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FRANCK LOZAC’H
Les chiffres
Tome III
1
EXERCICES 84-88
2
84 22 24
La faiblesse de l'analyse humaine consiste à prétendre que ce qui est existe par la preuve de sa conscience.
84 23 10
À du Bellay
Tu m'as donné ton or, j'en ai fait de la boue.
84 23 32
Heureux qui souvent glisse en sa douce demeure,
Sur la couche enivré bien lentement se meurt.
84 27 1
Lecture linéaire
Sens ? ---) Composer à l'alexandrin
Raisonnement - idée exprimée
Couplage - quatrain
Signifiant -
Travail au mot -
84 27 6
Lecture en couplage
av ez vo us ob te nu lo ub li
1 1 0 / 1 1 0 / 0 0 1/ 0 0 1/ 1 1 0
Avez-vous obtenu l'oubli, l'oubli humain ?
Évidemment cet exemple n'est pas très intéressant - mais il permet de bien comprendre le travail de lissage des lettres
associées deux à deux dans un souci de propreté et de netteté.
84 27 7
FF MF FF MF FF MM
FF FF MM FF MM MM ----) 17 AB
MF FM MF MF MM MF
CD
MF FM MF MF MM MF -----
3
AB
CD'
FF MF FM MF MF MF
MF MF FF MM MF MF ----) 15
MM MM MM MF FM MF
MF MM FM MF FM MF
18 22 40 10 8 14 8
16 21 37 6 10 11 10
22 16 38 7 15 5 11
17 19 36 11 7 7 12
123 42
33 42
24 24
42 24
84 27 11
Il faut obtenir un placement satisfaisant au 2/3;
He ur eu xq ui sa
1 0 2 3 0 1
Je te de ma nd ee
en co re je te su pp li ed en te nd
Encore je te supplie d'entendre mes prières
FF FF MF FF FF MF
242 224 433 335
AFCh FSF FFF MFA
8 8 10 11
84 27 25
Les soupirs du Bellay
Lequel sans être fol peut être bon poète
84 28 3
4
Remarque grammaticale
La règle impose à la subordonnée le conjonctif quand la principale est à la forme négative. Pourtant dans cette figure
:
On ne peut pas dire que je vais faire des miracles est plus précisément employée que la phrase :
on ne peut pas dire que j'aille faire des miracles, qui semble une drôlerie d'expression orale.
84 28 4
Alexandre prétend refuser mes conseils,
SCS SCS SCC CSC
D'écouter tous les maux
V/C - Ondulation
Fréquences signes
Equilibre à l'hémistiche
Emplacements
Taux de tolérance - Emplacement syllabes
84 28 10
Observer à l'hémistiche la fréquence de 24
Considérer ou ne pas considérer le blanc comme étant un signe invisible
84 28 14
Tu crois que Pyrrhus craint, et que craint-il encor ?
Fc Fls Fs Fc Lcs Flc C Fs Fll Fcl S Fsl
Système équilibré à la base
Emplacement
Musique
Ondulation
Equilibre
Marge d'erreur ?
84 28 24
5
Exercice en lecture de couplage
Me sera-t-il aisé d'obtenir une fois
111 / 110 /
Me se ra ti la is ed ob te ni ru ne fo is
1 1 1 / 1 1 0 / 0 0 1 / 1 1 1 / 1 0
Ce rêve si souvent espéré dans l'émoi !
111 / 110/ 020
84 28 28
Tenteras-tu toujours d'imposer ton audace ?
19 20
te nt er / as tu to / uj ou rs / di mp os /
1 2 3 3 1 1 3 0 2 1 2 3
FF MM MM MM FM MF
323 335 423 325
FFL FFCh FFS FMF
A éviter cc vv ?
84 28 46
Système accentuel complexe
222 123
2112 42
1221 222
1113 24
MF MM FM MF FM FF 2
FM MM FM FM MF 3
MM FM FF FM MM FM 5
MF MM MM FM FF FM 2
19 22 41
21 23 44
25 16 41
22 18 40
85 18 6
6
Cela n'est pas agir avec une raison,
111 311 111 111 01
225 313 131 233
9 10 6 9
85 18 26
Ce n'est donc point le fait de toujours retourner
2 5 4 5 2 4 2 3 5 2 4 3
s'en instruire
4 3 7
11 11 10 9
85 18 56
FFF MMMM
MM MM
MMMMMM
MM MM
Grammaire - Chiffres - Raisonnement - Équilibres - Combinaisons - Emplacement -
85 18 62
J'en rends grâce au Seigneur de nous aimer encore
1 1 2 3 4 5 6 7 4 8 1 4
3(1) + 2(2) +2(2)
AFF ChLF
FMM SVF
4F +2A +2F
MVF MVF AMV SMV
4F +4M +2F
85 24 31
7
Ô combien de souffrances, ô combien de tortures
N'aurais-je pas subi en ce lieu si maudit !
Combien de violence et combien de morsures
M'aura-t-on infligé par haine ou par dépit !
Je sais ce Dieu haïr la plus pure des âmes,
La soumettre à la mort, lui infligeant l'horreur,
Et donner à l'Enfer dans l'orgueil de ses flammes
La gloire du maléfice unie à la terreur.
Et combien d'innocents connaîtront du futur
Une chair lapidée pleurant son paradis
Implorant, gémissant la délivrance pure !
Mais il est que ce saint sera toujours maudit !
86 2 24
Dieu ordonne mais ne donne pas toujours les moyens d'obéir à l'ordre.
86 2 47
Me serait-il permis de pouvoir l'obtenir ?
225 233 234 441
FF MM FM FM MM FM
SSS CCC SSS SSC
MSL FFM FFV LFM
86 2 48
Toi qui sur le Néant en sais plus que les morts
SCC SCS SCC SCS
FFS LMF ASF FLM
333 223 244 335
86 2 56
Libère le rêve de ses images, de ce mirage
re to ur / ne do ut / ut en vi / en s
1 1 0 1 1 0 0 0 1 0
264 246 do ré mi fa sol fa si ut
li be re le re ve de se si ma ge se de mi ra ge
8
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
86 2 76
Racine
Princesse, mon bonheur ne dépend que de vous.
Votre père à l'autel vous destine un époux.
4 e ; 2 ou ; 1 in ; 1 an ; 1 eur ; 1 é ; 2 on ; 8 types de sons
2 o ; 1e ; 3 ai ;1 a ; 2 ou ; 1 i ; 1 in ; 7 types de sons
Valéry
Va ! je n'ai plus besoin de ta race naïve,
6 types de sons
Cher serpent...Je m'enlace, être vertigineux.
6 types de sons
86 2 84
Pourquoi donc lui céder une victoire entière ?
Vous me verriez plus prompt à affronter cent morts.
86 2 88
Je vo us ch er ch ai ss ei gn eu r
1 1 0/ 2 0 2/ 3 2 3/ 2 2
Ma fa it de vo ra so ns co ba tt re la vi ol en ce
1 1 0/ 1 1 1/ 1 2 1/ 1 2 1/ 1 1 0/ 0 2
Rapport Voyelle-consonne pour mieux lisser l'alexandrin
MM FM MM MM FM MF
86 2 91
Trois alexandrins
9
Ce pendant que je suis si seul en ma demeure
Ne possédant ami pour écouter mes maux,
Je veux par cet écrit
Je tente par l'oubli d'obtenir des travaux
Je veux pour oublier
86 2 93
Jamais je ne voudrais obtenir un écrit,
86 2 94
De la codification numérique
Ja ma is / je ne po / ur ra is / ob te ni /
1 1 0 1 1 1 0 1 0 0 1 0
rd el ec / ri t 24 33
242 / 234 / 223 / 235 /
MM FF MM MF MF MF FM
86 2 95
Madame, je me dois de poser sur ce sein
Ma da me je me do is de po se rs ur ce se in
1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 2 0 1 1 0
MM FF FM FM FM FF
223 224 223 324
SSS SSS SCC CSC
86 3 25
Il doit apprendre à chasser son génie afin d'en tirer du talent.
87 1 1
Par quel prix, quel encens, ô ciel puis-je jamais
3 5 5 1
10
De quelle main
De quelle vie, et quelle loi, vrai ciel puis-je
2 6
De quelle vie, et quelle loi, le ciel puis-je te construire,
[Ce serait évidemment plus facile de produire des 12 incontrôlés !...Mais je ne sais comment parvenir à cet
impossible.]
87 1 3
Hauteur, intensité, durée - exercice par Grammont.
87 1 4
2 3 4 / 3 4 7 / 2 3 2 / 3 1 7 /
4 2 2 / 4 2 3 / 4 3 2 / 4 2 4 /
Ceci correspond au nombre de signes sur un alexandrin sur chaque pied. L'idéal est d'obtenir un bon recouvrement à
la tierce.
Dans le premier exemple 6 cas sont favorables contre 8 dans le second.
87 1 10
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
F S F V F F F V F S F F
Nous sommes donc face à un alexandrin - la lecture se fait en couple - Il s'agit ici d'étudier le travail des consonnes
sur chaque syllabe.
F est une frappante - BDG ou TCP et S une sifflante.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
F S F AFV F S F A F V
A représentant une voyelle.
87 1 23
Rapport Animés/Inanimés dans le poème Les chats de Charles Baudelaire.
11
Premier quatrain
A ------) I + I'
I ------) A
Second quatrain
I -------) A
A ------) I + I
I -------) A
Premier tercet
A ------) A
I -------) I
A ------) A
Second tercet
I ------) I
A -----) A
I ------) I
Et le rapport Sujet/Objet, n'est-ce pas à étudier pour apprécier l'équilibre ?
Le genre également, le rapport Masculin/Féminin.
Et le rapport Sujet/Complément d'attribution ?
87 1 34
Petite étude sur deux alexandrins.
Et tris te ment cor rompre une é ter nel le loi
C C S S S S C C C C S S
A F FM F L A M F M L L soit 8/12 avec lecture en ondulation
Tous les fruits que t'offrait ma tendresse certaine
S C C S C C S S C S C C
Ces deux alexandrins n'appartiennent-ils pas à Paul Valéry
87 1 46
Par d'habiles stratagèmes, vous nous faites un faux roi !
3 4 5 4 2 6 4 4 6 2 4 4
12
S S C S S C S S C S C S
Compte de signes et harmonie musicale à la tierce, la volonté étant de proposer 24 signes à l'hémistiche.
87 1 47
Trois tentatives
Contre elle-même, je dois l'éloigner de l'obstacle
Et il faut contre elle-même, la convaincre d'aimer
Contre elle-même, je dois rappeler sa naissance
87 1 54
Les parfums de la myrrhe
De Heredia - avec légères variantes lozachiennes
Les parfums de la myrrhe ont imprégné leurs membres.
Elles rêvent nonchalantes alanguies sur le lit.
La flamme du brasier par leur forme éblouie,
Éclaire l’ombre obscure qui vacille et qui tremble.
Dans de profonds coussins, leurs chairs évanouies
S’enivrent des tiédeurs et des douceurs de l’ambre,
Tandis qu’un corps d’ébène se redresse et se cambre
Proposant aux esclaves son charme épanoui.
Sentant monter en elle le désir de l’effluve,
Sa beauté presque nue aux chaleurs de l’étuve
Se caresse et soupire en offrant ses deux seins.
Les filles d’Ausonie admirant l’harmonie,
De ce sauvage orgasme sur sa jambe polie,
Supplient dans leurs fantasmes de sublimes desseins.
Le Tepidarium De Heredia
La myrrhe a parfumé leurs membres assouplis ;
13
Elles rêvent, goûtant la tiédeur de décembre,
Et le brasier de bronze illuminant la chambre
Jette la flamme et l'ombre à leurs beaux fronts pâlis.
Aux coussins de byssus, dans la pourpre des lits,
Sans bruit, parfois un corps de marbre rose ou d'ambre
Ou se soulève à peine ou s'allonge ou se cambre
Le lin voluptueux dessine de longs plis.
Sentant à sa chair nue errer l'ardent effluve,
Une femme d'Asie, au milieu de l'étuve,
Tord ses bras énervés en un ennui serein ;
Et le pâle troupeau des filles d'Ausonie
S'enivre de la riche et sauvage harmonie
Des noirs cheveux roulant sur un torse d'airain.
87 1 52
Tombez ô perles immortelles
pour Théophile Gautier
Tombez, ô perles immortelles,
Dans l’océan mystérieux !
O l’Orient fait d’étincelles
Vos gouttes d’or sont dans les cieux.
L’Onde a brodé ses vifs éclairs,
Ses flammes en fer sont dans les airs.
Tombez, ô perles immortelles,
Dans l’Océan mystérieux !
Plongez dans l’âme de la mer
Au plus profond du ténébreux !
L’aurore s’éveille dans la nuit claire,
14
Chasse les ombres et les affreux.
Dormez mes rêves irréels,
Mon horizon est toujours bleu !
87 1 87
Tentative de composition sans se soucier de la rime.
Espérez-vous encore accomplir des méfaits ?
Oserez-vous, Madame, agir de cette sorte ?
Pourtant tout vous dispose d'en cesser déjà là,
De vous tenir bien loin de ces jeux puérils.
87 1 90
Nouvelle tentative de composition
Je vous avais promis la mort et la torture,
La terrible souffrance qui frappe les humains.
Vous vous n'avez pas cru que je pouvais frapper
Et imposer l'horreur selon ma volonté.
selon l'immense loi.
La composition littéraire consiste à équilibre les différentes catégories syntaxiques qui participe à l'élaboration de la
phrase.
87 1 98
15
Hippolyte
Cependant vous sortez. Et je pars. Et j'ignore
Si je n'offense point les charmes que j'adore.
J'ignore si ce coeur que je laisse en vos mains...
Aricie
Partez, Prince, et suivez vos généreux desseins.
Le travail d'équilibre est essentiellement visible dans ce quatrain de Racine en étudiant ces alexandrins en couplage.
87 1 107
Mais c'en est trop. Il faut qu'il voie mon triste sort.
C'en est trop. Il faudra qu'il voie mon triste sort.
Comporte 13 éléments
Comporte 12 éléments
Faut-il proposer 6 éléments sur chaque hexamètre ?
Moule fini : Verbe - Préposition - Préposition - Pronom - Pronom - Verbe -
Retourne d' où tu t'en viens
87 1 113
Une sorte de nymphe
l'amour
Tu méprises la chair qui se propose à toi.
Quelle raison te dispose en ne pas en jouir ?
16
87 1 108
Retourne d'où tu t'en viens.
2 verbes - 2 pronoms personnels - 2 prépositions - acoompagnés d'un t euphonique.
87 1 109
Pertes/Gains Jean Racine
H :
CCC SSS CSS SSC
FF MM MM MF MF MF 2
ANM FSL FFF LSF
ChMF MLF F ChM A Ch F
322 444 234 226
Lois : 13/20 - Composition: 18/20 - Littérature 17/20 -
Choix, qualité remarquable, grammaire.
Les lois sont des moyens mais ne ce sont pas des fins.
87 1 111
Paul Valéry
Tu méprises le don que je te fais de moi.
Tu méprises l'amour
Tu méprises la chair qui se propose à toi.
MF MF MM MF MF MM
CCC SSC CSS SSS
17
FMF SLF FChF VFM
223 325 323 414
FMF SLCh FSF FSF
87 1 115
Coup d'alexandrins
J'apprécie sa beauté, sa grâce tant vantées
(Il me semble trop court. Je suis obligé d'imposer l'insistance)
Et l'orgueil de sa face ???
J'apprécie sa beauté, sa grâce tant vantées
Présents dont la nature a voulu l'honorer.
J'apprécie sa beauté, sa grâce enchanteresse
87 1 129
Tentative de composition en prose
Il nous faut obtenir dans les plus brefs délais des résultats très encourageants, nous permettant d'espérer de nombreux
changements. Nous devons connaître avec une exactitude parfaite [---]
5 Pro pers 5 Verbes 3 Art 4 Subs 4 Pré 2 Adv
669 4343 672
21 14 15
87 2 9
18
Elle attend trop de vous. Bel espoir qui la flatte !
Mais elle semble ignorer que ma colère éclate.
5 Pro p 5 Verb 1 Adj 2 Adj 2 Sub 2 Conj 1 Prépo
FM FM FF FF MM MF 2
MF FM MF FM MF FF 5
CSS SSS CCS CSS 6
CCS CSC SSS CCS 4
33 312
123 42
ALF FFV FLF FLV 8
MSS AML FMF LFF
424 425 324 327 ---) 6 21 21
446 133 322 416 ---) 0 21 21
12111 12111
1113 1122
87 2 11
Il vous faudrait, Madame, accomplir ces desseins.
Ou laissez-les agir ces nombreux assassins.
*
Qu'entends-je ?
19
Son trépas n'a point calmer la reine.
Le trouble semble croître en son âme incertaine.
1 conj 4 verbes 1 propo 3 adje 4 subs 1 pro pers 2 art 1 ?
*
Quelques fois pour flatter ses secrètes douleurs,
Elle prend ses enfants quelle baigne de pleurs.
Variante : Parfois pour soulager
1 adv 2 p 3 v 3 ad 3 sub 2 po 1 co
CSS SSC CSC SSS
CSS CSS CCC SSS
FF MM MF FF MF FF 2
FF FF FM FF MF FF 3
FFV FVF SSF FFL
ALF SChV FLF VDF
22 20
19 22
87 2 12
Tout baignée de lumière et d'astres bleuités
20
Une fleur s'abandonne, se courbe dans les nuités.
3 adj 3 prépo 4 sub 2 coor 2 pro 2 vers
Bercée et baignée de lumière et d'astres bleuités
Une fleur s'abandonne, se plie dans les nuités.
3 adj 2 coor 3 pré 4 subs 2 art 2 vers
87 2 15
J'ignore si je le peux mais je m'y essayerai.
Mais je ne prétends pas que je réussirai
CSC SSS CSC CCC 6
CSS CSS SSC CCC 2
MF MF FF MF MF FM 4
MF FF FM FF MM 4
ChMS ChLF MChM ASL
MChM FFF FchL ASL
7 pro 4 conj 2 adv
87 2 16
J'ignore le projet que la Reine médite,
Seigneur. Mais je crains tout du transport qui l'agite.
4 verbes 3 subs 3 art 2 conj
87 2 30
Recherches de 48 signes par alexandrin
S'il vous dit : je vous crois, courrez dans son mensonge !
21
4 4 4 2 4 6 4 3 4 3 3 6 ---) 47
4 4 4 2 4 6 4 3 4 2 3 7 ---) 47
prouvez-lui le contraire.
SVF Ch V F FLF SMS
SVF ChVF FVL LFF
MM MF MM MF MM FF
CSC SSS SCS SSS
87 2 42
Mais j'en sais de très belles qui se défient d'éclore
87 2 14
Un mortel désespoir sur son visage est peint;
La pâleur de la mort est déjà sur son teint.
3 art 3 adj 5 subs 3 pré 2 v 1 pp 1 adv
*
Déjà, de sa présence avec honte chassée,
Dans la profonde mer OEnone s'est lancée.
1 adv 3 pré 3 adj 3 subs 1 pro pers 1v
*
On ne sait point d'où part ce dessein furieux ;
Et les flots à jamais l'ont ravie à nos yeux.
2 pro 4 adv 2 v 3 pré 4 subs 3 adj 1c 1 art 1pro pers
22
87 2 18
Quelle est donc sa pensée ? et que cache son discours
Commencé tant de fois, interrompu toujours ?
Veulent-ils m'éblouir par une feinte vaine ?
Sont-ils d'accord tous deux pour me mettre à la gène ?
2 part passés 2 conj 2 verbes conj
1 art 3 sub 1 pro inter 1 propo 2 adv
87 2 37
Ce n'est pas que je croie
Ce n'est pas que prétendre 243 336
Ce n'est point prédire
FF MM FF
Il est que tout prédire ----) 5
Tout hémistiche doit comporter 6 mots
87 2 50
SS CS CC CC SS SC
SS SS CS SS CC SS
CS CS SC CC CS SC
FLF LLS FLS FFM
LFF FLF SFS MFV
Les moyens, les méthodes pour tirer toute chose de l'inconnu
23
87 2 75
Paul Valéry
...Ce vin bu, l'homme baille, et brisé le flacon
Aux merveilles du vide il garde une rancune ;
Mais le charme du soir fume sur le balcon
Une confusion de femme et de flocon...
ou variante lozachienne :
Que mêle un pur mélange de femme et de flocon...
FF MM FF FF FF MM 4
Mais ce qui est ne serait être mêlé, alors...
- Ô conseil !...Station solennelle !...Balance
87 2 79
Comment Victor Hugo a-t-il pu faire Victor Hugo ?
87 4 7
Comment parvenir à faire GP ?
- Atteindre 90 000 - 120 000 vers
- Inventer un instrument nouveau tel le loze
- Développer une théorie poétique
- Accéder à une qualité sonore
- Proposer des hexamètres - 5 000 - 7 000 - comportant 24 signes travaillés
24
87 2 66
Exercices basiques dans un alexandrin
FM MF MF FF MM 2
CSC SSC SCS CSC 12
19 20
233 245 224 325
87 2 96
De la prose. Par la querelle des imaginaires. Racine.
Le nombre de syllabes à la phrase est le plus souvent supérieur à 12. Disons entre 14 et 19.
4 5 3 4 3
5 5
5 3 6
8 6 5
La prose par la poésie était de 2 à 24 syllabes.
T42
FF MM FM MF MF FM
De cette fin terrible où je suis descendu,
232 335 224 333
De ce malheur ingrat que les Dieux m'ont soumis
25
Et me fait espérer ce qui m'était promis.
T 42 10
[J'ignore de quel alexandrin il s’agit.]
MM FM MM FM MF MM
332 423 342 244 18/19
1122 24
1113 24
1112 111111
11112 2112
*
Toi qui peux te prétendre parmi tous mes amis
6 MM FF FF MM FM MM 2
17 voyelles - 20 consonnes
334 236 324 314
FFF FFF FMF MSM
T 43 162
Mallarmé Composition - Compte des signes -
Tout orgueil fume-t-il du soir,
Torche dans son branle étouffée
Sans que l'immortelle bouffée
26
Ne puisse à l'abandon surseoir !
6 subs - 3 Verb - 4 ar - adj - 2 adj
23 27 23 26
24 27 20 - 71
29 23 23 - 75
27
JOURNAL 87
EXTRAITS
28
Barbarisme
Discourailler. Ca discouraille !
Que je suis las d’entendre mon âme discourailler.
FF MM FF MF MM MF 4
Un vers, analyse
L’intelligence prudente vient des temps plus lointains.
MF MF MF FF FM MM 2
21 27
SCC SCS CCS CSS
LFL chFF VFF FLF
Maîtrise du dosage et des quantités
Si l’on suppose qu’un alexandrin donne 12 syllabes, impose 12 mots, on peut en tirer que x
syllabes dans une phrase impose x mots.
Ce qui pose toutefois le problème des 3, 4 syllabes au mot.
prose.
Comme il existe un multiplicateur à 4 pour les vers *, je ne sais si cela s’applique pour la
En vérité, ce qu’il me faut savoir c’est :
1) combien de syllabes dans une phrase ?
29
2) combien de mots dans une phrase ?
3) combien de signes dans une phrase ?
De là, je tire le roman, comme j’ai pu en tirer la tragédie.
prosaïque.
Je ne pense pas qu’il y ait un multiplicateur ou un principe basé d’hémistiche sur la phrase
Racine, Flaubert, etc...
Toutefois, il serait utile d’aller voir ce qui se passe dans les auteurs, Bossuet, Valéry,
Comment un poète qui écrit en prose conçoit-il ses quantités ?
Donc prendre Valéry avec ses poèmes en prose. Cela sera toutefois difficile.
* 4 signes pour 1 pied en moyenne.
Réflexions sur la durée du pied
Si tourne = 1
Si viens = 1
On peut trouver toutes les familles de 1.
Mais tout serait en 1 à la condition que cela ne provoquât pas la confusion.
(Sion est un exemple).
Le dosage. La quantité
4 simples, 2 complexes.
Il ne faut donc pas se soucier de la durée ?
Et bien non ! Curieux toutefois...
30
Le compte des blancs
Retourne d’où tu t’en viens
1 2 3 4 5 6
6 blancs
+ Tirets Problèmes d’imprimerie.
noms propres
Équilibre visuel ________________________
_________________________
24 signes + 6 blancs par H
Essai
Ma pensée doit changer pour agir de la sorte
Il faut qu’elle évolue pour accomplir ces mots
Mon esprit évolue et respire, monte haut
Va là-bas dans l’éther, il faut que tu t’élèves.
6
6
1
3
4 adj je te dis
4 sub
4 pré tu me tais tant de choses.
Alex
31
Si puissant par toi-même, assume ta présence.
CCS SSC SCS SCS
SF SF FM AS MF FS
244 336 222 236
10 12 8 11
Alexs - Racine - Andro
Ah ! Je n’en doute point : c’est votre époux, Madame.
C’est Hector qui produit ce miracle en votre âme.
ah int int 1
je en c c qui pro pers 5
doute est est produit verbes 4
Nom pro
Hector - Mad n. pro 2
époux miracle âme n. co 3
ce votre votre adj 3
n point adb 2
pré 1
Racine (suite)
Il veut que Troie encor se puisse relever
Avec cet heureux fils qu’il vous fait conserver.
4 Pro per il se il vous
5 ver 3 2 3
2 compl 4 2 3
2 conj
32
1 N P 3 p p 5 v 2 n c 2
1 C N 4 p 5 v 2 n c 2
1 adv
2 adj
Analyse d’alexandrins
Sachons mener à bout, sans égoïsme vain,
Notre travail humain sous le travail divin.
Si l’orgueil vient, broyons du pied cette couleuvre.
222 51 3 adj 1 adj
222 42
L’homme est l’outil, Dieu seul est l’ouvrier de l’œuvre.
1 2 3 4 5
1 21 2 2 4 7515 4
1 3 11 5 subs
SS SC SS SC SC SC
3
8
MM FF MM MF MM FM 3
MF MM MM MF MM MM 4
MM FF MM MF FF MF 4
252 315 412 225
233 424 423 424
Appariement
Action : je te croyais faire tes grandes manœuvres.
S P P V V A A S
33
On peut garder le moule.
Déesse, je te croyais danser
Beauté, je te croyais aimer
Déesse, je te voyais aimer ton immense chevelure ! ...
C’est comme ça que l’on doit construire.
Substantif (déesse), pronom (je) pronom (te) verbe (voyais)
aimer (verbe) ton (adj) immense (adj) chevelure (substantif).
et le moule est fini
SPPVVAAS
Trouver d’autres types de phrases.
Appariement (suite)
25 11 88
ABBCCDDA
Tx de tolérance
AB/BC/CA
CABBAC
Moule fini
CA AB BC
BC CA AB
A
A
B
C
34
C
B
(Je n’ai jamais vu un article achever ma phrase).
Je me croyais faire mes grandes manœuvres, actions
P P V V A A S S
Analyse
Emplacement
Construction
Conjugaison
Éléments grammaticaux
mélange déséquilibre
Toutes les autres lois sont soumises à la rigueur.
Alors pourquoi parler de la littérature ?
Ca doit bien être juste !
Principe numérique basé )
et un laisser aller total !
) incompatible
Lecture numérique
Je fais ce que je peux.
Je fa is ce qu ej / ep eu x.
1 1 0 1 1 0 0 0 1
12 : ( j, e, f, a, i, s, c, q, u, p, x, )
CV CV VC / CV CV VC / VC VC C /
Écrire nécessite la précision au caractère.
Tolérez mes faiblesses.
35
Qina
42 6
4 ; 4
2 4 6 Qina
4 3 7
*
2 3 2 3 2
SC CSC SC CSC SC
As-tu dépensé en l’air, insensé, ce vers ?
AF FFS AL ASS SV
2 3 2 3 2
Dépensons nos efforts en de plus belles choses ! ...
Hexamètre
De tant de terres lointaines 24
De ta nt / de te rr / es lo in / ta in es /
1 1 2 1 1 2 0 1 0 1 0 0
242 646
FM FF MF
DD FF LM
+ 5 mots
SS SC SC
36
Fréquence binaire V/C
Il faut
Je dois faire
Je dois croire
2 4 6
Je do is cr oi re
1 1 0 2 3 1
*
Retourne
Re to ur/ne
1 1 0 0
Re fais le t
re fais preuve de toutes lois
2 4 6 2 6 4
Re fa is/pr eu ve/de to ut/es lo is
1 1 0 2 3 1 1 1 O 0 1 0
FM F/F MF
13 éléments
Phonétique personnelle
correspondances.
Essaie d’écrire avec ta phonétique pour passer les syllabes à douze afin de voir les
é dan la pl ni tud ou pla ne mon plai sir
quai je donc fai a qui / pour quoi fra pé nar cis
Si sa bo té le vou / a quel que sa cri fis
que lon dres sa du moins lin quou pa rab le
tel
37
Sur quoi se quor par fai sol fri d1 quou mor tel
FchF VAF FFV VNS
SSF FFV AFF SFV
FLF SSM LFF LFF
SFS FFV SVA FMF
SC SC SC SS SC SC
CS SC SS SC SS CC
SS CS CS SS SS SC
CS SS SC SC SS SC
4 pieds, 16 signes - Fréquences de lettres
par 4 comment ?
4 4 4
16s + 16s + 16s
Penser à tous les autres rythmes.
En tirer la formule générale (facile !)
Notes pour rechercher.
Nombre de pieds par mot
On lui a dit une fois pour toutes une = 1
Il était une fois pour des gens une = 1
2 par exemple
Afin de démontrer que ce n’est que le changement de structure.
38
Tu me fais
liaison
Une couche 2 en débutant
Une femme 2 en débutant
Rapports F/M - Harmonie voyelles
FF FM MM FF MM FM 4
CSC CSS CSS CCC
Fréquences numériques
JE VAIS VOIR LA
Je va is / vo ir la /
1 1 0 1 0 1
Dans la gloire
Da ns la / gl oi re
re to ur / ne do ut / ut en vi / en s
1 1 0 1 1 0 0 0 1 0
Retourne d’où tu t’en viens
264 246
Interjection
Ciel vert, rouge agis ! Meurt ! Ombre !
S A A V V S
Toi, ciel, air fais les mourir
39
S A A V S V
Vouloir
Te les offrir
Vouloir encore te les offrir
Décomposition
L’arbre des champs donnera son fruit 45
et la terre donnera ses produits 9
et ils seront en sécurité 0
3 art
3 v
2 art
2 co
1 pré / 1 Prop per
6 n c
arbre, champs, fruit,
terre, produits, sécurité
4 masc
2 fém
4 Pré équilibrer dans le mélange
4 verb
Etude
1 3 2 2 1
3
Re tourne d’où tu t’en
viens
re, t’en
tourne viens
40
1 3 2 2 1
3
Re tourne d’où tu t’en
viens
F F F F F
V
3
2
1
SSS
CSS
Code
Tâche de proposer ces lignes. Que comprends-tu ?
Peux-tu imposer la ponctuation ? Serais-tu capable d’aligner ces phrases ? Eh bien ! Fais-le.
N’oublie pas l’équilibre visuel.
De plus, MF FM MF FM MF FM 6
1 2 5 9 13
ab+ cd
+ .........+ bizarre
36 a + 24 b 1 3 5 7
2 4 6 7
4 3 2 5
13 2 x 3 y
FL
difficile, mais faisable
41
Emplacement des lettres
Quand j’écris Les champs
je dois penser
C 4ème et h 5ème
RE TO UR / NE DO UT /
ce n’est pas suffisant
Équilibre grammatical
Et le peuple, élevant vos vertus jusqu’aux nues,
Va partout de lauriers couronner vos statues.
P, V, N, l, S 5 n
V V
2 ad
L A
Élevant
1 P. Pré
V C
2 V
et
1 conj
jusqu’
1 pré
Partout
1 adv
aux, de
1 art
(2 x 8) (2 x 6) + (3x2)
Recherche par un exemple farfelu d’un équilibre
Et le peuple admirant ces vertus précieuses
Apprécie plus encore ces beautés vicieuses
Mais ce peuple admirait
42
Mais ce peuple, Madame, admirait plus encore
Les charmes et les beautés que formait votre corps.
2 v
2 p
2 ad
4 Mots
2 art
2 adv
2 conj de coor
1 pré
Ordre des valeurs grammaticales
Les blondes sensuelles aiment regarder les hommes virils.
ABC DD ABC
Art subst adj // verb verb // Art subst adj
A B C D D A B C
A
A
B
C
B
C
ABBCCA
------------
43
Du moins rendre plus clairs, plus compréhensibles avec la ponctuation des fragments
indépendants même si l’hexamètre est incohérent.
44
JOURNAL 88
EXTRAITS
45
Étude minuscule
consonnes et voyelles
Que me ser vent mes vers
Les sons de ma lire
FMS VMV ALS FML
FM SV MV AL SF ML
3° 5° 3° 5°
FM Fch chch AFM AFF
SSC SCC SCS SSC
Mais je ne voudrais pas vous devoir chaque jour
Le plaisir de vous voir et d’en pleurer d’amour
Mch M V FF VF V Ch F Ch
LF S F VV AF F L FM
Nombre de blancs - Proportion - 1 pour 6
Retourne d’où tu t’en viens. 24 par 4
4 blancs
1 blanc
Toi Quand 1 pour 6
0 blanc 1 de blanc
Il m’eut dit 6
Mais,
1 blanc
je pense
46
1 blanc 1 blanc
Je regardais :
je
Étude
1 2 3 4 5 6 / 1 2 3 4 5 6
Retourne d’où tu t’en viens.
Re to ur
Ne do ut
ut en vi
en s
Encore deux, trois cent mille petits alexandrins ...
Recherche méthode pour le couplage
Cinéma
ci ne ma
Anicet
an ic et
Animer ci ne ma )
Laminé la mi né )
Calciné ca lc in )
ca lc ic
ci ne ma
RE TO UR
do us
ca ne va s
ca le
pi lé
re/to/ur/ne
47
Déplacement
fier
fi er
roi
ro i
La méthode pour la fréquence
Lire entièrement
re to ur / ne do ut / ut
1 1 0 1 1 0
Comprendre, entendre, ou mais même rime.
co mp re nd re en te en re
Lettres
Otarie
gloire
reine
ot ar ie
at tr is te
re in e
Otarie attristait
Vers
Je t’aime trop hélas pour vouloir te maudire !
CH FM FFL FVL FMF
Je vous supplie, ô Dieu, de regarder mon âme
Et de considérer
Qu’un humble comme un enfant et doux comme une femme
Je viens vous adorer
48
5° verbes
1 adj
ô ?
Ch VS FAF
Ch VS FAF FLF FMM
Un vers
Je vous supplie, mon Dieu, de pardonner à l’âme
ChVS FMF FFF MLM
ChV
SF
Je t’accorde le pardon de m’avoir torturé.
ChFF LFF FMV FFL
sss sss sss ssc
11 8 9 7
12 12 12 12
Étude
Et la rendra pareille au jour de ma naissance.
et seul perte
dr
la relle CSS CSC SSS SCS
jour
a pa
ALL FFL AchF SMS
223 426 242 246
Un vers
49
Puis ma porte soudain s’ouvrit devant la mort,
F M F F S F S V F V L M
02 02
sou
sou
CS SS SS SC SS SS
MM MF MM MM FM MM 4
423 224 442 425
te 4
Puis port 3
dain 6
de 6
or r, vrit, m, or
Variante - Étude - Harmonie des consonnes
Et la rendrai pareille au jour de sa naissance
Je la rendrai pareille qu’au temps de sa naissance
Je la rendrai semblable au jour de sa naissance
1°) ALL FFL AChF SMS
2°) ChLL FFL FFF SMS ?
3°) ChLL FSF AChF SMS
4°) et elle sera semblable au jour de sa naissance
A A S LSF AChF / SMS
5°) Je la ferai etc...
Retourne
264 246
26 42 46
46 26 42
50
42 46 26 264 246 264 426
26 42 46
? 642
Littérature
AB BC CD DA
Système tournis
8 parmi 10
X----------------)
X----------------)
X----------------)
X----------------)
Méthode racinienne
Cornélienne
Construction de phrase
ABCD
AEBC
7/8
ABBCCDD ; A
CDDA
CDDF
Phrase
Les problèmes de la philosophie classique me sont étrangers, et je les considère en étranger.
4 n c
3 p p
2 verb
1 adj
2 art
*
Applique-toi à nous aimer
Étude numérique
51
d’où tu t’en viens
Re to ur ne do ut tu en vi en
s
10 10 01 10 10 01 01 01 10 01 ?
10 10 01 10 10 01 01 01 10 01 ?
A B C D B
10 01 10 / 01 10 01 /
--------- --------- ---------
x
y
Recouvrement
10 01 10 / 01 10 01 /
x’ y’
Quelle est la suite ?
Comment ça fonctionne ?
52
Lecture
ABC ACB Pourquoi ? Comment ?
24 6 264
ABC ABC
ABC CAB
CBA
ABC CAB
BCA
ABC
ABC = 246
Rapport M/F
MF FM MF FM MF FM
MM FF MM loi homosexuelle
loi hétérosexuelle
loi + équilibrée
1er h comporte
4 M
2 F
3 M Moi, j’ai
et 3 p
MFF MMF FMM FFM MMF
100 110 011 001
100
110
111
53
*
Certitude du Seigneur = Oracle de Yahvé
325 235
Construction de structure
Oui, fais régner le droit et la justice encore
Ad Verb Verb Art Sub Coor Art Sub Ad
Oui, fais régner le droit et le jugement encore !
1 2 2 3 4 3 4 1
ABBCDECDA
*
Ils se frottent d’huile exquise (Am 6 6)
C’est un hémistiche. Prononcez-le. Il donne 6 pieds.
Ils se frot(tent) d’huile l’ex quise
3 2 8 7 2 6
13 15
54
Racine
Ah ! traitez-le, Madame, avec plus de justice.
Un grand roi descend-il jusqu’à cet artifice ?
1 interj 2 nc 1 v 1 pro pers
2 nc 1 v 1 pro pers 2 adj
avec prépos 2 prépo 1 adj
plus adv
de pré
2 prép
jusq pré 6 parmi 8
6/9
Équilibre grammatical
Mithridate
Litt. Scène VI - Acte IV
Ils s’aiment. C’est ainsi qu’on se jouait de nous.
Ah ! fils ingrat. Tu vas me répondre pour tous.
Tu périras. Je sais combien ta renommée
Et tes fausses vertus ont séduit mon armée.
6
3
2
0
h : CCS CSC SSS CSS 6
SCS SCS SCS SSS 10
CCC SSC SSS SSC 6
CCS SCC SCC SSC 4/10
55
Équilibre grammatical
Exemple : Ce n’est pas que ça me semble difficile à obtenir, mais je dirais plutôt que j’y pense pas.
3 pro pers
3
2 ad 3
3 verb 2
1 conj 2
1 adj 0
1 pré 0
Va chercher des amis dont l’estime funeste
Honore l’adultère, applaudisse à l’inceste
dont, funeste
à
1 1 2 3 4 5 3 6
1 5 3 1 7 5 3
Correspondance des déterminations grammaticales dans fragment
1; 2 3 4 1 5 1
5, 4 6 5 6 5 1 1,
1 2 3 4 5 6 2 1 2
7 8 3 1 2 1 9 2 1 2
1 1 2 ; 3 1 2 4 5 6 7
6 7 8 1 1 2 8 7
10 1, 2 3 4 2, 5 4 6 5 1 1 2 6
8 5 1 5 3 7 4 4 2 7
Correspondance des déterminants grammaticaux dans 2 vers
56
Je crois pouvoir le dire que j’obtiendrais ainsi
La manière d’agir et de faire ce qui suit.
1 2 2 1 2 3 1 2 4
5 6 7 2 3 7 2 1 1 2
Autre exemple
1 2 3 2, 4 2 ! 5 1 1 2 !
6 7 1 1 8 2 3 1 2 ;
Racine
Je tremble que sur lui votre juste colère
Ne poursuivre bientôt une odieuse mère
2 Pers
2v
2 sb
3 adj 1 conj
1 art 1 pré
1 adv
Plusieurs cas de constructions. Lesquels ?
Quand tu ne comprends pas, sont-ce des cas de constructions inconnues ?
Plusieurs structures par jour.
Proportion rapport signes/Syllabe
4 syllabes 16 signes
5 syllabes 20 signes
3 syllabes 12 signes
6 syllabes 24 signes
2 syllabes 8 signes
57
Proportions pour le segment rythmé en prose
3 accents par 6 syllabes
6 accents par 12 syllabes
1,1,4
2,2,2
1,3,2
2,1,3
Harmonies
SCC CSS SSS CSC 6
CSS CCS SSC CSC 2
AFA SFM FVV LFF 2
Je pourrais espérer de vous dire
Mais le puis-je espérer de vous dire mes pensées ?
CSC CCC SSC CSC 8
MLF AFL FVF MSF 4
Exalté par l’espoir d’exprimer ce désir 8
CS CS CS CC CS CS 3333
ALF FLF FMM SFS
FM FM FM FM FF FM
Grammaire
Esther Act 1 - Scène III (p 269)
Quoi ! Lorsque vous voyez périr votre patrie,
Pour quelque chose, Esther, vous comptez votre vie.
1 pro pers
3 verbes
58
3 adj
1 nc
1 n prop
1 Interject
1 conj
1 prépo
A ! B C D D E F,
G E F, H, C D E F
A A B C D E C D E B B C D
2 pro pers
3 verbes
3 adj
3 sub
1 prép
59
Etude
Je ne le pensais pas si dur à concevoir,
Je croyais par mon zèle facilement l’avoir.
6 él
6 él
1 2 1 3 2 2 4 5 4
1 3 5 4 6 2 1 4
4 pro pers
4 adv
4 verbes
2 adv
2 pré
1 no commun
FF FF MM MM MM FM 2
FM MM MF MM FF MM 3
SSS SCS CCS SSS 0
SSC SSC SCS SS 6
Interro
Faut-il faire polycopier, puis dactylographier le travail ?
60
Plus complexe
Et si l’harmonie n’était pas une correspondance de sons, mais une organisation d’un ensemble phonétique
de voyelles, de consonnes, de rythmes etc...
Palatal : se dit des voyelles ou des consonnes dont le point d’articulation est dans région du palais : “e”,
“i” sont des voyelles palatales ; “ch”, “j”, “qu” sont des consonnes palatales.
Re tour d’où tu t’en viens.
L FL F LF F Vien
e ou ou u eu in
d est doux
AB AB BA
10 10 01
61
Compte des signes à la syllabe
533 435 232 334
323 245 332 434
132 224 122 225
422 335 343 225
233 337 223 316
334 134 534 436
MF FM FF MM FF MM 4
62
Jocelyn Prologue
16 21 37
22 18 40
20 19 37
18 19 39 1
18 24 42
23 20 43 5
21 21 42
17 18 35
1 2 3 4 5 6 1 2 7 4 5
7 4 4 5 ; 1 2 3 5
8 1 2 5,
CC SS SC CS CC SC
SS SS SS SS SC CC
SS SC SC SS
ChF LS AM
FL SS FF
FS FV FF ChF AF FF
342 412 533 325
433 345 242 424
323 435 125 533
Scène III - Acte IV - Iphigénie
Que faites-vous, Madame ? et d’où vient que ces lieux
N’offrent point avec vous votre fille à nos yeux ?
2 conj (que, et, que // tcp
3 verb (faites, vient // offrent Sdq
63
2 p p (vous, // vous)
1 N p (Madame )
4 Prop (de, où // avec, à)
3 adj (ces // votre, mes)
3 n c (lieux // fille, yeux)
2 adv ( // n’, point)
SSC SSS CSS SCS
SCE
ACC
(S est inclus dans E, et A est inclus dans C)
Zacharie
Za 10 ch 10 v 1
En Yahvé sera leur force,
En son Nom ils se glorifieront,
Oracle de Yahvé.
2 v, 3 pré, 3 n p, 2 adj, 2 n c, 2 prop.
64
Etude
3 2
4 3
3,5 4.4, 5 5, 6 4 3 3. 53 3
syllabes 16 10 10 11
mots 8 6 10 10
453 / 5 5 6 562 5545
syllabes 12 16 13
mots 13 9
54 3 6 6
Pour construire un roman
20 lignes par page : chaque ligne une phrase.
soient
2 400 lignes
avec 200 x 12
soient 200 phrases différentes répétées et placées douze fois ?
Emplacement des phrases ?
Construction des phrases ?
Structures en commun ?
Combien de morceaux ?
Qu’est-ce qui se passe pour un discours ?
pour un article ?
pour 4 pages ?
pour 12 pages ?
pour 1 nouvelle (30 pages)
Quels emplacements ?
Système
Comment mettre des combinaisons de côté ?
65
Comment les choisir et les déterminer satisfaisantes ?
Mêmes méthodes que pour la Tragédie ?
Quelles sont les proportions pour la phrase en prose ?
Est-elle calquée sur le vers ? J’en doute.
88-2-53
Il me cédait aux Dieux, dont, il m’avait reçue. R
i5
e5
a5
a4
10 1u
2 l 3 d 1x
2 m 3 t 1n
2 c 3 u 1v
1 r
Plé
Ciel ! que lui vais-je dire ? Et par où commencer ? R
c 2 2 u
i 4 2 s 1 v
e 7 1 a
1 j
2 l 3 r 1 d
1 q
Nombre d’éléments à l’hexamètre
r e t o u r n e d o u t u t’ e n v
8 e 2 r 3 u 1 d
4 n 1 v
66
2 s 3 t 1 i
1 s
12 éléments
Je vous demande de faire selon mes volontés. R
J1 1i 1r
8e 1f 3d 3 n
2v 2m 1l lt
4o 2a
1u 12
4s
15 éléments
Exemple
FL Respirez, je vous prie ! et pensez pouvoir encore,
FL Accomplir quelque peu la coupable accalmie.
5r 1j 11
8e
3s
4p 324 245 333 425
3i
2z
2v CCC SSC SCS SSS
3o 20 20
2u 19 19
2n Accomplir quelque peu
La coupable accalmie.
a4 51
c5 2i
o2 1r 1b
m2 2q
p3 3u
67
Vers
Si prophètes et poètes, si ces gens te demandent :
20 21
21 25
Projections
800 couplages Trav 1 600 v
800 coupl combien de struct. basées ?
100 ? Comment les placer ?
Scène
acte
dévelop
centre
constructions invisibles etc... etc...
68
Id. de système alexandrin
232 32 Accents
SC CSC SC CSC SC
MM FFF MM FFF MM
ESSAI
DE LA SO RT EQ
UL
RE TO UR NE DO UT UT EN VI
1 1 0 1 1 0 0 0 1
Retourne d’où tu t’en viens.
ENS
26 4/2 4 6 0
FF MM FF LF FF FV : H. M. ?
LFF
FFV
Le Seigneur Tout-puissant :
Le Se ig ne ur to . ut Pu is sa nt
1 1 0 1 0 1
*
Retourne d’où tu t’en viens
Re to ur ne do ut ut en vi en s
Implore pour acquérir la connaissance des Saints.
MF MM FM MM MF FM
CSS SCC SSC SCS
AFF LFL FFM SFS
*
Permets-moi d’acquérir la connaissance des saints.
69
FF MM FM MM MF FM
SSC SCC SSC SCC
Exercice
Ch V MS VM FM Ch F M
3 1 2 1 2 4 2 3 4 2
FL SS FF AF SF LF
En quelle quantité ?
LF FF FV
SS SC SS
Espères-tu encore m’extirper un savoir,
AFL FAF MFF ASV
42 33
CCS CSS CCC SSS
Te permettant hélas de te penser m’avoir ?
FFM FAL FFF LMV
SCC SCS SSS SSS
70
Dérivé d’alexandrin
3 (I I) 1 3 (2) 1
(3) 1 1 1, (2 1) 1 1 1
J’aime la dévêtir
*
Je ne sais si ce tigre,
2 2 4 / 2 2 6
71
Exercice
Phèdre Acte II - Scène V
A - Souvenez-vous d’un fils qui n’espère qu’en vous
B - On dit qu’un prompt départ vous éloigne de nous
V P Pré Art N P A V
P V Art Adj S P V
A P
qu’ 2 v / 3 Pro / 1 s / 10 1 adj
qu 2 v / 3 Pro / 1 s 1 adj 1 art 1 p
1 art 1 adv 2 p
*
d’ n’ qu’ en 11 9
qu’ de prompt 10
Hémistiche
SC S/C SC / SC S/C SC
E S
A C
E E = S
A A = C
SCS CSC SCS CSC
CSC SCS CSC SCS
J’ai pensé la dépeindre et la peindre par des mots.
H.M.
SS CS SS SS CC CC 5
72
SS SS SC SS SS SC 10
SC SS SC SS CC CC 2
SSC SCS CSS SCS 8
12
*
Ils sont. Quelle nouvelle a frappé mon oreille ?
Quel feu mal étouffé dans mon coeur se réveille ?
2 Pro pers
3 verb
5 adj
3 n c
1 adv
1 pro pers
1 pro p
2 adj 1 Prop pers / 2 v / 2 Su : 1 p passé
3 adj 1 1v 2 Su
SCS CSS CSS SSC
*
3 3 3 3
SCS CSC SCS CSC
CSC SCS CSC SCS
SC SC
SC SC SC SC
H, I, D ; Écriture minuscule
73
Solutions en prose
455, 4 5 5 2
E 4 5 2, 4 5 4. 4 4 2. 4 5 4 2
11 13 10 15
4 5 2. 5 2 3 4. 3 4 5. 2 5 2 4 3.
11 14 12 16
Ep + Ou + Eq
4 (4) 4 (5) 4 (2) 3 (3)
Couple
Je ne peux pas comprendre 11/4 10/2
“ Pourrait-elle le comprendre ? ” 1/3 14/3
Polyeucte Martyr - Corneille
L’ingénieuse tissure des fictions avec la vérité, où consiste le plus beau secret de la poésie, produit
d’ordinaire deux sortes d’effets selon la diversité des esprits qui la voient.
5 sb 5 sub
1 v 2 v 2 pr. pers
2 adj 1 adj
5 art 2 art
3 pré 3 Pré
1 adj
17 él 15 él
Du rythme
4 6 2
74
De son salut. Racontez aux païens sa gloire.
4 6 2
préférable à
4 4 4
2 3 2 3 2
4 3 3 2
(Nous les nouveaux romantiques ?) 23 8 88
Andromaque
Modérez donc Seigneur, cette fureur extrême
Je ne vous connais plus : vous n’êtes plus vous-même.
Souffrez.
Non, tes conseils ne sont plus de saison,
Pylade, je suis las d’écouter la raison.
Reprod, et dérivés - 1 + 1
2 adj / 2 adj
Ch VL/ FLF/ FAF/ MEV
3v / 4 v
Je voulais te le dire : tu apprenais en vain.
C’était se satisfaire d’un dressage incertain.
SSC SSC CSS CSS
CCS SCC SCS SCS
FM MF FM MM FM FM 3 17 17
FM FM MF MF FM FM 4
*
75
6 12 24
2 2
2 6 4 2 4 6
Tourne 6 accent+ complexe
re 2 syllabes simples
d’où 4 ? pourquoi
viens 6 accent + complexe
Tu 2
1 valeur syllabique pour que l’ensemble fasse 24 par 6
on mettrait
Il doit y avoir une vérité
Il faut penser par des instruments de mesures phonétiques
76
EXERCICES 84-88
77
FRANCK LOZAC'H
ALEXANDRE
Les éditions de La Double Force
78
PRÉFACE d'ALEXANDRE
Voilà une pièce qu'il m'avait été permis d'écrire il y a une
dizaine d'années. Je m'étais plu à m'essayer à cet exercice, espérant
avec ses lois et ses rigueurs apaiser un esprit rempli des
bouillonnements de la jeunesse.
Je me suis rapidement aperçu que le travail ainsi obtenu
était des plus détestables par sa manière et par les qualités de sa
forme. Je décidai donc de bannir cette pièce pour du moins deux
lustres et de l'enfermer au plus profond de mes tiroirs.
Les temps de la malédiction étant achevés, je ressuscitais
il y a quelques semaines ce fameux Alexandre, et me décidais de
79
le dépoussiérer et de récupérer les nombreuses erreurs que j'avais
pu y glisser.
Je doute qu'un tel travail à notre époque puisse intéresser
un directeur de théâtre ou un quelconque lecteur. Il est plus aisé de
monter ou de lire une pièce en prose, facile d'accès et moins
soumise aux lois de la versification classique.
J'avoue pourtant que cet Alexandre qui m'a coûté en
sueurs est l'une des pièces que je préfère de mon répertoire. Les
constructions et les chiffres mathématiques en sont certainement la
raison.
Je m'accuse encore, considérant ma critique, d'avoir
obtenu deux morts en un seul lieu et un seul jour, et en cela je n'ai
pu respecter la stricte règle des trois unités.
80
J'espère toutefois que l'avis ne m'en tiendra guère rigueur
et se plaira à lire quelques endroits qui me paraissent fort beaux et
emprunt des plus nobles sentiments.
PERSONNAGES
Alexandre : empereur régnant.
Edith :
mère Impératrice.
Callus :
gouverneur et confident d'Alexandre.
Argone :
princesse promise à Alexandre.
Ephilie :
princesse captive, désirée par Alexandre.
81
Cléone :
suivante d'Argone.
Céphise :
suivante d'Ephilie.
Alphine :
servante affranchie d'Edith.
La scène est dans une salle du palais impérial.
82
ACTE PREMIER
SCENE PREMIÈRE
Edith, Alphine
EDITH, excessive
Que ne suis-je en ces lieux, moi qui suis souveraine ?
Quels sont donc mes devoirs, ô moi grandeur de Reine ?
Je ne suis qu'une esclave enchaînée à mon droit,
Et mes puissants pouvoirs sont vains en cet endroit.
Que puis-je me lamenter et implorer mon sort,
Supplier, déclamer mon terrible remords !
Qui voudrait écouter une Reine exprimer
Cette horrible souffrance qu'elle se jure de clamer ?
Ôte-toi de cette ombre ! Montre-toi à la flamme !
Entendais-tu, perfide ce que disait mon âme ?
Ou feins-tu d'ignorer ce que tu as perçu ?
Pensais-tu te cacher quand je t'ai aperçue ?
Approche quelque peu que j'observe ta face.
83
Propose ton regard que le flambeau efface.
Cesse enfin d'hésiter. Je te sais près de moi.
Je veux que tu avances sans peur et sans émoi.
N'est-il pas insensé qu'en cette résidence,
Tout semble comploter en fausse confidence ?
Ne puis-je m'énerver qu'en ce lieu du palais,
Le dernier serviteur s'en remet au valet ?
Mais est-ce toi, Alphine ? Est-ce toi qui te caches ?
C'est donc un ennemi, un parjure ou un lâche !
Es-tu devenue sourde ? Répondrez-vous enfin ?
Ou dois-je me lever pour en savoir la fin ?
Que toutes ces voilures me semblent puériles !
Elles agitent des corps qui paraissent fébriles !
Votre Reine est lassée de ce jeu agaçant,
Et son esprit haineux peut se faire menaçant.
ALPHINE
Sauras-tu pardonner à ton humble servante ?
Si elle s'est comportée comme simple suivante,
C'est qu'elle n'osa jamais se proposer de près
À ta propre présence qui semblait en excès.
84
Je préférais me taire honteuse et sans courage.
J'attendais se calmer les ardeurs de ta rage.
Et si j'ai prétendu de ne point me montrer,
C'est que Reine en furie n'est pas à rencontrer,
Je t'écoutais hurler maudissant tant de haines,
Et j'entendais tes cris pareils aux inhumaines,
Que jamais tes fureurs se fussent adoucies,
Ni tes flammes brûlantes se fussent obscurcies.
Pouvais-je intervenir et contenir tes plaintes ?
Pouvais-je te soutenir dans tes sombres complaintes ?
Je restais éloignée te laissant délirer.
EDITH
Tu devais t'approcher te sachant désirée.
Seul me reste à songer à ma grandeur de Reine !
Mais ces temps sont bannis, ces temps de souveraine
Ne sont plus que poussière, et ma gloire est trahie.
Je ne suis que misère. Ma présence est haïe !
Je ne suis dans ces murs qu’une ombre de passage,
Je ne puis exprimer le plus simple message.
Quiconque m'entendrait détournerait les yeux,
85
Et feindrait d'ignorer une Reine en ces lieux.
Je me dois d'implorer le dernier des esclaves,
Afin qu'il se soumette à son simple servage !
Il faut le supplier, lui quémander en vain,
Qu'il daigne se hâter de m'obéir enfin !
Ma puissance de Reine ne pourrait jamais vaincre.
Le vulgaire des mortels, je ne sais le convaincre.
Ma faiblesse de femme réduite à son Néant,
Ne saurait de son ordre imposer un suivant !
Quant à toi, mon Alphine, tu gardes ton silence !
Tu n'entends mon appel ! Cette belle insolence
Te permet d'éviter ta maîtresse excitée
Qui, encore plein d'aigreurs, te recherche excédée.
Toi-même, tu te plais à feindre à l'ignorante.
Ta course sur ce marbre toujours est fulgurante !
Tu joues à t'éloigner prétextant te hâter,
Car dans toute autre salle, Alphine doit s'apprêter !
A qui donc hors ta Reine dois-tu obéissance ?
Qui, régnant sur l'esclave t'impose sa puissance ?
Vas-tu te décider ? Me faut-il t'infliger
Ma sévère colère pour te voir t'obliger ?
Parleras-tu Alphine, ou faudra-t-il t'extraire
De ces lèvres fermées les sons que tu veux taire ?
86
Et vais-je t'arracher des lambeaux de soupirs,
Et obtenir les mots que ta voix peut m'offrir ?
ALPHINE, effrayée
Je te prie, ma Maîtresse, de pardonner mes craintes,
De ne point me damner dans l'horreur des complaintes.
Et je te le promets d'exercer mes devoirs,
De toujours m'essayer à plaire à tes espoirs.
Dispense-moi l'honneur de ne pas me chasser.
Je t'implore sur mon coeur de ne point m'expulser.
Accorde-moi le droit de pouvoir t'obéir,
D'accomplir par ta voix tout ordre de plaisir.
Permets à ta servante encor de t'aduler.
Concède-lui l'erreur et fais-la annuler.
Elle saura te prouver ce qu'elle est prête à faire,
Et pourra démontrer qu'elle sait te satisfaire.
A présent ton Alphine veut quitter ce lieu-ci.
Elle doit s'en retourner et s'éloigner d'ici.
Il lui faut se presser car d'autres habitudes
L'appellent à s'activer pour d'autres servitudes.
87
SCENE DEUXIEME
Edith, Callus
CALLUS
Madame, j'ignorais qu'en ce sinistre endroit
Vous fussiez espérant le réveil de ce Roi.
Madame, je croyais qu'en cette heure si hâtive
Vous fussiez endormie, loin d'être si active.
Je vous conseillerais d'attendre que l'aurore
Voulût bien se lever. Dans ce palais, tout dort.
Puis-je vous décider de vous accompagner
Dans vos appartements que vous devez gagner ?
Que vous sert de rester en ce lieu si lugubre ?
Le jour n'approche point. Il vous serait salubre
D'attendre quelque temps. Le réveil de César
Ne sera indiqué que quelques heures plus tard.
Madame, je vous prie d'entendre mon conseil.
Il est vain de veiller. Chacun est en sommeil.
Cela est dangereux que de chercher rester,
88
Sans flamme et sans lumière pour être protégé.
Espérez-vous longtemps ce portique s'ouvrir ?
Ici tout fait silence, et tout paraît dormir.
Madame, acceptez d'attendre quelque temps
Que ce soleil s'éclaire jusqu'à son firmament.
EDITH
Votre Reine est lassée dans son attente vaine.
Elle demande son Fils en mère souveraine
Et prétend de son droit devoir l'entretenir.
De le rencontrer, elle se voit interdire.
Il n'est pas un moment où il ne m'est reçu.
Jamais dans ce palais, il ne m'a aperçue.
Moi-même, je l'entends n'avoir pu un instant
Obtenir l'audience que j'espère vainement.
Je puis vous accuser d'en être la raison.
Il m'est caché toujours derrière une cloison.
Est-il proche de moi ? Vous le faites me fuir.
Et s'il m'a reconnue, le Roi cherche à s'enfuir.
89
CALLUS
Que sont-ce-là, Madame, vos accusations ?
Fortement, je m'indigne en protestations.
Je n'admets, je m'insurge que pensées éclairées
Exposent de la sorte ces propos déclarés.
Je ne puis plus longtemps entendre cette offense,
Et je veux à présent prétendre à ma défense.
Je ne puis tolérer me savoir imposer
Du pouvoir de César la gloire à disposer.
Il préside à l'Etat. Et je dois le servir.
Et lui-même, Madame, choisit son avenir.
EDITH
Il gouverne l'Empire, et vous le conseillez.
Trop proche de sa couche, vous êtes à le veiller.
Je vous l'avais remis en l'âge le plus tendre,
Espérant par votre art ce qu’un roi peut attendre.
90
Ne m'aviez-vous juré de l'éduquer du mieux,
Prétendant par vos soins l'élever vers les cieux ?
Vous me l'aviez prédit que sa gloire future
Soumettra son génie par sa noble nature,
Imposera aux peuples enchaînés à sa loi
D'obéir à sa force, et de craindre ce Roi ?
N'avez-vous point trompé, abusé une mère,
La sachant désormais dans sa sombre misère ?
Vous avez détourné ces sublimes projets
Afin d'en posséder les superbes effets.
CALLUS
Alexandre est le Maître de son Empire puissant.
Et ne jouit-il pas d'un pouvoir grandissant ?
L'ardeur de ses armées massacre l'ennemi !
Sa flotte de vaisseaux consacre son génie !
91
EDITH
Si je n'ose douter de la forte victoire
Qui, éclatante encor fait briller sa mémoire,
Edith ne peut jurer qu'il fut directement,
Du glorieux combat impliqué dignement.
Me faut-il admirer de son orgueil fier,
La cuirasse royale, sa présence altière ?
Dois-je glorifier celui qui ne prit pas
Par sa vaillance vaine, son armure au combat ?
Car l'on a prétendu qu'en pure stratégie,
Sous sa tente, il coucha où l'on se réfugie !
On me l'a annoncé que vibrant que ses membres
Il craignait comme l'ombre, une flamme qui tremble !
N'est-ce pas pour la Reine un propos renversant
Que de savoir son Fils au combat gémissant ?
Me faut-il le haïr, ou me faut-il le plaindre ?
Je vois en ce Futur un couard à tout craindre.
Quand je songe à César, à ses gloires passées,
À l'ardeur de sa force, aux armées trépassées,
Je ne puis que pleurer ou gémir mon malheur,
De l'avoir enfanté ce Prince au faible coeur.
Voilà tous les tourments qui agitent mon âme.
92
Du défunt Empereur, jaillissait une flamme.
Cette flamme maudite n'éclaire que du mieux,
Ce qu'en mon sein mauvais j'enfante d'odieux.
CALLUS
Mais que sont-ce, Madame ces paroles terribles ?
Me faut-il écouter des propos si horribles ?
Sans jugement, vous-même, voulez répudier
Les valeurs de ce Roi ? Pourriez le radier ?
Je n'admettrais jamais que par inconscience,
Vous puissiez condamner sans la moindre audience,
La grandeur de l'Empire, et la gloire de ce Roi
Qui jamais n'aurait pu être indigne de soi.
La fureur m'envahit de haine, de violence.
Je ne peux supporter plus encore cette outrance.
Madame, je vous prie, dans vos appartements
D'apaiser vos aigreurs et d'y rester longtemps.
93
SCENE TROISIEME
CALLUS, seul
Mon âme est confondue, et ne sait que penser.
En vains discernements qu'elle se veut dépenser,
Elle disperse ses choix, dispense ses raisons.
Son esprit est perdu en mil terminaisons.
Si je ne dois douter des aigreurs de la Reine,
Je n'ose le jurer que lumière sereine
Eclaire ses visions, modère ses folies :
Sa clarté semble impure, ses pensées affaiblies.
Quels troubles insensés préoccupent son âme ?
Et quels vents déroutants persécutent sa flamme ?
La Reine sans raison ne répond plus de soi.
Sa puissance inspirée n'exprime que l'effroi.
Par quelle stratégie pourrais-je entretenir
Celle dont les propos ne sauraient s'obtenir ?
Quelle finesse d'esprit permettrait d'invoquer
Audience à la Reine sans peur de la choquer ?
Je ne peux à nouveau imposer des tourments
À cette âme sensible si faible en ces instants.
94
Je ne dois pas parler à ce coeur si fragile,
Craignant par l'entrevue de la voir en péril.
Et dois-je lui soumettre ma présence en ces lieux.
Il faut patienter pour sa santé un mieux.
Oui, ce serait commettre une erreur de ma part :
Je lui demanderai de me revoir plus tard.
La Reine le pourrait-elle justifier ses plaintes ?
Pourtant, sait-elle vraiment les raisons de ses craintes ?
Cette bouche fiévreuse ne saurait me répondre.
Mes questions pressées la feraient se confondre.
Quelle étrange manie d'agir de cette sorte !
Quelle violence verbale ! L'impératrice s'emporte !
Sa voix s'est égarée ! Elle paraît effrayée.
La folie s'en empare ! Elle ne peut l'enrayer !
Notre Édith dominante est réduite au servage !
La Première du royaume se prétend être esclave !
Les suivantes vulgaires refusent à jamais
Comme simples servantes d'obéir désormais !
Elle voit derrière le mur l'ennemi, le rebelle,
Et l'ombre de l'espion écouter de l'oreille.
Elle le croit préparer l'intrigue ou le complot.
Elle l'entend se glisser lentement dans son dos.
Volontiers ignorant la sublime victoire,
95
La grandeur d'Alexandre que jugera l'histoire,
Elle bafoue le Roi, le tourne en dérision,
S'indignant du vainqueur qui fait illusion !
Mais n'est-ce point assez que d'accuser la Reine,
Que d'engloutir son cœur dans cette boue qui traîne ?
C'est de trop désolant que vouloir s'acharner,
Sur son corps épuisé qui semble décharné !
Mon devoir n'est en rien de Conseiller du Roi
De décrier une âme qui est au désarroi.
Ce n'est point l'exercice que le Roi m'a donné,
Ce n'est pas condamner qu'il m'a fait ordonner.
Je devrais m'en remettre à ma propre sagesse,
Ne m'essayer jamais par quelque maladresse,
À discourir des maux que peut subir autrui,
Ou trouver les remèdes qu'il prendra aujourd'hui !
Mais j'entends l'Empereur se lever en cette heure.
Tout s'agite et s'anime en sa vaste demeure.
Le moment est venu de se manifester.
La nuit décline enfin dans ce ciel contrasté.
96
SCENE QUATRIEME
Alexandre, Callus.
ALEXANDRE
Oui, tu t'es présenté dès l'éveil de l'aurore !
Je reconnais en toi l'amitié que j'honore !
Et toujours disposé, mon Confident fidèle,
Tu satisfais mes vœux dès que ton Roi t'appelle !
Je sais t'apprécier pour ta haute valeur,
Je veux te préciser qu'en comble de bonheur,
Je prétends posséder de ton autorité,
Le privilège heureux de ta sérénité.
J'étais si jeune encore au décès de mon Père :
Je n'aurais pu lutter ni vaincre en militaire ;
Je n'aurais pu grandir ou dominer l'Etat,
Et battre les armées, et gagner au combat.
En ce temps-là, j'étais un Prince misérable.
J'ai découvert en toi, un grand Maître admirable.
97
Tu m'as tant dirigé, par ton bon jugement :
Je m'en suis référé pour ce gouvernement.
CALLUS
Vous possédiez, dès lors, par dispositions
Le pouvoir d'imposer vos pures ambitions.
Vous possédiez, déjà, par ce sang d'héritier
Le génie à soumettre sa force au monde entier.
ALEXANDRE
Une graine incertaine sait croître et embellir.
Mais sans un soin constant, on peut l'ensevelir.
Et jamais cette pousse rabougrie et informe,
Ne saura de ses fruits en parfaire la forme.
Tu m'as tout enseigné dès ma première enfance.
Tu devais m'éloigner de ma vile ignorance.
Ne fus-tu pas celui qui m'éclaira l'esprit ?
Chassant ce noir savoir, en toi j'ai tout appris.
Je souhaitais te dire ce que ressent ce coeur.
98
Qu'il soit ivre de joie, qu'il se baigne de pleurs :
Jamais il ne pourra son père récompenser,
De la plus forte estime qu'il lui doit encenser.
Ce n'est point de cela dont je veux te tenir
C'est un ennui certain qui te fait retenir.
Je ne peux le porter plus longtemps en moi-même :
Il me faut l'exprimer tant il me semble extrême.
Je ne puis supporter de le subir encore.
Il condamne ma nuit, et le jour me dévore.
Il s'acharne sur moi, il s'empare de ma vie.
Je dois me révolter, et je lui suis soumis.
Ce spectre me torture, perturbe mon sommeil,
Et me poursuit encore dès le premier réveil,
Son ombre me pourchasse, je ne sais l'éloigner.
Je crois lui échapper, mais elle m'a empoignée !
Et jamais un moment, un instant de loisir,
Quand mon âme encombrée voudrait bien se languir !
Plus jamais cette paix que l'on donne au repos,
Quand l'esprit est lassé d'avoir agi de trop !
99
CALLUS
Délivrez-vous, Seigneur. Exprimez ce secret.
Je suis le Confident, je vous serai discret.
Découvrez-nous enfin, tout ce mal qui vous mine.
Remettez-nous l'horreur qui toujours vous obstine.
ALEXANDRE
Quand elle m'est apparue, son image sacrée
S'est emparée de moi comme une âme envoûtée.
Et mon regard sensible ne put se détourner
De sa beauté sublime que je voulais chasser.
Mes yeux, mes pauvres yeux, de lueurs éblouies
Ne parvinrent jamais en feux évanouis,
À dissiper du jour la pureté du rêve
Qui m'obsède de toujours, ne cède et ne s'achève !
Et mes sens exaltés ne répondent de moi !
Mon esprit délirant enivré par l'émoi,
Ne peut se libérer ; je ne dois plus attendre :
Ma vie et mon destin sauraient trop en dépendre !
Je ne veux disperser en lenteur l'espérance,
100
Sa beauté dont les charmes seront ma délivrance.
Il me faut disposer dans le premier moment,
De l'élue dont j'espère la venue à l'instant.
CALLUS
Contentez-vous, Seigneur, d'apaiser votre corps,
Quelques temps suffiront, patientez encore.
Dominez votre cœur qui se presse et s'agite :
Prétendez adoucir ses fureurs le plus vite.
ALEXANDRE
Mais elle est ma souffrance et ma miséricorde.
Elle est le long sanglot que le malheur m'accorde,
Mes alanguissements et mes gémissements,
Quand le soir ma fatigue se meurt tout doucement,
Sera-t-elle mon soupir hélas qui recommence ?
Ce plaisir possédé dont l'effet est immense ?
Sera-t-elle ma douleur qui pleure chaque nuit,
Et qui gémit toujours, et jamais ne s'enfuit ?
101
J'avoue ne plus savoir ce que son corps en pense,
S'il croit en mon amour malgré ma longue absence.
J'ignore s'il me désire, s'il n'a pas oublié
Ce qu'a souffert mon cœur par ses feux incendié.
CALLUS
Que dites-vous, Seigneur ? Qu'exprime cette bouche ?
Vos amours sont en cours. Sous peu dans votre couche,
Vous pourrez démentir ce que vous affirmez,
Dans le jour dénigrer ce que vous déclarez.
Ne vous est-il prédit que vous devez l'aimer ?
N'est-elle point la promise qui vous a tant charmé ?
Et si ce n'est écrit, je puis vous le prétendre
Qu'elle est dans cet espoir, et qu'elle ne fait qu'attendre.
ALEXANDRE
Je saurais, s'il le faut, rejeter mon Empire,
M'éloigner à jamais d'une âme qui respire,
Me donner pour toujours à la raison des corps,
102
Et plonger mon esprit sans le moindre remords
Et j'irais m'engouffrer dans les noires catacombes !
Je trouverais l'espoir au centre de ces tombes !
J'implorerais les morts par leurs sangs expirés.
Ô dernier privilège des cœurs désespérés !
Mais laisse-moi en paix. Et fuis-moi un moment,
Car ton Roi en attente cherche son jugement.
Sa pensée en repos cherche trop à savoir
Ou calmer l'ardeur, ou d'un mal s'émouvoir.
103
SCÈNE CINQUIÈME
Alexandre
ALEXANDRE, seul
Mes lèvres n'oseraient clamer la vérité
De la pure raison de ma félicité.
Ma bouche ne saurait prononcer d'Ephilie
Le bonheur immortel de ma joie infinie.
Mon sein qui si souvent a gémi ses complaintes,
N'a pu se décider à expliquer ses plaintes.
Et mon coeur résolu à ne pas s'exprimer,
A préféré se taire et en soi s'enfermer.
Quel piètre courage ! Quelle faiblesse de voix
Afin de refuser l'hyménée de leur choix !
D'Argone, la promise, le Roi silencieux
Ne souhaite en secret ce présent précieux !
Ô sublime infortune pour l'orgueil d'un Etat !
Ô cruauté divine qui sur les Grands s'abat !
Mon sang doit se mêler et mon corps s'accoupler
À celle que mes yeux ne sauraient contempler !
104
Il lui faut se résoudre à toujours se soumettre,
En Premier de l'Empire aux vœux qu'il fit promettre.
Le Roi est interdit de pouvoir renoncer
À ce serment maudit qu'il osa prononcer.
Et il doit obéir dans le feu de sa gloire,
À sa noire destinée comblée d'un désespoir !
Il ne peut renier ce qu'il avait promis,
Sans se voir accuser de traître ou d'insoumis !
Un terrible combat s'acharne dans son âme :
Son désir éloigné de celle qui l'enflamme,
Est proposé déjà à ce sombre hyménée
Que sa forte volonté chasserait obstinée.
Et ma chair apaisée par les douceurs d'Argone,
Sur la couche nuptiale mollement s'abandonne !
Et mon corps alangui se donne à ce repos,
Comme après le plaisir les bienfaits du héros !
Ma sinistre victoire s'encombre de défaites,
Avec celle qui hélas sur ce lit m'est offerte !
De soupirs en caresses je n'ai su résister,
Et mon cœur en extase n'a pu se désister !
Quels superbes mensonges que de penser ainsi !
Quelles sublimes folies du plaisir réussi !
Ephilie, mon élue, je veux qu'elle me réponde
105
Que sa vie à la mienne pour toujours se confonde.
Et l'autre m'indiffère ! Ephilie adorée
Confère avec ses grâces ma beauté préférée.
Argone se condamne par sa face glaciale,
Et ne fait qu'exposer sa grandeur impériale !
Oui, briser le lien qui m'attache à mon sort,
Qui voudrait m'imposer ce que j'aimerais mort !
Je dois me décider de changer ce destin
Qui cherche à infliger ce qui au Roi n'est rien.
Me faut-il dans l'horreur accepter la disgrâce
De voir croiser ce sang au sang de cette race ?
Et puis-je pour l'honneur encor me résigner,
A m'unir à ce corps qu'on me veut assigner,
Je n'hésiterais pas si la fatalité
S'acharne à me dicter pour sa félicité,
À chasser la perfide, l'éloigner sans recours,
Du moins pour conserver notre semblant d'amour.
106
ACTE II
SCÈNE PREMIÈRE
Edith, Argone.
EDITH
Que ne puis-je exprimer une grande surprise
De vous voir en ces lieux Argone la promise !
Je dois vous dévoiler ce fort étonnement
De croiser la future en cet appartement.
Je pense que vous-même désireuse d'attendre
Sa présence royale vous cherchez à l'entendre,
Que vous-même interdite d'un simple entretien,
Persévérez encore pour ce qui vous revient.
Et pourquoi s'essaie-t-il d'ignorer cette grâce
Qui confère à vos traits une si tendre face ?
Le pourra-t-il encor nier de vos attraits
La charmante douceur dont l'amour vous paraît ?
107
ARGONE
Je m'étonne, moi-même, qu'il cherche à m'éviter.
Que jamais au palais, il ne veuille m'inviter.
Que toujours prétextant une quelconque urgence,
Il agit ou s'agite pour toute autre exigence.
Il prétend s'occuper des devoirs de l'Empire,
De ne pouvoir donner un instant qu'il respire,
Aux raisons de l'amour qu'il m'avait déclaré.
Il se dit de l'Etat être encore affairé,
Et je puis m'indigner de ses comportements,
Qui semblent m'éloigner de ses agissements.
Avec quelle froideur, et avec quelle glace
Aux yeux de l'Empereur, Argone tient sa place !
Si je ne le savais, je devrais en douter
Qu'avec une Princesse il voulût s'accoupler,
Jamais dans son regard n'a brillé le plaisir,
Qu'une flamme éclairée éveille du désir.
108
EDITH
Il est très délicat de tenter de comprendre
Ce qu'une âme en émoi se cache à défendre.
Mais il est évident que son cœur amoureux
Voudrait imaginer ce qui le rend heureux.
N'ayez crainte, ma Fille, et délaissez ce doute.
Car vos lèvres l'enivrent : encore il vous écoute.
Et sa chair possédée par l'objet de son choix,
Ne répond que de vous, n'entend que votre voix.
Non, calmez cette humeur, modérez ce tourment.
Ne vous est-il promis ? J'en jure son serment.
Et s'il vous est permis d'exprimer votre offense,
Je crois que cet amour est preuve de défense.
N'accablez pas, ma Fille, de propos agressifs
Cet éloquent discours en pensers excessifs.
Mais déclamez du moins la sublime raison
Qui confère à l'amant les feux des passions.
Il est vain d'accuser un Roi en exercice.
Il n'a pas mérité de subir l'injustice
Dénoncée par Argone qui règne sur ses lois :
Il dirige l'État, et il aime à la fois.
109
ARGONE
Il aime à s'éloigner de la beauté d'Argone.
À certains intérêts, la journée il se donne ;
Il se plaît chaque nuit à ne plus m'approcher,
Et pour d'autres raisons, il ne veut me chercher.
Ce n'est que peu mentir qu'à ses yeux ma disgrâce
M'exile de l'amour qu'il m'a juré en face.
Je puis le démontrer que votre prétendant
M'a trahie des soupirs qu'il m'a promis longtemps.
Oui, je prétends le dire que son feu s'est éteint.
Pour une autre que moi, son désir est atteint.
Et j'entends le prouver que sa flamme endormie
Eclaire ses ardeurs pour une autre choisie.
EDITH
Que ne sont-ce, ma Fille, ces paroles horribles ?
Votre âme est tout émue. Vos propos sont terribles.
Le Roi s'en vient déjà. En explications,
Il pourra mettre un terme à vos confusions.
110
SCÈNE DEUXIÈME
Alexandre, Argone.
ALEXANDRE
Quelle étrange raison vous mène ici Princesse ?
Quelle fureur soudaine vous agite et vous presse ?
Vous paraissez soumise à de sombres tourments,
Ou semblez animée en de vifs mouvements.
Votre esprit vous décide de vous hâter, Argone.
Je vous cède l'endroit, et je vous abandonne.
Ma présence occupée des affaires de l'État,
S'active en ce moment à résoudre des cas.
Je ne peux demeurer plus longtemps en ces lieux.
N'y voyez, je vous prie, un mari odieux.
Mais il faut, chère Argone, satisfaire au devoir
Qu'un Roi en exercice est tenu de pourvoir.
111
ARGONE
Restez, Seigneur, restez ! Il suffit d'un instant.
Je ne vous retiendrai que pour un court moment.
Ne fuyez point encore ! Je veux m'entretenir,
Et exprimer enfin ce qu'Argone doit dire.
Trop souvent animée du désir de vous voir,
Oui, j'espérai en vain le droit d'apercevoir
L'ombre de mon époux dans ce sombre palais,
Mais je croyais hélas ne le croiser jamais.
Vous-même décidé à laisser votre Argone,
Vous prétendez encor que la loi vous ordonne
De quitter cette salle, et de n'en plus paraître
Comme à d'autres raisons, vous devez vous remettre.
Cesserez-vous, Seigneur, de vouloir vous enfuir
Et d'ignorer toujours ce qu'il vous faut séduire ?
Feindrez-vous de savoir qu'il vous faut épouser
Argone la Princesse dont vous vous abusez ?
Je ne puis tolérer de votre indifférence
L'intérêt médiocre que vous fait ma présence.
Et je veux vous prouver que ce comportement
Attise dans mon âme ce fol emportement.
112
ALEXANDRE
Quelle haine farouche tout à coup vous anime ?
Calmez, Madame, calmez l'esprit qui vous domine.
Et tentez d'apaiser en de simples propos,
Cette verbale aigreur en usant d'autres mots.
Que vous sert de jurer, de crier votre outrance ?
Une bouche en colère ignore la tolérance,
Et sa lèvre en furie se nourrit de l'excès
Qui ne produit en vous qu'un stupide procès.
Ce n'est point sur ce ton indigne d'une Reine
Qu'une pensée émise se prétendrait sereine.
ARGONE
Et sur quel autre ton la Princesse trahie
Se pourrait exprimer par l'aigreur envahie ?
Je vous prie d'excuser de cette humeur haineuse,
Les ampleurs et l'effet de mon âme amoureuse.
Si je puis m'accuser de ce trouble certain,
C'est qu'un coeur confondu veut voiler son chagrin.
Mes propos insensés cachaient ce désespoir
113
De toujours vous chercher, de ne jamais vous voir ;
Et mes regards perdus de vouloir vous trouver,
Imploraient un amour qui semblait s'éloigner.
Si je suis rassurée du désir d'Alexandre,
Le plaisir que j'en tire est encore de l'entendre !
Si je ne puis douter du devoir de mon Roi,
L'espoir qu'il m'a promis est d'accomplir sa loi !
ALEXANDRE
Toujours je vous l'ai dit, je vous choisis Argone.
Et mon cœur en émoi à vos pieds s'abandonne.
Tel que je l'ai juré, je dois vous épouser :
Et ma raison s'étonne de vous voir jalouser.
Jamais dans ce royaume une plus tendre face
N'égale la beauté que vous paraît la grâce.
Car jamais la nature n'a vêtu tant d'attraits
Qui flattent ce visage de ces sublimes traits.
Alexandre apprécie la douceur de vos charmes.
Votre Empereur s'émeut quand s'écoulent vos larmes ;
Il admire de trop les lumières dans vos yeux,
Qui brûlent leurs chaleurs et leurs feux merveilleux.
114
Oserais-je le dire quand mon ardeur s'éveille,
Que ma chair enivrée des transports du sommeil,
Attisée par l'envie, de plaisirs soupirants
Exalte les désirs de sa chair expirants.
De quelle autre façon pour satisfaire Argone,
Parviendrais-je à prouver l'amour que je lui donne ?
Si ce n'est suffisant, comment lui démontrer
Que l'Empereur la cherche, et la veut rencontrer ?
ARAGONE
Quels heureux sentiments vous animent, Alexandre !
Et quelle joie extrême me comble à vous entendre !
De sinistres douleurs me troublaient quelques fois,
Et encombraient mon âme de tristesse et d'effroi.
Vos amours exaltées par la beauté d'Argone
Ne résistent à l'envi que le désir leur donne.
Ces soupirs exprimés vous ont trop confondu,
En déclarant l'aveu que j'ai tant attendu.
Mais c'est assez, Seigneur, L'Empire vous appelle.
115
Et le ciel lentement de lumière se constelle.
Argone est satisfaite, et ne doit retenir
Alexandre affairé des charges à accomplir.
SCENE TROISIÈME
Argone, Cléone.
Entendais-tu, Cléone, ce que disait son âme ?
Ecoutais-tu la force qui animait sa flamme ?
Je ne pouvais douter qu'il me cachait toujours,
Le bien que mon esprit cherchait de son amour.
Je ne saurais le croire que son désir ardent,
Eût pu à mon égard devenir évident,
Que sa pensée promise exprimât tant de joie
À dévoiler son cœur au secret autrefois !
Quel prodige à mes yeux éclaire ses lueurs !
Et quelle sublime foi domine ses fureurs !
116
Son feu que je jurais éteint à tout jamais,
S'illumine à nouveau et brille désormais !
Et déjà, je suis prête à recevoir d'un Roi,
Le plaisir amoureux qu'il éprouve pour moi,
Comme une chair éprise aime à s'abandonner.
Mais le doute à nouveau s'installe dans mon âme,
Car ma raison toujours incertaine s'alarme.
Argone est-elle l'objet qu'il a tant espéré,
N'est-elle que l'image qu'il a feint d'admirer ?
Ma pensée encombrée de noires inquiétudes,
S'interroge angoissée en vaines certitudes :
Suis-je le bel amour qu'il a tant convoité ?
Ne suis-je point indigne unie à sa moitié ?
Mais, tais-toi insensée ! Cesse de te maudire !
Tu ne parles pour rien ! Tu ne fais que médire !
Offre ton cœur, aimée ! Et donne-toi dès lors.
Ne réponds qu'au plaisir, et donne-toi encor !
La jouissance extrême envahit tout mon être,
Sa présence amoureuse lentement me pénètre.
Je sens monter en moi les bonheurs inconnus,
Les extases charnelles doucement confondues.
117
Une pluie de saveurs s'imprègne dans mon corps.
Son soupir exalté l'emporte dans l'effort.
Il se meurt épuisé de rêves enivré,
Puis s'endort sur mon sein de caresses sevré.
Dans cette nuit d'orgasmes, j'unis ma nudité
À ma chair assoiffée de sa fécondité.
Et mon ventre gonflé de substance royale,
Possède le sublime que sa puissance exhale !
Je délire, ma Cléone, je sens naître le Prince
Qui, faible graine encore fait trembler les provinces.
Je le vois, mon Futur, qui maître de l'Empire
Doit soumettre à genoux tout peuple qui respire.
Que ma raison divague, se perd insouciante !
Que ma mémoire s'éloigne, s'égare l'inconsciente !
Il faudrait me calmer pour dominer ma chair.
Mais je veux le séduire, oui, je désire lui plaire.
Mes esprits emportés loin des réalités,
De fantasmes en folie sont hélas habités !
Argone, réveille-toi ! Ne t'émerveille point !
Et retourne au réel qui t'appelle du moins !
118
ACTE III
SCENE PREMIÈRE
Alexandre, Ephilie.
EPHILIE
Cela m'indispose que de vous rencontrer !
Ephilie apprécie de jamais se montrer !
Elle prétend préférer dans un milieu plus sombre,
À la venue d'un Roi, la présence d'une ombre.
Que cela m'importune ! Je suis toute en aigreur,
Et je préférerais la mort et son horreur
Que de toujours croiser le spectre d'un tyran
Qui cherchant à séduire, se voudrait mon amant.
Ephilie la Princesse, soumise et prisonnière,
Déteste vos façons, dénigre la manière
Dont vous semblez user pour paraître galant,
Et peste ces raisons qui vous font insolent.
Feindrez-vous de nier la belle indifférence
De votre désirée pour votre préférence ?
119
Tenterez-vous encore dans ce stupide espoir
De croire en l'hyménée vainement illusoire ?
ALEXANDRE
Alexandre et l'Empire se jettent à vos genoux.
Ses États, sa puissance s'inclinent devant vous.
Demandez, ordonnez, commandez au pouvoir
D'imposer par vos lois à régner dans la gloire.
EPHILIE
Relevez-vous, Seigneur. Vous perdez en grandeur.
Conservez ce haut rang. Cachez votre impudeur.
N'est-ce pas ridicule, indigne d'Alexandre
De supplier encore ce qu'il ne peut prétendre ?
Vous voulez me donner tout ce qui me revient :
Le pouvoir d'une Reine au royaume des miens.
Vous semblez oublier que ma race me dispose
De posséder ailleurs ce que l'on me propose.
Vous pensez, je suppose, qu'esclave de vos lois
120
Il faut me résigner, obéir à vos choix.
Vous dominez l'Empire. Mais Ephilie jamais
Ne commettra l'horreur de souhaiter vos traits.
Espérez follement comme une âme en émoi
Ce stérile désir que ne cherche que moi !
Souhaitez, Alexandre, que pensée sérieuse
Eclaire votre raison de flamme précieuse !
Que sert d'humilier votre esprit insensé ?
Pourrais-je le calmer cet amour dispensé ?
Je laisse à ce jeune âge de tenter de mûrir
Et de connaître enfin l'interdit d'obtenir.
À d'autre qu'à moi-même, vous êtes désigné.
Cet espoir impossible devra se désister.
Une étrange beauté qui se prénomme Argone
Vous est tout indiqué : elle vous aime et se donne.
Et je puis le prétendre que soumis au serment,
Vous devez l'épouser d'ici à quelque temps.
ALEXANDRE
Mais ce sont des rumeurs que ma raison veut taire.
Ne suis-je point toujours sans Reine et solitaire ?
121
EPHILIE
Ce sont là des propos prononcés à la cour.
Vous êtes déjà prêt lui offrant votre amour.
Cela est suffisant. Eloignez ce sujet.
Contentez-vous, Seigneur, d'entendre mon rejet.
Mais écoutez du moins ce qu'Ephilie soupire,
Espérant seulement de quitter votre Empire.
Je ne peux plus durer dans cette attente vaine
De répondre de moi, résignée ou sereine ;
Et je veux m'arracher, me libérer du joug,
Disparaître à jamais pour chasser mon courroux.
Je ne puis en douter que nos fortes armées
De leur ardeur guerrière sont déjà animées ;
Que notre fière puissance s'enivre de vengeance.
Préparé au combat, le conflit se déclenche.
Je connais trop le sort qui vous est réservé :
Des soldats se mourant, et vous-même achevé !
J'imagine fort bien ces pleurs et ces horreurs,
Et ces ruisseaux de sang versés par nos terreurs !
122
ALEXANDRE, suffisant
Pardonnez mon sourire. ALexandre invincible
Ne craint pas l'ennemi. Cela est impossible.
Je pourrais commander de réduire au Néant,
Le semblant d'une armée conquise, et suppliant.
EPHILIE
Mais n'attendez jamais qu'implorant à vos pieds
Je demande pardon, et prie pour ma pitié.
Ou espérez en vain que ma grandeur royale
Quémande à vos genoux le droit impérial.
Ainsi il me faudrait satisfaire mon tyran,
Ou lui donner le droit d'en faire mon amant.
Et je devrais encore succombant à ses charmes,
Oublier les malheurs que remplirent mes larmes.
Je deviendrais unie au terrible ennemi
Qui combattit mon peuple, le frappa, le soumit !
Jouissant des supplices qu'il voulut m'infliger,
123
S'acharnait sur les miens pour les mieux diriger !
Quelle honte à mes yeux ! Et quel superbe affront
Pour les mânes et mes proches de couronner mon front !
ALEXANDRE
De recouvrir d'honneurs une simple Princesse !
De lui offrir l'Empire pour cette humble promesse !
J'ignorais que ce fût un lâche privilège !
Et qu'il fallût juger toujours en sacrilège,
La puissance et l'éclat Qu'Alexandre vous donne,
Le génie et la gloire que je vous abandonne !
EPHILIE
Permettez-moi, Seigneur, de pouvoir en finir
Avec cet entretien qui ne fait que languir.
Permettez désormais de laisser s'éloigner
Ephilie qui ne sait que de vous dédaigner.
Concédez-moi le droit de ne vous voir jamais.
124
De ne vous plus trouver dans ce vaste palais.
Je ne veux que chasser au plus loin de mes yeux,
Les propos d'Alexandre et ses pensers odieux.
Je fuis cette présence, et je quitte aussitôt
Votre âme détestable que je hais au plus haut.
Consentez, je vous prie, qu'Ephilie en fureur
Emporte hors de vous l'excès de son horreur.
SCENE DEUXIEME
Alexandre, Callus.
CALLUS
Je vous avoue, Seigneur, être encore étonné :
J'ignorais que ce cœur fût, las passionné,
Non pas pour notre Argone, mais pour cette Ephilie ;
Que vos sens en émoi fussent épris de folie.
Pouvais-je le savoir ce vif emportement
Qui tourmentait votre âme pour cet empressement ?
125
Pourtant je prétendais le premier vous connaître,
Entendre d'Alexandre ce qu'il laisse paraître.
Ce visage glacial s'essayait à cacher
Ce qu'un esprit ému s'obstinait à chercher !
Et je sais maintenant Ephilie en amour,
Argone détestée, rejetée chaque jour !
ALEXANDRE
Mais quelle ingratitude anime ses transports !
Dans quelle solitude, je sens plonger mon corps !
N'a-t-elle point démontré qu'elle voulait me haïr,
Qu'elle choisirait la mort que de se voir trahir ?
CALLUS
Votre Callus l'assure que tout coeur inflexible
Ne résiste jamais au pouvoir invincible ;
126
Qu'une âme fière et noble redevient raisonnée,
Et perdant en puissance se soumet, dominée.
Ephilie, la Princesse, feindra l'indifférence
Prétendra à l'attrait d'une autre préférence.
Mais faible prisonnière réduite à votre joug,
Elle devra s'en remettre, vous aimant à genoux.
Son haut rang lui permet d'encore vous détester,
Sa royale dignité l'oblige à vous pester.
Et je le jurerais qu'un excès d'insistance
Saura bien la convaincre d'aimer votre prestance.
L'incertitude, hélas s'installe dans mon âme
Car sa forte personne n'est pas celle d'une femme.
Si toujours ses refus ne font que s'aggraver,
L'espoir de l'hyménée me paraît entraver.
Elle impose à son cœur de vouloir vous maudire,
Et elle se fortifie d'une haine qui l'inspire !
Jamais elle n'admettra de perdre sa grandeur,
Préférant une mort à toute autre splendeur !
127
ALEXANDRE
Argone m'interdit de convoiter l'objet
Qui condamne mon âme d'endurer ce rejet ;
Mais Argone, éloignée aux confins de l'Empire,
Me permet d'obtenir ce que mon coeur désire.
CALLUS
Il est certes possible de retarder encore,
Le désir nuptial de réunir vos corps.
Il faut envisager pour la diplomatie
De différer l'amour par quelque stratégie.
Les raisons de l'État occupant Alexandre,
Aux folies de la chair, il ne peut se répandre :
Mais il doit se donner à mainte discipline,
Que le devoir royal à son haut rang destine.
Il est vrai que si peu ne tiendrait pas longtemps.
S'enfuir dans ce futur nous ramène au présent.
Argone, votre mère, et la cour tout entière
Attendent vainement le choix de l'héritière.
128
ALEXANDRE
Non, Callus, c'en est trop. Achevons ces langueurs.
Décidons-nous d'agir. Usons de nos rigueurs.
Délivrons-nous du mal. Qu'enfin il disparaisse !
Et détruisons Argone pour qu'Ephilie renaisse !
CALLUS
Cela est fort fâcheux de tenter de détruire
Le sacre de l'hymen qui se devait construire.
Et c'est grande audace que d'oser éliminer
Celle qui du premier jour vous était destinée.
Il serait subtil de pouvoir justifier
Le sombre trépas d'Argone disgraciée ;
Ce serait déroutant que proche de l'union,
Elle se donnât la mort sans la moindre raison.
Nous pourrions toutefois prétendre à un suicide,
129
Et feindre au désespoir de son esprit lucide,
Jurer que sa raison l'éclairait de l'amour
Qu'Ephilie vous portait un peu plus chaque jour.
Nous pourrions en tirer son désir d'en finir,
Sa pensée volontaire de chercher à mourir,
D'obtenir par sa mort le repos et la paix,
De trouver un sommeil impossible à jamais.
ALEXANDRE
Callus, il te faudra user de ta finesse.
Par ton génie subtil prouver ta belle adresse,
Afin que l'homicide déguisé en suicide,
N'éveille quelque doute que quelqu'un n'élucide.
Il te faut démontrer que son âme en détresse,
À trop pleurer son sort n'était plus la maîtresse ;
Que son noir désespoir la jetait au néant,
La poussait à plonger dans son gouffre béant.
130
CALLUS
N'ayez crainte, Seigneur, j'exécute ma tâche.
Si terrible soit-elle, à la vie je l'arrache !
Croyez que son décès la rendra immortelle,
Et sa mort glorieuse, et point accidentelle !
131
SCENE TROISIÈME
Edith, Ephilie.
EPHILIE
Madame, je vous prie d'entendre ce discours,
De ne point le juger comme un simple recours.
Je puis vous assurer qu'une forte raison
Justifie l'entretien que demande mon nom.
Madame, ce n'est point la grâce d'une Reine,
Que quémande Ephilie à la mère souveraine ;
Je vous suis prisonnière, mais cela est en vain :
C'est du désir d'aimer dont Ephilie se plaint.
Je sais le mépris que hélas ! vous me portez,
Pour croire les propos que je vais apporter.
Mais je puis vous jurer n'user de mauvais songes,
Et dire la vérité sans craindre les mensonges.
Je n'oserais d'ailleurs provoquer la colère
D'une Reine ennemie qui encore me tolère,
Mais qui préférerait m'infliger à ses pieds,
D'implorer un pardon par mes pleurs suppliés.
132
D'un terrible tourment, Ephilie est victime,
Un profond sentiment qui n'est pas légitime.
C'est un très grand danger qu'encourent vos projets.
Il soumet Alexandre à des puissants rejets.
Son coeur est en soupirs : Oui, Argone est trahie.
Car d'Ephilie aimée, sa chair est envahie.
Il sacrifie l'Empire, incline à mes genoux
Son génie et sa gloire, et se veut mon époux.
EDITH
Que dîtes-vous, Pauvresse ? Qu'osez-vous exprimer ?
S'unir à une esclave qu'il a su opprimer ?
Et par ses vœux choisir une humble prisonnière,
Pour croiser sa grandeur à la race dernière ?
Quelle monstrueuse audace espérez-vous défendre ?
Et quel atroce outrage cherchez-vous à prétendre ?
Que n'aurais-je entendu ces paroles terribles !
Pourquoi ai-je écouté vos propos si horribles ?
133
EPHILIE
Je ne souhaite en rien agresser vos humeurs,
Et désire moins encore m'encombrer de malheurs.
Quel profit tirerais-je d'aggraver votre haine,
Pour succomber, peut-être au pouvoir qui m'enchaîne ?
Ephilie aimerait insister davantage.
Concédez-lui le droit de croire en son langage.
Je ne recherche point, ne veux outrancier
La Reine première qui veut me disgracier.
Ma raison est certaine : Alexandre en émoi,
A juré son amour qu'il éprouvait pour moi.
Ephilie consciente a rejeté sa flamme,
A refusé l'ardeur que déclarait son âme.
Prêtez-moi, je vous prie, les moyens de quitter
Au plus tôt ce palais, et de m'en éloigner.
Favorisez l'exil par un chemin discret.
Décidez mon départ vers un couloir secret.
Je ne puis plus longtemps vous cacher le danger
D'ignorer mes propos, et de n'en point changer.
Vous devez pour l'Empire me permettre de fuir.
Ma présence en ce lieu ne pourrait que vous nuire.
Il paraît important de chasser au plus tôt
134
Ephilie, prisonnière ! Agissez aussitôt !
Oui, le temps est compté ! Il vous faut réagir !
Hâtez-vous vivement pour éviter le pire !
EDITH
Mais je n'entends en vous qu'une voix qui blasphème,
Dont la pensée stérile se voudrait stratagème.
Vous tentez d'influer par vos comportements,
Pour n'obtenir en fait que mes agacements.
Mais je sais, Ephilie, que votre ridicule
Vous réduit au stupide d'un esprit qui calcule,
Qui s'escrime à user par ses derniers moyens
De convaincre la Reine, et jamais n'y parvient.
EPHILIE
L'empereur doit venir. Vos humiliations
Devront se transformer en explications.
135
EDITH
Alexandre s'approche. Il pourra démentir
De vos faibles propos ce qu'Ephilie sut dire.
SCENE QUATRIÈME
Alexandre, Édith
EDITH
Enfin, mon tendre fils, je puis vous rencontrer.
Alexandre, à ma vue ne voulait se montrer.
Mais je veux supposer que ce peu de présence
Découlait du devoir, et de son exigence.
136
Oui, j'ai patienté espérant vainement,
De vous entretenir pour un simple moment.
Mais encore occupé par les lois de l'Empire,
D'entrevoir notre Prince, je me fis interdire.
Je n'ai point décidé de vous importuner
En de faibles pensées que je puisse ajourner.
Je désire seulement obtenir audience,
Afin que votre esprit éclaire ma conscience.
Ce tourment sans valeur embarrasse mon âme.
Je le juge peu digne qu'une Reine s'alarme ;
Accordez-moi le droit de dire la question,
D'oser vous demander d'éveiller ma raison.
ALEXANDRE
Madame, si je peux contenir quelque doute,
Ma pensée entière se donne à votre écoute.
Si je peux satisfaire, ou défaire un ennui,
Alexandre l'entend vous prêter son appui.
Je suis persuadé qu'il me faut peu de temps
Pour chasser le tracas qu'occupent vos instants,
Et je suis décidé à tenter de vous plaire
137
Pour aisément régler le nœud de votre affaire.
Ne le pensez point que de cet entretien,
Alexandre croît qu'il n'est fondé sur rien.
Il ne dédaigne pas les tourments d'une Reine,
Il sait trop le subtil de sa mère souveraine.
Il ne le prétend pas faire loi d'indifférence,
Et négliger votre âme. Il vous doit déférence.
Non, Madame. Parlez. Alexandre pensif
Interroge toujours son esprit attentif.
EDITH
D'Ephilie, il s'agit. Cette humble prisonnière,
Et cette créature de pauvreté dernière
S'est permis d'exprimer ses pensées incrédules,
Exaltant à l'extrême des propos ridicules.
Ephilie, cette honte s'est plu à vous maudire,
Et n'a pas hésité à tenter de mentir :
Prétextant d'une amour par ses feux déclarés,
Elle jurait que vous-même en étiez emparée.
Mais je suis convaincue que pour sa délivrance,
Elle choisit le mensonge et fit preuve d'outrance
138
Dans le but d'obtenir le pouvoir de s'enfuir
Et de quitter ce lieu pour n'en plus revenir.
Je me suis aperçue que notre infortunée
S'est en vain essayée, fuyant sa destinée,
Troublée dans son malheur, de chercher de répandre,
Cet insensé discours qui ne put nous méprendre.
ALEXANDRE
Alexandre, Empereur, ne saurait se tromper :
Quelle que soit la feintise, on ne peut le duper.
EDITH
Edith est éclairée, et défait les excès
Qu'une Ephilie émue s'obligeait sans succès.
Achevons ce sujet pour n'en parler jamais.
À toute autre raison, on se doit désormais.
Préférons décider des joies de l'hyménée,
Comme Argone choisie s'est déjà préparée.
Consacrons les plaisirs de ces festivités !
139
Que la cour animée de nombreux invités,
Se plaise à ce banquet comblée par l'allégresse !
Qu'elle encense en ce jour l'union enchanteresse !
Mon Fils, disposez-vous au sacre glorieux !
Mais pourquoi sur ce front tant de traits sérieux !
Vous me semblez pensif exprimant peu de joie,
Ou cachez pour le mieux votre coeur en émoi !
Je vous prie, Alexandre, de devoir l'épouser.
Ce moment précieux ne se peut récuser.
ALEXANDRE
Cet hymen, l'empereur le veut voir retarder
Pour un choix opportun qu'il se doit de garder.
EDITH
Que dîtes-vous, Seigneur, ai-je bien entendu ?
Délaissez-vous Argone qui a tant attendu ?
Démontrez-nous au moins de ce grand changement,
L'importante raison de ce retournement !
140
Qu'avez-vous exprimé ? Qu'osez-vous nous prononcer ?
Justifiez, mon fils ! Expliquez clairement
Cet important refus, et son renversement !
Parlerez-vous, Seigneur ? Dois-je vous arracher
D'un silence obstiné ces paroles cachées ?
Je vous écoute, enfin. Car je veux détenir
Ce qu'une bouche close m'interdit d'obtenir.
ALEXANDRE
Apaisez, s'il se peut, ces aigreurs excessives.
Modérez donc Madame vos humeurs agressives.
Condamnez vos esprits pour croire en mes raisons,
Et doutez pour le moins de mes noires trahisons.
Ces propos sont indignes de votre âme pensante.
Pourtant, je tenterai qu'une lèvre blessante
Dispense avec un doute ses verbales ardeurs,
Puis sans excès s'étonne rejetant ses fureurs.
Alexandre est en proie à de graves tourments,
Et son Empire entier l'occupe en ces moments :
Oui, une agression s'acharne à nos frontières,
Un ennemi s'engage par ses armées entières.
141
Je dévoile un secret que le Roi devrait taire :
Un État orgueilleux, par sa loi militaire,
Voudrait nous envahir, soumettre son effroi,
Nous réduire au Néant, en infligeant son droit.
Considérez, Madame, le piètre empressement
Que j'offre à ces hymen et réjouissement !
Concédez-moi de suite d'aller m'en retourner.
Je retarde l'hymen, je le dois ajourner.
SCENE CINQUIÈME
ÉDITH, seule
Le cruel, quel stratège n'a-t-il pas employé !
Et quelle raison extrême n'a-t-il pas déployé !
Alexandre a choisi de feindre à un mensonge,
Pour refuser l'accord qui toujours se prolonge !
La mauvaise Ephilie me l'avait trop prédit,
Que toute son ardeur brûlait pour son crédit !
Mais Edith en colère ne pouvait croire encor,
Que son cœur enflammé s'allumait pour son corps !
142
Argone gracieuse ne lui peut satisfaire !
Il prétend se donner pour une forte affaire !
Et la douce beauté, il la veut rejeter !
Il se plaît du mentir à toujours répéter !
Quelle consternation pour une triste reine
De savoir l'Empereur dont la grandeur se traîne,
Supplier les extases d'Ephilie enchaînée,
Et implorer hélas l'esclave emprisonnée !
N'est-ce point une honte que d'oser exploiter
Le risque d'un conflit ! Et jurer confronter
Notre génie guerrier à une armée sans nombre,
D'invisibles soldats dont sa mémoire s'encombre ?
N'est-ce point un effet du pur imaginaire
Que de doubler Edith en feignant d'un vulgaire,
D'un sinistre artifice qui ne saurait tromper
Le dernier des esprits facile à usurper ?
Quelle pauvreté de l'âme, l'insensé Alexandre
Se permet de répandre, et la veut faire entendre !
Mais quelle pensée stérile se joue-t-il à user !
S'il se sait Empereur, qu'il doit se mépriser !
143
Edith veut décider qu'Ephilie disparaisse,
Pour qu'Argone en son sein d'une flamme renaisse.
Il me faut la chasser, l'éloigner aussitôt,
Obtenir l'hyménée dès demain au plus tôt.
Il lui faudra montrer un amour pour Argone,
Que d'un soupir immense, enfin s'abandonne !
Et il devra bannir la Princesse soumise :
Ephilie à jamais ne lui sera promise.
Ma joie explosera de voir cette union,
De voir croiser ces sangs par la communion !
L'esclave libérée, évincée de l'Empire,
Versera tous ces pleurs par l'âme qui soupire !
Que la cour, le sénat apprenne son outrance :
L'Empereur le jurait qu'une armée en présence
Retardait le sacré qui se dût accomplir,
Refusait le devoir qu'il lui fallût remplir.
Que tous dans le palais sachent le subterfuge
Qu'Alexandre employait en guise de refuge !
Qu'ils sachent tous du moins qu'il jurait que l'Etat
Encerclé d'ennemis s'activait au combat !
144
ACTE IV
SCENE PREMIÈRE
Ephilie, Céphise
EPHILIE
Quelle que soit ma pensée, mon âme est dérangée,
Et ma pauvre raison est toujours ravagée :
De sinistres tourments remplissent sa mémoire.
Cette mouvante image ne m'est point illusoire.
De noires inquiétudes encombrent mon esprit.
Son malheur est haineux, et il m'est incompris ;
Il paraît me damner à souffrir son horreur,
Ou soumettre Ephilie à subir la terreur,
L'impalpable m'entend semblable à des présences,
À chacun invisibles, mais dont les existences
Enveloppent et entourent de simples créatures,
Et aux vivants s'intègrent comme des impostures.
Cette moite atmosphère est propice au délire.
145
La conscience craint en invoquant le pire.
Elle se remplit de doutes. Et une ombre, un effroi
La condamnent à l'angoisse jusqu'à son désarroi.
Vois-tu, ma chère Céphise, ce que croit Ephilie :
L'irréel, le mentir s'animent et s'amplifient.
Et quels que soient ce trouble et ces pressentiments,
Cet esprit et ce corps s'agitent en vains tourments.
CEPHISE
Je vous conjure, Madame, de chasser tant de craintes,
D'éloigner hors de vous ces mauvaises complaintes.
Je veux vous assurer qu'Ephilie sans danger,
Doit pouvoir du présent le mieux envisager.
Vous semblez ignorer votre heureux privilège :
Alexandre amoureux par ses lois vous protège,
Et son ordre interdit qu'Ephilie prisonnière
Soit traitée par ses soins en vulgaire dernière.
Décidez, demandez : l'Empereur à genoux
Commande l'impossible uniquement pour vous.
Plus encore, ordonnez : cette joie de vous plaire
Le consacre au sublime ne sachant s'y soustraire.
146
Vous paraissez émue sans pouvoir expliquer
Par quelque fait réel ce qui vous a choqué.
Délassez-vous, Madame. Et l'esprit en repos,
Retrouvant ses raisons changera ses propos.
EPHILIE
Je ne peux soulager mon âme en mouvement.
Elle s'empare de moi quel que soit le moment.
Quand bien même la nuit, je cherche à la calmer,
Elle brise mon sommeil se plaisant à bramer.
Dans ce profond silence, je l'entends s'approcher.
Et son spectre est affreux. Je ne sais l'arracher.
Il s'accroche à mon corps. Il s'anime ou il danse,
Ou se plaît à jouir de ma faible impuissance.
Dans ce couloir de marbre, je le sens me poursuivre.
Il se rit de moi-même, et m'interdit de vivre.
Je le crois disparu, mais sa chair invisible
Démontre à chaque instant sa présence nuisible.
147
CEPHISE
Je vous supplie, Madame, de maîtriser vos peurs
Qui ne sont que l'effet de mirages trompeurs.
EPHILIE
Je le sais, ma Céphise, mais ne puis-je douter
Que ma mort en ces lieux est encore souhaitée ?
Ne serait-il heureux de détruire Ephilie :
La faisant disparaître, du moins se résilie
L'hyménée interdit qu'espérait Alexandre,
Et que croyait ce roi par son ordre prétendre ?
Ne faut-il davantage que la cour, le palais
Détruisent la nuisance d'Ephilie à jamais ?
Ne faut-il employer ce moyen radical
Qui l'envoie au trépas par cet arrêt fatal ?
Ma Céphise, tu le sais, que la nécessité
M'inflige de mourir par une atrocité.
148
CEPHISE
Je vous implore, Madame, de penser autrement,
Et je vous prie encore de voir différemment.
Vous semblez oublier la foudre d'Alexandre :
Dans le cœur d'Ephilie, il voudrait se répandre.
Et vous ignorez que sous sa protection,
Jamais il ne voudra votre disparition !
EPHILIE
Que cette douce voix atteigne son esprit !
Que ton tendre propos lui soit enfin compris !
CEPHISE
Que craindrez-vous, Madame, quand il sera uni
Pour ce nouveau bonheur, par la reine béni ?
Serez-vous inquiète quand Argone à sa main,
Scellera l'hyménée, et ceci dès demain ?
149
Les convives se pressent pour la fête suprême,
Et tous les invités sont dans la joie extrême.
L'union attendue ne sera retardée :
Ce qui doit s'accoupler est déjà décidé.
Ce nuptial effet sera de gracier
Ephilie ! La maudite serait remerciée !
Et au plus tôt, Madame, expulsée du palais
Libre enfin vous serez de partir désormais.
Oui, cette longue attente achevée dans peu d'heures,
Vous permettra de fuir cette sombre demeure.
Et vous retrouverez la patrie et vos biens,
Distribuant l'amour qu'appellent vos anciens !
Je crois imaginer que la gloire vous attend,
Et le peuple en liesse vers la place descend !
Je les revois, Madame, exprimer leurs bonheurs,
Acclamer leur princesse dans la joie ou les pleurs !
EPHILIE
Plaise aux Dieux, ma Céphise, que ta bouche die vrai.
Que toujours à ses yeux, Ephilie se soustrait.
Que je puisse échapper au noir tortionnaire
150
Qui prétendant m'aimer, se faisait sanguinaire.
Que de tristes soirées à subir tout son mal !
L'affreux comportement d'Alexandre infernal !
Hélas persécutée, il n'avait qu'une envie :
Soumettre une princesse à s'unir à sa vie.
Mais tais-toi quelque peu. Je crois savoir venir.
J'entends des bruits de pas des couloirs provenir.
La présence s'approche. Je voudrais m'éloigner,
Mais cet étroit passage, je ne puis le gagner.
C'est elle-même ici ! Ô ciel, quelle détresse !
Ephilie la soumise, Argone la princesse
Doivent se confronter, échanger des propos
Dont la teneur est faite de l'Empereur héros !
151
SCENE DEUXIÈME
Argone, Ephilie.
ARGONE
Ephilie la soumise est réduite à hanter
Cette salle de marbre, puis à se lamenter
Espérant voir encore les murs de son palais,
Les siens et sa cité interdits désormais.
Cette triste Princesse désire la liberté
Retrouver son honneur, et toute sa fierté.
Mais maudite en ce lieu, elle découvre toujours
Que sa présence haineuse la soustrait à l'amour.
EPHILIE
Ne pouvez-vous, Argone, contenir le venin
Qui coule dans vos veines, qui remplirent votre sein ?
Ne pouvez-vous faire taire votre bouche mauvaise
Qui du mal se nourrit, et jamais ne s'apaise ?
152
Et pourquoi votre voix me parle en ennemie,
Se plaît à prononcer usant de l'infamie,
Des propos d'une aigreur que je peux accuser
Que je voudrais bannir, ou du moins récuser ?
ARGONE
Vous tentez de tromper par l'ardeur de vos charmes,
La pensée d'Alexandre en feignant de ces larmes !
Vous souhaiteriez au pire de le conduire,
En usant de vos pleurs pour enfin le séduire !
EPHILIE
Je vous croyais perfide, que vous êtes cruelle !
Je ne veux vous blâmer flattant cette querelle !
Vous pourriez jouir par vos ignominies,
Fortifiant l'horreur de vos noires calomnies !
153
Je ne prétends, hélas que de quitter ces lieux.
Oui, j'entends pour longtemps m'enfuir de l'odieux :
Oui, de vous-même, Argone, et d'Edith et du Prince
Et regagner les miens, mes pères et ma Province.
ARGONE
Mon sublime plaisir serait de vous chasser
Pareille à la vulgaire que l'on doit repousser,
Que l'on doit dédaigner semblable à une esclave
Réduite et résignée à subir son servage.
Ma jouissance intense étant de vous haïr,
Mon dernier privilège serait de vous trahir
Ou de vous voir souffrir arrachant vos sanglots,
Suppliant, implorant dans une mer de flots.
Pauvresse, disparaissez ! Alexandre s'en vient.
Ici, vous dérangez. Personne ne vous retient.
Disposez, je le veux. Empruntez ce couloir.
Et daignez, s'il se peut, ne jamais me revoir !
154
SCENE TROISIÈME
Alexandre, Argone.
ALEXANDRE
Votre Empereur se flatte de vous voir pour le mieux.
Ma chère Argone, venez vers votre époux heureux.
Je vous prie, approchez que j'apprécie vos traits.
Laissez-moi admirer vos charmes et attraits.
Quelle beauté plus sublime peut goûter Alexandre !
Vers quelle autre parure, il devrait se répandre !
Jamais sourire plus doux pour le plaisir des yeux,
Ne saurait l'émouvoir, votre Prince amoureux !
ARGONE
Argone étonnée par vos déclarations,
Ne sait comment répondre aux feux des passions.
Bouleversée, confuse en ces tendres soupirs,
155
Elle se laisse transportée, votre Aimée qui expire !
Elle se croit emportée vers les joies de l'amour,
Mais son âme s'égare dans l'extase du jour !
Puis son esprit renaît et s'éveille à nouveau,
Et il divague encore pour un délire plus beau !
Que ne puis-je écouter tant de douces complaintes !
Que ma chair tout émue s'enivre de ces plaintes,
S'exalte et perd ses sens par vos dires entendus
Auxquels, Seigneur, jamais elle n'aurait prétendus !
ALEXANDRE
Pouvez-vous, s'il vous plaît, apaiser cet excès ?
L'hyménée est en cours, mais il n'est encor prêt.
Il reste une question encore à régler.
Il vous faut voir Callus qui la doit arranger.
ARGONE
Je veux vous obéir, comme je veux vous plaire.
Tout ordre d'Alexandre est choix à satisfaire.
156
Disposez, décidez : Argone désormais,
Ne peut vous refuser se donnant à jamais.
N'est-il foi plus intense que de jurer au Roi,
Soumissions, devoirs imposés par la Loi ?
N'est-il plus forte preuve d'exprimer son bonheur,
D'appliquer le désir dicté par l'Empereur ?
S'il me faut sur l'instant de rencontrer Callus,
Cela m'est fort aisé. Et Argone reçue
Saura bien lui jurer le droit d'obéissance,
Prononcé par vous-même, et par votre puissance.
Le droit impérial ne se peut interdire :
Sa volonté royale ne se doit contredire.
ALEXANDRE
Princesse, n'ayez crainte et ne doutez de moi.
Une simple misère pour que l'union soit.
Prêtez-vous à Callus afin qu'il vous informe
De l'ultime raison de l'hyménée conforme.
Sachant votre présence prévenue dans un temps
Il ne vous retiendra que le jeu d'un moment.
157
Il vous demandera de signer un arrêt,
D'en achever enfin par ce dernier décret.
ARGONE
Je me presse, Seigneur, de courir chez Callus ;
Le parafe anodin cela et rien de plus !
Aussitôt je me hâte, puis je suis en ces lieux,
Et alors m'en retourne vous aimer de mon mieux !
158
ACTE V
SCENE PREMIÈRE
Alexandre, Calus.
CALLUS
Je m'en reviens, Seigneur, vous dire les nouvelles
D'une qui appartient aux ombres immortelles,
D'Argone la Princesse expirant au trépas ;
Sa dépouille fumante ne lui survivra pas.
Prêtez-moi l'intérêt des dernières paroles
Prononcées par ses lèvres avant que je l'immole.
Entendez les soupirs que sa bouche jurait,
Et par quels feux d'amour, elle vous adorait.
Sur l'ordre de mon Roi, je suis à vous Callus.
J'obéis à l'Empire. Mais je donnerais plus
Afin de désirer cet hyménée scellé,
Et ces écrits signés avec ce libellé.
159
Je sens trembler ce corps, j'entends battre ce sein.
Je les sais insensés conquis par ce dessein.
Puis-je me dominer ? Imposer le repos
À l'esprit, à la chair promis à mon héros ?
Prêtez-moi, je vous prie, le droit de m'acquitter.
L'Empereur m'espère, et se peut inquiéter.
Je lui avais juré de me hâter très tôt
Afin de le revoir dans une heure, aussitôt.
Cher Callus, agissez : l'amour ne doit attendre !
La raison de l'esprit, le coeur ne sait l'entendre !
J'emprunte cette plume que je puisse signer,
L'arrêt de notre hymen qu'il me faut assigner.
Mais pourquoi ce silence ? Feignez-vous d'écouter
Ce qu'Argone présente s'escrime à souhaiter ?
Quel sentiment vous glace ? Et quel retournement !
Tâchez de m'expliquer le Mal qui vous inspire.
Apaisez et calmez la force qui est en vous.
Je vous supplie encor. Je succombe à genoux.
Mon regard noir métal crachait toute sa haine,
Mes yeux remplis de sang étaient flots qu'on déchaîne.
160
Le poignard dans la main étincelant, tremblait.
Callus, le meurtrier chavirait, se troublait.
L'horreur m'interdisait d'accomplir un tel acte.
Contre un ordre barbare, tout homme se rétracte.
Un courage puissant se maudit à détruire
Une douce Princesse faite pour vous séduire.
ALEXANDRE
Tu as tué, Callus ? Mais pourquoi tant de plaintes ?
Je t'ignorais sensible à ces sombres complaintes.
Est-ce ton premier meurtre ? N'as-tu pas éloigné
Certains témoins gênants avec un art soigné ?
Oui, poursuis tes propos que je t'entende dire
Par quelle subtilité son coeur hurlant expire.
Achève et parle encore que je puisse savoir
La méthode employée pour plaire à ton devoir.
161
CALLUS
N'est-ce point du cynisme que de prier ainsi,
De quémander, Seigneur, des détails si précis ?
Et quels plaisirs de l'âme, tires-tu de ce crime ?
Mais tu te satisfais pour Argone victime !
Permets-moi Alexandre, d'en terminer ici :
De ne continuer ce ténébreux récit.
Ordonne-moi, mon Roi, de prétendre au retrait.
Donne-moi le pouvoir de n'en parler jamais.
Je ne peux te repaître de ce crime odieux.
Ce lâche comportement ne m'est point glorieux.
Je désire partir. Je demande la fuite.
Que te sert de m'entendre te raconter la suite ?
ALEXANDRE
Je commande, Callus : que par ta lèvre ouverte
Je sache la torture pour l'Empereur offerte.
Je sache les douleurs dans ce sein arraché,
Et le profond supplice de son corps déchiré.
162
CALLUS
Vous me semblez étrange. Je vois briller l'horreur.
La crainte me saisit. Je crois trembler de peur.
Pourquoi approchez-vous ? Votre regard avide
Me jette tant d'effroi avec cet oeil livide.
Un noir comportement tout à coup vous inspire.
Callus, éloignez-vous ! Vous plongez au délire !
Et la folie vous prend par cet égarement.
Vous êtes apte à commettre la mort violemment.
Je ne vous comprends plus. Mais êtes-vous vous-même ?
Retenez la fureur qui en vous se déchaîne.
Dominez cette haine qui règne dans vos yeux.
Mais, Seigneur, est-ce vous cet être monstrueux ?
Parlez donc, je vous prie : ce silence est ma tombe.
Je sens ma fin prochaine, car par vous je succombe.
Je vous supplie, Callus, de ne point avancer
Tant ma perte fatale me paraît commencer.
Mais je voulais, Callus, vous apporter ma joie.
Et vous me condamnez par ce coupable effroi.
163
Je suppose ma mort dans un temps à venir.
Cette main se dirige pour déjà en finir.
Cette lame de fer s'enfonce dans ce corps.
Et puis-je m'échapper, impuissante à l'effort ?
Incapable, je suis prise de tremblements,
Je respire les soupirs de mes derniers moments.
Argone la victime voit jaillir de son cœur
Le sang de son amour, le feu de son ardeur ;
Argone la promise se mourant désormais
S'en retourne aux enfers y vivant à jamais ;
Mais pourquoi, mon Epoux, m'avoir donné la mort ?
Je vous pleure, Alexandre, sans haine et sans remords !
Voilà le sort sinistre d'Argone délivrée !
Du tragique poison, elle s'est enivrée !
Mais elle n'a point souffert ; vous offrant son amour,
Je la crois au Néant vous prier pour toujours.
164
SCENE DEUXIÈME
Alexandre, Ephilie.
ALEXANDRE
Avez-vous un instant pour écouter du moins
Une triste nouvelle exprimée par mes soins ?
Étiez-vous, Ephilie, la dernière informée
De l'horrible trépas d'Argone, mon aimée ?
Une détresse immense lui a donné la mort.
S'infligeant le suicide, elle a choisi son sort ;
Les sanglots et les pleurs qui dans son coeur expirent,
Ecoulent ses douleurs qui lentement soupirent.
J'ignore les raisons justifiant cet acte.
Pour l'ombre de ses pères, se donnant à ce pacte,
Auprès des siens, elle s'en est retournée
Soumise, obéissant à sa noire destinée.
Je ne sais moins encore, proche de l'union,
Si cette âme perdue, dans sa confusion,
165
S'est jurée, l'insensée, de voler au suicide.
De plonger au Néant sans sa pensée lucide.
Quel corps inconscient, un poignard dans la main
Va dans sa tendre chair et déchire son sein,
Et s'arrache à la vie sans craindre le remords
De l'espoir d'être Reine, et refuse l'accord ?
Mais quelle idée perverse, et quelle maudicité
L'ont poussé à commettre la sombre atrocité ?
Elle s'approche de moi : je lui promets l'Empire !
Je lui remets le trône : seul, cet enfer l'inspire !
EPHILIE
Elle me détestait, me pensait ennemie.
Je n'ai point les rancœurs de l'injuste infamie.
Oui, je prierai, Seigneur, le repos de ses cendres.
J'implorerai les siens pour des douceurs plus tendres.
166
ALEXANDRE
Ces nobles sentiments humanisent Ephilie :
Argone est pardonnée, la haine est abolie.
EPHILIE
Ces hautes qualités purifient la Princesse.
L'amour est rétabli : maudire serait faiblesse.
ALEXANDRE
Je ne puis qu'admirer la grandeur de votre âme.
Votre esprit en émoi se baigne de ses larmes.
Je vous prie, Ephilie, de recevoir du Roi
Les profondes louanges que ce bon cœur déploie.
Alexandre ignorait quand l'ennemie succombe,
Quand son corps décharné s'écroule dans la tombe,
Qu'Ephilie bafouée, humiliée toujours
Contre l'ignominie sût offrir son amour.
Pourrais-je parvenir en usant de raisons,
167
À tenter de comprendre vos belles oraisons ?
Je ne sais concevoir par quelque intelligence
Une absolue clémence et sa pure indulgence !
Comment peut-on aimer ce que l'on doit haïr ?
Ou comment pardonner ce que l'on doit maudire ?
Vous êtes prisonnière et vos pouvoirs sont vains,
Une faiblesse princesse subissant les dédains !
L'Impératrice Edith, puis Argone ignobles
Se riaient de vos larmes dans un parterre de nobles !
Vous étiez la Première d'un Etat riverain !
Et cette dignité, simple poussière de grain,
Vous enchaîne à souffrir votre gloire passée,
Et vous pleurez le sort d'Argone trépassée !
Mais pouvez-vous défendre ce haut comportement,
Votre triste souffrance, et ce noir châtiment ?
Et pourquoi nulle offense ? Cette grandeur de cœur
Ne peut appartenir qu'à un esprit vainqueur !
168
EPHILIE
Seigneur, vous prétendez qu'une guerre farouche
Se veut combattre encore par les mots de ma bouche.
Vous supposez en mal : d'aucune violence
Ephilie n'est en proie, préférant le silence.
ALEXANDRE
Tant de paroles tues sont paroles funèbres
Qui apprécient la mort et les sombres ténèbres !
EPHILIE
Mes propos sont si purs qu'ils ne souhaitent en rien
Se satisfaire d'un crime approuvé par vos mains !
169
SCENE TROISIEME
Alexandre, Edith.
EDITH
Mon Fils, mon tendre Fils, quelle n'est pas ma douleur !
Quels ne sont point les traits, et l'affreuse pâleur
De votre Mère Edith, honteuse d'annoncer
Les sinistres propos qu'elle doit prononcer !
Argone, la belle Argone, a décidé du sort
Qui l'entraîne à la vie jusqu'à sa triste mort.
Elle s'est refusé la lumière du jour,
Et retourne dans l'ombre, reniant votre amour.
Que ne puis-je éprouver la terrible souffrance
Qui hélas m'interdit les vœux de l'espérance !
Mais je dois souhaiter qu'au domaine des siens,
Pour toujours elle s'unisse à ses pères anciens !
J'aimerais vous prouver en exprimant à tort,
Ce bien-être futur en niant mes remords ?
Mon Fils, mon pauvre Fils, pour la communion
Nos Dieux le décidèrent d'abolir l'union !
170
Pardonnez-moi, mon Fils, de me précipiter :
D'une tâche si rude, il fallait m'acquitter.
Permettez à la Reine de jeter ses sanglots
Qui dans son cœur s'écoulent en cascades et flots.
ALEXANDRE
Madame, je vous prie de contenir vos larmes,
De vous bien prévenir contre l'effet des drames.
Car une grande reine se doit de contenir
Tous les événements qui peuvent advenir.
Je vous mande, ma mère, d'atteindre les hauteurs
Consacrées à nos races par nos rangs et splendeurs.
La Reine Impératrice connaît trop des pouvoirs
Ingrats en des instants, mais présents en devoirs.
Ephilie m'aura dit la sinistre nouvelle :
Argone a trépassé de fin accidentelle.
Le coup me fut porté, mais je restai glacial
Lorsque l'on m'explique l'achèvement crucial.
171
Mon insensible cœur a feint à ce tourment
Qui a atteint son âme en ce sombre moment.
C'est encore la grandeur du prestige royal
Qui m'a contraint de fuir ce drame déloyal.
Mon esprit amoureux, privé de passion
S'est hélas résigné de sa possession.
EDITH
L'empereur est soumis à cette épreuve immense
Qui se morfond en lui, et qui déjà commence.
Je serai Alexandre, toujours à soutenir
La douleur et les pleurs que vous devez souffrir.
Et votre mère sera, le sein gonflé d'espoir,
Prête à vous soulager, chassant de la mémoire
L'odieux sacrifice que le destin maudit
Vous aura infligé par l'au-delà prédit.
Nos pouvoirs misérables, la volonté fatale,
Ne la peuvent endiguer par loi impériale.
Nos droits sont trop humains, semblables aux mortels,
Nous subissons des maux terribles et cruels.
172
ALEXANDRE
Madame, daignez du moins de ne point vous morfondre,
Et cessez, s'il vous plaît, en tout de tout confondre.
EDITH
Seigneur, mais n'est-ce point cette image voilée,
Cette flamme si belle par vos yeux miroitée ?
Je vous croyais épris d'une amour éternelle
Mais ce trépas vous laisse un calme naturel,
Et je pourrais douter que vous fussiez épris
Car cette fin sinistre ne vous a point surpris.
Je prétendais, Seigneur, que votre coeur offert
Pleurerait mille grâces, condamnant son enfer.
Je supposais, mon Fils, qu'un supplice terrible
En vous ferait hurler une souffrance horrible.
Edith s'est égarée, perdue par sa raison
Car son esprit jurait en votre liaison :
Un désir véritable qui comblerait vos corps.
Mais notre Roi hélas ne ressent de remords !
173
ALEXANDRE
Faut-il geindre ou gémir une chair imposée
À un Roi dont l'amour ne lui est disposé ?
EDITH
Faut-il, Seigneur, penser qu'elle n'était votre bien ?
Qu'en rien votre futur n'était lié au sien ?
ALEXANDRE
Les raisons de l'Etat n'écoutent pas le coeur
Qui demande ou quémande un tout autre bonheur.
Les désirs de la chair s'attisent d'étranges feux,
Et espèrent avec force satisfaire certains vœux.
174
Madame, l'Empereur doit toujours obéir
Ou doit remercier ce qu'on lui veut offrir.
Il est le souverain et s'élève à ce rang,
Mais il est interdit de plaire à ses élans.
Chacun savait ici quel était mon désir.
Mais vous n'écoutiez pas de mon cœur le soupir.
Alexandre à genoux était pris de folie
Et suppliait l'amour de l'ingrate Ephilie !
Que m'importe après tout la mort de votre Argone !
À d'autre qu'à elle-même, mon amour s'abandonne.
Ephilie, cette honte, cette esclave à vos yeux
M'infligeait les soupirs d'un esprit amoureux !
Et je devrais encore me résigner en pleurs !
D'Argone apprécier la moindre des valeurs !
Il me faudrait porter d'une élue disparue,
Le deuil inconsolable de l'union prévue !
EDITH
Mais mon Fils, est-ce vous qui osez ces propos ?
Respectez, je vous prie, son esprit en repos.
175
Ou puis-je le prétendre que vous fussiez d'accord
Pour qu'elle agonisât et subît un tel sort ?
Et quelle indifférence et quel détachement !
Vous semblez vous combler de cet arrangement !
Argone disparue, votre Ephilie renaît :
De sa mort absolue, l'Empereur se complaît !
Mais Seigneur, avez-vous organisé l'horreur,
Par un acte odieux imposé la terreur ?
Ne serait-ce, Calus qui produisant sa fin
A obéi à l'ordre sanguinaire et défunt ?
Est-ce bien vous, Seigneur qui avez décidé
Près des siens dans l'ombre de la précipiter ?
Je veux me retirer. Ma pensée en émoi
Exprime son aigreur et je tremble d'effroi.
Ces mains ensanglantées ont signé un massacre :
Par le droit de tuer, notre Roi se consacre !
176
SCENE SIXIÈME
Ephilie, seule.
EPHILIE
Mais je puis m'accuser d'avoir séduit un traître !
Que ma face voilée cesse enfin de paraître !
Vous, mes charmes secrets m'avez-vous éclairée
Du désir d'un tyran par sa chair déclarée ?
Ou le suis-je coupable, moi simple prisonnière
Soumise à ce destin, en Princesse dernière ?
Et vous, tendre beauté, mais avez-vous tenté
Par l'effet de votre art de plaire ou d'enchanter ?
Humiliée, honteuse, et vos yeux faits de larmes
Ne désiraient en rien se complaire de ce drame.
Non, palpitant d'espoir, votre âme souhaitait
Partir d'un lieu maudit, n'y revenir jamais !
Mais puis-je disparaître, m'éloigner d'une tour
Dont les murs imposants me condamnent toujours ?
177
Ô vous, corps impuissant, avez-vous le pouvoir
De vous glisser dans l'ombre qu'on ne sache vous voir ?
Ce tragique destin m'inflige de séduire
Ce qu'Ephilie perdue s'acharnait à maudire !
Et ce cruel présent impose un noir trépas
À une élue promise qui ne cherchait qu'un Roi !
Faudrait-il me haïr d'être éprise à ce sort ?
Ma face glaciale n'exprime aucun remords.
Mes traits harmonieux, auriez-vous décidé
Par vos soupirs ou pleurs, Argone trépassée ?
Je ne dois accepter de me prétendre en vain
Un quelconque assassin : je n'ai agi en rien.
Et moi-même, Ephilie, mais aurais-je espéré
Par les vœux de l'Empire, l'hyménée désiré ?
Trop heureuse du fait, Ephilie libre enfin
Aurait imaginé le retour vers les siens !
Je crois les voir venir : Edith et Alexandre !
Cachée par la colonne, je saurai les entendre !
Mon corps ne peut s'enfuir : je vais apercevoir
Ce que haine et vengeance se prêtent à concevoir.
178
SCENE DERNIÈRE
Alexandre, Edith, Ephilie.
EDITH
C'est vous, ignoble Fils, vous êtes l'assassin !
Vous avez tout réglé : la mort et son dessein !
Vous avez résolu la souffrance d'Argone
Qui gît atrocement : que les dieux vous pardonnent !
Et c'était vous, mon Fils qui étiez en accord
Avec votre Callus pour condamner son sort !
N'avez-vous pas voulu accomplir ce trépas,
Pour qu'elle fût jamais vôtre, ou ne le devînt pas ?
Alexandre, c'est vous dont les mains sont sanglantes,
Qui avez ordonné ces tortures cinglantes !
Votre simple Callus n'est qu'un commanditaire
Qui la jette au Néant, stupide sanguinaire !
Celui qui pour malheur s'est décidé au crime
Subira en désastre l'effet de sa victime !
179
ALEXANDRE
Tout à coup quelle haine ! Apaisez vos propos !
Conservez la raison, ou gagnez un repos !
C'est Edith en folie qui parle de la sorte ?
Calmez la passion que votre esprit emporte !
Quelle charge monte en vous : mais calmez, je vous prie
Cette rage excessive ! Ne m'avez-vous compris ?
Que de dires insensés ! Que de termes stupides !
Votre bouche prononce des paroles cupides !
N'avancez pas, ma mère ! Mais êtes-vous sereine !
Ce regard est fiévreux, indigne d'une Reine.
Reculez plus encor ! Je vois jaillir la flamme,
Cette ardeur de tuer qui règne dans votre âme !
EDITH
Qui jouit de son mal et soumet la terreur,
Connaîtra lui aussi l'excès de son horreur.
180
ALEXANDRE
Terminez, je vous prie, ces phrases ridicules !
Considérez l'effet qui est des minuscules !
EDITH
Alexandre, observez cette lame brillante ;
Oui, ma raison délire et se fait vacillante.
Mais regardez l'objet qui conduit à la mort,
Qui se glisse, sanglant, et sans aucun remords.
Empereur, vous tremblez ? Vous craignez ce vous-même
Qui a produit un drame par sa douleur extrême !
Empereur, vous fuyez ? Je veux vous condamner.
Votre mère ne saurait pouvoir vous pardonner !
Je ne fais qu'appliquer sa loi et sa justice.
Alexandre, mourrez ! Recevez ce supplice !
Il me faut infliger par ce coup éternel,
Le droit de vous jeter au néant immortel !
181
Tombez ! Cessez de vivre ! Votre chair assoiffée
Du suicide d'Argone en sera étouffée !
ALEXANDRE
Que l'amour d'Ephilie respire dans mes veines !
Je m'épuise et je meurs. Croyez-vous en mes peines ?
Mais écoutez mon souffle. Que m'importe ce sort !
Je vous donne ce sein. Frappez-le donc plus fort !
Ma pensée, la dernière, sera pour Ephilie :
C'est elle qui sera mienne même dans l'agonie.
Oui, approchez, ma mère. Je n'ai pas de regrets.
J'ai pleuré sa beauté, ses sublimes attraits.
Je disparais content, car mon ultime image
Se noiera dans ses charmes, un rêve ou un mirage.
Vous poignardez un Fils. Madame, mais pourquoi ?
Votre Empereur est mort. Madame, mais pourquoi ?
182
EDITH
Je ne sais qui je suis. Ou j'ignore si je hais.
Au royaume de l'ombre, allez dormir en paix !
Tu redeviens toi-même. Est-ce bien toi, Edith ?
Parmi toutes les mères, n'es-tu pas la Maudite ?
Est-ce toi qui détruis, qui sacrifies ta chair,
Qui sanctifies d'un crime ce qui t'est le plus cher ?
Je succombe à vos pieds. Ce sein bat-il encore ?
Ce cœur rougi vit-il, rêve-t-il ? Mais il dort !
Je désespère mon Fils. Respirez-vous, Seigneur ?
Transpirez-vous ce sang pour que la Reine ait peur ?
Mais parlez quelque peu ! Daignez vous exprimer !
J'écarte votre habit qui vous fait opprimer.
Alexandre, un soupir ! Je veux tant vous entendre !
L'air insignifiant que je puisse surprendre !
Le silence. Le silence. Telle est votre réponse.
Est-ce le jugement qu'Alexandre prononce ?
Est-ce le testament que vous voulez laisser,
Mon Fils, mon Fils aimé qu'Edith a trépassé ?
Ce cadavre, Seigneur, accable votre Mère
Qui encore vous implore, et toujours vous espère.
183
Votre douce dépouille se doit ressusciter.
Par la force des Dieux, je la veux exister.
J'achève l'Empereur. Quel horrible péril !
Et ce sombre néant n'est pas un simple exil !
Je tue ce que je crée, c'est l'œuvre de mon sein.
J'immole mon enfant, je ne possède rien.
Quel est ce privilège ? Devais-je m'initier,
Et prétendre d'Argone le vouloir associer ?
Quels étaient mes désirs ? Et devais-je interdire ?...
Pour Ephilie choisie, désirer le détruire ?
Je redécouvre enfin la gloire d'une Reine,
Et mon ordre absolu m'impose en souveraine !
Edith n'est plus soumise, esclave de son caprice.
C'est l'effet premier d'un précieux sacrifice !
L'Impératrice Edith gouverne désormais.
Ses désirs ne sont plus interdits à jamais.
Et elle peut se flatter de posséder l'Empire,
De dominer sur l'heure le meilleur et le pire.
Réduite trop longtemps à souffrir ses offenses,
Elle sait par son pouvoir faire régner ses défenses !
184
La Reine a tant rampé ressemblant à des ombres !
Dans le brasier, elle jette ses habits les plus sombres !
Ephilie, approchez. Ne doutez pas de moi.
Je dicte par mes actes, et mes nouvelles lois.
Avancez, je vous prie. Mais cachez cette crainte !
Ne tremblez, s'il vous plaît. Apaisez cette plainte !
Oui, Ephilie, fuyez ! Je puis vous déclarer
Par mon ordre royal, vous êtes libérée !
J'éloigne du palais un impossible amour !
Disparaissez l'Aimée, à jamais et toujours !
Suis-je désespérée, ou superbe et puissante ?
La Mère inconsolable, la Reine ravissante ?
Mon tragique destin est d'obéir aux Dieux,
Quand bien même l'extrême se plaît dans l'odieux.
185
FRANCK LOZAC'H
LES NOTES D'ALEXANDRE
186
Premières notes.
Une mère Reine a remis son pouvoir dans les mains de son fils aîné X. Ce fils aîné
conduit parfaitement les affaires de l'État. Il redonne à l'Empire l'éclat et la
puissance qui brillaient du temps du feu empereur. Cela, il faut le démontrer.
Rappeler le passé, la gloire ancienne et le prestige de ces temps.
Pourquoi la Reine se plaindrait-elle du comportement de son fils X ? Quelles
erreurs a-t-il
donc pu commettre ou quels méfaits s'apprête-t-il à accomplir ?
Petit à petit le fils X dénigre sa mère. La relègue à l'état de dernière. Elle n'a plus
mot à dire, plus parole à prononcer. Ses interventions sont interdites. Elle ne peut
pas même donner quelques bons conseils de Mère Impératrice à son fils X.
Elle n'a plus le droit d'intervenir dans les affaires de l'Etat. Son fils la fuit. Elle ne
peut obtenir une audience, ni participer même silencieuse au Conseil des Anciens,
lieu où les hautes décisions de l'Etat sont prises et appliquées. La Mère Reine ne
peut obtenir un entretien personnel et sans témoin avec son fils X.
Le Confident du Fils intervient auprès de la Reine Mère, et lui annonce qu'un
événement d'une importance extrême est sur le point de se réaliser. Mais qu'il ne
saurait être question que la Reine même sût de quoi il en sera. Cela est de trop
d'importance, et cela pourrait faire échouer le projet.
187
Le Confident : Moi-même qui suis son proche, je ne possède
point toutes les informations me permettant de savoir ce qu'il
en sera.
Seul en stratagème, unique et solitaire - lui seul, Madame,
possède toutes les raisons de ces plans.
La Reine : Voilà bien des mystères !...
Etonnée et ulcérée, elle demande absolument un entretien à son Fils. Fait forcer
l'entrée des gardes et se trouve face à son Fils qui feint de l'ignorer, plongé dans
ses papiers, affairé et penché sur son travail.
Le Fils choqué et indigné par l'intrusion de la Mère Impératrice. Le Confident
prétend avoir tout tenté pour interdire cette intrusion.
188
Quelle serait cette affaire ?
La stratégie du Fils Empereur n'est-elle pas de faire enlever, une princesse ou une
Reine afin de faire capituler la puissante contrée ennemie ? Ensuite de lui faire
baisser les armes et de fortifier son Empire plus loin encore que les frontières déjà
obtenues par ses pères. Il fait plier l'État ennemi, et propose d'épouser la Princesse
pour régner et d'accroître sa puissance.
D'où la nécessité d'une stratégie militaire qui doit réussir et une soumission, une
capitulation de l'État à combattre.
Le projet est-il réalisable ?
Il faut combattre et vaincre. Stratégie Militaire. Le Fils X peut être un piètre soldat
- sans gloire - non pas un héros.
Stratégie politique : il était convenu que le Fils X devait s'unir à une autre
Princesse.
Premier cas. Il tente et il échoue. Il se fait tuer au combat. Mais son frère Y, "petit
frère", est aimé de la Princesse P, et accepte l'hyménée.
Frère Y : Frère aux grandes qualités, obéissant etc...
189
Second cas : il tente et il réussit. La Princesse P devenue prisonnière refuse
l'hyménée. Son frère Y, tue le fils X. Prend sa place, et le mariage est consommé.
Origine de cette Princesse ?
Qu'a-t-elle donc cette Princesse P pour être convoitée et désirée par les deux frères
? L'un ouvertement et l'autre en silence ?
Quelle est la situation présente et historique de cette contrée voisine ? Quelles
rixes ancestrales ? Quels combats des Anciens ? Quelle nécessité pour le Roi Z de
signer un pacte de non-violence et de donner sa fille à la Contrée ennemie ? Quel
profit peut-il en tirer ? Sont-ils toujours en état de guerre ? Le Roi Z vieillissant
est-il las de ces combats, de ces batailles interminables ? Recherche-t-il la paix ?
N'avait-il pas prévu de donner la main de sa fille à un autre puissant ? Que pense-til
des qualités humaines, morales et politiques du Fils X et de son frère Y ?
(On peut imaginer une scène dans laquelle la Mère Impératrice et le Roi
vieillissant échangent des propos lors d'une rencontre).
190
Autres possibilités.
Id : Une scène où les deux frères dialoguent. L'un fait preuve de hauteur, de
grandeur voire de prétention. S'adjure la place de premier, et relègue son frère à
l'état de piètre second.
Id 2 : une scène où le Prince Y veut annoncer avec effets sonores qu'il a décidé
d'enlever et d'épouser la Princesse Y. Quelles seraient alors les réactions du Frère ?
Id 3 : Une défaite catastrophique pourrait discréditer le Fils Y, et le condamner à
perdre sa place première, Mais il doit être tué à la bataille, Franck...
Remarque.
Il faut que petit à petit l'on découvre la vraie personnalité du Prince Y. Ses défauts,
son cynisme, son désir de conquête, son aptitude à tuer, sa façon d'arriver à ses
fins. On peut le seconder avec un personnage douteux, vivant dans l'ombre,
toujours présent dans les complots, à la langue venimeuse. Perfidies et finesses
verbales.
Construction de la scène première de l'acte premier.
Scène I Acte premier
191
A B C B C A
E 12 Al 12 A1 3 E 12 E 2 E 16
E 16 E 1 E 2 Al 16
28 32 32
avec R 28, A 15, R 33 A 16
44 48 92
92 96 60 108 104
Al 16 Scène première.
Id de fin de Scène I
Fais se gémir lamentablement la servante. Réduis-la à l'état d'esclave. Que la scène
s'achève sur sa petitesse, son humiliation. Fais-la ramper. La Reine retrouvant sa
hauteur, n'exprime que son silence. Grandeur de Reine !
192
Acte premier scène II
Il faut que tu puisses dire que la Reine doute de l'aptitude de son Fils au combat,
qu'il ne paraît pas très doué pour le maniement des armes ; qu'elle doute même que
dans la tente, il ait pu découvrir la stratégie - point de stratégie militaire afin de
détruire l'ennemi.
Le conseiller ou le confident de s'offusquer, d'interdire à la Reine de penser de
cette sorte, de lui demander de regagner ses appartements, de l'accuser d'avoir
perdu la raison, etc...
Il est le digne successeur de César, Il possède le bras vainqueur. Comment
Madame pouvez-vous oser dire de telles absurdités ?
Elle doit prétendre qu'il n'a pas participé au combat, que son épée n'a pas été
dégainée... Elle doit presque prétendre qu'il est un pleutre.
Acte premier Scène II
Construction de la scène.
Nombre d'alexandrins ?
Quel vocabulaire pour le conseiller ?
193
Commencer par le Conseiller du Roi qui s'inquiète de la présence de la Reine en
cet endroit.
La reine et le conseiller du roi.
Id scène II
La Reine demande audience auprès du Conseiller du Roi. Elle désire voir le Roi et
le Roi uniquement. Elle s'indigne car son fils évite sa rencontre et la fuit là où elle
est.
Le Conseiller prétend que le Roi harassé de travail ne peut la recevoir.
Elle de répondre qu'en tout lieu, elle ne peut obtenir une audience.
Quel travail ? Est-ce une action que la mère Reine serait censée ignorer dans ce
palais ?
Le Conseiller du Roi tente de manipuler la Reine. Il veut lui faire croire que son
amour est immodéré pour sa Mère. Qu'elle se trompe, qu'elle ne peut mêler les
sentiments d'un fils avec les attributions de Roi.
194
Notes.
Le Conseiller : je ne puis vous en dire davantage ne sachant moi-même ce que
prépare le Roi. Je suis son plus proche Confident, et je ne sais pas même ce qu'il
conçoit de faire. Mais je puis supposer que ce très grand secret est digne d'un très
grand projet ?
( X) Souvenez-vous, Madame, de l'amour et de l'affection qu'il vous portait jadis,
du temps où jeune encore i1 n'avait point de charges à assumer. Son seul devoir
était d'aimer ses proches, et d'apprendre son métier de Roi. On ne peut reprocher à
un Roi d'être affairé. Ceci démontre qu'il assume sa tâche avec courage et volonté.
Cela démontre qu'il est le digne successeur de son feu Père, et qu'il gère ou qu'il
s'occupe de l'État avec zèle.
Notes canevas.
La Reine : cela, je le sais. Vous l'avez fortifié. Si le Roi Père vous a remis la digne
tâche d'éduquer cet enfant,, c'est qu'il voyait en vous un bon éducateur.
Le Conseiller : Je vous remercie Madame, Je fais de mon mieux.
D’ailleurs s'il n'était pas le digne héritier de son père etc. Vous-même Madame
avez décidé que jeune encore, il pouvait succéder à son père. Donc ? Grandes
qualités de travail, aptitudes royales etc...
195
(Voir la Scène première Acte premier Andromaque et Burrhus)
Scène III 60 vers - Acte premier 60 alexandrins
(12 + 4 // + 16) +(12 // + 4 + 12 )
10 + 2 + 2 + 14
12 + 16 + 4 + 12 + 4 + 12
4 4 Callus
(A + B + C) + (A + C+ A) Folie de la Reine
A + B+ C A C ? A+
196
Acte premier Scène III 60 alexandrins
10 (2 +2) + 14 + 4 + 12 + 4 + 12
3 petits centres avec parallélisme de fréquence. Structures grammaticales.
centre principal 12 16 4 12 16
centre 28/32 scénique
Fréquence de quatrains 12, 4, 12, 4, 12
Lecture 12, 16, 4, 16, 12, équilibre scénique.
3 centres à 10 + 4 + 14 + 4 + 12
À faire - donc chasser le dernier quatrain.
C 4 + 4
(C 2 + R 1 + R 1) et (R 2 + R 2) + R (4 + 4)
Callus + Edith
197
Acte premier scène II
2 20 C C 8 C 2 R 12 C 2 R 24
12 R R 2 C 2 C 12
1 A B C B' C' A'
C -) 46 4 44
R -) 50 56
3 32 28 36
Id
Dans une autre scène - 2 ou 3 personnages pourraient s'inquiéter de la raison de la
Reine, de sa santé intellectuelle,
- Elle se croit persécutée.
- Jure que nul ne veut lui obéir.
198
- Elle prétend que le roi est un vaurien, un incapable, un couard même etc. Elle
dénigre d'une façon absurde son Fils. Ce qui est intolérable.
Elle prétend qu'on veut lui interdire la vue de le voir etc...
Acte premier Scène IV
R 16 R 16 C4 R 12 R 4 R 12
C 4 C 12
R 12 R 12
Acte premier Scène IV
Scène première : 92 v 48 Rei 44 A
Scène II : 96 v 50 Re 46 C
Scène III : 60 v 60 C
Scène IV : 104 v R = 84 C = 20
On obtient scène IV le Roi + le conseiller
199
Il faudrait : conseiller - scène 3 + scène 4 104 ou 92
60+32=96
Scène V : 56 v ? oui
A B C D E étant des actes.
A 1 1 0 1 0
B 0 1 0
C 1 1 0 1 0
D 0 1 0
E 1 1 0 10
Avec A1 ---)
R + A
A2 ---)
R + X
A3 ---)
Z
A4---)
X+Z
A5 ---) z
200
Propositions grossières. Nombre d'alexandrins à la scène.
Acte I 100 A
100
50 B
100 C
50
Acte II 50
100
50
Acte III 100 -) Callus + Roi -) volonté de tuer
100 -) Roi + Ephilie -) annonce de l'amour
50
100
50
_________
----) 100 (9 + 3) = 12 X 100 )
+ ---) 50 (2 x 5) = 500
) 1 700 vers
201
Construction de la pièce.
Acte I Scène première 100
Scène II 100
Scène III 50
Scène IV 100
Scène Y 50
Acte II Scène première 50
Scène II 100
Scène III 50
400 200 400 200 400
Système ondulatoire
Nombre global d'alexandrins par acte
A B C D E étant des actes.
A1
A2
A3
A4
A5
B1
B2
B3
Edith + Alphine
Edith + Callus
Callus
Alexandre + Callus
Alexandre
Edith + Argone
Alexandre + Argone
Argone
202
Théorie générale de l'emplacement.
Mais comment récupérer les fréquences au quatrain ? Comment les retrouver et les
placer ? D'autant que les sentiments changent, évoluent, progressent !
Il faudra pourtant y parvenir, et avec réussite !
Moyenne de fréquences
0 8
P 16
0 4
P 8
______
0,6
1 quatrain
2 emplacement
3 structure de qualité
4 couplage, hémistiche
5 nombre d'alexandrins à la scène
6 centre
7 vocabulaire au quatrain à combiner à nouveau
8 combiner différents personnages
9 que dit chaque personne ?
10 mise en fréquence ?
203
Construction de scène.
20 C10 C C 1 R 10 C 2 R 16
12 RR 3 C 2 C 20
C (4 + 4) (+ C2 + C1 + R3 + R2) + R (4 + 4)
46 4 C : 55
12 R : 41
46 50
A 32 B 28 C 36
Rq
Attention ! L'emploi du terme "César" ne doit pas porter à confusion...
Maîtrise et fréquences des quatrains.
Il faut seulement imposer 5 fréquences de quatrains, ce qui fait 80 X 5 quatrains
basés, donc 80 quatrains différents comme il y a 5 actes.
204
Encore faut-il savoir où les placer et comment les dériver ! Mais cela est fonction
des scènes de 100 ou de 50 - scènes fonction elles-mêmes de l'acte 1. Donc le
problème ne peut se poser, et être qu'après l'achèvement de l'acte premier, (voire le
système des scènes 100 - 50 - 100 leurs fréquences).
Il y aura peut-être un principe d'inversion : A s'exprimera en B, et B s'exprimera en
A ou en non A. Mais tout cela ne pourra être résolu qu'avec la progression de la
pièce, quand les personnages commenceront à s'organiser entre eux.
Acte premier Scène IV
R 16 R 16 C4 R 16 C 4 R 12
C4 C 8
R 12 R 12
32 40 32
Acte Premier Scène IV
R 16 :
Mais ce n'est pas de cela que je veux t'entretenir, je veux te parler de quelque chose
qui me tient à cœur, qui m'occupe chaque jour, chaque nuit.
Qui m'indispose en toute heure à chaque instant de ma vie.
205
Quelque chose qui agite mes esprits, m'interdit de dormir ou de prendre du repos,
le soir de me languir.
Je ne puis supporter plus longtemps cette attente. La patience d'un Roi n'est pas
plus forte que celle d'un homme. Ce secret me hante je puis le chasser.
C4:
Découvrez votre cœur Seigneur, offrez-moi ce secret
Malgré mon vouloir de me voir indiscret
Exprimez-vous. Vous calmerez vos ardeurs
Je suis votre Confident et votre confesseur.
Acte premier Scène IV
Le Roi a un secret à dévoiler au Confident. Il veut faire échouer l'hyménée que sa
mère l'impératrice a prévu pour Lui. Il veut épouser la princesse du camp
adversaire. Il l'aime,
Elle est peut-être captive au palais (?)
Il peut y avoir d'abord un doute. Tout ne sera pas dit au Confident. Quiproquo - Le
Confident croit qu'il fait allusion à celle qui a été choisie. Toute la scène peut être
construite sur cette incompréhension de langage.
206
Et dans la scène cinq, il dit : "Je ne crois pas que le Confident m'est compris". Il
prononce enfin le nom de celle qu'il aime ...
Canevas...
R 16
Quand elle m'est apparue, son image inaccessible
M'a pour toujours .... ;
Je la vois en toute heure ; comme une ombre la nuit ;
Elle déchire mon âme, m'interdit le repos
Et ma flamme brûlante brûle d'une amour...
Le Roi redevient homme.
Je n'ose l'entretenir des ardeurs de ma flamme
Je n'ose lui montrer à quel point
Mes sens exaltés répondent plus de moi
Je ne peux plus attendre, je la veux tout à moi.
C 4
Je vous comprends, Seigneur, mais cette attente est courte.
Déjà dans toute la cour, l'hyménée est préparé, Elle sera avec
vous dans quelques jours sur votre couche mais attendez un peu que
l'hyménée soit accompli.
207
R 12
Elle est toute à mes yeux, et elle est toute encore
Mes longs gémissements, mes alanguissements
Me la font espérer, je crains de ne pouvoir l'obtenir.
J'ignore même si elle m'aime quelque peu. Elle me désespère.
Je suis certain à présent que personne ne veut de cet hyménée
qu' Amour m'accorde.
C 8
Que dites-vous Seigneur, tout est prêt au festin !
Dans six jours si je mens, elle sera dans vos mains
Pourquoi tant d'inquiétude et pourquoi ces tourments
Je reconnais bien là l'ardeur de l'amant.
R 12
Tu ne pourrais savoir à quel point je la veux, et quelle
folie d'esprit a envahi mon âme. Si elle ne veut se donner, cela
sera un drame pour ma personne, et pour Vous, pour l'Empire,
Je pourrais en ce cas me destituer et remettre ma gloire
à tout autre que moi qui en sera digne.
208
Mais fuis cette salle et laisse-moi penser.
J'ai besoin de repos comme un infortuné.
Autre remarque.
Il te faut absolument équilibrer le rapport Voyelles/Consonnes.
Tes écarts sont trop grands. C'est inadmissible.
Acte premier Scène V
56 v
28 56 32 + 24 = 56
28
1 2 + (4) + 8 + (4) + 12 + (4) + 1 2
centre centre centre
secondaire premier secondaire.
La promise s'appelle Argone
Ephilie
Sa préférée s'appelle Ephilie Argone ?
209
Mouvement de la scène.
12 Exprimer la vérité : Celle qui l'aime (la confusion, le quiproquo)
On veut m'imposer un hyménée mais j'en aime une autre,
- Prononcer le nom de la choisie.
4 Opposer les deux noms de la promise et de la choisie
en // avec structures grammaticales.
8 Je ne peux pas vivre avec l'imposée.
4 Cruel dilemme (voire Corneille - Le Cid ?)
12 Exprimer la Vérité. La haine pour l'imposée.
4 Opposer les valeurs. L'une est belle, elle m'est tout. L'autre m'indiffère.
12 Je ne souhaite que ma Désirée.
210
Acte premier Scène V
Le Roi, seul.
Mais n'ont-ils pas compris dans quel désespoir je plonge !
Il me force à aimer et j'en aime une autre. Que m'importe ce
sacrifice ! Je sacrifierai le trône, l'Empire pour qu'elle soit
mienne, (Elle est peut-être la princesse de l'État ennemi ?)
Cela rend encore plus improbable la possibilité d'Union.
Acte II Scène première
28 36
R36
A 32
R 12 R 4 R 16 R 4
A 16 A 12
R 12 R 4 R 16 R 4
A 16 A 12
R 12, A 16, R 20, A 12, A 4
211
Acte II Scène première
Remarque : ce qui semble gênant dans la fin de cette scène, c'est ce doute très
violent qu'exprime Argone en présentant qu'une autre est l'objet du choix du Roi.
D'ailleurs, comment peut-elle être si certaine de cette chose-là ? Le sentiment de
jalousie ne peut en rien lui permettre de construire sur ces bases douteuses, une
telle supposition de vérité, qui est en fait la vérité.
Autre remarque : les 2 centres dans cette scène, sont quoique placés, inexistants
dans leurs structures grammaticales. Cela est une faute grave.
Dernière remarque : la Reine a demandé audience au Roi. Callus, dans l'acte
premier, lui conseille de s'en retourner dans ses appartements. Pourquoi à la scène
II acte II, la Reine fuit-elle le lieu dès que le Roi se présente ? Il y a une
contradiction flagrante, même si la Reine s'éloigne pour permettre à Argone d'avoir
une explication franche et directe.
212
Acte II Scène I
Canevas.
On pourrait se baser sur la scène de Callus et d'Edith, en inversant les rôles.
La Reine désirant cet hyménée essaie de minimiser le comportement glacial. Elle
peut s'en référer à elle-même, et prétendre que le Roi ne peut la recevoir. Moimême
qui suis Reine...
Argone : Mais est-ce ainsi que l'on se comporte avec sa future ? C'est un instant
privilégié, unique et important dans une destinée. Même s'il est pris aux affaires de
l'État, l'importance d'un hyménée vaut bien qu'on si attarde, et qu'on délaisse du
moins pour quelque temps les affaires qui pourraient être réglées par des ministres.
La Reine : C'est ignorer que ce Roi qui veut décider de tout, être au courant de
tout. Vous avez découvert son visage mais non pas l'intérieur de son âme.
Acte II Scène première
50 vers
La choisie : Pourquoi ce regard si froid ? N'êtes-vous pas satisfait de m'épouser ?
Ai-je commis quelque égard ? Je pourrais douter que vous souhaitiez m'épouser !
213
Cette présence austère. Vous ne vous souciez guère de mes traits. Ai-je commis
quelque erreur ?
Je dois supporter que Roi pris dans les tourments de votre politique, vous n'ayez
guère de temps à consacrer à me regarder. Votre âme est occupée à d'autres
affaires.
Puis-je obtenir quelques instants de votre grâce ?
Le Roi : Permettez-moi, Madame, de quitter ces lieux.
La choisie : Vous ai-je dérangé ? Vous sembliez en pleine agitation. Mais je suis
persuadée que vous êtes satisfait de voir votre future élue.
Acte II Scène première
Bases jetées
R 12 : Je suis heureux de vous voir en ces lieux. Vous êtes ma future bru.
[Exprimer ses qualités physiques]. Je pense que vous êtes digne d'être l'épouse.
Qualités physiques + qualités morales.
A 16 : Je suis justement tourmentée : quelle froideur et quelle glace ! Depuis déjà
longtemps, il refuse de me voir. Ai-je commis quelque erreur ? Pourquoi ce
comportement étrange ?
214
R 4 : Ainsi de même. Il agit avec moi. Il m'est impossible de le voir.
R 16 : Je demande son audience. Peut-être est-il agité par quelques manœuvres ?
Gouverner un Empire n'est pas chose facile.
A 12 : Toujours est-il que je veux des explications et immédiatement. Sur-lechamp.
A 4 : D'ailleurs je l'entends venir. Auriez-vous l'obligeance de me laisser seule
avec lui (Mettre les choses au clair ?)
Récapitulatif
Edith : Acte I Scène I : 48
Acte I Scène II : 56
Acte II scène I : 36
140
Argone : Acte II scène II : 28
Le Roi : Acte I scène IV : 84
scène V :_56
140
Callus : Acte I scène II : 46
215
Acte I scène III : 60
Acte I scène IV : 20
126
Alphine : Acte I scène I : 44
Acte II Scène II
Argone et le roi
88 Vers
88 = 32 + 24 + 32 = Avec 46 Argone - 42 Reine
12 R ?
12 R 8 R 2 R 8 R 2 A 20 R 12 Ar?
20 A 2 A 2 A12 Ar, 8
R ?
20 R + 12 Ar = 12 R + 12 Ar + 8 R
en lecture linéaire ?
12 R, 20 A, 12 R 14 A, 20 R, 12 R
A B A / A B A
216
Acte II Scène II
Argone =) Scène I : 28
+ Scène III: 52
80 vers
Scène II ?
Argone doit prononcer autant de vers que Callus.
80 + 46 = 126 vers
Donc Argone - 46 et le Roi 42.
Impossibilité d'obtenir le travail, donc fabriquer les centres à l'identique de la scène
première de l'acte premier avec 2/2 et 2/2.
S'en référer à la construction de la scène première.
Acte II Scènes II et III
64
88
152
217
48
Scène II Acte II 88 vers ?
Scène III Acte II 52 vers - monologue
60, 56, 64,
Acte II Scène II
100 vers
La Prétendante + la Reine Mère
La choisie explique le comportement étonnant du Roi.
La reine essaie de minimiser le comportement du Roi, prétend qu'il est occupé aux
affaires de l'Etat, que la guerre est toujours présente en son esprit.
Argone + la Reine.
Acte II Scène II
Le Roi =) 140 v prononcés
218
+ 42 vers
soit
182 vers prononcés.
Acte II Scène II
Argone : Enfin ai-je la possibilité de vous voir, mon cher époux ?
Le Roi : Ne parlez pas d'une chose qui n'est pas encore déterminée ! D'ailleurs que
faites-vous en ces lieux ? Je ne vous ai pas priée d'une audience.
Argone : Est-ce ainsi que vous traitez une triste princesse ? qui d'un amour
pressent toujours vous recherche ! Pourquoi détournez-vous ce regard de mes
yeux, et fuyez-vous mes abords dès que je m'approche ?...
Acte II Scène II
R 20 : Il est certain qu'on ne peut remettre en cause ce qui était décidé. Il en va de
ma réputation royale d'honorer ce que j'avais promis. Il n'est point dans le caractère
des Césars de renoncer, de répudier, (Donc utilisation du mensonge extrême). (1)
A 12 : J'en suis fort satisfaite. Me voilà décharger d'un terrible tourment. J'accepte
votre pardon.
219
(1) CAD du désir amoureux qui anime le Roi. Il lui demande de lui pardonner de
s'être exprimé sur ce ton mauvais.
A 12 : Vous ne pouvez imaginer la joie dont vous me comblez. Argone toute en
furie se croyait trahie. Ce sont bien là les...
Acte II Scène II
NOTES
Argone s'exprime douze fois. Que peut-elle dire au Roi ? Doit-elle reproduire par
le contraire (non) ? Elle doit demander que le Roi lui prouve son amour en
l'épousant immédiatement. Elle le pousse, exige... S'en référer à son droit de
prétendante, - dénoncer l'attente.
Puisque vous le prétendez ... (qu'elle fasse preuve de finesse et de subtilité afin
d'acculer le Roi).
Je ne pourrais douter que votre amour pour une autre que moi etc ...
N'est-il point vrai, Seigneur...
220
Acte II Scène II
R 12 : Le Roi la croise dans le couloirs, ou dans l'appartement. Il s'apprêtait à se
déplacer vers un autre endroit. (Est-il avec Callus ?), qui le suit à la traîne).
Semble-t-il empressé ? Quel visage propose-t-il ? Peut-on décrire ses traits ? (à
utiliser pour Argone ?) Exprime-t-il après un léger arrêt sa surprise de rencontrer
Argone ? Sur quel ton s'exprime-t-il ? Ton anodin badin ? Sarcastique ? Ne pas
oublier que le sentiment qu'il lui porte est non seulement de l'Indifférence, mais de
plus un dégoût fort prononcé.
Faut-il dire que la Reine cherchait le Roi ? Ou doit-elle disparaître sans que le Roi
ne l'aperçoive ? Sans que le Roi ne l'aperçoive, oui.
Acte II Scène III
A 12 : Enfin, Céphise, je suis soulagée d'un terrible tourment. N'as-tu pas apprécié
quelle fougue Alexandre a exprimé, toute l'ardeur et toute la volonté d'aimer qu'on
porte à une Promise.
Dans le doute fâcheux où mon âme était prise. J'ignorais à quel point il éprouvait
de l'amour pour Argone. Avec quelle glace il sait cacher ses sentiments !
À visage glacial, cœur enflammé !
Avec quelle cruauté, je tourmentais mon cœur...
221
Id pour Acte III
En vérité, on ne sait pas quels sentiments éprouvent Ephilie pour le Roi. On
pourrait les faire se confronter. Est-elle prisonnière ? Ne peut-elle s'échapper ?
Mais qui est cette princesse ? Quel royaume ? Est-elle le trésor d'une défaite
ennemie ? Elle appartient donc à une autre contrée ?
Acte II Scène III
Argone + la Confidente d'Argone.
Vous vous trompiez, Madame. Le Roi a démontré tout l'amour qu'il vous portait.
Ce sont bien là les comportements d'une éprise qui voit en toute autre une ennemie
farouche. Quelles preuves supplémentaires désirez-vous posséder : vous êtes déjà
la Fille de la Reine et dans peu de temps, l'Épouse du Roi ?
Avec quelle puissance verbale, et avec quelle démonstration, il vous a prouvé tout
l'amour qu'il vous portait. Soyez quelque peu patiente, cachez cette jalousie sinistre
qui noircit vos traits, et qui n'éclaire en rien la beauté de votre face.
222
Acte II Scène III
Je préférais Alexandre + Callus, avec la nécessité pour Alexandre soit d'exiler
Argone, soit de lui imposer la Mort. Après la scène II l'idée lui vient à l'esprit de
faire disparaître celle qui devient de plus en plus encombrante, de plus en plus
insupportable. Il n'existe point d'autre solution. Il faut la faire périr.
À moins que cette scène débute l'acte III. Avec un premier Callus qui s'oppose à
cette solution radicale, et qui après épouse la résolution du Roi.
Acte II Scène III
Argone
52 vers
Si Argone dit 52 alexandrins, nous mettrons sa Confidente présente et qui l'écoute
mais n'exprime aucun mot. Quel est le nom de la Confidente d'Argone. Céphise ?
Céphine ? Célise ?
Voir pour la construction de la Scène III Acte III la Scène III acte I ou Scène IV
acte I ?
12 4 8 4 12 4 8
223
centre centre centre
secondaire premier secondaire
On peut penser également à la Scène V de l'Acte premier pour faire
raisonner dans un mouvement similaire Argone et Alexandre mais avec un
fol enthousiasme, avec une joie extrême.
Observation
On aura quand l'acte II sera achevé :
Alphine, la servante - 44 vers.
Ces 44 vers seront reproduits avec la Confidente d'Argone, qui s'exprimera autant
dans l'Acte III.
Soit :
Argone
Callus
Le Roi
Edith
126 vers
126 vers
182 vers
140 vers
224
On obtient E + A = 518
et C + Ar + Al + Ep = 496
soit : 518 + 496 = 1012
L'erreur voulue est de 5 quatrains sur 403
Récapitulatif
Acte I + Acte II
Edith : 48 + 50 + 36 = 134
Callus : 46 + 60 + 20 = 126
Alphine : 44
Alexandre : 84 + 56 + 4.2 = 182
Argone : 28 + 46 + 52 = 126
J'ai déjà :
Edith : 134 + 126 = 260 518
Alexandre : 182 + 76 = 258
Callus : 126 + 64 = 190
Argone : 126 126
225
Ephilie : 136 136
Alphine : 34 44
______
496 496
518 - 496
1014
226
Récapitulatif
Acte I 408
Scène I Edith 48 Alphine 44 92
Scène II Edith 50 Callus 46 96
Scène III Callus 60 60
Scène IV Callus 20 Alexandre 84 104
Scène V Alexandre 56 56
Acte I 204
Scène I Edith 36 Argone 28 64
Scène II Alexandre 42 Argone 46 88
Scène III Argone 52 52
Acte III 402
Scène I Ephilie 86 Alexandre 16 102
Scène II Alexandre 20 Callus 64 84
Scène III Edith 18 Ephilie 50 68
Scène IV Alexandre 40 Édith 60 100
Scène V Edith 48 48
402
227
Pourquoi Edith -) 12 X 4 = 48
et
le 46 utilisé 2 fois
+ déjà erreur 102
Rappel
En vérité, il y a grosso modo des scènes à 100 et des scènes à 50.
* Les scènes à 100 se divisent en 2 systèmes qui sont 50/50 et 20/80.
* Les scènes à 50 sont soient utilisées par des personnages seuls, soient utilisées
par 2 personnages.
Le délicat était d'éviter des cas de distribution de chiffres identiques. Hélas le
nombre de combinaisons possibles forcément limité m'obligeait à réutiliser parfois
(rarement) un nombre identique d'alexandrins pour chaque personnage.
228
Notes Acte III Scène I
E 16 : Comportement acariâtre d'Ephilie qui s'indigne à juste raison. Elle doit
exprimer avec fermeté la violence qui l'anime. (Le Roi la désire ardemment, et se
tait. Il reconnaît sciemment ses conditions d'emprisonnement injustifiées).
Al 4 : Maladroitement, comme tout épris, il jette à ses pieds toutes les faveurs de
son Empire.
E 12 : Les faveurs exprimées se retournent contre le Roi. Elle le ridiculise avec
aigreur, avec hauteur. Elle néglige les faibles arguments prononcés par le Roi. Elle
les fabrique elle-même. (Vous prétendez me donner, vous voulez etc... que tout
cela me semble stupide. Vous ignorez donc qui je suis. Quel est mon haut rang).
E 14 : (Si du moins, j'éprouvais quelque sentiment pour vous). Tout cela sera dit
par une bouche perfide, voire très mauvaise. Le désespoir du Roi doit être ressenti.
L'humiliation est accablante.
A 2 : 2 alexandrins exprimés,
E 2 : immédiatement contrés avec vigueur.
E 16 : Rendez-moi immédiatement la liberté. Peut faire intervenir après la défaite
du camp ennemi, la volonté plus forte encore de revanche. Nos armées etc...
229
A 4 : Ses arguments n'ont aucun poids dans la décision du Roi qui démontre sa
puissance invincible.
E 14 : N'attendez toutefois pas que je me jette à vos pieds. Que j'embrasse celui qui
a détruit mon peuple. Cela serait faire preuve de faible dignité Royale. M'unir avec
mon ennemi ? Plutôt la Mort que de subir un tel affront. Non seulement satisfait
d'avoir réduit mon peuple à néant, vous voudrez soumettre sa princesse à votre
pouvoir d'amant. (Gains sur tous les fronts).
A 6 : Si cela est une honte que de s'unir à un Roi dont la puissance... J'ignorais que
cela fût...
E 12 : permettez-moi, Seigneur, d'en cesser là avec ces stupidités. Elle doit le
moucher. Elle trouve ridicule cet entretien, et préfère le silence à toute
communication.
230
Acte III Scène première
Ephilie 56 Alexandre 16 102
E 16 E 14 A2 E 16 A 4E 14
A 4 E2 A 6
E 12 E 12
32 38 32
1 - Système à 100 équilibre 50/50
Acte I Scène I Edith 48 Alphine 44 92
Acte I Scène II Edith 50 Callus 46 96
Acte II Scène II Alexandre 42 Argone 46 88
Acte III Scène IV Alexandre 40 Edith 60 100
Acte V Scène III Alexandre 42 Edith 66 108
2 - Système à 100 équilibre 20/80
Acte I Scène IV Callus 20 Alexandre 84 104
Acte III Scène I Ephilie 86 Alexandre 16 102
Acte III Scène II Alexandre 20 Callus 64 84
Acte IV Scène I Ephilie 62 Céphise 44 106
231
Acte V Scène I Alexandre 12 Callus86 98
Acte V Scène V Alexandre 26 Edith 84 110
3 - Système à 50 équilibre 50
Acte I Scène III Callus 60
Acte I Scène V Alexandre 56
Acte II Scène III Argone 52
Acte III Scène V Edith 48
Acte V Scène IV Ephilie 34
2 Système à 50 équilibre 25/25
Acte II Scène I Edith 36 Argone 28 64
Acte III Scène III Edith 18 Ephilie 50 68
Acte IV Scène II Argone 24 Ephilie 16 40
Acte IV Scène III Alexandre 20 Argone 30 50
Acte V Scène II Alexandre 54 Ephilie 12 66
232
Estimations du nombre d 'alexandrins par personnage
Edith = Callus 264 408
Argone = Ephilie 196 204
Alphine 612
Alexandre
Alexandre 180 + 70 = 250
Edith 130 + 130 = 260
Callus 130 + 50 = 180
Argone 130 130
Ephilie 130 130
Alphine 50 50
1 000 vers
et j'obtiens Alexandre + Edith 250 + 250
Argone / Ephilie Callus + Alphine
250 + 250 130 + 130 + 130 (+50 +50)
Autre compte
12 X 100 : 1 200 + 50 X 50 = 500 = 1 700
12 X 100 avec 92, 96, 104, 88
233
- 60 vers (90,94,98,100,102,106,86,84)
1 140 vers
50 X 10 avec 60, 56, 64, 52
- 8 vers (48, 50, 44, 46, 40)
492
1 140
492
1 632
IMPORTANT
soit 1 632 vers
234
Calcul avec balancement
Alexandre 20 + 84+ 28 = 80
Edith 20 + 60+ 48 = 128
Ephilie 86 + 36 = 122
Callus 64 64
_____
400
408 394 - 396
204
- 408 - 400 - 392
Acte III
400 vers
Edith 134 Alex 80
128 182
____
____
262 262
Argone : 126 Ephilie 122 Callus : 126 + 64
235
Acte III Décomposition
100 Scène I Ephilie + Alexandre 80/20
100 Scène II Alexandre + Callus 20/80
50 Scène III Adith + Ephilie
1 Ephilie seule en 50
2 Ephilie + Alexandre 80/20
3 Ephilie + Edith 50
4 Alexandre + Callus 50 + 50
5 Edith seule en 50
236
Acte III Possibilités
100 Scène I Ephilie + Alexandre déclaration 80/24
100 Scène II Alexandre + Callus volonté de tuer 20/80
50 Scène III Edith + Ephilie demande de fuite 30/36 Aide d'Edith
100 Scène IV Alexandre + Edith indique Edith 80/20 ?
Alexandre ne veut en découdre
50 Scène V Edith seule impensable sur le plan politique
---) Ephilie = 130 = Argone I, II, III
---) Alex = 180 + (20 + 50 + 80) 150 vers 130
---) Edith 134 - 100
---) Callus 126 - 507 ?
Macro rapports de chiffres
(A = 250) = (E + Arg = 130 + 130)
j'ai 450 avec Edith + Callus
or Edith 130 =) Edith 12 et
Callus 130
---) Callus 100
---) Edith 100
237
Edith = Callus = 2 (130 + 130) = 450
Alex = 250
Ephilie + Argone = 130 + 130 = 260
Alphine = 50
On a 600 vers et
40 Alphine
130 Edith = 600
130 Callus
130 Argone
180 Alexandre
238
Acte III
Scène I Alexandre + Ephilie 20 + 80 Alexandre 70
Scène II Alexandre + Callus 50 + 50
Il y a 5 personnages principaux
(Alexandre) + (Ephilie + Argone) + ( Edith) + (Callus)
Avec A = Eph + Arg
A = 250
Eph = 130 et Arg 130
Acte III
=) Callus = 130
Edith = 130
Alexandre 70
Ephilie = 130
460
Ephilie + Al 100
Al + Callus 100
Al + Edith 50
239
Edith + Ephilie 100
Ephilie seule 50
Ephilie + A1 = 100 = 80 + 20
Alexandre + Callus = 50 + 50
Alexandre + Edith = 25 + 25
Edith + Ephilie = 50 + 50
Ephilie seule 50
Alexandre = 20 + 50 + 25 = 100
Ephilie = 80 + 50 + 50 = 180
Edith = 25 + 50 = 75
Callus = 50
240
I+II+III
Edith 130 + 70 = 200
Ephilie 80 + 50 + 50 = 160
Alexandre 280
Callus = 130 + 50 = 180
Alphine = 50
Edith Alexandre
Ephilie Argone
Alphine plus tard Confidente d'Ephilie
Callus (E ou Ar + A) = 180 ?
100 Scène I Ephilie + Alexandre 100 avec 80 + 20
100 Scène II Alexandre + Callus 100
50 Scène III Ephilie seule 50
50 Scène V Edith - Ephilie je veux fuir 50
100 Scène IV Ephilie, Confidente ?
Edith + Alexandre = 262 + 262 = 524
Argone + Ephilie = 126 + 122 = 248
Alphine 44
Callus 190
____
241
482
Edith + Alexandre = 524408
408204,
1032400
1012
Edith = 20 + 64 + 48 =132
Alexandre = 16 + 24 + 36 = 86
Acte III Scène I
Alexandre + Ephilie
Il faut reproduire la Scène I Acte I
Acte III Scène II Alexandre et Callus
Alexandre 20 - Callus 64
(voir structure Acte I Scène IV)
C 12 C 8 A 4 C 12 A 4 C 16
242
A 4 A 8
C 12 C 4
Acte III Scène II
Canevas
C 12 : Seigneur, vous m'avez confondu. J'ignorais que vous fussiez épris d'Ephilie
et non point d'Argone. Je ne pouvais comprendre votre comportement et votre
emportement. Ainsi sont les raisons du cœur qui échappent à la raison de l'âme.
Moi-même qui prétendais vous connaître, je suis obligé d'admettre qu'un secret
profond était caché dans les méandres...
A 4 : As-tu vu avec quelle violence et quelle présomption, elle se détache de moi !
Elle me hait. Jamais elle ne voudra s'unir à moi.
C 12 : Tout cœur invincible peut être flexible. C'est peut-être là le comportement d'une éprise, qu
prisonnière de vous-même par le coeur et le corps, propose un comportement inverse. Ne serait-c
pas par fierté d'âme ?
C 8 : Ma raison toutefois me fait douter qu'elle acceptera de se donner à vous.
A 4 : Seule Argone est l'objet qui pourrait à ses yeux et aux yeux de tous
m'interdire Ephilie.
243
Acte III Scène II
Conseils
Les structures qui fabriquent l'alexandrin sont prosaïques. Il les faut fortifier par la
technique du rejet, par le déplacement grammatical. Tout cela est trop prosaïque.
N'hésite pas à user d'une ponctuation exclamative afin de donner quelque envolée à
ton vers. Vérifie avec une attention soutenue les alexandrins déjà écrits dans les
autres scènes. Tu sembles t'épuiser et répéter ou reprendre ce qui a déjà été écrit.
Tu devrais aussi comme tu t'épuises, te fortifier à nouveau en mémorisant par des
lectures saines, les alexandrins composés par les Grands.
Dans tes variantes, n'hésite pas à travailler à quatre termes. La composition n'en
sera que meilleure.
Notes personnelles.
Tout cela me semble si éloigné de ce que j'avais espéré ! La déception m'emporte
et m'accable dans mon immense misère J'éprouve ce sentiment détestable
d'impuissance mêlée à une lâche résignation.
Je poursuivrai toutefois mon travail, pareil à cet apprenti borné qui a conscience
qu'il ne peut mieux faire !
244
Acte III Scène II
Notes
C 12 : Il serait souhaitable de retarder l'hyménée. Trouver une raison quelconque ;
il faudrait l'éloigner pour un temps du Palais. Ainsi Ephilie sans plus d'ennemie, se
rapprocherait de votre présence. Mais cette raison ne pourrait résister longtemps.
La cour, votre Mère ne comprendraient pas cette mise à l'écart.
A 4 : Une solution plus radicale doit être envisagée. Il ne faut pas l'éloigner mais la
faire disparaître.
C 16 : Cela est fort fâcheux. Mais je n'envisage moi non plus guère d'autres
solutions. Argone est sans intérêt ni sentimental à vos yeux, ni politique ne
possédant aucun Etat. En contre Ephilie dont le royaume est puissant, dont le
royaume est depuis toujours ennemi du nôtre, par une union décidée nous
obtiendrions une Paix absolue et constante.
A 8 : Te serait-il possible d'accomplir cette tâche si ingrate soit-elle ? Il te faudra
faire preuve de finesse et de subtilité pour que cet homicide ne puisse être connu
comme étant décidé par le plus haut. (Un assassinat déguisé en suicide).
C 4 : Cela sera fait avec subtilité et l'on prétendra que jalouse du sentiment que
vous éprouviez pour Ephilie, elle a préféré se donner la mort plutôt que de vous
interdire d'aimer votre désirée. Cela sera considéré comme étant un acte d'amour
désespéré.
245
Callus et Alexandre sortent ensemble. À la scène III il y a Edith, Ephilie et sa
suivante. Important pour le dernier quatrain.
Acte III Scène III Edith 18 Ephilie 50
68 vers
68 = 32 + 36
Ephilie 24 Ephilie C4 Ephilie 20 Ephilie 2
Edith 8 Edith 8 Edith 2
Ephilie 64
Eph 24, Edith 8, Eph 24, Edith 8, Ephi 2, Edith 2
A B A B
246
Acte III Scène III Edith 18 Ephilie 50
68 vers
Ephilie 24 : Elle annonce à Edith la passion immodérée que lui porte Alexandre.
Elle annonce sa satisfaction de rencontrer la Reine Mère pour lui faire part d'une
nouvelle importante. On ignore le sentiment qu'éprouve la Reine Mère pour
Ephilie. Peut-être la considère-t-elle comme étant une simple prisonnière, sans
intérêt ? Son sentiment serait donc transformé en apprenant la passion qu'éprouve
Alexandre pour Ephilie. Elle prendrait alors conscience qu'Ephilie est une
adversaire redoutable. Son sentiment premier était un sentiment d'indifférence
(User du fait qu'elle n'est plus une simple prisonnière liée, enchaînée sans force
politique).
Edith 8 : Étonnement, stupéfaction. Ne pas oublier la scène X avec Argone où elle
ne voyait en elle que la choisie et la prétendante.
Ephilie 4 : Que comptez-vous donc faire ?
Ephilie 20 : Tua meilleure solution serait de me permettre de fuir, de favoriser ma
fuite. De me permettre de quitter ce palais.
Éloignée au plus vite d'Alexandre, sa passion (loin des yeux, loin du cœur)
déclinerait. Ainsi il se devra d'épouser Argone. Vous possédez certainement ce
pouvoir de favoriser une fuite. D'ailleurs si cela s'accomplit avec finesse, le roi luimême
ne pourra douter que sa mère était à l'origine de cette évasion.
247
Edith 8 : Croyez-vous que je puisse décider des affaires d'Alexandre ? C'est oublier
qu'il est le maître de son Empire et de son cœur. (Elle peut douter de la véracité de
l'explication d'Ephilie, et prétendre que ce stratagème n'a qu'un seul but : la volonté
de retrouver la liberté). Sorte de tromperie. Doute d'Édith.
Ephilie 2 : Mieux que moi-même, demandez-lui des explications.
Edith 2 : Le Roi s'en vient. Retirez-vous, Madame, sur-le-champ, je vais être
éclairée.
E 16 : Depuis longtemps je recherchais votre présence. J'ai attendu aux portes de
votre cabinet. Enfin, ai-je la possibilité de rencontrer l'Empereur. Lui qui me
semblait impossible à entrevoir. C'est une puissante raison qui fait que je vous
entretiens, une raison importante et stupide à la fois, je souhaiterais être éclairée
enfin. Mais ne je puis douter déjà de la réponse que vous allez me donner. Et je
considère même détestable d'oser vous importuner avec une telle mesquinerie.
A16 : Mais parlez donc, Madame. Je n'ai que trop rarement l'occasion de vous
rencontrer : je puis vous céder quelques instants. Je suis tout prêt à vous écouter,
D'ailleurs, Je ne crois pas qu'une intervention de la Reine Mère soit dépourvue de
sens. Je sais trop votre subtilité de femme et de mère, ancienne gouvernante pour
prétendre que vos propos seraient inopportuns.
E 16 : Je viens de croiser Ephilie, cette pauvresse, prisonnière dont l'État a été
ridiculisé, réduit en cendres, elle a eu l'audace de prétendre que vous lui aviez
déclaré des feux. Elle a même poussé cet extrême jusqu'à jurer que vous désiriez la
248
prendre pour Princesse. Ma raison est convaincue que ses propos désespérés
n'avaient qu'un seul but : celui d'obtenir par le biais d'un chantage, une liberté
aisément acquise.
A 2 : L'Empereur est souverain, son pouvoir absolu. Il peut décider ce que bon lui
semble.
E 2 : Vous êtes l'Empereur. Je vous ai remis ce droit, mais il ne peut justifier une
union interdite.
E 12 : D'ailleurs tous les préparatifs sont déjà. Il ne suffit que de votre présence
d'ici à quelques moments pour régulariser cette situation d'hyménée prévu. Argone
est toute à vous. Elle se prépare à vous recevoir. Elle attend dans l'allégresse et la
joie, ce bonheur qui lui est destiné.
E 2 : Vous êtes souverain. Votre devoir est de l'épouser. Et vous pouvez à tout
instant la prendre pour Reine.
A 2 : Je suis l'Empereur, et je puis décider de l'opportunité de l'instant.
E 12 : Tout le palais et toute la cour sont en émoi. Ils n'attendent que votre
acquiescement pour consolider, pour régulariser une situation qui doit dans les
plus brefs délais être accomplie. Je me serais fort heureuse d'assister à ce
couronnement royal. Je ne vois en Argone que des qualités, et je pense qu'elle vous
aime, et que cette union sera la bienvenue.
249
A 20 : Il est fort raisonnable, Madame, de vous soucier de mes problèmes de cœur,
et de tenter d'obtenir rapidement une situation qui semble s'éterniser. Je ne suis pas
sans savoir la nécessité immédiate de sacrer l'hyménée. L'Empire lui-même pour sa
postérité a besoin d'un successeur, digne d'un sang royal. Mais j'ose vous avouer
que dans ces instants, d'autres problèmes autrement préoccupant pour l'Empire
m'interdisent de m'intéresser à ces affaires de coeur. Je ne puis vous dévoiler, car
cela est tenu et doit être tenu secret que l'Empire, que les affaires de l'État ou qu'un
ennemi farouche prépare actuellement une attaque éventuelle, et peut déstabiliser
notre Empire. Seuls Callus et vous-même en êtes informés. Vous considérerez
Madame, que dans ces conditions un Empire en danger peut retarder une
possibilité d'accouplement ou d'hyménée. Mais je crois an avoir déjà trop dit.
Permettez-moi, Madame, de m'en retourner à mon cabinet de travail, et d'étudier
avec Callus les dangers que nous encourons !
Acte IV Scène V Ephilie, Céphise
106 vers
Ephilie 62 Céphise 44
E 20 E 12 C 4 E 12 E 4 E 20
C 16 C2 C 16
106 = 36 + 34 + 36
250
Scène IV Acte III Alexandre + Edith A 40 E 60
A B C B' C' A'
E 16 E 16 A 2 E 12 E 2 E 12
A 16 E 2 A 2 A 20
32 20 16 32
52 48
100 = 32 + 36 + 32
Avec lecture linéaire
E 16 A 16 E 16 A 2 E 16A 2 E 12,A 20 ?
32 + 20 = E 34 + A 18
16 + 32 = E 26 + A 22
Acte III Scène IV A 20
- Faire calmer l'ardeur d'Édith
- Peut-être une approche de sous-entendus
- Qu'il conserve son calme, qu'il ne s'emporte pas.
- Que petit à petit, il lui annonce les raisons
- Que cela soit pour le moins convainquant.
251
Acte III Scène V Edith 48
12 (4) 8 4 8 (4) 8
centre centre centre
secondaire premier secondaire
24 4 20
252
Acte III Scène 5 Edith 48
E 12 : Ainsi qu'Ephilie me l'avait annoncée, Alexandre refuse l'hyménée prévu
avec Argone. Son feu ne brûle que pour Ephilie.
E 4 : Qu'elle n'est pas ma déception de voir le Roi choisir une humble prisonnière
plutôt que de s'unir avec la grâce et la beauté d'Argone !
E 8 : Quelle subtilité et quelle finesse n'a-t-il pas utilisé afin de retarder l'hyménée !
Ce goujat de fils n'a pas hésité à prétendre que l'Empire était en danger pour
refuser la main d'Argone !
E 4 : Il me faut pourtant agir pour que cette union soit. Cela est indispensable pour
les bienfaits de l'Etat. Quelle que soit la méthode, il faut que je parvienne à sceller
de gré ou de force cette union.
E 8 : Ainsi que je le prétends, je vais lui faire haïr Ephilie, et lui donner l'envie
irrésistible de s'unir avec Argone. (Id contraire de E 12 Alpha).
E 4 : Quelle ne sera ma joie de voir se réaliser mon but : (CAD) Argone et
Alexandre ensemble !
E 8 : Il me faudra user de ruse et de finesse pour accomplir mon but désiré. Je dois
aussi dénoncer l'affreux mensonge dont a fait preuve Alexandre afin de refuser
Argone.
253
RECTIFICATIONS
D’ALEXANDRE
254
Empereur
Argument de la tragédie « Alexandre » : Le (jeune)
Alexandre désire ardemment Ephilie, princesse prisonnière
d’un état voisin et soumise par la force de ses armées. Les raisons
[l’Empire] lui imposent de s’unir avec Argone, princesse désignée par la
filiation et l’obligation impériale. L’Empereur Alexandre, par
l’intermédiaire de son gouvernement et bras droit Callus, imposera le
trépas d’Argone.
La Mère Impératrice Edith ayant déduit le stratagème de son
fils, lui soumettra la mort par l’arme blanche. Elle retrouvera ses pouvoirs
[de reine Impératrice déchue], régnera à nouveau sur son Empire.
Franck LOZAC’H
255
[7 fois Empire]
Alexandre]
Argument de la tragédie « Alexandre » [l’Empereur
Le jeune Empereur Alexandre désire ardemment la princesse
Ephilie, prisonnière et captive par la puissance de son armée. La raison de
l’Etat lui impose de s’unir avec Argone, une princesse désignée et
promise par la loi impériale. L’Empereur Alexandre décidera du trépas
d’Argone, par l’intermédiaire de son bras droit et gouverneur nommé
Callus. La Mère Impératrice Edith ayant découvert le stratagème de son
[fils propre] fils, le soumettra à mourir en usant de l’arme blanche. Elle
retrouvera son pouvoir d’Impératrice évincée, et règnera [à nouveau] en
Première [absolue souveraine] absolue dans son État souverain.
Ce 15 mai 1985,
Franck Lozac’h
256
J’éprouve d’énormes difficultés à rectifier la pièce
Alexandre. Je ne parviens pas à trouver les différentes combinaisons
d’hémistiches. Il me faudra user de patience, ou faire preuve de
résignation afin de résoudre ces différents problèmes qui déjà me
paraissent insolubles. Et je ne puis me contenter de transformations
insignifiantes ! Cela serait admettre mon incapacité à construire ma
première tragédie ! Je dois me résigner à me hâter lentement afin
d’atteindre mon but désiré. Et je ne vois d’autres possibilités dans ces
instants, hélas !
Ce 15 janvier 1985,
Franck Lozac’h
257
Acte premier
Rectifications harmonies musicales
1
8
8 28
6
6
2
6
6 32
10
10
3
10
Perfide, entendais-tu les paroles [propos] de mon âme
MF
FF MM FM FF MF
8 Entendais-tu, perfide ce que disait mon âme
FF MM FF FF MM MF ? 2
6
8 32
32
258
4
2) A
6
10
6
6
Cesse enfin d’hésiter. Je te sais près de moi.
6 FF MF MF FF MF FM 2
FF FF MF FF MF MF 4
Je te dis d’avancer sans crainte et sans émoi
FF MM MF MF FM FM
5
Je t’ordonne d’avancer sans peur [sans crainte] ou sans émoi
6 FM FM MF MF FM FM 4
N’est-il pas insensé qu’en cette résidence,
6 FM MM FF FF FF MF 2
10
6 FM FF FF FF FM MM 4
6
Serait-ce un ennemi, un parjure ou un lâche ?
FF MF FM MM FM MF 4
259
2) B
6 6
C’est donc un ennemi, un parjure ou un lâche !
6 FM MF FM MM FM MF 5
4
12 28
7
10
10
8
6
8
8
4
6
6
9
8
8
6
8
260
10
4
Je t’entendais hurler, maudissant tant de haines 30
FF MM MF MM MM FF
Je t’écoutais hurler maudissant tant de haines,
8 FF MM MF MM MM FF 2
Et j’entendais tes cris pareils aux inhumaines,
8 FF FM FM MF MM MF 2
10
4
11
4
12
6 24
4
12
8
10 30
8
8
13
4
261
6 24
8
6
14
8 Je me dois d’implorer le dernier des esclaves, 4
6 Afin qu’il se soumette à son simple servage 2
MM MF MF MM MF FF 2
8 Il faut le supplier, lui quémander en vain,
MM FM MF MF MF FM 4
Du moins qu’il se décide de m’obéir enfin
MM MF FF FM FM FM 2
Pour qu’il daigne se hâter de m’obéir enfin !
8 MM FF MF FM FM FM 2
30/12
15
6
8
6
6 FM MF MF MF [FM FM] 4
FM MM
16
6 Quant à toi, mon Alphine, tu gardes ton silence. 2
6 Tu n’entends mon appel. Cette odieuse insolence 4
262
12 Te permet d’éviter ta maîtresse excitée 2
10 Qui [toujours] encore plein d’aigreurs, te cherche excédée. 5
MF FF MF FF FF FF
17
10
8
8
6
18
6
Qui régnant sur l’esclave t’impose sa puissance
8 MF MM FF MM FF MF 2
8
6
19
10
4
10
6
20
6
10
4
6
263
21
10
6
8
6
22
6
6 FF MM FF MF FM MF 2
Concède-lui l’erreur, et fais-la annuler.
8 MF FM FF FM MM MF 2
4 FF MF MF FF FF MF 24/12
6 FM MF MF FM FM MF 4
23
6
6 28
10
6
264
24
8
8
6 28
6
4 MM FM FM FM MM MF 4 4
endormie
6 MM FF MF FM MM MF 2
Vous fussiez endormie, loin d’être si active.
6 MM FF MF MF FM MF 2
25
8
6
8 Voulût bien se lever. Dans ce [palais], tout dort.
4 MM FF FF MF MM MM 2
6 Voulût s’éclairer
8
6 De patienter du moins. Le réveil de César 2
8 Ne sera indiqué que quelques heures plus tard.
26
10
8
FM FF MM FF FF FM 2
27
265
12
8 36
8
Lumière
28
6 FF FM MF FM FM MM 2
Ici tout fait semble,
6 Ici tout fait silence, et tout [semble] paraît dormir 4
6 Madame, acceptez de patienter le temps
MM FM FF FM FF FF 4
29
8
8
6
8
30
8 4
6 4
Obtenir une que j’espère]
Obtenir une audience que j’espère vainement 4
10 MF MF MF FF FM FF 4
Moi-même, je l’entends n’avoir pu un instant
4 MF FF FF MM MM MM 2
28/14
266
31
E2 4
12
32
267
33
10
6 36
10
10
34
10
10 30
6
4
35
6 FM FM FM FF MF FM 4
6
8
6
36
Alexandre est le Maître de son empire puissant.
6 MF FF FF FM FF MM 2
10
10
10
37
6
4 18
268
4
4
38
par cet art
2 Espérant par votre art ce qu’un Prince peut attendre 6
FF MM FM FM FF MF 2
4 Ne m’aviez-vous juré [promis] de l’éduquer du mieux 8
FM FM MF FF MF MF
4 Prétendant par vos soins l’élever vers les cieux6
FF MM MM FF F
13/28
FM MM FM FM FM MF 3
39
10
10
4
8
40
10 N’avez-vous point trompé, abusé une mère 4
MF MM MF MM FM FF
10
6
269
4
8
41
Dans sa tente, il resta où l’on se réfugie 2
10 MM FM FM MM FF MF
8 Sous sa tente il coucha où l’on se réfugie
MM FM MM MM FF MF
SSC SSC SCS SCS
6 On me l’a annoncé que vibrant de ses membres
MF MM MF FM MF FF
42
Si je n’ose douter de la forte victoire
6 MF MF MF FM MF MF 5
8 Édith ne peut jurer qu’il fut directement
6 FM FF MF MM MF FF 4
6
43
10
La cuirasse royale ou sa présence altière
6 MM MF MF MM FF MF 2 30
4
10
270
44
Car
6 MM MF FM FM FM MF 4
4
4 (dans sa tente) (réfugie) 3s/3c
6
45
6
6 26
6
8
46
6
Du défunt Empereur, MF MF FF MM FM MF 2
6
10 Mais cette flamme maudite n’éclaire que du mieux
MF FF MF FM FF MF 2
47
6
écouter
FF FF MF FM MM MF
Je ne puis écouter ces propos si horribles
8 FF MF MF FM MM MF 2
6
271
8
48
Je n’admettrais jamais
8 FM FM MM FM FM MF 4
6
6
MM FF FF MF FF FM 2
49
8
6 28
10
4
Ma haine se fait violence
La haine me saisit. Ma fureur est violence.
La fureur me saisit. Ma haine
6 La fureur me trahit : Ma haine est violence
MM FF MF MM FF MF
La hai
La fureur me trahit de haine et de violence.
8 MM FF MF FF FF MF 2
Fin de la scène II
272
50
10
6
6
10
6
4 (4 éclaire ses visions, modère ses folies 6)
4 FM FF MM MF FF MF
8 (6 Je n’oserais jurer je n’ose le jurer
FF FF MF MF MF FF 4)
51
Je ne dois lui soumettre ma présence en ce lieux. 6
Il me faut patienter de sa santé un mieux. 6 26
Et ce serait commettre une faute de ma part : 8
Je lui demanderai de la revoir plus tard. 6
2 FF MM MF MF FF FF 33 33
2 MF MM FF FM MF MF 33 42
2 FF FM MF MF FF MM 132 33
5 FM FM FM FM FM MM 06 42
11/26
20 21 41 75
17 17 34
19 17 36
15 19 34 70
273
52
6
Mais quels vents soufflants présentent sa flamme ! persécutent
Et quels vents déroutants persécutent sa flamme !
8 FF FF MM FF MF MF 2
10
6
53
6 MM FM FF MF FF FM 4
6
10
8
54
Je ne peux imposer à nouveau des tourments
A cette âme sensible si faible en ces instants.
FF FM MF MM MF MF
Je ne peux à nouveau imposer des tourments
8 FF FM MF MM FF MF 2
4 MF MF FF MF FF MM 4
12 30
8
274
55
4
6
2
6
56
Les suivants vulgaires refusent à jamais 30/12
8 FM MF MF FM FM MM 2
Comme simples servants obéir désormais
4 MF MF FF MF MF MM 4
8 26 24 42
6 222 33
9 42 33
6 132 33
Cette bouche fiévreuse ne saurait me répondre
6 FF MF FF FM MF FF 2
57
6
8 Et quelle violence verbale ! L’Impératrice s’emporte ! 4
FF MF FF MF MF FF
La folie s’en empare : elle ne peut l’enrayer.
6 MM FM FF FF FF MF 2
8 elle 42 24
132 42
24 33
275
33 33
58
10 Notre Édith dominante est réduite au servage ! 2
FF MM MF FF FM FF
6 La première [de l’Empire] se prétend être esclave ! 4
du royaume
MF FM MF FF FF FF 4
[Les servantes]
Les médiocres [dernières] vulgaires refusent à [n’entendent
plus] jamais
[Édith dominatrice est réduite]
FF MF MF FM FM MM
Les vulgaires médiocres refusent à jamais
FM MF FF FM FM MM 2
Les servantes vulgaires refusent à jamais
FF MF MF FM FM
276
59
6 8
6 6
6
8 6
6 FM MF MM FM MM MF 4
60
Mon devoir n’est en rien
Ce n’est [pas] point la mission que le Prince m’a donné
6 FF MM MM FF FM MM 2
6 Mon devoir n’est en rien de conseiller du Roi
MF MF FF FM FF MM 2
6 Ce n’est pas condamner
[Est-ce critiquer qu’il m’a fait ordonner]
FF MM MF MM MM MF
61
10
8
6
Ne m’essayer jamais 8
FF MF MM MF FM MF 3
FM FF FF MF MM
277
62
Souhaitant ignorer la sublime victoire,
[Volontiers ignorant]
6 MM FM MM MM MF FM 2
Volontiers ignorant
[La grandeur de son Fils]
8 La grandeur d’Alexandre que jugera l’histoire 2
MM FM FF FM FM MF
8 MM MM MF MM MM 5
6 Volontiers ignorant la sublime victoire, 2
8 La grandeur d’Alexandre que jugera l’histoire, 2
6 Elle bafoue notre Roi, le tourne en dérision, 4
FM MM FM FF FF MM
63
Je n’aurais pu grandir ou dominer
FM MM MM MM MF FM
FM MM MF MF FM MF
64
6
8
10
8
Le moment est venu
278
FM FF FM FF MM FF
65
Scène IV
8
6
Et toujours disposé, mon Confident fidèle,
Tu satisfais mes voeux dès que ton roi t’appelle
6 MM MM FF FF MM 2
FM MM MF MM MF MF 4
66
6
6 bon escient
10
10
[conditionnel passé 1ère forme]
6 Je n’aurais
6
6 Je n’aurais pu grandir, et dominer l’État
FM MM MM FM MF FM 2
6
279
67 - 68
[recommandé]
Tu me fus [condamné ?] dans ma première enfance
MF MM M.F MM FF 2
dès les fleurs de l’enfance
FM MM M.F FF FF FF 2
Tu m’as tant dirigé par ton bon jugement
6 MM MF MM FF 4
Tu me recommandas dans les fleurs de l’enfance
MF FM MM FF 2
Tu m’as tout enseigné dès ma première enfance
6 MM MF FF FM FF FF 2
69
6
8
4 Tu m’as bien dirigé 26
6
FF FM FM MM FM FF 2
MF MF FM MM FM MF 4
MM MF FF MM MM FF 2
FF MF FF MF MF FF 4
12/24
280
70
u a ou en ai é a ou on u e ent
10
6 30
8
8
71
utiliser
2 10
10 4 peut 2 fois
8 8 28
8 6
Les structures grammaticales sont de trop rapprochées.
72
8
10 Je tenais/ Rime tenir 72-73
32 12
4
Je souhaitais te dire
73
8
6 28 FM MM
8
6
281
74
Il me faut l’exprimer tant il me semble extrême
6 MF MF MF MM FF FF 2
Verbe devoir ? 2 fois 3 fois pouvoir
encore
2 fois
75
10
8
8 34
8
76
Ce spectre me torture, persécute mon sommeil
2 FF FF MF FF FM MF
8
8 26
6
4
77
Problèmes de temps 77-79
heure
Et jamais un instant, un moment de loisir.
4 FM MM MM MM FF MM 3 Temps passé conditionnel et infini
282
Et jamais un moment, une heure de loisir
8
4 26 COD
10
78
10
6 34
6
8 FF FM FM FM MM MF 2
79
MF FM MM MM MF MF 2
10
4
6
10
80
8
12
10 36
6
81
82
283
premier ?
dans le plus court moment
83
84
[espérance]
Dernier vers
Mais elle est ma souffrance, et ma miséricorde !
6 MF FM MF FM MF MF 5
85
Encore touj, jam,
Serait-elle ce désir qui hélas recommence
soupir hélas qui
8 FM FM MM FM MF MF 2
Ce plaisir possédé dont l’effet est immense
8 FM MM FF MF FF MF 4
86
87
votre
votre
1 2
284
88
89
90
Je prierais les morts pour leurs sangs expirés.
Ô dernier privilèges des cœurs désespérés.
91
[Ma raison]
Soit de calmer l’ardeur, soit du mal s’émouvoir
Car ton Roi en attente cherche son jugement
Sa pensée éclairée
8 MM MF MF FF MM FF 4
92
93
94
95
O cruauté divine qui sur les Grands s’abat !
MM MF MF MM FM MM 2
285
96
Cléone one Ephilie
Argone 3 Céphise 5 c,p,h,i,e
97
8 FM MF FM MF FM FF 5
Est proposé déjà ce sombre hyménée
98
FF MM MF MF FM FF
[Est déjà imposé à ce sombre hyménée]
Que sa forte volonté chasserait obstinée.
8 FM FM MF MF MM MF 2
99
100
101
F
C
D
102
MM FM MF FM FM MF
286
Et l’autre m’indiffère ! Ephilie adorée
Argone se condamne par sa face glaciale
4 FM FM MF FM FM MF 4
12 MM FF MF MM MF MF 2
103
id qui m’oblige [m’impose] d’aimer ce que je voudrais mort
MM MF MF FF FM MM
FM MF FM MM FF FF 2
[De voir croiser ce sang au sang] de cette race
Qui m’ex
Qui m’oblige de prendre ce que j’aimerais mort
MM MF FF FF MF MM
Qui prétend m’imposer ce que j’aimerais mort
MF FM MF FF MF
Qui voudrait m’imposer ce que j’aimerais mort
MM MM MF FF MF MM 4
104
De voir mêler ce sang (à charger)
assigner (rime?)
287
Acte II - Scène I
105
106
107
108
2 éloigner 108 - 111
FM MF FM MM FF FF 2
109
Il s’agite et agit pour tout autre exigence
MM FF MM MM FF MF
Il agit ou s’agite
MM MM MF MM FF MF 2
110
111
112
288
113
114
Par vos lèvres enivrées (liaison --) 7 syllabes)
Votre bouche l’enivre, [toujours] encore il vous écoute
MF MF FF MM MM FF
115
8 Car vos lèvres l’enivrent : encore il vous écoute
MM FF FF FF MM FF 5
Presse
116
2 fois raison,
amour, aimer, amant :
117
118
Je puis le démontrer que votre prétendant
8 FM FF MF FM FF FM 2
119
120
ardeurs
289
son désir est atteint
l’a atteint
121
pour celle qu’il a choisie
122
Quelle soudaine fureur vous agite et vous presse
6 FM MF MF MM FF MF 2
123
ardeur
animée
8 MF FM MF FF MM FF
moment
des cas --) rime malheureuse = pas belle !
124
n’y voy
MM FF MF MF FM MF
125
moment
Mais je puis à présent le croiser désormais
290
126
MF MM FF FM FF MM
Et je crois hélas ne le c
Mais je croyais hélas ne le croiser jamais
MF MM FM FF MF MM
127
MF FF MF FM MM MF
128
129
130
131
132
AL2
AR2
prétendrait
Ce n’est point ? ==) 6
133
Je vous prie d’excuser [d’exprimer] - Phrase toute faite
Le vil emportement
291
134
Et sur quel autre ton la Princesse trahie
Pourrait-elle s’exprimer par l’aigreur envahie
Je demande l’excuse de mon [cette] humeur haineuse
Je vous prie d’excuser
L’ampleur et les effets de mon âme amoureuse
FM FM FM MM FF MF
MM FF MF MM FF MF
6 Se pourrait exprimer par l’aigreur envahie 2 ?
6 FM MF MF 2
MF FF FF FM FM MF
Les effets et l’ampleur
FF FF MF
2 Les ampleurs et l’effet de mon âme [ma chair] amoureuse
FM FF FF
Il faut supprimer les « et » en début d’alexandrin fr 1 10
135
Il n’ose plus douter du moins de mon roi
6 FF FM MF MF MF MM 2
292
136
137
Je laisse en id
138
Il sait trop admirer les lumières dans vos yeux
MM MM MF FM FM MF
Il admire de trop
8 MM MF FM FM FM MF 4
139
amour, désir 2 fois - soupirant, soupirs
140
141
142
143
Amour, désir, soupir, s’exalte
293
Que mon âme enivrée des transports du sommeil
Attisée par l’extase, de plaisirs soupirant
Délire, vertige, caresse
Oserais-je le dire quand mon ardeur s’éveille
Que mon coeur déliré [exalté/enivré] des transports du sommeil,
Attisé par l’extase, de délires [vertiges] soupirant,
S’exalte en vertiges de sa chair expirant
S’enivre en 42 42
âme, enivré 33 33
33 33
33 33
Oserais-je le dire quand ma raison [ardeur] s’éveille
Que mon coeur délivré des transports du sommeil,
Attisé par l’extase, de délires soupirant,
S’exalte des vertiges de sa chair expirant
s’enivre
MF MF FF MM FM FF 0 Le diable s’est glissé dans
FM FF MF FM MM MF 0 quatrain !
MM FM FF FF FM MM 0
FM FF FF FM MF MM 0
294
Oserais-je le dire
Pourrais-je vous le dire quand ma raison s’éveille
6 MM FM FF MM MM FF 2
soupirant ?
dict
Scène III
144
145
146
147
aime à s’abandonner
148
MM MM MM MF FM MF
149
150
295
151
152
153
154
155
Ou tenter de séduire, ou s’essayer à plaire
6 MF FF FF MF MM FF 2
156
Acte III - Scène I
157
Que cela m’indispose que de vous rencontrer !
6 FF MM MF FF MF MF 2
Que cela m’indispose que de vous rencontrer !
Ephilie apprécie de jamais se montrer !
Elle prétend préférer dans un lieu le plus sombre,
A la vision d’un Roi, la présence d’une ombre.
296
Que cela m’importune ! Ephilie en aigreur,
4 FF MM MF FM FF MF 2
Ephilie apprécie de jamais se montrer
FM FM FF FM MF MF 2
FF FM MF
158
Cela est agaçant
Eph 86 Al 16 42
18
14
12
86
159
façon
160
161
Alexandre et l’Empire se jettent à vos genoux
8 MF FF FF FF MM FM 2
162
Ephilie la Princesse, soumise et prisonnière,
Déteste vos façons, dénigre la manière
Dont vous semblez user pour paraître galant,
Et peste ces raisons qui vous font insolent.
297
10 FF MF MM FM FM MF 2
8 FF FF MM MM MM MF 2
Je suis complètement perdu avec mes répétitions d’hémistiches :
163
164
Désirer / désir
165
166
A) Ephilie semble plus âgée qu’Alexandre !
B)
167
Argone doit être très belle : Pas spécialement
sérieuse
Espérez, Alexandre, qu’une pensée sérieuse [précieuse]
Éclaire votre raison à une flamme précieuse.
Souhaitez, Alexandre, qu’une pensée sérieuse
Éclaire votre raison d’une flamme précieuse.
298
12 MM FM FF MF FF FF 2
10 FM MF MM MF MF FF 2
Ne commettra l’erreur de désirer vos traits
[FM FM FF FF MF]
168
Et je peux le prétendre, que soumis au serment
Vous devez l’épouser d’ici à quelque temps.
10 FF MF FF FM MM FF 2
4 MF FF MF MM MF FF 5
169
170
Disparaître à jamais pour chasser mon courroux
8 MM FM MM MM FM MM 5
171
172
Je connais trop le sort qui vous
4 FM MM FM MM FF FF 4
[J’impose fort bien ces]
173
conquise, et suppliant.
299
174
J’imagine fort bien ces pleurs et ces horreurs
6 MM MF MF FF FF MF 2
Cela est impossible
FM MF FM FM FM MF
175 ?
MM MF FM FM FM MM 2
Oublier les malheurs qui remplissent mes larmes
2 MM FF MF MF MF FF 4
176
De leur ardeur guerrière
(De leur ardeur guerrière sont déjà animées 171 Q)
10 FF MF FF MF MF MF 4
177
De recouvrir d’honneurs une simple Princesse
FF MM MF MF MF MF
de recouvrir d’honneur
178
179
3 fois plus
180
300
dans ce [sombre] triste palais
181
Je fuis cette présence, et je quitte aussitôt.
8 FM FF FF FF FM 4
Acte III - Scène II
182
D’un acte [geste] criminel imposé la terreur
Ne serait-ce, Callus,
MM FM MF MM FM FF
D’un acte criminel décidé cette
Et par cet acte odieux imposé la terreur
8/10 FM FF MF MM FF FF 2
Je veux [dois] me retirer. Ma pensée en émoi
Ne ressent que violence, et je tremble d’effroi.
6 FM FF MF MF FF FM 2
8 FF FF MF FF FF FM 4
183
184
301
185
186
Votre Callus l’assure
MF MM MF FM FM FF 2
MF MF MF FM FM MF
Pour qu’elle-même agonise, et subisse un tel sort ?
4 MF FM MF FM FM FM 5
Respectez, je vous prie, son esprit en repos
8 FF FF MF MF MF FM 2
187
Et je le jurerais qu’un excès d’insistance
4 FF FM FM MF FM MF 4
188
L’incertitude, hélas s’installe [s’impose] dans son âme
FM FM MF MM FM MF
4 FM MF MF MM FM MF 4
MM MF FF FM FM MF 2
189
S’infligeant une mort à toute autre splendeur
MM FM FM MM MF FF
302
190
191
2 par
Il faut envisager pour la diplomatie.
MM FM MF MM MM MF 2
192
193
194
195
196
197
198
De trouver un sommeil impossible à jamais
8 FM FM MF MM FM MM 4
[de] trouver la quiétude impossible à jamais - mieux à faire
303
199
afin que l’homicide déguiser en suicide
8 MM FM MF FM FF MF 2
200
201
Scène III - Acte III
202
Edi
Eph
18 50
Madame, je vous prie,
6 48 + 2 = 50
6
203
204
205
206
Ce profond sentiment n’est en rien légitime.
FM MF MF FF FF MF 2
304
Ce profond changement n’est en rien légitime
207
Que dites-vous, Pauvresse ? Qu’osez-vous exprimer ?
S’unir à la médiocre qu’il a su opprimer
208
6 FM FM MF MF MF MF 4
6 MM MM FF MM MM MF 4
209
210
211
Ephilie aimerait insister davantage
8 FM FM FM MM FM MF 3
212
213
MM MF FM MM FM MF 4
214
305
médiocre
2 médiocre
215
MF MM FF MF MF FF 2
216
Vous réduit au stupide d’un esprit qui calcule
6 MF MM MF MF MM MF 4
217
218
219
220
221
222
6 FF MF FF MF FF MF 8
Je le juge peu digne qu’une Reine s’en alarme
Concédez-moi le droit
Accordez-moi le temps
8 MM FM FF MM FM FM 2
306
223
224
225
De négliger votre âme : Il vous doit déférence.
4 FF MF FF MM MF FF 2
226
Acte IV - Scène
IV
227
mentir, mensonge
s’enfuir, fuyant
228
229
230
231
307
232
joies.
A toutes autres raisons, on se doit désormais
6 MM MF MM MF MF MM 4
233
234
Que sont-ce
FM MM FM MF MF FM
MM MM FM
joie
3 et
235
236
FM FM MM FF MM FF
237
retour
Cet imposant refus et son renversement
FM MM FM FM
238
Ou vous dois-je arracher
308
esprit pensif (59)
239
Trop impératifs ?
Je vous prie,
Modérez donc Madame vos humeurs agressives
MF FM MF MM FM FF 2
240
puis
MM FF MF FF MF MF 4
241
3 et
Un ennemi s’engage par ses ar
MF FM FF MF MF FF 2
242
MF FM FM MM MF MM
nous infligeant son droit
243
Scène V
244
309
MF MF MM MM MF MF 4
245
Mais Édith en colère n’osait [ne pouvait] croire encor
MF MF MF MM FF FF
246
MF MF MF FM MF FM
247
FM MF FM FF FM MF 5
248
FF MF FM FF MM MF 2
Que de doubler Édith en feignant d’un vulgaire
249
Quelle réflexion stérile se joue-t-il à user !
FF FM FF FF MM MF 2
250
Obtenir l’hyménée
251
310
252
Il lui faudra montrer un amour pour Argone.
Que d’un soupir immense, toujours il s’abandonne.
Car il devra bannir la Princesse soumise.
Ephilie, à jamais, ne lui sera promise.
6/8 MM MM MF MM MM MF 4
FM MM MF MM MM MF 18 17
21 21
8 FM MM MF MF FM MF 4 16 19 9é
10 MM FM MM MM FF MF 2 16 17
8 FM FM MM FM FM MF 4
9é 9 d’écart
42 33
42 33
1 32 42
33 33
Il lui faudra montrer son amour pour Argone,
Il devra s’en remettre à la raison d’Argone
Car il devra bannir la Princesse soumise
Ephilie, à jamais, ne lui sera promise
2ème vers
toujours - (n’est pas juste)
L’esclave prisonnière (changer les 2 termes - Trop de répéter)
253
Ma joie explosera d’assister à l’union.
De voir ces [leurs] sangs par cette communion.
311
Et l’esclave libérée, évincée de l’Empire
Versera tous ses pleurs par son âme qui soupire.
MF FM FM MM FM MM 4
FM MF FM MF FM MM 5 15 20 35
6 FF FM FF FM FF FF 5 21 18 39
FF MM FF MM FM MF 4 20 19 39
Toujours 246
2é
De voir croiser les sangs.
(éloignée autre terme)
H Répété Ephilie, la Princesse
254
255
Encerclé d’ennemis s’activait [s’apprêtait] au combat
10/8 FF FF FM MM MM MM 2
256
encor
FM MF MM FF MM MF 4
257
Pour cela l’hyménée dès demain au plus tôt
6 MF MM FF FF MM MM 2
312
258
259
260
261
Doit voir de ce [son] présent le mieux envisager
MM FF FF FF FM MF 2
262
263
E 62 C 44
264
Vous paraissez émue sans pouvoir justifier
Par une preuve simple ces maux à justifier
MM FF FF FM MM MF
Par des preuves certaines ces maux à justifier.
MF FF FF FM MM MF
265
10 FM FM MM FM MM MF 4
313
266
Dans ce couloir épais, je le sens me poursuivre
MF FM MM FF FF MF
Dans ces épais
Dans cet épais couloir
267
Dans ce couloir épais
MF MM FM
Dans ce couloir de marbre, je le sens me p
10 MF MM FF FF FF MF
268
268 B
encore - encor
mort - mourir
FM MF FF FM MM MF 2
FM MF FF FF FM MF 4
269
Ne faut-il davantage
FM MM MF FM MF MM 4
270
Qui l’envoie au trépas
MF FM FM MF MF MM 2
314
271
272
273
Aurez-vous quelque crainte quand Argone à sa main
6 MF MF FF MM FM MM 2
274
Serez-vous dans l’angoisse quand Argone à sa main
8 FF MM MF MM FM MM 3
275
Libre enfin vous serez de partir désormais
8 FF MM FF FM MF MM 4
Ephilie la maudite
276
Dans le plus tôt,
Ephilie prisonnière, d’y retourner jamais
Et cette vaine attente
277
Ephilie la maudite serait vite remerciée
8 FM FM MF FM FF FF 2
Car cette longue attente achevée dans peu d’heures
315
4 FF FF MF MF FM FF 2
Que cette douce voix atteigne son esprit !
8 FF FM FM MF FM FM 4
Que ta parole tendre lui soit déjà comprise !
FM MM FF MM FM MM 5
278
toujours - entends (278 - 280²)
279
Je les revois
que de sombres journées tristes journées
280
J’entends le bruit de pas des couloirs provenir o
FF FM MF FF MF MF J’entends
FF FM FM MM MM MF
281
MF FF MF MM MF FF 5
FF FF MF FM MF MF 2
J’entends des bruits de pas des couloirs provenir
FF FM FM FM MF FM 3
Que de tristes soirées à subir tout son mal 2
316
FF MF MF MM MM MM
FF
3 Princesse
id. une des leurs
Je crois imaginer quel
Acclamer l’une des leurs dans la joie ou les pleurs
8 MM FF FF MM FM FF 2
3 et
282
283
Cette triste
en ici bas
284
[Une triste]
[Ephilie la soumise est réduite à hanter]
12 FM FM MF FF FM MF 2
285
3 puis - puisse
317
286
Par vos tendres soupirs
Et vous
287
Je ne veux vous blâmer flattant cette querelle.
12 FF FM MF MM FF FF 2
MM MF MF FM FM MF 2
288
289
Et vous souhaiteriez au pire de la conduire,
Un usant de vos pleurs pour enfin le séduire !
6 FM MM FF MM FF MF 2
6 FM MF MF MF MF FF 4
33 33
33 33
15 24
33 33
290
FM MF MF FM FM MM
291
Et daignez, s’il se peut, ne jamais me revoir
318
4 FM FM FF FM MF FM 3
100 Al20 Ar 30
50 5 x 4
100
50
100 12 + 16 + 2 =
28 + 2
292
Votre Empereur se flatte de vous voir pour le mieux
8 FF FF FF FM MM FF 4
4 et
293
294
passer par un pour
295
Et divague encore pour un délire plus beau
FM MF FF MM FF MF 4
296
Et encore divague pour un délire plus beau
FF MF MF MM FF MF 4
297
319
298
veux - veux
[expire]
Elle se laisse transportée [emportée], votre Aimée qui soupire,
6 FF FM MF FM FM FF 2
Elle se croit emportée vers les joies de l’amour.
laisse transportée
8 FF MF MF FF FF MM 2
Bouleversée et confuse en ces tendres soupirs
8 MF FF MF FF FF MM 4
299
D’appliquer le désir ? (doute)
obéir (298) – impossible
300
obéissance (300)
Cela m’est fort aisé, et Argone reçue
6 FM FM MF FM MF FF 4
301
302
3 fois Il en première syllabe
320
303
trois « et »
et je
304
305
Entendez les soupirs que cette [sa] bouche jurait
FF FF MM FM MF MM
306
Je ne vous rien à changer !!!
307
Soumissions et devoirs - Pourquoi le pluriel
d’exercer son ardeur ? (doute)
rire
308
309
Et je cours voir Callus
Je me presse, Seigneur, de courir chez Callus
8 FF FF FF FM MF MM 2
N’est-il plus forte preuve d’exprimer son bonheur
10 FM MM FF FM FM MF 2
321
Je me hâte aussitôt, puis je suis en ces lieux
FF FM MM MF MF FF
Et pour vous retrouver vous aimer de mon mieux
Aussitôt je me hâte, puis je suis en ce lieu
MM MF FF MF MF FF
Le parafe anodin reçu ?
Prêtez-moi, je vous prie,
6 FF MF MF FM FM MF 2
310
Quel sentiment vous glace ! Et quel retournement
8 FF MF MF FF FM FF 2
311
Je vous supplie encore - Je succombe à genoux
6 FM MF FM FM FM FM 5
L’honneur m’interdisait d’accomplir un tel acte
MF MF MM MM MM FF 2
312
313
Contre un ordre barbare, tout homme se
FM MF MF MF FF FF 2
322
Une douce princesse faite pour vous séduire 4
Acte V - Scène I Cal Al
314
315
Je désire partir - Je demande la fuite
8 FF MF MM FF MF MF 2
316
Et quels plaisirs de l’âme, tires-tu de ce crime ?
6 FF MM FF MF MF FF 2
[Plaisir]
H douteux
317
33 33
24 3 glorieux
318
Callus
Je ne peux te repaître de ce crime, odieux
Ce lâche comportement ne m’est point glorieux
8 FF FF FF FF FM MF 4
4 FF MM FF FF MM MF 2
323
FF MM MF MM MF MF 4
319
MM MF MM MM MM FF 3
320
Je ne vous comprends plus. Mais êtes-vous vous-même ?
8 FF MM FM MF FM MF 4
321
paraissez 2 fois - semblez
6 Vous me semblez étranger. Je vois briller l’horreur
MF FF FF FM MF MF
MM MF
322
323
Je sens ma fin prochaine [certaine], car pour vous je succombe.
6 FF MM MF MM MF MF 4
Cette main se dirige pour déjà en finir
6 FF MF MF MF MF MM 4
324
CSC
SCS
324
325
326
amour
327
D’aucune substance mortelle - à changer
[Je la crois au Néant vous prier pour toujours.]
Mais pourquoi, mon époux,
MM MM FM MM MF MM ?
Du tragique poison, elle ne s’est enivrée
8 MM MF MM FF MF MF 4
De l’horrible trépas d’Argone, mon Aimée
8 FM MF FM MM FM MF 5
L’honneur - 2 fois
328
329
sombre
Une immense détresse lui a donné la mort
FM FF FF MM MF MM 2
330
325
Une détresse immense
6 MF FF MF MM MF MM 4 suicide indispensable
331
remplie, peuplée
[en signant notre accord ?]
332
donner
De l’espoir d’être Reine, refusant notre accord ?
333
sombre
Pour l’ombre des anciens, elle se donnant à ce pacte
Au royaume des siens,
8 MM FF MF FM MM FF 4
Si cette
SSS CSC SSS SSS
SC SC SC / SSS SSS
11/12
amour, amour - 4 fois
326
334
Argone me détestait, me pensait ennemie,
6 MF FF FM FF MF FF 5
335 A
Ces nobles qualités humanisent Ephilie
FM FM MF MM FF MF
335 B
336
Ses profondes louanges que votre coeur déploie
FM MF MF FM FF FF
Ses louanges profondes que votre coeur déploie
FM MF MF FM FF FF
Ces nobles quali
Ces sentim
Ces dignes sentiments humanisent Ephilie
FM FF MF MM FF MF
Des sentiments si nobles humanisent Ephilie
8 FF MF MF MM FF MF 4
Ces hautes qualités purifient la Princesse
8 FM FM MF MM FM MF 2
Al oui
Eph oui
24 2 26 2 immense sombre
327
26
28
54
337
A ?
B ?
C - D
338
A H ?
B
C - D
338 B
Centre ??
339
Une esclave dernière - A changer.
A ??
BA1 BH2
BH1
C
DH1 DH2
340
, simple poussière ou grain,
2 derniers vers
A ???
328
BCD
rimes
Vous étiez la première Voir dict de
Quand son corps [en lambeaux] s’écroule dans la tombe
Je ne sais concevoir par quelque intelligence
6 FF MM FM MF MF MF 2
Quand son corps décharné [amoindri] s’écroule dans la tombe
6 MM MF MF FM FM MF 2
N’êtes-vous prisonnière dont les pouvoirs sont vains ?
6 FF MM MF MF MM MM 2
Une faible princesse subissant les dédains
6 MF MF MF MM MF FM 3
Vous étiez la première d’un état riverain
6 MF FM FF MF MM FM 2
Se riaient de vos larmes [pleurs] dans un parterre de nobles
6 FM FF MF MM MF FF 4
Haïssait
341
Cette triste [sombre] souffrance ou ce noir châtiment
FF FM MF MF MM MF
329
Votre triste souffrance
6 MF MF MF , et ce noir châtiment
FF MM MF 4
342
343
344
pouvoir est de trop prononcer
espérance - espoir 66 4
2616 q + 2 al
2
42 4
10 + 2
q + 2
5 q + 2
5 q
345
346
Mais je veux souhaiter qu’au royaume des siens
8/6 MF FM MF MM FF FF 2
Mais je veux souhaiter qu’au domaine des seins
330
347
A ?
B ?
J’aimerais vous prouver en exprimant à tort
6 MF MM MF FF MM MM 4
Le bonheur du futur
FM FM MM
Le futur d’un bonheur, en niant mon remords ?
6 FM MM MF FM MM FM 2
Pour l’harmonie musicale, je suis certain de l’avoir appliquée à partir de
quatrain 80 - 77
Je suis certain de n’avoir pas harmonisé de 0 à 40
1°) vérifier l’harmonie musicale sur les 320 premiers vers
2°) Si non satisfaisante, refaire l’alexandrin en se basant sur les lois
à appliquer.
Observe bien le quatrain qui a été recopié. N’oublie pas
l’exemple du 53 qui propose 3 variantes. Tu t’es basé sur la mauvaise. Tu
en as tiré un agacement.
348
de vous
349
[De vous bien]
331
La première puissante ? ?
se doit
350
[ Je vous maudis, ma Mère,]
rêve, splendeurs
351
La Rei
351 B
[qui a atteint son âme]
Je vous maudis, Ma mère, d’atteindre les hauteurs
6 FM MF MF MF FF MF 3
MM FM MF MM MF FF 2
FM FF FM MF FF FF 4
8 MM MF MF FF MF MF 4
Qui a atteint mon âme en ce grave moment
D’une tâche si rude, il fallait m’acquitter
10 MF MF MF MM MM MF 4
La reine Impératrice Reconnaît des pouvoirs
8 MF MF MF FM MF MM 3
La Reine Impératrice connaît trop de pouvoirs
332
6 MF MF MF MM MF MM 5
Le bien-être futur en niant mes remords
6 FF FF MM FM MM FM 4
Scène IV - Acte V
5 + 3
4
4 2
66 4
22 16 72
Al 42 Ed 66
352
Morfondre, morfond - 2 fois
353
354
355
oracle destin
Vous aura infligé par le destin prédit
MM MM MF MF FM FM
333
355 B
S’il se peut, à changer
se doit, dû devais
peuvent, pouvoirs, impasses
356
[immortelle adj 2 syl]
MF FM MF MF FM MF 4
[cette 1]
357
Cette flamme si belle,
6 FF MF MF MF FM MF 3
Tant cette fin sinistre
MF FM MF FM
358
[Une souffrance terrible ?]
358 B
[En vous ferait hurler une souffrance horrible]
6 FM FM MF MF MF MF 4
[Je supposais, mon Fils, qu’un supplice si terrible]
FM MM MM MM FM FM 4
334
359
[Mon fils, je supposais]
croire, croyais
MM FM MM MM FM FM
MM FF FF FF MM FF 4
FF MM FF
Nos droits sont trop humains, et pareils aux mortels
Nous subissons [l’épreuve] des maux terribles et cruels
Ce sacrifice odieux que le destin maudit
12 FM MF MF FF FM MM 2
Vous aura infligé par l’au-delà prédit
10 MM MM MF FF FM FM 2
6 MM MM MM FM FM MF 2
4 MM MM FM FM FM MF 2
FF FM MM FM FF MF 4
360
Les raisons de l’État
Répét H
361
soupirs
Désir, soupir
335
362
(Mais) vous
Qu’Alexandre à genoux était pris de folie
363
364
365
366
Alexandre se complaît
Votre Roi se complaît
De sa mort absolue, notre Roi se complaît
FM MM MF MF MF MM 4
L’empereur
367
10 FM MM MF FF FF MM 2
[Dans la tombe des siens, de la précipiter
8 MM MF FF MF FM MF 3]
368
Je veux me retirer. La haine monte en moi.
8 FF FF MF MM FF FM 2
336
369
Par ce droit de tuer, notre Roi [l’Empereur] se consacre
8 MF MF MF MF MF MF 6
370
371
Répétitions hémistiches, de vers
p 53
p 54
p 56
p 58
p 58
p 59
p 59
p 62
p 63
p 66
p 71
p 78
p 81
Une humble prisonnière.
Je ne puis plus longtemps.
espérant vainement.
J’ai patienté longtemps espérant vainement
De vous entretenir pour un simple moment.
Cette humble prisonnière
Et de quitter ce lieu pour n’en plus revenir.
Votre coeur en émoi.
Comme à d’autres raisons.
Et quelle raison extrême
l’éloigner aussitôt.
Et
En vulgaire dernière.
Qu’Ephilie prisonnière
Une esclave soumise
Et quelle jouissance de l’âme
Au royaume des siens
337
372
Le verbe avoir est de trop répété
Puis, avoir
Puis, avez
Puis, avez
Pouvoir avez
MF MM MM MM MF MF 4 4
373
Ou le suis-je coupable, moi simple prisonnière
Soumise à ce destin, en princesse dernière
4 MF MF MF MM FM MF 4
MF MF FM FM FF FF
374
Ou le suis-je, moi princesse dernière
Soumise à ce destin, esclave prisonnière
6 MF MF MF MM FF FF 2
4 MF MF FM FM FM MF 4
375
Partir d’un lieu maudit, n’y revenir jamais.
6 MM MF MM MF FM MM 4
MM FM MF FM FM FM 3
338
376
[Cette odieuse vie m’inflige de séduire]
FM MF FF MM FF FF
Cette vie odieuse
FF FM MF MM FF FF
Je ne peux
[pourrais]
avez-vous
ne peut s’enfuir
avez-vous
377
Le faut-il me haïr d’être prise à ce [mon] sort ?
FM MF MM FF FM F
Faudrait-il me haïr d’être prise à ce sort ?
6 MM MF MM FF FM MM 2
Vous, mes traits harmonieux, auriez-vous décidé
6 MF MM MF MF MF MF 5
SCC SSC SCC CCC
SCC SCC CCS CCC
CCC SSC CSC SSC
378
339
379
Je ne dois accepter de me prétendre en vain
10 FF MM FF FF FF 3
Cette cruelle vie m’inflige de séduire
4 FF MF FF MM FF FF 3
Ce tragique
380
Acte V - Scène dernière
Al 26 Edith 84
381
[qu’un destin ?]
382
MM FM FF MM FF FF
383
383 B
340
384
[Pour qu’elle cesse d’être votre, ne le devienne pas]
10 MF FF FM FF FF FM 2
Qui gît atrocement : que nos Dieux vous pardonnent
MM MM FF FM FM MF
MF MM MF
Pour qu’elle fût jamais vôtre, ou ne de devînt pas.
MF MM MF MF FF MM 4
C’est Édith en folie qui s’exprime de la sorte ?
10 FF MF MF MF FF MF 5
1 23 1 23
33 33 33 33 16 19 35
33 123 123 123 17 22 39
123 33 123 33
33 42 33 42
sereine ?
6 MF MM FM MF FM FF 2
6 FF MF FF MM FM FF 2
385
Que de dires insensés ! Que de termes stupides !
8 FF FM FF FF FFf MF 3
386
Votre bouche prononce que des phrases cupides !
341
6 MF MF MF FF MF MF 5
387
FM FM FM FM MM MF
[l’effort]
sereine
indigne d’une Reine
388
Cette ardeur de tuer
attraits]
4 FM FF MF MF FM FF 4
8 MM MM MM FF FM MF 2
[superbes
Cette raison délire ! Oui, elle est vacillante
8 FF MM FF MF FM MF 4
389
[meurtre] de la fin ?
du crime
390
[Il me faut infliger par ce coup éternel]
MF MM MF MM MF
390 B
[Je m’épuise, affaibli]
FF FM MM MF MF FF
342
391
MF MF MF FM MF FM
392
392 B
393
Au royaume de l’ombre ?
394
[m’effrayer]
395
répondre
réponse
le dernier
396
Transpirez-vous ce sang pour provoquer [excéder] ma peur
MM FM FM MM MF MF
exercer
343
397
Alexandre, un soupir ! Je veux tant vous entendre !
8 MF FM MM FF MM FF 4
Un souffle insignifiant que je puisse surprendre !
8 MF MM MM FF MF MF 2
Transpirez-vous ce sang pour que la Reine ait peur ?
2 MM FM FM MF MF MF 2
SCC SSS SSS CCC
398
399
[cet enfer, ce néant]
[ce trépas]
400
Je le tue cet enfant
FF FF FM FF MF FF 3
401
Je l’immole mon enfant, je ne possède rien
8 FM MF FM FF MF FF 5
6 FM FM FM FF MF FF 4
344
402
Je redécouvre enfin la gloire d’une Reine,
8 FF FF FM MM FM FF 4
403
Elle sait par son pouvoir faire régner ses défenses
6 FM MM MM FF FF FF 2
404
Ne tremblez, s’il vous plaît. Apaisez cette crainte
10 FF FM MM MM FF FF 2
405
Par mon plaisir
Oui, Ephilie, fuyez ! Je puis vous déclarer
Par mon ordre [premier] royal, vous êtes libérée !
406
6 MF MF MF FM MF MF 5
6 MM MF MF MF FM FF 4
Par cet ordre royal
Le 28 février 1985
345
ALEXANDRE
RELEVé DE VARIANTES
346
ACTE PREMIER
SCENE PREMIERE
EDITH
Qui voudrait écouter une Reine exprimer
Cette horrible souffrance qu'elle se jure de clamer ?
Son horrible souffrance qu’elle se prête à clamer ?
Entendais-tu, perfide ce que disait mon âme ?
Entendais-tu perfide les propos de mon âme ?
Approche quelque peu que j'observe ta face.
Propose ton regard que le flambeau efface.
Cesse enfin d'hésiter. Je te sais près de moi.
Je veux que tu avances sans peur et sans émoi.
N'est-il pas insensé qu'en cette résidence,
Tout semble comploter en fausse confidence ?
Et cesse d’hésiter. Je te sais près de moi.
Avance, je te dis, sans crainte et sans émoi.
N’est-ce point insensé qu’en cette résidence
Ne puis-je m'énerver qu'en ce lieu du palais,
Ne puis-je m'énerver qu'en tout lieu du palais,
Le dernier serviteur s'en remet au valet ?
Mais est-ce toi, Alphine ? Est-ce toi qui te caches ?
C'est donc un ennemi, un parjure ou un lâche !
Ou est-ce un ennemi, un parjure ou un lâche ?
347
Alphine
Et j'entendais tes cris pareils aux inhumaines,
Que jamais tes fureurs se fussent adoucies,
Ni tes flammes brûlantes se fussent obscurcies.
Je t’entendais hurler et maudire tant de haines,
Et souffrir tes passions pareilles aux inhumaines,
Que jamais tes fureurs ne se fussent adoucies,
Ni tes flammes brûlantes [ ne se fussent ] obscurcies !
EDITH
Je me dois d'implorer le dernier des esclaves,
Afin qu'il se soumette à son simple servage !
Il faut le supplier, lui quémander en vain,
Qu'il daigne se hâter de m'obéir enfin !
Je me dois d'implorer les derniers des esclaves,
Afin qu'ils se soumettent à leurs simples servages !
Je dois les supplier, leur quémander en vain,
L’aumône d’allégeance [ qu’ils m’obéissent enfin ! ]
Ma faiblesse de femme réduite à son Néant,
Ne saurait de son ordre imposer un suivant !
Ne pouvait de son ordre imposer un manant.
Quant à toi, mon Alphine, tu gardes ton silence !
Tu n'entends mon appel ! Cette belle insolence
Te permet d'éviter ta maîtresse excitée
Qui, encore plein d'aigreurs, te recherche excédée.
Toi-même, mon Alphine, tu te gardes en silence.
Tu n’entends mes appels. Ta sinistre insolence
T’interdit d’approcher quand ta Reine excitée
Te dispose d’avancer se sachant excédée.
348
ALPHINE
Dispense-moi l'honneur de ne pas me chasser.
Dispense-moi l'honneur de ne point me chasser.
Permets à ta servante encor de t'aduler.
Concède-lui l'erreur et fais-la annuler.
Permets à ta servante de toujours t'aduler.
Concède-lui la faute et fais-la annuler.
SCENE DEUXIEME
CALLUS
Madame, je croyais qu'en cette heure si hâtive
Vous fussiez endormie, loin d'être si active.
Vous fussiez au repos, et non point si active.
Je vous conseillerais d'attendre que l'aurore
Voulût bien se lever. Dans ce palais, tout dort.
S’approche à se lever. Dans ce palais, tout dort.
Puis-je vous décider de vous accompagner
Le jour n'approche point. Il vous serait salubre
D'attendre quelque temps. Le réveil de César
De patienter du moins. Le réveil de César
Ne sera indiqué que quelques heures plus tard.
Ne sera proposé que quelques heures plus tard.
Cela est dangereux que de chercher rester,
Sans flamme et sans lumière pour être protégé.
Sans flamme et sans flambeau pour être protégé.
Espérez-vous longtemps ce portique s'ouvrir ?
Ici tout fait silence, et tout paraît dormir.
Madame, acceptez d'attendre quelque temps
Que ce soleil s'éclaire jusqu'à son firmament.
Tout fait silence ici. Et tout paraît dormir.
349
Acceptez, je vous prie, de patienter le temps
Que ce soleil s'éclaire jusqu'à son firmament.
EDITH
Il n'est pas un moment où il ne m'est reçue.
Il n'est plus un moment où il ne m'est reçue.
Jamais dans ce palais, il ne m'a aperçue.
Moi-même, je l'entends n'avoir pu un instant
Obtenir l'audience que j'espère vainement.
Obtenir l'audience que j'attends vainement.
CALLUS
Il préside à l'Etat. Et je dois le servir.
Et lui-même, Madame, choisit son avenir.
Il gouverne l’état, et je dois le servir.
Lui-même, Madame, choisit son avenir.
Le faible conseiller jamais ne peut dicter
Au puissant empereur ses lois à éditer.
EDITH
Je vous l'avais remis en l'âge le plus tendre,
Espérant par votre art ce que un roi peut attendre.
350
Ne m'aviez-vous jurée de l'éduquer du mieux,
Prétendant par vos soins l'élever vers les cieux ?
Je vous l'avais remis en l'âge du plus tendre,
Espérant de vos soins ce qu’un Prince peut attendre.
Et vous m’avez promis de l'éduquer du mieux,
Prétendant par votre art l'élever vers les cieux ?
N'avez-vous point trompé, abusé une mère,
N’avez-vous abusée, ou trompée une mère
La sachant désormais dans sa sombre misère ?
CALLUS
Alexandre est le Maître de son Empire puissant.
Et ne jouit-il pas d'un pouvoir grandissant ?
Et n’est-il pas le Maître de son Empire puissant ?
Ce Roi ne jouit-il pas d’un pouvoir grandissant ?
EDITH
Si je n'ose douter de la forte victoire
Qui, éclatante encor fait briller sa mémoire,
Edith ne peut jurer qu'il fut directement,
Du glorieux combat impliqué dignement.
Me faut-il admirer de son orgueil fier,
La cuirasse royale, sa présence altière ?
Dois-je glorifier celui qui ne prit pas
Par sa vaillance vaine, son armure au combat ?
Car l'on a prétendu qu'en pure stratégie,
Sous sa tente, il coucha où l'on se réfugie !
On me l'a annoncé que vibrant que ses membres
Il craignait comme l'ombre, une flamme qui tremble !
Si je ne puis douter de la forte victoire
351
Qui, éclatante encor fait briller sa mémoire,
Je ne pourrais jurer qu'il fut directement,
Du glorieux combat impliqué dignement.
Me faut-il admirer par sa puissance fière
La cuirasse du Roi, et sa présence altière ?
Et dois-je glorifier celui qui ne prit pas
Par sa vaillance vaine, son armure au combat ?
Car l'on a prétendu qu'en pure stratégie,
Il resta dans sa tente où l'on se réfugie !
On l’a même annoncé que vibrant que ses membres
Il craignait comme l'ombre, une flamme qui tremble !
Voilà tous les tourments qui agitent mon âme.
Du défunt Empereur, jaillissait une flamme.
Cette flamme maudite n'éclaire que du mieux,
Ce qu'en mon sein mauvais j'enfante d'odieux.
Voilà tous les tourments qui agitent mon âme.
De L’Empereur éteint, jaillissait une flamme.
Cette flamme est maudite, et n'éclaire que du mieux
Ce qu'en mon sein mauvais j'ai enfanté d'odieux.
SCENE TROISIEME
CALLUS, seul
Si je ne dois douter des aigreurs de la Reine,
Je n'ose le jurer que lumière sereine
Eclaire ses visions, modère ses folies :
Eclaire ses visions, apaise ses folies :
Sa clarté semble impure, ses pensées affaiblies.
Quels troubles insensés préoccupent son âme ?
Et quels vents déroutants persécutent sa flamme ?
Quels souffles ténébreux persécutent sa flamme ?
352
La Reine sans raison ne répond plus de soi.
La Reine sans conscience ne répond plus de soi.
Sa puissance inspirée n'exprime que l'effroi.
Je ne peux à nouveau imposer des tourments
Je n’ose lui imposer
A cette âme sensible si faible en ces instants.
Tant son âme sensible est faible en ces instants.
Et dois-je lui soumettre ma présence en ces lieux.
Je ne dois lui soumettre
Il faut patienter pour sa santé un mieux.
Car je me dois attendre de sa santé un mieux.
Oui, ce serait commettre une erreur de ma part :
Je lui demanderai de me revoir plus tard.
Quelle violence verbale ! L'impératrice s'emporte !
Quelle violence verbale ! Notre reine s’emporte !
Notre Edith dominante est réduite au servage !
La Reine de l’Empire est réduite au servage !
La Première du royaume se prétend être esclave !
La Première d’entre toutes
Les suivantes vulgaires refusent à jamais
Les dernières servantes
Comme simples servantes d'obéir désormais !
Volontiers ignorant la sublime victoire,
La grandeur d'Alexandre que jugera l'histoire,
Elle bafoue le Roi, le tourne en dérision,
Et feignant d’ignorer la sublime victoire,
Et la grandeur du Fils que jugera l'histoire,
Elle dénigre le Prince, le tourne en dérision,
Mon devoir n'est en rien de Conseiller du Roi
353
Est-il de mon devoir de Conseiller du Roi,
Ce n'est point l'exercice que le Roi m'a donné,
Est-ce cette mission
Ce n'est pas condamner qu'il m'a fait ordonner.
Ce n’est pas critiquer
Je devrais m'en remettre à ma propre sagesse,
Ne m'essayer jamais par quelque maladresse,
Et non point m’essayer par quelque maladresse
Le moment est venu de se manifester.
L’instant est apparu
SCENE QUATRIEME
Alexandre, Callus.
ALEXANDRE
Et toujours disposé, mon Confident fidèle,
Tu satisfais mes vœux dès que ton Roi t'appelle !
N’es-tu pas disposé, mon Confident fidèle,
A satisfaire mes vœux dès que ton Roi t’appelle ?
ALEXANDRE
Tu m'as tout enseigné dès ma première enfance.
Tu me fus destiné dès les fleurs de l’enfance.
Je souhaitais te dire ce que ressent ce coeur.
Je souhaitais te dire ce que ressent mon coeur.
354
Il me faut l'exprimer tant il me semble extrême.
Je me dois te le dire tant il me semble extrême.
Ce spectre me torture, perturbe mon sommeil,
Ce spectre persécute et torture mon sommeil,
ALEXANDRE
Sera-t-elle mon soupir hélas qui recommence ?
Ce plaisir possédé dont l'effet est immense ?
Sera-t-elle ce désir qui encore recommence,
Ce plaisir exalté dont l’effet est immense ?
CALLUS
Que dites-vous, Seigneur ? Qu'exprime cette bouche ?
Vos amours sont en cours. Sous peu dans votre couche,
Votre amour est en cours
ALEXANDRE
Car ton Roi en attente cherche son jugement.
Mon esprit délaissé éclaire son jugement.
SCENE CINQUIEME
Alexandre
ALEXANDRE, seul
Un terrible combat s'acharne dans son âme :
Son désir éloigné de celle qui l'enflamme,
355
Est proposé déjà à ce sombre hyménée
Que sa forte volonté chasserait obstinée.
Est promis et donné à ce sombre hyménée
Que son ardeur royale chasserait obstinée.
Et l'autre m'indiffère ! Ephilie adorée
Confère avec ses grâces ma beauté préférée.
Argone se condamne par sa face glaciale,
Et ne fait qu'exposer sa grandeur impériale !
Mais Argone m’indiffère ! Ephilie adorée
Confère avec ses grâces ma beauté préférée.
Et l’autre se condamne par sa face glaciale,
A ne faire qu’exposer sa grandeur impériale !
Oui, briser le lien qui m 'attache à mon sort,
Qui voudrait m'imposer ce que j'aimerais mort !
Je vais briser le lien qui m’attache à mon sort
Qui me retient d’aimer ce que je voudrais mort.
ACTE II
SCENE PREMIERE
EDITH
Et pourquoi s'essaie-t-il d'ignorer cette grâce
Et pourquoi s'essaie-t-il d'éloigner cette grâce
Qui confère à vos traits une si tendre face ?
356
ARGONE
Je m'étonne, moi-même, qu'il cherche à m'éviter.
Que jamais au palais, il ne veuille m'inviter.
Que toujours prétextant une quelconque urgence,
Il agit ou s'agite pour toute autre exigence.
Il s’emploie à agir pour une autre exigence.
EDITH
N'ayez crainte, ma Fille, et délaissez ce doute.
Car vos lèvres l'enivrent : encore il vous écoute.
Par vos lèvres enivrées, encore il vous écoute.
SCENE DEUXIEME
ALEXANDRE
Quelle étrange raison vous mène ici Princesse ?
Quelle fureur soudaine vous agite et vous presse ?
Et quelle soudaine ardeur vous agite et vous presse
vous anime
ARGONE
Trop souvent animée du désir de vous voir,
agitée
Oui, j'espérai en vain le droit d'apercevoir
L'ombre de mon époux dans ce sombre palais,
Mais je croyais hélas ne le croiser jamais.
357
toujours
ARGONE
Et sur quel autre ton la Princesse trahie
Se pourrait exprimer par l'aigreur envahie ?
Je vous prie d'excuser de cette humeur haineuse,
Les ampleurs et l'effet de mon âme amoureuse.
Et sur quel autre ton la Princesse trahie
Se pourrait exprimer par la haine envahie ?
Je vous prie d’excuser de mon humeur haineuse
Le vil emportement de mon âme amoureuse.
ALEXANDRE
Alexandre apprécie la douceur de vos
Toujours je vous l'ai dit, je vous choisis Argone.
Ainsi qu’il est écrit
Et mon cœur en émoi à vos pieds s'abandonne.
Alexandre apprécie la douceur de vos charmes.
Votre Empereur s'émeut quand s'écoulent vos larmes ;
Il admire de trop les lumières dans vos yeux,
Qui brûlent leurs chaleurs et leurs feux merveilleux.
Et il sait admirer les lumières dans vos yeux
Qui brûlent ses chaleurs et ses feux merveilleux.
Oserais-je le dire quand mon ardeur s'éveille,
Que ma chair enivrée des transports du sommeil,
Mon âme
Attisée par l'envie, de plaisirs soupirants
Par l’extase
Exalte les désirs de sa chair expirants.
358
S’enivre des désirs
SCENE TROISIEME
Argone,
Que ma raison divague, se perd insouciante !
Que ma mémoire s'éloigne, s'égare l'inconsciente !
Il faudrait me calmer pour dominer ma chair.
Mais je veux le séduire, oui, je désire lui plaire.
Argone doit se calmer pour dominer sa chair,
[Et tenter de séduire en essayant de plaire.]
ACTE III
SCENE PREMIERE
Alexandre, Ephilie.
EPHILIE
Cela m'indispose que de vous rencontrer !
Ephilie apprécie de jamais se montrer !
Cela est déplacé que de vous rencontrer.
Ephilie apprécie de ne se point montrer.
Que cela m'importune ! Je suis toute en aigreur,
Cela est agaçant. Ephilie en aigreur
Ephilie la Princesse, soumise et prisonnière,
Déteste vos façons, dénigre la manière
Déteste ces façons et peste la manière
Dont vous semblez user pour paraître galant,
Et peste ces raisons qui vous font insolent.
359
Dénigre les raisons
ALEXANDRE
Alexandre et l'Empire se jettent à vos genoux.
soumettent
Ses Etats, sa puissance s'inclinent devant vous.
EPHILIE
Souhaitez, Alexandre, que pensée sérieuse
Eclaire votre raison de flamme précieuse !
Espérez, Alexandre, qu’une flamme amoureuse
N’éclaire de sa raison sa pensée douloureuse !
A d'autre qu'à moi-même, vous êtes désigné.
Cet espoir impossible devra se désister.
Ce désir
Et je puis le prétendre que soumis au serment,
Vous devez l'épouser d'ici à quelque temps.
Dans quelque court moment.
EPHILIE
Je ne puis en douter que nos fortes armées
De leur ardeur guerrière sont déjà animées ;
D’un désir de vengeance sont déjà animées ;
J'imagine fort bien ces pleurs et ces horreurs,
360
Et j’imagine encor ces pleurs et ses horreurs,
Et ces ruisseaux de sang versés par nos terreurs !
ALEXANDRE, suffisant
Pardonnez mon sourire. ALexandre invincible
Ne craint pas l'ennemi. Cela est impossible.
Cela est fort risible
ALEXANDRE
De recouvrir d'honneurs une simple Princesse !
De lui offrir l'Empire pour cette humble promesse !
une
EPHILIE
Concédez-moi le droit de ne vous voir jamais.
De ne vous plus trouver dans ce vaste palais.
sombre
Je fuis cette présence, et je quitte aussitôt
le plus tôt
Votre âme détestable que je hais au plus haut.
SCENE DEUXIEME
CALLUS
Pouvais-je le savoir ce vif emportement
fort
Qui tourmentait votre âme pour cet empressement ?
361
CALLUS
Votre Callus l'assure que tout cœur inflexible
Je puis vous assurer
Ne résiste jamais au pouvoir invincible ;
L'incertitude, hélas s'installe dans mon âme
Mais le doute à nouveau s’installe dans mon âme
CALLUS
Nous pourrions en tirer son désir d'en finir,
Sa pensée volontaire de chercher à mourir,
D'obtenir par sa mort le repos et la paix,
De trouver un sommeil impossible à jamais.
De trouver la quiétude impossible à jamais.
ALEXANDRE
Callus, il te faudra user de ta finesse.
Par ton génie subtil prouver ta belle adresse,
Afin que l'homicide déguisé en suicide,
ce trépas
N'éveille quelque doute que quelqu'un n'élucide.
362
SCENE TROISIEME
EDITH
Que dîtes-vous, Pauvresse ? Qu'osez-vous exprimer ?
S'unir à une esclave qu'il a su opprimer ?
Que dîtes-vous, indigne ? Qu'osez-vous exprimer ?
S'unir à l’infortune qu'il a su opprimer ?
EPHILIE
Ephilie aimerait insister davantage.
Pourrais-je me permettre d’insister d’avantage ?
Favorisez l'exil par un chemin discret.
Ma fuite
Décidez mon départ vers un couloir secret.
Hâtez-vous vivement pour éviter le pire !
prestement
EDITH
Mais je sais, Ephilie, que votre ridicule
Vous réduit au stupide d'un esprit qui calcule,
d’un cœur qui gesticule
363
SCENE QUATRIEME
EDITH
Je le juge peu digne qu'une Reine s'alarme ;
Et le juge
Accordez-moi le droit de dire la question,
Concédez-moi
ALEXANDRE
Il ne le prétend pas faire loi d'indifférence,
Et négliger votre âme. Il vous doit déférence.
De négliger une âme dont il fait déférence.
EDITH
Achevons ce sujet pour n'en parler jamais.
A toute autre raison, on se doit désormais.
Comme à d’autres raisons on se doit désormais.
EDITH
Qu'avez-vous exprimé ? Qu'osez-vous nous prononcer
?
Qu’osez-vous exprimer ? Qu’avez-vous annoncé ?
Justifiez, mon fils ! Expliquez clairement
Cet important refus, et son renversement !
retour
Je vous écoute, enfin. Car je veux détenir
364
Je vous écoute enfin et je veux détenir
Ce qu'une bouche close m'interdit d'obtenir.
Ce qu’un esprit pensif m’interdit d’obtenir
ALEXANDRE
Apaisez, s'il se peut, ces aigreurs excessives.
Modérez donc Madame vos humeurs agressives.
Modérez, je vous prie, vos humeurs agressives.
Condamnez vos esprits pour croire en mes raisons,
votre esprit
SCENE CINQUIEME
EDITH, seule
Alexandre a choisi de feindre à un mensonge,
Pour refuser l'accord qui toujours se prolonge !
encore
Quelle consternation pour une triste reine
De savoir l'Empereur dont la grandeur se traîne,
Supplier les extases d'Ephilie enchaînée,
Et implorer hélas l'esclave emprisonnée !
toujours
N'est-ce point un effet du pur imaginaire
Que de doubler Edith en feignant d'un vulgaire,
usant
D'un sinistre artifice qui ne saurait tromper
Du
365
Mais quelle pensée stérile se joue-t-il à user !
Et quelle idée stupide se plait-il à user !
Il me faut la chasser, l'éloigner aussitôt,
Obtenir l'hyménée dès demain au plus tôt.
Et celer
Il lui faudra montrer un amour pour Argone,
Il devra démontrer son amour pour Argone,
Que d'un soupir immense, enfin s'abandonne !
Par son soupir immense qui toujours s’abandonne !
Et il devra bannir la Princesse soumise :
Et il devra bannir Ephilie la soumise :
Ephilie à jamais ne lui sera promise.
L’esclave prisonnière ne lui sera promise !
Ma joie explosera de voir cette union,
De voir croiser ces sangs par la communion !
L'esclave libérée, évincée de l'Empire,
Ephilie, la princesse, éloignée de l’Empire,
Versera tous ces pleurs par l'âme qui soupire !
ACTE IV
SCENE PREMIERE
EPHILIE
De sinistres tourments remplissent sa mémoire.
Cette mouvante image ne m'est point illusoire.
troublante
366
CEPHISE
Je veux vous assurer qu'Ephilie sans danger,
Doit pouvoir du présent le mieux envisager.
du futur
EPHILIE
Dans ce couloir de marbre, je le sens me poursuivre.
Dans ce sombre palais
EPHILIE
Ne faut-il davantage que la cour, le palais
plus encore
Détruisent la nuisance d'Ephilie à jamais ?
Ne faut-il employer ce moyen radical
Qui l'envoie au trépas par cet arrêt fatal ?
à la mort
EPHILIE
Que cette douce voix atteigne son esprit !
Que ta douce parole atteigne son esprit !
Que ton tendre propos lui soit enfin compris !
Et que ta tendre voix lui soit enfin [ compris ] !
CEPHISE
Serez-vous inquiète quand Argone à sa main,
367
Aurez-vous toujours peur quand Argone à sa main
Scellera l'hyménée, et ceci dès demain ?
Ce nuptial effet sera de gracier
Ephilie ! La maudite serait remerciée !
Ephilie prisonnière serait vite remercier !
Et au plus tôt, Madame, expulsée du palais
Libre enfin vous serez de partir désormais.
Libre enfin vous serez d’y retourner jamais.
Oui, cette longue attente achevée dans peu d'heures,
Et cette vaine attente achevée dans peu d’heures,
Vous permettra de fuir cette sombre demeure.
Je crois imaginer que la gloire vous attend,
puis
Je les revois, Madame, exprimer leurs bonheurs,
entends
Acclamer leur princesse dans la joie ou les pleurs !
Acclamant
EPHILIE
Que de tristes soirées à subir tout son mal !
Que de sombres journées
Mais tais-toi quelque peu. Je crois savoir venir.
J'entends des bruits de pas des couloirs provenir.
Le bruit
SCENE DEUXIEME
ARGONE
368
Cette triste Princesse désire la liberté,
Une
ARGONE
Vous souhaiteriez au pire de le conduire,
Et vous souhaitez par vos tendres soupirs
En usant de vos pleurs pour enfin le séduire !
De le conduire au pire pour enfin le séduire !
EPHILIE
Je ne veux vous blâmer flattant cette querelle !
puis
ARGONE
Pauvresse, disparaissez ! Alexandre s'en vient.
Disparaissez, Pauvresse !
Et daignez, s'il se peut, ne jamais me revoir !
Et daignez, je vous prie, ne jamais me revoir !
SCENE TROISIEME
ALEXANDRE
Votre Empereur se flatte de vous voir pour le mieux.
en ce lieu
369
ARGONE
Bouleversée, confuse en ces tendres soupirs,
Elle se laisse transportée, votre Aimée qui expire !
Elle se laisse emportée vers son cœur qui expire.
Elle se croit emportée vers les joies de l'amour,
Elle se croit transportée vers les joies de l’amour,
Puis son esprit renaît et s'éveille à nouveau,
Et il divague encore pour un délire plus beau !
Pour divaguer encore vers un délire plus beau !
ARGONE
N'est-il plus forte preuve d'exprimer son bonheur,
d’exercer son ardeur,
D'appliquer le désir dicté par l'Empereur ?
ACTE V
SCENE PREMIERE
CALLUS
Je vous supplie encor. Je succombe à genoux.
Je tremble à genoux
CALLUS
Et quels plaisirs de l'âme, tires-tu de ce crime ?
370
Et quelle jouissance de l’âme, tires-tu de ce crime ?
CALLUS
Je ne vous comprends plus. Mais êtes-vous vous-même ?
Je ne vous comprends plus. Vous n’êtes plus vous-même.
Je sens ma fin prochaine, car par vous je succombe.
Je vois venir l’horreur, et par vous je succombe.
Cette main se dirige pour déjà en finir.
Cette main criminelle s’avance pour en finir.
Mais pourquoi, mon Epoux, m'avoir donné la mort ?
mon Amour
Du tragique poison, elle s'est enivrée !
D’aucune substance mortelle, elle ne s’est enivrée !
Je la crois au Néant vous prier pour toujours.
vous aimer
SCENE DEUXIEME
ALEXANDRE
Etiez-vous, Ephilie, la dernière informée
De l'horrible trépas d'Argone, mon aimée ?
371
Du tragique trépas
Une détresse immense lui a donné la mort.
Une sombre détresse
Pour l'ombre de ses pères, se donnant à ce pacte,
Pour l’ombre des anciens, elle a signé ce pacte.
EPHILIE
Elle me détestait, me pensait ennemie.
Argone me détestait, me pensait ennemie.
ALEXANDRE
Ces nobles sentiments humanisent Ephilie :
Ces qualités divines humanisent Ephilie :
EPHILIE
Ces hautes qualités purifient la Princesse.
Ces dignes sentiments purifient la Princesse.
ALEXANDRE
Alexandre ignorait quand l'ennemie succombe,
Quand son corps décharné s'écroule dans la tombe,
Quand son sein palpitant sanglote dans la tombe,
Je ne sais concevoir par quelque intelligence
372
peux
Une faiblesse princesse subissant les dédains !
Une esclave dernière subissant les dédains !
L'Impératrice Edith, puis Argone ignobles
Se riaient de vos larmes dans un parterre de nobles !
Se plaisaient
Vous étiez la Première d'un Etat riverain !
Vous étiez la Princesse d’un Etat souverain !
Mais pouvez-vous défendre ce haut comportement,
Votre triste souffrance, et ce noir châtiment ?
Cette souffrance démente, et ce noir châtiment ?
SCENE TROISIEME
EDITH
Mais je dois souhaiter qu'au domaine des siens,
qu’au royaume
Pour toujours elle s'unisse à ses pères anciens !
J'aimerais vous prouver en exprimant à tort,
Ce bien-être futur en niant mes remords ?
Le puis-je vous consoler en exprimant à tord
L’espoir de ce futur, en niant mon remord ?
Pardonnez-moi, mon Fils, de me précipiter :
D'une tâche si rude, il fallait m'acquitter.
D’une tâche si rude, je devais m’acquitter
373
ALEXANDRE
Je vous mande, ma mère, d'atteindre les hauteurs
Consacrées à nos races par nos rangs et splendeurs.
grandeurs
La Reine Impératrice connaît trop des pouvoirs
La Reine impératrice doit savoir des pouvoirs
C'est encore la grandeur du prestige royal
C’est le génie encore et le prestige royal
EDITH
Et votre mère sera, le sein gonflé d'espoir,
Le cœur
Prête à vous soulager, chassant de la mémoire
L'odieux sacrifice que le destin maudit
Ce sacrifice odieux que l’au-delà maudit
Vous aura infligé par l'au-delà prédit.
Par l’oracle
Nos droits sont trop humains, semblables aux mortels,
Nos droits sont trop humains, et semblables aux derniers
Nous subissons des maux terribles et cruels.
Nous sommes des vulgaires, des esclaves prisonniers.
ALEXANDRE
374
Et cessez, s'il vous plaît, en tout de tout confondre.
s’il se peut
EDITH
Seigneur, mais n'est-ce point cette image voilée,
Cette flamme si belle par vos yeux miroitée ?
Une flamme immortelle, par votre âme miroitée ?
Je supposais, mon Fils, qu'un supplice terrible
En vous ferait hurler une souffrance horrible.
Je supposais, mon fils, qu’un supplice si horrible
En vous ferait gémir une souffrance terrible.
EDITH
Faut-il, Seigneur, penser qu'elle n'était votre bien ?
entendre
EDITH
Respectez, je vous prie, son esprit en repos.
s’il se peut
De sa mort absolue, l'Empereur se complaît !
Alexandre
Mais Seigneur, avez-vous organisé l'horreur,
Par un acte odieux imposé la terreur ?
D’une main criminelle imposant la terreur ?
Ne serait-ce, Callus qui produisant sa fin
fabriquant
375
Est-ce bien vous, Seigneur qui avez décidé
Près des siens dans l'ombre de la précipiter ?
Au royaume des morts de la précipiter ?
Je veux me retirer. Ma pensée en émoi
Permettez-moi de fuir. La haine monte en moi.
Exprime son aigreur et je tremble d'effroi.
Je ressens la violence et je tremble d’effroi.
SCENE SIXIEME
EPHILIE
Ou le suis-je coupable, moi simple prisonnière
pauvre
Soumise à ce destin, en Princesse dernière ?
Enchaînée à ce sort, en esclave dernière ?
Partir d'un lieu maudit, n'y revenir jamais !
retourner
Faudrait-il me haïr d'être éprise à ce sort ?
Le puis-je me haïr d’avoir choisi ce sort ?
SCENE DERNIERE
EDITH
N'avez-vous pas voulu accomplir ce trépas,
Pour qu'elle fût jamais vôtre, ou ne le devînt pas ?
Pour qu’elle perde la vie, et ne survive pas ?
376
ALEXANDRE
C'est Edith en folie qui parle de la sorte ?
Mais Edith en folie s’exprime de la sorte !
Calmez la passion que votre esprit emporte !
Dominez
Votre bouche prononce des paroles cupides !
phrases
N'avancez pas, ma mère, ! Mais êtes-vous sereine !
Ma mère, n’avancez pas ! Mais êtes-vous vous-même ?
Ce regard est fiévreux, indigne d'une Reine.
Ce regard est fiévreux, et son feu est extrême.
EDITH
Qui jouit de son mal et soumet la terreur,
Connaîtra lui aussi l'excès de son horreur.
erreur
EDITH
Alexandre, observez cette lame brillante ;
Oui, ma raison délire et se fait vacillante.
Cette raison délire ! Oui, elle est vacillante.
Il me faut infliger par ce coup éternel,
Je me dois d’infliger
Le droit de vous jeter au néant immortel !
Le vœu
Tombez ! Cessez de vivre ! Votre chair assoiffée
Du suicide d'Argone en sera étouffée !
377
Du meurtre
EDITH
Transpirez-vous ce sang pour que la Reine ait peur ?
Transpirez-vous ce sang pour m’effrayer de peur ?
Alexandre, un soupir ! Je veux tant vous entendre !
Mon Fils, répondez-moi ! Je veux tant vous entendre !
L'air insignifiant que je puisse surprendre !
Un soupir, le dernier que je puisse surprendre !
Et ce sombre néant n'est pas un simple exil !
Cet enfer, ce Néant n’est pas le simple exil !
Je redécouvre enfin la gloire d'une Reine,
le plaisir
Ne tremblez, s'il vous plaît. Apaisez cette plainte !
Ne tremblez pas encore, apaisez cette plainte !
Oui, Ephilie, fuyez ! Je puis vous déclarer
Oui, Ephilie, fuyez ! Gagnez la liberté !
Par mon ordre royal, vous êtes libérée !
Par mon ordre premier, vous êtes libérée !
378
VARIANTES D’ALEXANDRE
379
ALEXANDRE
ACTE I
Brouillons de quatrains ordonnés
Le dactylogramme
380
381
382
383
384
385
386
387
388
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391
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393
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396
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556
557
558
559
560
561
562
563
564
ALEXANDRE
ACTE II
Brouillons de quatrains ordonnés
Le dactylogramme
565
566
567
568
569
570
571
572
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600
601
ALEXANDRE
ACTE II
Brouillons de quatrains ordonnés
Le dactylogramme
602
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671
ALEXANDRE
ACTE III
Brouillons de quatrains ordonnés
Le dactylogramme
672
673
674
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841
842
843
ALEXANDRE
ACTE IV
Brouillons de quatrains ordonnés
Le dactylogramme
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845
846
847
848
849
850
851
852
853
854
855
856
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875
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891
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893
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895
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898
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900
901
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954
955
956
957
958
959
960
ALEXANDRE
ACTE V
Brouillons de quatrains ordonnés
Le dactylogramme
961
962
963
964
965
966
967
968
969
970
971
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977
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981
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983
984
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986
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998
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1000
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