De Berlin à Stuttgart - FIFA.com

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magazine HIER ET AUJOURD’HUI
ce but est resté le symbole du penalty
tiré en force.
« Mais en fait, se souvient l’artifi cier,
j’avais beaucoup réfl échi : contre la Bulgarie,
j’avais déjà tiré deux penalties dans
le coin gauche du but. Et je savais que
Sepp Maier, le gardien allemand, allait
anticiper de ce côté. Et j’ai eu bien raison.
Mais je dois vous confi er quelque
chose : j’étais nerveux et c’est aussi pour
ça que j’ai tiré au centre. »
CONFIANCE ET RESPONSABILITÉS
Neeskens sera aussi au centre de la CM
2006, à nouveau en Allemagne, 32 ans
après. Il n’en était toutefois pas question
il y a encore quelques mois, mais, quand
Guus Hiddink a pris les commandes de
l’équipe nationale australienne, il n’était
pas exclu de voir Neeskens rejoindre
celui avec lequel il avait déjà entraîné
la sélection néerlandaise à la fi n des années
90. En décembre dernier, peu après
la victoire des « Socceroos » en barrages
face à l’Uruguay, Hiddink a rappelé son
vieux compère. Et voilà Neeskens entraîneur
adjoint de l’Australie.
« Je crois que les Australiens ont une
chance de terminer deuxièmes de leur
groupe », affi rme Neeskens, confi ant
dans les chances de ses protégés pour le
match à trois qui s’annonce avec le Japon
et la Croatie, derrière le Brésil bien sûr.
Et après la Coupe du Monde ? Reviendra-t-il
comme il y a quelques années
entraîner un club néerlandais ou
bien étranger, ou bien une sélection ?
Ou alors restera-t-il fi dèle au globe-trotter
qu’est Hiddink ? « Tout est possible.
Je n’exclus rien. Mais j’ai une famille, des
enfants et puis ma fondation. Je ne peux
donc pas m’absenter trop longtemps aux
quatre coin de la planète. »
HOMMAGE À BECKENBAUER
Le fait de se rendre cet été en Allemagne,
pays de la déception de 1974,
ne fait pas particulièrement ressurgir
de ressentiment chez Neeskens : « J’ai
vécu un bon tournoi en 1974 et cela sera
L’action qui a rendu
Neeskens célèbre : son
penalty transformé en
fi nale 1974.
encore le cas. Nous avons malheureusement
perdu la fi nale, mais j’ai pu faire
la connaissance de gens très sympathiques.
» Et le Néerlandais a même joué
plus tard au Cosmos de New York avec
le capitaine allemand de l’époque, Franz
Beckenbauer. « Franz est quelqu’un
d’exceptionnel, qu’il organise la Coupe
du Monde est une bonne chose », confi e
Neeskens.
Et l’ancien international néerlandais
est sensible aux qualités humaines. Il a
arrêté l’école à 14 ans ; il a ensuite travaillé
deux ans dans une entreprise de
jardinage puis d’entretien. « Mes parents
m’ont donné la liberté de m’affi rmer
dans le football, sans quoi j’aurais dû
commencer une formation à 18 ans »,
raconte Neeskens, fi ls de charpentier, qui
a toujours vécu dans un foyer modeste,
loin de tout luxe et de toute abondance.
Il passe aujourd’hui le peu de temps
libre qu’il a à pêcher ou à jouer au golf
ou au tennis. « Je suis toujours occupé »,
explique-t-il. En eff et, il consacre la plupart
de son temps à « De Nees » – et de
nombreux enfants et parents peuvent
l’en remercier.
Franz Beckenbauer, son
ancien adversaire, est
aujourd’hui son ami.
PHOTOS : IMAGO (5)/PROSHOTS
JUIN/JUILLET 2006 151