ca le

pi lé

re/to/ur/ne

47


Déplacement

fier

fi er

roi

ro i

La méthode pour la fréquence

Lire entièrement

re to ur / ne do ut / ut

1 1 0 1 1 0

Comprendre, entendre, ou mais même rime.

co mp re nd re en te en re

Lettres

Otarie

gloire

reine

ot ar ie

at tr is te

re in e

Otarie attristait

Vers

Je t’aime trop hélas pour vouloir te maudire !

CH FM FFL FVL FMF

Je vous supplie, ô Dieu, de regarder mon âme

Et de considérer

Qu’un humble comme un enfant et doux comme une femme

Je viens vous adorer

48


5° verbes

1 adj

ô ?

Ch VS FAF

Ch VS FAF FLF FMM

Un vers

Je vous supplie, mon Dieu, de pardonner à l’âme

ChVS FMF FFF MLM

ChV

SF

Je t’accorde le pardon de m’avoir torturé.

ChFF LFF FMV FFL

sss sss sss ssc

11 8 9 7

12 12 12 12

Étude

Et la rendra pareille au jour de ma naissance.

et seul perte

dr

la relle CSS CSC SSS SCS

jour

a pa

ALL FFL AchF SMS

223 426 242 246

Un vers

49


Puis ma porte soudain s’ouvrit devant la mort,

F M F F S F S V F V L M

02 02

sou

sou

CS SS SS SC SS SS

MM MF MM MM FM MM 4

423 224 442 425

te 4

Puis port 3

dain 6

de 6

or r, vrit, m, or

Variante - Étude - Harmonie des consonnes

Et la rendrai pareille au jour de sa naissance

Je la rendrai pareille qu’au temps de sa naissance

Je la rendrai semblable au jour de sa naissance

1°) ALL FFL AChF SMS

2°) ChLL FFL FFF SMS ?

3°) ChLL FSF AChF SMS

4°) et elle sera semblable au jour de sa naissance

A A S LSF AChF / SMS

5°) Je la ferai etc...

Retourne

264 246

26 42 46

46 26 42

50


42 46 26 264 246 264 426

26 42 46

? 642

Littérature

AB BC CD DA

Système tournis

8 parmi 10

X----------------)

X----------------)

X----------------)

X----------------)

Méthode racinienne

Cornélienne

Construction de phrase

ABCD

AEBC

7/8

ABBCCDD ; A

CDDA

CDDF

Phrase

Les problèmes de la philosophie classique me sont étrangers, et je les considère en étranger.

4 n c

3 p p

2 verb

1 adj

2 art

*

Applique-toi à nous aimer

Étude numérique

51


d’où tu t’en viens

Re to ur ne do ut tu en vi en

s

10 10 01 10 10 01 01 01 10 01 ?

10 10 01 10 10 01 01 01 10 01 ?

A B C D B

10 01 10 / 01 10 01 /

--------- --------- ---------

x

y

Recouvrement

10 01 10 / 01 10 01 /

x’ y’

Quelle est la suite ?

Comment ça fonctionne ?

52


Lecture

ABC ACB Pourquoi ? Comment ?

24 6 264

ABC ABC

ABC CAB

CBA

ABC CAB

BCA

ABC

ABC = 246

Rapport M/F

MF FM MF FM MF FM

MM FF MM loi homosexuelle

loi hétérosexuelle

loi + équilibrée

1er h comporte

4 M

2 F

3 M Moi, j’ai

et 3 p

MFF MMF FMM FFM MMF

100 110 011 001

100

110

111

53


*

Certitude du Seigneur = Oracle de Yahvé

325 235

Construction de structure

Oui, fais régner le droit et la justice encore

Ad Verb Verb Art Sub Coor Art Sub Ad

Oui, fais régner le droit et le jugement encore !

1 2 2 3 4 3 4 1

ABBCDECDA

*

Ils se frottent d’huile exquise (Am 6 6)

C’est un hémistiche. Prononcez-le. Il donne 6 pieds.

Ils se frot(tent) d’huile l’ex quise

3 2 8 7 2 6

13 15

54


Racine

Ah ! traitez-le, Madame, avec plus de justice.

Un grand roi descend-il jusqu’à cet artifice ?

1 interj 2 nc 1 v 1 pro pers

2 nc 1 v 1 pro pers 2 adj

avec prépos 2 prépo 1 adj

plus adv

de pré

2 prép

jusq pré 6 parmi 8

6/9

Équilibre grammatical

Mithridate

Litt. Scène VI - Acte IV

Ils s’aiment. C’est ainsi qu’on se jouait de nous.

Ah ! fils ingrat. Tu vas me répondre pour tous.

Tu périras. Je sais combien ta renommée

Et tes fausses vertus ont séduit mon armée.

6

3

2

0

h : CCS CSC SSS CSS 6

SCS SCS SCS SSS 10

CCC SSC SSS SSC 6

CCS SCC SCC SSC 4/10

55


Équilibre grammatical

Exemple : Ce n’est pas que ça me semble difficile à obtenir, mais je dirais plutôt que j’y pense pas.

3 pro pers

3

2 ad 3

3 verb 2

1 conj 2

1 adj 0

1 pré 0

Va chercher des amis dont l’estime funeste

Honore l’adultère, applaudisse à l’inceste

dont, funeste

à

1 1 2 3 4 5 3 6

1 5 3 1 7 5 3

Correspondance des déterminations grammaticales dans fragment

1; 2 3 4 1 5 1

5, 4 6 5 6 5 1 1,

1 2 3 4 5 6 2 1 2

7 8 3 1 2 1 9 2 1 2

1 1 2 ; 3 1 2 4 5 6 7

6 7 8 1 1 2 8 7

10 1, 2 3 4 2, 5 4 6 5 1 1 2 6

8 5 1 5 3 7 4 4 2 7

Correspondance des déterminants grammaticaux dans 2 vers

56


Je crois pouvoir le dire que j’obtiendrais ainsi

La manière d’agir et de faire ce qui suit.

1 2 2 1 2 3 1 2 4

5 6 7 2 3 7 2 1 1 2

Autre exemple

1 2 3 2, 4 2 ! 5 1 1 2 !

6 7 1 1 8 2 3 1 2 ;

Racine

Je tremble que sur lui votre juste colère

Ne poursuivre bientôt une odieuse mère

2 Pers

2v

2 sb

3 adj 1 conj

1 art 1 pré

1 adv

Plusieurs cas de constructions. Lesquels ?

Quand tu ne comprends pas, sont-ce des cas de constructions inconnues ?

Plusieurs structures par jour.

Proportion rapport signes/Syllabe

4 syllabes 16 signes

5 syllabes 20 signes

3 syllabes 12 signes

6 syllabes 24 signes

2 syllabes 8 signes

57


Proportions pour le segment rythmé en prose

3 accents par 6 syllabes

6 accents par 12 syllabes

1,1,4

2,2,2

1,3,2

2,1,3

Harmonies

SCC CSS SSS CSC 6

CSS CCS SSC CSC 2

AFA SFM FVV LFF 2

Je pourrais espérer de vous dire

Mais le puis-je espérer de vous dire mes pensées ?

CSC CCC SSC CSC 8

MLF AFL FVF MSF 4

Exalté par l’espoir d’exprimer ce désir 8

CS CS CS CC CS CS 3333

ALF FLF FMM SFS

FM FM FM FM FF FM

Grammaire

Esther Act 1 - Scène III (p 269)

Quoi ! Lorsque vous voyez périr votre patrie,

Pour quelque chose, Esther, vous comptez votre vie.

1 pro pers

3 verbes

58


3 adj

1 nc

1 n prop

1 Interject

1 conj

1 prépo

A ! B C D D E F,

G E F, H, C D E F

A A B C D E C D E B B C D

2 pro pers

3 verbes

3 adj

3 sub

1 prép

59


Etude

Je ne le pensais pas si dur à concevoir,

Je croyais par mon zèle facilement l’avoir.

6 él

6 él

1 2 1 3 2 2 4 5 4

1 3 5 4 6 2 1 4

4 pro pers

4 adv

4 verbes

2 adv

2 pré

1 no commun

FF FF MM MM MM FM 2

FM MM MF MM FF MM 3

SSS SCS CCS SSS 0

SSC SSC SCS SS 6

Interro

Faut-il faire polycopier, puis dactylographier le travail ?

60


Plus complexe

Et si l’harmonie n’était pas une correspondance de sons, mais une organisation d’un ensemble phonétique

de voyelles, de consonnes, de rythmes etc...

Palatal : se dit des voyelles ou des consonnes dont le point d’articulation est dans région du palais : “e”,

“i” sont des voyelles palatales ; “ch”, “j”, “qu” sont des consonnes palatales.

Re tour d’où tu t’en viens.

L FL F LF F Vien

e ou ou u eu in

d est doux

AB AB BA

10 10 01

61


Compte des signes à la syllabe

533 435 232 334

323 245 332 434

132 224 122 225

422 335 343 225

233 337 223 316

334 134 534 436

MF FM FF MM FF MM 4

62


Jocelyn Prologue

16 21 37

22 18 40

20 19 37

18 19 39 1

18 24 42

23 20 43 5

21 21 42

17 18 35

1 2 3 4 5 6 1 2 7 4 5

7 4 4 5 ; 1 2 3 5

8 1 2 5,

CC SS SC CS CC SC

SS SS SS SS SC CC

SS SC SC SS

ChF LS AM

FL SS FF

FS FV FF ChF AF FF

342 412 533 325

433 345 242 424

323 435 125 533

Scène III - Acte IV - Iphigénie

Que faites-vous, Madame ? et d’où vient que ces lieux

N’offrent point avec vous votre fille à nos yeux ?

2 conj (que, et, que // tcp

3 verb (faites, vient // offrent Sdq

63


2 p p (vous, // vous)

1 N p (Madame )

4 Prop (de, où // avec, à)

3 adj (ces // votre, mes)

3 n c (lieux // fille, yeux)

2 adv ( // n’, point)

SSC SSS CSS SCS

SCE

ACC

(S est inclus dans E, et A est inclus dans C)

Zacharie

Za 10 ch 10 v 1

En Yahvé sera leur force,

En son Nom ils se glorifieront,

Oracle de Yahvé.

2 v, 3 pré, 3 n p, 2 adj, 2 n c, 2 prop.

64


Etude

3 2

4 3

3,5 4.4, 5 5, 6 4 3 3. 53 3

syllabes 16 10 10 11

mots 8 6 10 10

453 / 5 5 6 562 5545

syllabes 12 16 13

mots 13 9

54 3 6 6

Pour construire un roman

20 lignes par page : chaque ligne une phrase.

soient

2 400 lignes

avec 200 x 12

soient 200 phrases différentes répétées et placées douze fois ?

Emplacement des phrases ?

Construction des phrases ?

Structures en commun ?

Combien de morceaux ?

Qu’est-ce qui se passe pour un discours ?

pour un article ?

pour 4 pages ?

pour 12 pages ?

pour 1 nouvelle (30 pages)

Quels emplacements ?

Système

Comment mettre des combinaisons de côté ?

65


Comment les choisir et les déterminer satisfaisantes ?

Mêmes méthodes que pour la Tragédie ?

Quelles sont les proportions pour la phrase en prose ?

Est-elle calquée sur le vers ? J’en doute.

88-2-53

Il me cédait aux Dieux, dont, il m’avait reçue. R

i5

e5

a5

a4

10 1u

2 l 3 d 1x

2 m 3 t 1n

2 c 3 u 1v

1 r

Plé

Ciel ! que lui vais-je dire ? Et par où commencer ? R

c 2 2 u

i 4 2 s 1 v

e 7 1 a

1 j

2 l 3 r 1 d

1 q

Nombre d’éléments à l’hexamètre

r e t o u r n e d o u t u t’ e n v

8 e 2 r 3 u 1 d

4 n 1 v

66


2 s 3 t 1 i

1 s

12 éléments

Je vous demande de faire selon mes volontés. R

J1 1i 1r

8e 1f 3d 3 n

2v 2m 1l lt

4o 2a

1u 12

4s

15 éléments

Exemple

FL Respirez, je vous prie ! et pensez pouvoir encore,

FL Accomplir quelque peu la coupable accalmie.

5r 1j 11

8e

3s

4p 324 245 333 425

3i

2z

2v CCC SSC SCS SSS

3o 20 20

2u 19 19

2n Accomplir quelque peu

La coupable accalmie.

a4 51

c5 2i

o2 1r 1b

m2 2q

p3 3u

67


Vers

Si prophètes et poètes, si ces gens te demandent :

20 21

21 25

Projections

800 couplages Trav 1 600 v

800 coupl combien de struct. basées ?

100 ? Comment les placer ?

Scène

acte

dévelop

centre

constructions invisibles etc... etc...

68


Id. de système alexandrin

232 32 Accents

SC CSC SC CSC SC

MM FFF MM FFF MM

ESSAI

DE LA SO RT EQ

UL

RE TO UR NE DO UT UT EN VI

1 1 0 1 1 0 0 0 1

Retourne d’où tu t’en viens.

ENS

26 4/2 4 6 0

FF MM FF LF FF FV : H. M. ?

LFF

FFV

Le Seigneur Tout-puissant :

Le Se ig ne ur to . ut Pu is sa nt

1 1 0 1 0 1

*

Retourne d’où tu t’en viens

Re to ur ne do ut ut en vi en s

Implore pour acquérir la connaissance des Saints.

MF MM FM MM MF FM

CSS SCC SSC SCS

AFF LFL FFM SFS

*

Permets-moi d’acquérir la connaissance des saints.

69


FF MM FM MM MF FM

SSC SCC SSC SCC

Exercice

Ch V MS VM FM Ch F M

3 1 2 1 2 4 2 3 4 2

FL SS FF AF SF LF

En quelle quantité ?

LF FF FV

SS SC SS

Espères-tu encore m’extirper un savoir,

AFL FAF MFF ASV

42 33

CCS CSS CCC SSS

Te permettant hélas de te penser m’avoir ?

FFM FAL FFF LMV

SCC SCS SSS SSS

70


Dérivé d’alexandrin

3 (I I) 1 3 (2) 1

(3) 1 1 1, (2 1) 1 1 1

J’aime la dévêtir

*

Je ne sais si ce tigre,

2 2 4 / 2 2 6

71


Exercice

Phèdre Acte II - Scène V

A - Souvenez-vous d’un fils qui n’espère qu’en vous

B - On dit qu’un prompt départ vous éloigne de nous

V P Pré Art N P A V

P V Art Adj S P V

A P

qu’ 2 v / 3 Pro / 1 s / 10 1 adj

qu 2 v / 3 Pro / 1 s 1 adj 1 art 1 p

1 art 1 adv 2 p

*

d’ n’ qu’ en 11 9

qu’ de prompt 10

Hémistiche

SC S/C SC / SC S/C SC

E S

A C

E E = S

A A = C

SCS CSC SCS CSC

CSC SCS CSC SCS

J’ai pensé la dépeindre et la peindre par des mots.

H.M.

SS CS SS SS CC CC 5

72


SS SS SC SS SS SC 10

SC SS SC SS CC CC 2

SSC SCS CSS SCS 8

12

*

Ils sont. Quelle nouvelle a frappé mon oreille ?

Quel feu mal étouffé dans mon coeur se réveille ?

2 Pro pers

3 verb

5 adj

3 n c

1 adv

1 pro pers

1 pro p

2 adj 1 Prop pers / 2 v / 2 Su : 1 p passé

3 adj 1 1v 2 Su

SCS CSS CSS SSC

*

3 3 3 3

SCS CSC SCS CSC

CSC SCS CSC SCS

SC SC

SC SC SC SC

H, I, D ; Écriture minuscule

73


Solutions en prose

455, 4 5 5 2

E 4 5 2, 4 5 4. 4 4 2. 4 5 4 2

11 13 10 15

4 5 2. 5 2 3 4. 3 4 5. 2 5 2 4 3.

11 14 12 16

Ep + Ou + Eq

4 (4) 4 (5) 4 (2) 3 (3)

Couple

Je ne peux pas comprendre 11/4 10/2

“ Pourrait-elle le comprendre ? ” 1/3 14/3

Polyeucte Martyr - Corneille

L’ingénieuse tissure des fictions avec la vérité, où consiste le plus beau secret de la poésie, produit

d’ordinaire deux sortes d’effets selon la diversité des esprits qui la voient.

5 sb 5 sub

1 v 2 v 2 pr. pers

2 adj 1 adj

5 art 2 art

3 pré 3 Pré

1 adj

17 él 15 él

Du rythme

4 6 2

74


De son salut. Racontez aux païens sa gloire.

4 6 2

préférable à

4 4 4

2 3 2 3 2

4 3 3 2

(Nous les nouveaux romantiques ?) 23 8 88

Andromaque

Modérez donc Seigneur, cette fureur extrême

Je ne vous connais plus : vous n’êtes plus vous-même.

Souffrez.

Non, tes conseils ne sont plus de saison,

Pylade, je suis las d’écouter la raison.

Reprod, et dérivés - 1 + 1

2 adj / 2 adj

Ch VL/ FLF/ FAF/ MEV

3v / 4 v

Je voulais te le dire : tu apprenais en vain.

C’était se satisfaire d’un dressage incertain.

SSC SSC CSS CSS

CCS SCC SCS SCS

FM MF FM MM FM FM 3 17 17

FM FM MF MF FM FM 4

*

75


6 12 24

2 2

2 6 4 2 4 6

Tourne 6 accent+ complexe

re 2 syllabes simples

d’où 4 ? pourquoi

viens 6 accent + complexe

Tu 2

1 valeur syllabique pour que l’ensemble fasse 24 par 6

on mettrait

Il doit y avoir une vérité

Il faut penser par des instruments de mesures phonétiques

76


EXERCICES 84-88

77


FRANCK LOZAC'H

ALEXANDRE

Les éditions de La Double Force

78


PRÉFACE d'ALEXANDRE

Voilà une pièce qu'il m'avait été permis d'écrire il y a une

dizaine d'années. Je m'étais plu à m'essayer à cet exercice, espérant

avec ses lois et ses rigueurs apaiser un esprit rempli des

bouillonnements de la jeunesse.

Je me suis rapidement aperçu que le travail ainsi obtenu

était des plus détestables par sa manière et par les qualités de sa

forme. Je décidai donc de bannir cette pièce pour du moins deux

lustres et de l'enfermer au plus profond de mes tiroirs.

Les temps de la malédiction étant achevés, je ressuscitais

il y a quelques semaines ce fameux Alexandre, et me décidais de

79


le dépoussiérer et de récupérer les nombreuses erreurs que j'avais

pu y glisser.

Je doute qu'un tel travail à notre époque puisse intéresser

un directeur de théâtre ou un quelconque lecteur. Il est plus aisé de

monter ou de lire une pièce en prose, facile d'accès et moins

soumise aux lois de la versification classique.

J'avoue pourtant que cet Alexandre qui m'a coûté en

sueurs est l'une des pièces que je préfère de mon répertoire. Les

constructions et les chiffres mathématiques en sont certainement la

raison.

Je m'accuse encore, considérant ma critique, d'avoir

obtenu deux morts en un seul lieu et un seul jour, et en cela je n'ai

pu respecter la stricte règle des trois unités.

80


J'espère toutefois que l'avis ne m'en tiendra guère rigueur

et se plaira à lire quelques endroits qui me paraissent fort beaux et

emprunt des plus nobles sentiments.

PERSONNAGES

Alexandre : empereur régnant.

Edith :

mère Impératrice.

Callus :

gouverneur et confident d'Alexandre.

Argone :

princesse promise à Alexandre.

Ephilie :

princesse captive, désirée par Alexandre.

81


Cléone :

suivante d'Argone.

Céphise :

suivante d'Ephilie.

Alphine :

servante affranchie d'Edith.

La scène est dans une salle du palais impérial.

82


ACTE PREMIER

SCENE PREMIÈRE

Edith, Alphine

EDITH, excessive

Que ne suis-je en ces lieux, moi qui suis souveraine ?

Quels sont donc mes devoirs, ô moi grandeur de Reine ?

Je ne suis qu'une esclave enchaînée à mon droit,

Et mes puissants pouvoirs sont vains en cet endroit.

Que puis-je me lamenter et implorer mon sort,

Supplier, déclamer mon terrible remords !

Qui voudrait écouter une Reine exprimer

Cette horrible souffrance qu'elle se jure de clamer ?

Ôte-toi de cette ombre ! Montre-toi à la flamme !

Entendais-tu, perfide ce que disait mon âme ?

Ou feins-tu d'ignorer ce que tu as perçu ?

Pensais-tu te cacher quand je t'ai aperçue ?

Approche quelque peu que j'observe ta face.

83


Propose ton regard que le flambeau efface.

Cesse enfin d'hésiter. Je te sais près de moi.

Je veux que tu avances sans peur et sans émoi.

N'est-il pas insensé qu'en cette résidence,

Tout semble comploter en fausse confidence ?

Ne puis-je m'énerver qu'en ce lieu du palais,

Le dernier serviteur s'en remet au valet ?

Mais est-ce toi, Alphine ? Est-ce toi qui te caches ?

C'est donc un ennemi, un parjure ou un lâche !

Es-tu devenue sourde ? Répondrez-vous enfin ?

Ou dois-je me lever pour en savoir la fin ?

Que toutes ces voilures me semblent puériles !

Elles agitent des corps qui paraissent fébriles !

Votre Reine est lassée de ce jeu agaçant,

Et son esprit haineux peut se faire menaçant.

ALPHINE

Sauras-tu pardonner à ton humble servante ?

Si elle s'est comportée comme simple suivante,

C'est qu'elle n'osa jamais se proposer de près

À ta propre présence qui semblait en excès.

84


Je préférais me taire honteuse et sans courage.

J'attendais se calmer les ardeurs de ta rage.

Et si j'ai prétendu de ne point me montrer,

C'est que Reine en furie n'est pas à rencontrer,

Je t'écoutais hurler maudissant tant de haines,

Et j'entendais tes cris pareils aux inhumaines,

Que jamais tes fureurs se fussent adoucies,

Ni tes flammes brûlantes se fussent obscurcies.

Pouvais-je intervenir et contenir tes plaintes ?

Pouvais-je te soutenir dans tes sombres complaintes ?

Je restais éloignée te laissant délirer.

EDITH

Tu devais t'approcher te sachant désirée.

Seul me reste à songer à ma grandeur de Reine !

Mais ces temps sont bannis, ces temps de souveraine

Ne sont plus que poussière, et ma gloire est trahie.

Je ne suis que misère. Ma présence est haïe !

Je ne suis dans ces murs qu’une ombre de passage,

Je ne puis exprimer le plus simple message.

Quiconque m'entendrait détournerait les yeux,

85


Et feindrait d'ignorer une Reine en ces lieux.

Je me dois d'implorer le dernier des esclaves,

Afin qu'il se soumette à son simple servage !

Il faut le supplier, lui quémander en vain,

Qu'il daigne se hâter de m'obéir enfin !

Ma puissance de Reine ne pourrait jamais vaincre.

Le vulgaire des mortels, je ne sais le convaincre.

Ma faiblesse de femme réduite à son Néant,

Ne saurait de son ordre imposer un suivant !

Quant à toi, mon Alphine, tu gardes ton silence !

Tu n'entends mon appel ! Cette belle insolence

Te permet d'éviter ta maîtresse excitée

Qui, encore plein d'aigreurs, te recherche excédée.

Toi-même, tu te plais à feindre à l'ignorante.

Ta course sur ce marbre toujours est fulgurante !

Tu joues à t'éloigner prétextant te hâter,

Car dans toute autre salle, Alphine doit s'apprêter !

A qui donc hors ta Reine dois-tu obéissance ?

Qui, régnant sur l'esclave t'impose sa puissance ?

Vas-tu te décider ? Me faut-il t'infliger

Ma sévère colère pour te voir t'obliger ?

Parleras-tu Alphine, ou faudra-t-il t'extraire

De ces lèvres fermées les sons que tu veux taire ?

86


Et vais-je t'arracher des lambeaux de soupirs,

Et obtenir les mots que ta voix peut m'offrir ?

ALPHINE, effrayée

Je te prie, ma Maîtresse, de pardonner mes craintes,

De ne point me damner dans l'horreur des complaintes.

Et je te le promets d'exercer mes devoirs,

De toujours m'essayer à plaire à tes espoirs.

Dispense-moi l'honneur de ne pas me chasser.

Je t'implore sur mon coeur de ne point m'expulser.

Accorde-moi le droit de pouvoir t'obéir,

D'accomplir par ta voix tout ordre de plaisir.

Permets à ta servante encor de t'aduler.

Concède-lui l'erreur et fais-la annuler.

Elle saura te prouver ce qu'elle est prête à faire,

Et pourra démontrer qu'elle sait te satisfaire.

A présent ton Alphine veut quitter ce lieu-ci.

Elle doit s'en retourner et s'éloigner d'ici.

Il lui faut se presser car d'autres habitudes

L'appellent à s'activer pour d'autres servitudes.

87


SCENE DEUXIEME

Edith, Callus

CALLUS

Madame, j'ignorais qu'en ce sinistre endroit

Vous fussiez espérant le réveil de ce Roi.

Madame, je croyais qu'en cette heure si hâtive

Vous fussiez endormie, loin d'être si active.

Je vous conseillerais d'attendre que l'aurore

Voulût bien se lever. Dans ce palais, tout dort.

Puis-je vous décider de vous accompagner

Dans vos appartements que vous devez gagner ?

Que vous sert de rester en ce lieu si lugubre ?

Le jour n'approche point. Il vous serait salubre

D'attendre quelque temps. Le réveil de César

Ne sera indiqué que quelques heures plus tard.

Madame, je vous prie d'entendre mon conseil.

Il est vain de veiller. Chacun est en sommeil.

Cela est dangereux que de chercher rester,

88


Sans flamme et sans lumière pour être protégé.

Espérez-vous longtemps ce portique s'ouvrir ?

Ici tout fait silence, et tout paraît dormir.

Madame, acceptez d'attendre quelque temps

Que ce soleil s'éclaire jusqu'à son firmament.

EDITH

Votre Reine est lassée dans son attente vaine.

Elle demande son Fils en mère souveraine

Et prétend de son droit devoir l'entretenir.

De le rencontrer, elle se voit interdire.

Il n'est pas un moment où il ne m'est reçu.

Jamais dans ce palais, il ne m'a aperçue.

Moi-même, je l'entends n'avoir pu un instant

Obtenir l'audience que j'espère vainement.

Je puis vous accuser d'en être la raison.

Il m'est caché toujours derrière une cloison.

Est-il proche de moi ? Vous le faites me fuir.

Et s'il m'a reconnue, le Roi cherche à s'enfuir.

89


CALLUS

Que sont-ce-là, Madame, vos accusations ?

Fortement, je m'indigne en protestations.

Je n'admets, je m'insurge que pensées éclairées

Exposent de la sorte ces propos déclarés.

Je ne puis plus longtemps entendre cette offense,

Et je veux à présent prétendre à ma défense.

Je ne puis tolérer me savoir imposer

Du pouvoir de César la gloire à disposer.

Il préside à l'Etat. Et je dois le servir.

Et lui-même, Madame, choisit son avenir.

EDITH

Il gouverne l'Empire, et vous le conseillez.

Trop proche de sa couche, vous êtes à le veiller.

Je vous l'avais remis en l'âge le plus tendre,

Espérant par votre art ce qu’un roi peut attendre.

90


Ne m'aviez-vous juré de l'éduquer du mieux,

Prétendant par vos soins l'élever vers les cieux ?

Vous me l'aviez prédit que sa gloire future

Soumettra son génie par sa noble nature,

Imposera aux peuples enchaînés à sa loi

D'obéir à sa force, et de craindre ce Roi ?

N'avez-vous point trompé, abusé une mère,

La sachant désormais dans sa sombre misère ?

Vous avez détourné ces sublimes projets

Afin d'en posséder les superbes effets.

CALLUS

Alexandre est le Maître de son Empire puissant.

Et ne jouit-il pas d'un pouvoir grandissant ?

L'ardeur de ses armées massacre l'ennemi !

Sa flotte de vaisseaux consacre son génie !

91


EDITH

Si je n'ose douter de la forte victoire

Qui, éclatante encor fait briller sa mémoire,

Edith ne peut jurer qu'il fut directement,

Du glorieux combat impliqué dignement.

Me faut-il admirer de son orgueil fier,

La cuirasse royale, sa présence altière ?

Dois-je glorifier celui qui ne prit pas

Par sa vaillance vaine, son armure au combat ?

Car l'on a prétendu qu'en pure stratégie,

Sous sa tente, il coucha où l'on se réfugie !

On me l'a annoncé que vibrant que ses membres

Il craignait comme l'ombre, une flamme qui tremble !

N'est-ce pas pour la Reine un propos renversant

Que de savoir son Fils au combat gémissant ?

Me faut-il le haïr, ou me faut-il le plaindre ?

Je vois en ce Futur un couard à tout craindre.

Quand je songe à César, à ses gloires passées,

À l'ardeur de sa force, aux armées trépassées,

Je ne puis que pleurer ou gémir mon malheur,

De l'avoir enfanté ce Prince au faible coeur.

Voilà tous les tourments qui agitent mon âme.

92


Du défunt Empereur, jaillissait une flamme.

Cette flamme maudite n'éclaire que du mieux,

Ce qu'en mon sein mauvais j'enfante d'odieux.

CALLUS

Mais que sont-ce, Madame ces paroles terribles ?

Me faut-il écouter des propos si horribles ?

Sans jugement, vous-même, voulez répudier

Les valeurs de ce Roi ? Pourriez le radier ?

Je n'admettrais jamais que par inconscience,

Vous puissiez condamner sans la moindre audience,

La grandeur de l'Empire, et la gloire de ce Roi

Qui jamais n'aurait pu être indigne de soi.

La fureur m'envahit de haine, de violence.

Je ne peux supporter plus encore cette outrance.

Madame, je vous prie, dans vos appartements

D'apaiser vos aigreurs et d'y rester longtemps.

93


SCENE TROISIEME

CALLUS, seul

Mon âme est confondue, et ne sait que penser.

En vains discernements qu'elle se veut dépenser,

Elle disperse ses choix, dispense ses raisons.

Son esprit est perdu en mil terminaisons.

Si je ne dois douter des aigreurs de la Reine,

Je n'ose le jurer que lumière sereine

Eclaire ses visions, modère ses folies :

Sa clarté semble impure, ses pensées affaiblies.

Quels troubles insensés préoccupent son âme ?

Et quels vents déroutants persécutent sa flamme ?

La Reine sans raison ne répond plus de soi.

Sa puissance inspirée n'exprime que l'effroi.

Par quelle stratégie pourrais-je entretenir

Celle dont les propos ne sauraient s'obtenir ?

Quelle finesse d'esprit permettrait d'invoquer

Audience à la Reine sans peur de la choquer ?

Je ne peux à nouveau imposer des tourments

À cette âme sensible si faible en ces instants.

94


Je ne dois pas parler à ce coeur si fragile,

Craignant par l'entrevue de la voir en péril.

Et dois-je lui soumettre ma présence en ces lieux.

Il faut patienter pour sa santé un mieux.

Oui, ce serait commettre une erreur de ma part :

Je lui demanderai de me revoir plus tard.

La Reine le pourrait-elle justifier ses plaintes ?

Pourtant, sait-elle vraiment les raisons de ses craintes ?

Cette bouche fiévreuse ne saurait me répondre.

Mes questions pressées la feraient se confondre.

Quelle étrange manie d'agir de cette sorte !

Quelle violence verbale ! L'impératrice s'emporte !

Sa voix s'est égarée ! Elle paraît effrayée.

La folie s'en empare ! Elle ne peut l'enrayer !

Notre Édith dominante est réduite au servage !

La Première du royaume se prétend être esclave !

Les suivantes vulgaires refusent à jamais

Comme simples servantes d'obéir désormais !

Elle voit derrière le mur l'ennemi, le rebelle,

Et l'ombre de l'espion écouter de l'oreille.

Elle le croit préparer l'intrigue ou le complot.

Elle l'entend se glisser lentement dans son dos.

Volontiers ignorant la sublime victoire,

95


La grandeur d'Alexandre que jugera l'histoire,

Elle bafoue le Roi, le tourne en dérision,

S'indignant du vainqueur qui fait illusion !

Mais n'est-ce point assez que d'accuser la Reine,

Que d'engloutir son cœur dans cette boue qui traîne ?

C'est de trop désolant que vouloir s'acharner,

Sur son corps épuisé qui semble décharné !

Mon devoir n'est en rien de Conseiller du Roi

De décrier une âme qui est au désarroi.

Ce n'est point l'exercice que le Roi m'a donné,

Ce n'est pas condamner qu'il m'a fait ordonner.

Je devrais m'en remettre à ma propre sagesse,

Ne m'essayer jamais par quelque maladresse,

À discourir des maux que peut subir autrui,

Ou trouver les remèdes qu'il prendra aujourd'hui !

Mais j'entends l'Empereur se lever en cette heure.

Tout s'agite et s'anime en sa vaste demeure.

Le moment est venu de se manifester.

La nuit décline enfin dans ce ciel contrasté.

96


SCENE QUATRIEME

Alexandre, Callus.

ALEXANDRE

Oui, tu t'es présenté dès l'éveil de l'aurore !

Je reconnais en toi l'amitié que j'honore !

Et toujours disposé, mon Confident fidèle,

Tu satisfais mes vœux dès que ton Roi t'appelle !

Je sais t'apprécier pour ta haute valeur,

Je veux te préciser qu'en comble de bonheur,

Je prétends posséder de ton autorité,

Le privilège heureux de ta sérénité.

J'étais si jeune encore au décès de mon Père :

Je n'aurais pu lutter ni vaincre en militaire ;

Je n'aurais pu grandir ou dominer l'Etat,

Et battre les armées, et gagner au combat.

En ce temps-là, j'étais un Prince misérable.

J'ai découvert en toi, un grand Maître admirable.

97


Tu m'as tant dirigé, par ton bon jugement :

Je m'en suis référé pour ce gouvernement.

CALLUS

Vous possédiez, dès lors, par dispositions

Le pouvoir d'imposer vos pures ambitions.

Vous possédiez, déjà, par ce sang d'héritier

Le génie à soumettre sa force au monde entier.

ALEXANDRE

Une graine incertaine sait croître et embellir.

Mais sans un soin constant, on peut l'ensevelir.

Et jamais cette pousse rabougrie et informe,

Ne saura de ses fruits en parfaire la forme.

Tu m'as tout enseigné dès ma première enfance.

Tu devais m'éloigner de ma vile ignorance.

Ne fus-tu pas celui qui m'éclaira l'esprit ?

Chassant ce noir savoir, en toi j'ai tout appris.

Je souhaitais te dire ce que ressent ce coeur.

98


Qu'il soit ivre de joie, qu'il se baigne de pleurs :

Jamais il ne pourra son père récompenser,

De la plus forte estime qu'il lui doit encenser.

Ce n'est point de cela dont je veux te tenir

C'est un ennui certain qui te fait retenir.

Je ne peux le porter plus longtemps en moi-même :

Il me faut l'exprimer tant il me semble extrême.

Je ne puis supporter de le subir encore.

Il condamne ma nuit, et le jour me dévore.

Il s'acharne sur moi, il s'empare de ma vie.

Je dois me révolter, et je lui suis soumis.

Ce spectre me torture, perturbe mon sommeil,

Et me poursuit encore dès le premier réveil,

Son ombre me pourchasse, je ne sais l'éloigner.

Je crois lui échapper, mais elle m'a empoignée !

Et jamais un moment, un instant de loisir,

Quand mon âme encombrée voudrait bien se languir !

Plus jamais cette paix que l'on donne au repos,

Quand l'esprit est lassé d'avoir agi de trop !

99


CALLUS

Délivrez-vous, Seigneur. Exprimez ce secret.

Je suis le Confident, je vous serai discret.

Découvrez-nous enfin, tout ce mal qui vous mine.

Remettez-nous l'horreur qui toujours vous obstine.

ALEXANDRE

Quand elle m'est apparue, son image sacrée

S'est emparée de moi comme une âme envoûtée.

Et mon regard sensible ne put se détourner

De sa beauté sublime que je voulais chasser.

Mes yeux, mes pauvres yeux, de lueurs éblouies

Ne parvinrent jamais en feux évanouis,

À dissiper du jour la pureté du rêve

Qui m'obsède de toujours, ne cède et ne s'achève !

Et mes sens exaltés ne répondent de moi !

Mon esprit délirant enivré par l'émoi,

Ne peut se libérer ; je ne dois plus attendre :

Ma vie et mon destin sauraient trop en dépendre !

Je ne veux disperser en lenteur l'espérance,

100


Sa beauté dont les charmes seront ma délivrance.

Il me faut disposer dans le premier moment,

De l'élue dont j'espère la venue à l'instant.

CALLUS

Contentez-vous, Seigneur, d'apaiser votre corps,

Quelques temps suffiront, patientez encore.

Dominez votre cœur qui se presse et s'agite :

Prétendez adoucir ses fureurs le plus vite.

ALEXANDRE

Mais elle est ma souffrance et ma miséricorde.

Elle est le long sanglot que le malheur m'accorde,

Mes alanguissements et mes gémissements,

Quand le soir ma fatigue se meurt tout doucement,

Sera-t-elle mon soupir hélas qui recommence ?

Ce plaisir possédé dont l'effet est immense ?

Sera-t-elle ma douleur qui pleure chaque nuit,

Et qui gémit toujours, et jamais ne s'enfuit ?

101


J'avoue ne plus savoir ce que son corps en pense,

S'il croit en mon amour malgré ma longue absence.

J'ignore s'il me désire, s'il n'a pas oublié

Ce qu'a souffert mon cœur par ses feux incendié.

CALLUS

Que dites-vous, Seigneur ? Qu'exprime cette bouche ?

Vos amours sont en cours. Sous peu dans votre couche,

Vous pourrez démentir ce que vous affirmez,

Dans le jour dénigrer ce que vous déclarez.

Ne vous est-il prédit que vous devez l'aimer ?

N'est-elle point la promise qui vous a tant charmé ?

Et si ce n'est écrit, je puis vous le prétendre

Qu'elle est dans cet espoir, et qu'elle ne fait qu'attendre.

ALEXANDRE

Je saurais, s'il le faut, rejeter mon Empire,

M'éloigner à jamais d'une âme qui respire,

Me donner pour toujours à la raison des corps,

102


Et plonger mon esprit sans le moindre remords

Et j'irais m'engouffrer dans les noires catacombes !

Je trouverais l'espoir au centre de ces tombes !

J'implorerais les morts par leurs sangs expirés.

Ô dernier privilège des cœurs désespérés !

Mais laisse-moi en paix. Et fuis-moi un moment,

Car ton Roi en attente cherche son jugement.

Sa pensée en repos cherche trop à savoir

Ou calmer l'ardeur, ou d'un mal s'émouvoir.

103


SCÈNE CINQUIÈME

Alexandre

ALEXANDRE, seul

Mes lèvres n'oseraient clamer la vérité

De la pure raison de ma félicité.

Ma bouche ne saurait prononcer d'Ephilie

Le bonheur immortel de ma joie infinie.

Mon sein qui si souvent a gémi ses complaintes,

N'a pu se décider à expliquer ses plaintes.

Et mon coeur résolu à ne pas s'exprimer,

A préféré se taire et en soi s'enfermer.

Quel piètre courage ! Quelle faiblesse de voix

Afin de refuser l'hyménée de leur choix !

D'Argone, la promise, le Roi silencieux

Ne souhaite en secret ce présent précieux !

Ô sublime infortune pour l'orgueil d'un Etat !

Ô cruauté divine qui sur les Grands s'abat !

Mon sang doit se mêler et mon corps s'accoupler

À celle que mes yeux ne sauraient contempler !

104


Il lui faut se résoudre à toujours se soumettre,

En Premier de l'Empire aux vœux qu'il fit promettre.

Le Roi est interdit de pouvoir renoncer

À ce serment maudit qu'il osa prononcer.

Et il doit obéir dans le feu de sa gloire,

À sa noire destinée comblée d'un désespoir !

Il ne peut renier ce qu'il avait promis,

Sans se voir accuser de traître ou d'insoumis !

Un terrible combat s'acharne dans son âme :

Son désir éloigné de celle qui l'enflamme,

Est proposé déjà à ce sombre hyménée

Que sa forte volonté chasserait obstinée.

Et ma chair apaisée par les douceurs d'Argone,

Sur la couche nuptiale mollement s'abandonne !

Et mon corps alangui se donne à ce repos,

Comme après le plaisir les bienfaits du héros !

Ma sinistre victoire s'encombre de défaites,

Avec celle qui hélas sur ce lit m'est offerte !

De soupirs en caresses je n'ai su résister,

Et mon cœur en extase n'a pu se désister !

Quels superbes mensonges que de penser ainsi !

Quelles sublimes folies du plaisir réussi !

Ephilie, mon élue, je veux qu'elle me réponde

105


Que sa vie à la mienne pour toujours se confonde.

Et l'autre m'indiffère ! Ephilie adorée

Confère avec ses grâces ma beauté préférée.

Argone se condamne par sa face glaciale,

Et ne fait qu'exposer sa grandeur impériale !

Oui, briser le lien qui m'attache à mon sort,

Qui voudrait m'imposer ce que j'aimerais mort !

Je dois me décider de changer ce destin

Qui cherche à infliger ce qui au Roi n'est rien.

Me faut-il dans l'horreur accepter la disgrâce

De voir croiser ce sang au sang de cette race ?

Et puis-je pour l'honneur encor me résigner,

A m'unir à ce corps qu'on me veut assigner,

Je n'hésiterais pas si la fatalité

S'acharne à me dicter pour sa félicité,

À chasser la perfide, l'éloigner sans recours,

Du moins pour conserver notre semblant d'amour.

106


ACTE II

SCÈNE PREMIÈRE

Edith, Argone.

EDITH

Que ne puis-je exprimer une grande surprise

De vous voir en ces lieux Argone la promise !

Je dois vous dévoiler ce fort étonnement

De croiser la future en cet appartement.

Je pense que vous-même désireuse d'attendre

Sa présence royale vous cherchez à l'entendre,

Que vous-même interdite d'un simple entretien,

Persévérez encore pour ce qui vous revient.

Et pourquoi s'essaie-t-il d'ignorer cette grâce

Qui confère à vos traits une si tendre face ?

Le pourra-t-il encor nier de vos attraits

La charmante douceur dont l'amour vous paraît ?

107


ARGONE

Je m'étonne, moi-même, qu'il cherche à m'éviter.

Que jamais au palais, il ne veuille m'inviter.

Que toujours prétextant une quelconque urgence,

Il agit ou s'agite pour toute autre exigence.

Il prétend s'occuper des devoirs de l'Empire,

De ne pouvoir donner un instant qu'il respire,

Aux raisons de l'amour qu'il m'avait déclaré.

Il se dit de l'Etat être encore affairé,

Et je puis m'indigner de ses comportements,

Qui semblent m'éloigner de ses agissements.

Avec quelle froideur, et avec quelle glace

Aux yeux de l'Empereur, Argone tient sa place !

Si je ne le savais, je devrais en douter

Qu'avec une Princesse il voulût s'accoupler,

Jamais dans son regard n'a brillé le plaisir,

Qu'une flamme éclairée éveille du désir.

108


EDITH

Il est très délicat de tenter de comprendre

Ce qu'une âme en émoi se cache à défendre.

Mais il est évident que son cœur amoureux

Voudrait imaginer ce qui le rend heureux.

N'ayez crainte, ma Fille, et délaissez ce doute.

Car vos lèvres l'enivrent : encore il vous écoute.

Et sa chair possédée par l'objet de son choix,

Ne répond que de vous, n'entend que votre voix.

Non, calmez cette humeur, modérez ce tourment.

Ne vous est-il promis ? J'en jure son serment.

Et s'il vous est permis d'exprimer votre offense,

Je crois que cet amour est preuve de défense.

N'accablez pas, ma Fille, de propos agressifs

Cet éloquent discours en pensers excessifs.

Mais déclamez du moins la sublime raison

Qui confère à l'amant les feux des passions.

Il est vain d'accuser un Roi en exercice.

Il n'a pas mérité de subir l'injustice

Dénoncée par Argone qui règne sur ses lois :

Il dirige l'État, et il aime à la fois.

109


ARGONE

Il aime à s'éloigner de la beauté d'Argone.

À certains intérêts, la journée il se donne ;

Il se plaît chaque nuit à ne plus m'approcher,

Et pour d'autres raisons, il ne veut me chercher.

Ce n'est que peu mentir qu'à ses yeux ma disgrâce

M'exile de l'amour qu'il m'a juré en face.

Je puis le démontrer que votre prétendant

M'a trahie des soupirs qu'il m'a promis longtemps.

Oui, je prétends le dire que son feu s'est éteint.

Pour une autre que moi, son désir est atteint.

Et j'entends le prouver que sa flamme endormie

Eclaire ses ardeurs pour une autre choisie.

EDITH

Que ne sont-ce, ma Fille, ces paroles horribles ?

Votre âme est tout émue. Vos propos sont terribles.

Le Roi s'en vient déjà. En explications,

Il pourra mettre un terme à vos confusions.

110


SCÈNE DEUXIÈME

Alexandre, Argone.

ALEXANDRE

Quelle étrange raison vous mène ici Princesse ?

Quelle fureur soudaine vous agite et vous presse ?

Vous paraissez soumise à de sombres tourments,

Ou semblez animée en de vifs mouvements.

Votre esprit vous décide de vous hâter, Argone.

Je vous cède l'endroit, et je vous abandonne.

Ma présence occupée des affaires de l'État,

S'active en ce moment à résoudre des cas.

Je ne peux demeurer plus longtemps en ces lieux.

N'y voyez, je vous prie, un mari odieux.

Mais il faut, chère Argone, satisfaire au devoir

Qu'un Roi en exercice est tenu de pourvoir.

111


ARGONE

Restez, Seigneur, restez ! Il suffit d'un instant.

Je ne vous retiendrai que pour un court moment.

Ne fuyez point encore ! Je veux m'entretenir,

Et exprimer enfin ce qu'Argone doit dire.

Trop souvent animée du désir de vous voir,

Oui, j'espérai en vain le droit d'apercevoir

L'ombre de mon époux dans ce sombre palais,

Mais je croyais hélas ne le croiser jamais.

Vous-même décidé à laisser votre Argone,

Vous prétendez encor que la loi vous ordonne

De quitter cette salle, et de n'en plus paraître

Comme à d'autres raisons, vous devez vous remettre.

Cesserez-vous, Seigneur, de vouloir vous enfuir

Et d'ignorer toujours ce qu'il vous faut séduire ?

Feindrez-vous de savoir qu'il vous faut épouser

Argone la Princesse dont vous vous abusez ?

Je ne puis tolérer de votre indifférence

L'intérêt médiocre que vous fait ma présence.

Et je veux vous prouver que ce comportement

Attise dans mon âme ce fol emportement.

112


ALEXANDRE

Quelle haine farouche tout à coup vous anime ?

Calmez, Madame, calmez l'esprit qui vous domine.

Et tentez d'apaiser en de simples propos,

Cette verbale aigreur en usant d'autres mots.

Que vous sert de jurer, de crier votre outrance ?

Une bouche en colère ignore la tolérance,

Et sa lèvre en furie se nourrit de l'excès

Qui ne produit en vous qu'un stupide procès.

Ce n'est point sur ce ton indigne d'une Reine

Qu'une pensée émise se prétendrait sereine.

ARGONE

Et sur quel autre ton la Princesse trahie

Se pourrait exprimer par l'aigreur envahie ?

Je vous prie d'excuser de cette humeur haineuse,

Les ampleurs et l'effet de mon âme amoureuse.

Si je puis m'accuser de ce trouble certain,

C'est qu'un coeur confondu veut voiler son chagrin.

Mes propos insensés cachaient ce désespoir

113


De toujours vous chercher, de ne jamais vous voir ;

Et mes regards perdus de vouloir vous trouver,

Imploraient un amour qui semblait s'éloigner.

Si je suis rassurée du désir d'Alexandre,

Le plaisir que j'en tire est encore de l'entendre !

Si je ne puis douter du devoir de mon Roi,

L'espoir qu'il m'a promis est d'accomplir sa loi !

ALEXANDRE

Toujours je vous l'ai dit, je vous choisis Argone.

Et mon cœur en émoi à vos pieds s'abandonne.

Tel que je l'ai juré, je dois vous épouser :

Et ma raison s'étonne de vous voir jalouser.

Jamais dans ce royaume une plus tendre face

N'égale la beauté que vous paraît la grâce.

Car jamais la nature n'a vêtu tant d'attraits

Qui flattent ce visage de ces sublimes traits.

Alexandre apprécie la douceur de vos charmes.

Votre Empereur s'émeut quand s'écoulent vos larmes ;

Il admire de trop les lumières dans vos yeux,

Qui brûlent leurs chaleurs et leurs feux merveilleux.

114


Oserais-je le dire quand mon ardeur s'éveille,

Que ma chair enivrée des transports du sommeil,

Attisée par l'envie, de plaisirs soupirants

Exalte les désirs de sa chair expirants.

De quelle autre façon pour satisfaire Argone,

Parviendrais-je à prouver l'amour que je lui donne ?

Si ce n'est suffisant, comment lui démontrer

Que l'Empereur la cherche, et la veut rencontrer ?

ARAGONE

Quels heureux sentiments vous animent, Alexandre !

Et quelle joie extrême me comble à vous entendre !

De sinistres douleurs me troublaient quelques fois,

Et encombraient mon âme de tristesse et d'effroi.

Vos amours exaltées par la beauté d'Argone

Ne résistent à l'envi que le désir leur donne.

Ces soupirs exprimés vous ont trop confondu,

En déclarant l'aveu que j'ai tant attendu.

Mais c'est assez, Seigneur, L'Empire vous appelle.

115


Et le ciel lentement de lumière se constelle.

Argone est satisfaite, et ne doit retenir

Alexandre affairé des charges à accomplir.

SCENE TROISIÈME

Argone, Cléone.

Entendais-tu, Cléone, ce que disait son âme ?

Ecoutais-tu la force qui animait sa flamme ?

Je ne pouvais douter qu'il me cachait toujours,

Le bien que mon esprit cherchait de son amour.

Je ne saurais le croire que son désir ardent,

Eût pu à mon égard devenir évident,

Que sa pensée promise exprimât tant de joie

À dévoiler son cœur au secret autrefois !

Quel prodige à mes yeux éclaire ses lueurs !

Et quelle sublime foi domine ses fureurs !

116


Son feu que je jurais éteint à tout jamais,

S'illumine à nouveau et brille désormais !

Et déjà, je suis prête à recevoir d'un Roi,

Le plaisir amoureux qu'il éprouve pour moi,

Comme une chair éprise aime à s'abandonner.

Mais le doute à nouveau s'installe dans mon âme,

Car ma raison toujours incertaine s'alarme.

Argone est-elle l'objet qu'il a tant espéré,

N'est-elle que l'image qu'il a feint d'admirer ?

Ma pensée encombrée de noires inquiétudes,

S'interroge angoissée en vaines certitudes :

Suis-je le bel amour qu'il a tant convoité ?

Ne suis-je point indigne unie à sa moitié ?

Mais, tais-toi insensée ! Cesse de te maudire !

Tu ne parles pour rien ! Tu ne fais que médire !

Offre ton cœur, aimée ! Et donne-toi dès lors.

Ne réponds qu'au plaisir, et donne-toi encor !

La jouissance extrême envahit tout mon être,

Sa présence amoureuse lentement me pénètre.

Je sens monter en moi les bonheurs inconnus,

Les extases charnelles doucement confondues.

117


Une pluie de saveurs s'imprègne dans mon corps.

Son soupir exalté l'emporte dans l'effort.

Il se meurt épuisé de rêves enivré,

Puis s'endort sur mon sein de caresses sevré.

Dans cette nuit d'orgasmes, j'unis ma nudité

À ma chair assoiffée de sa fécondité.

Et mon ventre gonflé de substance royale,

Possède le sublime que sa puissance exhale !

Je délire, ma Cléone, je sens naître le Prince

Qui, faible graine encore fait trembler les provinces.

Je le vois, mon Futur, qui maître de l'Empire

Doit soumettre à genoux tout peuple qui respire.

Que ma raison divague, se perd insouciante !

Que ma mémoire s'éloigne, s'égare l'inconsciente !

Il faudrait me calmer pour dominer ma chair.

Mais je veux le séduire, oui, je désire lui plaire.

Mes esprits emportés loin des réalités,

De fantasmes en folie sont hélas habités !

Argone, réveille-toi ! Ne t'émerveille point !

Et retourne au réel qui t'appelle du moins !

118


ACTE III

SCENE PREMIÈRE

Alexandre, Ephilie.

EPHILIE

Cela m'indispose que de vous rencontrer !

Ephilie apprécie de jamais se montrer !

Elle prétend préférer dans un milieu plus sombre,

À la venue d'un Roi, la présence d'une ombre.

Que cela m'importune ! Je suis toute en aigreur,

Et je préférerais la mort et son horreur

Que de toujours croiser le spectre d'un tyran

Qui cherchant à séduire, se voudrait mon amant.

Ephilie la Princesse, soumise et prisonnière,

Déteste vos façons, dénigre la manière

Dont vous semblez user pour paraître galant,

Et peste ces raisons qui vous font insolent.

Feindrez-vous de nier la belle indifférence

De votre désirée pour votre préférence ?

119


Tenterez-vous encore dans ce stupide espoir

De croire en l'hyménée vainement illusoire ?

ALEXANDRE

Alexandre et l'Empire se jettent à vos genoux.

Ses États, sa puissance s'inclinent devant vous.

Demandez, ordonnez, commandez au pouvoir

D'imposer par vos lois à régner dans la gloire.

EPHILIE

Relevez-vous, Seigneur. Vous perdez en grandeur.

Conservez ce haut rang. Cachez votre impudeur.

N'est-ce pas ridicule, indigne d'Alexandre

De supplier encore ce qu'il ne peut prétendre ?

Vous voulez me donner tout ce qui me revient :

Le pouvoir d'une Reine au royaume des miens.

Vous semblez oublier que ma race me dispose

De posséder ailleurs ce que l'on me propose.

Vous pensez, je suppose, qu'esclave de vos lois

120


Il faut me résigner, obéir à vos choix.

Vous dominez l'Empire. Mais Ephilie jamais

Ne commettra l'horreur de souhaiter vos traits.

Espérez follement comme une âme en émoi

Ce stérile désir que ne cherche que moi !

Souhaitez, Alexandre, que pensée sérieuse

Eclaire votre raison de flamme précieuse !

Que sert d'humilier votre esprit insensé ?

Pourrais-je le calmer cet amour dispensé ?

Je laisse à ce jeune âge de tenter de mûrir

Et de connaître enfin l'interdit d'obtenir.

À d'autre qu'à moi-même, vous êtes désigné.

Cet espoir impossible devra se désister.

Une étrange beauté qui se prénomme Argone

Vous est tout indiqué : elle vous aime et se donne.

Et je puis le prétendre que soumis au serment,

Vous devez l'épouser d'ici à quelque temps.

ALEXANDRE

Mais ce sont des rumeurs que ma raison veut taire.

Ne suis-je point toujours sans Reine et solitaire ?

121


EPHILIE

Ce sont là des propos prononcés à la cour.

Vous êtes déjà prêt lui offrant votre amour.

Cela est suffisant. Eloignez ce sujet.

Contentez-vous, Seigneur, d'entendre mon rejet.

Mais écoutez du moins ce qu'Ephilie soupire,

Espérant seulement de quitter votre Empire.

Je ne peux plus durer dans cette attente vaine

De répondre de moi, résignée ou sereine ;

Et je veux m'arracher, me libérer du joug,

Disparaître à jamais pour chasser mon courroux.

Je ne puis en douter que nos fortes armées

De leur ardeur guerrière sont déjà animées ;

Que notre fière puissance s'enivre de vengeance.

Préparé au combat, le conflit se déclenche.

Je connais trop le sort qui vous est réservé :

Des soldats se mourant, et vous-même achevé !

J'imagine fort bien ces pleurs et ces horreurs,

Et ces ruisseaux de sang versés par nos terreurs !

122


ALEXANDRE, suffisant

Pardonnez mon sourire. ALexandre invincible

Ne craint pas l'ennemi. Cela est impossible.

Je pourrais commander de réduire au Néant,

Le semblant d'une armée conquise, et suppliant.

EPHILIE

Mais n'attendez jamais qu'implorant à vos pieds

Je demande pardon, et prie pour ma pitié.

Ou espérez en vain que ma grandeur royale

Quémande à vos genoux le droit impérial.

Ainsi il me faudrait satisfaire mon tyran,

Ou lui donner le droit d'en faire mon amant.

Et je devrais encore succombant à ses charmes,

Oublier les malheurs que remplirent mes larmes.

Je deviendrais unie au terrible ennemi

Qui combattit mon peuple, le frappa, le soumit !

Jouissant des supplices qu'il voulut m'infliger,

123


S'acharnait sur les miens pour les mieux diriger !

Quelle honte à mes yeux ! Et quel superbe affront

Pour les mânes et mes proches de couronner mon front !

ALEXANDRE

De recouvrir d'honneurs une simple Princesse !

De lui offrir l'Empire pour cette humble promesse !

J'ignorais que ce fût un lâche privilège !

Et qu'il fallût juger toujours en sacrilège,

La puissance et l'éclat Qu'Alexandre vous donne,

Le génie et la gloire que je vous abandonne !

EPHILIE

Permettez-moi, Seigneur, de pouvoir en finir

Avec cet entretien qui ne fait que languir.

Permettez désormais de laisser s'éloigner

Ephilie qui ne sait que de vous dédaigner.

Concédez-moi le droit de ne vous voir jamais.

124


De ne vous plus trouver dans ce vaste palais.

Je ne veux que chasser au plus loin de mes yeux,

Les propos d'Alexandre et ses pensers odieux.

Je fuis cette présence, et je quitte aussitôt

Votre âme détestable que je hais au plus haut.

Consentez, je vous prie, qu'Ephilie en fureur

Emporte hors de vous l'excès de son horreur.

SCENE DEUXIEME

Alexandre, Callus.

CALLUS

Je vous avoue, Seigneur, être encore étonné :

J'ignorais que ce cœur fût, las passionné,

Non pas pour notre Argone, mais pour cette Ephilie ;

Que vos sens en émoi fussent épris de folie.

Pouvais-je le savoir ce vif emportement

Qui tourmentait votre âme pour cet empressement ?

125


Pourtant je prétendais le premier vous connaître,

Entendre d'Alexandre ce qu'il laisse paraître.

Ce visage glacial s'essayait à cacher

Ce qu'un esprit ému s'obstinait à chercher !

Et je sais maintenant Ephilie en amour,

Argone détestée, rejetée chaque jour !

ALEXANDRE

Mais quelle ingratitude anime ses transports !

Dans quelle solitude, je sens plonger mon corps !

N'a-t-elle point démontré qu'elle voulait me haïr,

Qu'elle choisirait la mort que de se voir trahir ?

CALLUS

Votre Callus l'assure que tout coeur inflexible

Ne résiste jamais au pouvoir invincible ;

126


Qu'une âme fière et noble redevient raisonnée,

Et perdant en puissance se soumet, dominée.

Ephilie, la Princesse, feindra l'indifférence

Prétendra à l'attrait d'une autre préférence.

Mais faible prisonnière réduite à votre joug,

Elle devra s'en remettre, vous aimant à genoux.

Son haut rang lui permet d'encore vous détester,

Sa royale dignité l'oblige à vous pester.

Et je le jurerais qu'un excès d'insistance

Saura bien la convaincre d'aimer votre prestance.

L'incertitude, hélas s'installe dans mon âme

Car sa forte personne n'est pas celle d'une femme.

Si toujours ses refus ne font que s'aggraver,

L'espoir de l'hyménée me paraît entraver.

Elle impose à son cœur de vouloir vous maudire,

Et elle se fortifie d'une haine qui l'inspire !

Jamais elle n'admettra de perdre sa grandeur,

Préférant une mort à toute autre splendeur !

127


ALEXANDRE

Argone m'interdit de convoiter l'objet

Qui condamne mon âme d'endurer ce rejet ;

Mais Argone, éloignée aux confins de l'Empire,

Me permet d'obtenir ce que mon coeur désire.

CALLUS

Il est certes possible de retarder encore,

Le désir nuptial de réunir vos corps.

Il faut envisager pour la diplomatie

De différer l'amour par quelque stratégie.

Les raisons de l'État occupant Alexandre,

Aux folies de la chair, il ne peut se répandre :

Mais il doit se donner à mainte discipline,

Que le devoir royal à son haut rang destine.

Il est vrai que si peu ne tiendrait pas longtemps.

S'enfuir dans ce futur nous ramène au présent.

Argone, votre mère, et la cour tout entière

Attendent vainement le choix de l'héritière.

128


ALEXANDRE

Non, Callus, c'en est trop. Achevons ces langueurs.

Décidons-nous d'agir. Usons de nos rigueurs.

Délivrons-nous du mal. Qu'enfin il disparaisse !

Et détruisons Argone pour qu'Ephilie renaisse !

CALLUS

Cela est fort fâcheux de tenter de détruire

Le sacre de l'hymen qui se devait construire.

Et c'est grande audace que d'oser éliminer

Celle qui du premier jour vous était destinée.

Il serait subtil de pouvoir justifier

Le sombre trépas d'Argone disgraciée ;

Ce serait déroutant que proche de l'union,

Elle se donnât la mort sans la moindre raison.

Nous pourrions toutefois prétendre à un suicide,

129


Et feindre au désespoir de son esprit lucide,

Jurer que sa raison l'éclairait de l'amour

Qu'Ephilie vous portait un peu plus chaque jour.

Nous pourrions en tirer son désir d'en finir,

Sa pensée volontaire de chercher à mourir,

D'obtenir par sa mort le repos et la paix,

De trouver un sommeil impossible à jamais.

ALEXANDRE

Callus, il te faudra user de ta finesse.

Par ton génie subtil prouver ta belle adresse,

Afin que l'homicide déguisé en suicide,

N'éveille quelque doute que quelqu'un n'élucide.

Il te faut démontrer que son âme en détresse,

À trop pleurer son sort n'était plus la maîtresse ;

Que son noir désespoir la jetait au néant,

La poussait à plonger dans son gouffre béant.

130


CALLUS

N'ayez crainte, Seigneur, j'exécute ma tâche.

Si terrible soit-elle, à la vie je l'arrache !

Croyez que son décès la rendra immortelle,

Et sa mort glorieuse, et point accidentelle !

131


SCENE TROISIÈME

Edith, Ephilie.

EPHILIE

Madame, je vous prie d'entendre ce discours,

De ne point le juger comme un simple recours.

Je puis vous assurer qu'une forte raison

Justifie l'entretien que demande mon nom.

Madame, ce n'est point la grâce d'une Reine,

Que quémande Ephilie à la mère souveraine ;

Je vous suis prisonnière, mais cela est en vain :

C'est du désir d'aimer dont Ephilie se plaint.

Je sais le mépris que hélas ! vous me portez,

Pour croire les propos que je vais apporter.

Mais je puis vous jurer n'user de mauvais songes,

Et dire la vérité sans craindre les mensonges.

Je n'oserais d'ailleurs provoquer la colère

D'une Reine ennemie qui encore me tolère,

Mais qui préférerait m'infliger à ses pieds,

D'implorer un pardon par mes pleurs suppliés.

132


D'un terrible tourment, Ephilie est victime,

Un profond sentiment qui n'est pas légitime.

C'est un très grand danger qu'encourent vos projets.

Il soumet Alexandre à des puissants rejets.

Son coeur est en soupirs : Oui, Argone est trahie.

Car d'Ephilie aimée, sa chair est envahie.

Il sacrifie l'Empire, incline à mes genoux

Son génie et sa gloire, et se veut mon époux.

EDITH

Que dîtes-vous, Pauvresse ? Qu'osez-vous exprimer ?

S'unir à une esclave qu'il a su opprimer ?

Et par ses vœux choisir une humble prisonnière,

Pour croiser sa grandeur à la race dernière ?

Quelle monstrueuse audace espérez-vous défendre ?

Et quel atroce outrage cherchez-vous à prétendre ?

Que n'aurais-je entendu ces paroles terribles !

Pourquoi ai-je écouté vos propos si horribles ?

133


EPHILIE

Je ne souhaite en rien agresser vos humeurs,

Et désire moins encore m'encombrer de malheurs.

Quel profit tirerais-je d'aggraver votre haine,

Pour succomber, peut-être au pouvoir qui m'enchaîne ?

Ephilie aimerait insister davantage.

Concédez-lui le droit de croire en son langage.

Je ne recherche point, ne veux outrancier

La Reine première qui veut me disgracier.

Ma raison est certaine : Alexandre en émoi,

A juré son amour qu'il éprouvait pour moi.

Ephilie consciente a rejeté sa flamme,

A refusé l'ardeur que déclarait son âme.

Prêtez-moi, je vous prie, les moyens de quitter

Au plus tôt ce palais, et de m'en éloigner.

Favorisez l'exil par un chemin discret.

Décidez mon départ vers un couloir secret.

Je ne puis plus longtemps vous cacher le danger

D'ignorer mes propos, et de n'en point changer.

Vous devez pour l'Empire me permettre de fuir.

Ma présence en ce lieu ne pourrait que vous nuire.

Il paraît important de chasser au plus tôt

134


Ephilie, prisonnière ! Agissez aussitôt !

Oui, le temps est compté ! Il vous faut réagir !

Hâtez-vous vivement pour éviter le pire !

EDITH

Mais je n'entends en vous qu'une voix qui blasphème,

Dont la pensée stérile se voudrait stratagème.

Vous tentez d'influer par vos comportements,

Pour n'obtenir en fait que mes agacements.

Mais je sais, Ephilie, que votre ridicule

Vous réduit au stupide d'un esprit qui calcule,

Qui s'escrime à user par ses derniers moyens

De convaincre la Reine, et jamais n'y parvient.

EPHILIE

L'empereur doit venir. Vos humiliations

Devront se transformer en explications.

135


EDITH

Alexandre s'approche. Il pourra démentir

De vos faibles propos ce qu'Ephilie sut dire.

SCENE QUATRIÈME

Alexandre, Édith

EDITH

Enfin, mon tendre fils, je puis vous rencontrer.

Alexandre, à ma vue ne voulait se montrer.

Mais je veux supposer que ce peu de présence

Découlait du devoir, et de son exigence.

136


Oui, j'ai patienté espérant vainement,

De vous entretenir pour un simple moment.

Mais encore occupé par les lois de l'Empire,

D'entrevoir notre Prince, je me fis interdire.

Je n'ai point décidé de vous importuner

En de faibles pensées que je puisse ajourner.

Je désire seulement obtenir audience,

Afin que votre esprit éclaire ma conscience.

Ce tourment sans valeur embarrasse mon âme.

Je le juge peu digne qu'une Reine s'alarme ;

Accordez-moi le droit de dire la question,

D'oser vous demander d'éveiller ma raison.

ALEXANDRE

Madame, si je peux contenir quelque doute,

Ma pensée entière se donne à votre écoute.

Si je peux satisfaire, ou défaire un ennui,

Alexandre l'entend vous prêter son appui.

Je suis persuadé qu'il me faut peu de temps

Pour chasser le tracas qu'occupent vos instants,

Et je suis décidé à tenter de vous plaire

137


Pour aisément régler le nœud de votre affaire.

Ne le pensez point que de cet entretien,

Alexandre croît qu'il n'est fondé sur rien.

Il ne dédaigne pas les tourments d'une Reine,

Il sait trop le subtil de sa mère souveraine.

Il ne le prétend pas faire loi d'indifférence,

Et négliger votre âme. Il vous doit déférence.

Non, Madame. Parlez. Alexandre pensif

Interroge toujours son esprit attentif.

EDITH

D'Ephilie, il s'agit. Cette humble prisonnière,

Et cette créature de pauvreté dernière

S'est permis d'exprimer ses pensées incrédules,

Exaltant à l'extrême des propos ridicules.

Ephilie, cette honte s'est plu à vous maudire,

Et n'a pas hésité à tenter de mentir :

Prétextant d'une amour par ses feux déclarés,

Elle jurait que vous-même en étiez emparée.

Mais je suis convaincue que pour sa délivrance,

Elle choisit le mensonge et fit preuve d'outrance

138


Dans le but d'obtenir le pouvoir de s'enfuir

Et de quitter ce lieu pour n'en plus revenir.

Je me suis aperçue que notre infortunée

S'est en vain essayée, fuyant sa destinée,

Troublée dans son malheur, de chercher de répandre,

Cet insensé discours qui ne put nous méprendre.

ALEXANDRE

Alexandre, Empereur, ne saurait se tromper :

Quelle que soit la feintise, on ne peut le duper.

EDITH

Edith est éclairée, et défait les excès

Qu'une Ephilie émue s'obligeait sans succès.

Achevons ce sujet pour n'en parler jamais.

À toute autre raison, on se doit désormais.

Préférons décider des joies de l'hyménée,

Comme Argone choisie s'est déjà préparée.

Consacrons les plaisirs de ces festivités !

139


Que la cour animée de nombreux invités,

Se plaise à ce banquet comblée par l'allégresse !

Qu'elle encense en ce jour l'union enchanteresse !

Mon Fils, disposez-vous au sacre glorieux !

Mais pourquoi sur ce front tant de traits sérieux !

Vous me semblez pensif exprimant peu de joie,

Ou cachez pour le mieux votre coeur en émoi !

Je vous prie, Alexandre, de devoir l'épouser.

Ce moment précieux ne se peut récuser.

ALEXANDRE

Cet hymen, l'empereur le veut voir retarder

Pour un choix opportun qu'il se doit de garder.

EDITH

Que dîtes-vous, Seigneur, ai-je bien entendu ?

Délaissez-vous Argone qui a tant attendu ?

Démontrez-nous au moins de ce grand changement,

L'importante raison de ce retournement !

140


Qu'avez-vous exprimé ? Qu'osez-vous nous prononcer ?

Justifiez, mon fils ! Expliquez clairement

Cet important refus, et son renversement !

Parlerez-vous, Seigneur ? Dois-je vous arracher

D'un silence obstiné ces paroles cachées ?

Je vous écoute, enfin. Car je veux détenir

Ce qu'une bouche close m'interdit d'obtenir.

ALEXANDRE

Apaisez, s'il se peut, ces aigreurs excessives.

Modérez donc Madame vos humeurs agressives.

Condamnez vos esprits pour croire en mes raisons,

Et doutez pour le moins de mes noires trahisons.

Ces propos sont indignes de votre âme pensante.

Pourtant, je tenterai qu'une lèvre blessante

Dispense avec un doute ses verbales ardeurs,

Puis sans excès s'étonne rejetant ses fureurs.

Alexandre est en proie à de graves tourments,

Et son Empire entier l'occupe en ces moments :

Oui, une agression s'acharne à nos frontières,

Un ennemi s'engage par ses armées entières.

141


Je dévoile un secret que le Roi devrait taire :

Un État orgueilleux, par sa loi militaire,

Voudrait nous envahir, soumettre son effroi,

Nous réduire au Néant, en infligeant son droit.

Considérez, Madame, le piètre empressement

Que j'offre à ces hymen et réjouissement !

Concédez-moi de suite d'aller m'en retourner.

Je retarde l'hymen, je le dois ajourner.

SCENE CINQUIÈME

ÉDITH, seule

Le cruel, quel stratège n'a-t-il pas employé !

Et quelle raison extrême n'a-t-il pas déployé !

Alexandre a choisi de feindre à un mensonge,

Pour refuser l'accord qui toujours se prolonge !

La mauvaise Ephilie me l'avait trop prédit,

Que toute son ardeur brûlait pour son crédit !

Mais Edith en colère ne pouvait croire encor,

Que son cœur enflammé s'allumait pour son corps !

142


Argone gracieuse ne lui peut satisfaire !

Il prétend se donner pour une forte affaire !

Et la douce beauté, il la veut rejeter !

Il se plaît du mentir à toujours répéter !

Quelle consternation pour une triste reine

De savoir l'Empereur dont la grandeur se traîne,

Supplier les extases d'Ephilie enchaînée,

Et implorer hélas l'esclave emprisonnée !

N'est-ce point une honte que d'oser exploiter

Le risque d'un conflit ! Et jurer confronter

Notre génie guerrier à une armée sans nombre,

D'invisibles soldats dont sa mémoire s'encombre ?

N'est-ce point un effet du pur imaginaire

Que de doubler Edith en feignant d'un vulgaire,

D'un sinistre artifice qui ne saurait tromper

Le dernier des esprits facile à usurper ?

Quelle pauvreté de l'âme, l'insensé Alexandre

Se permet de répandre, et la veut faire entendre !

Mais quelle pensée stérile se joue-t-il à user !

S'il se sait Empereur, qu'il doit se mépriser !

143


Edith veut décider qu'Ephilie disparaisse,

Pour qu'Argone en son sein d'une flamme renaisse.

Il me faut la chasser, l'éloigner aussitôt,

Obtenir l'hyménée dès demain au plus tôt.

Il lui faudra montrer un amour pour Argone,

Que d'un soupir immense, enfin s'abandonne !

Et il devra bannir la Princesse soumise :

Ephilie à jamais ne lui sera promise.

Ma joie explosera de voir cette union,

De voir croiser ces sangs par la communion !

L'esclave libérée, évincée de l'Empire,

Versera tous ces pleurs par l'âme qui soupire !

Que la cour, le sénat apprenne son outrance :

L'Empereur le jurait qu'une armée en présence

Retardait le sacré qui se dût accomplir,

Refusait le devoir qu'il lui fallût remplir.

Que tous dans le palais sachent le subterfuge

Qu'Alexandre employait en guise de refuge !

Qu'ils sachent tous du moins qu'il jurait que l'Etat

Encerclé d'ennemis s'activait au combat !

144


ACTE IV

SCENE PREMIÈRE

Ephilie, Céphise

EPHILIE

Quelle que soit ma pensée, mon âme est dérangée,

Et ma pauvre raison est toujours ravagée :

De sinistres tourments remplissent sa mémoire.

Cette mouvante image ne m'est point illusoire.

De noires inquiétudes encombrent mon esprit.

Son malheur est haineux, et il m'est incompris ;

Il paraît me damner à souffrir son horreur,

Ou soumettre Ephilie à subir la terreur,

L'impalpable m'entend semblable à des présences,

À chacun invisibles, mais dont les existences

Enveloppent et entourent de simples créatures,

Et aux vivants s'intègrent comme des impostures.

Cette moite atmosphère est propice au délire.

145


La conscience craint en invoquant le pire.

Elle se remplit de doutes. Et une ombre, un effroi

La condamnent à l'angoisse jusqu'à son désarroi.

Vois-tu, ma chère Céphise, ce que croit Ephilie :

L'irréel, le mentir s'animent et s'amplifient.

Et quels que soient ce trouble et ces pressentiments,

Cet esprit et ce corps s'agitent en vains tourments.

CEPHISE

Je vous conjure, Madame, de chasser tant de craintes,

D'éloigner hors de vous ces mauvaises complaintes.

Je veux vous assurer qu'Ephilie sans danger,

Doit pouvoir du présent le mieux envisager.

Vous semblez ignorer votre heureux privilège :

Alexandre amoureux par ses lois vous protège,

Et son ordre interdit qu'Ephilie prisonnière

Soit traitée par ses soins en vulgaire dernière.

Décidez, demandez : l'Empereur à genoux

Commande l'impossible uniquement pour vous.

Plus encore, ordonnez : cette joie de vous plaire

Le consacre au sublime ne sachant s'y soustraire.

146


Vous paraissez émue sans pouvoir expliquer

Par quelque fait réel ce qui vous a choqué.

Délassez-vous, Madame. Et l'esprit en repos,

Retrouvant ses raisons changera ses propos.

EPHILIE

Je ne peux soulager mon âme en mouvement.

Elle s'empare de moi quel que soit le moment.

Quand bien même la nuit, je cherche à la calmer,

Elle brise mon sommeil se plaisant à bramer.

Dans ce profond silence, je l'entends s'approcher.

Et son spectre est affreux. Je ne sais l'arracher.

Il s'accroche à mon corps. Il s'anime ou il danse,

Ou se plaît à jouir de ma faible impuissance.

Dans ce couloir de marbre, je le sens me poursuivre.

Il se rit de moi-même, et m'interdit de vivre.

Je le crois disparu, mais sa chair invisible

Démontre à chaque instant sa présence nuisible.

147


CEPHISE

Je vous supplie, Madame, de maîtriser vos peurs

Qui ne sont que l'effet de mirages trompeurs.

EPHILIE

Je le sais, ma Céphise, mais ne puis-je douter

Que ma mort en ces lieux est encore souhaitée ?

Ne serait-il heureux de détruire Ephilie :

La faisant disparaître, du moins se résilie

L'hyménée interdit qu'espérait Alexandre,

Et que croyait ce roi par son ordre prétendre ?

Ne faut-il davantage que la cour, le palais

Détruisent la nuisance d'Ephilie à jamais ?

Ne faut-il employer ce moyen radical

Qui l'envoie au trépas par cet arrêt fatal ?

Ma Céphise, tu le sais, que la nécessité

M'inflige de mourir par une atrocité.

148


CEPHISE

Je vous implore, Madame, de penser autrement,

Et je vous prie encore de voir différemment.

Vous semblez oublier la foudre d'Alexandre :

Dans le cœur d'Ephilie, il voudrait se répandre.

Et vous ignorez que sous sa protection,

Jamais il ne voudra votre disparition !

EPHILIE

Que cette douce voix atteigne son esprit !

Que ton tendre propos lui soit enfin compris !

CEPHISE

Que craindrez-vous, Madame, quand il sera uni

Pour ce nouveau bonheur, par la reine béni ?

Serez-vous inquiète quand Argone à sa main,

Scellera l'hyménée, et ceci dès demain ?

149


Les convives se pressent pour la fête suprême,

Et tous les invités sont dans la joie extrême.

L'union attendue ne sera retardée :

Ce qui doit s'accoupler est déjà décidé.

Ce nuptial effet sera de gracier

Ephilie ! La maudite serait remerciée !

Et au plus tôt, Madame, expulsée du palais

Libre enfin vous serez de partir désormais.

Oui, cette longue attente achevée dans peu d'heures,

Vous permettra de fuir cette sombre demeure.

Et vous retrouverez la patrie et vos biens,

Distribuant l'amour qu'appellent vos anciens !

Je crois imaginer que la gloire vous attend,

Et le peuple en liesse vers la place descend !

Je les revois, Madame, exprimer leurs bonheurs,

Acclamer leur princesse dans la joie ou les pleurs !

EPHILIE

Plaise aux Dieux, ma Céphise, que ta bouche die vrai.

Que toujours à ses yeux, Ephilie se soustrait.

Que je puisse échapper au noir tortionnaire

150


Qui prétendant m'aimer, se faisait sanguinaire.

Que de tristes soirées à subir tout son mal !

L'affreux comportement d'Alexandre infernal !

Hélas persécutée, il n'avait qu'une envie :

Soumettre une princesse à s'unir à sa vie.

Mais tais-toi quelque peu. Je crois savoir venir.

J'entends des bruits de pas des couloirs provenir.

La présence s'approche. Je voudrais m'éloigner,

Mais cet étroit passage, je ne puis le gagner.

C'est elle-même ici ! Ô ciel, quelle détresse !

Ephilie la soumise, Argone la princesse

Doivent se confronter, échanger des propos

Dont la teneur est faite de l'Empereur héros !

151


SCENE DEUXIÈME

Argone, Ephilie.

ARGONE

Ephilie la soumise est réduite à hanter

Cette salle de marbre, puis à se lamenter

Espérant voir encore les murs de son palais,

Les siens et sa cité interdits désormais.

Cette triste Princesse désire la liberté

Retrouver son honneur, et toute sa fierté.

Mais maudite en ce lieu, elle découvre toujours

Que sa présence haineuse la soustrait à l'amour.

EPHILIE

Ne pouvez-vous, Argone, contenir le venin

Qui coule dans vos veines, qui remplirent votre sein ?

Ne pouvez-vous faire taire votre bouche mauvaise

Qui du mal se nourrit, et jamais ne s'apaise ?

152


Et pourquoi votre voix me parle en ennemie,

Se plaît à prononcer usant de l'infamie,

Des propos d'une aigreur que je peux accuser

Que je voudrais bannir, ou du moins récuser ?

ARGONE

Vous tentez de tromper par l'ardeur de vos charmes,

La pensée d'Alexandre en feignant de ces larmes !

Vous souhaiteriez au pire de le conduire,

En usant de vos pleurs pour enfin le séduire !

EPHILIE

Je vous croyais perfide, que vous êtes cruelle !

Je ne veux vous blâmer flattant cette querelle !

Vous pourriez jouir par vos ignominies,

Fortifiant l'horreur de vos noires calomnies !

153


Je ne prétends, hélas que de quitter ces lieux.

Oui, j'entends pour longtemps m'enfuir de l'odieux :

Oui, de vous-même, Argone, et d'Edith et du Prince

Et regagner les miens, mes pères et ma Province.

ARGONE

Mon sublime plaisir serait de vous chasser

Pareille à la vulgaire que l'on doit repousser,

Que l'on doit dédaigner semblable à une esclave

Réduite et résignée à subir son servage.

Ma jouissance intense étant de vous haïr,

Mon dernier privilège serait de vous trahir

Ou de vous voir souffrir arrachant vos sanglots,

Suppliant, implorant dans une mer de flots.

Pauvresse, disparaissez ! Alexandre s'en vient.

Ici, vous dérangez. Personne ne vous retient.

Disposez, je le veux. Empruntez ce couloir.

Et daignez, s'il se peut, ne jamais me revoir !

154


SCENE TROISIÈME

Alexandre, Argone.

ALEXANDRE

Votre Empereur se flatte de vous voir pour le mieux.

Ma chère Argone, venez vers votre époux heureux.

Je vous prie, approchez que j'apprécie vos traits.

Laissez-moi admirer vos charmes et attraits.

Quelle beauté plus sublime peut goûter Alexandre !

Vers quelle autre parure, il devrait se répandre !

Jamais sourire plus doux pour le plaisir des yeux,

Ne saurait l'émouvoir, votre Prince amoureux !

ARGONE

Argone étonnée par vos déclarations,

Ne sait comment répondre aux feux des passions.

Bouleversée, confuse en ces tendres soupirs,

155


Elle se laisse transportée, votre Aimée qui expire !

Elle se croit emportée vers les joies de l'amour,

Mais son âme s'égare dans l'extase du jour !

Puis son esprit renaît et s'éveille à nouveau,

Et il divague encore pour un délire plus beau !

Que ne puis-je écouter tant de douces complaintes !

Que ma chair tout émue s'enivre de ces plaintes,

S'exalte et perd ses sens par vos dires entendus

Auxquels, Seigneur, jamais elle n'aurait prétendus !

ALEXANDRE

Pouvez-vous, s'il vous plaît, apaiser cet excès ?

L'hyménée est en cours, mais il n'est encor prêt.

Il reste une question encore à régler.

Il vous faut voir Callus qui la doit arranger.

ARGONE

Je veux vous obéir, comme je veux vous plaire.

Tout ordre d'Alexandre est choix à satisfaire.

156


Disposez, décidez : Argone désormais,

Ne peut vous refuser se donnant à jamais.

N'est-il foi plus intense que de jurer au Roi,

Soumissions, devoirs imposés par la Loi ?

N'est-il plus forte preuve d'exprimer son bonheur,

D'appliquer le désir dicté par l'Empereur ?

S'il me faut sur l'instant de rencontrer Callus,

Cela m'est fort aisé. Et Argone reçue

Saura bien lui jurer le droit d'obéissance,

Prononcé par vous-même, et par votre puissance.

Le droit impérial ne se peut interdire :

Sa volonté royale ne se doit contredire.

ALEXANDRE

Princesse, n'ayez crainte et ne doutez de moi.

Une simple misère pour que l'union soit.

Prêtez-vous à Callus afin qu'il vous informe

De l'ultime raison de l'hyménée conforme.

Sachant votre présence prévenue dans un temps

Il ne vous retiendra que le jeu d'un moment.

157


Il vous demandera de signer un arrêt,

D'en achever enfin par ce dernier décret.

ARGONE

Je me presse, Seigneur, de courir chez Callus ;

Le parafe anodin cela et rien de plus !

Aussitôt je me hâte, puis je suis en ces lieux,

Et alors m'en retourne vous aimer de mon mieux !

158


ACTE V

SCENE PREMIÈRE

Alexandre, Calus.

CALLUS

Je m'en reviens, Seigneur, vous dire les nouvelles

D'une qui appartient aux ombres immortelles,

D'Argone la Princesse expirant au trépas ;

Sa dépouille fumante ne lui survivra pas.

Prêtez-moi l'intérêt des dernières paroles

Prononcées par ses lèvres avant que je l'immole.

Entendez les soupirs que sa bouche jurait,

Et par quels feux d'amour, elle vous adorait.

Sur l'ordre de mon Roi, je suis à vous Callus.

J'obéis à l'Empire. Mais je donnerais plus

Afin de désirer cet hyménée scellé,

Et ces écrits signés avec ce libellé.

159


Je sens trembler ce corps, j'entends battre ce sein.

Je les sais insensés conquis par ce dessein.

Puis-je me dominer ? Imposer le repos

À l'esprit, à la chair promis à mon héros ?

Prêtez-moi, je vous prie, le droit de m'acquitter.

L'Empereur m'espère, et se peut inquiéter.

Je lui avais juré de me hâter très tôt

Afin de le revoir dans une heure, aussitôt.

Cher Callus, agissez : l'amour ne doit attendre !

La raison de l'esprit, le coeur ne sait l'entendre !

J'emprunte cette plume que je puisse signer,

L'arrêt de notre hymen qu'il me faut assigner.

Mais pourquoi ce silence ? Feignez-vous d'écouter

Ce qu'Argone présente s'escrime à souhaiter ?

Quel sentiment vous glace ? Et quel retournement !

Tâchez de m'expliquer le Mal qui vous inspire.

Apaisez et calmez la force qui est en vous.

Je vous supplie encor. Je succombe à genoux.

Mon regard noir métal crachait toute sa haine,

Mes yeux remplis de sang étaient flots qu'on déchaîne.

160


Le poignard dans la main étincelant, tremblait.

Callus, le meurtrier chavirait, se troublait.

L'horreur m'interdisait d'accomplir un tel acte.

Contre un ordre barbare, tout homme se rétracte.

Un courage puissant se maudit à détruire

Une douce Princesse faite pour vous séduire.

ALEXANDRE

Tu as tué, Callus ? Mais pourquoi tant de plaintes ?

Je t'ignorais sensible à ces sombres complaintes.

Est-ce ton premier meurtre ? N'as-tu pas éloigné

Certains témoins gênants avec un art soigné ?

Oui, poursuis tes propos que je t'entende dire

Par quelle subtilité son coeur hurlant expire.

Achève et parle encore que je puisse savoir

La méthode employée pour plaire à ton devoir.

161


CALLUS

N'est-ce point du cynisme que de prier ainsi,

De quémander, Seigneur, des détails si précis ?

Et quels plaisirs de l'âme, tires-tu de ce crime ?

Mais tu te satisfais pour Argone victime !

Permets-moi Alexandre, d'en terminer ici :

De ne continuer ce ténébreux récit.

Ordonne-moi, mon Roi, de prétendre au retrait.

Donne-moi le pouvoir de n'en parler jamais.

Je ne peux te repaître de ce crime odieux.

Ce lâche comportement ne m'est point glorieux.

Je désire partir. Je demande la fuite.

Que te sert de m'entendre te raconter la suite ?

ALEXANDRE

Je commande, Callus : que par ta lèvre ouverte

Je sache la torture pour l'Empereur offerte.

Je sache les douleurs dans ce sein arraché,

Et le profond supplice de son corps déchiré.

162


CALLUS

Vous me semblez étrange. Je vois briller l'horreur.

La crainte me saisit. Je crois trembler de peur.

Pourquoi approchez-vous ? Votre regard avide

Me jette tant d'effroi avec cet oeil livide.

Un noir comportement tout à coup vous inspire.

Callus, éloignez-vous ! Vous plongez au délire !

Et la folie vous prend par cet égarement.

Vous êtes apte à commettre la mort violemment.

Je ne vous comprends plus. Mais êtes-vous vous-même ?

Retenez la fureur qui en vous se déchaîne.

Dominez cette haine qui règne dans vos yeux.

Mais, Seigneur, est-ce vous cet être monstrueux ?

Parlez donc, je vous prie : ce silence est ma tombe.

Je sens ma fin prochaine, car par vous je succombe.

Je vous supplie, Callus, de ne point avancer

Tant ma perte fatale me paraît commencer.

Mais je voulais, Callus, vous apporter ma joie.

Et vous me condamnez par ce coupable effroi.

163


Je suppose ma mort dans un temps à venir.

Cette main se dirige pour déjà en finir.

Cette lame de fer s'enfonce dans ce corps.

Et puis-je m'échapper, impuissante à l'effort ?

Incapable, je suis prise de tremblements,

Je respire les soupirs de mes derniers moments.

Argone la victime voit jaillir de son cœur

Le sang de son amour, le feu de son ardeur ;

Argone la promise se mourant désormais

S'en retourne aux enfers y vivant à jamais ;

Mais pourquoi, mon Epoux, m'avoir donné la mort ?

Je vous pleure, Alexandre, sans haine et sans remords !

Voilà le sort sinistre d'Argone délivrée !

Du tragique poison, elle s'est enivrée !

Mais elle n'a point souffert ; vous offrant son amour,

Je la crois au Néant vous prier pour toujours.

164


SCENE DEUXIÈME

Alexandre, Ephilie.

ALEXANDRE

Avez-vous un instant pour écouter du moins

Une triste nouvelle exprimée par mes soins ?

Étiez-vous, Ephilie, la dernière informée

De l'horrible trépas d'Argone, mon aimée ?

Une détresse immense lui a donné la mort.

S'infligeant le suicide, elle a choisi son sort ;

Les sanglots et les pleurs qui dans son coeur expirent,

Ecoulent ses douleurs qui lentement soupirent.

J'ignore les raisons justifiant cet acte.

Pour l'ombre de ses pères, se donnant à ce pacte,

Auprès des siens, elle s'en est retournée

Soumise, obéissant à sa noire destinée.

Je ne sais moins encore, proche de l'union,

Si cette âme perdue, dans sa confusion,

165


S'est jurée, l'insensée, de voler au suicide.

De plonger au Néant sans sa pensée lucide.

Quel corps inconscient, un poignard dans la main

Va dans sa tendre chair et déchire son sein,

Et s'arrache à la vie sans craindre le remords

De l'espoir d'être Reine, et refuse l'accord ?

Mais quelle idée perverse, et quelle maudicité

L'ont poussé à commettre la sombre atrocité ?

Elle s'approche de moi : je lui promets l'Empire !

Je lui remets le trône : seul, cet enfer l'inspire !

EPHILIE

Elle me détestait, me pensait ennemie.

Je n'ai point les rancœurs de l'injuste infamie.

Oui, je prierai, Seigneur, le repos de ses cendres.

J'implorerai les siens pour des douceurs plus tendres.

166


ALEXANDRE

Ces nobles sentiments humanisent Ephilie :

Argone est pardonnée, la haine est abolie.

EPHILIE

Ces hautes qualités purifient la Princesse.

L'amour est rétabli : maudire serait faiblesse.

ALEXANDRE

Je ne puis qu'admirer la grandeur de votre âme.

Votre esprit en émoi se baigne de ses larmes.

Je vous prie, Ephilie, de recevoir du Roi

Les profondes louanges que ce bon cœur déploie.

Alexandre ignorait quand l'ennemie succombe,

Quand son corps décharné s'écroule dans la tombe,

Qu'Ephilie bafouée, humiliée toujours

Contre l'ignominie sût offrir son amour.

Pourrais-je parvenir en usant de raisons,

167


À tenter de comprendre vos belles oraisons ?

Je ne sais concevoir par quelque intelligence

Une absolue clémence et sa pure indulgence !

Comment peut-on aimer ce que l'on doit haïr ?

Ou comment pardonner ce que l'on doit maudire ?

Vous êtes prisonnière et vos pouvoirs sont vains,

Une faiblesse princesse subissant les dédains !

L'Impératrice Edith, puis Argone ignobles

Se riaient de vos larmes dans un parterre de nobles !

Vous étiez la Première d'un Etat riverain !

Et cette dignité, simple poussière de grain,

Vous enchaîne à souffrir votre gloire passée,

Et vous pleurez le sort d'Argone trépassée !

Mais pouvez-vous défendre ce haut comportement,

Votre triste souffrance, et ce noir châtiment ?

Et pourquoi nulle offense ? Cette grandeur de cœur

Ne peut appartenir qu'à un esprit vainqueur !

168


EPHILIE

Seigneur, vous prétendez qu'une guerre farouche

Se veut combattre encore par les mots de ma bouche.

Vous supposez en mal : d'aucune violence

Ephilie n'est en proie, préférant le silence.

ALEXANDRE

Tant de paroles tues sont paroles funèbres

Qui apprécient la mort et les sombres ténèbres !

EPHILIE

Mes propos sont si purs qu'ils ne souhaitent en rien

Se satisfaire d'un crime approuvé par vos mains !

169


SCENE TROISIEME

Alexandre, Edith.

EDITH

Mon Fils, mon tendre Fils, quelle n'est pas ma douleur !

Quels ne sont point les traits, et l'affreuse pâleur

De votre Mère Edith, honteuse d'annoncer

Les sinistres propos qu'elle doit prononcer !

Argone, la belle Argone, a décidé du sort

Qui l'entraîne à la vie jusqu'à sa triste mort.

Elle s'est refusé la lumière du jour,

Et retourne dans l'ombre, reniant votre amour.

Que ne puis-je éprouver la terrible souffrance

Qui hélas m'interdit les vœux de l'espérance !

Mais je dois souhaiter qu'au domaine des siens,

Pour toujours elle s'unisse à ses pères anciens !

J'aimerais vous prouver en exprimant à tort,

Ce bien-être futur en niant mes remords ?

Mon Fils, mon pauvre Fils, pour la communion

Nos Dieux le décidèrent d'abolir l'union !

170


Pardonnez-moi, mon Fils, de me précipiter :

D'une tâche si rude, il fallait m'acquitter.

Permettez à la Reine de jeter ses sanglots

Qui dans son cœur s'écoulent en cascades et flots.

ALEXANDRE

Madame, je vous prie de contenir vos larmes,

De vous bien prévenir contre l'effet des drames.

Car une grande reine se doit de contenir

Tous les événements qui peuvent advenir.

Je vous mande, ma mère, d'atteindre les hauteurs

Consacrées à nos races par nos rangs et splendeurs.

La Reine Impératrice connaît trop des pouvoirs

Ingrats en des instants, mais présents en devoirs.

Ephilie m'aura dit la sinistre nouvelle :

Argone a trépassé de fin accidentelle.

Le coup me fut porté, mais je restai glacial

Lorsque l'on m'explique l'achèvement crucial.

171


Mon insensible cœur a feint à ce tourment

Qui a atteint son âme en ce sombre moment.

C'est encore la grandeur du prestige royal

Qui m'a contraint de fuir ce drame déloyal.

Mon esprit amoureux, privé de passion

S'est hélas résigné de sa possession.

EDITH

L'empereur est soumis à cette épreuve immense

Qui se morfond en lui, et qui déjà commence.

Je serai Alexandre, toujours à soutenir

La douleur et les pleurs que vous devez souffrir.

Et votre mère sera, le sein gonflé d'espoir,

Prête à vous soulager, chassant de la mémoire

L'odieux sacrifice que le destin maudit

Vous aura infligé par l'au-delà prédit.

Nos pouvoirs misérables, la volonté fatale,

Ne la peuvent endiguer par loi impériale.

Nos droits sont trop humains, semblables aux mortels,

Nous subissons des maux terribles et cruels.

172


ALEXANDRE

Madame, daignez du moins de ne point vous morfondre,

Et cessez, s'il vous plaît, en tout de tout confondre.

EDITH

Seigneur, mais n'est-ce point cette image voilée,

Cette flamme si belle par vos yeux miroitée ?

Je vous croyais épris d'une amour éternelle

Mais ce trépas vous laisse un calme naturel,

Et je pourrais douter que vous fussiez épris

Car cette fin sinistre ne vous a point surpris.

Je prétendais, Seigneur, que votre coeur offert

Pleurerait mille grâces, condamnant son enfer.

Je supposais, mon Fils, qu'un supplice terrible

En vous ferait hurler une souffrance horrible.

Edith s'est égarée, perdue par sa raison

Car son esprit jurait en votre liaison :

Un désir véritable qui comblerait vos corps.

Mais notre Roi hélas ne ressent de remords !

173


ALEXANDRE

Faut-il geindre ou gémir une chair imposée

À un Roi dont l'amour ne lui est disposé ?

EDITH

Faut-il, Seigneur, penser qu'elle n'était votre bien ?

Qu'en rien votre futur n'était lié au sien ?

ALEXANDRE

Les raisons de l'Etat n'écoutent pas le coeur

Qui demande ou quémande un tout autre bonheur.

Les désirs de la chair s'attisent d'étranges feux,

Et espèrent avec force satisfaire certains vœux.

174


Madame, l'Empereur doit toujours obéir

Ou doit remercier ce qu'on lui veut offrir.

Il est le souverain et s'élève à ce rang,

Mais il est interdit de plaire à ses élans.

Chacun savait ici quel était mon désir.

Mais vous n'écoutiez pas de mon cœur le soupir.

Alexandre à genoux était pris de folie

Et suppliait l'amour de l'ingrate Ephilie !

Que m'importe après tout la mort de votre Argone !

À d'autre qu'à elle-même, mon amour s'abandonne.

Ephilie, cette honte, cette esclave à vos yeux

M'infligeait les soupirs d'un esprit amoureux !

Et je devrais encore me résigner en pleurs !

D'Argone apprécier la moindre des valeurs !

Il me faudrait porter d'une élue disparue,

Le deuil inconsolable de l'union prévue !

EDITH

Mais mon Fils, est-ce vous qui osez ces propos ?

Respectez, je vous prie, son esprit en repos.

175


Ou puis-je le prétendre que vous fussiez d'accord

Pour qu'elle agonisât et subît un tel sort ?

Et quelle indifférence et quel détachement !

Vous semblez vous combler de cet arrangement !

Argone disparue, votre Ephilie renaît :

De sa mort absolue, l'Empereur se complaît !

Mais Seigneur, avez-vous organisé l'horreur,

Par un acte odieux imposé la terreur ?

Ne serait-ce, Calus qui produisant sa fin

A obéi à l'ordre sanguinaire et défunt ?

Est-ce bien vous, Seigneur qui avez décidé

Près des siens dans l'ombre de la précipiter ?

Je veux me retirer. Ma pensée en émoi

Exprime son aigreur et je tremble d'effroi.

Ces mains ensanglantées ont signé un massacre :

Par le droit de tuer, notre Roi se consacre !

176


SCENE SIXIÈME

Ephilie, seule.

EPHILIE

Mais je puis m'accuser d'avoir séduit un traître !

Que ma face voilée cesse enfin de paraître !

Vous, mes charmes secrets m'avez-vous éclairée

Du désir d'un tyran par sa chair déclarée ?

Ou le suis-je coupable, moi simple prisonnière

Soumise à ce destin, en Princesse dernière ?

Et vous, tendre beauté, mais avez-vous tenté

Par l'effet de votre art de plaire ou d'enchanter ?

Humiliée, honteuse, et vos yeux faits de larmes

Ne désiraient en rien se complaire de ce drame.

Non, palpitant d'espoir, votre âme souhaitait

Partir d'un lieu maudit, n'y revenir jamais !

Mais puis-je disparaître, m'éloigner d'une tour

Dont les murs imposants me condamnent toujours ?

177


Ô vous, corps impuissant, avez-vous le pouvoir

De vous glisser dans l'ombre qu'on ne sache vous voir ?

Ce tragique destin m'inflige de séduire

Ce qu'Ephilie perdue s'acharnait à maudire !

Et ce cruel présent impose un noir trépas

À une élue promise qui ne cherchait qu'un Roi !

Faudrait-il me haïr d'être éprise à ce sort ?

Ma face glaciale n'exprime aucun remords.

Mes traits harmonieux, auriez-vous décidé

Par vos soupirs ou pleurs, Argone trépassée ?

Je ne dois accepter de me prétendre en vain

Un quelconque assassin : je n'ai agi en rien.

Et moi-même, Ephilie, mais aurais-je espéré

Par les vœux de l'Empire, l'hyménée désiré ?

Trop heureuse du fait, Ephilie libre enfin

Aurait imaginé le retour vers les siens !

Je crois les voir venir : Edith et Alexandre !

Cachée par la colonne, je saurai les entendre !

Mon corps ne peut s'enfuir : je vais apercevoir

Ce que haine et vengeance se prêtent à concevoir.

178


SCENE DERNIÈRE

Alexandre, Edith, Ephilie.

EDITH

C'est vous, ignoble Fils, vous êtes l'assassin !

Vous avez tout réglé : la mort et son dessein !

Vous avez résolu la souffrance d'Argone

Qui gît atrocement : que les dieux vous pardonnent !

Et c'était vous, mon Fils qui étiez en accord

Avec votre Callus pour condamner son sort !

N'avez-vous pas voulu accomplir ce trépas,

Pour qu'elle fût jamais vôtre, ou ne le devînt pas ?

Alexandre, c'est vous dont les mains sont sanglantes,

Qui avez ordonné ces tortures cinglantes !

Votre simple Callus n'est qu'un commanditaire

Qui la jette au Néant, stupide sanguinaire !

Celui qui pour malheur s'est décidé au crime

Subira en désastre l'effet de sa victime !

179


ALEXANDRE

Tout à coup quelle haine ! Apaisez vos propos !

Conservez la raison, ou gagnez un repos !

C'est Edith en folie qui parle de la sorte ?

Calmez la passion que votre esprit emporte !

Quelle charge monte en vous : mais calmez, je vous prie

Cette rage excessive ! Ne m'avez-vous compris ?

Que de dires insensés ! Que de termes stupides !

Votre bouche prononce des paroles cupides !

N'avancez pas, ma mère ! Mais êtes-vous sereine !

Ce regard est fiévreux, indigne d'une Reine.

Reculez plus encor ! Je vois jaillir la flamme,

Cette ardeur de tuer qui règne dans votre âme !

EDITH

Qui jouit de son mal et soumet la terreur,

Connaîtra lui aussi l'excès de son horreur.

180


ALEXANDRE

Terminez, je vous prie, ces phrases ridicules !

Considérez l'effet qui est des minuscules !

EDITH

Alexandre, observez cette lame brillante ;

Oui, ma raison délire et se fait vacillante.

Mais regardez l'objet qui conduit à la mort,

Qui se glisse, sanglant, et sans aucun remords.

Empereur, vous tremblez ? Vous craignez ce vous-même

Qui a produit un drame par sa douleur extrême !

Empereur, vous fuyez ? Je veux vous condamner.

Votre mère ne saurait pouvoir vous pardonner !

Je ne fais qu'appliquer sa loi et sa justice.

Alexandre, mourrez ! Recevez ce supplice !

Il me faut infliger par ce coup éternel,

Le droit de vous jeter au néant immortel !

181


Tombez ! Cessez de vivre ! Votre chair assoiffée

Du suicide d'Argone en sera étouffée !

ALEXANDRE

Que l'amour d'Ephilie respire dans mes veines !

Je m'épuise et je meurs. Croyez-vous en mes peines ?

Mais écoutez mon souffle. Que m'importe ce sort !

Je vous donne ce sein. Frappez-le donc plus fort !

Ma pensée, la dernière, sera pour Ephilie :

C'est elle qui sera mienne même dans l'agonie.

Oui, approchez, ma mère. Je n'ai pas de regrets.

J'ai pleuré sa beauté, ses sublimes attraits.

Je disparais content, car mon ultime image

Se noiera dans ses charmes, un rêve ou un mirage.

Vous poignardez un Fils. Madame, mais pourquoi ?

Votre Empereur est mort. Madame, mais pourquoi ?

182


EDITH

Je ne sais qui je suis. Ou j'ignore si je hais.

Au royaume de l'ombre, allez dormir en paix !

Tu redeviens toi-même. Est-ce bien toi, Edith ?

Parmi toutes les mères, n'es-tu pas la Maudite ?

Est-ce toi qui détruis, qui sacrifies ta chair,

Qui sanctifies d'un crime ce qui t'est le plus cher ?

Je succombe à vos pieds. Ce sein bat-il encore ?

Ce cœur rougi vit-il, rêve-t-il ? Mais il dort !

Je désespère mon Fils. Respirez-vous, Seigneur ?

Transpirez-vous ce sang pour que la Reine ait peur ?

Mais parlez quelque peu ! Daignez vous exprimer !

J'écarte votre habit qui vous fait opprimer.

Alexandre, un soupir ! Je veux tant vous entendre !

L'air insignifiant que je puisse surprendre !

Le silence. Le silence. Telle est votre réponse.

Est-ce le jugement qu'Alexandre prononce ?

Est-ce le testament que vous voulez laisser,

Mon Fils, mon Fils aimé qu'Edith a trépassé ?

Ce cadavre, Seigneur, accable votre Mère

Qui encore vous implore, et toujours vous espère.

183


Votre douce dépouille se doit ressusciter.

Par la force des Dieux, je la veux exister.

J'achève l'Empereur. Quel horrible péril !

Et ce sombre néant n'est pas un simple exil !

Je tue ce que je crée, c'est l'œuvre de mon sein.

J'immole mon enfant, je ne possède rien.

Quel est ce privilège ? Devais-je m'initier,

Et prétendre d'Argone le vouloir associer ?

Quels étaient mes désirs ? Et devais-je interdire ?...

Pour Ephilie choisie, désirer le détruire ?

Je redécouvre enfin la gloire d'une Reine,

Et mon ordre absolu m'impose en souveraine !

Edith n'est plus soumise, esclave de son caprice.

C'est l'effet premier d'un précieux sacrifice !

L'Impératrice Edith gouverne désormais.

Ses désirs ne sont plus interdits à jamais.

Et elle peut se flatter de posséder l'Empire,

De dominer sur l'heure le meilleur et le pire.

Réduite trop longtemps à souffrir ses offenses,

Elle sait par son pouvoir faire régner ses défenses !

184


La Reine a tant rampé ressemblant à des ombres !

Dans le brasier, elle jette ses habits les plus sombres !

Ephilie, approchez. Ne doutez pas de moi.

Je dicte par mes actes, et mes nouvelles lois.

Avancez, je vous prie. Mais cachez cette crainte !

Ne tremblez, s'il vous plaît. Apaisez cette plainte !

Oui, Ephilie, fuyez ! Je puis vous déclarer

Par mon ordre royal, vous êtes libérée !

J'éloigne du palais un impossible amour !

Disparaissez l'Aimée, à jamais et toujours !

Suis-je désespérée, ou superbe et puissante ?

La Mère inconsolable, la Reine ravissante ?

Mon tragique destin est d'obéir aux Dieux,

Quand bien même l'extrême se plaît dans l'odieux.

185


FRANCK LOZAC'H

LES NOTES D'ALEXANDRE

186


Premières notes.

Une mère Reine a remis son pouvoir dans les mains de son fils aîné X. Ce fils aîné

conduit parfaitement les affaires de l'État. Il redonne à l'Empire l'éclat et la

puissance qui brillaient du temps du feu empereur. Cela, il faut le démontrer.

Rappeler le passé, la gloire ancienne et le prestige de ces temps.

Pourquoi la Reine se plaindrait-elle du comportement de son fils X ? Quelles

erreurs a-t-il

donc pu commettre ou quels méfaits s'apprête-t-il à accomplir ?

Petit à petit le fils X dénigre sa mère. La relègue à l'état de dernière. Elle n'a plus

mot à dire, plus parole à prononcer. Ses interventions sont interdites. Elle ne peut

pas même donner quelques bons conseils de Mère Impératrice à son fils X.

Elle n'a plus le droit d'intervenir dans les affaires de l'Etat. Son fils la fuit. Elle ne

peut obtenir une audience, ni participer même silencieuse au Conseil des Anciens,

lieu où les hautes décisions de l'Etat sont prises et appliquées. La Mère Reine ne

peut obtenir un entretien personnel et sans témoin avec son fils X.

Le Confident du Fils intervient auprès de la Reine Mère, et lui annonce qu'un

événement d'une importance extrême est sur le point de se réaliser. Mais qu'il ne

saurait être question que la Reine même sût de quoi il en sera. Cela est de trop

d'importance, et cela pourrait faire échouer le projet.

187


Le Confident : Moi-même qui suis son proche, je ne possède

point toutes les informations me permettant de savoir ce qu'il

en sera.

Seul en stratagème, unique et solitaire - lui seul, Madame,

possède toutes les raisons de ces plans.

La Reine : Voilà bien des mystères !...

Etonnée et ulcérée, elle demande absolument un entretien à son Fils. Fait forcer

l'entrée des gardes et se trouve face à son Fils qui feint de l'ignorer, plongé dans

ses papiers, affairé et penché sur son travail.

Le Fils choqué et indigné par l'intrusion de la Mère Impératrice. Le Confident

prétend avoir tout tenté pour interdire cette intrusion.

188


Quelle serait cette affaire ?

La stratégie du Fils Empereur n'est-elle pas de faire enlever, une princesse ou une

Reine afin de faire capituler la puissante contrée ennemie ? Ensuite de lui faire

baisser les armes et de fortifier son Empire plus loin encore que les frontières déjà

obtenues par ses pères. Il fait plier l'État ennemi, et propose d'épouser la Princesse

pour régner et d'accroître sa puissance.

D'où la nécessité d'une stratégie militaire qui doit réussir et une soumission, une

capitulation de l'État à combattre.

Le projet est-il réalisable ?

Il faut combattre et vaincre. Stratégie Militaire. Le Fils X peut être un piètre soldat

- sans gloire - non pas un héros.

Stratégie politique : il était convenu que le Fils X devait s'unir à une autre

Princesse.

Premier cas. Il tente et il échoue. Il se fait tuer au combat. Mais son frère Y, "petit

frère", est aimé de la Princesse P, et accepte l'hyménée.

Frère Y : Frère aux grandes qualités, obéissant etc...

189


Second cas : il tente et il réussit. La Princesse P devenue prisonnière refuse

l'hyménée. Son frère Y, tue le fils X. Prend sa place, et le mariage est consommé.

Origine de cette Princesse ?

Qu'a-t-elle donc cette Princesse P pour être convoitée et désirée par les deux frères

? L'un ouvertement et l'autre en silence ?

Quelle est la situation présente et historique de cette contrée voisine ? Quelles

rixes ancestrales ? Quels combats des Anciens ? Quelle nécessité pour le Roi Z de

signer un pacte de non-violence et de donner sa fille à la Contrée ennemie ? Quel

profit peut-il en tirer ? Sont-ils toujours en état de guerre ? Le Roi Z vieillissant

est-il las de ces combats, de ces batailles interminables ? Recherche-t-il la paix ?

N'avait-il pas prévu de donner la main de sa fille à un autre puissant ? Que pense-til

des qualités humaines, morales et politiques du Fils X et de son frère Y ?

(On peut imaginer une scène dans laquelle la Mère Impératrice et le Roi

vieillissant échangent des propos lors d'une rencontre).

190


Autres possibilités.

Id : Une scène où les deux frères dialoguent. L'un fait preuve de hauteur, de

grandeur voire de prétention. S'adjure la place de premier, et relègue son frère à

l'état de piètre second.

Id 2 : une scène où le Prince Y veut annoncer avec effets sonores qu'il a décidé

d'enlever et d'épouser la Princesse Y. Quelles seraient alors les réactions du Frère ?

Id 3 : Une défaite catastrophique pourrait discréditer le Fils Y, et le condamner à

perdre sa place première, Mais il doit être tué à la bataille, Franck...

Remarque.

Il faut que petit à petit l'on découvre la vraie personnalité du Prince Y. Ses défauts,

son cynisme, son désir de conquête, son aptitude à tuer, sa façon d'arriver à ses

fins. On peut le seconder avec un personnage douteux, vivant dans l'ombre,

toujours présent dans les complots, à la langue venimeuse. Perfidies et finesses

verbales.

Construction de la scène première de l'acte premier.

Scène I Acte premier

191


A B C B C A

E 12 Al 12 A1 3 E 12 E 2 E 16

E 16 E 1 E 2 Al 16

28 32 32

avec R 28, A 15, R 33 A 16

44 48 92

92 96 60 108 104

Al 16 Scène première.

Id de fin de Scène I

Fais se gémir lamentablement la servante. Réduis-la à l'état d'esclave. Que la scène

s'achève sur sa petitesse, son humiliation. Fais-la ramper. La Reine retrouvant sa

hauteur, n'exprime que son silence. Grandeur de Reine !

192


Acte premier scène II

Il faut que tu puisses dire que la Reine doute de l'aptitude de son Fils au combat,

qu'il ne paraît pas très doué pour le maniement des armes ; qu'elle doute même que

dans la tente, il ait pu découvrir la stratégie - point de stratégie militaire afin de

détruire l'ennemi.

Le conseiller ou le confident de s'offusquer, d'interdire à la Reine de penser de

cette sorte, de lui demander de regagner ses appartements, de l'accuser d'avoir

perdu la raison, etc...

Il est le digne successeur de César, Il possède le bras vainqueur. Comment

Madame pouvez-vous oser dire de telles absurdités ?

Elle doit prétendre qu'il n'a pas participé au combat, que son épée n'a pas été

dégainée... Elle doit presque prétendre qu'il est un pleutre.

Acte premier Scène II

Construction de la scène.

Nombre d'alexandrins ?

Quel vocabulaire pour le conseiller ?

193


Commencer par le Conseiller du Roi qui s'inquiète de la présence de la Reine en

cet endroit.

La reine et le conseiller du roi.

Id scène II

La Reine demande audience auprès du Conseiller du Roi. Elle désire voir le Roi et

le Roi uniquement. Elle s'indigne car son fils évite sa rencontre et la fuit là où elle

est.

Le Conseiller prétend que le Roi harassé de travail ne peut la recevoir.

Elle de répondre qu'en tout lieu, elle ne peut obtenir une audience.

Quel travail ? Est-ce une action que la mère Reine serait censée ignorer dans ce

palais ?

Le Conseiller du Roi tente de manipuler la Reine. Il veut lui faire croire que son

amour est immodéré pour sa Mère. Qu'elle se trompe, qu'elle ne peut mêler les

sentiments d'un fils avec les attributions de Roi.

194


Notes.

Le Conseiller : je ne puis vous en dire davantage ne sachant moi-même ce que

prépare le Roi. Je suis son plus proche Confident, et je ne sais pas même ce qu'il

conçoit de faire. Mais je puis supposer que ce très grand secret est digne d'un très

grand projet ?

( X) Souvenez-vous, Madame, de l'amour et de l'affection qu'il vous portait jadis,

du temps où jeune encore i1 n'avait point de charges à assumer. Son seul devoir

était d'aimer ses proches, et d'apprendre son métier de Roi. On ne peut reprocher à

un Roi d'être affairé. Ceci démontre qu'il assume sa tâche avec courage et volonté.

Cela démontre qu'il est le digne successeur de son feu Père, et qu'il gère ou qu'il

s'occupe de l'État avec zèle.

Notes canevas.

La Reine : cela, je le sais. Vous l'avez fortifié. Si le Roi Père vous a remis la digne

tâche d'éduquer cet enfant,, c'est qu'il voyait en vous un bon éducateur.

Le Conseiller : Je vous remercie Madame, Je fais de mon mieux.

D’ailleurs s'il n'était pas le digne héritier de son père etc. Vous-même Madame

avez décidé que jeune encore, il pouvait succéder à son père. Donc ? Grandes

qualités de travail, aptitudes royales etc...

195


(Voir la Scène première Acte premier Andromaque et Burrhus)

Scène III 60 vers - Acte premier 60 alexandrins

(12 + 4 // + 16) +(12 // + 4 + 12 )

10 + 2 + 2 + 14

12 + 16 + 4 + 12 + 4 + 12

4 4 Callus

(A + B + C) + (A + C+ A) Folie de la Reine

A + B+ C A C ? A+

196


Acte premier Scène III 60 alexandrins

10 (2 +2) + 14 + 4 + 12 + 4 + 12

3 petits centres avec parallélisme de fréquence. Structures grammaticales.

centre principal 12 16 4 12 16

centre 28/32 scénique

Fréquence de quatrains 12, 4, 12, 4, 12

Lecture 12, 16, 4, 16, 12, équilibre scénique.

3 centres à 10 + 4 + 14 + 4 + 12

À faire - donc chasser le dernier quatrain.

C 4 + 4

(C 2 + R 1 + R 1) et (R 2 + R 2) + R (4 + 4)

Callus + Edith

197


Acte premier scène II

2 20 C C 8 C 2 R 12 C 2 R 24

12 R R 2 C 2 C 12

1 A B C B' C' A'

C -) 46 4 44

R -) 50 56

3 32 28 36

Id

Dans une autre scène - 2 ou 3 personnages pourraient s'inquiéter de la raison de la

Reine, de sa santé intellectuelle,

- Elle se croit persécutée.

- Jure que nul ne veut lui obéir.

198


- Elle prétend que le roi est un vaurien, un incapable, un couard même etc. Elle

dénigre d'une façon absurde son Fils. Ce qui est intolérable.

Elle prétend qu'on veut lui interdire la vue de le voir etc...

Acte premier Scène IV

R 16 R 16 C4 R 12 R 4 R 12

C 4 C 12

R 12 R 12

Acte premier Scène IV

Scène première : 92 v 48 Rei 44 A

Scène II : 96 v 50 Re 46 C

Scène III : 60 v 60 C

Scène IV : 104 v R = 84 C = 20

On obtient scène IV le Roi + le conseiller

199


Il faudrait : conseiller - scène 3 + scène 4 104 ou 92

60+32=96

Scène V : 56 v ? oui

A B C D E étant des actes.

A 1 1 0 1 0

B 0 1 0

C 1 1 0 1 0

D 0 1 0

E 1 1 0 10

Avec A1 ---)

R + A

A2 ---)

R + X

A3 ---)

Z

A4---)

X+Z

A5 ---) z

200


Propositions grossières. Nombre d'alexandrins à la scène.

Acte I 100 A

100

50 B

100 C

50

Acte II 50

100

50

Acte III 100 -) Callus + Roi -) volonté de tuer

100 -) Roi + Ephilie -) annonce de l'amour

50

100

50

_________

----) 100 (9 + 3) = 12 X 100 )

+ ---) 50 (2 x 5) = 500

) 1 700 vers

201


Construction de la pièce.

Acte I Scène première 100

Scène II 100

Scène III 50

Scène IV 100

Scène Y 50

Acte II Scène première 50

Scène II 100

Scène III 50

400 200 400 200 400

Système ondulatoire

Nombre global d'alexandrins par acte

A B C D E étant des actes.

A1

A2

A3

A4

A5

B1

B2

B3

Edith + Alphine

Edith + Callus

Callus

Alexandre + Callus

Alexandre

Edith + Argone

Alexandre + Argone

Argone

202


Théorie générale de l'emplacement.

Mais comment récupérer les fréquences au quatrain ? Comment les retrouver et les

placer ? D'autant que les sentiments changent, évoluent, progressent !

Il faudra pourtant y parvenir, et avec réussite !

Moyenne de fréquences

0 8

P 16

0 4

P 8

______

0,6

1 quatrain

2 emplacement

3 structure de qualité

4 couplage, hémistiche

5 nombre d'alexandrins à la scène

6 centre

7 vocabulaire au quatrain à combiner à nouveau

8 combiner différents personnages

9 que dit chaque personne ?

10 mise en fréquence ?

203


Construction de scène.

20 C10 C C 1 R 10 C 2 R 16

12 RR 3 C 2 C 20

C (4 + 4) (+ C2 + C1 + R3 + R2) + R (4 + 4)

46 4 C : 55

12 R : 41

46 50

A 32 B 28 C 36

Rq

Attention ! L'emploi du terme "César" ne doit pas porter à confusion...

Maîtrise et fréquences des quatrains.

Il faut seulement imposer 5 fréquences de quatrains, ce qui fait 80 X 5 quatrains

basés, donc 80 quatrains différents comme il y a 5 actes.

204


Encore faut-il savoir où les placer et comment les dériver ! Mais cela est fonction

des scènes de 100 ou de 50 - scènes fonction elles-mêmes de l'acte 1. Donc le

problème ne peut se poser, et être qu'après l'achèvement de l'acte premier, (voire le

système des scènes 100 - 50 - 100 leurs fréquences).

Il y aura peut-être un principe d'inversion : A s'exprimera en B, et B s'exprimera en

A ou en non A. Mais tout cela ne pourra être résolu qu'avec la progression de la

pièce, quand les personnages commenceront à s'organiser entre eux.

Acte premier Scène IV

R 16 R 16 C4 R 16 C 4 R 12

C4 C 8

R 12 R 12

32 40 32

Acte Premier Scène IV

R 16 :

Mais ce n'est pas de cela que je veux t'entretenir, je veux te parler de quelque chose

qui me tient à cœur, qui m'occupe chaque jour, chaque nuit.

Qui m'indispose en toute heure à chaque instant de ma vie.

205


Quelque chose qui agite mes esprits, m'interdit de dormir ou de prendre du repos,

le soir de me languir.

Je ne puis supporter plus longtemps cette attente. La patience d'un Roi n'est pas

plus forte que celle d'un homme. Ce secret me hante je puis le chasser.

C4:

Découvrez votre cœur Seigneur, offrez-moi ce secret

Malgré mon vouloir de me voir indiscret

Exprimez-vous. Vous calmerez vos ardeurs

Je suis votre Confident et votre confesseur.

Acte premier Scène IV

Le Roi a un secret à dévoiler au Confident. Il veut faire échouer l'hyménée que sa

mère l'impératrice a prévu pour Lui. Il veut épouser la princesse du camp

adversaire. Il l'aime,

Elle est peut-être captive au palais (?)

Il peut y avoir d'abord un doute. Tout ne sera pas dit au Confident. Quiproquo - Le

Confident croit qu'il fait allusion à celle qui a été choisie. Toute la scène peut être

construite sur cette incompréhension de langage.

206


Et dans la scène cinq, il dit : "Je ne crois pas que le Confident m'est compris". Il

prononce enfin le nom de celle qu'il aime ...

Canevas...

R 16

Quand elle m'est apparue, son image inaccessible

M'a pour toujours .... ;

Je la vois en toute heure ; comme une ombre la nuit ;

Elle déchire mon âme, m'interdit le repos

Et ma flamme brûlante brûle d'une amour...

Le Roi redevient homme.

Je n'ose l'entretenir des ardeurs de ma flamme

Je n'ose lui montrer à quel point

Mes sens exaltés répondent plus de moi

Je ne peux plus attendre, je la veux tout à moi.

C 4

Je vous comprends, Seigneur, mais cette attente est courte.

Déjà dans toute la cour, l'hyménée est préparé, Elle sera avec

vous dans quelques jours sur votre couche mais attendez un peu que

l'hyménée soit accompli.

207


R 12

Elle est toute à mes yeux, et elle est toute encore

Mes longs gémissements, mes alanguissements

Me la font espérer, je crains de ne pouvoir l'obtenir.

J'ignore même si elle m'aime quelque peu. Elle me désespère.

Je suis certain à présent que personne ne veut de cet hyménée

qu' Amour m'accorde.

C 8

Que dites-vous Seigneur, tout est prêt au festin !

Dans six jours si je mens, elle sera dans vos mains

Pourquoi tant d'inquiétude et pourquoi ces tourments

Je reconnais bien là l'ardeur de l'amant.

R 12

Tu ne pourrais savoir à quel point je la veux, et quelle

folie d'esprit a envahi mon âme. Si elle ne veut se donner, cela

sera un drame pour ma personne, et pour Vous, pour l'Empire,

Je pourrais en ce cas me destituer et remettre ma gloire

à tout autre que moi qui en sera digne.

208


Mais fuis cette salle et laisse-moi penser.

J'ai besoin de repos comme un infortuné.

Autre remarque.

Il te faut absolument équilibrer le rapport Voyelles/Consonnes.

Tes écarts sont trop grands. C'est inadmissible.

Acte premier Scène V

56 v

28 56 32 + 24 = 56

28

1 2 + (4) + 8 + (4) + 12 + (4) + 1 2

centre centre centre

secondaire premier secondaire.

La promise s'appelle Argone

Ephilie

Sa préférée s'appelle Ephilie Argone ?

209


Mouvement de la scène.

12 Exprimer la vérité : Celle qui l'aime (la confusion, le quiproquo)

On veut m'imposer un hyménée mais j'en aime une autre,

- Prononcer le nom de la choisie.

4 Opposer les deux noms de la promise et de la choisie

en // avec structures grammaticales.

8 Je ne peux pas vivre avec l'imposée.

4 Cruel dilemme (voire Corneille - Le Cid ?)

12 Exprimer la Vérité. La haine pour l'imposée.

4 Opposer les valeurs. L'une est belle, elle m'est tout. L'autre m'indiffère.

12 Je ne souhaite que ma Désirée.

210


Acte premier Scène V

Le Roi, seul.

Mais n'ont-ils pas compris dans quel désespoir je plonge !

Il me force à aimer et j'en aime une autre. Que m'importe ce

sacrifice ! Je sacrifierai le trône, l'Empire pour qu'elle soit

mienne, (Elle est peut-être la princesse de l'État ennemi ?)

Cela rend encore plus improbable la possibilité d'Union.

Acte II Scène première

28 36

R36

A 32

R 12 R 4 R 16 R 4

A 16 A 12

R 12 R 4 R 16 R 4

A 16 A 12

R 12, A 16, R 20, A 12, A 4

211


Acte II Scène première

Remarque : ce qui semble gênant dans la fin de cette scène, c'est ce doute très

violent qu'exprime Argone en présentant qu'une autre est l'objet du choix du Roi.

D'ailleurs, comment peut-elle être si certaine de cette chose-là ? Le sentiment de

jalousie ne peut en rien lui permettre de construire sur ces bases douteuses, une

telle supposition de vérité, qui est en fait la vérité.

Autre remarque : les 2 centres dans cette scène, sont quoique placés, inexistants

dans leurs structures grammaticales. Cela est une faute grave.

Dernière remarque : la Reine a demandé audience au Roi. Callus, dans l'acte

premier, lui conseille de s'en retourner dans ses appartements. Pourquoi à la scène

II acte II, la Reine fuit-elle le lieu dès que le Roi se présente ? Il y a une

contradiction flagrante, même si la Reine s'éloigne pour permettre à Argone d'avoir

une explication franche et directe.

212


Acte II Scène I

Canevas.

On pourrait se baser sur la scène de Callus et d'Edith, en inversant les rôles.

La Reine désirant cet hyménée essaie de minimiser le comportement glacial. Elle

peut s'en référer à elle-même, et prétendre que le Roi ne peut la recevoir. Moimême

qui suis Reine...

Argone : Mais est-ce ainsi que l'on se comporte avec sa future ? C'est un instant

privilégié, unique et important dans une destinée. Même s'il est pris aux affaires de

l'État, l'importance d'un hyménée vaut bien qu'on si attarde, et qu'on délaisse du

moins pour quelque temps les affaires qui pourraient être réglées par des ministres.

La Reine : C'est ignorer que ce Roi qui veut décider de tout, être au courant de

tout. Vous avez découvert son visage mais non pas l'intérieur de son âme.

Acte II Scène première

50 vers

La choisie : Pourquoi ce regard si froid ? N'êtes-vous pas satisfait de m'épouser ?

Ai-je commis quelque égard ? Je pourrais douter que vous souhaitiez m'épouser !

213


Cette présence austère. Vous ne vous souciez guère de mes traits. Ai-je commis

quelque erreur ?

Je dois supporter que Roi pris dans les tourments de votre politique, vous n'ayez

guère de temps à consacrer à me regarder. Votre âme est occupée à d'autres

affaires.

Puis-je obtenir quelques instants de votre grâce ?

Le Roi : Permettez-moi, Madame, de quitter ces lieux.

La choisie : Vous ai-je dérangé ? Vous sembliez en pleine agitation. Mais je suis

persuadée que vous êtes satisfait de voir votre future élue.

Acte II Scène première

Bases jetées

R 12 : Je suis heureux de vous voir en ces lieux. Vous êtes ma future bru.

[Exprimer ses qualités physiques]. Je pense que vous êtes digne d'être l'épouse.

Qualités physiques + qualités morales.

A 16 : Je suis justement tourmentée : quelle froideur et quelle glace ! Depuis déjà

longtemps, il refuse de me voir. Ai-je commis quelque erreur ? Pourquoi ce

comportement étrange ?

214


R 4 : Ainsi de même. Il agit avec moi. Il m'est impossible de le voir.

R 16 : Je demande son audience. Peut-être est-il agité par quelques manœuvres ?

Gouverner un Empire n'est pas chose facile.

A 12 : Toujours est-il que je veux des explications et immédiatement. Sur-lechamp.

A 4 : D'ailleurs je l'entends venir. Auriez-vous l'obligeance de me laisser seule

avec lui (Mettre les choses au clair ?)

Récapitulatif

Edith : Acte I Scène I : 48

Acte I Scène II : 56

Acte II scène I : 36

140

Argone : Acte II scène II : 28

Le Roi : Acte I scène IV : 84

scène V :_56

140

Callus : Acte I scène II : 46

215


Acte I scène III : 60

Acte I scène IV : 20

126

Alphine : Acte I scène I : 44

Acte II Scène II

Argone et le roi

88 Vers

88 = 32 + 24 + 32 = Avec 46 Argone - 42 Reine

12 R ?

12 R 8 R 2 R 8 R 2 A 20 R 12 Ar?

20 A 2 A 2 A12 Ar, 8

R ?

20 R + 12 Ar = 12 R + 12 Ar + 8 R

en lecture linéaire ?

12 R, 20 A, 12 R 14 A, 20 R, 12 R

A B A / A B A

216


Acte II Scène II

Argone =) Scène I : 28

+ Scène III: 52

80 vers

Scène II ?

Argone doit prononcer autant de vers que Callus.

80 + 46 = 126 vers

Donc Argone - 46 et le Roi 42.

Impossibilité d'obtenir le travail, donc fabriquer les centres à l'identique de la scène

première de l'acte premier avec 2/2 et 2/2.

S'en référer à la construction de la scène première.

Acte II Scènes II et III

64

88

152

217


48

Scène II Acte II 88 vers ?

Scène III Acte II 52 vers - monologue

60, 56, 64,

Acte II Scène II

100 vers

La Prétendante + la Reine Mère

La choisie explique le comportement étonnant du Roi.

La reine essaie de minimiser le comportement du Roi, prétend qu'il est occupé aux

affaires de l'Etat, que la guerre est toujours présente en son esprit.

Argone + la Reine.

Acte II Scène II

Le Roi =) 140 v prononcés

218


+ 42 vers

soit

182 vers prononcés.

Acte II Scène II

Argone : Enfin ai-je la possibilité de vous voir, mon cher époux ?

Le Roi : Ne parlez pas d'une chose qui n'est pas encore déterminée ! D'ailleurs que

faites-vous en ces lieux ? Je ne vous ai pas priée d'une audience.

Argone : Est-ce ainsi que vous traitez une triste princesse ? qui d'un amour

pressent toujours vous recherche ! Pourquoi détournez-vous ce regard de mes

yeux, et fuyez-vous mes abords dès que je m'approche ?...

Acte II Scène II

R 20 : Il est certain qu'on ne peut remettre en cause ce qui était décidé. Il en va de

ma réputation royale d'honorer ce que j'avais promis. Il n'est point dans le caractère

des Césars de renoncer, de répudier, (Donc utilisation du mensonge extrême). (1)

A 12 : J'en suis fort satisfaite. Me voilà décharger d'un terrible tourment. J'accepte

votre pardon.

219


(1) CAD du désir amoureux qui anime le Roi. Il lui demande de lui pardonner de

s'être exprimé sur ce ton mauvais.

A 12 : Vous ne pouvez imaginer la joie dont vous me comblez. Argone toute en

furie se croyait trahie. Ce sont bien là les...

Acte II Scène II

NOTES

Argone s'exprime douze fois. Que peut-elle dire au Roi ? Doit-elle reproduire par

le contraire (non) ? Elle doit demander que le Roi lui prouve son amour en

l'épousant immédiatement. Elle le pousse, exige... S'en référer à son droit de

prétendante, - dénoncer l'attente.

Puisque vous le prétendez ... (qu'elle fasse preuve de finesse et de subtilité afin

d'acculer le Roi).

Je ne pourrais douter que votre amour pour une autre que moi etc ...

N'est-il point vrai, Seigneur...

220


Acte II Scène II

R 12 : Le Roi la croise dans le couloirs, ou dans l'appartement. Il s'apprêtait à se

déplacer vers un autre endroit. (Est-il avec Callus ?), qui le suit à la traîne).

Semble-t-il empressé ? Quel visage propose-t-il ? Peut-on décrire ses traits ? (à

utiliser pour Argone ?) Exprime-t-il après un léger arrêt sa surprise de rencontrer

Argone ? Sur quel ton s'exprime-t-il ? Ton anodin badin ? Sarcastique ? Ne pas

oublier que le sentiment qu'il lui porte est non seulement de l'Indifférence, mais de

plus un dégoût fort prononcé.

Faut-il dire que la Reine cherchait le Roi ? Ou doit-elle disparaître sans que le Roi

ne l'aperçoive ? Sans que le Roi ne l'aperçoive, oui.

Acte II Scène III

A 12 : Enfin, Céphise, je suis soulagée d'un terrible tourment. N'as-tu pas apprécié

quelle fougue Alexandre a exprimé, toute l'ardeur et toute la volonté d'aimer qu'on

porte à une Promise.

Dans le doute fâcheux où mon âme était prise. J'ignorais à quel point il éprouvait

de l'amour pour Argone. Avec quelle glace il sait cacher ses sentiments !

À visage glacial, cœur enflammé !

Avec quelle cruauté, je tourmentais mon cœur...

221


Id pour Acte III

En vérité, on ne sait pas quels sentiments éprouvent Ephilie pour le Roi. On

pourrait les faire se confronter. Est-elle prisonnière ? Ne peut-elle s'échapper ?

Mais qui est cette princesse ? Quel royaume ? Est-elle le trésor d'une défaite

ennemie ? Elle appartient donc à une autre contrée ?

Acte II Scène III

Argone + la Confidente d'Argone.

Vous vous trompiez, Madame. Le Roi a démontré tout l'amour qu'il vous portait.

Ce sont bien là les comportements d'une éprise qui voit en toute autre une ennemie

farouche. Quelles preuves supplémentaires désirez-vous posséder : vous êtes déjà

la Fille de la Reine et dans peu de temps, l'Épouse du Roi ?

Avec quelle puissance verbale, et avec quelle démonstration, il vous a prouvé tout

l'amour qu'il vous portait. Soyez quelque peu patiente, cachez cette jalousie sinistre

qui noircit vos traits, et qui n'éclaire en rien la beauté de votre face.

222


Acte II Scène III

Je préférais Alexandre + Callus, avec la nécessité pour Alexandre soit d'exiler

Argone, soit de lui imposer la Mort. Après la scène II l'idée lui vient à l'esprit de

faire disparaître celle qui devient de plus en plus encombrante, de plus en plus

insupportable. Il n'existe point d'autre solution. Il faut la faire périr.

À moins que cette scène débute l'acte III. Avec un premier Callus qui s'oppose à

cette solution radicale, et qui après épouse la résolution du Roi.

Acte II Scène III

Argone

52 vers

Si Argone dit 52 alexandrins, nous mettrons sa Confidente présente et qui l'écoute

mais n'exprime aucun mot. Quel est le nom de la Confidente d'Argone. Céphise ?

Céphine ? Célise ?

Voir pour la construction de la Scène III Acte III la Scène III acte I ou Scène IV

acte I ?

12 4 8 4 12 4 8

223


centre centre centre

secondaire premier secondaire

On peut penser également à la Scène V de l'Acte premier pour faire

raisonner dans un mouvement similaire Argone et Alexandre mais avec un

fol enthousiasme, avec une joie extrême.

Observation

On aura quand l'acte II sera achevé :

Alphine, la servante - 44 vers.

Ces 44 vers seront reproduits avec la Confidente d'Argone, qui s'exprimera autant

dans l'Acte III.

Soit :

Argone

Callus

Le Roi

Edith

126 vers

126 vers

182 vers

140 vers

224


On obtient E + A = 518

et C + Ar + Al + Ep = 496

soit : 518 + 496 = 1012

L'erreur voulue est de 5 quatrains sur 403

Récapitulatif

Acte I + Acte II

Edith : 48 + 50 + 36 = 134

Callus : 46 + 60 + 20 = 126

Alphine : 44

Alexandre : 84 + 56 + 4.2 = 182

Argone : 28 + 46 + 52 = 126

J'ai déjà :

Edith : 134 + 126 = 260 518

Alexandre : 182 + 76 = 258

Callus : 126 + 64 = 190

Argone : 126 126

225


Ephilie : 136 136

Alphine : 34 44

______

496 496

518 - 496

1014

226


Récapitulatif

Acte I 408

Scène I Edith 48 Alphine 44 92

Scène II Edith 50 Callus 46 96

Scène III Callus 60 60

Scène IV Callus 20 Alexandre 84 104

Scène V Alexandre 56 56

Acte I 204

Scène I Edith 36 Argone 28 64

Scène II Alexandre 42 Argone 46 88

Scène III Argone 52 52

Acte III 402

Scène I Ephilie 86 Alexandre 16 102

Scène II Alexandre 20 Callus 64 84

Scène III Edith 18 Ephilie 50 68

Scène IV Alexandre 40 Édith 60 100

Scène V Edith 48 48

402

227


Pourquoi Edith -) 12 X 4 = 48

et

le 46 utilisé 2 fois

+ déjà erreur 102

Rappel

En vérité, il y a grosso modo des scènes à 100 et des scènes à 50.

* Les scènes à 100 se divisent en 2 systèmes qui sont 50/50 et 20/80.

* Les scènes à 50 sont soient utilisées par des personnages seuls, soient utilisées

par 2 personnages.

Le délicat était d'éviter des cas de distribution de chiffres identiques. Hélas le

nombre de combinaisons possibles forcément limité m'obligeait à réutiliser parfois

(rarement) un nombre identique d'alexandrins pour chaque personnage.

228


Notes Acte III Scène I

E 16 : Comportement acariâtre d'Ephilie qui s'indigne à juste raison. Elle doit

exprimer avec fermeté la violence qui l'anime. (Le Roi la désire ardemment, et se

tait. Il reconnaît sciemment ses conditions d'emprisonnement injustifiées).

Al 4 : Maladroitement, comme tout épris, il jette à ses pieds toutes les faveurs de

son Empire.

E 12 : Les faveurs exprimées se retournent contre le Roi. Elle le ridiculise avec

aigreur, avec hauteur. Elle néglige les faibles arguments prononcés par le Roi. Elle

les fabrique elle-même. (Vous prétendez me donner, vous voulez etc... que tout

cela me semble stupide. Vous ignorez donc qui je suis. Quel est mon haut rang).

E 14 : (Si du moins, j'éprouvais quelque sentiment pour vous). Tout cela sera dit

par une bouche perfide, voire très mauvaise. Le désespoir du Roi doit être ressenti.

L'humiliation est accablante.

A 2 : 2 alexandrins exprimés,

E 2 : immédiatement contrés avec vigueur.

E 16 : Rendez-moi immédiatement la liberté. Peut faire intervenir après la défaite

du camp ennemi, la volonté plus forte encore de revanche. Nos armées etc...

229


A 4 : Ses arguments n'ont aucun poids dans la décision du Roi qui démontre sa

puissance invincible.

E 14 : N'attendez toutefois pas que je me jette à vos pieds. Que j'embrasse celui qui

a détruit mon peuple. Cela serait faire preuve de faible dignité Royale. M'unir avec

mon ennemi ? Plutôt la Mort que de subir un tel affront. Non seulement satisfait

d'avoir réduit mon peuple à néant, vous voudrez soumettre sa princesse à votre

pouvoir d'amant. (Gains sur tous les fronts).

A 6 : Si cela est une honte que de s'unir à un Roi dont la puissance... J'ignorais que

cela fût...

E 12 : permettez-moi, Seigneur, d'en cesser là avec ces stupidités. Elle doit le

moucher. Elle trouve ridicule cet entretien, et préfère le silence à toute

communication.

230


Acte III Scène première

Ephilie 56 Alexandre 16 102

E 16 E 14 A2 E 16 A 4E 14

A 4 E2 A 6

E 12 E 12

32 38 32

1 - Système à 100 équilibre 50/50

Acte I Scène I Edith 48 Alphine 44 92

Acte I Scène II Edith 50 Callus 46 96

Acte II Scène II Alexandre 42 Argone 46 88

Acte III Scène IV Alexandre 40 Edith 60 100

Acte V Scène III Alexandre 42 Edith 66 108

2 - Système à 100 équilibre 20/80

Acte I Scène IV Callus 20 Alexandre 84 104

Acte III Scène I Ephilie 86 Alexandre 16 102

Acte III Scène II Alexandre 20 Callus 64 84

Acte IV Scène I Ephilie 62 Céphise 44 106

231


Acte V Scène I Alexandre 12 Callus86 98

Acte V Scène V Alexandre 26 Edith 84 110

3 - Système à 50 équilibre 50

Acte I Scène III Callus 60

Acte I Scène V Alexandre 56

Acte II Scène III Argone 52

Acte III Scène V Edith 48

Acte V Scène IV Ephilie 34

2 Système à 50 équilibre 25/25

Acte II Scène I Edith 36 Argone 28 64

Acte III Scène III Edith 18 Ephilie 50 68

Acte IV Scène II Argone 24 Ephilie 16 40

Acte IV Scène III Alexandre 20 Argone 30 50

Acte V Scène II Alexandre 54 Ephilie 12 66

232


Estimations du nombre d 'alexandrins par personnage

Edith = Callus 264 408

Argone = Ephilie 196 204

Alphine 612

Alexandre

Alexandre 180 + 70 = 250

Edith 130 + 130 = 260

Callus 130 + 50 = 180

Argone 130 130

Ephilie 130 130

Alphine 50 50

1 000 vers

et j'obtiens Alexandre + Edith 250 + 250

Argone / Ephilie Callus + Alphine

250 + 250 130 + 130 + 130 (+50 +50)

Autre compte

12 X 100 : 1 200 + 50 X 50 = 500 = 1 700

12 X 100 avec 92, 96, 104, 88

233


- 60 vers (90,94,98,100,102,106,86,84)

1 140 vers

50 X 10 avec 60, 56, 64, 52

- 8 vers (48, 50, 44, 46, 40)

492

1 140

492

1 632

IMPORTANT

soit 1 632 vers

234


Calcul avec balancement

Alexandre 20 + 84+ 28 = 80

Edith 20 + 60+ 48 = 128

Ephilie 86 + 36 = 122

Callus 64 64

_____

400

408 394 - 396

204

- 408 - 400 - 392

Acte III

400 vers

Edith 134 Alex 80

128 182

____

____

262 262

Argone : 126 Ephilie 122 Callus : 126 + 64

235


Acte III Décomposition

100 Scène I Ephilie + Alexandre 80/20

100 Scène II Alexandre + Callus 20/80

50 Scène III Adith + Ephilie

1 Ephilie seule en 50

2 Ephilie + Alexandre 80/20

3 Ephilie + Edith 50

4 Alexandre + Callus 50 + 50

5 Edith seule en 50

236


Acte III Possibilités

100 Scène I Ephilie + Alexandre déclaration 80/24

100 Scène II Alexandre + Callus volonté de tuer 20/80

50 Scène III Edith + Ephilie demande de fuite 30/36 Aide d'Edith

100 Scène IV Alexandre + Edith indique Edith 80/20 ?

Alexandre ne veut en découdre

50 Scène V Edith seule impensable sur le plan politique

---) Ephilie = 130 = Argone I, II, III

---) Alex = 180 + (20 + 50 + 80) 150 vers 130

---) Edith 134 - 100

---) Callus 126 - 507 ?

Macro rapports de chiffres

(A = 250) = (E + Arg = 130 + 130)

j'ai 450 avec Edith + Callus

or Edith 130 =) Edith 12 et

Callus 130

---) Callus 100

---) Edith 100

237


Edith = Callus = 2 (130 + 130) = 450

Alex = 250

Ephilie + Argone = 130 + 130 = 260

Alphine = 50

On a 600 vers et

40 Alphine

130 Edith = 600

130 Callus

130 Argone

180 Alexandre

238


Acte III

Scène I Alexandre + Ephilie 20 + 80 Alexandre 70

Scène II Alexandre + Callus 50 + 50

Il y a 5 personnages principaux

(Alexandre) + (Ephilie + Argone) + ( Edith) + (Callus)

Avec A = Eph + Arg

A = 250

Eph = 130 et Arg 130

Acte III

=) Callus = 130

Edith = 130

Alexandre 70

Ephilie = 130

460

Ephilie + Al 100

Al + Callus 100

Al + Edith 50

239


Edith + Ephilie 100

Ephilie seule 50

Ephilie + A1 = 100 = 80 + 20

Alexandre + Callus = 50 + 50

Alexandre + Edith = 25 + 25

Edith + Ephilie = 50 + 50

Ephilie seule 50

Alexandre = 20 + 50 + 25 = 100

Ephilie = 80 + 50 + 50 = 180

Edith = 25 + 50 = 75

Callus = 50

240


I+II+III

Edith 130 + 70 = 200

Ephilie 80 + 50 + 50 = 160

Alexandre 280

Callus = 130 + 50 = 180

Alphine = 50

Edith Alexandre

Ephilie Argone

Alphine plus tard Confidente d'Ephilie

Callus (E ou Ar + A) = 180 ?

100 Scène I Ephilie + Alexandre 100 avec 80 + 20

100 Scène II Alexandre + Callus 100

50 Scène III Ephilie seule 50

50 Scène V Edith - Ephilie je veux fuir 50

100 Scène IV Ephilie, Confidente ?

Edith + Alexandre = 262 + 262 = 524

Argone + Ephilie = 126 + 122 = 248

Alphine 44

Callus 190

____

241


482

Edith + Alexandre = 524408

408204,

1032400

1012

Edith = 20 + 64 + 48 =132

Alexandre = 16 + 24 + 36 = 86

Acte III Scène I

Alexandre + Ephilie

Il faut reproduire la Scène I Acte I

Acte III Scène II Alexandre et Callus

Alexandre 20 - Callus 64

(voir structure Acte I Scène IV)

C 12 C 8 A 4 C 12 A 4 C 16

242


A 4 A 8

C 12 C 4

Acte III Scène II

Canevas

C 12 : Seigneur, vous m'avez confondu. J'ignorais que vous fussiez épris d'Ephilie

et non point d'Argone. Je ne pouvais comprendre votre comportement et votre

emportement. Ainsi sont les raisons du cœur qui échappent à la raison de l'âme.

Moi-même qui prétendais vous connaître, je suis obligé d'admettre qu'un secret

profond était caché dans les méandres...

A 4 : As-tu vu avec quelle violence et quelle présomption, elle se détache de moi !

Elle me hait. Jamais elle ne voudra s'unir à moi.

C 12 : Tout cœur invincible peut être flexible. C'est peut-être là le comportement d'une éprise, qu

prisonnière de vous-même par le coeur et le corps, propose un comportement inverse. Ne serait-c

pas par fierté d'âme ?

C 8 : Ma raison toutefois me fait douter qu'elle acceptera de se donner à vous.

A 4 : Seule Argone est l'objet qui pourrait à ses yeux et aux yeux de tous

m'interdire Ephilie.

243


Acte III Scène II

Conseils

Les structures qui fabriquent l'alexandrin sont prosaïques. Il les faut fortifier par la

technique du rejet, par le déplacement grammatical. Tout cela est trop prosaïque.

N'hésite pas à user d'une ponctuation exclamative afin de donner quelque envolée à

ton vers. Vérifie avec une attention soutenue les alexandrins déjà écrits dans les

autres scènes. Tu sembles t'épuiser et répéter ou reprendre ce qui a déjà été écrit.

Tu devrais aussi comme tu t'épuises, te fortifier à nouveau en mémorisant par des

lectures saines, les alexandrins composés par les Grands.

Dans tes variantes, n'hésite pas à travailler à quatre termes. La composition n'en

sera que meilleure.

Notes personnelles.

Tout cela me semble si éloigné de ce que j'avais espéré ! La déception m'emporte

et m'accable dans mon immense misère J'éprouve ce sentiment détestable

d'impuissance mêlée à une lâche résignation.

Je poursuivrai toutefois mon travail, pareil à cet apprenti borné qui a conscience

qu'il ne peut mieux faire !

244


Acte III Scène II

Notes

C 12 : Il serait souhaitable de retarder l'hyménée. Trouver une raison quelconque ;

il faudrait l'éloigner pour un temps du Palais. Ainsi Ephilie sans plus d'ennemie, se

rapprocherait de votre présence. Mais cette raison ne pourrait résister longtemps.

La cour, votre Mère ne comprendraient pas cette mise à l'écart.

A 4 : Une solution plus radicale doit être envisagée. Il ne faut pas l'éloigner mais la

faire disparaître.

C 16 : Cela est fort fâcheux. Mais je n'envisage moi non plus guère d'autres

solutions. Argone est sans intérêt ni sentimental à vos yeux, ni politique ne

possédant aucun Etat. En contre Ephilie dont le royaume est puissant, dont le

royaume est depuis toujours ennemi du nôtre, par une union décidée nous

obtiendrions une Paix absolue et constante.

A 8 : Te serait-il possible d'accomplir cette tâche si ingrate soit-elle ? Il te faudra

faire preuve de finesse et de subtilité pour que cet homicide ne puisse être connu

comme étant décidé par le plus haut. (Un assassinat déguisé en suicide).

C 4 : Cela sera fait avec subtilité et l'on prétendra que jalouse du sentiment que

vous éprouviez pour Ephilie, elle a préféré se donner la mort plutôt que de vous

interdire d'aimer votre désirée. Cela sera considéré comme étant un acte d'amour

désespéré.

245


Callus et Alexandre sortent ensemble. À la scène III il y a Edith, Ephilie et sa

suivante. Important pour le dernier quatrain.

Acte III Scène III Edith 18 Ephilie 50

68 vers

68 = 32 + 36

Ephilie 24 Ephilie C4 Ephilie 20 Ephilie 2

Edith 8 Edith 8 Edith 2

Ephilie 64

Eph 24, Edith 8, Eph 24, Edith 8, Ephi 2, Edith 2

A B A B

246


Acte III Scène III Edith 18 Ephilie 50

68 vers

Ephilie 24 : Elle annonce à Edith la passion immodérée que lui porte Alexandre.

Elle annonce sa satisfaction de rencontrer la Reine Mère pour lui faire part d'une

nouvelle importante. On ignore le sentiment qu'éprouve la Reine Mère pour

Ephilie. Peut-être la considère-t-elle comme étant une simple prisonnière, sans

intérêt ? Son sentiment serait donc transformé en apprenant la passion qu'éprouve

Alexandre pour Ephilie. Elle prendrait alors conscience qu'Ephilie est une

adversaire redoutable. Son sentiment premier était un sentiment d'indifférence

(User du fait qu'elle n'est plus une simple prisonnière liée, enchaînée sans force

politique).

Edith 8 : Étonnement, stupéfaction. Ne pas oublier la scène X avec Argone où elle

ne voyait en elle que la choisie et la prétendante.

Ephilie 4 : Que comptez-vous donc faire ?

Ephilie 20 : Tua meilleure solution serait de me permettre de fuir, de favoriser ma

fuite. De me permettre de quitter ce palais.

Éloignée au plus vite d'Alexandre, sa passion (loin des yeux, loin du cœur)

déclinerait. Ainsi il se devra d'épouser Argone. Vous possédez certainement ce

pouvoir de favoriser une fuite. D'ailleurs si cela s'accomplit avec finesse, le roi luimême

ne pourra douter que sa mère était à l'origine de cette évasion.

247


Edith 8 : Croyez-vous que je puisse décider des affaires d'Alexandre ? C'est oublier

qu'il est le maître de son Empire et de son cœur. (Elle peut douter de la véracité de

l'explication d'Ephilie, et prétendre que ce stratagème n'a qu'un seul but : la volonté

de retrouver la liberté). Sorte de tromperie. Doute d'Édith.

Ephilie 2 : Mieux que moi-même, demandez-lui des explications.

Edith 2 : Le Roi s'en vient. Retirez-vous, Madame, sur-le-champ, je vais être

éclairée.

E 16 : Depuis longtemps je recherchais votre présence. J'ai attendu aux portes de

votre cabinet. Enfin, ai-je la possibilité de rencontrer l'Empereur. Lui qui me

semblait impossible à entrevoir. C'est une puissante raison qui fait que je vous

entretiens, une raison importante et stupide à la fois, je souhaiterais être éclairée

enfin. Mais ne je puis douter déjà de la réponse que vous allez me donner. Et je

considère même détestable d'oser vous importuner avec une telle mesquinerie.

A16 : Mais parlez donc, Madame. Je n'ai que trop rarement l'occasion de vous

rencontrer : je puis vous céder quelques instants. Je suis tout prêt à vous écouter,

D'ailleurs, Je ne crois pas qu'une intervention de la Reine Mère soit dépourvue de

sens. Je sais trop votre subtilité de femme et de mère, ancienne gouvernante pour

prétendre que vos propos seraient inopportuns.

E 16 : Je viens de croiser Ephilie, cette pauvresse, prisonnière dont l'État a été

ridiculisé, réduit en cendres, elle a eu l'audace de prétendre que vous lui aviez

déclaré des feux. Elle a même poussé cet extrême jusqu'à jurer que vous désiriez la

248


prendre pour Princesse. Ma raison est convaincue que ses propos désespérés

n'avaient qu'un seul but : celui d'obtenir par le biais d'un chantage, une liberté

aisément acquise.

A 2 : L'Empereur est souverain, son pouvoir absolu. Il peut décider ce que bon lui

semble.

E 2 : Vous êtes l'Empereur. Je vous ai remis ce droit, mais il ne peut justifier une

union interdite.

E 12 : D'ailleurs tous les préparatifs sont déjà. Il ne suffit que de votre présence

d'ici à quelques moments pour régulariser cette situation d'hyménée prévu. Argone

est toute à vous. Elle se prépare à vous recevoir. Elle attend dans l'allégresse et la

joie, ce bonheur qui lui est destiné.

E 2 : Vous êtes souverain. Votre devoir est de l'épouser. Et vous pouvez à tout

instant la prendre pour Reine.

A 2 : Je suis l'Empereur, et je puis décider de l'opportunité de l'instant.

E 12 : Tout le palais et toute la cour sont en émoi. Ils n'attendent que votre

acquiescement pour consolider, pour régulariser une situation qui doit dans les

plus brefs délais être accomplie. Je me serais fort heureuse d'assister à ce

couronnement royal. Je ne vois en Argone que des qualités, et je pense qu'elle vous

aime, et que cette union sera la bienvenue.

249


A 20 : Il est fort raisonnable, Madame, de vous soucier de mes problèmes de cœur,

et de tenter d'obtenir rapidement une situation qui semble s'éterniser. Je ne suis pas

sans savoir la nécessité immédiate de sacrer l'hyménée. L'Empire lui-même pour sa

postérité a besoin d'un successeur, digne d'un sang royal. Mais j'ose vous avouer

que dans ces instants, d'autres problèmes autrement préoccupant pour l'Empire

m'interdisent de m'intéresser à ces affaires de coeur. Je ne puis vous dévoiler, car

cela est tenu et doit être tenu secret que l'Empire, que les affaires de l'État ou qu'un

ennemi farouche prépare actuellement une attaque éventuelle, et peut déstabiliser

notre Empire. Seuls Callus et vous-même en êtes informés. Vous considérerez

Madame, que dans ces conditions un Empire en danger peut retarder une

possibilité d'accouplement ou d'hyménée. Mais je crois an avoir déjà trop dit.

Permettez-moi, Madame, de m'en retourner à mon cabinet de travail, et d'étudier

avec Callus les dangers que nous encourons !

Acte IV Scène V Ephilie, Céphise

106 vers

Ephilie 62 Céphise 44

E 20 E 12 C 4 E 12 E 4 E 20

C 16 C2 C 16

106 = 36 + 34 + 36

250


Scène IV Acte III Alexandre + Edith A 40 E 60

A B C B' C' A'

E 16 E 16 A 2 E 12 E 2 E 12

A 16 E 2 A 2 A 20

32 20 16 32

52 48

100 = 32 + 36 + 32

Avec lecture linéaire

E 16 A 16 E 16 A 2 E 16A 2 E 12,A 20 ?

32 + 20 = E 34 + A 18

16 + 32 = E 26 + A 22

Acte III Scène IV A 20

- Faire calmer l'ardeur d'Édith

- Peut-être une approche de sous-entendus

- Qu'il conserve son calme, qu'il ne s'emporte pas.

- Que petit à petit, il lui annonce les raisons

- Que cela soit pour le moins convainquant.

251


Acte III Scène V Edith 48

12 (4) 8 4 8 (4) 8

centre centre centre

secondaire premier secondaire

24 4 20

252


Acte III Scène 5 Edith 48

E 12 : Ainsi qu'Ephilie me l'avait annoncée, Alexandre refuse l'hyménée prévu

avec Argone. Son feu ne brûle que pour Ephilie.

E 4 : Qu'elle n'est pas ma déception de voir le Roi choisir une humble prisonnière

plutôt que de s'unir avec la grâce et la beauté d'Argone !

E 8 : Quelle subtilité et quelle finesse n'a-t-il pas utilisé afin de retarder l'hyménée !

Ce goujat de fils n'a pas hésité à prétendre que l'Empire était en danger pour

refuser la main d'Argone !

E 4 : Il me faut pourtant agir pour que cette union soit. Cela est indispensable pour

les bienfaits de l'Etat. Quelle que soit la méthode, il faut que je parvienne à sceller

de gré ou de force cette union.

E 8 : Ainsi que je le prétends, je vais lui faire haïr Ephilie, et lui donner l'envie

irrésistible de s'unir avec Argone. (Id contraire de E 12 Alpha).

E 4 : Quelle ne sera ma joie de voir se réaliser mon but : (CAD) Argone et

Alexandre ensemble !

E 8 : Il me faudra user de ruse et de finesse pour accomplir mon but désiré. Je dois

aussi dénoncer l'affreux mensonge dont a fait preuve Alexandre afin de refuser

Argone.

253


RECTIFICATIONS

D’ALEXANDRE

254


Empereur

Argument de la tragédie « Alexandre » : Le (jeune)

Alexandre désire ardemment Ephilie, princesse prisonnière

d’un état voisin et soumise par la force de ses armées. Les raisons

[l’Empire] lui imposent de s’unir avec Argone, princesse désignée par la

filiation et l’obligation impériale. L’Empereur Alexandre, par

l’intermédiaire de son gouvernement et bras droit Callus, imposera le

trépas d’Argone.

La Mère Impératrice Edith ayant déduit le stratagème de son

fils, lui soumettra la mort par l’arme blanche. Elle retrouvera ses pouvoirs

[de reine Impératrice déchue], régnera à nouveau sur son Empire.

Franck LOZAC’H

255


[7 fois Empire]

Alexandre]

Argument de la tragédie « Alexandre » [l’Empereur

Le jeune Empereur Alexandre désire ardemment la princesse

Ephilie, prisonnière et captive par la puissance de son armée. La raison de

l’Etat lui impose de s’unir avec Argone, une princesse désignée et

promise par la loi impériale. L’Empereur Alexandre décidera du trépas

d’Argone, par l’intermédiaire de son bras droit et gouverneur nommé

Callus. La Mère Impératrice Edith ayant découvert le stratagème de son

[fils propre] fils, le soumettra à mourir en usant de l’arme blanche. Elle

retrouvera son pouvoir d’Impératrice évincée, et règnera [à nouveau] en

Première [absolue souveraine] absolue dans son État souverain.

Ce 15 mai 1985,

Franck Lozac’h

256


J’éprouve d’énormes difficultés à rectifier la pièce

Alexandre. Je ne parviens pas à trouver les différentes combinaisons

d’hémistiches. Il me faudra user de patience, ou faire preuve de

résignation afin de résoudre ces différents problèmes qui déjà me

paraissent insolubles. Et je ne puis me contenter de transformations

insignifiantes ! Cela serait admettre mon incapacité à construire ma

première tragédie ! Je dois me résigner à me hâter lentement afin

d’atteindre mon but désiré. Et je ne vois d’autres possibilités dans ces

instants, hélas !

Ce 15 janvier 1985,

Franck Lozac’h

257


Acte premier

Rectifications harmonies musicales

1

8

8 28

6

6

2

6

6 32

10

10

3

10

Perfide, entendais-tu les paroles [propos] de mon âme

MF

FF MM FM FF MF

8 Entendais-tu, perfide ce que disait mon âme

FF MM FF FF MM MF ? 2

6

8 32

32

258


4

2) A

6

10

6

6

Cesse enfin d’hésiter. Je te sais près de moi.

6 FF MF MF FF MF FM 2

FF FF MF FF MF MF 4

Je te dis d’avancer sans crainte et sans émoi

FF MM MF MF FM FM

5

Je t’ordonne d’avancer sans peur [sans crainte] ou sans émoi

6 FM FM MF MF FM FM 4

N’est-il pas insensé qu’en cette résidence,

6 FM MM FF FF FF MF 2

10

6 FM FF FF FF FM MM 4

6

Serait-ce un ennemi, un parjure ou un lâche ?

FF MF FM MM FM MF 4

259


2) B

6 6

C’est donc un ennemi, un parjure ou un lâche !

6 FM MF FM MM FM MF 5

4

12 28

7

10

10

8

6

8

8

4

6

6

9

8

8

6

8

260


10

4

Je t’entendais hurler, maudissant tant de haines 30

FF MM MF MM MM FF

Je t’écoutais hurler maudissant tant de haines,

8 FF MM MF MM MM FF 2

Et j’entendais tes cris pareils aux inhumaines,

8 FF FM FM MF MM MF 2

10

4

11

4

12

6 24

4

12

8

10 30

8

8

13

4

261


6 24

8

6

14

8 Je me dois d’implorer le dernier des esclaves, 4

6 Afin qu’il se soumette à son simple servage 2

MM MF MF MM MF FF 2

8 Il faut le supplier, lui quémander en vain,

MM FM MF MF MF FM 4

Du moins qu’il se décide de m’obéir enfin

MM MF FF FM FM FM 2

Pour qu’il daigne se hâter de m’obéir enfin !

8 MM FF MF FM FM FM 2

30/12

15

6

8

6

6 FM MF MF MF [FM FM] 4

FM MM

16

6 Quant à toi, mon Alphine, tu gardes ton silence. 2

6 Tu n’entends mon appel. Cette odieuse insolence 4

262


12 Te permet d’éviter ta maîtresse excitée 2

10 Qui [toujours] encore plein d’aigreurs, te cherche excédée. 5

MF FF MF FF FF FF

17

10

8

8

6

18

6

Qui régnant sur l’esclave t’impose sa puissance

8 MF MM FF MM FF MF 2

8

6

19

10

4

10

6

20

6

10

4

6

263


21

10

6

8

6

22

6

6 FF MM FF MF FM MF 2

Concède-lui l’erreur, et fais-la annuler.

8 MF FM FF FM MM MF 2

4 FF MF MF FF FF MF 24/12

6 FM MF MF FM FM MF 4

23

6

6 28

10

6

264


24

8

8

6 28

6

4 MM FM FM FM MM MF 4 4

endormie

6 MM FF MF FM MM MF 2

Vous fussiez endormie, loin d’être si active.

6 MM FF MF MF FM MF 2

25

8

6

8 Voulût bien se lever. Dans ce [palais], tout dort.

4 MM FF FF MF MM MM 2

6 Voulût s’éclairer

8

6 De patienter du moins. Le réveil de César 2

8 Ne sera indiqué que quelques heures plus tard.

26

10

8

FM FF MM FF FF FM 2

27

265


12

8 36

8

Lumière

28

6 FF FM MF FM FM MM 2

Ici tout fait semble,

6 Ici tout fait silence, et tout [semble] paraît dormir 4

6 Madame, acceptez de patienter le temps

MM FM FF FM FF FF 4

29

8

8

6

8

30

8 4

6 4

Obtenir une que j’espère]

Obtenir une audience que j’espère vainement 4

10 MF MF MF FF FM FF 4

Moi-même, je l’entends n’avoir pu un instant

4 MF FF FF MM MM MM 2

28/14

266


31

E2 4

12

32

267


33

10

6 36

10

10

34

10

10 30

6

4

35

6 FM FM FM FF MF FM 4

6

8

6

36

Alexandre est le Maître de son empire puissant.

6 MF FF FF FM FF MM 2

10

10

10

37

6

4 18

268


4

4

38

par cet art

2 Espérant par votre art ce qu’un Prince peut attendre 6

FF MM FM FM FF MF 2

4 Ne m’aviez-vous juré [promis] de l’éduquer du mieux 8

FM FM MF FF MF MF

4 Prétendant par vos soins l’élever vers les cieux6

FF MM MM FF F

13/28

FM MM FM FM FM MF 3

39

10

10

4

8

40

10 N’avez-vous point trompé, abusé une mère 4

MF MM MF MM FM FF

10

6

269


4

8

41

Dans sa tente, il resta où l’on se réfugie 2

10 MM FM FM MM FF MF

8 Sous sa tente il coucha où l’on se réfugie

MM FM MM MM FF MF

SSC SSC SCS SCS

6 On me l’a annoncé que vibrant de ses membres

MF MM MF FM MF FF

42

Si je n’ose douter de la forte victoire

6 MF MF MF FM MF MF 5

8 Édith ne peut jurer qu’il fut directement

6 FM FF MF MM MF FF 4

6

43

10

La cuirasse royale ou sa présence altière

6 MM MF MF MM FF MF 2 30

4

10

270


44

Car

6 MM MF FM FM FM MF 4

4

4 (dans sa tente) (réfugie) 3s/3c

6

45

6

6 26

6

8

46

6

Du défunt Empereur, MF MF FF MM FM MF 2

6

10 Mais cette flamme maudite n’éclaire que du mieux

MF FF MF FM FF MF 2

47

6

écouter

FF FF MF FM MM MF

Je ne puis écouter ces propos si horribles

8 FF MF MF FM MM MF 2

6

271


8

48

Je n’admettrais jamais

8 FM FM MM FM FM MF 4

6

6

MM FF FF MF FF FM 2

49

8

6 28

10

4

Ma haine se fait violence

La haine me saisit. Ma fureur est violence.

La fureur me saisit. Ma haine

6 La fureur me trahit : Ma haine est violence

MM FF MF MM FF MF

La hai

La fureur me trahit de haine et de violence.

8 MM FF MF FF FF MF 2

Fin de la scène II

272


50

10

6

6

10

6

4 (4 éclaire ses visions, modère ses folies 6)

4 FM FF MM MF FF MF

8 (6 Je n’oserais jurer je n’ose le jurer

FF FF MF MF MF FF 4)

51

Je ne dois lui soumettre ma présence en ce lieux. 6

Il me faut patienter de sa santé un mieux. 6 26

Et ce serait commettre une faute de ma part : 8

Je lui demanderai de la revoir plus tard. 6

2 FF MM MF MF FF FF 33 33

2 MF MM FF FM MF MF 33 42

2 FF FM MF MF FF MM 132 33

5 FM FM FM FM FM MM 06 42

11/26

20 21 41 75

17 17 34

19 17 36

15 19 34 70

273


52

6

Mais quels vents soufflants présentent sa flamme ! persécutent

Et quels vents déroutants persécutent sa flamme !

8 FF FF MM FF MF MF 2

10

6

53

6 MM FM FF MF FF FM 4

6

10

8

54

Je ne peux imposer à nouveau des tourments

A cette âme sensible si faible en ces instants.

FF FM MF MM MF MF

Je ne peux à nouveau imposer des tourments

8 FF FM MF MM FF MF 2

4 MF MF FF MF FF MM 4

12 30

8

274


55

4

6

2

6

56

Les suivants vulgaires refusent à jamais 30/12

8 FM MF MF FM FM MM 2

Comme simples servants obéir désormais

4 MF MF FF MF MF MM 4

8 26 24 42

6 222 33

9 42 33

6 132 33

Cette bouche fiévreuse ne saurait me répondre

6 FF MF FF FM MF FF 2

57

6

8 Et quelle violence verbale ! L’Impératrice s’emporte ! 4

FF MF FF MF MF FF

La folie s’en empare : elle ne peut l’enrayer.

6 MM FM FF FF FF MF 2

8 elle 42 24

132 42

24 33

275


33 33

58

10 Notre Édith dominante est réduite au servage ! 2

FF MM MF FF FM FF

6 La première [de l’Empire] se prétend être esclave ! 4

du royaume

MF FM MF FF FF FF 4

[Les servantes]

Les médiocres [dernières] vulgaires refusent à [n’entendent

plus] jamais

[Édith dominatrice est réduite]

FF MF MF FM FM MM

Les vulgaires médiocres refusent à jamais

FM MF FF FM FM MM 2

Les servantes vulgaires refusent à jamais

FF MF MF FM FM

276


59

6 8

6 6

6

8 6

6 FM MF MM FM MM MF 4

60

Mon devoir n’est en rien

Ce n’est [pas] point la mission que le Prince m’a donné

6 FF MM MM FF FM MM 2

6 Mon devoir n’est en rien de conseiller du Roi

MF MF FF FM FF MM 2

6 Ce n’est pas condamner

[Est-ce critiquer qu’il m’a fait ordonner]

FF MM MF MM MM MF

61

10

8

6

Ne m’essayer jamais 8

FF MF MM MF FM MF 3

FM FF FF MF MM

277


62

Souhaitant ignorer la sublime victoire,

[Volontiers ignorant]

6 MM FM MM MM MF FM 2

Volontiers ignorant

[La grandeur de son Fils]

8 La grandeur d’Alexandre que jugera l’histoire 2

MM FM FF FM FM MF

8 MM MM MF MM MM 5

6 Volontiers ignorant la sublime victoire, 2

8 La grandeur d’Alexandre que jugera l’histoire, 2

6 Elle bafoue notre Roi, le tourne en dérision, 4

FM MM FM FF FF MM

63

Je n’aurais pu grandir ou dominer

FM MM MM MM MF FM

FM MM MF MF FM MF

64

6

8

10

8

Le moment est venu

278


FM FF FM FF MM FF

65

Scène IV

8

6

Et toujours disposé, mon Confident fidèle,

Tu satisfais mes voeux dès que ton roi t’appelle

6 MM MM FF FF MM 2

FM MM MF MM MF MF 4

66

6

6 bon escient

10

10

[conditionnel passé 1ère forme]

6 Je n’aurais

6

6 Je n’aurais pu grandir, et dominer l’État

FM MM MM FM MF FM 2

6

279


67 - 68

[recommandé]

Tu me fus [condamné ?] dans ma première enfance

MF MM M.F MM FF 2

dès les fleurs de l’enfance

FM MM M.F FF FF FF 2

Tu m’as tant dirigé par ton bon jugement

6 MM MF MM FF 4

Tu me recommandas dans les fleurs de l’enfance

MF FM MM FF 2

Tu m’as tout enseigné dès ma première enfance

6 MM MF FF FM FF FF 2

69

6

8

4 Tu m’as bien dirigé 26

6

FF FM FM MM FM FF 2

MF MF FM MM FM MF 4

MM MF FF MM MM FF 2

FF MF FF MF MF FF 4

12/24

280


70

u a ou en ai é a ou on u e ent

10

6 30

8

8

71

utiliser

2 10

10 4 peut 2 fois

8 8 28

8 6

Les structures grammaticales sont de trop rapprochées.

72

8

10 Je tenais/ Rime tenir 72-73

32 12

4

Je souhaitais te dire

73

8

6 28 FM MM

8

6

281


74

Il me faut l’exprimer tant il me semble extrême

6 MF MF MF MM FF FF 2

Verbe devoir ? 2 fois 3 fois pouvoir

encore

2 fois

75

10

8

8 34

8

76

Ce spectre me torture, persécute mon sommeil

2 FF FF MF FF FM MF

8

8 26

6

4

77

Problèmes de temps 77-79

heure

Et jamais un instant, un moment de loisir.

4 FM MM MM MM FF MM 3 Temps passé conditionnel et infini

282


Et jamais un moment, une heure de loisir

8

4 26 COD

10

78

10

6 34

6

8 FF FM FM FM MM MF 2

79

MF FM MM MM MF MF 2

10

4

6

10

80

8

12

10 36

6

81

82

283


premier ?

dans le plus court moment

83

84

[espérance]

Dernier vers

Mais elle est ma souffrance, et ma miséricorde !

6 MF FM MF FM MF MF 5

85

Encore touj, jam,

Serait-elle ce désir qui hélas recommence

soupir hélas qui

8 FM FM MM FM MF MF 2

Ce plaisir possédé dont l’effet est immense

8 FM MM FF MF FF MF 4

86

87

votre

votre

1 2

284


88

89

90

Je prierais les morts pour leurs sangs expirés.

Ô dernier privilèges des cœurs désespérés.

91

[Ma raison]

Soit de calmer l’ardeur, soit du mal s’émouvoir

Car ton Roi en attente cherche son jugement

Sa pensée éclairée

8 MM MF MF FF MM FF 4

92

93

94

95

O cruauté divine qui sur les Grands s’abat !

MM MF MF MM FM MM 2

285


96

Cléone one Ephilie

Argone 3 Céphise 5 c,p,h,i,e

97

8 FM MF FM MF FM FF 5

Est proposé déjà ce sombre hyménée

98

FF MM MF MF FM FF

[Est déjà imposé à ce sombre hyménée]

Que sa forte volonté chasserait obstinée.

8 FM FM MF MF MM MF 2

99

100

101

F

C

D

102

MM FM MF FM FM MF

286


Et l’autre m’indiffère ! Ephilie adorée

Argone se condamne par sa face glaciale

4 FM FM MF FM FM MF 4

12 MM FF MF MM MF MF 2

103

id qui m’oblige [m’impose] d’aimer ce que je voudrais mort

MM MF MF FF FM MM

FM MF FM MM FF FF 2

[De voir croiser ce sang au sang] de cette race

Qui m’ex

Qui m’oblige de prendre ce que j’aimerais mort

MM MF FF FF MF MM

Qui prétend m’imposer ce que j’aimerais mort

MF FM MF FF MF

Qui voudrait m’imposer ce que j’aimerais mort

MM MM MF FF MF MM 4

104

De voir mêler ce sang (à charger)

assigner (rime?)

287


Acte II - Scène I

105

106

107

108

2 éloigner 108 - 111

FM MF FM MM FF FF 2

109

Il s’agite et agit pour tout autre exigence

MM FF MM MM FF MF

Il agit ou s’agite

MM MM MF MM FF MF 2

110

111

112

288


113

114

Par vos lèvres enivrées (liaison --) 7 syllabes)

Votre bouche l’enivre, [toujours] encore il vous écoute

MF MF FF MM MM FF

115

8 Car vos lèvres l’enivrent : encore il vous écoute

MM FF FF FF MM FF 5

Presse

116

2 fois raison,

amour, aimer, amant :

117

118

Je puis le démontrer que votre prétendant

8 FM FF MF FM FF FM 2

119

120

ardeurs

289


son désir est atteint

l’a atteint

121

pour celle qu’il a choisie

122

Quelle soudaine fureur vous agite et vous presse

6 FM MF MF MM FF MF 2

123

ardeur

animée

8 MF FM MF FF MM FF

moment

des cas --) rime malheureuse = pas belle !

124

n’y voy

MM FF MF MF FM MF

125

moment

Mais je puis à présent le croiser désormais

290


126

MF MM FF FM FF MM

Et je crois hélas ne le c

Mais je croyais hélas ne le croiser jamais

MF MM FM FF MF MM

127

MF FF MF FM MM MF

128

129

130

131

132

AL2

AR2

prétendrait

Ce n’est point ? ==) 6

133

Je vous prie d’excuser [d’exprimer] - Phrase toute faite

Le vil emportement

291


134

Et sur quel autre ton la Princesse trahie

Pourrait-elle s’exprimer par l’aigreur envahie

Je demande l’excuse de mon [cette] humeur haineuse

Je vous prie d’excuser

L’ampleur et les effets de mon âme amoureuse

FM FM FM MM FF MF

MM FF MF MM FF MF

6 Se pourrait exprimer par l’aigreur envahie 2 ?

6 FM MF MF 2

MF FF FF FM FM MF

Les effets et l’ampleur

FF FF MF

2 Les ampleurs et l’effet de mon âme [ma chair] amoureuse

FM FF FF

Il faut supprimer les « et » en début d’alexandrin fr 1 10

135

Il n’ose plus douter du moins de mon roi

6 FF FM MF MF MF MM 2

292


136

137

Je laisse en id

138

Il sait trop admirer les lumières dans vos yeux

MM MM MF FM FM MF

Il admire de trop

8 MM MF FM FM FM MF 4

139

amour, désir 2 fois - soupirant, soupirs

140

141

142

143

Amour, désir, soupir, s’exalte

293


Que mon âme enivrée des transports du sommeil

Attisée par l’extase, de plaisirs soupirant

Délire, vertige, caresse

Oserais-je le dire quand mon ardeur s’éveille

Que mon coeur déliré [exalté/enivré] des transports du sommeil,

Attisé par l’extase, de délires [vertiges] soupirant,

S’exalte en vertiges de sa chair expirant

S’enivre en 42 42

âme, enivré 33 33

33 33

33 33

Oserais-je le dire quand ma raison [ardeur] s’éveille

Que mon coeur délivré des transports du sommeil,

Attisé par l’extase, de délires soupirant,

S’exalte des vertiges de sa chair expirant

s’enivre

MF MF FF MM FM FF 0 Le diable s’est glissé dans

FM FF MF FM MM MF 0 quatrain !

MM FM FF FF FM MM 0

FM FF FF FM MF MM 0

294


Oserais-je le dire

Pourrais-je vous le dire quand ma raison s’éveille

6 MM FM FF MM MM FF 2

soupirant ?

dict

Scène III

144

145

146

147

aime à s’abandonner

148

MM MM MM MF FM MF

149

150

295


151

152

153

154

155

Ou tenter de séduire, ou s’essayer à plaire

6 MF FF FF MF MM FF 2

156

Acte III - Scène I

157

Que cela m’indispose que de vous rencontrer !

6 FF MM MF FF MF MF 2

Que cela m’indispose que de vous rencontrer !

Ephilie apprécie de jamais se montrer !

Elle prétend préférer dans un lieu le plus sombre,

A la vision d’un Roi, la présence d’une ombre.

296


Que cela m’importune ! Ephilie en aigreur,

4 FF MM MF FM FF MF 2

Ephilie apprécie de jamais se montrer

FM FM FF FM MF MF 2

FF FM MF

158

Cela est agaçant

Eph 86 Al 16 42

18

14

12

86

159

façon

160

161

Alexandre et l’Empire se jettent à vos genoux

8 MF FF FF FF MM FM 2

162

Ephilie la Princesse, soumise et prisonnière,

Déteste vos façons, dénigre la manière

Dont vous semblez user pour paraître galant,

Et peste ces raisons qui vous font insolent.

297


10 FF MF MM FM FM MF 2

8 FF FF MM MM MM MF 2

Je suis complètement perdu avec mes répétitions d’hémistiches :

163

164

Désirer / désir

165

166

A) Ephilie semble plus âgée qu’Alexandre !

B)

167

Argone doit être très belle : Pas spécialement

sérieuse

Espérez, Alexandre, qu’une pensée sérieuse [précieuse]

Éclaire votre raison à une flamme précieuse.

Souhaitez, Alexandre, qu’une pensée sérieuse

Éclaire votre raison d’une flamme précieuse.

298


12 MM FM FF MF FF FF 2

10 FM MF MM MF MF FF 2

Ne commettra l’erreur de désirer vos traits

[FM FM FF FF MF]

168

Et je peux le prétendre, que soumis au serment

Vous devez l’épouser d’ici à quelque temps.

10 FF MF FF FM MM FF 2

4 MF FF MF MM MF FF 5

169

170

Disparaître à jamais pour chasser mon courroux

8 MM FM MM MM FM MM 5

171

172

Je connais trop le sort qui vous

4 FM MM FM MM FF FF 4

[J’impose fort bien ces]

173

conquise, et suppliant.

299


174

J’imagine fort bien ces pleurs et ces horreurs

6 MM MF MF FF FF MF 2

Cela est impossible

FM MF FM FM FM MF

175 ?

MM MF FM FM FM MM 2

Oublier les malheurs qui remplissent mes larmes

2 MM FF MF MF MF FF 4

176

De leur ardeur guerrière

(De leur ardeur guerrière sont déjà animées 171 Q)

10 FF MF FF MF MF MF 4

177

De recouvrir d’honneurs une simple Princesse

FF MM MF MF MF MF

de recouvrir d’honneur

178

179

3 fois plus

180

300


dans ce [sombre] triste palais

181

Je fuis cette présence, et je quitte aussitôt.

8 FM FF FF FF FM 4

Acte III - Scène II

182

D’un acte [geste] criminel imposé la terreur

Ne serait-ce, Callus,

MM FM MF MM FM FF

D’un acte criminel décidé cette

Et par cet acte odieux imposé la terreur

8/10 FM FF MF MM FF FF 2

Je veux [dois] me retirer. Ma pensée en émoi

Ne ressent que violence, et je tremble d’effroi.

6 FM FF MF MF FF FM 2

8 FF FF MF FF FF FM 4

183

184

301


185

186

Votre Callus l’assure

MF MM MF FM FM FF 2

MF MF MF FM FM MF

Pour qu’elle-même agonise, et subisse un tel sort ?

4 MF FM MF FM FM FM 5

Respectez, je vous prie, son esprit en repos

8 FF FF MF MF MF FM 2

187

Et je le jurerais qu’un excès d’insistance

4 FF FM FM MF FM MF 4

188

L’incertitude, hélas s’installe [s’impose] dans son âme

FM FM MF MM FM MF

4 FM MF MF MM FM MF 4

MM MF FF FM FM MF 2

189

S’infligeant une mort à toute autre splendeur

MM FM FM MM MF FF

302


190

191

2 par

Il faut envisager pour la diplomatie.

MM FM MF MM MM MF 2

192

193

194

195

196

197

198

De trouver un sommeil impossible à jamais

8 FM FM MF MM FM MM 4

[de] trouver la quiétude impossible à jamais - mieux à faire

303


199

afin que l’homicide déguiser en suicide

8 MM FM MF FM FF MF 2

200

201

Scène III - Acte III

202

Edi

Eph

18 50

Madame, je vous prie,

6 48 + 2 = 50

6

203

204

205

206

Ce profond sentiment n’est en rien légitime.

FM MF MF FF FF MF 2

304


Ce profond changement n’est en rien légitime

207

Que dites-vous, Pauvresse ? Qu’osez-vous exprimer ?

S’unir à la médiocre qu’il a su opprimer

208

6 FM FM MF MF MF MF 4

6 MM MM FF MM MM MF 4

209

210

211

Ephilie aimerait insister davantage

8 FM FM FM MM FM MF 3

212

213

MM MF FM MM FM MF 4

214

305


médiocre

2 médiocre

215

MF MM FF MF MF FF 2

216

Vous réduit au stupide d’un esprit qui calcule

6 MF MM MF MF MM MF 4

217

218

219

220

221

222

6 FF MF FF MF FF MF 8

Je le juge peu digne qu’une Reine s’en alarme

Concédez-moi le droit

Accordez-moi le temps

8 MM FM FF MM FM FM 2

306


223

224

225

De négliger votre âme : Il vous doit déférence.

4 FF MF FF MM MF FF 2

226

Acte IV - Scène

IV

227

mentir, mensonge

s’enfuir, fuyant

228

229

230

231

307


232

joies.

A toutes autres raisons, on se doit désormais

6 MM MF MM MF MF MM 4

233

234

Que sont-ce

FM MM FM MF MF FM

MM MM FM

joie

3 et

235

236

FM FM MM FF MM FF

237

retour

Cet imposant refus et son renversement

FM MM FM FM

238

Ou vous dois-je arracher

308


esprit pensif (59)

239

Trop impératifs ?

Je vous prie,

Modérez donc Madame vos humeurs agressives

MF FM MF MM FM FF 2

240

puis

MM FF MF FF MF MF 4

241

3 et

Un ennemi s’engage par ses ar

MF FM FF MF MF FF 2

242

MF FM FM MM MF MM

nous infligeant son droit

243

Scène V

244

309


MF MF MM MM MF MF 4

245

Mais Édith en colère n’osait [ne pouvait] croire encor

MF MF MF MM FF FF

246

MF MF MF FM MF FM

247

FM MF FM FF FM MF 5

248

FF MF FM FF MM MF 2

Que de doubler Édith en feignant d’un vulgaire

249

Quelle réflexion stérile se joue-t-il à user !

FF FM FF FF MM MF 2

250

Obtenir l’hyménée

251

310


252

Il lui faudra montrer un amour pour Argone.

Que d’un soupir immense, toujours il s’abandonne.

Car il devra bannir la Princesse soumise.

Ephilie, à jamais, ne lui sera promise.

6/8 MM MM MF MM MM MF 4

FM MM MF MM MM MF 18 17

21 21

8 FM MM MF MF FM MF 4 16 19 9é

10 MM FM MM MM FF MF 2 16 17

8 FM FM MM FM FM MF 4

9é 9 d’écart

42 33

42 33

1 32 42

33 33

Il lui faudra montrer son amour pour Argone,

Il devra s’en remettre à la raison d’Argone

Car il devra bannir la Princesse soumise

Ephilie, à jamais, ne lui sera promise

2ème vers

toujours - (n’est pas juste)

L’esclave prisonnière (changer les 2 termes - Trop de répéter)

253

Ma joie explosera d’assister à l’union.

De voir ces [leurs] sangs par cette communion.

311


Et l’esclave libérée, évincée de l’Empire

Versera tous ses pleurs par son âme qui soupire.

MF FM FM MM FM MM 4

FM MF FM MF FM MM 5 15 20 35

6 FF FM FF FM FF FF 5 21 18 39

FF MM FF MM FM MF 4 20 19 39

Toujours 246

De voir croiser les sangs.

(éloignée autre terme)

H Répété Ephilie, la Princesse

254

255

Encerclé d’ennemis s’activait [s’apprêtait] au combat

10/8 FF FF FM MM MM MM 2

256

encor

FM MF MM FF MM MF 4

257

Pour cela l’hyménée dès demain au plus tôt

6 MF MM FF FF MM MM 2

312


258

259

260

261

Doit voir de ce [son] présent le mieux envisager

MM FF FF FF FM MF 2

262

263

E 62 C 44

264

Vous paraissez émue sans pouvoir justifier

Par une preuve simple ces maux à justifier

MM FF FF FM MM MF

Par des preuves certaines ces maux à justifier.

MF FF FF FM MM MF

265

10 FM FM MM FM MM MF 4

313


266

Dans ce couloir épais, je le sens me poursuivre

MF FM MM FF FF MF

Dans ces épais

Dans cet épais couloir

267

Dans ce couloir épais

MF MM FM

Dans ce couloir de marbre, je le sens me p

10 MF MM FF FF FF MF

268

268 B

encore - encor

mort - mourir

FM MF FF FM MM MF 2

FM MF FF FF FM MF 4

269

Ne faut-il davantage

FM MM MF FM MF MM 4

270

Qui l’envoie au trépas

MF FM FM MF MF MM 2

314


271

272

273

Aurez-vous quelque crainte quand Argone à sa main

6 MF MF FF MM FM MM 2

274

Serez-vous dans l’angoisse quand Argone à sa main

8 FF MM MF MM FM MM 3

275

Libre enfin vous serez de partir désormais

8 FF MM FF FM MF MM 4

Ephilie la maudite

276

Dans le plus tôt,

Ephilie prisonnière, d’y retourner jamais

Et cette vaine attente

277

Ephilie la maudite serait vite remerciée

8 FM FM MF FM FF FF 2

Car cette longue attente achevée dans peu d’heures

315


4 FF FF MF MF FM FF 2

Que cette douce voix atteigne son esprit !

8 FF FM FM MF FM FM 4

Que ta parole tendre lui soit déjà comprise !

FM MM FF MM FM MM 5

278

toujours - entends (278 - 280²)

279

Je les revois

que de sombres journées tristes journées

280

J’entends le bruit de pas des couloirs provenir o

FF FM MF FF MF MF J’entends

FF FM FM MM MM MF

281

MF FF MF MM MF FF 5

FF FF MF FM MF MF 2

J’entends des bruits de pas des couloirs provenir

FF FM FM FM MF FM 3

Que de tristes soirées à subir tout son mal 2

316


FF MF MF MM MM MM

FF

3 Princesse

id. une des leurs

Je crois imaginer quel

Acclamer l’une des leurs dans la joie ou les pleurs

8 MM FF FF MM FM FF 2

3 et

282

283

Cette triste

en ici bas

284

[Une triste]

[Ephilie la soumise est réduite à hanter]

12 FM FM MF FF FM MF 2

285

3 puis - puisse

317


286

Par vos tendres soupirs

Et vous

287

Je ne veux vous blâmer flattant cette querelle.

12 FF FM MF MM FF FF 2

MM MF MF FM FM MF 2

288

289

Et vous souhaiteriez au pire de la conduire,

Un usant de vos pleurs pour enfin le séduire !

6 FM MM FF MM FF MF 2

6 FM MF MF MF MF FF 4

33 33

33 33

15 24

33 33

290

FM MF MF FM FM MM

291

Et daignez, s’il se peut, ne jamais me revoir

318


4 FM FM FF FM MF FM 3

100 Al20 Ar 30

50 5 x 4

100

50

100 12 + 16 + 2 =

28 + 2

292

Votre Empereur se flatte de vous voir pour le mieux

8 FF FF FF FM MM FF 4

4 et

293

294

passer par un pour

295

Et divague encore pour un délire plus beau

FM MF FF MM FF MF 4

296

Et encore divague pour un délire plus beau

FF MF MF MM FF MF 4

297

319


298

veux - veux

[expire]

Elle se laisse transportée [emportée], votre Aimée qui soupire,

6 FF FM MF FM FM FF 2

Elle se croit emportée vers les joies de l’amour.

laisse transportée

8 FF MF MF FF FF MM 2

Bouleversée et confuse en ces tendres soupirs

8 MF FF MF FF FF MM 4

299

D’appliquer le désir ? (doute)

obéir (298) – impossible

300

obéissance (300)

Cela m’est fort aisé, et Argone reçue

6 FM FM MF FM MF FF 4

301

302

3 fois Il en première syllabe

320


303

trois « et »

et je

304

305

Entendez les soupirs que cette [sa] bouche jurait

FF FF MM FM MF MM

306

Je ne vous rien à changer !!!

307

Soumissions et devoirs - Pourquoi le pluriel

d’exercer son ardeur ? (doute)

rire

308

309

Et je cours voir Callus

Je me presse, Seigneur, de courir chez Callus

8 FF FF FF FM MF MM 2

N’est-il plus forte preuve d’exprimer son bonheur

10 FM MM FF FM FM MF 2

321


Je me hâte aussitôt, puis je suis en ces lieux

FF FM MM MF MF FF

Et pour vous retrouver vous aimer de mon mieux

Aussitôt je me hâte, puis je suis en ce lieu

MM MF FF MF MF FF

Le parafe anodin reçu ?

Prêtez-moi, je vous prie,

6 FF MF MF FM FM MF 2

310

Quel sentiment vous glace ! Et quel retournement

8 FF MF MF FF FM FF 2

311

Je vous supplie encore - Je succombe à genoux

6 FM MF FM FM FM FM 5

L’honneur m’interdisait d’accomplir un tel acte

MF MF MM MM MM FF 2

312

313

Contre un ordre barbare, tout homme se

FM MF MF MF FF FF 2

322


Une douce princesse faite pour vous séduire 4

Acte V - Scène I Cal Al

314

315

Je désire partir - Je demande la fuite

8 FF MF MM FF MF MF 2

316

Et quels plaisirs de l’âme, tires-tu de ce crime ?

6 FF MM FF MF MF FF 2

[Plaisir]

H douteux

317

33 33

24 3 glorieux

318

Callus

Je ne peux te repaître de ce crime, odieux

Ce lâche comportement ne m’est point glorieux

8 FF FF FF FF FM MF 4

4 FF MM FF FF MM MF 2

323


FF MM MF MM MF MF 4

319

MM MF MM MM MM FF 3

320

Je ne vous comprends plus. Mais êtes-vous vous-même ?

8 FF MM FM MF FM MF 4

321

paraissez 2 fois - semblez

6 Vous me semblez étranger. Je vois briller l’horreur

MF FF FF FM MF MF

MM MF

322

323

Je sens ma fin prochaine [certaine], car pour vous je succombe.

6 FF MM MF MM MF MF 4

Cette main se dirige pour déjà en finir

6 FF MF MF MF MF MM 4

324

CSC

SCS

324


325

326

amour

327

D’aucune substance mortelle - à changer

[Je la crois au Néant vous prier pour toujours.]

Mais pourquoi, mon époux,

MM MM FM MM MF MM ?

Du tragique poison, elle ne s’est enivrée

8 MM MF MM FF MF MF 4

De l’horrible trépas d’Argone, mon Aimée

8 FM MF FM MM FM MF 5

L’honneur - 2 fois

328

329

sombre

Une immense détresse lui a donné la mort

FM FF FF MM MF MM 2

330

325


Une détresse immense

6 MF FF MF MM MF MM 4 suicide indispensable

331

remplie, peuplée

[en signant notre accord ?]

332

donner

De l’espoir d’être Reine, refusant notre accord ?

333

sombre

Pour l’ombre des anciens, elle se donnant à ce pacte

Au royaume des siens,

8 MM FF MF FM MM FF 4

Si cette

SSS CSC SSS SSS

SC SC SC / SSS SSS

11/12

amour, amour - 4 fois

326


334

Argone me détestait, me pensait ennemie,

6 MF FF FM FF MF FF 5

335 A

Ces nobles qualités humanisent Ephilie

FM FM MF MM FF MF

335 B

336

Ses profondes louanges que votre coeur déploie

FM MF MF FM FF FF

Ses louanges profondes que votre coeur déploie

FM MF MF FM FF FF

Ces nobles quali

Ces sentim

Ces dignes sentiments humanisent Ephilie

FM FF MF MM FF MF

Des sentiments si nobles humanisent Ephilie

8 FF MF MF MM FF MF 4

Ces hautes qualités purifient la Princesse

8 FM FM MF MM FM MF 2

Al oui

Eph oui

24 2 26 2 immense sombre

327


26

28

54

337

A ?

B ?

C - D

338

A H ?

B

C - D

338 B

Centre ??

339

Une esclave dernière - A changer.

A ??

BA1 BH2

BH1

C

DH1 DH2

340

, simple poussière ou grain,

2 derniers vers

A ???

328


BCD

rimes

Vous étiez la première Voir dict de

Quand son corps [en lambeaux] s’écroule dans la tombe

Je ne sais concevoir par quelque intelligence

6 FF MM FM MF MF MF 2

Quand son corps décharné [amoindri] s’écroule dans la tombe

6 MM MF MF FM FM MF 2

N’êtes-vous prisonnière dont les pouvoirs sont vains ?

6 FF MM MF MF MM MM 2

Une faible princesse subissant les dédains

6 MF MF MF MM MF FM 3

Vous étiez la première d’un état riverain

6 MF FM FF MF MM FM 2

Se riaient de vos larmes [pleurs] dans un parterre de nobles

6 FM FF MF MM MF FF 4

Haïssait

341

Cette triste [sombre] souffrance ou ce noir châtiment

FF FM MF MF MM MF

329


Votre triste souffrance

6 MF MF MF , et ce noir châtiment

FF MM MF 4

342

343

344

pouvoir est de trop prononcer

espérance - espoir 66 4

2616 q + 2 al

2

42 4

10 + 2

q + 2

5 q + 2

5 q

345

346

Mais je veux souhaiter qu’au royaume des siens

8/6 MF FM MF MM FF FF 2

Mais je veux souhaiter qu’au domaine des seins

330


347

A ?

B ?

J’aimerais vous prouver en exprimant à tort

6 MF MM MF FF MM MM 4

Le bonheur du futur

FM FM MM

Le futur d’un bonheur, en niant mon remords ?

6 FM MM MF FM MM FM 2

Pour l’harmonie musicale, je suis certain de l’avoir appliquée à partir de

quatrain 80 - 77

Je suis certain de n’avoir pas harmonisé de 0 à 40

1°) vérifier l’harmonie musicale sur les 320 premiers vers

2°) Si non satisfaisante, refaire l’alexandrin en se basant sur les lois

à appliquer.

Observe bien le quatrain qui a été recopié. N’oublie pas

l’exemple du 53 qui propose 3 variantes. Tu t’es basé sur la mauvaise. Tu

en as tiré un agacement.

348

de vous

349

[De vous bien]

331


La première puissante ? ?

se doit

350

[ Je vous maudis, ma Mère,]

rêve, splendeurs

351

La Rei

351 B

[qui a atteint son âme]

Je vous maudis, Ma mère, d’atteindre les hauteurs

6 FM MF MF MF FF MF 3

MM FM MF MM MF FF 2

FM FF FM MF FF FF 4

8 MM MF MF FF MF MF 4

Qui a atteint mon âme en ce grave moment

D’une tâche si rude, il fallait m’acquitter

10 MF MF MF MM MM MF 4

La reine Impératrice Reconnaît des pouvoirs

8 MF MF MF FM MF MM 3

La Reine Impératrice connaît trop de pouvoirs

332


6 MF MF MF MM MF MM 5

Le bien-être futur en niant mes remords

6 FF FF MM FM MM FM 4

Scène IV - Acte V

5 + 3

4

4 2

66 4

22 16 72

Al 42 Ed 66

352

Morfondre, morfond - 2 fois

353

354

355

oracle destin

Vous aura infligé par le destin prédit

MM MM MF MF FM FM

333


355 B

S’il se peut, à changer

se doit, dû devais

peuvent, pouvoirs, impasses

356

[immortelle adj 2 syl]

MF FM MF MF FM MF 4

[cette 1]

357

Cette flamme si belle,

6 FF MF MF MF FM MF 3

Tant cette fin sinistre

MF FM MF FM

358

[Une souffrance terrible ?]

358 B

[En vous ferait hurler une souffrance horrible]

6 FM FM MF MF MF MF 4

[Je supposais, mon Fils, qu’un supplice si terrible]

FM MM MM MM FM FM 4

334


359

[Mon fils, je supposais]

croire, croyais

MM FM MM MM FM FM

MM FF FF FF MM FF 4

FF MM FF

Nos droits sont trop humains, et pareils aux mortels

Nous subissons [l’épreuve] des maux terribles et cruels

Ce sacrifice odieux que le destin maudit

12 FM MF MF FF FM MM 2

Vous aura infligé par l’au-delà prédit

10 MM MM MF FF FM FM 2

6 MM MM MM FM FM MF 2

4 MM MM FM FM FM MF 2

FF FM MM FM FF MF 4

360

Les raisons de l’État

Répét H

361

soupirs

Désir, soupir

335


362

(Mais) vous

Qu’Alexandre à genoux était pris de folie

363

364

365

366

Alexandre se complaît

Votre Roi se complaît

De sa mort absolue, notre Roi se complaît

FM MM MF MF MF MM 4

L’empereur

367

10 FM MM MF FF FF MM 2

[Dans la tombe des siens, de la précipiter

8 MM MF FF MF FM MF 3]

368

Je veux me retirer. La haine monte en moi.

8 FF FF MF MM FF FM 2

336


369

Par ce droit de tuer, notre Roi [l’Empereur] se consacre

8 MF MF MF MF MF MF 6

370

371

Répétitions hémistiches, de vers

p 53

p 54

p 56

p 58

p 58

p 59

p 59

p 62

p 63

p 66

p 71

p 78

p 81

Une humble prisonnière.

Je ne puis plus longtemps.

espérant vainement.

J’ai patienté longtemps espérant vainement

De vous entretenir pour un simple moment.

Cette humble prisonnière

Et de quitter ce lieu pour n’en plus revenir.

Votre coeur en émoi.

Comme à d’autres raisons.

Et quelle raison extrême

l’éloigner aussitôt.

Et

En vulgaire dernière.

Qu’Ephilie prisonnière

Une esclave soumise

Et quelle jouissance de l’âme

Au royaume des siens

337


372

Le verbe avoir est de trop répété

Puis, avoir

Puis, avez

Puis, avez

Pouvoir avez

MF MM MM MM MF MF 4 4

373

Ou le suis-je coupable, moi simple prisonnière

Soumise à ce destin, en princesse dernière

4 MF MF MF MM FM MF 4

MF MF FM FM FF FF

374

Ou le suis-je, moi princesse dernière

Soumise à ce destin, esclave prisonnière

6 MF MF MF MM FF FF 2

4 MF MF FM FM FM MF 4

375

Partir d’un lieu maudit, n’y revenir jamais.

6 MM MF MM MF FM MM 4

MM FM MF FM FM FM 3

338


376

[Cette odieuse vie m’inflige de séduire]

FM MF FF MM FF FF

Cette vie odieuse

FF FM MF MM FF FF

Je ne peux

[pourrais]

avez-vous

ne peut s’enfuir

avez-vous

377

Le faut-il me haïr d’être prise à ce [mon] sort ?

FM MF MM FF FM F

Faudrait-il me haïr d’être prise à ce sort ?

6 MM MF MM FF FM MM 2

Vous, mes traits harmonieux, auriez-vous décidé

6 MF MM MF MF MF MF 5

SCC SSC SCC CCC

SCC SCC CCS CCC

CCC SSC CSC SSC

378

339


379

Je ne dois accepter de me prétendre en vain

10 FF MM FF FF FF 3

Cette cruelle vie m’inflige de séduire

4 FF MF FF MM FF FF 3

Ce tragique

380

Acte V - Scène dernière

Al 26 Edith 84

381

[qu’un destin ?]

382

MM FM FF MM FF FF

383

383 B

340


384

[Pour qu’elle cesse d’être votre, ne le devienne pas]

10 MF FF FM FF FF FM 2

Qui gît atrocement : que nos Dieux vous pardonnent

MM MM FF FM FM MF

MF MM MF

Pour qu’elle fût jamais vôtre, ou ne de devînt pas.

MF MM MF MF FF MM 4

C’est Édith en folie qui s’exprime de la sorte ?

10 FF MF MF MF FF MF 5

1 23 1 23

33 33 33 33 16 19 35

33 123 123 123 17 22 39

123 33 123 33

33 42 33 42

sereine ?

6 MF MM FM MF FM FF 2

6 FF MF FF MM FM FF 2

385

Que de dires insensés ! Que de termes stupides !

8 FF FM FF FF FFf MF 3

386

Votre bouche prononce que des phrases cupides !

341


6 MF MF MF FF MF MF 5

387

FM FM FM FM MM MF

[l’effort]

sereine

indigne d’une Reine

388

Cette ardeur de tuer

attraits]

4 FM FF MF MF FM FF 4

8 MM MM MM FF FM MF 2

[superbes

Cette raison délire ! Oui, elle est vacillante

8 FF MM FF MF FM MF 4

389

[meurtre] de la fin ?

du crime

390

[Il me faut infliger par ce coup éternel]

MF MM MF MM MF

390 B

[Je m’épuise, affaibli]

FF FM MM MF MF FF

342


391

MF MF MF FM MF FM

392

392 B

393

Au royaume de l’ombre ?

394

[m’effrayer]

395

répondre

réponse

le dernier

396

Transpirez-vous ce sang pour provoquer [excéder] ma peur

MM FM FM MM MF MF

exercer

343


397

Alexandre, un soupir ! Je veux tant vous entendre !

8 MF FM MM FF MM FF 4

Un souffle insignifiant que je puisse surprendre !

8 MF MM MM FF MF MF 2

Transpirez-vous ce sang pour que la Reine ait peur ?

2 MM FM FM MF MF MF 2

SCC SSS SSS CCC

398

399

[cet enfer, ce néant]

[ce trépas]

400

Je le tue cet enfant

FF FF FM FF MF FF 3

401

Je l’immole mon enfant, je ne possède rien

8 FM MF FM FF MF FF 5

6 FM FM FM FF MF FF 4

344


402

Je redécouvre enfin la gloire d’une Reine,

8 FF FF FM MM FM FF 4

403

Elle sait par son pouvoir faire régner ses défenses

6 FM MM MM FF FF FF 2

404

Ne tremblez, s’il vous plaît. Apaisez cette crainte

10 FF FM MM MM FF FF 2

405

Par mon plaisir

Oui, Ephilie, fuyez ! Je puis vous déclarer

Par mon ordre [premier] royal, vous êtes libérée !

406

6 MF MF MF FM MF MF 5

6 MM MF MF MF FM FF 4

Par cet ordre royal

Le 28 février 1985

345


ALEXANDRE

RELEVé DE VARIANTES

346


ACTE PREMIER

SCENE PREMIERE

EDITH

Qui voudrait écouter une Reine exprimer

Cette horrible souffrance qu'elle se jure de clamer ?

Son horrible souffrance qu’elle se prête à clamer ?

Entendais-tu, perfide ce que disait mon âme ?

Entendais-tu perfide les propos de mon âme ?

Approche quelque peu que j'observe ta face.

Propose ton regard que le flambeau efface.

Cesse enfin d'hésiter. Je te sais près de moi.

Je veux que tu avances sans peur et sans émoi.

N'est-il pas insensé qu'en cette résidence,

Tout semble comploter en fausse confidence ?

Et cesse d’hésiter. Je te sais près de moi.

Avance, je te dis, sans crainte et sans émoi.

N’est-ce point insensé qu’en cette résidence

Ne puis-je m'énerver qu'en ce lieu du palais,

Ne puis-je m'énerver qu'en tout lieu du palais,

Le dernier serviteur s'en remet au valet ?

Mais est-ce toi, Alphine ? Est-ce toi qui te caches ?

C'est donc un ennemi, un parjure ou un lâche !

Ou est-ce un ennemi, un parjure ou un lâche ?

347


Alphine

Et j'entendais tes cris pareils aux inhumaines,

Que jamais tes fureurs se fussent adoucies,

Ni tes flammes brûlantes se fussent obscurcies.

Je t’entendais hurler et maudire tant de haines,

Et souffrir tes passions pareilles aux inhumaines,

Que jamais tes fureurs ne se fussent adoucies,

Ni tes flammes brûlantes [ ne se fussent ] obscurcies !

EDITH

Je me dois d'implorer le dernier des esclaves,

Afin qu'il se soumette à son simple servage !

Il faut le supplier, lui quémander en vain,

Qu'il daigne se hâter de m'obéir enfin !

Je me dois d'implorer les derniers des esclaves,

Afin qu'ils se soumettent à leurs simples servages !

Je dois les supplier, leur quémander en vain,

L’aumône d’allégeance [ qu’ils m’obéissent enfin ! ]

Ma faiblesse de femme réduite à son Néant,

Ne saurait de son ordre imposer un suivant !

Ne pouvait de son ordre imposer un manant.

Quant à toi, mon Alphine, tu gardes ton silence !

Tu n'entends mon appel ! Cette belle insolence

Te permet d'éviter ta maîtresse excitée

Qui, encore plein d'aigreurs, te recherche excédée.

Toi-même, mon Alphine, tu te gardes en silence.

Tu n’entends mes appels. Ta sinistre insolence

T’interdit d’approcher quand ta Reine excitée

Te dispose d’avancer se sachant excédée.

348


ALPHINE

Dispense-moi l'honneur de ne pas me chasser.

Dispense-moi l'honneur de ne point me chasser.

Permets à ta servante encor de t'aduler.

Concède-lui l'erreur et fais-la annuler.

Permets à ta servante de toujours t'aduler.

Concède-lui la faute et fais-la annuler.

SCENE DEUXIEME

CALLUS

Madame, je croyais qu'en cette heure si hâtive

Vous fussiez endormie, loin d'être si active.

Vous fussiez au repos, et non point si active.

Je vous conseillerais d'attendre que l'aurore

Voulût bien se lever. Dans ce palais, tout dort.

S’approche à se lever. Dans ce palais, tout dort.

Puis-je vous décider de vous accompagner

Le jour n'approche point. Il vous serait salubre

D'attendre quelque temps. Le réveil de César

De patienter du moins. Le réveil de César

Ne sera indiqué que quelques heures plus tard.

Ne sera proposé que quelques heures plus tard.

Cela est dangereux que de chercher rester,

Sans flamme et sans lumière pour être protégé.

Sans flamme et sans flambeau pour être protégé.

Espérez-vous longtemps ce portique s'ouvrir ?

Ici tout fait silence, et tout paraît dormir.

Madame, acceptez d'attendre quelque temps

Que ce soleil s'éclaire jusqu'à son firmament.

Tout fait silence ici. Et tout paraît dormir.

349


Acceptez, je vous prie, de patienter le temps

Que ce soleil s'éclaire jusqu'à son firmament.

EDITH

Il n'est pas un moment où il ne m'est reçue.

Il n'est plus un moment où il ne m'est reçue.

Jamais dans ce palais, il ne m'a aperçue.

Moi-même, je l'entends n'avoir pu un instant

Obtenir l'audience que j'espère vainement.

Obtenir l'audience que j'attends vainement.

CALLUS

Il préside à l'Etat. Et je dois le servir.

Et lui-même, Madame, choisit son avenir.

Il gouverne l’état, et je dois le servir.

Lui-même, Madame, choisit son avenir.

Le faible conseiller jamais ne peut dicter

Au puissant empereur ses lois à éditer.

EDITH

Je vous l'avais remis en l'âge le plus tendre,

Espérant par votre art ce que un roi peut attendre.

350


Ne m'aviez-vous jurée de l'éduquer du mieux,

Prétendant par vos soins l'élever vers les cieux ?

Je vous l'avais remis en l'âge du plus tendre,

Espérant de vos soins ce qu’un Prince peut attendre.

Et vous m’avez promis de l'éduquer du mieux,

Prétendant par votre art l'élever vers les cieux ?

N'avez-vous point trompé, abusé une mère,

N’avez-vous abusée, ou trompée une mère

La sachant désormais dans sa sombre misère ?

CALLUS

Alexandre est le Maître de son Empire puissant.

Et ne jouit-il pas d'un pouvoir grandissant ?

Et n’est-il pas le Maître de son Empire puissant ?

Ce Roi ne jouit-il pas d’un pouvoir grandissant ?

EDITH

Si je n'ose douter de la forte victoire

Qui, éclatante encor fait briller sa mémoire,

Edith ne peut jurer qu'il fut directement,

Du glorieux combat impliqué dignement.

Me faut-il admirer de son orgueil fier,

La cuirasse royale, sa présence altière ?

Dois-je glorifier celui qui ne prit pas

Par sa vaillance vaine, son armure au combat ?

Car l'on a prétendu qu'en pure stratégie,

Sous sa tente, il coucha où l'on se réfugie !

On me l'a annoncé que vibrant que ses membres

Il craignait comme l'ombre, une flamme qui tremble !

Si je ne puis douter de la forte victoire

351


Qui, éclatante encor fait briller sa mémoire,

Je ne pourrais jurer qu'il fut directement,

Du glorieux combat impliqué dignement.

Me faut-il admirer par sa puissance fière

La cuirasse du Roi, et sa présence altière ?

Et dois-je glorifier celui qui ne prit pas

Par sa vaillance vaine, son armure au combat ?

Car l'on a prétendu qu'en pure stratégie,

Il resta dans sa tente où l'on se réfugie !

On l’a même annoncé que vibrant que ses membres

Il craignait comme l'ombre, une flamme qui tremble !

Voilà tous les tourments qui agitent mon âme.

Du défunt Empereur, jaillissait une flamme.

Cette flamme maudite n'éclaire que du mieux,

Ce qu'en mon sein mauvais j'enfante d'odieux.

Voilà tous les tourments qui agitent mon âme.

De L’Empereur éteint, jaillissait une flamme.

Cette flamme est maudite, et n'éclaire que du mieux

Ce qu'en mon sein mauvais j'ai enfanté d'odieux.

SCENE TROISIEME

CALLUS, seul

Si je ne dois douter des aigreurs de la Reine,

Je n'ose le jurer que lumière sereine

Eclaire ses visions, modère ses folies :

Eclaire ses visions, apaise ses folies :

Sa clarté semble impure, ses pensées affaiblies.

Quels troubles insensés préoccupent son âme ?

Et quels vents déroutants persécutent sa flamme ?

Quels souffles ténébreux persécutent sa flamme ?

352


La Reine sans raison ne répond plus de soi.

La Reine sans conscience ne répond plus de soi.

Sa puissance inspirée n'exprime que l'effroi.

Je ne peux à nouveau imposer des tourments

Je n’ose lui imposer

A cette âme sensible si faible en ces instants.

Tant son âme sensible est faible en ces instants.

Et dois-je lui soumettre ma présence en ces lieux.

Je ne dois lui soumettre

Il faut patienter pour sa santé un mieux.

Car je me dois attendre de sa santé un mieux.

Oui, ce serait commettre une erreur de ma part :

Je lui demanderai de me revoir plus tard.

Quelle violence verbale ! L'impératrice s'emporte !

Quelle violence verbale ! Notre reine s’emporte !

Notre Edith dominante est réduite au servage !

La Reine de l’Empire est réduite au servage !

La Première du royaume se prétend être esclave !

La Première d’entre toutes

Les suivantes vulgaires refusent à jamais

Les dernières servantes

Comme simples servantes d'obéir désormais !

Volontiers ignorant la sublime victoire,

La grandeur d'Alexandre que jugera l'histoire,

Elle bafoue le Roi, le tourne en dérision,

Et feignant d’ignorer la sublime victoire,

Et la grandeur du Fils que jugera l'histoire,

Elle dénigre le Prince, le tourne en dérision,

Mon devoir n'est en rien de Conseiller du Roi

353


Est-il de mon devoir de Conseiller du Roi,

Ce n'est point l'exercice que le Roi m'a donné,

Est-ce cette mission

Ce n'est pas condamner qu'il m'a fait ordonner.

Ce n’est pas critiquer

Je devrais m'en remettre à ma propre sagesse,

Ne m'essayer jamais par quelque maladresse,

Et non point m’essayer par quelque maladresse

Le moment est venu de se manifester.

L’instant est apparu

SCENE QUATRIEME

Alexandre, Callus.

ALEXANDRE

Et toujours disposé, mon Confident fidèle,

Tu satisfais mes vœux dès que ton Roi t'appelle !

N’es-tu pas disposé, mon Confident fidèle,

A satisfaire mes vœux dès que ton Roi t’appelle ?

ALEXANDRE

Tu m'as tout enseigné dès ma première enfance.

Tu me fus destiné dès les fleurs de l’enfance.

Je souhaitais te dire ce que ressent ce coeur.

Je souhaitais te dire ce que ressent mon coeur.

354


Il me faut l'exprimer tant il me semble extrême.

Je me dois te le dire tant il me semble extrême.

Ce spectre me torture, perturbe mon sommeil,

Ce spectre persécute et torture mon sommeil,

ALEXANDRE

Sera-t-elle mon soupir hélas qui recommence ?

Ce plaisir possédé dont l'effet est immense ?

Sera-t-elle ce désir qui encore recommence,

Ce plaisir exalté dont l’effet est immense ?

CALLUS

Que dites-vous, Seigneur ? Qu'exprime cette bouche ?

Vos amours sont en cours. Sous peu dans votre couche,

Votre amour est en cours

ALEXANDRE

Car ton Roi en attente cherche son jugement.

Mon esprit délaissé éclaire son jugement.

SCENE CINQUIEME

Alexandre

ALEXANDRE, seul

Un terrible combat s'acharne dans son âme :

Son désir éloigné de celle qui l'enflamme,

355


Est proposé déjà à ce sombre hyménée

Que sa forte volonté chasserait obstinée.

Est promis et donné à ce sombre hyménée

Que son ardeur royale chasserait obstinée.

Et l'autre m'indiffère ! Ephilie adorée

Confère avec ses grâces ma beauté préférée.

Argone se condamne par sa face glaciale,

Et ne fait qu'exposer sa grandeur impériale !

Mais Argone m’indiffère ! Ephilie adorée

Confère avec ses grâces ma beauté préférée.

Et l’autre se condamne par sa face glaciale,

A ne faire qu’exposer sa grandeur impériale !

Oui, briser le lien qui m 'attache à mon sort,

Qui voudrait m'imposer ce que j'aimerais mort !

Je vais briser le lien qui m’attache à mon sort

Qui me retient d’aimer ce que je voudrais mort.

ACTE II

SCENE PREMIERE

EDITH

Et pourquoi s'essaie-t-il d'ignorer cette grâce

Et pourquoi s'essaie-t-il d'éloigner cette grâce

Qui confère à vos traits une si tendre face ?

356


ARGONE

Je m'étonne, moi-même, qu'il cherche à m'éviter.

Que jamais au palais, il ne veuille m'inviter.

Que toujours prétextant une quelconque urgence,

Il agit ou s'agite pour toute autre exigence.

Il s’emploie à agir pour une autre exigence.

EDITH

N'ayez crainte, ma Fille, et délaissez ce doute.

Car vos lèvres l'enivrent : encore il vous écoute.

Par vos lèvres enivrées, encore il vous écoute.

SCENE DEUXIEME

ALEXANDRE

Quelle étrange raison vous mène ici Princesse ?

Quelle fureur soudaine vous agite et vous presse ?

Et quelle soudaine ardeur vous agite et vous presse

vous anime

ARGONE

Trop souvent animée du désir de vous voir,

agitée

Oui, j'espérai en vain le droit d'apercevoir

L'ombre de mon époux dans ce sombre palais,

Mais je croyais hélas ne le croiser jamais.

357


toujours

ARGONE

Et sur quel autre ton la Princesse trahie

Se pourrait exprimer par l'aigreur envahie ?

Je vous prie d'excuser de cette humeur haineuse,

Les ampleurs et l'effet de mon âme amoureuse.

Et sur quel autre ton la Princesse trahie

Se pourrait exprimer par la haine envahie ?

Je vous prie d’excuser de mon humeur haineuse

Le vil emportement de mon âme amoureuse.

ALEXANDRE

Alexandre apprécie la douceur de vos

Toujours je vous l'ai dit, je vous choisis Argone.

Ainsi qu’il est écrit

Et mon cœur en émoi à vos pieds s'abandonne.

Alexandre apprécie la douceur de vos charmes.

Votre Empereur s'émeut quand s'écoulent vos larmes ;

Il admire de trop les lumières dans vos yeux,

Qui brûlent leurs chaleurs et leurs feux merveilleux.

Et il sait admirer les lumières dans vos yeux

Qui brûlent ses chaleurs et ses feux merveilleux.

Oserais-je le dire quand mon ardeur s'éveille,

Que ma chair enivrée des transports du sommeil,

Mon âme

Attisée par l'envie, de plaisirs soupirants

Par l’extase

Exalte les désirs de sa chair expirants.

358


S’enivre des désirs

SCENE TROISIEME

Argone,

Que ma raison divague, se perd insouciante !

Que ma mémoire s'éloigne, s'égare l'inconsciente !

Il faudrait me calmer pour dominer ma chair.

Mais je veux le séduire, oui, je désire lui plaire.

Argone doit se calmer pour dominer sa chair,

[Et tenter de séduire en essayant de plaire.]

ACTE III

SCENE PREMIERE

Alexandre, Ephilie.

EPHILIE

Cela m'indispose que de vous rencontrer !

Ephilie apprécie de jamais se montrer !

Cela est déplacé que de vous rencontrer.

Ephilie apprécie de ne se point montrer.

Que cela m'importune ! Je suis toute en aigreur,

Cela est agaçant. Ephilie en aigreur

Ephilie la Princesse, soumise et prisonnière,

Déteste vos façons, dénigre la manière

Déteste ces façons et peste la manière

Dont vous semblez user pour paraître galant,

Et peste ces raisons qui vous font insolent.

359


Dénigre les raisons

ALEXANDRE

Alexandre et l'Empire se jettent à vos genoux.

soumettent

Ses Etats, sa puissance s'inclinent devant vous.

EPHILIE

Souhaitez, Alexandre, que pensée sérieuse

Eclaire votre raison de flamme précieuse !

Espérez, Alexandre, qu’une flamme amoureuse

N’éclaire de sa raison sa pensée douloureuse !

A d'autre qu'à moi-même, vous êtes désigné.

Cet espoir impossible devra se désister.

Ce désir

Et je puis le prétendre que soumis au serment,

Vous devez l'épouser d'ici à quelque temps.

Dans quelque court moment.

EPHILIE

Je ne puis en douter que nos fortes armées

De leur ardeur guerrière sont déjà animées ;

D’un désir de vengeance sont déjà animées ;

J'imagine fort bien ces pleurs et ces horreurs,

360


Et j’imagine encor ces pleurs et ses horreurs,

Et ces ruisseaux de sang versés par nos terreurs !

ALEXANDRE, suffisant

Pardonnez mon sourire. ALexandre invincible

Ne craint pas l'ennemi. Cela est impossible.

Cela est fort risible

ALEXANDRE

De recouvrir d'honneurs une simple Princesse !

De lui offrir l'Empire pour cette humble promesse !

une

EPHILIE

Concédez-moi le droit de ne vous voir jamais.

De ne vous plus trouver dans ce vaste palais.

sombre

Je fuis cette présence, et je quitte aussitôt

le plus tôt

Votre âme détestable que je hais au plus haut.

SCENE DEUXIEME

CALLUS

Pouvais-je le savoir ce vif emportement

fort

Qui tourmentait votre âme pour cet empressement ?

361


CALLUS

Votre Callus l'assure que tout cœur inflexible

Je puis vous assurer

Ne résiste jamais au pouvoir invincible ;

L'incertitude, hélas s'installe dans mon âme

Mais le doute à nouveau s’installe dans mon âme

CALLUS

Nous pourrions en tirer son désir d'en finir,

Sa pensée volontaire de chercher à mourir,

D'obtenir par sa mort le repos et la paix,

De trouver un sommeil impossible à jamais.

De trouver la quiétude impossible à jamais.

ALEXANDRE

Callus, il te faudra user de ta finesse.

Par ton génie subtil prouver ta belle adresse,

Afin que l'homicide déguisé en suicide,

ce trépas

N'éveille quelque doute que quelqu'un n'élucide.

362


SCENE TROISIEME

EDITH

Que dîtes-vous, Pauvresse ? Qu'osez-vous exprimer ?

S'unir à une esclave qu'il a su opprimer ?

Que dîtes-vous, indigne ? Qu'osez-vous exprimer ?

S'unir à l’infortune qu'il a su opprimer ?

EPHILIE

Ephilie aimerait insister davantage.

Pourrais-je me permettre d’insister d’avantage ?

Favorisez l'exil par un chemin discret.

Ma fuite

Décidez mon départ vers un couloir secret.

Hâtez-vous vivement pour éviter le pire !

prestement

EDITH

Mais je sais, Ephilie, que votre ridicule

Vous réduit au stupide d'un esprit qui calcule,

d’un cœur qui gesticule

363


SCENE QUATRIEME

EDITH

Je le juge peu digne qu'une Reine s'alarme ;

Et le juge

Accordez-moi le droit de dire la question,

Concédez-moi

ALEXANDRE

Il ne le prétend pas faire loi d'indifférence,

Et négliger votre âme. Il vous doit déférence.

De négliger une âme dont il fait déférence.

EDITH

Achevons ce sujet pour n'en parler jamais.

A toute autre raison, on se doit désormais.

Comme à d’autres raisons on se doit désormais.

EDITH

Qu'avez-vous exprimé ? Qu'osez-vous nous prononcer

?

Qu’osez-vous exprimer ? Qu’avez-vous annoncé ?

Justifiez, mon fils ! Expliquez clairement

Cet important refus, et son renversement !

retour

Je vous écoute, enfin. Car je veux détenir

364


Je vous écoute enfin et je veux détenir

Ce qu'une bouche close m'interdit d'obtenir.

Ce qu’un esprit pensif m’interdit d’obtenir

ALEXANDRE

Apaisez, s'il se peut, ces aigreurs excessives.

Modérez donc Madame vos humeurs agressives.

Modérez, je vous prie, vos humeurs agressives.

Condamnez vos esprits pour croire en mes raisons,

votre esprit

SCENE CINQUIEME

EDITH, seule

Alexandre a choisi de feindre à un mensonge,

Pour refuser l'accord qui toujours se prolonge !

encore

Quelle consternation pour une triste reine

De savoir l'Empereur dont la grandeur se traîne,

Supplier les extases d'Ephilie enchaînée,

Et implorer hélas l'esclave emprisonnée !

toujours

N'est-ce point un effet du pur imaginaire

Que de doubler Edith en feignant d'un vulgaire,

usant

D'un sinistre artifice qui ne saurait tromper

Du

365


Mais quelle pensée stérile se joue-t-il à user !

Et quelle idée stupide se plait-il à user !

Il me faut la chasser, l'éloigner aussitôt,

Obtenir l'hyménée dès demain au plus tôt.

Et celer

Il lui faudra montrer un amour pour Argone,

Il devra démontrer son amour pour Argone,

Que d'un soupir immense, enfin s'abandonne !

Par son soupir immense qui toujours s’abandonne !

Et il devra bannir la Princesse soumise :

Et il devra bannir Ephilie la soumise :

Ephilie à jamais ne lui sera promise.

L’esclave prisonnière ne lui sera promise !

Ma joie explosera de voir cette union,

De voir croiser ces sangs par la communion !

L'esclave libérée, évincée de l'Empire,

Ephilie, la princesse, éloignée de l’Empire,

Versera tous ces pleurs par l'âme qui soupire !

ACTE IV

SCENE PREMIERE

EPHILIE

De sinistres tourments remplissent sa mémoire.

Cette mouvante image ne m'est point illusoire.

troublante

366


CEPHISE

Je veux vous assurer qu'Ephilie sans danger,

Doit pouvoir du présent le mieux envisager.

du futur

EPHILIE

Dans ce couloir de marbre, je le sens me poursuivre.

Dans ce sombre palais

EPHILIE

Ne faut-il davantage que la cour, le palais

plus encore

Détruisent la nuisance d'Ephilie à jamais ?

Ne faut-il employer ce moyen radical

Qui l'envoie au trépas par cet arrêt fatal ?

à la mort

EPHILIE

Que cette douce voix atteigne son esprit !

Que ta douce parole atteigne son esprit !

Que ton tendre propos lui soit enfin compris !

Et que ta tendre voix lui soit enfin [ compris ] !

CEPHISE

Serez-vous inquiète quand Argone à sa main,

367


Aurez-vous toujours peur quand Argone à sa main

Scellera l'hyménée, et ceci dès demain ?

Ce nuptial effet sera de gracier

Ephilie ! La maudite serait remerciée !

Ephilie prisonnière serait vite remercier !

Et au plus tôt, Madame, expulsée du palais

Libre enfin vous serez de partir désormais.

Libre enfin vous serez d’y retourner jamais.

Oui, cette longue attente achevée dans peu d'heures,

Et cette vaine attente achevée dans peu d’heures,

Vous permettra de fuir cette sombre demeure.

Je crois imaginer que la gloire vous attend,

puis

Je les revois, Madame, exprimer leurs bonheurs,

entends

Acclamer leur princesse dans la joie ou les pleurs !

Acclamant

EPHILIE

Que de tristes soirées à subir tout son mal !

Que de sombres journées

Mais tais-toi quelque peu. Je crois savoir venir.

J'entends des bruits de pas des couloirs provenir.

Le bruit

SCENE DEUXIEME

ARGONE

368


Cette triste Princesse désire la liberté,

Une

ARGONE

Vous souhaiteriez au pire de le conduire,

Et vous souhaitez par vos tendres soupirs

En usant de vos pleurs pour enfin le séduire !

De le conduire au pire pour enfin le séduire !

EPHILIE

Je ne veux vous blâmer flattant cette querelle !

puis

ARGONE

Pauvresse, disparaissez ! Alexandre s'en vient.

Disparaissez, Pauvresse !

Et daignez, s'il se peut, ne jamais me revoir !

Et daignez, je vous prie, ne jamais me revoir !

SCENE TROISIEME

ALEXANDRE

Votre Empereur se flatte de vous voir pour le mieux.

en ce lieu

369


ARGONE

Bouleversée, confuse en ces tendres soupirs,

Elle se laisse transportée, votre Aimée qui expire !

Elle se laisse emportée vers son cœur qui expire.

Elle se croit emportée vers les joies de l'amour,

Elle se croit transportée vers les joies de l’amour,

Puis son esprit renaît et s'éveille à nouveau,

Et il divague encore pour un délire plus beau !

Pour divaguer encore vers un délire plus beau !

ARGONE

N'est-il plus forte preuve d'exprimer son bonheur,

d’exercer son ardeur,

D'appliquer le désir dicté par l'Empereur ?

ACTE V

SCENE PREMIERE

CALLUS

Je vous supplie encor. Je succombe à genoux.

Je tremble à genoux

CALLUS

Et quels plaisirs de l'âme, tires-tu de ce crime ?

370


Et quelle jouissance de l’âme, tires-tu de ce crime ?

CALLUS

Je ne vous comprends plus. Mais êtes-vous vous-même ?

Je ne vous comprends plus. Vous n’êtes plus vous-même.

Je sens ma fin prochaine, car par vous je succombe.

Je vois venir l’horreur, et par vous je succombe.

Cette main se dirige pour déjà en finir.

Cette main criminelle s’avance pour en finir.

Mais pourquoi, mon Epoux, m'avoir donné la mort ?

mon Amour

Du tragique poison, elle s'est enivrée !

D’aucune substance mortelle, elle ne s’est enivrée !

Je la crois au Néant vous prier pour toujours.

vous aimer

SCENE DEUXIEME

ALEXANDRE

Etiez-vous, Ephilie, la dernière informée

De l'horrible trépas d'Argone, mon aimée ?

371


Du tragique trépas

Une détresse immense lui a donné la mort.

Une sombre détresse

Pour l'ombre de ses pères, se donnant à ce pacte,

Pour l’ombre des anciens, elle a signé ce pacte.

EPHILIE

Elle me détestait, me pensait ennemie.

Argone me détestait, me pensait ennemie.

ALEXANDRE

Ces nobles sentiments humanisent Ephilie :

Ces qualités divines humanisent Ephilie :

EPHILIE

Ces hautes qualités purifient la Princesse.

Ces dignes sentiments purifient la Princesse.

ALEXANDRE

Alexandre ignorait quand l'ennemie succombe,

Quand son corps décharné s'écroule dans la tombe,

Quand son sein palpitant sanglote dans la tombe,

Je ne sais concevoir par quelque intelligence

372


peux

Une faiblesse princesse subissant les dédains !

Une esclave dernière subissant les dédains !

L'Impératrice Edith, puis Argone ignobles

Se riaient de vos larmes dans un parterre de nobles !

Se plaisaient

Vous étiez la Première d'un Etat riverain !

Vous étiez la Princesse d’un Etat souverain !

Mais pouvez-vous défendre ce haut comportement,

Votre triste souffrance, et ce noir châtiment ?

Cette souffrance démente, et ce noir châtiment ?

SCENE TROISIEME

EDITH

Mais je dois souhaiter qu'au domaine des siens,

qu’au royaume

Pour toujours elle s'unisse à ses pères anciens !

J'aimerais vous prouver en exprimant à tort,

Ce bien-être futur en niant mes remords ?

Le puis-je vous consoler en exprimant à tord

L’espoir de ce futur, en niant mon remord ?

Pardonnez-moi, mon Fils, de me précipiter :

D'une tâche si rude, il fallait m'acquitter.

D’une tâche si rude, je devais m’acquitter

373


ALEXANDRE

Je vous mande, ma mère, d'atteindre les hauteurs

Consacrées à nos races par nos rangs et splendeurs.

grandeurs

La Reine Impératrice connaît trop des pouvoirs

La Reine impératrice doit savoir des pouvoirs

C'est encore la grandeur du prestige royal

C’est le génie encore et le prestige royal

EDITH

Et votre mère sera, le sein gonflé d'espoir,

Le cœur

Prête à vous soulager, chassant de la mémoire

L'odieux sacrifice que le destin maudit

Ce sacrifice odieux que l’au-delà maudit

Vous aura infligé par l'au-delà prédit.

Par l’oracle

Nos droits sont trop humains, semblables aux mortels,

Nos droits sont trop humains, et semblables aux derniers

Nous subissons des maux terribles et cruels.

Nous sommes des vulgaires, des esclaves prisonniers.

ALEXANDRE

374


Et cessez, s'il vous plaît, en tout de tout confondre.

s’il se peut

EDITH

Seigneur, mais n'est-ce point cette image voilée,

Cette flamme si belle par vos yeux miroitée ?

Une flamme immortelle, par votre âme miroitée ?

Je supposais, mon Fils, qu'un supplice terrible

En vous ferait hurler une souffrance horrible.

Je supposais, mon fils, qu’un supplice si horrible

En vous ferait gémir une souffrance terrible.

EDITH

Faut-il, Seigneur, penser qu'elle n'était votre bien ?

entendre

EDITH

Respectez, je vous prie, son esprit en repos.

s’il se peut

De sa mort absolue, l'Empereur se complaît !

Alexandre

Mais Seigneur, avez-vous organisé l'horreur,

Par un acte odieux imposé la terreur ?

D’une main criminelle imposant la terreur ?

Ne serait-ce, Callus qui produisant sa fin

fabriquant

375


Est-ce bien vous, Seigneur qui avez décidé

Près des siens dans l'ombre de la précipiter ?

Au royaume des morts de la précipiter ?

Je veux me retirer. Ma pensée en émoi

Permettez-moi de fuir. La haine monte en moi.

Exprime son aigreur et je tremble d'effroi.

Je ressens la violence et je tremble d’effroi.

SCENE SIXIEME

EPHILIE

Ou le suis-je coupable, moi simple prisonnière

pauvre

Soumise à ce destin, en Princesse dernière ?

Enchaînée à ce sort, en esclave dernière ?

Partir d'un lieu maudit, n'y revenir jamais !

retourner

Faudrait-il me haïr d'être éprise à ce sort ?

Le puis-je me haïr d’avoir choisi ce sort ?

SCENE DERNIERE

EDITH

N'avez-vous pas voulu accomplir ce trépas,

Pour qu'elle fût jamais vôtre, ou ne le devînt pas ?

Pour qu’elle perde la vie, et ne survive pas ?

376


ALEXANDRE

C'est Edith en folie qui parle de la sorte ?

Mais Edith en folie s’exprime de la sorte !

Calmez la passion que votre esprit emporte !

Dominez

Votre bouche prononce des paroles cupides !

phrases

N'avancez pas, ma mère, ! Mais êtes-vous sereine !

Ma mère, n’avancez pas ! Mais êtes-vous vous-même ?

Ce regard est fiévreux, indigne d'une Reine.

Ce regard est fiévreux, et son feu est extrême.

EDITH

Qui jouit de son mal et soumet la terreur,

Connaîtra lui aussi l'excès de son horreur.

erreur

EDITH

Alexandre, observez cette lame brillante ;

Oui, ma raison délire et se fait vacillante.

Cette raison délire ! Oui, elle est vacillante.

Il me faut infliger par ce coup éternel,

Je me dois d’infliger

Le droit de vous jeter au néant immortel !

Le vœu

Tombez ! Cessez de vivre ! Votre chair assoiffée

Du suicide d'Argone en sera étouffée !

377


Du meurtre

EDITH

Transpirez-vous ce sang pour que la Reine ait peur ?

Transpirez-vous ce sang pour m’effrayer de peur ?

Alexandre, un soupir ! Je veux tant vous entendre !

Mon Fils, répondez-moi ! Je veux tant vous entendre !

L'air insignifiant que je puisse surprendre !

Un soupir, le dernier que je puisse surprendre !

Et ce sombre néant n'est pas un simple exil !

Cet enfer, ce Néant n’est pas le simple exil !

Je redécouvre enfin la gloire d'une Reine,

le plaisir

Ne tremblez, s'il vous plaît. Apaisez cette plainte !

Ne tremblez pas encore, apaisez cette plainte !

Oui, Ephilie, fuyez ! Je puis vous déclarer

Oui, Ephilie, fuyez ! Gagnez la liberté !

Par mon ordre royal, vous êtes libérée !

Par mon ordre premier, vous êtes libérée !

378


VARIANTES D’ALEXANDRE

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ALEXANDRE

ACTE I

Brouillons de quatrains ordonnés

Le dactylogramme

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ALEXANDRE

ACTE II

Brouillons de quatrains ordonnés

Le dactylogramme

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ALEXANDRE

ACTE II

Brouillons de quatrains ordonnés

Le dactylogramme

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ALEXANDRE

ACTE III

Brouillons de quatrains ordonnés

Le dactylogramme

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ALEXANDRE

ACTE IV

Brouillons de quatrains ordonnés

Le dactylogramme

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ALEXANDRE

ACTE V

Brouillons de quatrains ordonnés

Le dactylogramme

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