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«Job Service m'a épaulé quand j'avais 18 ans et même plus tard»

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RÉGION > NEUCHÂTEL & LITTORAL<br />

09.03.08 | 12:00 | L'Express/L'Impartial<br />

JEAN-MICHEL PAUCHARD<br />

<strong>«Job</strong> <strong>Service</strong> <strong>m'a</strong> <strong>épaulé</strong> <strong>quand</strong> <strong>j'avais</strong> <strong>18</strong> <strong>ans</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>même</strong> <strong>plus</strong> <strong>tard»</strong><br />

TREIZE ANS APRÈS Philippe Serm<strong>et</strong> (deuxième depuis la gauche) avec une partie de l'équipe de Job<br />

<strong>Service</strong>, soit Dominique Wohlhauser, Fabrice Plomb, Michel Roulin <strong>et</strong> Carine Tacchella (de gauche à<br />

droite). (RICHARD LEUENBERGER)<br />

Reconnu d'utilité publique pour son rôle d<strong>ans</strong> l'insertion professionnelle des jeunes, Job <strong>Service</strong> fête ses<br />

20 <strong>ans</strong>. Un habitant de Colombier raconte comment il y a trouvé, <strong>même</strong> après son CFC, les coups de<br />

pouce nécessaires. Philippe Serm<strong>et</strong>, de Colombier, a 31 <strong>ans</strong> <strong>et</strong> travaille comme gestionnaire de stocks à<br />

Sainte-Croix (VD). Mais le 24 avril, c'est sûr, il passera au moins un moment à Neuchâtel, pour participer<br />

à la journée officielle des 20 <strong>ans</strong> de Job <strong>Service</strong>. Comme des milliers de jeunes depuis 1988, il a en eff<strong>et</strong><br />

eu droit à des coups de pouce de c<strong>et</strong>te agence de placement pas comme les autres.<br />

Qu'est-ce qui vous a conduit, à l'âge de <strong>18</strong> <strong>ans</strong>, à faire appel à Job <strong>Service</strong>?<br />

J'avais dû interrompre mon apprentissage de mécanicien électricien: ce métier était trop technique pour<br />

moi, <strong>et</strong> je me disais que je pourrais faire un CFC d'employé de commerce. Mais on était déjà en février,<br />

ce qui est un peu tard pour trouver une place d'apprentissage en août. A Job <strong>Service</strong> nous avons discuté<br />

de mon proj<strong>et</strong> professionnel <strong>et</strong> ils m'ont appris à rédiger un CV présentable. En <strong>même</strong> temps, ils ont pris<br />

contact avec des entreprises. Finalement, j'ai pu trouver une place d'apprentissage.<br />

Votre problème semblait alors résolu. Votre relation avec Job <strong>Service</strong> s'est-elle maintenue?<br />

Oui. Ils m'ont suivi durant mon apprentissage <strong>et</strong> ils m'ont trouvé un emploi une fois que j'ai eu mon CFC.<br />

C'était important pour moi: je ne voulais pas tomber au chômage. Après, j'ai eu un parcours un peu<br />

chaotique, où il m'est arrivé de refaire appel à eux. Mais c'est clair qu'au fil des années, je suis devenu<br />

<strong>plus</strong> autonome.<br />

Job <strong>Service</strong> vous a-t-il apporté ce que vous en attendiez?<br />

Peut-être <strong>même</strong> davantage que ce que j'escomptais. Ce n'est pas une agence où l'employé touche une<br />

prime à chaque placement. On s'y intéresse vraiment à ce que le jeune fait <strong>et</strong> on le m<strong>et</strong> en valeur, non<br />

seulement vis-à-vis d'employeurs potentiels, mais aussi vis-à-vis de lui-<strong>même</strong>. / JMP<br />

JEAN-MICHEL PAUCHARD


«Aujourd'hui, nous devons calmer leurs angoisses»<br />

Après 20 <strong>ans</strong> à la tête de Job <strong>Service</strong>, Michel Roulin n'a pas perdu son accent genevois. Mais il voit s<strong>ans</strong><br />

hésiter d<strong>ans</strong> l'institution qu'il dirige une expression réussie du «pragmatisme neuchâtelois». Un<br />

pragmatisme qui fait partiellement école: «Des gens désireux de monter d<strong>ans</strong> d'autres cantons quelque<br />

chose d'analogue viennent faire des stages ici. Mais <strong>quand</strong> j'entends dire qu'ils veulent créer un service<br />

communal, je me dis qu'il y a encore quelques cloisons à faire sauter.»<br />

Le cofondateur <strong>et</strong> directeur de Job <strong>Service</strong> ne parle pas de «pragmatisme neuchâtelois» par hasard.<br />

«Pierre Dubois, qui était alors conseiller d'Etat <strong>et</strong> que nous étions allés voir, a bien senti que beaucoup<br />

de jeunes échappaient aux mesures classiques en faveur de l'emploi <strong>et</strong> que l'administration n'était pas<br />

forcément l'outil qui leur était le <strong>plus</strong> accessible.» Et il a su en convaincre le Grand Conseil, si bien que le<br />

canton participe au financement de Job <strong>Service</strong>, avec les villes de Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds <strong>et</strong> Le<br />

Locle, la Confédération, des entreprises, des donateurs <strong>et</strong> les membres de l'association.<br />

Entre 1988 <strong>et</strong> 2008, les raisons qui avaient conduit à la création de Job <strong>Service</strong> n'ont surtout pas<br />

disparu. Elles se seraient <strong>même</strong> renforcées: «Au début, il fallait calmer les illusions des jeunes qui<br />

venaient chez nous» raconte Michel Roulin. «Aujourd'hui, nous devons plutôt calmer leurs angoisses.»<br />

Au fil des années, ont en eff<strong>et</strong> constaté les collaboratrices <strong>et</strong> collaborateurs de Job <strong>Service</strong>, l'appareil<br />

légal - nouvelles lois sur la formation professionnelle <strong>et</strong> sur l'assurance chômage - n'a pas facilité l'accès<br />

des jeunes au monde du travail, en particulier pour ceux qui n'ont guère les capacités d'acquérir mieux<br />

qu'une formation élémentaire. «Parallèlement», constate Dominique Wohlhauser, conseillère<br />

socioprofessionnelle, «les entreprises ont beaucoup formalisé les conditions d'engagement.»<br />

Ce qui n'a pas empêché les schémas classiques de sauter: «Les jeunes d'aujourd'hui ont vu des gens<br />

capables <strong>et</strong> travailleurs se faire j<strong>et</strong>er. C'est très perturbant», estime Fabrice Plomb, responsable du<br />

bureau chaux-de-fonnier de Job <strong>Service</strong>.<br />

Face à quoi, Michel Roulin <strong>et</strong> son équipe ont dû faire évoluer leur outil, par exemple à travers la création<br />

du Village d'artis<strong>ans</strong> <strong>et</strong> du proj<strong>et</strong> «Tandem pour l'emploi». Et ils voient que leur travail paie: «Des<br />

entreprises jouent le jeu de l'insertion. Et les jeunes savent bien souvent s'adapter aux besoins des<br />

entreprises.» / jmp<br />

Vingt <strong>ans</strong> en sept étapes<br />

Avril 1988 Issus de la Jeunesse ouvrière chrétienne, Michel Roulin <strong>et</strong> Thomas Facchin<strong>et</strong>ti (aujourd’hui<br />

délégué cantonal aux étrangers) créent Job <strong>Service</strong>, sous la houl<strong>et</strong>te de Caritas.<br />

1992 Job <strong>Service</strong> devient une association. Les membres sont, pour la plupart, des entreprises du canton.<br />

1996 Le Grand Conseil reconnaît l’utilité publique de Job <strong>Service</strong>.<br />

2002 Déménagement de la rue de l’Ecluse à l’ancienne brasserie Muller, où le Village d’artis<strong>ans</strong> est<br />

inauguré un an <strong>plus</strong> tard.<br />

2004 Job <strong>Service</strong> publie «A lire, avant l’emploi».<br />

2007 Création d’une fondation Job <strong>Service</strong> <strong>et</strong> naissance du proj<strong>et</strong> «Tandem pour l’emploi», soit<br />

l’accompagnement de jeunes en entreprise par des bénévoles.<br />

24 avril 2008 Manifestation officielle des 20 <strong>ans</strong> de Job <strong>Service</strong>. / jmp

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