Gautier Capuçon et Les Capucelli à Genève, le 5 juin 2023

même réécrit par Alexandre Dumas
ne le convainc pas tout de suite.
L’acte II lui semble notamment
manquer d’action chorégraphique.
Elle ne reprendra en effet qu’après
la célèbre Valse des fleurs (n°13), fin
de ce vaste divertissement.
Histoire complexe que celle de la
musique de scène imaginée par
Grieg pour le Peer Gynt d’Ibsen –
créée dans sa version originelle
en février 1876, le compositeur
n’a toujours pas fini de la réviser
lorsqu’il meurt en septembre
1907. Nul besoin de s’être jamais
plongé dans le texte-fleuve du
grand Henrik pour reconnaître la
marche boiteuse qui nous emmène
Dans l’antre du roi de la montagne.
Laquelle s’emballe lorsqu’on veut
faire la peau au héros pour son refus
d’épouser la fille dudit monarque.
De Norvège, cap ensuite sur la
Bolivie vue par Hollywood. C’est
en 1969 que le réalisateur et producteur
George Roy Hill demande
à Burt Bacharach d’écrire South
American Gateway – « le morceau
du film [Butch Cassidy and the
Sundance Kid] dont je suis le plus
fier », notera le musicien dans ses
mémoires en 2013. La séquence
suit Paul Newman, Robert Redford
et Katharine Ross dans leurs
pillages de banques, la police aux
trousses.
C’est évidemment Guillaume
Connesson (°1970) qui parle le
mieux des Trois jardins écrits par
pour la Classe d’Excellence :
« Jardin anglais. Les ombrages
des arbres centenaires, les lignes
courbes des chemins qui mènent
à des ruines artificielles et des
confidences amoureuses dans
un bosquet secret constituent un
tableau où vibre la nostalgie du
temps qui s’enfuit. C’est un tendre
et triste Adagio contrapuntique
que j’ai voulu pour traduire le
charme de ces jardins de peintres.
Jardin japonais. Une courte pièce,
comme un énigmatique Haïku,
évoque le jardin japonais : ici les
pierres volantes immémoriales
rythment les pas du visiteur
tandis que les mousses des forêts
primitives et le clapotis délicat
de l’eau le plonge au plus profond
de sa méditation religieuse. Ce
mouvement est structuré par
des silences, entrecoupés du
rebond des archets, des glissandi
d’harmoniques et d’harmonies
acides à quatre puis six voix.
Une voix nasale et vibrée se fait
entendre par un violoncelle solo…
Jardin français. La symétrie royale,
les perspectives s’échappant vers
l’infini et les parterres à broderies
règnent en maître dans ce jardin !
Après une courte introduction sur
le rythme pointé « à la française »,
ce sont les jeux d’eau qui forment
a matière de tout ce final. Jeux de
vitesse, d’espace et de volume,
cet Allegro con brio termine mes
Trois jardins par la célébration de la
lumière et de la joie. »
L’Espagne de Carmen ? Fantasmée
par Bizet, qui n’y mit jamais les
pieds. La fameuse Habanera que
la Fantaisie de Thomas-Mifune
(°1941) ne manque bien sûr pas de
citer sonne pourtant plus vraie
que nature. C’est que le Français
l’a plagiée sans le vouloir : pris par
le temps, il tombe sur El arreglito
ou la promesse de mariage dans
un recueil du Basque Sebastián
de Yradier y Salaverri (1809-1865).
Pensant la chanson traditionnelle,
il la reprend à son compte en
écrivant lui-même l’essentiel d’un
texte retoqué… treize fois par son
interprète !
Il sera question d’autres tubes
dans la Fantaisie pour la Classe
d’Excellence conçue par Javier
Martinez Campos (°1989), lauréat
de la promotion 2015. Entre des
passages aux rythmes latino, le
jeune Espagnol s’amuse en effet
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